erin whitley - psychotic girl

Erin Whitley

ft. Selena Gomez

This is it

Plymouth, Devonshire; Angleterre / 9 juin 1994.
 Le printemps allait disparaître pour laisser sa place à la saison estivale. La vue du point du littoral anglais sur la vaste étendue d'eau que représentait la manche était presque à couper le souffle. C'est ce petit instant qui paraît éternel, comme s'il s'était recroquevillé dans un petite bouteille. Cette petite lumière, presque rosée, qui s'allume au milieu de ces murs blanchâtres, pâles. La carte postale n'a rien d'une plage paradisiaque mais c'était un petit coin paisible mais surtout charmant. Une mère avocate, un père policier, je grandissais dans un bel environnement, des parents aimants, un grand frère et une petite soeur. Nous étions tous les cinq plutôt soudés sans trop le montrer ni le dire au sein de cette maison près du littoral. Je m'y étais attachée à cette ville qui m'a vu naître, qui m'a bercée, qui m'a vue grandir mais qui m'a aussi vue partir. Le train faisait défiler le paysage à toute vitesse. Plongée dans une certaine évasion, à la fois derrière la grande fenêtre mais aussi sur quelques pages faits de papier. Trois heures et demi plus tard, la foule s'emmêla, le petit monde grouillait, quelle capitale animée. Valise en main, une expiration suivie d'une inspiration, mes baskets foulaient les pavés devant le bâtiment rouillé. Ne t'inquiètes pas, je reviendrai..

Londres; Angleterre / 2012 - 2017.
La nuit se faisait sentir à Londres, grande bourgade que j'ai appris à connaître. 18 années et voilà qu'une nouvelle aventure débute, on tourne une nouvelle page. Les bancs de l'université ont été témoins de mes allers et venus, mes rencontres, mais aussi de mes quelques incertitudes. Une année bien chamboulée et qui m'a bien fait comprendre que le commerce n'était pas pour moi. Le tailleur noir par terre, ce n'était pas ce que j'allais porter pour le reste de ma vie. C'était un sacré monde. L'année suivante fut plus épanouissante. Les joies, les peurs, les explorations, les mêmes bancs de l'université ont vu ma créativité s'éclater. L'inspiration grandissait et les coups de pinceaux s'enchaînaient. Les arts, quelle délicatesse et folie à la fois. Dans ce petit appartement étudiant, des pinceaux, des tableau, un ordinateur accompagné d'une petite tablette graphique mais aussi un bel appareil photo ornaient la pièce principale. Je pensais enfin avoir trouvé ma voie.
 2017, voilà cinq longues mais enrichissantes années s'écoulent. L'université ne a permis de faire un voyage, un échange universitaire. La Nouvelle-Zélande me faisait de l'oeil, un pays complètement à part, très différent de tout ce que j'avais vécu en Europe. L'âme quasi euphorique, je partais vers l'inconnu mais pour une période déterminée, valises en main à Wellington. L'année se déroulait sans trop d'encombres. J'avais fait une des meilleures rencontres de ma vie : ma colocataires, devenue meilleure amie. Nous découvrions le pays ensemble et nous étions inséparable. Des soirées nous emportaient, nous exaltaient, des folies, des rapprochements sans trop savoir ce qu'on faisait le feu de joie devant nous sur le sable qui nous ensevelit. Des petits road trips avec quelques néozélandais et autres étudiants étrangers, nous voilà des verres et des pintes en main. Une, deux histoires ont vu le jour puis ont fané. Que de bons souvenirs, l'année passait tellement vite. Il fallait vite repartir. L'aéroport était bien témoin de sourires flétris, de visages pâles. Londres m'attendait et c'était avec un pincement au coeur que je la retrouvais.

Rome; Italie / 2018-2019.
Rome, en voilà une autre ville pleine d'inspiration. Je m'autorisais une année presque de répit, une année où je me concentrais sur l'art. Quoi de mieux qu'une telle ville pour ça. C'était aussi l'occasion de rester auprès d'une partie de ma famille et puis pourquoi pas de travailler un peu l'italien. Ma petite soeur m'avait rejoins pour ses études et j'étais fière de la voir grandir aussi. Rome était une ville que j'appréciais beaucoup, surtout sa gastronomie pour être honnête. Une errance bien nécessaire au milieu de cette aventure. Pourtant, rien n'était rose, bien au contraire. Le drame touchait et cassait la petite idylle. Un épisode que j'aurais aimé oublier, un accident qui ternissait le tableau italien. Je voyais des débris, la peinture délabrée de la carrosserie. L'âme s'en souvient malheureusement, et est marqué quasi à jamais.

Wellington; Nouvelle-Zélande /  2019 - present.
Les guitares grattaient à nouveau sous ce crépuscule insulaire. J'avais retrouvé cette vie dont j'étais tombée amoureuse, ce petit bout de paradis, cette petite carte postale que j'avais découvert quelques années auparavant. Les valises posés à nouveau, c'était comme si je n'avais pas vraiment quitté l'île. J'avais trouvé un appartement, ni trop grand ni trop petit, à Island Bay, là où je me sentais libre. Les toiles, les palettes, ma tablette graphique, mon ordinateur, mes livres, mon appareil photo, je ne me séparais jamais de ce qui me définissait. Pourtant, je n'ai retrouvé qu'une partie de la bande. Revoilà la petite Erin, réservée à l'extérieur mais folle à l'intérieur; disaient-ils. Le CV en main depuis quelques mois, par ailleurs pas très utile, je m'avançais vers ce restaurant bien orné devant l'océan. Une année plus tard, j'appréciais toujours l'atmosphère maritime qui s'y dégageait et voguait toujours de table en table. Au milieu de tout ça, il y en avait bien un dont le regard m'était plus que familier, devant moi, toujours là.. Le temps nous contera bien la suite...