contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées.. qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?
elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
○ âge : trente-trois ans (né un vingt-deux novembre).
○ statut : veuve. maman d'une petite lilly de quatre ans (née le 09/07/19).
○ métier : lieutenant à la caserne d'island bay.
○ quartier : north bay, avec sa fille et l’une de ses sœurs.
○ orientation sexuelle : bisexuelle.
○ informations en vrac : elle a toujours vécu à island bay. // grâce à ses parents, elle a eu l'occasion de voyager dans plusieurs pays. // l'école n'a jamais été son truc. néanmoins, elle a commencé des études de commerce - qu'elle a finalement abandonnées pour devenir pompier. // elle a toujours été attirée par le sport. // elle est l'aînée d'une famille de six enfants. // elle a été mariée pendant quatre ans à une femme qu'elle pensait pouvoir aimer toute sa vie. // en deux ans, elle a perdu deux personnes importantes. l'une d'elle est finalement revenue d'entres les morts. // depuis qu'elle a appris, romi cuisine souvent.
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Sujet: visite médicale (sofia) (#) Mar 26 Avr - 22:32
visite médicale crédit/ tumblr ✶ w/sofia
Venir à l’hôpital, ça ne m’emballe pas trop. C’est peut-être un comble quand on a une mère chirurgienne, mais c’est comme ça. Je crois que c’est l’image que renvoie un tel établissement qui m’effraie. En tant que pompier, c’est peut-être un peu bête : je peux être à confronter à bien pire, mais je ne peux pas m’ôter de la tête qu’une fois qu’on les quitte, s’ils meurent ou non, c’est ici. C’est ce qui est arrivé avec Alice, même si pour elle, les chances de la voir vivre étaient minces à son arrivée. J’ai sûrement mis beaucoup d’espoirs dans l’hôpital et j’en suis ressortie déçue. Mais aujourd’hui, je n’ai pas le choix d’être là. J’ai repoussé cette visite médicale et mon chef a fini par me mettre un ultimatum : soit j’y allais, soit je ne venais pas à la prochaine garde. Autant dire qu’il me connaît plutôt bien, puisque aussitôt la porte de son bureau franchie, je passe un coup de téléphone à ma mère pour prendre un rendez-vous : si je fais cette visite, ça ne peut être qu’avec elle. L’heure du rendez-vous est arrivée et moi aussi, par la même occasion – le tout en avance et c’est important de le souligner. Je pense qu’au fond de moi, je me dis que plus vite j’arrive ici et plus vite je pourrais repartir. Je me rends à l’accueil, puis jusqu’à la pièce que m’indique la femme à l’accueil. J’ai déjà eu l’occasion de venir ici pour voir ma mère, mais c’était pour me rendre dans son bureau et non dans une salle d’examen comme aujourd’hui. Je rentre à l’intérieur et dépose mes affaires aux pieds d’une chaise. Pour attendre, je commence à faire les cent pas dans la pièce et regarde les différents documents accrochés aux murs. Après plusieurs minutes, la porte s’ouvre. Mais la silhouette qui se dessine devant moi n’est pas celle de la personne que j’attendais. « Vous n’êtes pas ma mère. » Qu’est-ce que je suis perspicace. Plus jeune et un peu plus pâle, cette brune me dit pourtant quelque chose et c’est en croisant son regard que je fais la connexion. « Sofia ? » La jeune femme n’a pas vraiment changé. Pourtant, ça fait maintenant plusieurs années que nous nous sommes quittées et que nos vies respectives ont pris deux chemins différents. « Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas vues. » Un sourire se dessine naturellement sur mes lèvres. Nous n’étions pas faites pour être ensemble, mais ce n’est pas pour autant que je garde de mauvais souvenirs de notre brève histoire.
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Sujet: Re: visite médicale (sofia) (#) Mar 17 Mai - 2:24
Des visites médicales, je n’en fais pas souvent. Ce sont des choses qui sont plutôt réservées aux médecins résidents, ce dont je ne fais pas vraiment partie. Mais j’ai tout de même les compétences nécessaires, si on peut le dire comme ça. Et surtout, lorsque c’est Jill Hallenstein qui me demande de lui faire une faveur en la remplaçant pour un rendez-vous, il n’y a aucun univers où je pourrais le lui refuser. Elle non plus, ce n’est pas dans son quotidien de faire ce genre de choses, alors je n’ai même pas besoin de demander pour savoir qu’il doit s’agir de quelqu’un d’important pour elle. Et lorsqu’elle finit par me préciser qu’il s’agit de sa fille, je tique un peu, tout en gardant un air suffisamment neutre pour ne pas lui mettre la puce à l’oreille. Des filles, elle en a plusieurs, mais disons qu’il y en a une qui m’est un peu moins inconnue que les autres... Une fois ma mission acceptée, je me dirige vers le secrétariat pour récupérer le dossier de ma patiente, et découvrir l’identité de la Hallenstein que je vais devoir prendre en charge. Et malgré moi, je souris un peu lorsque je lis le prénom de la concernée. Ça fait une éternité que je ne l’ai pas lu. Et ça fait une éternité que je ne l’ai pas vue, non plus. Lorsque je finis par entrer dans la salle d’examen, je me contente répondre par une petite grimace lorsqu’elle m’identifie d’abord comme n’étant pas sa mère. Elle est perspicace, c’est plutôt un bon point pour le début de son examen. Ma grimace se transforme en un nouveau sourire, alors qu’elle remet mon prénom sur mon visage. Je crois que je l’aurais un peu mal pris si elle l’avait oublié. « Bonjour Romi. » Comme elle le fait correctement remarquer, nous ne nous sommes pas vues depuis de nombreuses années, et je peux comprendre qu’elle soit étonnée de me voir ici. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose, cela dit. « C’est vrai. J’aurais dû te prévenir que je travaillais avec ta mère, mais je n’en ai pas eu le temps. » En plus de deux ans, ce n’est pas tout à fait la vérité. Disons plutôt que je n’ai pas osé, parce que l’idée de la recontacter après tant d’années me paraissait un peu étrange. Et puis, dire que je ‘travaille’ avec Jill est un peu exagéré, pour être honnête. Même si nous partageons des cas de neurochirurgie ensemble, j’ai parfois l’impression que ma relation avec elle est un peu plus personnelle, sans réellement savoir y mettre les bons mots. D’ailleurs, en parlant d’elle... « Elle est bloquée en salle d’opération pendant quelques heures encore, elle m’a demandé de venir m’occuper de toi. J’espère que ça ne te dérange pas ? » Sinon, elle peut toujours attendre, mais je suppose que Romi est au fait du métier de sa mère, et qu’elle doit bien s’imaginer qu’entre se plonger dans un cerveau d’enfant entre la vie et la mort, et faire la visite médicale de sa fille, ses priorités sont bien définies. Et puis, je ne suis pas n’importe qui. Si la chirurgienne m’a confié sa fille, c’est qu’elle me fait confiance ; j’espère que cette dernière arrivera à la même conclusion.
Romi Hallenstein
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○ âge : trente-trois ans (né un vingt-deux novembre).
○ statut : veuve. maman d'une petite lilly de quatre ans (née le 09/07/19).
○ métier : lieutenant à la caserne d'island bay.
○ quartier : north bay, avec sa fille et l’une de ses sœurs.
○ orientation sexuelle : bisexuelle.
○ informations en vrac : elle a toujours vécu à island bay. // grâce à ses parents, elle a eu l'occasion de voyager dans plusieurs pays. // l'école n'a jamais été son truc. néanmoins, elle a commencé des études de commerce - qu'elle a finalement abandonnées pour devenir pompier. // elle a toujours été attirée par le sport. // elle est l'aînée d'une famille de six enfants. // elle a été mariée pendant quatre ans à une femme qu'elle pensait pouvoir aimer toute sa vie. // en deux ans, elle a perdu deux personnes importantes. l'une d'elle est finalement revenue d'entres les morts. // depuis qu'elle a appris, romi cuisine souvent.
Certes, ce n’est pas ma mère. Mais je pense que j’aurais pu tomber sur bien pire que la brune – même si techniquement, j’ignore de quoi elle est capable avec un stéthoscope. Je suis juste surprise de la voir ici, sans avoir été prévenue au préalable. Pour être honnête, je ne savais même pas qu’elle travaillait à l’hôpital. Il faut dire que depuis la dernière où nous nous sommes parlées, de l’eau a coulé sous les ponts : nous avons toutes les deux vécues nos vies de nos côtés et elle n’a pas à s’excuser pour cela. Elle ne me doit rien et ce n’est pas comme si je pouvais voir d’un mauvais œil le fait que ma mère et elle travaillent ensemble. En réalité, il y avait de fortes chances pour que cela arrive et j’aurais sûrement pu le voir arriver. La mère de Sofia était chirurgienne aussi et le fait qu’elle décide de suivre son chemin n’est pas très surprenant. Les retrouvailles faites, mon visage doit garder une certaine incompréhension, puisque la jeune femme justifie sa présence ici à la place de ma mère. Si cela me dérange que ce soit elle ? Pas vraiment. Après tout, c’est son métier à elle aussi et ce n’est pas comme si je me retrouvais avec une inconnue en face de moi. « Je suppose que si je veux partir rapidement d’ici, je n’ai pas vraiment le choix. » Quand il est question d’urgences ici, on sait souvent quand ça commence, mais jamais quand ça se termine. « Ce n’est pas contre toi, c’est juste que je ne suis pas vraiment fan des hôpitaux. » Je ne pense pas me tromper en disant que je ne suis certainement pas la première à lui dire cela. Il faut être un peu masochiste, ou travailler ici, pour aimer se promener dans les couloirs longs et ternes de cet endroit. Forcément, ce que j’ai traversé n’aide pas. Mais quand même. « Surtout que si tu travailles avec ma mère, c’est que tu sais certainement bien faire ton boulot. » J’ose espérer qu’elle ne m’aurait pas envoyé la première personne croisée dans le couloir, surtout sans me prévenir avant. « Tu travailles ici depuis longtemps ? » Si mes calculs sont bons, elle est encore étudiante – il faut dire que quand on cherche à devenir médecin ou chirurgien, on passe un long moment dans les études. « Par quoi est-ce qu’on commence ? » Par des questions, ou par l’examen médical directement ? Dans cette pièce, c’est maintenant elle qui a les commandes et si je veux que les choses se passent rapidement et sans encombre, alors je vais devoir l’écouter et lui obéir. Même s’il y a déjà eu quelque chose entre nous, nous sommes toutes les deux grandes et passées à autre chose, alors il n’y a pas de raison que ce moment devienne gênant. Nous serions dans un incendie ou face à un accident, elle devrait me faire confiance. Là, c’est à moi de le faire.
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Sujet: Re: visite médicale (sofia) (#) Sam 11 Juin - 4:49
Les années ont passé depuis la dernière fois que j’ai croisé le chemin de Romi, et autant dire que me retrouver seule dans une pièce avec elle est quelque peu étrange. Mais je suis une professionnelle, alors il n’y a pas de raison que cet entretien médical soit différent des autres que j’ai l’habitude de réaliser. D’ailleurs, même sans être professionnelle, il n’y a pas de raison : notre histoire fait partie du passé, et nous avons toutes les deux vécu beaucoup de choses depuis. De ce que je sais, par exemple, elle s’est mariée, et elle a perdu sa femme dans un incendie il y a quelques années. Quant à moi, eh bien... J’ai eu mon lot d’épreuves aussi, même si je semble plutôt sur la bonne voie récemment. En y repensant, c’est fou que toutes ces choses se soient passées et que nous n’ayons pas pris le temps de prendre des nouvelles l’une de l’autre depuis, mais je suppose que c’est ça, la vie... « Pas de souci, personne n’aime passer trop de temps à l’hôpital, on ne le prend pas personnellement. » Je la rassure d’un sourire alors qu’elle me confie ne pas vouloir s’attarder ici. Je peux le comprendre, il faut sûrement être un peu masochiste pour aimer les hôpitaux... Ou alors faire partie du corps médical, ce qui n’est pas mutuellement exclusif avec le côté ‘masochiste’, remarquez. Sur sa remarque suivante, je me contente, là encore, de sourire. Jill sait bien s’entourer en général, c’est vrai. Quant à savoir si je sais faire mon boulot, c’est une autre histoire, mais je vais la laisser juger de cela toute seule. « Je suis résidente depuis deux ans et demi, en chirurgie... J’ai moins l’habitude de faire des visites médicales, mais quand Jill Hallenstein te demande une faveur, tu n’as pas vraiment le choix... Enfin, tu connais ta mère. » Je n’ai pas besoin de lui faire un dessin, même si tout cela est dit avec beaucoup de bienveillance. La neurochirurgienne, en plus d’être extrêmement compétente, a aussi une personnalité exceptionnellement douce. Mais c’est d’autant plus compliqué de lui refuser quoi que ce soit. Enfin, comme me l’indique la brune, il est temps de commencer la visite. Je dépose son dossier médical sur une petite tablette, histoire d’avoir les mains libres, puis je l’invite à prendre place sur la table d’examen. « On peut commencer par des petites questions de routine. Comment tu vas ? Est-ce que tu as des choses en particulier dont tu voudrais me parler, ou que tu voudrais que je regarde ? » Connaissant la demoiselle face à moi, je pense déjà me douter des réponses à ces premières questions. C’est aussi pour ça que je sais déjà que je vais devoir faire attention à chaque détail. D’ailleurs, un coup d’œil à son dossier m’inspire une nouvelle question. « Est-ce que tu as toujours un suivi psychologique ? » De base, lorsque l’on est chez les pompiers, c’est une pratique recommandée. Mais dans son cas, c’était presque une obligation pour pouvoir reprendre son activité après le décès de sa femme. Enfin ça, c’est sur le papier... En réalité, tout le monde ne suit pas ce genre de recommandations. En attendant les réponses à mes questions, je récupère un tensiomètre que je paramètre, avant de le passer autour de son bras pour commencer les mesures.
Romi Hallenstein
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○ âge : trente-trois ans (né un vingt-deux novembre).
○ statut : veuve. maman d'une petite lilly de quatre ans (née le 09/07/19).
○ métier : lieutenant à la caserne d'island bay.
○ quartier : north bay, avec sa fille et l’une de ses sœurs.
○ orientation sexuelle : bisexuelle.
○ informations en vrac : elle a toujours vécu à island bay. // grâce à ses parents, elle a eu l'occasion de voyager dans plusieurs pays. // l'école n'a jamais été son truc. néanmoins, elle a commencé des études de commerce - qu'elle a finalement abandonnées pour devenir pompier. // elle a toujours été attirée par le sport. // elle est l'aînée d'une famille de six enfants. // elle a été mariée pendant quatre ans à une femme qu'elle pensait pouvoir aimer toute sa vie. // en deux ans, elle a perdu deux personnes importantes. l'une d'elle est finalement revenue d'entres les morts. // depuis qu'elle a appris, romi cuisine souvent.
C'est forcément un peu bizarre d'avoir Sofia face à moi, mais en nous quittant, à l'époque, nous étions conscientes qu'il ne serait pas possible de nous éviter indéfiniment. En réalité, c'est même assez étonnant que l'on se recroise que maintenant, car même si Wellington est la capitale de ce pays, si nous nous sommes trouvées un jour, c'est bien parce que nous fréquentions les mêmes endroits. Cependant, être face à elle n'est pas vraiment un problème. Lors de notre séparation, nous nous sommes mises d'accord : c'était mieux pour tout le monde, notre histoire n'était pas destinée pour durer. Que ce ne soit pas ma mère face à moi, ce n'est pas tant un problème tant que les choses se passeront vite. Pour ça, la jeune femme est plutôt optimiste, alors sans attendre plus, nous nous lançons dans la réalisation de cette visite médicale. Elle prend mon dossier et l'emmène jusqu'à la table d'examen, où elle m'invite à m'installer. Sans broncher, je m'exécute et l'écoute attentivement. « Est-ce qu'il y a la date de mon dernier examen dans ce dossier ? On ne m'a pas mis de couteau sous la gorge pour venir ici, mais c'est tout comme. Selon moi, je n'en avais pas besoin. Mais tu sais, l'administration aime bien se protéger, alors je n'ai pas eu d'autre choix. » Concrètement, je ne réponds pas vraiment à sa question. Mais comme elle peut le voir, je semble aller plutôt bien, je vais plutôt bien et je me dois de lui dire clairement pour lui faciliter l'entretien. « Je vais bien. » Je pète la forme même, comme si j'avais encore vingt ans. Elle jette un rapide coup d'œil à mon dossier et pose une nouvelle question. Ça ressemble sûrement plus à un interrogatoire que si j'avais eu ma mère en face de moi, mais ça serait vrai si c'était n'importe quel autre médecin ici. « Non, j'ai arrêté. Il y a dix mois environ. » Je ne sais pas exactement si c'est la réponse qu'elle attendant. En réalité, je ne sais même pas si elle connaît la raison qui m'a poussé à consulter quelqu'un. Il existe le secret professionnel, mais je suppose qu'avec mon dossier entre les mains, elle a la possibilité de savoir beaucoup de choses à mon sujet, beaucoup de choses assez intimes si on y réfléchit bien. « Ça demande du temps et ce temps, je voulais le passer avec ma fille. Ne t'inquiète pas, je n'ai pas mis fin à mes séances subitement, sans avis médical : mon thérapeute était d'accord. » En plus d'un an et demi, nous avons pu faire un bon bout de chemin ensemble, avec des hauts et des bas – principalement des hauts sur la fin de notre thérapie. Pendant ce temps, Sofia continue de faire son travail et passe le brassard d'un tensiomètre autour de mon bras. Là encore, je devrais réussir ce test sans trop de difficultés, mais seule la machine pourra nous le confirmer. En attendant, je décide de faire un peu la curieuse. « C'est un métier qui te plaît ? » Quitte à être là, face à elle, autant en profiter pour en apprendre un peu plus sur elle, pour apprendre à la connaître de nouveau.
A une époque, Romi et moi nous connaissions plutôt bien. Et si elle n’a pas trop changé, il y a fort à parier qu’elle soit venue à cette visite médicale à reculons. Je n’ai même pas besoin de le deviner, puisqu’elle me le confirme d’elle-même, tout en me demandant la date de son dernier examen. Amusée, je feuillette le dossier pour consulter le rapport de sa précédente visite. « C’était il y a deux ans, environ. Je crois que c’est le maximum avec ton métier, tu as dû pas mal repousser l’échéance, déjà. » Les risques ne sont pas les mêmes selon qu’on soit derrière un bureau toute la journée, ou alors qu’on risque sa vie tous les jours dans de potentiels bâtiments enflammés. Il est normal qu’on cherche à vérifier leur état de santé parce que souvent, les pompiers font preuve de tellement d’abnégation qu’ils en oublient leur propre bien-être. En y réfléchissant, on a parfois la même chose avec les médecins. Une sombre histoire de cordonniers mal chaussés, ou quelque chose du genre. Mais je vois qu’elle cherche à me rassurer, ou en tout cas essayer d’aller au plus court pour que cet examen ne s’éternise pas. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Et j’essaie de rendre ce moment le moins pénible possible, mais il y a certains sujets compliqués à aborder dans son cas. La perte de son épouse, qui plus est dans des circonstances qu’elle a encore l’occasion de vivre, a dû être un sacré traumatisme. Je ne peux pas vraiment dire que je sois rassurée qu’elle ne soit plus suivie par son psychologue, mais je suppose que c’était une décision mesurée, avec lui, et le médecin qui la suit. « Je comprends. » Elle a préféré se consacrer à sa fille, je suppose que c’est une intention louable... Et avec le temps, j’ai bien compris que nous ne sommes pas tous égaux face à ce genre de tragédies, de toute façon. Pendant que notre discussion se poursuit, je m’occupe de lui prendre sa tension - plutôt normale -, alors qu’elle se met à m’interroger à son tour. En temps normal, les patients ne cherchent pas spécialement à faire un contre-interrogatoire, mais je suppose que je peux lui laisser cette petite exception. « Ça va, oui. Je suppose que tu n’es pas vraiment surprise de me voir ici, puisque c’est ce que j’ai toujours voulu faire... Même si c’était plus compliqué après le décès de ma mère. » J’avais déjà commencé mes études de médecine quand nous nous sommes rencontrées. A vrai dire, je crois que j’étais bien plus concentrée sur celles-ci que sur l’idée de construire quoi que ce soit de sérieux avec elle, mais j’ose espérer qu’elle ne m’en veut pas. En revanche, je ne sais pas si elle est au courant pour ma mère... Peut-être par la sienne ? « Et toi, les bâtiments en feu te vont toujours aussi envie ? » Je tente un peu d’humour, mais c’est une vraie question. Pas seulement pour mon interrogatoire, mais parce que c’est une inquiétude légitime, surtout dans son cas. « Et avec ta fille, comment ça se passe ? Tu t’en sors ? » Cette fois, c’est moins la médecin qui parle, que l’amie - ou ce qui peut s’en rapprocher, quand on ne s’est pas parlé depuis tant d’années. Une amie qui cherche à en savoir un peu plus sur son quotidien, ou prendre des nouvelles tout simplement.
Romi Hallenstein
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○ âge : trente-trois ans (né un vingt-deux novembre).
○ statut : veuve. maman d'une petite lilly de quatre ans (née le 09/07/19).
○ métier : lieutenant à la caserne d'island bay.
○ quartier : north bay, avec sa fille et l’une de ses sœurs.
○ orientation sexuelle : bisexuelle.
○ informations en vrac : elle a toujours vécu à island bay. // grâce à ses parents, elle a eu l'occasion de voyager dans plusieurs pays. // l'école n'a jamais été son truc. néanmoins, elle a commencé des études de commerce - qu'elle a finalement abandonnées pour devenir pompier. // elle a toujours été attirée par le sport. // elle est l'aînée d'une famille de six enfants. // elle a été mariée pendant quatre ans à une femme qu'elle pensait pouvoir aimer toute sa vie. // en deux ans, elle a perdu deux personnes importantes. l'une d'elle est finalement revenue d'entres les morts. // depuis qu'elle a appris, romi cuisine souvent.
Ce n’est sûrement pas pour rien qu’ils ont commencé à me faire du chantage au niveau du département : avec un nouveau rendez-vous annulé ou repoussé, ils prenaient le risque d’être responsables en cas de problème lors d’une intervention. Bien sûr, pour moi et pour n’importe quel autre pompier, ce n’est pas vraiment quelque chose que l’on voit, puisque pour nous, dans notre métier, tout est beau, tout est rose. Il arrive des accidents et je suis bien placée pour le savoir, mais ça reste relativement rare à côté du nombre d’interventions qui se terminent sans le moindre problème pour les employés de la caserne. Naturellement, pour réaliser son examen de la meilleure des manières, Sofia me questionne sur mon état physique, psychique et sur le suivi que j’ai eu avec un psychologue. Celui-ci a pris fin il y a plusieurs mois maintenant, d’un commun accord avec le médecin, et je crois que je ne m’en porte pas trop mal. Certains jours sont plus difficiles que d’autres, mais il était important pour moi de passer le maximum de mon temps libre avec ma fille. À mon tour, je lui pose une question. Sur son état de santé, ce serait déplacé, alors je me contente d’aborder son métier. À l’époque où nous nous sommes fréquentées, c’était déjà quelque chose qu’elle souhaitait faire et par chance, les obstacles qui se sont mis sur sa route ne lui ont pas fait changer d’avis. Concernant sa mère, c’est un point qui est remonté à mes oreilles, par ma mère directement qui travaillait avec Elena. Mais je ne sais pas, je n’ai même pas pris la peine d’envoyer un message à la brune, jugeant certainement qu’après toutes ces années, c’était peut-être étrange de la contacter pour lui parler de tout ça. « Toujours. Pour rien au monde, je ne souhaiterais changer de métier. » Dis-je, alors qu’elle m’interroge à son tour sur mon métier. « Surtout que maintenant, je donne des ordres. » Ce n’est pas rien. Même si ça ne fait pas tout, c’est gratifiant d’être une femme gradée au sein de la caserne. Une femme entourée d’hommes surtout – même s’il y a quelques autres femmes. C’est une fierté et parfois, une pression supplémentaire. Naturellement, mes supérieurs attendent plus de moi. Par chance, me surpasser est quelque chose que j’aime faire et je prends toujours plaisir à clouer le bec à certains hommes qui pensent toujours qu’ils sont les plus forts. « Ça va, nous faisons notre petite vie à deux. » Ce n’était pas vraiment comme cela que les choses étaient prévues. Mais maintenant, il ne sert plus à rien de rester accrochées au passé : nous avançons assemble, à deux, en amoureuses. « Je suis aussi bien entourée. L’une de mes sœurs vit avec nous et ma mère ne dit jamais non à une après-midi baby-sitting quand elle est disponible. » Ce n’est sûrement pas la Jill qu’elle a l’habitude de voir au quotidien, mais dès l’arrivée de Lilly dans nos vies, ma mère a rapidement pris son rôle de grand-mère à cœur, pour le bonheur de la petite fille, première et unique enfant de sa génération. « Est-ce que ma tension est bonne ? » Mon attention se porte sur le brassard que j’ai toujours sur moi. C’est bien beau de parler, mais je ne voudrais pas la mettre en retard pour la suite. Et oui, ça m’arrangera aussi si ce rendez-vous dur exactement le temps qu’il était prévu.
Parler ainsi de ma mère n’était pas si évident que ça, pour moi, il y a encore quelques mois. Mais il faut croire que les choses s’améliorent, peut-être pour le bonheur de mon thérapeute. Et non, je ne lui en veux pas de ne pas m’avoir contactée sur le moment, de la même façon que, je suppose, elle ne m’en veut pas de ne pas lui avoir écrit lors du décès de sa femme. Pour l’une comme pour l’autre, ce sont des épreuves difficiles que nous avons eu à traverser, et je sais que pour ma part, un message de plus n’aurait strictement rien changé à mon état. Enfin... Tout cela est derrière nous maintenant, et nous sommes toutes les deux épanouies dans nos métiers respectifs, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. « Ah oui ! Lieutenant, c’est ça ? Félicitations ! Je suis sûre que tu le mérites. » Le changement de grade sur son dossier a attiré mon attention pendant les quelques secondes où je l’ai lu. Pour le reste, je ne suis pas avec elle au quotidien, alors ce sont surtout des suppositions, mais je suis presque sûre de ne pas me tromper pour autant. Elle a un caractère bien trempé, mais surtout, elle a bon cœur. Je n’ai aucun mal à l’imaginer dans un rôle de responsabilités, et il y a fort à parier qu’elle ira loin dans sa carrière si elle continue sur cette voie. Et pour sa vie personnelle, tout semble aller dans le bon sens également. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher d’esquisser un petit sourire en imaginant Jill Hallenstein dans son rôle de grand-mère - il n’y a aucun doute, il lui va à ravir. « Ça ne m’étonne pas. Jill est exceptionnelle au contact des enfants... enfin, je ne t’apprends rien. » C’est sa fille, après tout ; et sans les connaître tous, je sais que les enfants Hallenstein sont nombreux, et tous plutôt droits dans leurs bottes. Je n’ai malheureusement pas la chance d’être aussi douée avec les bambins, mais je fais quelques efforts, parfois.... Avec une petite pointe d’impatience que je détecte, Romi m’interroge sur l’examen médical que nous sommes en train de réaliser. « Parfaite ! Tu vas pouvoir continuer à te lancer à l’assaut des flammes sans inquiétude. » Je lui adresse un sourire rassurant, tout en la libérant de l’appareil. C’est ensuite le moment des tests de vue et d’audition, que je passe rapidement puisqu’elle ne semble démontrer aucune difficulté. Et enfin, les dernières recommandations d’usage, pendant lesquelles je lui passe quelques prospectus de rappel, même si elle n’a pas l’air d’en avoir besoin. « Tant que tu continues à maintenir une activité physique régulière, ça devrait t’éviter le gros des blessures. Et pense bien à faire régulièrement des tests de vue, et surtout d’audition, pour assurer l’efficacité de ton matériel. » Elle évolue dans un environnement bruyant, ce serait dommage d’en récupérer des séquelles. « Et voilà, c’est tout bon pour moi. Est-ce que tu as des questions ? » Si non, je vais pouvoir la libérer. Si elle voulait que ce soit rapide, je n’aurais pas pu aller plus vite que ça - tout en restant consciencieuse, évidemment.
Romi Hallenstein
ONGLET 1
○ âge : trente-trois ans (né un vingt-deux novembre).
○ statut : veuve. maman d'une petite lilly de quatre ans (née le 09/07/19).
○ métier : lieutenant à la caserne d'island bay.
○ quartier : north bay, avec sa fille et l’une de ses sœurs.
○ orientation sexuelle : bisexuelle.
○ informations en vrac : elle a toujours vécu à island bay. // grâce à ses parents, elle a eu l'occasion de voyager dans plusieurs pays. // l'école n'a jamais été son truc. néanmoins, elle a commencé des études de commerce - qu'elle a finalement abandonnées pour devenir pompier. // elle a toujours été attirée par le sport. // elle est l'aînée d'une famille de six enfants. // elle a été mariée pendant quatre ans à une femme qu'elle pensait pouvoir aimer toute sa vie. // en deux ans, elle a perdu deux personnes importantes. l'une d'elle est finalement revenue d'entres les morts. // depuis qu'elle a appris, romi cuisine souvent.
Beaucoup de choses ont changé dans nos vies depuis la dernière fois où nous nous sommes vues et pourtant, il y a des choses qui ne bougent pas : nos métiers. À l'époque, elle était déjà en études de médecine et j'étais déjà pompier, preuve que nous savions ce que nous voulions et que nous ne nous étions pas trompées. Bien sûr, nous avons évolué : il lui reste un peu moins d'années avant d'en voir le bout – je sais à quel point c'est long – et je suis devenue lieutenant. « C'est ça. » Dis-je, alors que nous évoquons ce dernier point. « Merci. Je ne suis pas sûre que les autres pompiers pensent cela quand je leur rajoute une séance de nettoyage. Mais hormis cela, ça semble aller : je n'ai pas encore eu de mutinerie. » Parfois, je dois troquer la casquette de bonne copine pour celle de supérieure un peu ferme. Mais par chance, ça ne dure jamais bien longtemps et l'ambiance bonne enfant de la caserne revient toujours. Naturellement, je la relance au sujet de mon examen, ne voulant pas que celui-ci s'éternise de trop. Pour la tension, c'est bon. Elle colle parfaitement à ce qui est demandé selon elle. « Super ! » Je n'avais aucun doute là-dessus et pourtant, dans une salle comme celle-ci, il est facile de se mettre à imaginer le pire. Concentrée dans ce qu'elle fait et ne voulant pas passer à côté de quelque chose, Sofia suit le déroulement de l'examen à la lettre – enfin je suppose. Après quelques minutes, c'est enfin la fin de tout cela, pour mon plus grand plaisir. J'écoute attentivement ce qu'elle me dit, ou me suggère plutôt, et je réponds à sa dernière question. « Non, c'est bon pour moi. » Ce n'est sûrement pas une surprise de me voir écourter au maximum ce moment : en arrivant ici, j'ai été plutôt claire avec elle sur le fait que je n'aime pas vraiment venir ici. Mais là, je ne pouvais plus y échapper et par chance, à moins qu'il ne m'arrive quelque chose, je ne devrais plus avoir à revenir ici pour au moins les douze mois à venir. « Je ne vais pas te déranger plus longtemps. » Je suppose qu'elle a des choses plus intéressantes à faire que de réaliser la visite médicale de la fille de sa supérieure. Elle signe le papier qu'elle a entre ses mains et me le tend. J'ai un peu de temps devant moi, je vais donc pouvoir l'emmener directement au département. « Si jamais tu as besoin, un de ces jours, que je glisse un mot en ta faveur à ma mère, n'hésite pas à m'envoyer un petit message. » Connaissant Sofia, je doute qu'elle ait besoin de moi pour se faire bien voir, mais on ne sait jamais et si je peux aider, alors je le ferais. Nous nous saluons et je repars à mes occupations, heureuse que cet examen se soit bien passé, même si ce n'était pas avec ma mère.
Sujet: visite médicale (sofia) (
