l'histoire de ma vie
If you don't want a sarcastic answer, don't ask a stupid question
Commençons par le commencement.
Akylina est née en Grèce, à Athènes plus précisément. Ses parents ne lui ont pas offert de frère ou de sœur, mais c'était tout comme. En effet, elle est née presque en même temps qu'une jeune fille avec qui elle partageait tout : Adonis. Son amie, sa sœur de cœur.
Grâce à elle, à la douceur de sa mère et à l'amour que lui portait son père (malgré le fait que ce dernier soit strict), elle n'a pas eu à se plaindre des premières année de son enfance. Loin de là.
Elle a ensuite commencé à aller à l'école, elle prenait ça pour un « jeu ». Tout était facile pour elle, elle comprenait tout, comme une évidence. Ses parents ont alors comprit qu'elle avait d'énormes facilités et l'ont poussée à les exploiter. Ce qu'elle a fait, sans hésiter. Elle voulait leur faire plaisir et les rendre fiers. Mais par dessus-tout, elle tenait à avoir un bon niveau pour ensuite aider sans problème son amie si celle-ci avait du mal.
Le collège est ensuite arrivé. Elle pensait que tout allait continué de bien se passer. Ce fut le cas au début, jusqu'à ce que, grande-gueule comme elle est, elle ne cache pas son attirance pour les femmes. Elle s'était entouré d'un groupe d'amis assez peu recommandables au vu de l’étroitesse d'esprit dont ils faisaient preuve et elle avait fait « l'erreur » de parler clairement de la fille qu'elle avait en vue dans leur classe. Elle se rappelle qu'ils avaient été surprit, légèrement dégoûtés, mais que ceci passait tout de même. Sauf que l'athénienne n'avait en aucun cas prévu que la semaine suivante, une bonne partie de l'établissement soit au courant et qu'elle ne soit définie que par des mots dégradants à son égards et à celui de la communauté à laquelle elle appartenait. « Ca va passer » se disait-elle. Elle se l'est dit, de nombreuses fois. Elle aurait pu et dû courber l'échine et se faire toute petite pour que ceci cesse. Mais c'était sans compter sur sa fierté hors du commun. Elle effet, la collégienne avait prit la décision de ne rien changer, d'avoir un comportement provocateur à l'égard de ceux qui la rabaissait à ce qu'elle n'était pas. Ses amis dans l'établissement se comptaient sur les doigts de la main et ils étaient au courant de tout cela. Mais pas Ado. Ca jamais. Elle ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour elle. Elle voulait que sa meilleure amie pense que tout allait bien, qu'elle ne la prenne pas en pitié.
Puis un jour, son attitude hautaine lui retomba dessus. En sortant du collège, elle s'était dirigée comme tout les soirs chez elle. Comme tout les soirs, elle devait emprunter quelques ruelles peu fréquentées. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu ce soir-là, c'était qu'un groupe d'adolescents de l'école lui tombe dessus. Elle avait cru pouvoir s'en sortir, fuir en laissant sa fierté de côté. Mais elle s'était assise sur sa fierté bien trop tard.
Elle se rappelle être restée un long moment à se morfondre une fois que le groupe fut partie. Elle avait mal, chaque partie de son corps la faisait souffrir. Mais pour rien au monde elle n'aurait eu honte d'être telle qu'elle était. Ils pouvaient bien recommencer, elle continuerai d'aimer les filles.
Elle se rappelle avoir dû feindre une chute pour expliquer ses marques visibles et sa démarches qui manquait d'assurance. Bonne menteuse comme elle était, c'était plus ou moins passé. Même si elle avait senti que son père sentait que quelque chose clochait. Mais il ne lui a jamais posé plus de questions.
Aky a fini ses années de collège sous les remarques peu agréables de ses camarades, en devenant peu à peu plus froide, fermée. Comme dirait Ado « une huître à sentiments ». Mais c'était comme ça, sa manière de se protéger, de se sentir protégée par une carapace invisible que les autres lui avait forcé à se construire.
Sa rentrée au lycée fut une véritable bouffée d'air. Elle respirait quelque chose de nouveau, de sain, de véritablement bon. Ses efforts avaient payés car son travail lui avait permis d'intégrer un lycée d'art assez renommé. Autant dire que le changement d'ambiance fut radicale. Elle le comprit dès le premier jour quand, en rentrant dans le lycée, elle vit deux lycéennes montrer qu'elles s'aimaient sans craindre le regard des autres car aucun des élèves ne semblaient dérangés de les voir.
Tout se passa pour le mieux durant ses années ; ses notes, ses amis (avec ou sans avantages) et tout en général allait bien. Elle s'était même découvert une passion pour la musique. Passion qu'elle avait exploité au maximum jusqu'à bien se débrouiller.
Oui, tout allait bien.
Presque.
La fin du lycée approchait et la poursuite de ses études ne pouvait se faire à Athène. Ni même en Grèce. Mais en Australie. La demoiselle visait haut et si elle ne voulait pas tomber de son piédestal, elle devait continuer de monter en allant dans l'université qui lui permettrait d'avoir un avenir dans l'art.
Et donc laisser tomber ce qu'elle avait de plus cher au monde, celle avec qui elle avait tout partagé et tout vécu : Ado.
Elle voulait la voir une dernière fois, faire en sorte de garder une part d'elle et d'avancer à ses côtés même avec ces kilomètres qui allaient les détruire à petit feu. Cette fois-ci, elle a dit ce qu'elle ressentait et elle écouté les signaux que lui envoyait son corps et son esprit. C'était comme si… la voir et parler ne lui était pas suffisant pour marquer leur au revoir, comme si elle avait besoin de plus. A cet instant, elle a cessé de réfléchir. Elle a laissé son cœur guider ses gestes pour se lier à la jeune femme dans un plaisir charnel.
Après ceci, le départ arriva bien trop vite. Elle partit sans faire plus d'histoire pour éviter de s'accrocher à plus de choses.
Le voyage, l'emménagement et le début de sa vie en Australie furent propices à la réflexion. Elle souffrait de son départ, de ne plus voir Ado. Elle savait d'avance que cette souffrance ne pouvait qu'être croissante si elle continuait d'y penser, de s'y attacher. Le plus simple était de l'oublier. Elle ne supporterai pas de la voir évoluer sans elle, d'imaginer une seule seconde que tout ce qu'elle ferait serait désormais sans sa présence.
C'est alors qu'elle cessa de lui parler du jour au lendemain.
Sans donner la moindre raison.
Elle parvint à ensevelir ce qui appartenait au passé par le présent qu'elle vivait pour mieux aborder le futur. Elle se mentait à elle-même, mais au moins, elle avançait.
Elle se plaisait dans sa nouvelle vie, mais bien vite, elle comprit que les études n'étaient plus pour elle. Comme si, sa raison de continuer de faire des efforts dans le travail s'était envolée au même moment où elle avait voulu oublié sa « vie passée ». Elle a tenté de continuer pour finalement abandonner.
C'est en tentant d'arrondir ses fins de mois en chantant dans de bars qu'elle comprit qu'elle était sa véritable vocation : le chant. Un moyen d'expression pour quelqu'un qui n'osait plus montrer le moindre sentiments. Sa voix en était pourtant emplie.
Elle apprit tout en autodidacte et se mit à composer. Parmi ses compo, des chansons lgbt, pour aider indirectement celles et ceux qui vivaient la même qu'elle il y a plusieurs années. Autant dire que dans le bar principal dans lequel elle vendait sa voix, tout les habitués savait de quel côté de l'arc en ciel elle se situait. Ce qui lui permettait par ailleurs de passer des nuits plutôt agréables en compagnie de charmantes demoiselles.
Le chant et le dessin lui permettaient de gagner sa vie, elle ne pouvait rêver mieux. Ce n'était pas le genre de vie le plus recommandable. Mais elle vivait de ses passions, et c'est tout ce qui comptait. Il lui manquait cependant quelque chose… Elle voulait bouger. Non pas que l'Australie manquait d'action, mais elle avait besoin de changer d'air, de découvrir autre chose. C'est là qu'on lui a parlé d'Island Bay. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle a sauté sur l'occasion. Tout de suite. Elle n'a pas réfléchit et est partie sans se douter des conséquences.
Elle n'est ici que depuis peu de temps, mais assez pour bien s'installer et « retrouver son confort ». Une dealeuse, quelque bars dans lesquels chanter (dont un principal, gay-friendly), un appartement bien sympathique, des clients pour ses dessins et bien entendu, des demoiselles avec qui passer du bon temps. Autant dire qu'elle a désormais hâte de la suite.