netflix and chill... or not. (marlino #1)

J’ai perdu du temps dans ma fermeture, et je m’éparpille un peu trop ce soir, peinant à me concentrer sur ce qu’il me reste à faire. J’envoie un sms à Nino, on devait se retrouver à la maison ce soir, mais je vais être en retard, il peut me rejoindre au café s’il préfère, plutôt que de m’attendre. La petite pancarte sur la porte indique que le café est fermé, même si je vois encore quelques clients tenter de passer devant pour vérifier que c’est le cas. Avec un sourire, je leur indique de revenir demain, et que je les accueillerai avec grand plaisir. Un coup de ménage efficace en musique, pour me donner un peu de motivation. Il en faut bien, parce que la fermeture n’est vraiment pas ce que je préfère dans cette activité. Compter la caisse, ranger et trier les invendus, faire le ménage, et ne rien oublier pour la journée du lendemain. Mais je m’en sors plutôt bien ce soir.
J’entends quelques petits coups frappés sur la porte en verre du café, et déboule derrière le comptoir, le coeur battant. J’ai toujours un peu peur de quelqu’un de malveillant, même si je sais qu’ici à Island Bay, on ne risque pas grand chose. Mais au lieu d’un cambrioleur ou que sais-je, je découvre la bouille de Nino qui me fait un signe de main, accompagné d’un sourire. Comment ne pas craquer. Son sourire appelle le mien et je trottine pour aller lui ouvrir. Un tour de clé, et je le laisse entrer, refermant derrière lui sans tarder. On n’est jamais trop prudent. Je m’enfouis dans ses bras et le serre contre moi, juste le temps de respirer son odeur réconfortante, et me hisser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. « Je suis désolée, je suis à la traîne, mais j’ai fini. Je me change et j’arrive ! » Je repars en trottinant et tout en disparaissant, je lui dis en augmentant le volume de ma voix pour qu’il m’entende depuis la salle de repos « J’ai pris des muffins pour ce soir ! Il en restait qu’un au caramel, t’as de la chance ! » Je ressors de la salle avec ma veste sous le bras, et un petit sac en papier que j’agite sous ses yeux pour appuyer mes dires. « C’est pour compenser mon frigo qu’est franchement vide… » Nous quittons le café et je ferme le rideau métallique, avant de me diriger vers ma voiture. Sur le chemin, je glisse ma main sous le bras de Nino, bien heureuse de pouvoir passer cette soirée avec lui. Avec nos emplois du temps respectifs, ça fait quelques semaines que nous n’avons fait que nous croiser. « Tu n’as pas pris Volt avec toi ? »

Ça me fait plaisir de passer une soirée avec Nino, ça fait un moment qu’on ne s’est pas vus vraiment, ou en tout cas passé du temps ensemble. Et puis, on est pas de nature à s’envoyer mille textos pour se raconter nos vies, on préfère encore passer une bonne soirée et se raconter les dernières nouvelles. Je ne doute pas qu’il ait encore beaucoup de choses à me raconter, comme toujours, et je serai ravie de l’écouter. Nino est un garçon intelligent, intéressant, et rafraichissant - en plus d’être beau garçon. Il a tout pour lui, et j’avoue que je me sens chanceuse d’avoir le privilège de passer quelques nuits avec lui de temps en temps. Peut-être que dans une réalité alternative on aurait pu former un couple, un vrai couple. Mais les choses sont ce qu’elles sont, et ça nous convient à tous les deux. Parfois, je ressens une petite angoisse qu’un jour il rencontre quelqu’un pour de bon. Evidemment je serai heureuse pour lui et je n’irai jamais à l’encontre de ce qu’il pourra ressentir pour cette femme. Mais au fond, il se pourrait que je sois un peu jalouse, et surtout triste de perdre ce que nous avons construit. Mais n’y pensons pas, ce jour n’est pas encore arrivé.
J’annonce à Nino que je lui ai gardé un muffin au caramel, et il propose de partager avec moi. Est-ce que ce n’est pas un coeur ? Il est adorable. « On commandera, sinon je vais grignoter ton canapé. J’ai livré des pizzas toute la journée sans pouvoir en prendre un croc, une vraie torture psychologique je te jure » Je ris naturellement en l’entendant parler de pizza, il se pourrait que mon ventre se soit manifesté à la simple entente du mot, d’ailleurs. « Ça me va ! » Je ne suis pas - trop - chiante en ce qui concerne la bouffe, par contre, on ne commandera pas n’importe quelle pizza, et Nino le sait bien.
Nous prenons le chemin vers ma voiture et je questionne le jeune homme à propos de son fidèle compagnon à quatre pattes avec qui il a l’habitude de venir à la maison. Je suis surprise de le voir seul, je me suis habitée à cette boule d’énergie, je l’adore. « Il est avec ma sœur. Elle espère dégoûter son mari de l’idée d’avoir un chien à la maison avec un enfant en bas âge » J’éclate de rire. Cette manigance leur ressemble, c’est vrai. La complicité qui lie Nino à ses soeurs est très belle. Je suis proche d’Eden, mais je n’ai pas toujours grandit avec elle, nous n’avons pas le même lien, c’est différent. « Vous êtes diaboliques ! » Heureusement que Volt est un chien gentil, malgré son côté éléphant dans un magasin de porcelaine, il ne ferait pas de mal à une mouche, et encore moins à un enfant en bas âge. Mais il est clair que ça risque de vacciner son beau-frère.
En arrivant à la voiture, Nino me demande s’il peut conduire. J’ai une confiance aveugle en lui, et je pourrai le laisser me guider les yeux fermés. Je dépose les clés de ma voiture dans sa main et le laisse prendre le volant bien volontiers. Dans la voiture, je sors de mon portefeuille une carte de la pizzeria que j’adore et tourne le regard vers Nino. Ce n’est pas la première fois qu’on commande chez eux, il se pourrait qu’on connaisse la carte par coeur. « Tu veux quoi ? Je commande direct comme ça on aura pas trop à attendre. » Je compose le numéro de la pizzeria tout en attendant le verdict du conducteur. Qu’il ne me demande pas d’aller chercher la carte sur leur site internet, je risquerai de ne pas avoir terminé avant notre arrivée à la maison, vu ma débrouillardise en terme de technologie…

Une fois assis sur le siège conducteur, j’entends le jeune homme pester. « Mamamia, tu fais vraiment 1m12 » Je me mets à rire un peu, parce qu’il exagère. Avec mon mètre soixante-dix, je ne fais qu’une quinzaine de centimètres de moins que lui, ce qui n’est pas non plus énorme. Mais assez pour qu’il ait à reculer le siège pour être confortablement installé. Je profite du trajet vers la maison pour récupérer mon téléphone et trouver la carte de la pizzeria que je préfère ici. Je crois que je les ai toutes goûtées, et celle là reste en tête de liste. En plus, ils sont rapides et très gentils. Le jeune homme hésite un court instant avant d’annoncer. « Mh. Une margarita avec un supplément de mozzarella di buffala.  Avec un coca. Et un tiramisu pour le dessert » Je tourne la tête vers lui, arquant un sourcil, amusée. « Toujours plus ! » En même temps, vu sa condition physique, il peut largement se le permettre. L’avantage d’être hyperactif, c’est qu’il se dépense à longueur de journée, et qu’il peut manger à peu près tout ce qu’il veut. Moi, je dois faire du sport pour m’entretenir, et même si je n’ai pas tendance à grossir, je peux cependant me ramollir.
Une fois la commande passée, je raccroche et annonce « Livraison dans 30 minutes ! » Juste le temps pour nous de rentrer, nous mettre à l’aise, et il sera l’heure pour nos pizza d’arriver juste devant la porte de la maison. Le rêve. A l’arrêt au feu rouge, Nino tourne la tête vers moi et me demande sans aucun détour. « Alors, quoi de neuf? » Son regard appuyé ne me dit rien qui vaille. Voilà un peu plus d’un an que nous nous sommes rapprochés amicalement parlant - le reste est arrivé un peu plus tard - et que je lui parle de tout. Nino est le seul au courant pour absolument toute mon histoire, et même s’il n’a pas une once de méchanceté en lui, je crois qu’il pourrait être mauvais s’il devait un jour croiser Austin. Je ne l’espère donc pas. Fronçant un peu les sourcils, je bats en retraite. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait que t’as quelque chose à me reprocher ! » A moins que ce soit moi qui ait quelque chose à me reprocher… Je tourne la tête vers la route et fais un petit signe de menton pour désigner le feu. « En plus, c’est vert. Avance si tu veux pas te faire klaxonner ! » Ici, on n’est pas à Sydney, il faut un peu plus de temps aux automobilistes pour klaxonner au feu vert. Je reste silencieuse un instant, me mordant nerveusement l’intérieur de la joue. Effectivement, il y a plusieurs choses dont je dois lui parler, et pas des choses évidentes. Je vais donc attendre la maison pour nous éviter l’accident.
Une fois la voiture garée, je récupère mes affaires et laisse Nino fermer grâce au bouton se trouvant sur la clé. J’entre et soupire un peu, juste pour le bien-être d’être ici chez moi. J’ai changé la décoration depuis que j’ai hérité de la maison, fait un peu de home staging pour garder les meubles un peu vieillots, et aujourd’hui, c’est à mon image. « Tu veux un truc à boire ? » Comment faire s’égrainer les minutes et ne pas parler de suite des choses qui fâchent ?

Je sens le reproche dans sa voix, juste lorsqu’il me demande quoi de neuf. Je le connais, depuis le temps. Je sais comment il fonctionne. Et malgré sa petite bouille d’innocent, je sais exactement ce qu’il sous-entend. « Bah j’avais plus de nouvelles! » me rétorque-t-il sans tarder. Ok, nous en sommes là. Oui, parce qu’il ya plusieurs choses que je dois lui dire, et que je n’ai pas eu le courage. « J’ai juste eu beaucoup de boulot… » Je ne sais pas mentir, de base, et encore moins à lui. Je sais qu’il sait que je lui cache quelque chose, ou en tout cas que je n’ai pas encore trouvé le bon moment pour lui dire. J’espère simplement qu’il ne m’en voudra pas d’avoir attendu pour lui en parler. « Ça va, je ne vais pas te bouffer hein » finit-il par lâcher en marmonnant comme un enfant. Je lève les yeux au ciel d’un air mi amusé mi dépité. Pourquoi il est si mignon aussi ? Je ne peux rien lui cacher. C’est d’ailleurs parce que j’ai une confiance aveugle en lui, qu’il sait tout de ma vie.

Nous arrivons chez moi et je le laisse s’installer, il est ici chez lui, il le sait. Il sera toujours le bienvenu. Je lui propose quelque chose à boire, et je me prends un mur. « Non merci, j’attendrai ma commande » Nino n’est pas du genre à faire la gueule, mais il est très franc, et je n’ai pas besoin de sous-texte pour comprendre qu’il est vexé que je ne lui parle pas. « Toujours aussi bien décoré ici » dit-il en regardant autour de lui, plus pour meubler la discussion qu’autre chose. « Tu comptes énumérer les titres de tous mes DVD aussi ? » Je le taquine, mais en réalité, je sais qu’il est comme ça à cause de moi. Je soupire et finis d’une traite mon grand verre d’eau avant de le rejoindre dans le salon. « C’est vrai j’ai eu beaucoup de boulot ces derniers temps, mais c’est vrai aussi que j’attendais le bon moment pour te parler de quelque chose. » Je me mords un peu l’intérieur de la joue, nerveuse, et m’installe près de lui dans le canapé. Je sens son regard insistant, même s’il ne me forcera jamais à lui parler. « Laurel est en vie. » Ok, j’aurai pu trouver une autre manière de lui annoncer un truc pareil, puis ça sort un peu de nulle part. Pourtant, c’est pas comme si j’avais répété ça dans ma tête pendant plusieurs jours. « C’est une longue histoire, mais elle est de retour à Island Bay. Elle… elle a dû mettre en scène sa fausse mort. » Nino sait que j’avais renoué avec elle avant sa ‘mort’. Mais il est évident qu’il ne s’attendait pas à une nouvelle pareille. Après tout, ça me permet aussi de gagner du temps pour le reste… Et comme si ça ne pouvait pas arriver à pire moment, la sonnette retentit, annonçant l’arrivée des pizzas.

Je commence à franchement bien connaître le phénomène. Nino est transparent avec moi, et je le suis tout autant, depuis un long moment maintenant. Je n’ai même jamais été aussi transparente avec personne. Mais si j’hésite à lui dire certaines choses, c’est que j’ai mes raisons, et parfois, j’aimerai simplement qu’il le comprenne. Je sais que c’est le cas, la preuve en est, il ne me gueule pas dessus pour me demander des comptes. Pour ça, j’ai donné avec Austin. Mais à la place, il use de ruse, et je connais sa manière de fonctionner. Mutin, il me demande si mes DVD sont rangés par ordre alphabétique. Joueur et enfantin, il ne va pas plus loin. Et c’est à ce moment que je me décide à lui dire une des choses que je devais lui dire ce soir. Ce n’est pas évident, et à vrai dire même si je le connais bien, je n’ai aucune certitude sur sa manière de recevoir la nouvelle. Le couperet tombe, et je vois la surprise dans son regard. En même temps, qui n’aurait pas été surpris à l’annonce de cette nouvelle. J’ignore s’il avait toujours des sentiments pour elle au moment où il a appris sa mort, j’ignore s’il en aurait encore aujourd’hui en apprenant qu’elle ne l’est finalement pas. Mais je me dois de l’en informer, je doute qu’elle vienne un jour chez lui pour qu’il sache, et je ne voudrais pas qu’il tombe sur elle par hasard à Island Bay.
Il n’a pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit, que la sonnerie de la maison nous coupe dans ce début de discussion. J’aurai dû attendre encore un peu, mais c’est trop tard pour regretter. Je le laisse gérer le livreur et le paiement, à charge de revanche. Une fois de nouveau dans le salon, je le regarde agir comme un zombie. Il a perdu de son sourire communicatif, en tout état de cause.
« Comment c’est possible? Comment on peut mettre sa mort en scène?! » demande-t-il, visiblement toujours sous le choc de la nouvelle. « Et comment tu es au courant? Depuis quand? » Oh. Merde. Je n’avais pas pensé à cette idée d’avoir pu être dans la combine. Non, jamais je n’aurai pu mentir à Nino sur une chose aussi importante. Jamais. « Elle… c’est compliqué, je n’ai pas réussi à tout savoir. » Je soupire un peu, et tente comme je peux de répondre aux questions de Nino. « Elle est venue me voir il y a quelques semaines, j’ai eu du mal à y croire. Elle a eu de gros soucis avec son ex petit-ami, elle était en danger, et pour protéger ses proches, elle a dû disparaître. » Je reste attentive aux réactions de Nino, je comprends que ça puisse être un choc pour lui. « Je savais pas trop comment te le dire, et en même temps j’avais peur que tu l’apprennes d’une mauvaise façon, ou que tu tombes sur elle au hasard… J’ai préféré te le dire moi-même. » Après tout, Laurel a été son premier amour, son plus grand amour, aussi. Alors ça me semblait logique de lui dire ce genre de chose plutôt que de le laisser dans l’ignorance. Après tout, c’est mon ami avant toute chose.

Les questions se succèdent, Nino est sous le choc et ça se comprend. Comme à peu près toutes les personnes qui ont revu Laurel ces dernières semaines. Il faut dire que la pilule est dure à avaler. Un deuil est tellement difficile à vivre, qu’apprendre que tout ça a été un leurre peut dévaster quelqu’un. Surtout quand on tient à elle. Je n’ai pas été aussi proche de Laurel que Nino l’a été, bien sûr, et c’est pour cette raison qu’il me semblait normal de lui en parler. Je préfère être là pour répondre à ses questions, le soutenir, l’épauler s’il en ressent le besoin, plutôt que de le laisser s’effondrer en la recousant par hasard. Et puis, je n’aurai pas pu me regarder dans une glace s’il était arrivé en me disant que Laurel était vivante, et que je le savais déjà. Au moins, je ne lui mens pas, j’ai juste attendu un peu avant de lui dire, il a fallu trouver un moment un peu plus adéquat. Même si ça ne l’est jamais.
Nino s’est enfermé dans un mutisme, les bras croisés, je jurerai entendre la nuée de pensées, de questions qui l’assaillent. J’ai mal au coeur pour lui, mal au coeur d’être celle qui doit lui annoncer ça. C’est sûr que c’est moins pire que d’annoncer la mort de quelqu’un qu’on aime. Mais tout de même. « Pourquoi elle est venue te voir? » Très bonne question. Je hausse un peu les épaules. A vrai dire, je n’en sais rien. « Je ne suis pas sûre qu’elle soit venue précisément pour me voir, moi. » Après tout, on n’était pas les meilleures amies du monde, on s’était un peu rapprochées avant son départ, mais le temps nous a manqué. « Elle est passée au café il y a un peu plus de deux semaines, j’ai halluciné… puis on a discuté et j’ai compris. » Enfin compris est un bien grand mot. Je doute que quelqu’un puisse vraiment comprendre ce qui lui est passé par la tête lorsqu’elle a choisi de se faire passer pour morte.
Il se laisse tomber dans un fauteuil en soupirant, et mon coeur se serre. Ça fait beaucoup, je le conçois. « Merci, je suppose » lâche-t-il en grinçant presque des dents. Il n’a pas à me remercier pour ça. « Comment on peut faire croire à sa propre mort? C’est complètement délirant » Je soupire un peu, j’admets que c’est difficile à comprendre. Je viens m’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil où il est installé, et viens glisser ma main dans sa nuque, caressant la naissance de ses cheveux du bout des doigts, en espérant peut-être qu’un peu de tendresse puisse apaiser certains de ses maux. « Il y avait des gens très dangereux dans l’équation. Son ex trempait dans des affaires louches, sans doute qu’ils ont menacé de s’en prendre à ses proches, ça a été une décision difficile pour elle, je l’ai senti. » Elle s’en mord un peu les doigts aujourd’hui d’ailleurs, vu les réactions de ses proches pour qui elle a fait tout ça… « Peut-être qu’elle n’a pas osé venir te voir, après les vives réactions de ses proches. Je pense qu’elle a peur… sans vouloir prendre sa défense… » C’est une position délicate, d’autant que je sais à quel point Nino a encore de l’affection pour elle. Elle reste son premier amour, c’est normal. « Je suis désolée. Est-ce que je peux faire quelque chose ? » Je ne suis même pas sûre que sa pizza suffise, c’est dire ! De ma main, je viens décaler ses cheveux un peu en arrière pour pouvoir déposer un baiser sur sa tempe.