What are you doing? - Erin & Danny

❝What are you doing...❞

Wellington, Club clandestin de combat de rue, 21h30...

- Mes dames et Messieurs pour la deuxième fois ce soir, vainqueur par K.O romyyyyyyyyy!

Les hurlements de la foule me parvinrent de manière assez lointaine, étant encore sonné par le dernier coup de mon adversaire... J'avais un gout de fer dans la bouche, alors que crachant l'excès de vitae qui dégoutait d'entre mes lèvres, je titubais vers l'entrée de la cage qui servait de ring aux combats clandestins. Cela faisait deux bonnes semaines que je participais plus ou moins régulièrement à ces combats qui mêlaient professionnels et amateurs, désespérés et accros aux sensations fortes... Entre ces grilles à tort ou à raison, je me sentais vivante, en total contrôle de ma personne, et seule décisionnaire de mon destin! Une forte envie de vomir me prit au moment meme ou ma tête décida sans crier garde, de se mettre à tourner tel un manège de bois. Me rattrapant de justesse sur le grillage de la cage, je fus happée par deux combattants qui m'aidèrent à sortir de là. Peu lucide, je me présentais au bookmaker qui me remis mon gain le sourire aux lèvres, celui ci venant de ramasser un beau petit pactole. Il faut dire que beaucoup avaient pariés sur la victoire du colosse, un ancien catcher qui avait fini fauché et oublié de tous. Il aurait d'ailleurs pu m'avoir ce con, si je n'étais parvenue à le fatiguer et n'avais su profiter de la seule ouverture qu'il m'avait présenté. Je dois dire que si il avait été de trois ans plus jeune, il m'aurait assurément mise K.O voir pire....

- Romy je te raccompagne à ta voiture! Tu n'es pas en état de marcher!!

Posant mon regard trouble sur Keizer, je lui répondis par un simple hochement de tète, ne pouvant rien faire d'autre. Une fois dans ma Trion Nemesis, je bloquais les portes et m'allongeais un court instant pour me refaire un peu, du moins était ce mon projet...

1h plus tard...

"(chant)... Et quand ton cœur se fait trop lourd, penses à moi mon amour, penses à moi...". M'éveillant doucement, je sentis peu à peu une lancinante douleur circuler tel du poison au travers de mon corps. Puis vint cette sensation de légère asphyxie qui me poussa à me redresser, élan qui fut stopper par la vision de kelly légèrement penchée au dessus de moi, son regard doux et réprobateur posé sur ma personne. Avalant avec difficulté ma salive, je me noyais dans les yeux de celle qui aurait dû porter à cette heure mon nom. (Ton doux et autoritaire) " Ne bouges pas, tu as au moins une cote cassée. (effleurant ma personne de son regard) Tu ne me laisses vraiment aucun répit! Après les courses de voitures, tu fais dans les combats de rues? Après ça sera quoi?" Je ne dis mot, toute mon attention étant fixé sur ses yeux, sa bouche, sa peau, son être... Je sentais à peine la douleur tant je n'étais centré que sur elle. Chaque fois qu'elle m'apparaissait, je n'avais qu'une envie la toucher... Et pourtant ce simple geste m'effrayait au plus haut point, ayant peur de briser le charme, de porter mes doigts sur le vide et que plus jamais elle ne me revienne. Un son légèrement strident s'échappa d'entre mes lèvres, tandis que ma tète se mit à tourner légèrement et que ma vision se brouilla quelque peu. (Se penchant un peu plus au dessus de moi, ses yeux caressant mes lèvres, voix chaude résonnant dans l'habitacle) "Je crois bien que tu as besoin d'un peu d'air mon cœur..." Ses lèvres n'étant plus qu'à quelques centimètres des miennes... "Laisses moi t'aider..." Expirant avec difficulté, je clos mes paupières en attente de ce baiser qui m'avait tant manqué ces dix mois. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau, presque avoir le gout de ses lèvres lorsque...

TOC TOC TOC

Ouvrant les yeux, je me retrouvais de nouveau seule et en asphyxie avancée. Me redressant brusquement non sans réveiller une douleur quasi inhumaine dans mon corps, je repris ma respiration toussant sous l'effort demandé. Toquant de nouveau à ma fenêtre Keiser m"exhorta à lui ouvrir. C'est alors que je pris conscience du ramdam à l’extérieur et des bruits de sirènes. Débloquant les portes, je lui fis savoir que je n'étais pas en état de conduire et qu'il devrait assurer notre fuite. Surpris que je lui confis les rênes de mon bolide, il ne tarda pas à prendre place et c'est avec une certaine aisance qu'il nous tira d'affaire. Quand à moi, je n'étais pas dans le meilleur des états, ce qui ne le rassurait guère. S’arrêtant devant chez lui, il m'incita à le suivre mais je préférais rentrer chez moi, chose que je ne parvins à faire, me reportant sur le bar clubbing que j'avais sur south bay, celui ci étant plus près. A bout de forces, j'ouvris les portes ne prenant pas la peine de fermer derrière moi et passant derrière l'un des bar, j'allumais tout appuyant sur toutes les touches. Attrapant une bouteille de cognac, je laissais le liquide couler à verse dans ma gorge espérant qu'il anesthésie mon corps que je ne supportais plus... Au bout d'une bouteille et demi, je sentais peu à peu me membres s'engourdir pour mon plus grand soulagement... M'allongeant sur le bar, je laissais mon regard s'égarer au loin, mon esprit se vidant peu à peu...

« Bonsoir, est-ce que vous allez bien? » Sursautant, je manquais de tomber du bar. Était ce une hallucination ou cette brune visiblement perdue venait de me parler? Tentant de me redresser du mieux que possible, je pris une longue inspiration afin de me faire entendre de la jeune femme, ma voix trahissant plus que je ne l'aurai voulu, la douleur qui était mienne... "Ce clubbing n'est pas ouvert! Si vous voulez faire la fête, vous vous êtes trompé d'endroit!!" Tentant de descendre, je fus pris d'un vertige et chutais lamentablement au sol, le choc se répandant comme une onde dans mon corps réveillant la douleur que j'avais eu tant de mal à mettre en sourdine. "ET MERDE!" poussant de petits gémissement de douleur, je portais mon regard sur la brune qui se tenait accroupi près de moi et lui indiquait l'un des fauteuils du carré VIP. "Aidez moi s'il vous plait! Je crois que j'ai besoin de m'allonger un peu..." Je ne savais quelle image je renvoyais, mais celle ci ne devait pas être très bonne. Une femme sentant l'alcool, lèvre inférieur fendue, arcade sourcilière gauche ouverte, portant un débardeur noir taché de sang et une chemise blanche ouverte froissée. N'importe qui aurait tourné les talons sans demander son reste, et pourtant j'espérai que la jeune femme m'aide à me hisser sur l'un de ces fauteuils avant de s'enfuir en courant.

© Pando