(Meredith&Hunter) Delete your history

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Meredith était surprise de ne pas avoir trop eu à batailler pour ce rendez-vous. Le contact du hackeur n'avait pas été simple à trouver, la Nouvelle-Zélande n'étant sans doute pas l'endroit idéal pour mettre en œuvre les "missions" qui la faisait vivre. Peut-être était-ce parce que l'île était plutôt isolée que le taux de crimes était si bas. C'était après tout la raison de sa venue à Island Bay : la perspective de pouvoir mener une vie plus calme, et d'avoir un cocon où elle était juste une adulte aimant voyager.

L'enfant qu'elle avait été et qui détestait New-York parce que c'était trop éloignée de sa natale Hong Kong aurait sans doute détesté l'adulte qu'elle était devenue. Mais après des années loin de l'Asie, Meredith n'avait plus envie de retourner y vivre. Elle était allée y travailler quelques fois, mais n'avait jamais eu l'envie de s'y installer.

Elle aurait pourtant eu moins de mal à trouver un hackeur à Beijing ou Shanghai qu'ici, au beau milieu de nulle part. Enfin, quelqu'un avait accepté de la rencontrer, proposant le café de North Bay plutôt que la forêt non loin. Elle savait se défendre, mais n'était pas inconsciente au point d'entrer dans un lieu si isolé avec un inconnu.

« Je prendrais un expresso et une part de tarte au citron » demanda-t-elle à la serveuse, une étudiante essayant de cacher son air blasé sous un sourire commercial.

Elle laissa tomber un pourboire plus que correct au moment de payer, compatissant légèrement avec le travail ingrat que faisait la jeune femme. Elle alla ensuite s'asseoir dans un coin à l'écart, mettant en évidence le foulard rouge qu'elle portait, le signe de reconnaissance qui était sensé attirer son rendez-vous du jour vers elle sans que leur rencontre ne fasse trop "inconnus qui sont méfiants l'un de l'autre". Elle espérait d'ailleurs ne pas réagir trop étrangement en entendant le Raven qu'elle avait utilisé comme nom en le contactant. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas utilisé cette identité, l'ayant enfoui très loin dans ses souvenirs.

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Delete your history / @Meredith Liu

Traqué, vous le pensez ?
De Guyane, Ilvy et Hunter avaient réussit à franchir les pare feux d'un système de sécurité néo-zélandais. Et qui plus est, un système provenant d'une base militaire. C'avait été une première pour eux, même si Ilvy avait lâché tous ses espoirs sur le talent de son binôme pour au final réussir et se rétracter par peur. Et quelques jours plus tard, la mort d'Ilvy lui avait été annoncé - soit disant un suicide - ainsi qu'une promesse d'embauche en Nouvelle Zélande. Est-ce qu'il avait été finalement repéré ? Et embauché pour sa facilité à tout hacker ? Probablement. Hunter l'ignore, et malgré ses cent trente de quotient intellectuel, ça ne lui avait pas effleurer l'esprit. Soit, l'embauche alignait une certaine somme considérable et l'informaticien n'allait donc pas cracher dessus.

Ses premiers jours passés dans cette entreprise avaient été rudes : une montagne de logiciels à décrypter, y compris ceux qu'il devait totalement rétablir. Mais Hunter avait forcément bien relevé le défi, pour leur prouver ce dont il est capable. Passant des nuits les yeux rivés sur son écran d'ordinateur, il n'en avait délaissé aucun. Pas même cette prise de contact spontanée, qui lui avait fait - sur le moment - arqué un sourcil. Informaticien, il l'est. C'est écrit sur sa plaque et dans son dossier de salarié. Mais hackeur...bien qu'il est également, il ne s'en vante pas. Oh non, il se fait même très discret pour ce qui est de détourner tout une combinaison arithmétique. Mais quelque chose lui disait, que cette fois-ci, ça en valait la peine. Et surement qu'il irait jusqu'au bout...

Un rendez-vous dans un café, celui sur North Bay, à quelques kilomètres de son loft.
Un lieu qu'il connait depuis son arrivée pour lequel il accepte de s'y rendre, une écharpe noire autour du cou. A peine passé la porte du café que la serveuse le salut, ce à quoi Hunter affiche un léger sourire un peu malaisant. Il n'est pas du genre à se rendre en spectacle, et encore moins à répondre au beau milieu de ce café. Il hoche de la tête pour la saluer à son tour - comme il l'a toujours fait -, balayant déjà la salle, à la recherche d'un foulard rouge. Une fois trouvé, il se rapproche de la serveuse afin de réduire la distance et lui commande un café, sans sucre, et sans biscuit à la cannelle, ni morceau de chocolat. Ca fait seulement dix fois qu'il vient ici, et à force, la serveuse commence à connaître ses habitudes. Se dirigeant vers cette femme au foulard rouge, il ôte son écharpe et quitte son manteau sombre pour le déposer sur le dossier de sa chaise, face à elle. Il la fixe un instant avant de prendre place et d'enfin croiser son regard. Mais au vu de la rapidité du service, la serveuse les rejoint bien trop vite, et c'est à ce moment là, qu'Hunter se permet une anecdote, faisant alors mine de connaître cette femme telle une amie. « Ca faisait longtemps. Tu vas bien ? » dit-il en posant ses yeux sur la serveuse, affichant un bref sourire de remerciement avant de loucher sur la tasse de café qu'elle pose face à lui. « Tu savais que les moules n'ont toujours pas de cerveau ? » rajoute t-il en redressant ses yeux vers la jeune femme. Bah ouais, fallait au moins faire diversion et ça, c'était du Hunter tout craché.

...

PAR ZAJA.

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Meredith Liu & @Hunter McCready

Meredith faisait mine de lire son livre, mais elle ne ratait pas un instant les allées et venues des clients au sein de café. Elle repéra donc assez aisément son rendez-vous du jour, sa petite écharpe noire autour du cou et les subtils coups d’œil qu'il lançait vers tout le monde avant de croiser son regard. Elle mit son marque page en place, sachant qu'il lui faudrait retourner un peu en arrière pour relire les deux pages qu'elle avait tourné sans vraiment lire, et rangea le livre dans son sac alors qu'il venait vers elle, d'un pas lent et calme.

Elle lui adressa un sourire amical, comme pour montrer qu'elle était heureuse de retrouver un ami précieux dans ce café, même s'ils ne se connaissaient pas. L'homme devait être sur la même longueur d'onde, puisqu'il commença aussitôt à prendre de ses nouvelles, tandis que la serveuse revenait vers elle pour poser sa commande.

« Ça va très bien. Un peu surchargée de travail, à croire que les gens préparent leurs vacances et veulent que tout soit fini avant » commenta-t-elle. « Comme si l'art ne pouvait pas attendre... »

Elle faisait parfois des estimations d’œuvres d'art pour des assurances ou des privés cherchant à savoir ce que valait leur petite collection. Une manière de s'assurer des revenus fixes et légaux, pouvant expliquer sa maison confortable et son train de vie.

« Et aucune idée de comment fonctionne une moule » avoua-t-elle en souriant - elle avait dû retenir un rire, surprise par l'entrée en matière. « A part qu'on en trouve sur des rochers, et que ça se mange généralement avec des frites. »

La remarque de l'homme faisait sens : comment un petit truc visqueux pouvait avoir un cerveau ? Et voulait-elle vraiment en savoir plus sur ces bestioles avec lesquelles elle évitait de rentrer en contact ?

« Et toi, comment tu vas ? » reprit-elle, tout en prenant une bouchée de sa pâtisserie.

La serveuse, qui venait de rajouter du café à un couple, deux tables derrière eux, repassa devant Meredith et Hunter avant de retourner au comptoir, accueillant celle qui était visiblement une habituée, si on devait en juger à leurs sourires.

« Le travail te laisse un peu de temps libre ? »

Autant parce qu'elle savait ce que c'était de ne vivre que pour son travail, que parce qu'elle voulait estimer la disponibilité qu'il aurait pour le projet qu'elle voulait mettre en place. La phrase était suffisamment neutre pour ne pas attirer l'attention.

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Delete your history / @Meredith Liu

Hunter, n'est pas de ceux qui ont une certaine facilité à s'adresser à un ou une inconnue. Il peut parfois se montrer bavard, mais seulement quand il connait véritablement la personne qui se trouve en face de lui. Là, ce n'est pas le cas. Mais la présence de cette serveuse vient à l'encourager...faisant croire qu'il retrouve une amie. Et comme à son habitude, l'informaticien se permet une petite anecdote pour détourner de son attention. Il aurait pu trouver mieux pour ce qui est de l'anecdote, oui. Mais passionné de plongée sous marine, en fait, non, il aurait pas pu trouver mieux. D'un sourire un brin amical, il regarde la jeune femme avant de loucher sur sa pâtisserie. Mais il grimace bien vite alors qu'elle se met vaguement à parler d'art. Là, franchement, en art, il ne s'y connait pas. Alors si l'art doit attendre ou non, il n'en sait fichtre rien. « Je vois..tu as l'air bien chargé alors.. » dit-il en louchant discrètement sur la serveuse avant de ricaner, imaginant ce bon vieux plat connu : les moules frites. « Ouais, c'est souvent comme ça qu'on les mange. » se permet-il de rajouter en lui offrant un regard complice. Il aurait pu s'avancer dans de plus amples explications concernant le cycle de vie d'une moule...mais vaut mieux qu'il lui épargne ceci. Et encore plus, dans ce café.

Observateur, il scrute la bouchée qu'elle prend de sa pâtisserie et inspecte chaque mouvement de sa mâchoire. Elle doit se régaler, y'a pas de doute. Se réfugiant dans sa tasse de café, il décide alors de lui répondre. « Si on compte pas les heures de boulot. J'ai du temps, oui. » Surtout pour enfiler sa combinaison, ses palmes et son masque à tuba avant de plonger dans les profondeurs néo-zélandaises qu'il découvre de semaines en semaines. Mais bien vite, il vérifie que la serveuse soit assez loin d'eux pour reprendre plus sérieusement après avoir bu une nouvelle gorgée de caféine. Parlons peu, parlons bien. « Bien.. Je vous écoute... » Puisqu'il faut bien se le rappeler, ils ne sont pas dans ce café pour réellement profiter des pâtisseries et des boissons chaudes, mais pour échanger sur un éventuel projet intéressant... Qui pour - encore à cet instant -, Hunter souhaite avoir plus d'informations avant de l'épauler ou de véritablement bosser pour elle.

...

PAR ZAJA.

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