you're not the one ᛃ nathaniel

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but you're the one right now

Le jet lag, cet enfer. Il n’y a pourtant pas beaucoup d’heures de différences entre L.A. et la Nouvelle-Zélande, mais ce qu’on ne nous dit pas, c’est qu’il y a pratiquement une journée d’écart entre les deux. La finalité, c’est qu’en atterrissant à l’aéroport de Wellington, je ne savais même plus quel jour on était. Heureusement que mon comité d’accueil était compétent, et patient. J’ai beau avoir pas mal de miles au compteur, j’ai toujours eu du mal à dormir en avion ; ce qui veut dire, forcément, un peu de mal à me remettre sur pieds après de très longs vols. Heureusement, ici, personne ne m’attend ; et mon planning est assez léger. En fait, je n’ai qu’une seule tâche sur mon planning en ce moment : retrouver Nathaniel. Et, accessoirement, le convaincre d’aller au bout de cette histoire de mariage que j’ai initiée unilatéralement. Est-ce que je suis complètement folle ? Peut-être. Mais j’aimerais vous y voir, à ma place !
L’avantage, c’est que j’ai la famille de mon ‘fiancé’ de mon côté. Je n’ai pas eu besoin de leur faire les yeux doux très longtemps pour qu’on me communique l’adresse de l’homme à qui je suis promise depuis l’adolescence. Et à mesure que les minutes défilent, dans la voiture en direction du centre ville, je réfléchis à la façon dont je vais bien pouvoir lui présenter les choses. La situation est surréaliste ; je m’en rends compte, mine de rien. Qui accepte encore de se laisser piéger dans un mariage arrangé au vingt-et-unième siècle ? On se le demande. Moi-même, j’avais complètement mis de côté cette histoire, avant de m’y raccrocher soudainement, comme à une bouée de sauvetage. Concrètement, c’était ça, ou mon père qui me mettait sur la paille. Et vu comme il n’a eu aucun scrupule à me ‘donner en mariage’ à quelqu’un qui m’était inconnu, je ne doute pas un seul instant qu’il en serait capable.
La voiture ralentit, et mon chauffeur me prévient qu’on est arrivés. Cette fois, il n’est plus question de faire marche arrière - cette option a-t-elle un jour existé ? -, alors je prends une longue inspiration avant de quitter le véhicule. Encore un peu hésitante, je finis tout de même par rejoindre la porte du loft où se cache l’homme que je recherche. Un blond, je crois bien - je ne sais même plus à quoi il ressemble exactement. Et finalement, je finis par appuyer sur la sonnette, me redressant de toute ma hauteur en adoptant un air confiant.
Je n’attends pas très longtemps avant que la porte ne s’ouvre, laissant apparaître un grand blond - au moins, j’avais un souvenir correct là-dessus - qui me dévisage, perplexe. « Nathaniel, c’est ça ? C’est moi, Olivia. » Mon visage n’a pas changé tant que ça depuis douze ans, mais c’est le cas pour d’autres choses... Ma couleur de cheveux, notamment. Ou le fait que je sois devenue une femme, depuis. En parlant de ça, je lui adresse un sourire charmeur - ça reste un homme après tout, et je suppose que ma supercherie fonctionnera mieux si j’arrive à le séduire. « Je sais que tu ne m’attendais pas ici, c’est ta mère qui m’a donné ton adresse. Elle te passe le bonjour... » D’une main, je vais replacer une mèche derrière mon oreille, en baissant légèrement le regard - j’ai bien appris ma leçon, pour séduire un garçon. « Je peux entrer ? Il faut que je te parle. » Inutile de tourner autour du pot. Je ne sais pas s’il est au courant pour la bague, mais il va l’être rapidement de toute façon.

**○ inscrit le** : 18/01/2022

❝ You are not the one ❞
Olivia & Nathaniel

Je sens que ça va être une journée de merde. Ne me demandez pas pourquoi, mais j’en suis persuadé. Dernièrement, j’ai eu du mal à joindre ma famille. Pendant longtemps je les ai repoussés. De part leur implication dans ce foutu mariage arrangé. Mais la maladie de ma mère a remis les compteurs à zéro. Nous avons décidé de ne plus aborder le sujet et de revoir nos priorités. Aujourd’hui, elle va mieux et je ne parviens pas à comprendre pourquoi je n’arrive pas à les avoir au téléphone. Ce qui a le don de m’exaspérer. Ces temps-ci, je ne contrôle plus rien, alors qu’il s’agit d’un des domaines principaux de mon travail. J’essaie de lâcher prise sur certains sujets, comme ce qu’il se passe avec Nina. Elle hante mes pensées et je ne cesse de me demander si c’est réciproque. La soirée rattrapage/blind date s’est plutôt bien passée. Très bien même. La rouquine m'a laissé son numéro et je compte bien m'en servir d'ici peu. L'inviter pour un premier vrai rendez-vous. J'aimerais quelque chose d'original, qui sorte un peu de l'ordinaire et je me demande si je ne vais pas appeler Zoë pour avoir quelques conseils. J'ai conscience que je n'aurais pas 15 000 chances alors je vais soigner tout ça.

Aujourd'hui, j'ai posé ma matinée et ai décidé de bosser en télétravail. Ca me permet d'éviter de prendre la route pour la seule après-midi. J'enfile un pantalon en toile et un tee shirt simple. Pas besoin du costume, c'est l'avantage. Tandis que je me dirige vers la cuisine, on sonne. Curieux puisque je n'attends personne. J'ouvre la porte et découvre une rouquine. J'ai du mal à saisir. Pendant quelques instants j'aurais pu penser qu'il s'agissait de Nina. Nath essaie de réfléchir et de penser à autre de temps à autre. Cette inconnue connait visiblement mon prénom. Elle a donc un avantage considérable sur la situation. Lorsqu'elle me donne son identité, mes mâchoires se crispent presque immédiatement. Dans mes souvenirs, elle était blonde. Non pas que je l'ai observé plus que cela, contrairement à mon frère. Pour l'instant, je ne bouge pas et l'écoute attentivement. Elle m'explique tant bien que mal, se justifie de sa présence ici. Et ce que j'entends ne me plait pas du tout. Maintenant je comprends pourquoi ma famille est aux abonnés absents. Bien, il semblerait que je sois de nouveau orphelin. La première fois ne leur a pas suffit et contrairement à ce que je pensais, ils n'ont pas appris la leçon. Le règlement de compte sera pour plus tard. Je détaille la jeune femme devant moi. Son attitude charmeuse est assez évidente, ce qui est d'autant plus déstabilisant lorsque j'aperçois le caillou à son doigt. Elle joue à quoi exactement ? Je m'écarte pour la laisser entrer et referme derrière elle. Je n'ai pas ouvert la bouche depuis plusieurs minutes maintenant. Je ne boue pas, non, c'est plutôt une rage glaciale. Je ne la sens pas. 12 ans sans se voir, elle ne vient pas pour une visite de courtoisie. Je brise le silence et tente de mesurer la colère dans ma voix « Et bien, à partir de maintenant, je suis orphelin » Elle ne doit pas saisir ma remarque. « Qu'est-ce que tu fais ici Olivia ? » Je reste courtois mais je ne compte pas partager un thé et des petits gâteaux avec elle. En soit, j'ignore si je suis énervé contre elle ou contre mes parents qui, si ma déduction est bonne, viennent de me mettre dans une merde sans nom. Je vous l'avais dit : journée de merde.

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How can I say this without breaking, taking over. How can I put it down into words, When it's almost too much for my soul alone. Dreams fight with machines Inside my head like adversaries. Come wrestle me free Clean from the war. + aeairiel.

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Au fond, j’aurais probablement dû faire demi-tour. Et ce n’est certainement pas l’envie qui manquait, ni avant d’avoir appuyé sur cette sonnette, ni maintenant que c’est fait. Mais demi-tour, pour aller où exactement ? Même en envisageant une marche-arrière, ou un rétropédalage dans toute cette histoire, je ne saurais pas où m’arrêter. Tout a dérapé le jour où j’ai été promise en mariage à cet inconnu. Ce qui s’est passé, depuis, en a découlé directement, jusqu’à voir l’étau se resserrer progressivement sur moi. Prisonnière de mes propres mensonges, prise au piège dans cette situation où les attentes placées sur mes épaules dépassent ma propre existence... L’émotion de madame Egerton était palpable, lorsque je me suis présentée à sa porte. Mais en lisant entre les lignes, j’ai bien compris que ce ne serait pas le cas de son fils, quand il me verrait. J’ai aussi compris que, même si elle me soutenait, c’était maintenant à moi de faire ce qu’il fallait pour aller au bout de cette histoire. Reste à savoir ce que ça veut dire, ‘ce qu’il faut’.
La porte s’ouvre sur mon hôte - un grand blond, relativement agréable à l’œil - et après quelques secondes de confusion, je remarque immédiatement son attitude glaciale, à la seconde où il comprend qui je suis. Malgré tout, je ne me défile pas, et je m’engouffre dans le passage qu’il me fait vers l’intérieur. Le fait qu’il ait gardé le silence jusque là n’est pas vraiment un bon signe, mais comme je le disais, je ne m’attendais pas à un accueil des plus chaleureux, de toute façon. « Et bien, à partir de maintenant, je suis orphelin » Ah... Ambiance. Je pince mes lèvres pour réprimer une grimace. « Qu'est-ce que tu fais ici Olivia ? » Sa voix est, étrangement, très calme. Relativement calme, compte tenu des circonstances. Il y a peut-être une chance de régler toute cette histoire entre personnes sensées.
Plantée en face de lui, je cherche mes mots. Mais finalement, je décide d’aller au plus simple : en silence, je relève ma main gauche à la verticale, dos à lui, pour qu’il puisse avoir une belle vision du diamant que j’ai à l’annulaire. Mais pour être réaliste, je ne m’attends pas à ce qu’il comprenne ce que ça veut dire, exactement. Personne ne pourrait le comprendre, hors contexte. « J’ai besoin de toi. » Le regard plongé dans le sien, je n’ai aucune intention de lui mentir. Peut-être omettre quelques morceaux de vérités, éventuellement, mais rien qui le concernerait directement, de toute façon. « Je me suis mise dans une situation impossible... ce mariage est le seul moyen de m’en sortir. » J’exagère à peine, surtout quand on voit la réaction de mon père. Mais peut-être qu’en jouant les jeunes filles en détresse, j’en appellerais à son sens du devoir ? « Comme je sais que tu n’as personne non plus, je me dis que ça peut marcher. » Pas que ça changerait quoi que ce soit, puisque nous sommes de toute façon promis l’un à l’autre aux yeux de nos familles. Au pire, on pourrait presque se dire que c’est précisément la raison pour laquelle il n’a rien de sérieux dans sa vie. Exactement comme moi, finalement. « Je sais qu’on n’a pas vraiment eu notre mot à dire au départ, mais ça pourrait faire du bien à nos familles... Ta mère avait l’air vraiment heureuse, en tout cas. » Okay, là, je joue sur la corde sensible. Mais encore une fois, il n’y a aucun mensonge. Alors oui, c’est sûrement un pari risqué, mais ai-je encore le choix ? « Elle est prête à m’aider pour tout organiser. Tu n’aurais rien à faire... » Juste être là le jour J, et répondre ‘je le veux’ quand on lui posera la question fatidique. Rien de sorcier, pas vrai ?

**○ inscrit le** : 18/01/2022

❝ You are not the one ❞
Olivia & Nathaniel

Dire que je ne suis pas ravi de la présence d’Olivia est l’euphémisme du siècle. Je ne peux pas dire que j’ai quelque chose contre elle personnellement, je ne la connais pas. Mais mon instinct me dit qu’il y a anguille sous roche. En revanche, je suis furax contre ma famille. Nous avions réussi à mettre toute cette histoire de mariage arrangé derrière nous. Il a fallu que ma mère tombe malade, certes, pour que je reprenne contact mais nous avions convenu de ne plus en parler et de laisser tomber. Visiblement, ils ont toujours gardé ça dans un coin de leur tête. Ce qui rend ça encore plus rageant, c’est leur lâcheté. Aucun contact depuis plusieurs jours, ce qui fait sens à présent. Je reste sur mes gardes et attends les explications de la rouquine. Je ne pipe mot et l’écoute attentivement. Mon visage ne trahit aucune émotion. Tout ce que j’ai pu apprendre ces dernières années m’est très utile actuellement. Les bras croisés, mon regard ne flanche pas. Elle me montre son doigt affublé de sa bague de fiançailles. Et le couperet tombe. C’est une blague j’espère ? L’erreur d’Olivia est alors d’évoquer ma mère. Je réglerai mes différends avec ma famille mais je ne supporte pas qu’elle s’en serve comme argument dans son plan fumeux. Je finis par briser le silence « C’est hors de question. J’ignore dans quelle histoire tu t’es fourrée Olivia, mais je ne compte pas rentrer dans ton jeu » Je marque une pause avant de reprendre « Le mariage est un engagement, pas une supercherie. » Certaines de ses paroles me reviennent en tête. Putain. Je passe ma main dans mes cheveux, agacé. Nina. « J’ai rencontré quelqu’un et je ne veux pas qu’elle se retrouve au milieu. C’est une femme bien » Tout ça va me péter à la tronche, ce n’est qu’une question de temps. Je marche sur un fil avec elle. Je n’aurais pas 15 000 chances. « Je vais être franc avec toi. Ce que souhaite nos familles n’est pas mon problème. Si je me suis barré il y a douze ans, ce n’est pas pour rien. » Un soupir s’échappe de mes lèvres « Je n’ai rien contre toi, personnellement. Tu n’es pas quelqu’un de mauvais, cela me paraît évident. Tu semble être dans une situation de merdique mais je ne peux pas être celui qui t’en sortira » Je sens qu’elle ne va pas lâcher l’affaire. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, gamine, elle était déjà bornée. « Je suis certain que tu pourrais trouver quelqu’un d’autre pour tout ça. » Il va falloir que je mette les choses à plat avec Nina. Hors de question qu’elle se trouve prise au dépourvue si Olivia décide de donner mon nom à la presse. Elle mérite de connaître la vérité.

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En venant, je savais que ça serait une conversation compliquée, mais je ne m’attendais certainement pas à me heurter à un mur pareil. Je ne parle pas seulement de Nathaniel qui est bâti comme une armoire à glace, mais surtout de son visage, impassible. Et ses bras croisés, et tout ce langage corporel qui me fait clairement comprendre que je ne suis pas la bienvenue. J’ai vraiment traversé la moitié du globe pour ça ?
« C’est hors de question. » Je sers la mâchoire, alors qu’il reprend la parole, le ton sec. Visiblement, demander gentiment et jouer les demoiselles en détresse ne sont pas des techniques qui fonctionnent sur lui. Ce serait plutôt une bonne chose, si ça ne jouait pas contre moi. « Le mariage est un engagement, pas une supercherie. » Vraiment ? Je lève un sourcil, sans jamais le quitter du regard. Ce mariage ne m’enchante pas plus que lui, mais j’ai l’impression qu’il découvre ce monde dans lequel on a tous les deux grandi. Cette famille, à l’encontre de laquelle il a l’air de vouloir aller. Et... il est complètement déconnecté de la réalité, en fait. ‘Notre’ réalité, j’entends. « J’ai rencontré quelqu’un et je ne veux pas qu’elle se retrouve au milieu. C’est une femme bien » Ah. C’est donc de ça qu’il s’agit. Je baisse les yeux un instant, avant de les ramener à son niveau, affichant également un air impassible. Ce mariage s’annonce plus compliqué que prévu, surtout s’il y a une autre femme dans l’équation... A moins que j’arrive à ramener son existence à mon avantage ?
En silence, je le laisse terminer, sans la moindre trace de réaction sur mon visage. Pour être honnête, ce qu’il me dit ne me fait ni chaud, ni froid. Sa relation avec sa famille m’importe peu, et ce qu’il pense de moi, encore moins. Je lui demande juste de signer un putain de papier qui satisfera nos deux familles, et il n’aura plus jamais à me revoir s’il le souhaite. Ce n’est quand même pas si compliqué, non ?
Je laisse traîner mon regard dans l’appartement, cherchant une quelconque trace de cette fameuse présence féminine qui semble lui avoir fait tourner la tête. De toute évidence, sa famille n’est pas au courant de son existence ; et je suppose que ça pourrait jouer en ma faveur, si je joue mes cartes correctement. « Cette femme, tu y tiens, non ? » Avec détermination, mon regard revient se planter dans le sien. « Tu crois vraiment qu’elle survivra à la pression ? A ta famille ? A ta mère ? » J’ai vu le phénomène ; Madame Egerton pourrait paraître impossible à impressionner pour quiconque y tiendrait réellement. Personnellement, j’ai été élevée dans l’optique d’être cette belle-fille parfaite qu’elle recherche, mais ce n’est pas donné à n’importe qui. « On pourrait s’aider mutuellement. Je me fiche complètement de ce que tu peux faire avec cette femme, ce n’est pas le sujet. » Personne ne lui a demandé de tomber amoureux, ou je ne sais quoi... Ça n’arrivera pas de mon côté, et franchement, je ne le lui souhaite pas non plus. « Ce serait plus facile pour tout le monde, y compris pour elle. Je te demande juste une signature. Juste une journée, et tu serais libre. » Parce qu’il faudra quand même jouer le jeu, le jour du mariage. Mais c’est un sacrifice raisonnable, pour toute une vie de tranquillité.

**○ inscrit le** : 18/01/2022

❝ You are not the one ❞
Olivia & Nathaniel

Une fois son récit terminé, je lui donne mon avis. Tranché qui plus est. Je ne compte pas m’amuser avec ce genre de choses, jouer la comédie devant ma famille et mes proches. Même si concernant les premiers, je doute qu’on puisse un jour se remettre de ça. Ma mère a cautionné ceci, pire, elle s’est visiblement engouffrée dans la brèche. Et je ne suis pas certain de pouvoir à nouveau lui pardonner. Il s’agit de ma vie et j’exècre au plus au point qu’on y foute le bordel. Je note immédiatement le changement d’attitude d’Olivia. Sa manière de parler, de soutenir mon regard. On est bien loin des yeux de biche d’il y a vingt minutes. Attentif, je ne pipe mot. J’observe sa manière de fonctionner et encore une fois, elle évoque ma famille, ma mère. Elle commence à me courir avec ça. Si seulement elle savait à quel point ça joue à sa défaveur. J’attends patiemment qu’elle pose ses cartes. Ca ne va clairement pas fonctionner entre nous. Je ne me souviens pas de ce côté manipulateur lorsque nous étions plus jeunes mais j’imagine que notre monde a cet effet sur les gens. Je finis par briser le silence, non sans une pointe de nonchalance dans mes propos « Ce sera tout ? Tu ne veux pas emménager ici aussi ? Ou non encore mieux, chez ma mère puisque tu sembles la tenir en très haute estime » Je ponctue ma phrase d’un sourire narquois. « Je pense que tu es habituée à obtenir tout ce que tu veux Olivia. C’est ainsi que tu as été élevé, mais tu oublies une chose, je viens du même monde » Autrement dit, tous ses jeux d’esprits ou autres manipulations ne marcheront pas avec moi. Nous sommes élevés en pensant que tout est à nos pieds, que rien ne nous résistera etc … BS ! J’ai fui cet univers pour une bonne raison mais si je dois reprendre ses mauvaises habitudes pour me défendre et faire en sorte que Nina se trouve épargnée, je ne tergiverserai pas longtemps. « Cette femme j’y tiens, effectivement et je vais devoir lui expliquer ce qui se passe. Elle prendra elle-même la décision concernant notre relation. Contrairement à toi, je ne force pas les choses. » Je deviens plus cassant, sarcastique, j’en ai conscience. Et je suis prêt à tout pour faire cesser cette mascarade et protéger la femme qui hante mon esprit. « Puisque tu converses avec ma famille plus souvent que moi, tu pourras leur dire qu’ils oublient mon adresse, mon numéro et même mon existence » Couper les ponts, à nouveau. Je n’ai pas le temps de me laisser submerger par la tristesse de ce que cela signifie. Tout bloquer et ne rien laisser transparaître. Le maître mot de la politique, mon quotidien. « Je ne signerai rien. Et si j’apprends, que d’une manière ou d’une autre, mon nom se retrouve sur ce bout de papier, ce n’est pas un mariage que tu auras, mais bien pire. » Je m’approche du comptoir de la cuisine, et me sers un verre, avant de poursuivre « J’imagine qu’une guerre entre les Egerton et les Petersen n’est pas réellement dans tes plans n’est-ce pas ? Qu’’en penserait ta famille justement ? » J’utilise volontairement son nom de naissance. Je porte mon verre à mes lèvres « Que penseraient les tabloïds ? Parce que si j’ai bien cerné le problème Olivia, tu ne voudrais pas entacher ton image dans la presse ? Cela risquerait d’être un frein dans ta carrière. » Ce monde a la facheuse tendance à faire ressortir le pire chez moi. Ou suis-je juste prêt à tout pour protéger Nina et ma vie ?

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Est-ce que je pensais que ce serait simple ? Pas vraiment. Mais est-ce que je m’attendais à ce qu’il me complique autant la tâche, surtout pour une amourette ? Clairement pas. Enfin, ‘amourette’, j’y vais peut-être un peu fort, mais pour ma défense, il commence à sérieusement me taper sur les nerfs. Non seulement, il a l’air plus borné qu’un âne, mais en plus il commence à montrer les crocs et jouer avec ma patience. « Ce sera tout ? Tu ne veux pas emménager ici aussi ? Ou non encore mieux, chez ma mère puisque tu sembles la tenir en très haute estime » Sa mère, il peut la garder pour lui. Et s’il pouvait la gérer, tout seul comme un grand, ça m’arrangerait, pour être honnête. « Je pense que tu es habituée à obtenir tout ce que tu veux Olivia. C’est ainsi que tu as été élevé, mais tu oublies une chose, je viens du même monde » Je reste immobile, arquant simplement un sourcil devant son air bien trop sûr de lui. S’il croit pouvoir me faire peur, c’est qu’il m’a mal regardée. Ou que mon numéro de damoiselle en détresse à marché mieux que prévu, au choix.
Rapidement, je comprends ce qui l’a piqué à ce point. C’est l’évocation de cette femme, et ce qu’elle pourrait dire ou faire en apprenant la situation - parce que visiblement, il n’a pas jugé bon de l’informer de ce petit détail avant ma venue. Soit. Malgré tout, il a l’air d’y tenir, à cette femme. Et c’est quelque chose qui pourrait finir par jouer en ma faveur, qu’il le veuille ou non. « Contrairement à toi, je ne force pas les choses. » J’encaisse ses balles perdues, sans être touchée le moins du monde par sa pseudo-accusation. Si quelqu’un force quelque chose dans cette histoire, ce n’est pas moi ; mais plutôt lui, qui revient sur un accord passé il y a plusieurs années, et qui force cette pauvre femme à faire un choix impossible. Et s’il pense que venir quémander à sa porte me fait plaisir, il se trompe lourdement. Par contre, je finis par comprendre - un peu tard - que jouer la carte de la famille ne fonctionnera pas pour lui. Aïe.
« Je ne signerai rien. Et si j’apprends, que d’une manière ou d’une autre, mon nom se retrouve sur ce bout de papier, ce n’est pas un mariage que tu auras, mais bien pire. » Ah, le voilà donc, ce moment où il sort les crocs. Au moins, ça me change un peu de toutes ses négations à répétition. « J’imagine qu’une guerre entre les Egerton et les Petersen n’est pas réellement dans tes plans n’est-ce pas ? Qu’en penserait ta famille justement ? » Une guerre ? Carrément ? On peut dire qu’il sait viser haut, pour quelqu’un qui ne voulait rien avoir à faire avec ce monde. Mais pour être franche, je commence à sentir que la conversation m’échappe, et je n’aime pas ça. « Que penseraient les tabloïds ? Parce que si j’ai bien cerné le problème Olivia, tu ne voudrais pas entacher ton image dans la presse ? Cela risquerait d’être un frein dans ta carrière. » Et là, il commence à s’aventurer sur un terrain tortueux, même si je ne suis pas sûre qu’il s’en rende compte.
Malgré ma nervosité, c’est un sourire glaciale qui vient étirer mes lèvres. Et un petit rire, un poil moqueur. « Ne joue pas à ça avec moi, Nathaniel. Tu ne gagneras pas. » Quand il s’agit des médias, je peux bien être sûre de moi : Il a peut-être le pouvoir de son nom de famille pour lui, mais j’ai ma propre influence, ainsi que des contacts consolidés depuis de longues années. « Pour le peu que tu pourrais toucher à mon image, ça t’embarquerait inévitablement au cœur du scandale, et ta petite amie en prime. Je suis sûre que tu n’as pas envie de la voir harcelée par des paparazzis. » Ce n’est pas une menace, c’est un fait. « D’ailleurs, elle est au courant que sous tes airs de prince charmant, tu as aussi ce côté manipulateur qui ressort quand tu te sens menacé ? » Au fil de la conversation, je l’ai vu se transformer, doucement, jusqu’à devenir l’archétype de cet homme qu’il semble détester au plus haut point. Ce serait presque amusant, si ça ne le rendait pas si fermé à la discussion. « Enfin, je vois bien que ça ne sert à rien de poursuivre cette conversation. Tu ne voudrais pas dire des choses que tu pourrais regretter. Pas vrai ? » Je le toise du regard, pour ne pas laisser paraître ma propre colère. J’ai vraiment l’impression de me battre contre un moulin à vent aujourd’hui. « Je te laisse retourner à... tes occupations. » Je lance un nouveau regard dans la pièce, en essayant d’imaginer ce à quoi il peut bien passer ses journées. « On aura l’occasion de se recroiser, de toute façon. » Ce n’est pas une promesse, c’est une certitude. Et je n’ai pas besoin de lui préciser, il saura exactement comment me contacter, si le cœur lui en dit. D’ailleurs, je tourne les talons, me dirigeant vers la porte d’entrée, tout en sachant qu’il ne risque pas de me retenir. Depuis mon arrivée, je sens bien qu’il n’a qu’une envie : celle que je disparaisse.

**○ inscrit le** : 18/01/2022

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Olivia & Nathaniel

J’ignore ce qui peut bien lui passer par la tête ? Qu’a-t-elle à gagner à aller jusqu’au bout de ce pseudo-engagement ? Quelque chose doit m’échapper. Mais je ne suis pas près de rendre les armes. Ma vie me plait comme elle est, et si je me suis barré c’est pour cette raison tout particulièrement. Je n’épouserai pas une inconnue. Après lui avoir exposé mon point de vue, elle se lance à son tour dans un monologue. Il s’agit plutôt d’un bras de fer. Tout comme Olivia, je reste impassible à ses paroles, ne rien laissant paraitre. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Mes menaces sont restées vaines, tout comme les siennes tombent à l’eau. Nous sommes tous les deux en mesure de blesser l’autre. Et pas à moitié. Après tout, nous venons du même monde, notre éducation a dû être quasiment identique. On nous a rabâché étant gamins que nous pouvions tout faire, et tout obtenir grâce à nos noms. Que seul ce petit détail nous ouvrirait toutes les portes. Je ne sais pas comment elle l’a vécu, mais pour ma part, j’ai tout fait pour m’en détacher, m’en éloigner. Je n’ai rien demandé et encore moins être vendu comme du bétail pour un mariage quasi-politique. « Si tu veux vraiment un Egerton, demande à mon frère, il sera ravi de « t’aider » lui » Je me souviens encore de cette dispute qui remonte à quelques années. Il m’en voulait pour cet arrangement. Olivia se dirige alors vers la porte. Nous pouvons convenir d’une chose : cet échange n’a servi à rien. Mais à présent, je serai sur mes gardes. Compte-tenu de la notoriété de la jeune femme, il serait judicieux de prévenir le Maire. Il s’agit de mon employeur et il ne doit pas être pris au dépourvu si mon lieu de travail vient à être cité. Heureusement que la gestion de crise est mon gagne-pain, cela me sera particulièrement utile. Tandis qu’elle s’éloigne, je porte mon verre à mes lèvres « au fait Olivia, n’oublie pas de travailler sur ton futur rôle. Tu sais, celui de la fiancée éconduite devant l’autel » lâché-je sarcastique. Je réfléchis à l’avenir. J’ignore comment tout cela va se dérouler mais nous resterons campés sur nos positions. Je ne l’épouserai jamais, et elle fera tout pour m’y forcer. Nina sera mise en courant bien entendu. Il y a plus à cette histoire qu’il n’y parait. Toujours est-il que j’avais raison : journée de merde.

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