I feel like walking, do you feel like coming ? (Madeleine)

Madeleine DeWitt

ft. Lili Reinhart

l'histoire de ma vie

TW : Dépression, alcoolisme, cancer (pas le signe du zodiaque)

Madeleine est née dans la banlieue d'Auckland, de parents pauvres. Son père était homme de ménage, et sa mère était à l'époque serveuse dans un bar. Elle fut accueillie par tout l'amour que son père avait pour elle ; cependant, sa mère, dépressive chronique qui refusait toute aide, lui a toujours fait comprendre qu'elle n'était pas désirée. Elle est la deuxième enfant du couple ; en effet, elle a un frère de dix ans son aîné, avec lequel son père lui a déjà dit qu'elle s'entendait très bien toute petite, mais elle n'en a aucun souvenir.

Elle avait deux ans quand sa mère sombra quotidiennement dans la boisson, et de plus en plus, jusqu'à se faire virer pour état d'ébriété sur le lieu de travail. C'est un coup très dur pour le foyer, qui ne roulait déjà pas sur l'or. S'en suit deux années où la mère ne bouge quasiment plus du canapé, et sort le soir, délaissant totalement ses enfants et son mari qui fait tout pour protéger ses enfants de la vérité, tout en essayant d'aider sa femme à s'en sortir.

Le départ de sa mère est l'un de ses premiers souvenirs ; elle avait alors 4 ans. Il pleuvait ce jour-là, et Madeleine jouait dans l'unique chambre de l'appartement, qu'elle partageait avec son frère, près de la fenêtre. C'était un dimanche, l'après-midi était bien avancé, et elle vit sa mère vêtue de son manteau gris partir avec une petite valise vers l'arrêt de bus. Elle avait laissé un mot à son mari, accompagné de son alliance et d'une demande de divorce, pour dire au revoir à son fils et lui. Madeleine, comme d'habitude, n'était pas comptée, mais son père ne le lui a jamais dit. C'était la dernière fois que Madeleine posait les yeux sur sa mère.

Suite à ça, une fois le divorce acté, leur père a voulu retourner à Island Bay, où il avait grandi. Madeleine était sur le point d'avoir 5 ans, et elle fut tout de suite conquise par les lieux. La vie y était un peu moins chère, et leur père arriva même pendant à un temps à leur payer des séances chez le psychologue, car il craignait que le départ de leur mère laisse des séquelles. Elle avait même une chambre à elle, comble du luxe d'autant plus que son frère n'était pas un adolescent particulièrement facile à vivre. Il finit d'ailleurs par quitter la maison une fois la fin du lycée, pour partir travailler dans un autre pays. Madeleine avait 8 ans, et elle fut triste de voir partir ce frère qui lui semblait si inaccessible, tandis que lui semblait plus impatient qu'autre chose. Commença alors une vie seule avec son père, qui se démenait pour qu'elle soit heureuse - et elle l'était. Elle s'entendait bien avec lui, elle était bonne élève et était bien entourée à l'école, et elle préférait l'ambiance à la maison depuis que sa mère était partie.

Son rêve, très vite, fut de devenir pianiste, ou vétérinaire. Cependant, en arrivant à Island Bay, son père récupéra le piano de Madeleine senior, et Madeleine commença à s'y intéresser aux alentours de ses six ans. Avec le départ du frère de Madeleine, qui avait bien fait comprendre qu'il se débrouillerait tout seul et qu'il refusait le moindre argent de son père, les dépenses se firent un peu moindre, et le père offrit à sa fille des leçons de piano. Elle s'y épanouit pleinement, étant dotée d'une bonne oreille musicale et d'une détermination à toute épreuve. Elle s'entraînait plusieurs heures par jour, et progressait de manière impressionnante.

Les années passèrent, toujours avec très peu de nouvelles de son frère, et les années lycées commencèrent pour Madeleine, qui avait un objectif bien précis : être acceptée au conservatoire national après son diplôme, ou faire des études pour devenir vétérinaire en plan B. Mais tout cela avait un coût, et elle commença à travailler en tant que baby-sitter les soirs et serveuse les week-end pour pouvoir se payer ses études rêvées. Les mois passaient, et petit à petit ses économies grandissaient, à sa grande satisfaction.

Sa dernière année de lycée fut plutôt mouvementée ; déjà, elle se mit en couple avec son meilleur ami depuis le jardin d'enfant, Oliver, qui lui avait avoué l'été avant qu'il l'aimait depuis bien des années. Il avait toujours été un grand soutien pour elle, et il fut également son premier amour.

Aux alentours de Noël, son père apprit qu'il avait un cancer. Ce fut un coup énorme pour Madeleine, qui ne s'était jamais imaginée la possibilité que son père soit mortel, et qu'elle finisse toute seule un jour. Elle ne pouvait pas imaginer un monde sans lui. Cependant, le traitement était onéreux, trop onéreux pour son père ; elle sacrifia alors sans aucun regret les économies qu'elle amassait depuis des années pour le conservatoire. Elle dû également vendre le piano, ce qui lui brisa le coeur.

Le lycée se termina, et Madeleine n'avait postulé nulle part ; en effet, elle n'avait aucunement les moyens de payer des frais d'inscription. Envolé, les rêves de conservatoire, et envolé également son plan B. Ce fut un peu dur pour elle de voir la majorité de ses amis, et Oliver également, partir plus ou moins loin à l'université. Elle arrêta les baby-sittings, et devint serveuse à plein temps. Oliver et elle se voyaient un week-end sur deux, quand il rentrait d'Auckland.  

Elle réussit, au bout de deux années en tant que serveuse, à se payer une formation de secrétaire, et à se trouver un petit appartement à quinze minutes à pied de chez son père, qui n'était plus en rémission mais bel et bien guéri. Oliver et elle finirent par se quitter, après des mois à essayer de ranimer une flamme depuis longtemps éteinte. Ce fut certes douloureux, mais Madeleine se sentit également grandement soulagée.

Après quelques petits jobs d'intérim, elle est désormais depuis quelques mois secrétaire dans un cabinet vétérinaire, dans lequel elle est retombée sur un visage oublié de son passé : Jules Sawyer. Elle ignorait à l'époque son nom, mais il était venu faire une présentation devant sa classe au lycée, et il est son plus gros béguin d'adolescente, même si elle n'osera jamais le lui avouer. Elle essaie d'ailleurs de prétendre qu'il ne lui fait aujourd'hui plus aucun effet, et que leur relation est et restera purement professionnelle. D'ailleurs, il a dix ans de plus qu'elle, elle sait que les qu'on-dira-t-on jaseront si jamais il se passait quelque chose entre eux... Et pourtant, elle n'arrive pas à se l'enlever de l'esprit.