Ready for the "walk" trip ? (FT. Naïm)

L'avantage des longs week-ends, ceux qui comportaient un jour férié, c'était que l'on pouvait en profiter pour du farniente. Ou pour s'adonner à son passe-temps favori. Pour William, il s'agissait de la randonnée. Depuis sa jeunesse, il nourrissait pour la nature, une grande passion. Cela avait toujours un côté surprenant, d'ailleurs. Quand on voyait le jeune homme, on peinait à croire qu'il soit puriste à ce point. Imaginez une armoire à glaces, de près de deux mètres de haut, à la carrure d'athlète... oui, athlète, vous l'avez dit. Il ressemblait à un joueur de football américain, ou de hockey. On lui faisait souvent la remarque, il en riait. Une fois, une vieille dame qui lui amenait son chien pour la première fois le désigna comme "le réparateur pour l'électricité". Elle avait fait sa journée ! Will dégageait quand même un certain charisme. Son visage patient et souriant mettait en confiance. Dans cette armoire à glace, qui s'ouvrait facilement, il y avait un coeur, trop souvent exposé, si l'on en croyait les dires de ses amis. Il jouissait qu'un optimisme sans borne, trouvant toujours un angle positif à la vie, même lorsqu'elle vous crachait à la figure. Parfois, il ressentait le besoin de s'enfuir, de se ressourcer, loin de la ville, loin de la société. Quand sa villa en bord de mer ne suffisait pas, il jetait son dévolu sur la forêt, la montagne, les lacs... bref, sur un retour à la vie sauvage. Ce week-end là, serait particulier. Il ne le passerait pas seul, mais avec un homme qui comptait beaucoup pour lui : Naïm Hawkins.

Depuis que son ex était revenu à Island Bay, il était submergé par ses sentiments, parfois même jusqu'à en être véritablement aveuglé. Il faut dire que personne n'aurait été enclin à tenter de le raisonner. Sauf peut-être Kylian et encore. Tout le monde savait que ce serait peine perdu ! Quand Manston avait une idée dans la tête, il n'en démordait pas ! Dans son quotidien, il ne pensait presque qu'à Naïm. Et chaque petit événement le lui rappelait. Quand il voyait Clint dormir, ça lui évoquait cette soirée passés ensemble, cette respiration si agréable de l'homme endormi. Quand il sentait le parfum de Hawkins, tout son corps s'affolait. Et certains morceaux de musique dans sa salle d'attente avaient le don de lui faire perdre ses repères, en remontant des vieux souvenirs de leur jeunesse. Ah... Naïm... c'était impressionnant le pouvoir que le brun avait sur lui, pas sûr qu'ils s'en rendent compte, l'un comme l'autre. Hawkins accepta son invitation, peu banale, il faut bien l'admettre. Et évidemment, William était fou de joie. Il pédalait plus vite que ce qu'il fallait, pour arriver chez Naïm, enfin à sa pâtisserie, le plus vite possible. Il portait une tenue sportive. On ne fait pas de randonnée en jean ou en mocassins ! C'est stupide, en plus d'être dangereux. Il portait un débardeur, un peu moulant, qui épousait sa musculature sans paraitre trop petit. Sur les hauteurs, il pouvait faire froid, bien qu'avec la tiédeur ambiante de cette fin de printemps, il n'y a pas forcément besoin de se couvrir. Il avait quand mis une veste molletonnée dans son sac. Histoire d'être à l'aise et de ne pas avoir trop chaud, il avait mis un short lui arrivant juste au dessus du genou et une paire de baskets dont l'usure était bien visible. Il les adorait, il était bien dedans. Dans son sac à dos, il avait pris l'essentiel, sa veste donc, une trousse de secours, de l'eau, de la nourriture et une couverture, fine et légère en apparence mais qui gardait bien la chaleur, quelques vêtements de rechange.

Il descendit de sa selle, posa le vélo contre le mur et frappa à la porte de la pâtisserie qui était fermée. En fait, en rigolant, William avait fait remarquer à Naïm qu'il ne savait pas si ces pâtisseries étaient bonne. Ce dernier semblait avoir pris la décision de lui faire goûter. Il était en charge du petit-déjeuner. Son ventre gargouilla légèrement à cette idée. Il n'était pas spécialement très gourmand, mais il avait bon appétit. Il essuya son front sur lequel perlaient quelques gouttes de sueur. En voyant son reflet dans la vitre, il se rendit compte qu'il avait oublié de se raser ! Bon, en même temps, pour aller passer deux jours dans la nature, pas besoin de se faire beau. Ca n'allait pas éloigner les moustiques. Naïm avait de la chance, en y repensant. Parce que William les attirait tout le temps. Il serait tranquille ! Quand son ex lui ouvrit la porte, il ne put s'empêcher de l'embrasser, comme s'ils ne s'étaient pas revus depuis une éternité. Et il le fit le plus naturellement du monde ! Après quelques secondes, il ôta ses lèvres des siennes et dit, enthousiaste :

- Salut, beau gosse ! Alors ? T'es prêt ? Le temps est magnifique ! Ca va être génial !

Ca lui faisait vraiment plaisir que Naïm ait accepté de venir avec lui faire cette randonnée. William connaissait le chemin qu'ils allaient emprunter. Il ne se perdait jamais, même de nuit. Dans ce domaine, son sens de l'orientation ne lui faisait jamais défaut.

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Tout comme Netflix, les jours fériés faisaient partis des inventions de l'homme qui pour moi étaient tout simplement géniales ! Oh non je ne tirais pas au flanc mais franchement ça allait me faire du bien d'avoir plusieurs jours de repos consécutifs d'autant que pour ce week-end prolongé j'allais passé un très très bon moment en compagnie du jeune vétérinaire qui n'était autre que mon ex' et probablement futur petit ami.. Il y avait très honnêtement de grandes chances pour que notre couple reprenne forme avec ce petit road-trip, j'y voyais comme une façon de raviver la flamme et je misais donc énormément d'espoir sur le bon déroulement de cette sortie.... Il y avait déjà eu un énorme rapprochement lors de la soirée qu'on avait passé chez lui mais pour moi ça ne faisait pas tout ! Disons qu'il n'y avait rien eu de concret, non je ne parlais pas de sexe qu'on soit bien d'accord car bizarrement ce n'était pas si qui importait le plus.... Nous nous étions embrassés, câlinés et nous avions fait part de notre envie mutuelle de redémarrer quelque chose mais ça s'était arrête là.... D'un côté ce n'était pas plus mal car au moins on prenait notre temps avant de se lancer dans cette grande et tumultueuse aventure qu'était l'amour....

Le point de rendez-vous était à la pâtisserie, c'était plus simple pour moi car avant de ''partir'' il fallait à tout prix que je boucle la commande pour réapprovisionné les stocks ! De ce fait la livraison arriverait lors de notre retour... J'avais au préalable demandé à William ce qu'il fallait comme vêtements et autres gadgets histoire d'être bien équipé vu que la randonnée et moi ça faisait deux... J'aimais ça qu'on ne pense pas le contraire mais ma dernière sortie remontait à très longtemps alors autant demandé l'avis de quelqu'un de qualifié pour savoir comment se vêtir et quoi prendre pour ''survivre'' dans la nature.... Non, je n’exagérais jamais ou alors juste un petit peu...

''Salut...'' Son baiser était légèrement surprenant dans le sens où je ne m'y attendais pas mais après tout autant se laisser faire non ? ''Euh oui normalement tout est ok ! Faut juste que je me change j'avais deux trois trucs à terminer ce matin mais je suis prêt... T'as raison, on a la chance d'avoir le beau temps avec nous.''  J'étais vraiment très impatient que tout ça commence enfin, ce n'est pas faute d'y avoir pensé tous les jours depuis que l'invitation avait été lancé par le jeune homme.

''Au passage la barbe te va très bien, ça fait un peu bucheron mais j'aime bien...'' Alors oui je le charriai un petit peu mais au fond cette réplique était vraiment à prendre comme un compliment. ''Et que dire de ta tenue... Ce ne serait que de moi je te l’enlèverai tout de suite... Ca met vraiment toutes les parties de ton corps en valeur...'' ajoutais-je avec un sourire qui voulait en dire beaucoup.

Je m'absentais quelques secondes de façon à enfiler à mon tour une tenue sportive. ''Professeur, je suis prêt.''

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Rien de tel pour apprécier leur escapade, que d'avoir un temps radieux et magnifique avec eux. Disons que pour faire de la randonnée pendant plusieurs jours, c'était l'idéal. William, qui aimait bien l'aventure, ne manquait pas d'organisation. Il scrutait attentivement les bulletins météo pour être sûr de ne pas se gâcher le voyage. Il n'avait rien contre les aléas, même s'il restait un homme responsable et donc, prévenant. La nature se montrait souvent capricieuse. Il se souvenait de cette fois où elle l'avait contraint à se réfugier dans une grotte pendant plusieurs heures à cause d'une violente averse. C'était ça, ou alors prendre le risque de glisser sur la pierre et de se fracasser quelques mètres plus bas. Personne ne parvenait à prédire le temps qu'il allait faire. Cela dit, un petit aperçu rassurait toujours, surtout les néophytes comme Naïm. Manston adorait se retrouver dans un havre de paix. Il lui fallait sa dose de nature, au risque de déprimer. Randonneur chevronné et aguerri, il faisait des kilomètres, juste pour le plaisir. Sortir l'éloignait de sa claustrophobie et de la réalité, souvent blessante, du monde. La joie qui l'habitait, à l'idée que cette fois-ci, Hawkins serait à ses côté, n'était pas mesurable. Quand le brun lui glissa un premier compliment, William se mit à rire. Il caressa sa barbe. De temps en temps, il lui arrivait de la laisser pousser. Il aimait bien le look que ça lui donnait, bien qu'il ne soit pas focalisé là-dessus. Et puis, vint le compliment sur sa tenue. Cette fois, il se contenta d'un sourire.

Naïm s'éclipsa pour se préparer. Sa phrase se répétait en écho dans sa tête. "Ce ne serait que de moi je te l’enlèverai tout de suite"... Il essaya de rester concentré, mais c'était trop tard. Des brides de ses rêves passèrent devant ses yeux. Il se rappelait de celui où Naïm et lui, au bord des nerfs, sautaient l'un sur l'autre, pour s'arracher mutuellement leurs vêtements. Une fois, William, pris dans une séquence onirique, s'était retrouvé littéralement déshabillé par son ex, dans son cabinet de vétérinaire. Il se rappelait les caresses, la tiédeur, l'odeur. Cela l'émoustillait. Il dut faire un gros effort pour se reprendre et cela lui coûta. Il fallait qu'ils se ré-apprivoisent, qu'ils repartent sur une bonne base. Suivre Naïm pour l'embrasser fougueusement et s'envoyer en l'air, ça transgressait leur "pacte". Et ça n'aurait pas été une très bonne idée. Les images s'estompèrent, dans un coin de sa tête, pourtant, il le savait, elles ressurgiraient, la nuit prochaine. Et une fois encore, il serait bon pour changer ses draps ! Naïm ne tarda pas à revenir, en tenue sportive. William haussa un sourcil avec un sourire charmeur et il lui dit :

- Dis donc ! C'est que tu n'es pas mal non plus, jeune padawan ! Ca suit bien tes formes. Tu me donnes envie d'enfreindre le Code !

Il lui donna une petite tape sur les fesses, en rigolant. Puis, ils sortirent. Sur conseil du brun, ils mirent le vélo à l'intérieur. Quand tout fut fermé, ils commencèrent à marcher. William profitait du "voyage", pour papoter :

- J'ai croisé ta soeur, au fait. A la fête des voisins, l'autre jour. En fait, ta mère a gentiment accepté de nous accueillir dans sa maison pour que nous puissions nous mettre à l'abri et éviter d'être trempés. J'ai trouvé ça gentil ! Par contre, j'avais oublié à quel point elle avait des goûts de luxe ! Je me suis demandé si j'allais pas dégueulasser le tapis avec mes chaussures ! Je n'ai pas trop osé parler de ton frère... je pense que ça n'était ni le lieu, ni le moment. Et puis, il faut aller de l'avant. Il n'aurait pas aimé vous voir malheureux et vous morfondre.

Il parlait librement, sans filtre, parce qu'il positivait tout le temps.

- Quand j'étais petit, et que j'étais à l'hôpital, j'ai surpris ma mère en train de pleurer. Ca m'a fait mal au coeur, parce que je savais qu'elle était triste pour moi. Je l'ai serrée dans mes bras, et je lui ai dit que ça allait bien se passer. Et ça s'est bien passé ensuite. Un proverbe indien dit qu'il faut apprécier la vie et considérer la mort comme une façon de renaître.

Un bruit de kaxon les interrompit. Willam se retourna et vit Mrs Putton le saluer. La jeune femme, environ la vingtaine, affichait un sourire radieux. Elle demanda où ils se rendaient et proposa de les déposer. William accepta et ils montèrent dans la voiture, à l'arrière. Il fit les présentations :

- Naïm, je te présente Mrs Putton. Madame, voici Naïm.

La ravissante demoiselle le salua avec un enthousiasme débordant. William expliqua alors à son ex qu'elle possédait un petit ranch à l'extérieur de la ville, avec de nombreux animaux et qu'il allait souvent les soigner lorsque ça n'allait pas. Il était de notoriété publique que Manston plaisait à la fermière. Ca se voyait, à la fois dans le regard qu'elle lui adressait mais aussi dans la façon dont elle lui parlait. Le vétérinaire ne captait pas ses signaux. Comme bien souvent avec les femmes, il ne saississait pas les subtilités de la séduction. Elle avait beau avoir découvert qu'il était gay, elle ne se privait jamais de tenter sa chance en le noyant sous les compliments. Le voyage en voiture fut marqué par cela et fort heureusement pour Naïm, il ne dura que quinze minutes. Elle les déposa à un embranchement. Ils étaient sortis de la ville. Alors qu'elle repartait, le vétérinaire se mit à marcher :

- C'est une chance qu'elle nous ait voituré ! A la réflexion, ça montera moins en passant par ici et ce sera aussi plus agréable.

William progressait avec une aisance naturelle, résultat du sport qu'il pratiquait pour se maintenir en forme. Il parlait en même temps sans s’essouffler :

- C'est cool, il y a un léger vent du sud-est, nos odeurs seront couvertes. On pourra voir des animaux. Il y a de magnifiques cerfs ici. Mais ils sont craintifs. Tu en as déjà vu ?

Deux sujets passionnaient William : Naïm et les animaux. Il possédait une véritable relation, un feeling avec eux, qui impressionnaient toujours ses interlocuteurs. Mrs Putton, par exemple, lui avait fait soigner une oie, qui ne s'était jamais laissé faire avant qu'il n'intervienne. Son caractère doux et paisible jouait énormément pour rassurer les bêtes. Et il marchait aussi sur les humains.

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