i need help and you are the best for that (hawthornes)

La nuit pour la jeune femme fut très compliquée. Elle n'a réussi à trouver le sommeil que tôt ce matin. Tout l'inverse de son fils qui lui a parfaitement dormi et qui est venu la réveiller tôt. Elle n'a pas bronché, c'est de sa faute après tout. Quelle idée elle a eu de ne pas prendre les coordonnés des baby-sitter qui allaient passer chez elle avant les entretiens ? Si elle avait vu le prénom d'Enzo, tout de suite elle aurait annulé. Mais non, il a fallu qu'il vienne, qu'elle parle de Joan comme étant le fils d'un autre et qu'elle se retrouve perdu face au flot de sentiments qui l'a traversé lorsqu'elle a ouvert la porte. Voilà, c'est ça, la visite d'Enzo a complètement perturbé Roxy. La jeune femme n'a plus aucune idée de ce qu'elle doit faire ou non. Pourtant, tout était clair avant ça, tout l'a toujours été à partir du jour où elle a quitté le jeune homme : ce serait son enfant avant tout, point barre. Le soucis, c'est que maintenant, Enzo sait qu'elle a un enfant et même s'il n'a pas compris que c'était le sien aussi, il finira bien par s'en rendre compte un jour. La question est donc : Roxy doit-elle prendre le risque d'embaucher Enzo en tant que baby-sitter ou doit-elle fuir une nouvelle fois. Son esprit est beaucoup trop encombré par l'idée de perdre son fils qu'il est impossible pour elle de réfléchir seule. La seule solution qui lui vient à l'esprit est d'envoyer un message à ses cousines. Elle va devoir leur dire la vérité sur le père de Joan, enfin, mais elle ne voit pas d'autre moyen pour que quelqu'un lui donne des conseils sur ce qu'elle doit faire. Aussitôt les SMS envoyés que déjà elle reçoit une réponse. De Charlotte. Le message qu'elle a sous les yeux l'aurait fait sourire en temps normal, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle n'y arrive pas. Selon elle, l'heure est grave. Cependant, sa cousine lui a donné la réponse qu'elle voulait et la voilà déjà partie chercher ses affaires pour se rendre au domicile des deux autres Hawthorne. Son fils étant à la garderie, elle n'avait pas de soucis à se faire là-dessus. En moins de temps qu'il faut pour le dire et donc plusieurs excès de vitesse au volant de sa voiture, Roxy arrive à destination. Connaissant parfaitement les lieux, elle attrape la clef cachée sous un pot de fleur et l'insère dans la serrure avant d'ouvrir. Étant partie avant de recevoir une réponse de Zola, elle ne sait même pas si elle est ici, mais tant pis. Être ici, en compagnie d'au moins l'une de ses cousines sera cent fois mieux que d'être seule chez elle. « Charlotte ? Zola ? Vous êtes là ? » La jeune femme s'avance doucement dans la maison avant de tomber sur l'une des deux. « Il va falloir sortir l'alcool, l'heure est grave. » Mélodramatique ? À peine.

La journée avait débuté par un message assez bizarre de ma cousine Roxy. Elle avait besoin d’aide et voulait nous voir au plus vite. D’habitude c’est plutôt moi qui lui envoie ce genre de message. Ou alors je le faisais pour qu’elle vienne me chercher après une soirée trop arrosée ou parce que je n’arrive pas à faire la cuisine toute seule. Elle a toujours été là pour moi alors maintenant c’était à zola et moi de lui rendre l’appareil après toutes ces années de service.

J’étais tout de même allée travailler ce matin très tôt juste pour la plaisir de plonger. Je profitais du beau temps quotidien pour être le plus possible sous l’eau. Mais j’étais très distraite par ce message. J’avais blagué en pensant que ma cousine était de nouveau enceinte d’un inconnu. D’ailleurs elle ne nous a toujours pas dis qui était le père de son magnifique garçon. Zola et moi n’avions pas insisté sur ce sujet. Nous voulions que ça soit notre cousine qui nous le dise. Je n’avais même pas fais d’enquête, ce qui est surprenant. Je savais qu’il se cachait derrière ce petit une histoire dont roxy gardait le secret. Je ne peux pas la blâmer à ce sujet, je la comprends même très bien. C’est vrai, nous avions été la pour elle durant sa grossesse mais si nous avions su la vérité, nous aurions peut-être été plus présentes.

En rentrant à la maison, je me préparais un déjeuner lorsque j’entendais la porte s’ouvrir. Zola était dans sa chambre encore alors je me demandais qui pouvait entrer chez nous sans frapper. Heureusement et sans surprise je reconnue la voix de ma cousine. Je me levais en vitesse pour la rejoindre afin qu’elle ne m’attende pas dans l’entrée. Une fois en face d’elle ma cousine ne perd pas de temps et m’annonce la suite de la journée.

- Il va falloir sortir l'alcool, l'heure est grave.

Elle m’inquiétait de plus en plus avec ses histoires d’aides et d’alcool. Je ne la vois pas souvent dans cet état, demandant a ce qu’on boivent toutes les trois. Et généralement je suis la première en état d’ivresse. Nous nous dirigeons alors dans la cuisine ou nous nous installons autour de la table.

- Zola arrive, elle est dans sa chambre, il me semble.

Je sors du frigo une bouteille de vin toujours prête à être savourée avant de rejoindre ma cousine à table.

- Tu me fais peur, tu peux me dire ce qu’il se passe au juste ?

Je n’avais pas l’habitude d’être aussi impatiente mais quand il s’agit des personnes que j’aime ce n’est pas pareil.

Devant un problème sans solution évidentes, Roxy sait que ses cousines sont les mieux placées pour lui venir en aide. C'est donc pour cette raison qu'elle les a contacté. Pour cela et pour pouvoir parler un peu. Depuis trois ans, elle élève Joan seule et le retour d'Enzo dans sa vie change quelques choses selon elle. Elle a réussi à lui mentir pendant trois ans parce qu'elle n'avait pas à le voir, mais si elle l'embauche, elle n'aura plus aucune raison de lui cacher tout ceci. Elle franchit la porte de la maison que partage les deux jeunes femmes et s'avance dedans, comme si c'était chez elle aussi. Charlotte vient à sa rencontre et l'invite à venir s'asseoir dans la cuisine. « Zola arrive, elle est dans sa chambre, il me semble. » Elle hoche furtivement la tête. Roxy ne peut pas exiger de ses cousines qu'elles soient là à la minute où elle fait appel à elles. Elle est même prête à attendre, tant qu'elles peuvent lui apporter de l'aide. La plus jeune des deux sort une bouteille de vin, comme l'a demandé Roxanne. « Il va me falloir quelque chose de fort. » Il faut que toute cette histoire passe et l'alcool aide généralement. De plus, Joan n'est pas là, elle peut bien se lâcher un peu. « Tu me fais peur, tu peux me dire ce qu'il se passe au juste ? » Toutes les Hawthorne sont comme ça, curieuses de famille. « Je préfère att.. » Avant même qu'elle ne puisse finir sa phrase, la porte de l'entrée s'ouvre. Sa cousine tombe pile-poil. La blonde s'avance vers elles. « J'ai fait au plus vite. » Zola les salue, comme elle en a l'habitude et en voyant la bouteille de vin, elle semble comprendre qu'il s'agit vraiment de quelque chose d'important. « C'est si grave que ça ? » Elle est consciente que son message a inquiété ses cousines et que tous ses gestes ou ses envies ne font qu'augmenter leur peur, mais Roxy est tétanisée, comme jamais. Le retour d'Enzo dans sa vie l'effraie. La peur de perdre Joan à cause de son secret aussi. « Ça concerne Joan. » Dit-elle comme ça, pour les mettre sur la piste. Le soucis, c'est qu'elle ne réalise que trop tard que sa phrase peut les diriger vers une tout autre direction. Son fils n'a pas de problème, elle doit les rassurer sur ce point. « Son père plutôt. » Ce n'est qu'une partie de Joan, une partie qu'il ne connaît pas, que personne ne connaît, car la jeune femme a toujours veillé à garder cela secret. « Il est venu chez moi hier, il veut postuler pour être son baby-sitter. » On est loin de la bombe atomique, du lancement de la troisième guerre mondiale, mais selon Roxy, c'est suffisamment grave pour organiser une réunion en urgence avec ses deux cousines. « Je ne sais pas quoi faire. »

- Tu me fais peur, tu peux me dire ce qu'il se passe au juste ?

Zola nous avait rejoint quelques minutes après l’arrivée de notre cousine. Nous étions toutes les deux d’accord sur le fait que le message de notre cousine nous avais toutes les deux fais peur. Nous n’avions jamais reçu un tel message de sa part. Je servais alors un verre à Zola et nous nous retrouvions toutes les droits à table. Roxy devait voir dans nos yeux à quel point nous étions inquiète et combien nous avions besoin de réponse. Elle nous faisait attendre et je détestais cette situation.  Elle brisa soudain le silence et ses quelques mots allaient de nouveau nous inquiéter.

- Ça concerne Joan.

Nous n’avons jamais su qui était le père de notre petit neveu. Nous n’avions pas non plus cherché à en savoir plus à ce sujet. Nous nous sommes toujours dis qu’on attendrait que Roxy soit prête à nous le dire même si nous nous posions souvent la question. Au début, j’avais été un peu frustrée parce qu’elle ne voulait pas nous le dire mais d’un autre coté, j’essayais de comprendre les circonstances et je préférais que cette révélation viennent d’elle même et pas de nos supplications. Elle rajoutait qu’elle était bel et bien là pour parler du père de Joan. Je savais que c’était un sujet sensible pour ma cousine alors j’imaginais déjà la conversation difficile qui allait se produire.

- Il est venu chez moi hier, il veut postuler pour être son baby-sitter.

Je comprenais tout de suite la situation dans laquelle se retrouvait ma cousine. Le père de son enfant, qui n’est pas au courant, veut être le baby-sitter de celui-ci. Roxy était dans une position difficile et je comprenais maintenant pourquoi elle tenait tant à nous voir et à boire. Elle ajouta qu’elle ne savait pas quoi faire et je comprenais tout à fait. J’allais être franche avec Roxy même si mes mots n’étaient pas ceux qu’elle voudrait entendre.

- Tu es vraiment dans une position difficile. Tu ne crois pas que c’est un signe pour enfin dire la vérité ?

Je parlais bien sûr de dire à son père la vérité. J’avais toujours trouvé très courageux que ma cousine élève seule son fils, alors que son père n’était même pas au courant. Elle avait surement ses raisons et je les respectais totalement. Cependant, je trouvais injuste pour cet homme de ne même pas connaître la vérité sur cet enfant qu’il veut garder. D’autant plus qu’être le baby sitter de l’enfant de son ex ou de l’un de ses plans doit être difficile.

- Si cet homme devient le baby-sitter de Joan, ils vont devenir proches, tu sais ? Vois comment ils sont ensemble et dis lui tout après. Et puis Joan à besoin de son père, non ?

Je n’allais pas la questionner sur l’identité de cet homme, elle avait d’autres choses à penser aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, j’aimerai vraiment l’aider au maximum même si cette situation est vraiment peu commune.

Elle est consciente que ses cousines attendent d'elle des explications. Pour éviter de les laisser se faire des films, Roxy se lance. Elle explique que cela concerne Joan, ou plutôt son père, que celui-ci a débarqué hier pour postuler comme baby-sitter et qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle doit faire. Elle ne peut pas être plus claire. « Tu es vraiment dans une position difficile. Tu ne crois pas que c'est un signe pour enfin dire la vérité ? » Elle savait très bien qu'en venant ici, elle allait avoir cette suggestion. En vérité, elle y pense déjà, mais est-ce vraiment la bonne chose à faire ? Et surtout comment le faire ? Annoncer à Enzo qu'il a déjà raté trois ans de la vie de son fils, c'est horrible. « Si cet homme devient le baby-sitter de Joan, ils vont devenir proches, tu sais ? Vois comment ils sont ensemble et dis lui tout après. Et puis Joan à besoin de son père, non ? » La jeune femme sent Zola se rapprocher d'elle, elle vient glisser une main dans son dos. Roxy attrape ensuite son autre main. Elle a besoin de s'accrocher à quelque chose, parce qu'après ce que vient de dire Charlotte, elle sait que ça n'ira pas en s'arrangeant. « Je pense que ce n'est pas encore le moment de penser à lui révéler quoi que ce soit... » Elle relève la tête et regarde ses cousines l'une après l'autre. Si seulement elle avait pu être d'accord, cela aurait facilité les choses. Maintenant, Roxanne doit peser le pour et le contre des deux idées. « En revanche, je suis d'accord avec Charlie sur le fait que c'est une belle opportunité pour que Joan et lui se découvrent. » Le petit garçon ne pose pas encore de questions à sa mère, mais elle sait très bien que cela arrivera un jour. Alors oui, lui permettre de rencontrer Enzo est peut-être la meilleure des choses à faire. « Mais c'est à toi seule que revient la décision, tu sais qu'on ne connaît rien de lui... Tu l'as revu plusieurs fois ? » La jeune femme hausse légèrement les épaules. Elles ne savent rien de lui et pourtant, il n'y a rien à cacher. Ce n'est pas comme s'il s'agissait de quelqu'un recherché par la police, d'un drogué ou de quelque chose dans le genre. Non, Enzo a toujours été clean et adorable. « C'était plutôt sérieux entre nous. J'ai tout fait foiré. » Roxy était amoureuse de lui à l'époque. Il n'est donc pas étonnant qu'elle est été perturbée en le voyant à sa porte hier. « Et s'il veut me le retirer ? Il aurait tous les droits et les raisons de le faire. Quelle mère cache la vérité comme ça.. » Dit-elle en soupirant longuement. Quand Roxy a appris qu'elle était enceinte, elle n'a pas vraiment attendu longtemps avant de prendre sa décision, elle n'a même pas laissé une chance à Enzo de connaître la vérité. Si elle l'avait fait, peut-être que tout serait différent aujourd'hui. Ils seraient peut-être toujours ensemble, à la tête de leur petite famille. « Je ne veux pas perdre Joan. Je ne peux pas le perdre. » C'est extrême de penser cela, mais c'est bien la première chose qui lui vient à l'esprit.

Zola avait peut-être raison de penser que notre cousine ne devait rien dire pour le moment mais je pensais aussi à ce garçon, qui est père et qui ne le sait même pas. Pire, il veut être le baby-sitter de son propre enfant. C’est déjà bien pour lui. Même sans le savoir, il pourrait se rapprocher de son fils. Je ne doute pas qu’un jour Roxy lui révèle la vérité et honnêtement je serai déçue qu’elle ne lui dise jamais. De nouveau Zola avait raison. Nous pouvons aider notre cousine mais c’est à elle seule de prendre une décision.  

- C'était plutôt sérieux entre nous. J'ai tout fait foiré.

J’avais plutôt du mal à imaginer roxy dans une vrai relation avec cet homme étant donné qu’elle ne nous a rien dis. Bien que je comprenne son choix, j’avais vraiment envie de savoir qui était cet inconnu. Ce que je voudrais aussi comprendre, c’est pour elle ne lui a rien dit quand elle tombée enceinte. J’imagine qu’elle a eu peur mais c’est une chose qu’elle aurait du voir avec nous aussi. Je suis sûre qu’on l’aurait conseillé au mieux. Aujourd’hui là n’était pas la question.

- Et s'il veut me le retirer ? Il aurait tous les droits et les raisons de le faire. Quelle mère cache la vérité comme ça..

Je n’avais pas pensé à cette perspective. Le garçon avait tout à fait le droit et l’envie d’être énervé après une chose pareille. Optimiste comme je suis, ma première idée serait de tout lui dire quand même. C’est vrai, il le prendra surement très mal, et il ne comprendra pas les raisons qui ont poussé roxy à lui cacher l’existence de cet enfant.

- Tu le connais un peu ? Tu penses qu’il pourrait te faire ça ?

Je me posais tout de même la question. Elle a eu une relation avec lui alors elle doit un minimum connaître son caractère.

- Je ne veux pas perdre Joan. Je ne peux pas le perdre.

Ma cousine avait tous les droits d’avoir peur. Son fils, c’est toute sa vie et elle l’aime plus que tout au monde. Si elle devait juste imaginer le perdre, elle serait prête à tout. Je m'approche d'elle et attrape sa main comme pour lui montrer que je suis avec elle qu'importe le choix qu'elle fera. Je déteste la voir comme cela et j'aimerai pouvoir faire quelque chose.Je la connais, sa peur peut l’empêcher de faire ce dont elle doit faire. Je ne sais pas vraiment comment la conseiller. Je n’ai jamais été dans cette situation et je ne souhaite pas l’être. Ce que je veux avant tout c’est qu’elle soit heureuse.

- Tu dois faire ce que tu penses bon pour toi et pour ton enfant. Cependant il faut aussi se mettre à la place de cet homme. C’est vrai, il pourrait essayer de te l’enlever mais tu crois vraiment qu’il pourrait ? Tu es une mère exemplaire et tu n’as rien n’à te reprocher niveau éducation. On trouvera un moyen ensemble de se sortir de ce pétrin. Au pire des cas, tu partageras la garde.  

Je ne sais pas si ce que je dis je peux lui remonter le moral mais elle doit aussi voir la vérité en fasse. Je veux aussi qu’elle pense à son fils. Il a besoin d’un père lui aussi. Qu’est ce qu’elle lui dira quand il commencera a lui poser des questions sur lui. Je ne pense pas qu’elle veule mentir à son fils car ça serait le risque de le perdre et dans ce cas ça serait totalement sa faute.

- Tu sais, ne rien dire c’est aussi mentir à Joan. Il va poser des questions un jour. Que vas-tu lui dire ?

Les choses sont fortement compliquées et cette situation ne doit pas être facile à vivre pour ma cousine mais je pense aussi au bonheur de mon neveu. C’est un garçon et un fils à besoin de son père.

Roxy finit par dire à haute voix quelque chose que ses cousines ne semblaient pas envisager : le fait qu'Enzo lui retire Joan. « Tu le connais un peu ? Tu penses qu'il pourrait te faire ça ? » D'un simple signe de la tête, Roxy répond à sa cousine. Non, elle ne pense pas. Mais elle n'en est pas certaine. Quatre ans se sont écoulés depuis le jour où elle est partie et Enzo a peut-être changé. Il n'a jamais été méchant et d'après le peu qu'elle l'a vu hier, elle ne pense pas qu'il le soit aujourd'hui, mais une telle révélation pourrait changer la donne. Et forcément, Roxy imagine le pire. « Quand bien même ça ne se passerait pas comme prévu, tu ne perdras pas Joan. Je peux t'en faire la promesse. Tu ne le permettrais pas. On ne le permettrait pas. » La jeune femme passe une main sur son visage, alors qu'elle sent que Zola la sert un peu plus. Elle doit rester forte, comme à son habitude, pour Joan, pour ses cousines et pour elle. « Tu dois faire ce que tu penses bon pour toi et pour ton enfant. Cependant il faut aussi se mettre à la place de cet homme. C'est vrai, il pourrait essayer de te l'enlever, mais tu crois vraiment qu'il pourrait ? Tu es une mère exemplaire et tu n'as rien à te reprocher niveau éducation. On trouvera un moyen ensemble de se sortir de ce pétrin. Au pire des cas, tu partageras la garde. » Roxy sait qu'il aura la possibilité de faire valoir ses droits, mais elle ne se laissera pas faire comme ça. Son fils est toute sa vie et il est inenvisageable pour elle de baisser les bras. La jeune femme soupire. En vérité, elle a envie d'être égoïste. Elle a toujours vécu seule avec Joan, parce qu'elle l'a choisi, et si jamais cela change, ça perturbera tout son quotidien. Mais si jamais elle décide de le dire au père de son fils, peut-être qu'ils trouveront le moyen de s'arranger sans tout perturber. « Tu sais, ne rien dire c'est aussi mentir à Joan. Il va poser des questions un jour. Que vas-tu lui dire ? » Elle soupire longuement, sachant pertinemment que ce que ses cousines disent est vrai. Le petit garçon est encore jeune, il commence tout juste l'école et il va rapidement remarquer que ses amis n'ont pas seulement une mère, mais bien deux parents. En venant ici, Roxy savait qu'elle aurait des conseils et même s'ils ne correspondent pas vraiment à ce qu'elle attendait, elle n'est pas déçue. « Ce que veut dire Charlie, c'est que c'est une bonne chose d'envisager une rencontre entre Joan et son père. Je suis bien placée pour dire que la pire chose qu'il puisse arriver à un enfant, c'est de grandir sans un parent. J'ai grandi sans ma mère, tu le sais. Et tu sais également que pendant des années, j'ai tout fait pour me faire remarquer : j'ai volé, j'ai menti, j'ai violé pas mal de lois dans l'espoir que ma mère surgisse de nulle part pour m'engueuler. Parce que je voulais la voir, je voulais savoir qui elle était, à quoi elle ressemblait. Joan aura besoin de ça, un jour ou l'autre. Alors je pense que tu... tu n'as pas vraiment le choix. » En prenant la décision de cacher la vérité à Enzo, jamais Roxy n'a pensé à Zola, à son passé et au fait qu'elle a vécu cela aussi. La différence ici, c'est que le père de Joan ne s'est pas enfui, il n'est juste pas au courant. Alors oui, elle doit peut-être lui laisser une chance, lui laisser l'occasion de rattraper les années qu'il a manqué. « Ce sera certainement compliqué, très inquiétant pour toi. Mais si tu ne le fais pas, tu le regretteras. Crois-moi. » La jeune femme baisse le visage. Zola a raison et elle le sait. L'idée de tout révéler lui trotte désormais dans la tête, mais ça ne sera pas aussi facile. Comment lui annoncer la chose ? En voyant le petit garçon, même pas il ne s'est dit que c'était le sien. Il ne faut pourtant pas être idiot pour faire le rapprochement entre son âge et la relation qu'ils ont eue à l'époque. S'il est dans le déni, ça sera forcément compliqué. « J'ai été égoïste, non ? » La décision de cacher sa grossesse a été prise tellement vite, sur un coup de tête, car elle pensait que c'était la meilleure chose à faire. « Il va me détester. » Il aurait toutes les raisons de le faire, Roxy le comprendrait, elle est elle-même pas loin de le faire. « De toutes façons, je n'ai pas vraiment la possibilité d'être difficile. Je n'ai eu que deux entretiens pour le moment et l'une d'entre elles me fait un peu peur. » Dit-elle en rigolant un peu. Elle connaît Enzo et est forcément plus confiante de lui laisser la garde de son fils, de leur fils, à lui plutôt qu'à un inconnu. « Vous avez raison, je vais devoir lui dire. » Finit-elle par avouer. « Ça ne sera pas facile, mais c'est la meilleure des choses à faire. » Elle ne sait pas encore quand, ni comment, mais c'est déjà un grand pas en avant. « Il faut que je trouve le courage pour le faire. Ça m'a fait tellement bizarre de le revoir. »

« Ce que veut dire Charlie, c'est que c'est une bonne chose d'envisager une rencontre entre Joan et son père. Je suis bien placée pour dire que la pire chose qu'il puisse arriver à un enfant, c'est de grandir sans un parent. J'ai grandi sans ma mère, tu le sais. Et tu sais également que pendant des années, j'ai tout fait pour me faire remarquer : j'ai volé, j'ai menti, j'ai violé pas mal de lois dans l'espoir que ma mère surgisse de nulle part pour m'engueuler. Parce que je voulais la voir, je voulais savoir qui elle était, à quoi elle ressemblait. Joan aura besoin de ça, un jour ou l'autre. Alors je pense que tu... tu n'as pas vraiment le choix. » C’est vrai que Zola était la mieux placée d’entre nous pour parler d’enfants privés d’un parent. Elle avait pas mal souffert de l’absence de sa mère et j’avais été la première témointe de ça. Et puis elle sait toujours dire les choses mieux que moi. J’ai toujours tendance à être dure et brute lorsque je parle même avec ma cousine qui est pourtant l’une des personnes les plus importantes pour moi. Elle traduit toutes mes pensées d’une façon plus douce. « Ce sera certainement compliqué, très inquiétant pour toi. Mais si tu ne le fais pas, tu le regretteras. Crois-moi. » Je vois roxy baisser la tête, elle a l’air tellement perdue. Je suis sûre qu’elle n’avait jamais pensé vivre cette situation un jour. D’un autre coté c’est peu être une bonne opportunité pour joan, celle de connaître son père et de ne pas vivre sans une présence paternelle qu’un petit garçon a besoin. Zola et moi allons devoir être vraiment présente pour notre cousine et la soutenir dans cette épreuve. Elle va vivre des émotions fortes qui ne seront pas faciles à gérer, tout ça sans parler de la réaction de son fils face à une telle révélation. « J'ai été égoïste, non ? » Roxy reprend la parole après nos deux réactions. « Il va me détester. » Evidement l’homme qui est le père de joan va surement très mal réagir face à une chose aussi importante. Nous ne le connaissais pas alors nous ne pouvons pas prédire sa réaction mais elle ne risque pas d’être très gaie dès le début. « De toutes façons, je n'ai pas vraiment la possibilité d'être difficile. Je n'ai eu que deux entretiens pour le moment et l'une d'entre elles me fait un peu peur. » La réflexion de notre cousine nous fais sourire. Et puis si en plus il a l’air d’être bon avec les enfants, c’est aussi une approche de voir comment il se comporte avec joan. Nous rions mais je ne rajoute rien, je ne sais pas vraiment quoi rajouter. C’est à roxy de prendre une décision. Si elle décide de ne rien dire on la soutiendra tout comme si elle décide de tout révéler. « Vous avez raison, je vais devoir lui dire. » Finit par rajouter la plus vieille des cousines. « Ça ne sera pas facile, mais c'est la meilleure des choses à faire. »  Je souris parce que je pense la même chose qu’elle. Je ne trouve pas ça juste de cacher à un père l’existence de son enfant. C’est pour le bien de la famille mais aussi pour ce petit garçon qui doit avoir la chance de connaître son père. « Je pense que c’est la meilleure des décisions. » lui dis-je suite à ce qu’elle venait de nous dire. Je préfère donner mon avis qui peut aussi l’encourager dans cette démarche.  « Il faut que je trouve le courage pour le faire. Ça m'a fait tellement bizarre de le revoir. » Je n’imagine pas la situation dans laquelle elle se trouve, ni le sentiment qu’elle doit avoir en revoyant cette homme qui lui a donner un enfant merveilleux. « Tu trouveras le courage, pour le bonheur de ton fils. » Bien sur dans cette histoire nous pensions vivement au bonheur de notre cousine mais il ne faut surtout pas oublier la place de l’enfant dans la famille. Joan sera surement surpris peut-être choqué de voir son père. J’espère aussi qu’il n’en voudra pas a sa mère de lui avoir caché son existence bien qu’il soit pour l’instant un peu jeune pour percevoir cela. « Le moment ne sera pas facile, même les instants juste après mais c’est peut-être pour un avenir plus heureux. Il est nounou, c’est qu’il a déjà une certaine attache pour les enfants, c’est un premier signe plutôt positif. » La situation était tellement comique : un père qui devient le baby-sitter de son propre fils. « On ne connaît pas cet homme alors on a aucune idée de la façon dont il pourrait réagir et il aura surement besoin de temps pour réaliser. Apprendre du jour au lendemain qu’on est père ne doit pas être facile. Espérons qu’il ne soit pas rancunier. » Je me rends compte que je ne l’encourage pas beaucoup et que je pourrais même lui faire un peu peur. Ce n’est pas ce que je souhaite pourtant. « Quoi qu’il en soit nous serons avec toi jusqu’au bout. » J’acquiesce un petit sourire, histoire de la rassurer mais je ne suis pas très douée pour ça. J’essaye de ne pas être pessimiste même si je ne peux pas prédire l’avenir.

Charlotte et Zola finissent par raisonner Roxy. Même si ce n'est pas ce qu'elle comptait faire à la base, la jeune femme décide qu'il est préférable de dire la vérité à Gaby. Sa vie de famille va en prendre un coup, mais c'est mieux comme ça. Pour Joan. « Je pense que c'est la meilleure des décisions. » « Je le pense aussi. » Pourtant, Roxy aurait aimé que ses cousines changent d'avis, qu'elles réalisent que ce n'est finalement pas une si bonne idée. Elle aurait ainsi pu éviter ce sujet, garder pour elle l'identité du père de son enfant et aussi Joan lui-même. Car oui, si Roxy avoue à Gaby qu'il est le père d'un petit garçon de trois ans, alors il risque de vouloir le voir, de passer du temps avec lui. Elle va devoir se séparer de lui, alors que depuis sa naissance, elle ne l'a jamais fait. C'est prendre conscience de cela qui lui brise le coeur. « Tu trouveras le courage, pour le bonheur de ton fils. » C'est vrai. Joan est encore petit et il ne pose pas de question, mais il en aura un jour et plus vite elles auront une réponse, mieux ce sera. « Le moment ne sera pas facile, même les instants juste après mais c'est peut-être pour un avenir plus heureux. Il est nounou, c'est qu'il a déjà une certaine attache pour les enfants, c'est un premier signe plutôt positif. » Concernant l'annonce, Roxy n'a pas peur de la réaction de son fils, elle n'est même pas certaine qu'il ait encore conscience qu'il lui manque quelque chose dans sa vie. C'est bien celle de son ancien petit-ami qui lui fait peur. Elle l'a privé de son fils, du fait d'être père, alors qu'il aurait peut-être aimé participer à cette vie de famille. Roxy a eu peur, elle a fait une erreur et elle espère bien que Gaby sera indulgent sur ce point. « On ne connaît pas cet homme alors on a aucune idée de la façon dont il pourrait réagir et il aura surement besoin de temps pour réaliser. Apprendre du jour au lendemain qu'on est père ne doit pas être facile. Espérons qu'il ne soit pas rancunier. » « Et puis s'il est casse-couille, il aura à faire à nous. » Cette petite remarque tire un sourire à Roxy, elle avait bien besoin d'une telle phrase pour lui remonter un peu le moral. Elle ne pensait pas que le retour dans sa vie de Gaby aurait un tel impact, elle pensait avoir oublié, avoir tiré un trait dessus et surtout, elle se pensait forte, mais en réalité, elle est tétanisée. « Quoi qu'il en soit nous serons avec toi jusqu'au bout. » « Vers l'infini et au-delà ! » En venant ici, Roxy s'attendait à une telle réaction de la part de ses cousines, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle est venue chercher un peu de réconfort dans la maison que partage Charlotte et Zola. Cette dernière lève son verre, Roxy, suivie de la troisième Hawthorne, fait la même chose et elles entrechoquent leurs verres avant de boire un peu de leurs boissons. « Je peux rester un peu là ? » Question qu'elle sait idiote, car jamais elles ne la vireraient de chez elles. « Un petit moment entre cousines ne peut pas me faire de mal. On se regarde un film ? » C'est comme une tradition chez elles. Lorsque l'une d'entre elles ne va pas trop, à cause d'une dispute amicale, d'une rupture, ou en l'occurrence ici du retour d'un père censé disparu, elles se glissent sous un plaid, boivent du chocolat chaud et regardent un film, généralement à l'eau de rose.

RP TERMINÉ