can we pretend (jill)

les informations en vrac

(janvier 1967)
Le jour est inconnu, Jill fait partie de ces gens qui ont sur leurs papiers d’identité une date de naissance approximative. Elle a été déposée devant les portes d’une paroisse lorsqu’elle avait dix-huit mois, avec juste un petit mot indiquant son prénom. Lorsque les religieuses ont récupéré le cosy dans lequel le bébé était emmitouflé, elles ont immédiatement contacté les services compétents pour lui constituer des papiers d’identité, et la placer à l’orphelinat géré par les soeurs.

(juillet 1974)
Jillian a sept ans lorsqu’une famille prend la décision de signer les papiers d’adoption. Cette famille, ce sont les Thompson. Un couple aimant qui avaient déjà une petite fille de deux ans, et qui ont voulu offrir une vie paisible à un enfant dans le besoin. Les cinq and et demi passés à l’orphelinat ont été riches en expériences en tout genre, pas toujours facile de suivre les règles strictes des religieuses, mais Jill en a tiré un très bon enseignement.

(septembre 1982)
L’adolescence est arrivée sans crier gare, un peu sur le tard. Tout allait pour le mieux, jusqu’à ce que les hormones ne chamboulent le quotidien de la jeune femme de quinze ans. Premiers émois amoureux, premiers doutes, et grands questionnements. C’est en septembre, à la rentrée du 10th grade, qu’elle rencontre la nouvelle élève de sa classe : Lois. Lois est belle, et sa chevelure ondulée a tendance à hypnotiser Jillian, qui s’installe systématiquement derrière la nouvelle, pour respirer l’odeur de ses cheveux. Rapidement, elles s’asseyent côte à côte, et naît une belle amitié, qui se transforme au fil des mois en une jolie histoire d’amour. Au départ compliquée à cause de leur génération, il faut dire que dans les années 80, le monde était encore moins tolérant qu’il ne l’est aujourd’hui. Leur histoire a duré deux ans, jusqu’à ce que Lois ne déménage à nouveau en Australie, et que la distance finisse par faner leurs coeurs respectifs.

(octobre 1985)
Tout juste dix-huit ans et son diplôme de fin d’études en poche, Jillian se dirige vers une faculté de médecine. En parallèle, elle est interne au Southern Cross Hospital de Wellington, où elle prend ses marques au sein des urgences. Elle développe un vrai attachement pour ce service très complet, où elle fait face à de multiples situations, épreuves, émotions. C’est tout naturellement qu’elle choisit de rester au sein de ce service, une fois ses premières années d’études terminées.
C’est d’ailleurs cette même années qu’elle fait la rencontre Michael, cet homme qui deviendra par la suite son époux. Un vrai coup de coeur mutuel, Michael était venu accompagner son frère qui s’était ouvert la main en cuisinant, et l’attente aux urgences a été un peu moins longue grâce à la présence de Jill.

(juin 1987)
Comme une suite naturelle, une évidence, Michael a demandé la main de Jill lors de leurs vacances en Europe, quelques mois plus tôt. Les deux tourtereaux s’unissent dans un mariage presque princier, grâce à la fortune de la famille Hallenstein. Jill n’a que faire de tout cet argent, si elle a choisi Michael, ce n’était pas pour son compte en banque, mais parce que l’amour qu’elle lui a longtemps porté était réel, fort, et réciproque. Ils avaient la même vision de la vie, beaucoup de valeurs en commun, et une envie commune d’avoir une grande famille.

(novembre 1990)
Jill a eu la chance d'avoir été adoptée par une famille aimante, et elle a voulu rendre la pareille à des enfants, eux aussi délaissés par leur géniteurs. C'est donc tout naturellement que Michael et elle débutent les démarches d'adoption très tôt, tout en sachant que le temps d'attente pourrait être plus ou moins long. Et quelques mois après le début d'envoi des dossiers, Jill tombe enceinte, de manière naturelle. Plus heureux que jamais, les deux amoureux accueillent cette nouvelle avec excitation, sans pour autant délaisser leur envie d'adopter. C'est ainsi que naît Romi, la première de la fratrie.

(janvier 1993)
Après plusieurs années à donner son temps et son énergie aux urgences du Southern Cross Hospital de Wellington, Jill prend la décision de se spécialiser, et obtient un poste en neurologie, au Wellington Regional Hospital dès le début de l'année. C'est là qu'elle fait la rencontre d'Elena, cette femme magnifique de qui elle se lie rapidement d'amitié. Mais pas seulement. Entre elles, il y a bien plus que ça, et Jill pensait avoir mis de côté son attirance pour les femmes. Pourtant, Elena a fait sauter toutes les barrières, et leur amitié a rapidement évolué. Plusieurs fois elles ont tenté d'y mettre un terme, mais comme deux aimants, elle se sont toujours plus ou moins retrouvées. Le mariage de Jill a vacillé lorsqu'elle a appris la nouvelle à son mari. Pourtant, ce dernier ne s'est pas tant senti en danger. Leur mariage et leur famille pesaient plus lourd dans la balance, et jamais elle n'aurai tout lâché pour cette femme.
Les années passant, Michael et Jill ont continué d'adopter des enfants 4 pour être exact), et Elena a mis au monde une petite fille.

(mars 2003)
Le couple avait pris la décision de clore leur dossier de famille adoptante après l'adoption d'Abby, leur cinquième enfant. Et puis un matin, Jill s'est réveillée avec cette lueur dans le coeur. Elle a réveillé son mari et lui a proposé de faire un dernier enfant. Sa première grossesse s'était passée sans encombre, et elle sentait en elle-même qu'elle devait mettre au monde un autre bébé. 35 ans, c'était maintenant ou jamais. Michael a accepté, et c'est ainsi qu'a été conçue la petite Toni.

(janvier 2019)
La mort d'Elena a été un véritable coup dur dans la vie de Jill, et c'est à ce moment que Michael a compris l'importance qu'avait eu cette femme sur l'existence de sa propre compagne. Le couple avait eu des hauts et des bas, comme chaque couple, mais le mois de janvier 2019 a marqué un tournant dans leur histoire. Pourtant, il a fallu s'en relever, et Jill a refusé de sombrer dans la dépression face à la perte de la femme qu'elle aimait. Il lui a fallu du temps, mais ce trou béant dans sa poitrine lui a fait comprendre plus de choses qu'il ne l'aurait fallu, créant un fossé plus important entre elle et son mari.

(janvier 2021)
C'est la première fois que les deux parents prononce le mot 'divorce' lors d'une conversation. Voilà plusieurs années que leur couple est en péril, et le fossé ne fait que se creuser. Leur plus jeune fille est sur le point d'être majeure, et leur décision de mettre un terme à leur union ne les déferont pas de leurs obligations parentales, et encore moins de leur amour envers leurs six enfants. Pourtant, il est difficile pour eux de prendre véritablement la décision, par peur d'en parler à leurs enfants. Alors pour le moment, ils font leur vie chacun de leur côté, avant d'avoir le courage d'annoncer la nouvelle à leur jolie famille.


(fun facts)
• Jill a foulé les planches d'un théâtre à l'adolescence. Voulant suivre les pas de sa mère, elle a essayé de bon coeur cet art de la scène qui lui faisait briller les yeux. Sa mère, qui avait arrêté sa carrière d'actrice pour mettre au monde sa fille, avant d'adopter Jill. La jeune femme n'a pas voulu en faire son métier, trop obnubilée par la médecine. Mais elle a adoré cette expérience.

• Elle n'a jamais été très proche de sa jeune soeur, trop différentes sûrement. Et les choses ne se sont pas arrangées lorsque cette dernière s'est mariée et a creusé le fossé entre elles. Les réflexions misogynes et homophobe du nouveau beau-frère n'ayant pas aidé à la compréhension mutuelle.

• Elle n'est pas fière d'avoir trompé son mari, même si elle estime que la situation est propre à elle-même, et qu'elle n'aurai jamais pu lui faire l'affront de le tromper avec un autre homme. Et elle se sait chanceuse d'avoir épousé un homme compatissant, qui, après de longues discussion, a compris le mal-être dans lequel pouvait se trouver sa femme.

• Jill porte depuis son adolescence une bague qui lui a été offerte par sa mère, que cette dernière tenait elle-même de sa propre mère. Un cadeau significatif pour la jeune femme, puisqu'étant adoptée, elle aurait pensé que ce genre de cadeau aurait été offert à une descendance biologique...

• Elle n'a jamais fait de recherches sur sa famille biologique, et n'estime ne pas en avoir eu besoin pour s'épanouir. Peut-être que les psy penseraient le contraire, mais elle se sent heureuse avec cette partie de son histoire. Elle a eu la chance d'avoir été élevée par une famille qu'elle aime et admire, et c'est tout ce qui compte pour elle. Aujourd'hui elle est heureuse d'avoir pu reproduire le scema et offert une belle vie à quatre enfants abandonnés par leur géniteurs.

• Jill joue du piano depuis ses douze ans. C'est une amie à elle qui avait commencé à lui apprendre les bases, et forte de son intuition musicale, la jeune fille a choisi de prendre des cours. Aujourd'hui, elle joue seulement pour le plaisir, lorsqu'elle a le temps. Mais elle aime toujours ça.

• La mère de famille a pris une certaine distance avec le service de neurochirurgie de l'hôpital après la mort de son amante. Leur travail les rapprochait, et elle avait besoin de s'en éloigner un peu. Elle est alors retournée prêter main forte au service des urgences, côtoyant un public aussi divers que varié, tant au niveau des patients que des professionnels. Ce n'est que récemment, lorsque Sofia a choisi sa spécification en neurologique, que Jill a repris ses fonctions dans ce même service. Evidemment, le fait que la jeune femme soit la fille de la femme qu'elle ait le plus aimé au monde, n'est pas une coïncidence.

• Jill s'est fait mordre par un chien lorsqu'elle avait huit ans, et depuis ce jour, elle a peur de ces compagnons à poils. Ce qui était une phobie lorsqu'elle était jeune, est devenue une simple méfiance aujourd'hui. Ses enfants lui ont longtemps demandé d'adopter un chien mais elle n'a pas réussi à s'y résoudre. A la place, elle a accepté les chats, les lapins, et les petits rongeurs en cage.

• Habile de ses mains, elle est plutôt douée en bricolage. Pourtant, elle évite depuis de nombreuses années les travaux qui pourraient mettre en péril ses mains, puisqu'elle les utilise pour sauver des vies.
Elle excelle dans le domaine de la cuisine, même si elle n'a pas vraiment le temps de se mettre régulièrement derrière les fourneaux. Ses jours de congé, elle aime préparer les plats préférés de ses enfants.

• Son rythme de vie l'oblige à avoir une alimentation saine, et elle fait aussi de l'exercice très régulièrement. Jogging trois fois par semaine, et pilates quand son emploi du temps le lui permet. C'est aussi une adepte de la méditation, qui l'a sauvée dans bien des moment difficiles de sa vie.

• Organiser sa vie entre sa famille et ses obligations professionnelles n'a pas été une mince affaire. Pourtant, à l'inverse de beaucoup de ses collègues, elle a toujours mis un point d'honneur à sa famille. Bien sûr, elle n'a jamais rechigné à prendre sa voiture à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour répondre aux urgences. Elle a sauvé plus de vies qu'elle n'en a perdu, et c'est ce qui a contribué à la femme épanouie qu'elle est aujourd'hui, sur le plan professionnel.