les informations en vrac
◊ les points importants ◊(un) Ma mère est morte en me donnant la vie. Elle a été victime d'une prééclampsie sévère. Ça a failli me coûter la vie, également. On l'avait prévenue du risque, mais elle n'a rien voulu écouter. Elle a préféré laisser une trace vivante de son passage sur cette planète plutôt que de vivre sans n'avoir jamais eu la possibilité de mettre un enfant au monde.
(deux) J'ai été élevée par la gouvernante que mon père a embauchée. Il n'était jamais là, toujours obnubilé par son travail. Son affection était démontrée à travers les cadeaux qu'il laissait à mon intention. C'est la raison pour laquelle on n'a jamais été proche. Je pense qu'il ne savait pas comment concilier son travail et sa vie professionnelle ou alors, cela avait peut-être un rapport avec le fait que je sois le portrait craché de sa défunte épouse. J'étais le souvenir bien réel de la tragédie qu'il avait vécu, mais je ne crois pas qu'il m'en ait voulu pour autant. Après tout, c'était ma mère qui avait décidé de cela. Je n'avais aucune part de culpabilité là-dedans.
(trois) Sans surprise, ce fut ma gouvernante qui m'a tout appris. Elle s'est chargée de mon éducation, alternant les loisirs et tout ce qui avait trait à l'éducatif. Elle s'assurait que je sois toujours à l'heure, que je fasse toujours mes devoirs et que mon enfance soit la plus heureuse possible. Elle m'a guidé, rassuré et élevé. Je lui confiais tous mes secrets, la moindre de mes pensées. Cette femme était devenue comme une mère de substitution. Malheureusement, elle s'est fait virer lorsque mon père s'est marié avec celle qui a été ma belle-mère durant des années. Après ça, je ne l'ai plus jamais revu. Quel gâchis !
(quatre) Ma relation avec ma belle-mère fut des plus catastrophiques. Pour rester polie, je dirais que c'était une vraie chieuse. Elle a voulu m'élever à sa façon et clairement, ça se voyait qu'elle n'avait jamais eu d'enfants. Elle m'a fait détester le piano, alors que j'adorais en jouer avec mon ancienne gouvernante. Elle ne jurait que par les notes et les appréciations parfaites. Mon quotidien était un calvaire et mon père ne pouvait rien dire par rapport à cela puisqu'il n'était jamais à la maison. Honnêtement, j'étouffais à force de devoir cohabiter avec une femme aussi méprisante que celle-ci. J'ai fini par fuir le domicile. Je passais le plus clair de mon temps avec des amis ou à pratiquer les nouveaux hobbies que je m'étais trouvés. Vous pouvez être certains que je suis partie de York dès que j'avais l'âge légal pour le faire.
(cinq) C'est à l'âge de quatorze ans que j'ai commencé à réfléchir à mon avenir, à décider de ce que j'allais faire pour la majorité de ma vie. Je ne voulais pas suivre le même chemin que mon père, alors j'ai commencé à m'intéresser à la médecine. Les séries médicales m'avaient toujours paru incroyables et le fait d'aider son prochain était une concept qui m'était familier. C'était l'une de mes valeurs fondamentales. J'ai donc commencé à me documenter, à feuilleter tout ce que je pouvais trouver à propos du domaine médical. J'ai fini par déterminer que devenir médecin était le meilleur poste que je puisse occuper et plus particulièrement, je voulais devenir obstétricienne et gynécologue. L'histoire de ma mère et de ma naissance, en plus de celles d'autres femmes, m'a fait prendre conscience du fait qu'il y avait encore des problèmes liés à la santé sexuelle de la gente féminine et à leur grossesse. Il fallait plus de gens pour réussir à changer les choses, à apporter une réelle aide médicale à ces femmes. Suite à ça, c'est devenu mon rêve, mon objectif de vie. C'est que j'allais devenir, peu importe à quel point je devrais charbonner pour y arriver.
(six) Lors de ma dernière année, j'ai postulé pour des universités américaines, en plus de celles présentes au Royaume-Uni. J'avais des vues sur Harvard et sur l'Université Johns-Hopkins. Des deux universités, la seconde me plaisait davantage de part sa réputation au niveau des études médicales. J'étais folle de joie lorsque j'ai reçu les premières réponses et fidèle à mes désirs, j'ai accepté de rejoindre les bancs de la célèbre université située à Baltimore. J'allais pouvoir fuir loin de ma belle-mère et faire un pas de plus vers l'avenir que je m'imaginais.
(sept) A dix-huit ans et avec mon diplôme en poche, j'ai pris un avion en direction des Etats-Unis, quittant ma patrie pour mes études. Là-bas, je me suis mis en colocation avec des personnes qui devinrent des amis proches. J'ai, également, commencé mes études, prenant toutes les matières nécessaires à ma réussite au test d'admission à la faculté de médecine. Durant quatre ans, j'ai mixé les études avec les soirées étudiantes. Je profitais de la vie, m'amusant et retrouvant la liberté que j'avais perdu au contact de ma belle-mère. Je n'avais pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour être en réussite scolaire. Ce fut sans la moindre surprise que j'ai réussi le test et que je suis entrée à la faculté de médecine de l'Université Johns-Hopkins. Petit à petit, je me rapprochais de mon objectif.
(huit) Contrairement à mes quatre premières années dans l'enseignement supérieur, les quatre dernières ont été les plus éprouvantes de toute mon existence. L'adaptation est difficile et j'ai vite compris qu'il allait falloir que je change mes habitudes, ma façon de faire. J'ai alors arrêté de faire la fête, ratant des événements sociaux et perdant quelques amis au passage. Je n'avais plus une seule minute à moi. Mes pensées étaient exclusivement tournées vers mes études. Il fallait que je réussisse à obtenir ce nouveau diplôme, ce précieux sésame qui me permettrait de devenir médecin. Ce fut le cas. Au bout de huit années, je ressortis de l'Université Johns-Hopkins avec deux diplômes et une acceptation en tant que résidente à l'Hôpital Johns-Hopkins. J'allais pouvoir souffler et apprendre à jongler entre les différentes parties de ma vie, tout en apprenant à effectuer le métier dont j'avais toujours rêvé.
(neuf) Mon père est mort à peine un mois après l'obtention de mon diplôme. Un chauffard ivre et roulant en sens inverse avait percuté son véhicule. Il est décédé sur le coup. Je pense qu'il n'a pas souffert. Cet événement est intervenu, alors que je recommençais tout juste à vivre une vie normale, loin des examens et du monde universitaire. Son décès a été un réel choc, mais ça n'a rien entraîné de particulier. Aucune dépression. Aucune spirale. Aucun effet négatif. Le seul impact qu’a eu son décès, c’est que je me suis jetée à corps perdu dans le travail. J’ai appris tout ce que j’ai pu. J’ai donné le meilleur de moi-même. Je n’avais plus de vie.
(dix) C’est au milieu de ma troisième année qu’un homme est entré dans ma vie, changeant la donne. Il a tout métamorphosé. Il m’a fait comprendre que je devais ralentir la cadence, que je devais vivre tant que j’en avais l’occasion, que je ne pouvais pas me perdre dans le travail. À la suite de ça, j’ai changé ma façon de faire, de vivre. J’ai jonglé entre le travail, ma relation amoureuse et mes amis. Je prenais des pauses quand j’en ressentais le besoin et je me suis remis à écouter mes envies. Quelques mois plus tard, je devenais le médecin que j'avais toujours eu envie de devenir. Obstétricienne et gynécologue, voilà ce que j'étais. C'était officiel et définitif. A mes yeux, j'avais décroché le Saint Graal. J'avais réussi à atteindre l'objectif de ma vie. En plus de ça, je venais de me fiancer à l'homme que j'aimais. J'avais fait d'une pierre, deux coups. Ma vie amoureuse filait sur les chapeaux de roue et ma carrière ne faisait que de commencer. C’était comme si j’étais sur le toit du monde, comme si rien ne pouvait m’attendre.
(onze) Rapidement, j'ai commencé à recevoir les offres de plusieurs hôpitaux, mais seulement l'une d'entre elles a retenu mon attention. C'était celle de l'hôpital de Wellington. Je n'ai même pas eu besoin d'y réfléchir à deux fois. Même si j'allais devoir traverser la planète et changer de pays, j'ai vu ça comme une opportunité unique. J'allais avoir la chance de découvrir un pays et une culture différente de celle des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Mon fiancé n'a pas voulu me suivre - du moins, pas tout de suite. Il avait des choses à régler avant de pouvoir me rejoindre, alors je suis partie sans lui. J'étais persuadée que tout se passerait bien et qu'il finirait par emménager avec moi, à Island Bay.
(douze) Un an plus tard, ma vie amoureuse a pris une autre tournure. Détruite. Le cœur en miettes. Trompée. Humiliée. C’est ainsi qu’il m’a laissé. C’est dingue à quel point toutes les bonnes choses ont une fin. J'ai alors décidé de profiter de mon célibat, afin d'en oublier la douleur de cette relation qui m'a anéanti. Cela fut une grossière erreur, car me voilà avec une bâtonnet blanc entre les mains et deux barres bleues bien voyantes s'affichant sur ce dernier. Le résultat était sans appel : j'étais tombée enceinte. Pas de mon ex - ça, c'est une certitude. Ca aurait été bien trop simple - ou compliqué, je ne sais pas. C'est de l'inconnu avec qui j'ai eu une brève aventure d'un soir, il y a trois mois. Qui dit inconnu, dit « je n’ai pas son numéro, donc je vais devoir assumer un enfant toute seule ». Les chances de le retrouver sont donc infimes. Autant dire que ce n'était pas du tout prévu dans le calendrier de ma vie.
◊ les facts longs ◊(treize) Enceinte de cinq mois, j'essaie de me faire à l'idée. Après tout, cela ne fait que deux mois que j'ai appris la nouvelle. C'était accidentel. Un réel imprévu. Il n'aura suffit que d'une nuit, de plusieurs verres d'alcool et d'un oubli contraceptif pour que toute ma vie s'en retrouve chambouler. Aussi surprenant que cela puisse être, je n'ai jamais pensé à faire adopter mon enfant. Je respecte les femmes qui font ce choix, mais je n'aurais jamais pu abandonner mon bébé. Je l'aime déjà. C'est comme si le lien était déjà établi. J'ai hâte de le rencontrer.
(quatorze) La surspécialisation, j'y pense. J'avais déjà quelques idées en tête avant d'apprendre ma grossesse. Je pense que ça me plairait de m'intéresser à la périnatalogie et d'ajouter une corde à mon arc. Ca me permettrait d'être encore plus efficace dans mon travail, de faire une différence. Je crois que je souffre d'un désir de perfection. Je veux constamment trouver le moyen d'être encore plus efficace dans mon travail et de faire une différence dans le monde de la santé. Je sens que ça pourrait être utile.
(quinze) Depuis l'adolescence, j'ai deux hobbies : la photographie et la lecture. Me plonger dans le monde de l'imaginaire m'a permis de me délivrer de mon quotidien et d'oublier que ma vie était bridée par une personne qui m'horripilait. J'ai découvert des auteurs à la plume incroyable et des romans qui m'ont bouleversé. J'ai, également, appris à dépeindre le monde à l'aide d'un objectif et mon appareil photo est devenu une nouvelle façon de découvrir ce qui se trouvait autour de moi. Depuis, je n'ai jamais arrêté de m'accrocher à ces deux passions. Je suis passée par des périodes où j'avais moins le temps de m'y consacrer, mais je n'ai jamais perdu cet amour. Je prends toujours du plaisir à me rendre dans une librairie ou à photographier les paysages incroyables de la Nouvelle-Zélande.
◊ les facts courts ◊(seize) Déteste l'hypocrisie. Aime cuisiner. Ne supporte pas la solitude. Préfère le vin et les cocktails à l'alcool fort. Aime lire avant de dormir. Déteste les manèges à sensations fortes. Préfère les sms aux appels. Déteste faire la vaisselle. Adore les films d'horreur. Supporte le froid, mais pas la chaleur. Adore porter des talons. Aime l'odeur de la pluie.
(dix-sept) Suis végétarienne. Ai adopté un berger allemand nommé Týr. Viens d'acheter une voiture et une maison. Ne sais pas qui est le père de mon bébé. Ai déjà été fiancée. Ne sais pas faire du vélo. Fais des insomnies à cause de la grossesse. Sais jouer du piano. Ai peur du noir. Ai des hallucinations nocturnes. Ne veux pas savoir le sexe de son bébé.
◊ la chronologie ◊(dix-huit) York, Angleterre : 1990 - 2008. | Baltimore, Etats-Unis : 2008 - 2020. | Island Bay, Nouvelle-Zélande : 2020 - ...
◊ le caractère ◊(dix-neuf) Ambitieuse - Altruiste - Bienveillante - Généreuse - Modeste - Observatrice - Pétillante - Tolérante.
(vingt) Caractérielle - Curieuse - Désordonné - Franche - Impatiente - Maladroite - Survoltée - Têtue.