les informations en vrac
un La première chose à savoir sur Rita c’est qu’elle aime l’argent, putain d’obsession qui la pousse à se lever chaque matin. Très vite, la gamine a compris que le fric faisait tourner le monde. Traînée par sa mère pour ses nettoyages, elle s’est toujours dit que ses doigts étaient trop beaux pour récurer les salles de bain de ces gosses pourris gâtés. Jalousie ? Qui le ne serait pas ? Servir les autres vous enlèvent votre statut d’humain, c’est comme qu’elle l’a pigée à l’époque. Les mots balancés à sa génitrice et les lèvres scellées de cette dernière d’où s’échappait un simple oui madame. Ressentiment qui se répand dans l’organisme de la gamine comme une traînée de poudre, elle aspire à mieux, bordel, elle aura mieux. Ressentiment contre l’ivrogne qui attend le cul vissé sur sa chaise, pieds sous la table. Travaille dur pour réussir c’est comme ça que sa mère lui vendait ces longues de nettoyage, mais Rita comprend au contact de la bande avec laquelle elle disparait des jours qu’il y a d’autres façons de faire… sans trop de se casser.
deux Rita se fait la malle à quatorze ans. On croit d’abord à une énième fugue, elle reviendra à un moment ou un autre, généralement dans deux semaines. Sauf, que cette fois, elle était décidée à tracer sa propre route. Des disputes constantes avec son beau-père qui venait ouvrir sa grande gueule sur sa vie, sur ses tenues, ses absences à l’école, son comportement, comme s’il avait participé à la produire. Elle n’a jamais connu son père, sa mère n’a jamais voulu s’étendre sur le sujet et Rita a toujours respecté ça, non qu’elle ait le choix d’ailleurs. Puis le trou de balle au parfum de whiskey s’est imposé chez eux, autoritaire aux humeurs changeantes, elle s’est dressée contre lui. Déjà à l’époque, sa fierté était sa possession la plus importante. Aboiement sur aboiement, une mère qui peinait à prendre une décision, Rita aurait pu faire avec mais lui lever la main dessus était un autre sujet. Elle regrette encore aujourd’hui de n’avoir pas accepté la proposition de ses potes d’aller lui casser les dents.
trois Caractère bien trempé comme vous l’aurez compris, œil pour œil, dent pour dent. Elle revendique ses tendances revanchardes, chaque coup qui lui sera porté, sera rendu avec des intérêts. Elle n’oublie pas, elle ne passe à autre chose que lorsqu’elle a remis les compteurs à zéro. A cela s’ajoute un langage fleuri qu’on dit détonner avec sa gueule d’ange, à quoi elle hausse nonchalamment les épaules.
quatre En parlant de gueule d’ange d’ailleurs, elle a toujours su qu’elle plaisait Rita, elle a vite compris que son charme pouvait lui permettre d’obtenir quelques faveurs. C’est ainsi qu’elle est parvenue à vivre dans ses fugues, elle trouvait toujours des âmes charitables pour l’accueillir, plus encore lorsqu’elle a définitivement quitté la maison familiale. Quelles créatures amusantes sont les hommes lorsqu’ils enfilent leur tenue de preux chevalier pour venir en aide à la pauvre demoiselle en détresse. De groupe en groupe, de portefeuille en portefeuille, elle a roulé sa bosse, peaufinant ses techniques de pick-pockets, chacun devait montrer sa rentabilité dans la bande.
cinq Elle n’est pas allée à l’école mais elle considère la rue comme le meilleur apprentissage possible. Où beaucoup passaient les journées à comprendre ce que tel auteur a voulu signifier par une tournure de phrase, Rita a eu la possibilité d’étudier l’humain au plus près. Certes, elle n’a pu s’éviter bien des déconvenues et d’expériences douloureuses, mais c’est ainsi qu’on apprend. Elle est aujourd’hui en mesure de déterminer le genre de personne face à elle et adapter son comportement en conséquence, atout non négligeable dans son ‘métier’. Bon, il y a aussi cette méfiance accrue face à ses pairs, une vision du monde manichéenne, froide pour certains et réaliste pour elle. Les gens vous la mettront à l’envers dès que l’opportunité se présentera, aussi il vaut mieux éviter de leur en laisser l’opportunité. Rita y voit là beaucoup de pragmatisme. Détachée et insensible pour le monde, elle semble surfer au-dessus des émotions avec la dextérité d’un professionnel. Sans cœur, elle l’a si souvent entendu qu’elle a fini par le cultiver, mieux, à le revendiquer.
six Enfin… c’est ainsi qu’elle a vécu jusqu’à maintenant. D’arnaques en arnaque, d’illusions en chimères puis l’anomalie a fait une entrée fracassante dans son existence il y a de cela dix ans. Une mission commune, des draps froissés et des adieux silencieux… en somme rien ne les destinait à se recroiser de nouveau et pourtant… pas seulement une fois, ni deux mais quatre fois. Le cerveau de Rita avait du mal à le comprendre, tous deux vivaient dans différents endroits du globe pourtant ils finissaient inexorablement à partager le même lit. A tel point qu’elle se surprenait parfois à rechercher cette chaleur que seul Sam parvenait à lui procurer avant de se convaincre via un raisonnement logique que ce n’était pas important.
sept Rita a beaucoup d’affection pour les animaux, elle semble lâcher prise à leur contact, ils semblent plus dignes de confiance que les humains. Elle donne d’ailleurs un peu de son temps dans un ranch en dehors de la ville depuis son arrivée. La compagnie des chevaux est une thérapie qu’on ne lui soupçonnerait pas. Quoique le sourire éclatant qu’elle arbore auprès de ces créatures est un indice plutôt évident.
huit Talent certain pour les accents aussi loin qu’elle se souvienne. Depuis toute petite, elle s’est toujours amusée à reproduire les intonations des gens qui croisaient sa route et qui apparaissaient à la télévision. Ce qui était d’abord un jeu, s’est révélé en grandissant un véritable atout pour la voie qu’elle a décidé de suivre. Aujourd’hui, elle plastronne un parfait accent australien pour le bien de sa nouvelle identité.
neuf 9- Rita a passé une majeure partie de son existence en Amérique latine et dans les caraïbes tant et si bien qu’elle en maitrise les uses et coutumes. Calquer les comportements des habitants, tel est son crédo, une émulation si profonde qu’on finit par la croire du coin. Véritable caméléon, c’est ainsi qu’elle évolue tous les jours, c’est ainsi qu’elle est arrivée jusqu’à ce niveau. L’humain a besoin de se reconnaitre en l’autre pour pouvoir l’accepter et cela commence par la langue autant dire qu’elle maitrise plus d’une nuance d’espagnol et de créole. C’est aussi dans cette optique qu’elle a acquis de solides bases en français et en italien pour une présence en Europe plus aisée, bien que son accent colombien savamment étudié était un atout majeur.
dix Femme vivant selon ses propres règles et seule le plus souvent, Rita a ressenti le besoin d’apprendre à se défendre. Il n’est pas rare que les hommes débarquent sur leurs chevaux blancs mais elle ne pouvait vivre en leur compagnie tout le temps, de plus, leur aide s’accompagne évidemment d’une récompense. La gratitude peut rapidement devenir couteuse par les temps qui courent, évitant les dettes comme la peste et la dépendance à l’autre n’étant pas à son goût, il lui a fallu assurer ses arrières aussi elle gère les armes blanches avec dextérité.
onze Excellente danseuse, il aurait été dommage que ces années passées en Amérique Latine ne lui confère pas une maitrise des danses latines, qui sont d’ailleurs une excellente façon d’accentuer sa sensualité pour ses activités professionnelles. Il était coutume de la croiser se déhancher sur des rythmes de salsa ou encore de tango dans les rues en compagnie de ses voisins. Tout comme elle était une habituée des carnavals.
douze Rita a amassé une sacrée somme avec les années, somme qu’elle a eu la présence d’esprit d’investir dans la pierre et les compagnies aériennes sous les conseils des hommes puissants qu’elle a croisés. Elle est toujours étonnée de leur volonté de l’instruire pour peu qu’elle présentât son expression la plus affable, les yeux brillants d’admiration à leur égard.
treize Drake l’a si bien chanté,
« no new friends » et elle ne peut que lui donner raison. Rita a beaucoup de connaissances et parvient d’ailleurs à facilement se faire apprécier des autres. Or, demeure cette barrière qu’elle érige dès que l’on veut s’approcher de trop près. Elle se complait dans sa solitude et apprécie les relations qu’elle a déjà, les plus importantes datant de près de deux décennies. Elles ont ça de bien qu’elle les connait parfaitement, s’écartant alors d’une possible trahison puisque destruction mutuelle assurée.
quatorze Rita rêve de passer ses vieux jours dans un ranch, comme celui dans lequel elle avait passé le meilleur été de son existence au Montana. La nature à perte de vue, des chevaux libres et heureux gambadant à l’horizon et des moutons disséminés ci et là dans le paysage. Cela impliquerait que son instabilité ait trouvé sérénité et qu’elle ait trouvé un endroit qu’elle ne voudrait plus quitter… un jour, peut-être.
quinze Elle a refait son nez à ses vingt-deux ans, corrigeant enfin ce complexe qui l’a accompagnée tout son adolescence, faisant qu’elle se tenait éloignée de tout appareil photo et d’anciens clichés d’elle.
seize Son corps est son temple, elle en prend soin avec attention. Cela passe par son alimentation ainsi que des séances de sport assidues. Elle tient à se plaire avant tout et se trouve attirante à un certain niveau de sèche. Pesée et mesures prises régulièrement en guise de vérification.
dix-sept L’arnaque à la séduction ou aux sentiments comme on le dit souvent, est devenu l’une de ses pratiques favorites mais Rita a débuté par la création de faux documents. Initiée très tôt aux fausses cartes d’identité pour se faufiler dans les meilleurs clubs malgré son jeune âge, elle y a vu une multitude de possibilités. Son intérêt n’a fait qu’accroître avec les années, de même que la qualité de son travail. Ce hobby -comme elle le nomme candidement- a permis la rencontre de Dimitri, auprès duquel elle a appris tout ce qu’elle sait. Dimitri, le meilleur faussaire du vingt-et-unième, du moins c’est ainsi qu’il se présente. Il produit de l’art assure-t-il avec une arrogance sans pareil, à raison même si elle ne le reconnaitra jamais à voix haute. Dimitri appartient à ces gens qui ne trouvent aucune une excitation dans l’existence humaine puisqu’ils ont déjà tout : intelligent proche du génie, riche, belle gueule… le cliché ultime du sale gosse qui s’ennuie et qui s’engouffre dans l’illégalité pour les sensations que cela procure. Une tête à claque en somme. Autant dire que tout a très mal commencé entre eux, il était nécessaire qu’un troisième parti s’invite en tant qu’arbitre pour éviter les dégâts. Pourtant ils ont fini par se lier à la surprise générale et la leur d’ailleurs au point de se considérer comme de véritables amis malgré leur différence d’âge, ce qui n’est pas une mince affaire au vu de leur tempérament respectif.
dix-huit Rita passe une majeure partie de son temps libre dans la nature, la Nouvelle-Zélande est l’endroit idéal pour de longues randonnées qu’elle entreprend seule. La jeune femme prend plaisir à découvrir tout ce que sa nouvelle ville a à lui offrir, de quoi mettre le fiasco de sa dernière mission derrière elle.
dix-neuf En parlant de cette mission… vous savez ce qu’on dit sur le fait de ne pas écouter son instinct ? Eh bien, Rita les a toujours considérés comme stupides ces gens qui venaient se plaindre après coup d’avoir su d’instinct qu’il ne fallait pas mais s’y étaient risqués malgré tout. Elle en était devenue, elle, qui était si fière d’écouter ses entrailles car ceux-ci lui avaient évité bon nombre de déconvenues. Mais elle s’était entêtée cette fois, se laissant bercer par les promesses d’un argent facile et un pigeon crédule au possible. Bien sûr ça n’a pas été aussi bref que cela, le pigeon pas si crédule, forcément le plan s’est cassé la gueule et il s’en est fallu de peu pour que ce soit une catastrophe. Cependant, l’alerte était lancée. Rita, après s’être cognée la tête contre tous les murs en pensée, a pris cela pour un signe de se mettre au vert quelques temps. Et d’arrêter les partenariats vaseux, elle devrait plutôt commencer par là.
vingt Wellington a été choisi quelque peu au hasard, elle recherchait un endroit assez reculé où il faisait bon de vivre et la Nouvelle-Zélande s’est imposé comme un choix évident. Petit pays perdu au bout du monde, elle pensait y trouver le répit auquel elle aspirait. Nature à perte de vue, des retours positifs sur la population, demeurait néanmoins l’aspect gastronomique qui n’était pas réjouissant. Planque idéale malgré tout… enfin, ça, c’était avant qu’elle ne reconnaisse le visage de Sam dans la foule. Elle a tout d’abord cru à une hallucination -ce qui en soit était déjà étrange- mais la réalité est parfois plus inattendue encore. Coeur qui bat la chamade, surprise, choc, joie... elle reste sourde aux chamboulements que cette rencontre provoque.
en vrac A savamment construit le style et façon de parler de sa nouvelle identité : accent australien, garde-robe colorée et lunettes + ressent généralement une envie de fumer irrépressible vers 3h du matin qu’elle ne s’explique toujours pas + douée avec les nouvelles technologiques, après tout internet facilite grandement ses ‘missions’ + s’intéresse beaucoup à ses ‘collègues’ exposées aux yeux du monde, notamment Anna Delvey, ce qui lui permet d’améliorer ses techniques + grande amatrice de thé et d’épices dans son alimentation + fan de sports mécaniques et de sensation forte + claustrophobe, fait qu’elle dissimule férocement cependant + vient de s’offrir une planche de surf qu’elle a hâte d’user + n’a pas de tv, a plutôt fait le choix d’un rétroprojecteur + chaîne à la cheville droite, une bague à l’index gauche et une au pouce droit qui ne la quittent jamais + ambidextre + fout du gingembre dans tous ses plats +