cooking mama level 100 (ft. casey // mois du challenge)

Animer un atelier cuisine. Voilà le nouveau challenge que devait relever Tao. On lui avait demandé une fois, il avait refusé. A la deuxième demande, il n’avait pu dire non tant le regard insistant de ses parents avait pesé sur lui. Après tout, c’était une opportunité de rendre hommage à sa cuisine et surtout un bon coup de communication. Quoiqu’il en soit, il avait fini par accepter d’ouvrir les portes de sa cuisine à un nombre limité d’inconnus sélectionnés au hasard. La marque « The Noble » avait les choses bien : tabliers spécialement cousus pour l’occasion et plats imaginés pour l’atelier. La famille Walker ne pouvait se permettre de divulguer les recettes de ses plats phares en une seule et même journée alors il avait été nécessaire de penser un menu complet qui soit accessible pour des débutants tout en restant dans l’esprit de ce que Tao savait faire.

A neuf heures tapantes, il ouvrit les portes de ses cuisines et invita le personnel à faire rentrer la dizaine de participants choisis pour l’occasion. Un dernier coup d’œil à sa tenue et à ses cheveux et les cuisiniers en herbe étaient déjà devant lui. Il salua l’assemblée avec une voix à la limite des tremblements. Ce n’était pas qu’il n’était pas à l’aise dans l’exercice ; Tao était habitué à faire le show devant un public, mais il ne savait pas vraiment s’il serait un bon professeur pour ces néophytes. Il avait déjà eu plusieurs stagiaires, mais ils avaient tous les bases de la cuisine et connaissaient les verbes de base. Cet atelier supposait que même des débutants ratant la cuisson des pâtes pouvaient y prétendre et il se disait que s’il devait expliquer la terminologie de chaque recette, ils ne repartiraient même pas avec une entrée de réalisée. Plein d’espoir, il se décida à formuler un petit mot d’accueil pour mettre à l’aise les personnes qui seraient face à lui pendant la journée. « Bonjour à tous, je suis le chef Walker. A ma droite, vous trouverez plusieurs commis ayant accepté de m’aider à piloter cet atelier afin que vous repartiez avec un maximum de choses dans la tête et pour votre estomac » dit-il avec un sourire chaleureux.

@Casey Yoon

Tu t'étais amélioré en cuisine. Tu avais souvent galéré, au début, à réaliser des plats aussi bons que ceux de ta mère – en même temps, qui pouvait battre la bonne cuisine de maman ? Mais tu arrivais à dire que tu te débrouillais plutôt bien. Bien sûr tu avais encore beaucoup de lacunes, surtout dans la pâtisserie d'où l'aide précieuse de Tian pour t'aider à mieux comprendre et mieux doser aussi sans doute. Tes gâteaux manquaient de saveurs, à ton goût, et même si l'on te disait que tout était parfait, t'en restais pas convaincu. Mais aujourd'hui t'étais pas là pour les gâteaux ou pour apprendre à réaliser un glaçage parfait. T'assistais à cet atelier pour t'enrichir – mais aussi pour proposer des plats plus équilibrés et plus variés à Paige et Noah. Tu adorais leur préparer des petits plats, leur faire découvrir d'autres choses – mais surtout réussir à leur faire manger tous leurs légumes. Ton frère t'avait mis au défi de réussir et t'étais sur la bonne voie. Il restait cependant quelques légumes que l'un ou l'autre n'appréciait pas et tu commençais à manquer d'idées pour les placer de façon intelligentes dans tes plats. Dit simplement, tu manquais de créativité mais aussi de talents pour créer des sortes d'illusions. Pour donner l'impression que le légume n'en était pas un. Tu voulais leur faire apprécier cette cuisine-là. Ta cuisine.

Ta cuisine qui était sans viande ou poisson. Tu allais sans doute te cogner le nez à cet atelier mais tu supposais qu'il était délicat de trouver des ateliers spécifiques. Tu allais faire avec. Sans doute. T'avais pas trop le choix. Tu t'estimais déjà heureux de pouvoir participer à l'atelier aujourd'hui, avançant avec les autres participants et observant curieusement le lieu une fois que les portes furent ouvertes. Tu restas sage et silencieux alors que le chef du jour faisait son petit discours, saluant poliment tout de même les personnes autour et devant toi. Le silence aux lèvres, tu observas simplement, écoutant, suivant, détaillant. « Hm excusez-moi... », articulas-tu doucement, un sourire timide aux lèvres. « Désolé du dérangement mais je voulais juste savoir si... », tu t'arrêtas un instant, réfléchissant à tes mots. « Par rapport au niveau pour les plats, ce ne sera pas trop élevé, au moins ? », que tu articulas tes inquiétudes auprès du chef. « Pas que je sois novice mais je suis loin d'avoir votre niveau », et t'avais peur d'être à la traîne et de causer des soucis, voire de perturber entièrement le cours. « En tout cas c'est vraiment gentil de proposer ce genre d'ateliers », tu lui offris un autre sourire, satisfait, curieux. « Les tabliers sont magnifiques, aussi », que tu commentas dans un chuchotement, les prunelles vers le tissu. « C'est grave si on les salit ? »

@Tao Walker  

En professeur d’un jour, Tao s’attendait à crouler sous les questions plus ou moins pertinentes de ses élèves, mais il était prêt : à vrai dire, il trouvait ça presque amusant de prendre cette place. Les personnes qui étaient là voulaient réellement être là, à l’inverse de l’école classique où les enfants étaient présents par obligation de l’état. Autrement dit, avoir répondu à l’invitation était une marque d’intérêt pour sa cuisine et rien que pour ça, il se devait d’être à la hauteur. Alors même qu’il allait se lancer, un jeune homme s’excusa de l’interpeller pour lui poser diverses questions. Il s’inquiétait de ne pas avoir son niveau et de ne pas réussir les exercices proposés, une crainte presque normale pour un néophyte en ateliers. Le chef ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé. Il appréciait l’attention et l’honnêteté de son élève d’un jour et s’empressa de le rassurer. « Ne vous inquiétez pas, le menu imaginé est adapté à un niveau débutant. Si vous ne comprenez pas quelque chose, je suis là pour expliquer » dit-il à l’attention de tous les participants en se rappelant cette phrase fétiche de l’un de ses professeurs de lycée, l’un des meilleurs qu’il avait rencontrés dans toute sa scolarité.

Le soin que la majorité des élèves comptaient porter aux tabliers fut une autre source de satisfaction. Ils leur étaient fournis gratuitement et pourtant, la plupart d’entre eux les manipulaient avec précaution comme s’ils étaient une sorte de sésame à mettre sous scellé en rentrant. Cet atelier s’annonçait bien plus jovial qu’il n’y paraissait de l’extérieur. « Non, vous pouvez les salir. Une version propre vous attend pour la fin de journée, mais que si vous avez été sages » répondit-il en riant. Au quotidien, Tao était un garçon qui aimait rire, même dans ses cuisines, du moment que le travail était fait correctement, et il ne comptait pas montrer une autre facette de sa personnalité. Il profita de cet élan de bonne humeur pour annoncer le thème du jour. « Aujourd’hui, nous allons travailler un classique de la cuisine moderne : le trompe-l’œil ». Certes, Tao n’avait pas de trompe-l’œil à la carte, sa cuisine étant un brin plus élaboré, mais il savait que cette thématique pouvait plaire. « Et nous allons faire une entrée entièrement végétarienne. Le challenge est de donner envie à vos convives de goûter ce plat et pour ça, ils ne doivent pas se mettre en tête qu’il ne s’agit que de légumes ». Il sortit de son panier des champignons frais, du fromage frais, du persil, de la ciboulette, une échalote, du tabasco ainsi qu’un citron et des épices diverses. De l’autre contenant, il extirpa une tasse à expresso, de la sauce soja et des courges. « Nous allons faire un café gourmand : expresso sauce soja, macarons de champignons et flan de courges » annonça-t-il en espérant convaincre.


@Casey Yoon  

Tu t'étais grandement amélioré en cuisine, oui, mais tu ne rivalisais pas encore avec ta mère. Peu importait ce que tu faisais, la recette de ta mère était meilleure. Elle avait quelque chose en plus, et tu ne savais jamais quoi. Ton père s'amusait parfois à raconter un peu tout et n'importe quoi, juste pour te faire, ou la faire rire. Il tentait de trouver une raison alors qu'il te disait souvent qu'il n'y en avait peut-être pas. C'était juste ton impression. Ta mère te rassurait souvent, en goûtant tes plats, te disant à quel point c'était délicieux – mais tu ne pouvais pas croire que ça pouvait être meilleur que sa cuisine. Tu voulais l'impressionner, ta mère. Mais aussi ton neveu et ta nièce. Tu le faisais déjà mais ça ne semblait pas suffisant pour toi. Tu te mettais des défis ridicules, celle de leur faire manger du céleri ou des brocolis. T'avais connu pas mal d'échecs mais aussi quelques réussites. Tu espérais pouvoir sortir un peu plus sûr de toi en partant d'ici. « D'accord, merci », dis-tu dans un sourire léger, rassuré de ne pas non plus commencer avec un niveau trop haut. Tu allais pouvoir comprendre mais surtout suivre. Tu avais tes chances, tout compte fait. Et même la chance d'emporter un tablier avec toi ? La bouche finement ouverte, tu restais quelque peu confus, avant de cligner des paupières dans un air penaud. Si vous avez été sage ? Tu ris discrètement, les doigts passant sur le tissu, le coin de tes lèvres se levant. Tu voulais repartir avec. Il était beau, et les enfants allaient être impressionnés rien que par la qualité.

Tu écoutas attentivement ensuite, les lèvres pincées, ta concentration poussée au maximum. Le thème était grandement intéressant, en plus. Le trompe-l'œil. Ca donnait un petit côté magicien, c'était mignon – et ça devait plutôt bien fonctionner avec les enfants non ? Tu secouas doucement le visage face aux explications. T'étais tombé sur le bon atelier en plus, ça allait être végétarien. Tu observas les ingrédients. « Est-ce que c'est une entrée que vous proposez sur votre carte ? », demandas-tu bêtement, clignant doucement des paupières. Ca te semblait tellement construit et élaboré que ça pourrait y figurer non ? Cela dit t'y connaissais pas grand chose en carte de grand restaurant donc... « Est-ce que l'entrée peut correspondre à des enfants, aussi ? Ma nièce et mon neveu sont difficiles à convaincre pour certains légumes. Surtout le céleri pour ne pas le citer », tu ris à peine dans un souffle, secouant le visage en repensant à leurs grimaces. « Vous feriez comment avec du céleri ? », que tu le questionnas, crédule, clignant des paupières avant de rougir et de t'excuser parce que tu devais l'embêter avec tes questions ridicules. Tu fis mine de sceller tes lèvres, l'index poser sur ta bouche, pour dire que tu vas rester muet et sage.

@Tao Walker