it's gonna be the best day of your life // olivia

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it's gonna be the best day of your life
crédit/ tumblr ✶ olivia

Travailler au quotidien pour faire le bonheur des autres a quand même une saveur bien particulière à mes yeux. J'adore mon métier, vraiment, et je le considère d'ailleurs plus comme une passion qu'un réel travail à proprement parlé. Aux côtés des futur-e-s marié-e-s, je me sens utile, et je suis prête à me plier en quatre pour répondre à toutes leurs exigences... même quand celles-ci sont complètement ridicules d'ailleurs. Croyez-moi, certaines lubies sont parfois un peu exagérées mais comme on dit, le client est roi. En tout cas, la période où je n'étais encore que stagiaire à la Dolce Vita est déjà loin. Je suis heureuse d'avoir réussi à me faire une place importante dans la société. Les responsabilités ne m'ont jamais fait peur, et je ne suis pas du genre à compter mes heures. C'est surement pour ça que ma responsable n'a jamais eu peur de me faire confiance. Mais, je l'admets, parfois, être aux premières loges d'aussi belles histoires d'amour peut aussi avoir un aspect un peu frustrant. Surtout quand notre propre vie sentimentale est en train de voler en éclats... ouais, bonjour l'ambiance. Est-ce que je vis un peu le bonheur des autres par procuration ? Ok, je plaide coupable. Les derniers mois n'ont pas été faciles pour moi, et c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas me laisser couler. Enchainer les rendez-vous et me focaliser sur les préparatifs des mariages pour ne pas trop penser. En parlant de rendez-vous, le dernier de ma journée est sans doute l'un des plus importants. J'ai été missionné pour aller à la rencontre d'une future cliente, et pas des moindres. Olivia Peters. Son nom me disait vaguement quelque chose, et pour cause : il s'agit de l'une des héroïnes de la nouvelle série à succès Under my skin. Pour être honnête, je ne connais pas la série - enfin, bien sûr que j'en ai entendu parlé, mais je n'ai encore jamais eu l'occasion de regarder. C'est en tout cas un rendez-vous que je n'ai pas le droit de foirer. Pour la réputation de l'agence, il faut impérativement que l'actrice organise son mariage avec nous. Ça tombe bien, j'aime les challenges et c'est relativement confiante que je pars en direction de son hôtel. Le rendez-vous se passera là-bas, surement à l'abri des regards indiscrets. Arrivée sur les lieux, c'est un membre du personnel de l'hôtel qui m'accueille avant de m'installer dans un salon privatisé où je vais attendre une bonne demi heure. Les clichés sur les caprices de stars ne sont peut être pas que des rumeurs... apparemment l'actrice est du genre à se faire désirer. J'en profite pour répondre à quelques mails lorsque la rousse fait finalement son apparition. « Mademoiselle Peters ? » Je me lève, et lui tends naturellement la main pour la saluer. « Siam Mehrtens, votre future organisatrice de mariage. » En me présentant de la sorte, je ne laisse pas vraiment de place au doute et c'est justement le but recherché. « Est-ce que je vous offre quelque chose à boire pour commencer ? » Je lui offre en premier lieu mon plus beau sourire avant de l'inviter à s'installer sur l'un des fauteuils.

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Si j’avais cru que ce séjour en Nouvelle-Zélande serait synonyme de vacances, je me suis fourré le doigt dans l’œil, jusqu’au coude. Non contente d’avoir un fiancé récalcitrant, voilà maintenant que je dois gérer toutes les formalités autour du mariage toute seule. Enfin, seule, pas vraiment. Sur les conseils de ma future belle-mère, j’ai pris la décision de faire appel à une agence d’organisation de mariage, à qui je pourrais déléguer le plus gros des préparatifs, en somme. Très honnêtement, ça m’arrange assez, parce que je n’ai pas la moindre foutue idée de ce à quoi je veux qu’il ressemble, ce mariage. Ma future belle-mère voudrait quelque chose de grandiose, et mon père a juste envie de pouvoir étaler sa fortune. Moi, je veux simplement en finir avec tout ça, le plus rapidement possible. Si je pouvais, je laisserais à madame Egerton le soin de s’arranger avec l’organisatrice de mariage ; à elles deux, je suis sûre qu’elles réussiraient à organiser le parfait mariage de princesse... Mais non. Pour ne pas trop me griller auprès de ma belle-famille, il faut bien que je m’implique, un minimum. Alors je l’ai pris, ce rendez-vous. Et j’y suis allée, à reculons.
Pour être exacte, c’est mon assistante qui a pris contact avec l’agence, et qui a vu toutes les formalités avec eux. Je n’ai donc plus qu’à me présenter dans le lounge privatisé pour l’occasion, à... quelle heure, déjà ? Boarf, ce ne sont pas quelques minutes de retard qui devraient l’effrayer. D’ailleurs, lorsque je fais mon entrée dans le salon, je tombe nez à nez avec une jolie blonde, qui se présente aussitôt. « Mademoiselle Peters ? Siam Mehrtens, votre future organisatrice de mariage. » Je réponds à sa poignée de main, professionnelle, tout en retirant mes lunettes de soleil de ma main libre. « Enchantée, je suis Olivia. » Par automatisme, je lui adresse un sourire, tout en détaillant son visage. Au moins, cette préparation de mariage s’annonce un peu moins contraignante si je la passe avec cette jeune femme dans la fleur de l’âge, plutôt qu’une vieille mégère aux idées arriérées. « Est-ce que je vous offre quelque chose à boire pour commencer ? » Il ne m’en faut pas beaucoup plus pour savoir qu’elle va me sortir le grand jeu pour me séduire. C’est un détecteur que l’on développe très rapidement, quand la grande majorité des personnes qui nous approchent ne le font que pour en tirer quelque chose. Mais ça ne me dérange pas, au contraire ; ça m’amuse, et je joue le jeu en allant m’installer sur un fauteuil, les jambes croisées. « Une limonade, s’il vous plaît. » C’est le début de soirée, je pourrais opter pour quelque chose de plus fort ; mais un petit rafraîchissement pour commencer ne peut pas me faire de mal.
« Siam, c’est ça ? Ça fait longtemps que vous organisez des mariages ? » Elle a l’air jeune, et en même temps, pas tant que ça. J’imagine que si l’agence l’a envoyée, c’est que ça ne doit pas être une stagiaire. J’espère bien, en tout cas, parce que je vais avoir besoin de son expertise. « Moi, c’est mon premier. Vous pouvez peut-être m’expliquer dans quoi je m’embarque ? » Confortablement installée dans mon fauteuil, je suis chacun de ses mouvements du regard - en même temps, il n’y a que nous deux dans cette pièce. Le ‘premier’, c’est un trait d’humour, évidemment. Quoique, je n’ai pas l’intention de jouer la comédie en lui faisant croire que c’est un mariage d’amour. Ce n’est pas le cas ; personne n’est dupe. A part la presse, mais c’est une toute autre histoire.

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Ok j'avoue, ma curiosité m'a poussé à aller lire quelques articles sur elle avant de venir à ce rendez-vous, et aussi à regarder quelques photos. Et je dois dire que l'avoir face à moi, en réel, est encore différent. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de la trouver beaucoup plus jolie en vrai que dans la presse ou sur les réseaux. Elle dégage quelque chose de fort, un petit je-ne-sais-quoi en plus qui attire instinctivement le regard. Un charisme naturel qui l'a sans doute permis de réussir à percer facilement dans son domaine. « Enchantée, je suis Olivia. » Je réponds naturellement à son sourire avant de faire un signe de tête à un serveur pour nous commander deux limonades. « Siam, c’est ça ? Ça fait longtemps que vous organisez des mariages ? » Je hoche un peu la tête avant de répondre le plus naturellement du monde, un sourire au coin des lèvres. « Suffisamment longtemps pour être la femme qu'il vous faut. » Je joue volontairement avec les mots, tournant ma phrase sur le ton de la plaisanterie. Si dans la vie de tous les jours, je ne suis pas du genre à avoir énormément confiance en moi, dans mon métier, c'est un peu l'opposé. Je suis une réelle passionnée, et je crois que c'est ce qui fait toute la différence. Mais rassurez-vous, je ne suis pas du genre à me reposer sur mes lauriers, au contraire. Elle n'aura pas de soucis à se faire de ce côté là. « Moi, c’est mon premier. Vous pouvez peut-être m’expliquer dans quoi je m’embarque ? » Un léger rire s'échappe alors d'entre mes lèvres. « Je ne vais pas vous mentir... les prochains mois risquent de ne pas être de tout repos. » Ce n'est pas un scoop, les préparatifs de mariage sont réputés pour être stressants. Pendant ce laps de temps - qui peut parfois être un peu long - les futurs mariés passent par toutes les émotions possibles et inimaginables, et c'est un peu les montagnes russes. « Il y a beaucoup de choses à voir et à gérer pour l'organisation, mais je suis là pour ça et surtout, c'est pour la bonne cause ! » Pour faire de ce jour si particulier le plus beau jour de leur vie à tous les deux. C'est ce que tout le monde veut : un mariage parfait et des souvenirs qui resteront gravés à jamais dans les mémoires. « De votre côté, il faudra profiter de chaque moment parce que le jour J défile à toute vitesse. » Les préparatifs en amont durent de nombreux mois, mais le mariage en lui-même n'est malheureusement pas extensible. C'est sans doute ça le plus frustrant. Mais on en est pas encore là. Avant de rentrer dans le vif du sujet, une question me brûle un peu les lèvres. « Votre fiancé n'a pas pu se libérer ? » Que je demande, curieuse. Je ne savais pas s'ils seraient tous les deux présents en venant à ce rendez-vous, mais apparemment, c'est qu'à elle que je vais avoir affaire aujourd'hui. Ce n'est pas rare par la suite de n'avoir qu'un marié disponible sur les deux, mais pour le premier rendez-vous, je dois dire que c'est un peu étonnant. Mais je suppose qu'il y a une bonne raison à cela. « Est-ce que vous avez déjà fixé une date pour la cérémonie ? » Commençons déjà par le début.

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« Suffisamment longtemps pour être la femme qu'il vous faut. » Ah, oui. On en est là. Je reste silencieuse, mais le sourire narquois qui se dessine sur mes lèvres trahit mon amusement. Je crois qu’elle va me plaire... Et ça tombe bien, puisque c’est précisément le but de la manœuvre, je n’en ai plus le moindre doute. Elle doit sans doute vouloir me convaincre de lui laisser mener à terme les festivités, comme un gros contrat commercial qu’on veut à tout prix décrocher. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que je n’ai pas l’intention de faire passer des dizaines d’entretiens, et qu’elle est la seule que je rencontre pour ce rôle. Mais la voir se démener pour être la ‘femme qu’il me faut’ me plaît assez, je dois bien l’avouer. Il faut bien quelques avantages à mon statut, non ?
« Je ne vais pas vous mentir... les prochains mois risquent de ne pas être de tout repos. » Aïe... Ce n’est pas vraiment ce que j’espérais entendre, même si je m’en doutais un peu. Malheureusement. « Il y a beaucoup de choses à voir et à gérer pour l'organisation, mais je suis là pour ça et surtout, c'est pour la bonne cause ! » La bonne cause ? Ah, oui, le mariage. Le rêve de toute une vie pour certaines personnes. Ce qui est certain, c’est que cette jeune femme est passionnée par son métier ; je sens que ça va lui faire tout drôle lorsqu’elle comprendra que je ne suis pas la donzelle follement éprise de son prince charmant, comme elle l’imagine. « De votre côté, il faudra profiter de chaque moment parce que le jour J défile à toute vitesse. » Malgré mon visage neutre, je serre légèrement les mâchoires en pensant à ce fameux ‘jour J’. Je n’y avais jamais réfléchi sérieusement, mais ce sera sûrement l’un des jours les plus longs de ma vie... et pas dans le bon sens.
« Votre fiancé n'a pas pu se libérer ? » Je ramène mon regard sur la jeune femme, sortie de mes pensées par cette question que je n’ai pas vue venir. Mon fiancé ? Ah oui... le fameux. « Non, il ne viendra pas. En fait, il faut surtout espérer qu’il n’oubliera pas de venir, le jour du mariage. » Avec un rire amer, je lui annonce la couleur, au risque de passer pour une de ces femmes qui gèrent toute la charge mentale du couple, y compris lors des préparatifs du mariage. Bien sûr, ce n’est pas vraiment le cas, et encore heureux. Je ne suis déjà pas capable de gérer la charge mentale de ma propre vie - mon assistante s’en occupe avec brio -, ce n’est certainement pas pour m’embarrasser d’un mariage. En fait, c’est précisément pour ça qu’elle est là, Siam.
Et pour me guider, aussi. Parce que malgré ses explications, je n’ai pas la moindre idée de tout ce à quoi il va falloir penser, pendant les prochains mois. « Est-ce que vous avez déjà fixé une date pour la cérémonie ? » Ça, par exemple, je n’y ai absolument pas pensé. Et j’imagine que ‘le plus tôt possible’ n’est pas une réponse acceptable. « Pas vraiment, non. C’est bientôt l’hiver ici, si je ne me trompe pas. Je suppose qu’un mariage en été serait plus approprié ? Vous me conseilleriez quel moment de l’année, pour de jolies photos ? » Je ne suis même pas sûre de ce que représentent la notion d’hiver ou d’été, ici. J’ai l’impression d’être dans une carte postale depuis que je suis arrivée. « Très franchement, Siam, je ne connais pas du tout le coin, alors je vais devoir m’en remettre à vous. Mais pour vous donner une idée, partez du principe que ma belle-mère rêve de rendre William et Kate verts de jalousie. » Et que l’argent n’est pas un problème, mais je suppose qu’elle n’a pas besoin que je le lui précise. « Si vous êtes vraiment la femme qu’il me faut, j’imagine que vous vous sentez à la hauteur de ce défi ? » Je balance ma jambe avec nonchalance, tout en l’enveloppant de mon regard. S’il y a bien un moment pour jauger de son cran et sa détermination, c’est maintenant. « Si oui, je vais avoir besoin de toute votre attention. » Maintenant, et jusqu’au mariage. Elle le sait, je ne suis pas n’importe qui. Mais ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que j’ai horreur de partager, et que lorsqu’on travaille pour moi, je suis prête à payer le prix fort pour avoir l’exclusivité. Alors, est-ce qu’elle est toujours la femme qu’il me faut ?

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Mission séduction. Ou comment essayer de marquer des points le plus rapidement possible pour que l'actrice accepte d'organiser son mariage avec notre agence. Dans ce métier, c'est bien connu, la décision se fait généralement dès les premières secondes. La première impression doit donc être la BONNE. Je fais évidemment tout pour que ce soit le cas. Mon but premier ? Créer un feeling immédiat entre elle et moi, afin de me rendre indispensable pour la suite des évènements : je veux vraiment être la femme qu'il lui faut. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je prends le risque de lui demander ce qu'il en est de son fiancé. Il n'est pas là, et ce serait mentir de dire que ce n'est pas surprenant. Pour avoir fouillé un peu dans la presse, je n'ai pas vraiment eu la chance de trouver des informations sur lui. Je suis curieuse, et je ne peux m'empêcher d'essayer d'imaginer l'heureux élu. Est-ce qu'il est du même milieu qu'elle ? Probablement, oui. Enfin, je suppose que ce serait le plus logique. Même si en réalité je ne peux pas réellement savoir. « Non, il ne viendra pas. En fait, il faut surtout espérer qu’il n’oubliera pas de venir, le jour du mariage. » Ah... je ne sais pas exactement comment je dois prendre cette information. Avec des pincettes, ça, c'est déjà une certitude. « Effectivement, ça peut toujours servir. » Je décide d'opter pour un peu d'humour, histoire de garder une certaine légèreté dans nos échanges. Je ne veux surtout pas emprunter un terrain glissant... J'en profite d'ailleurs pour enchainer rapidement avec la première question sur la cérémonie, notamment pour savoir si la date de cette dernière a déjà été fixée. « Pas vraiment, non. C’est bientôt l’hiver ici, si je ne me trompe pas. Je suppose qu’un mariage en été serait plus approprié ? Vous me conseilleriez quel moment de l’année, pour de jolies photos ? » L'hiver a effectivement déjà commencé depuis quelques jours par ici. « L'avantage en Nouvelle-Zélande, c'est qu'on peut vraiment se marier tout au long de l'année. Il n'y a pas de meilleures périodes pour le faire, même si c'est vrai que l'été est souvent privilégié. Après il y a aussi une question de timing, pour avoir le temps de tout organiser dans les meilleures conditions possibles, un mariage pour début 2023 est effectivement préférable. » Mais finalement, c'est à elle de choisir ce dont elle a réellement envie.« Très franchement, Siam, je ne connais pas du tout le coin, alors je vais devoir m’en remettre à vous. Mais pour vous donner une idée, partez du principe que ma belle-mère rêve de rendre William et Kate verts de jalousie. » Au moins, avec ça, je vois exactement le genre. Un mariage en grande pompe dans toute sa splendeur ! Et étrangement, le contraire m'aurait presque étonné. « Si vous êtes vraiment la femme qu’il me faut, j’imagine que vous vous sentez à la hauteur de ce défi ? Si oui, je vais avoir besoin de toute votre attention. » Me pose-t-elle sérieusement la question ? « Evidemment ! » Un large sourire s'invite sur mes lèvres alors que mon regard se plante en retour dans le sien. De toute façon, maintenant que ma vie sentimentale est réduite à néant, je n'ai pas d'autres choses à faire que de me concentrer corps et âme aux mariages que je dois organiser. Enfin... il y a bien ce petit être qui pousse doucement en moi, mais bizarrement, je ne préfère pas mentionner ce détail. Je ne veux surtout pas que la jeune femme puisse penser ne serait-ce qu'une seule seconde que je ne serais pas totalement disponible pour elle. « Si j'ai bien compris, vous me donnez carte blanche ? » Elle l'a dit elle-même, elle compte clairement s'en remettre à moi. « Est-ce qu'il y a quand même des choses que je dois savoir ? » Mon cerveau est déjà en ébullition, et je ne voudrais pas non plus faire d'impair. S'il y a des choses dont je dois être au courant, autant le savoir avant que je commence vraiment mes recherches. « J'ai déjà tellement d'idées ! » Notamment par rapport aux lieux de cérémonie que je vais pouvoir lui faire visiter.

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« L'avantage en Nouvelle-Zélande, c'est qu'on peut vraiment se marier tout au long de l'année. Il n'y a pas de meilleures périodes pour le faire, même si c'est vrai que l'été est souvent privilégié. » C’est bien ce que je pensais, il n’y a pas tant de différences entre l’été ou l’hiver ici, contrairement aux États-Unis. Je me demande d’ailleurs si c’est vraiment une bonne idée d’organiser ce mariage ici, mais je suppose que l’exotisme de la Nouvelle-Zélande devrait suffire à abreuver les photographes et autres journalistes qui débarqueront pour l’occasion... D’ailleurs, j’ai une petite moue interne en pensant au flot de parasites qui viendra perturber la tranquillité de cette petite ville... Je me sentirais presque coupable. Presque. Et en même temps, je pense que cette ville n’aura jamais vu autant de touristes, ce qui est plutôt une bonne chose, non ?
Siam propose un mariage pour début 2023. Ça me paraît trop long, et trop court à la fois.... Mais soit, j’acquiesce d’un petit mouvement de la tête. « Allons-y pour 2023. » Je ne suis pas inhumaine, je ne vais pas lui demander l’impossible... Enfin si, c’est un peu ce que je fais avec cette comparaison à William et Kate. Mais je conçois qu’il faudra un certain temps pour tout organiser, et je n’ai pas l’intention de lui demander de se tuer à la tâche. Je ne suis pas ce genre d’employeuse. Par contre, je lui demande toute son attention, ce qu’elle a l’air d’accepter avec entrain. Bien. Je réponds à son sourire, légèrement plus détendue maintenant que les bases ont été établies. Enfin... presque. Il y a encore un détail dont il faudra que je lui fasse part. « Si j'ai bien compris, vous me donnez carte blanche ? » Là encore, je réponds par un hochement de tête appuyé. « Absolument ! C’est vous l’experte, alors je vous laisse faire votre magie. Si vous avez un mariage de princesse dont vous avez toujours rêvé sans pouvoir le réaliser, c’est le moment. Sauf si vous avez déjà vécu votre propre mariage de princesse ? » Okay, c’est une question indiscrète, mais ça n’a pas à être un secret, n’est-ce pas ? En tout cas, son annulaire m’a l’air tout à fait libre.
« Est-ce qu'il y a quand même des choses que je dois savoir ? » En parlant de questions indiscrète... Mais ce n’en est pas vraiment une. C’est juste la réponse que je dois lui donner qui l’est, et j’hésite encore quelques secondes en me pinçant légèrement les lèvres. « J'ai déjà tellement d'idées ! » Son excitation m’amuse, et m’arrache un nouveau sourire, plus sincère que ceux d’avant. Plus naturel, surtout... « Tant mieux ! J’ai hâte de voir ce vous allez me concocter. » Ai-je ignoré sa question d’avant ? Il se pourrait bien, oui. Mais je ne vais pas pouvoir continuer à le faire très longtemps, alors je m’éclaircis la voix d’un petit raclement de gorge, tout en me replaçant sur mon fauteuil. « Puisque vous allez vous occuper de ce mariage, je suppose qu’il vaut mieux que vous l’appreniez de moi directement : cette union est avant tout un arrangement entre deux familles. Je n’ai moi-même rencontré le futur marié que quelques fois, et vous ne le verrez probablement pas avant le jour J. Mais il est possible que sa mère décide de nous rejoindre parfois, et de mettre son grain de sel. » Comme toute belle-mère digne de ce nom, à ce qu’il paraît. D’ailleurs, inutile de lui parler de la réticence de Nathaniel ; j’en fais mon affaire, et j’ai bien l’intention de le ramener à la raison d’ici là. « Bien sûr, ces informations sont protégées par l’accord de confidentialité que vous allez devoir signer, vu tout le temps que nous allons passer ensemble. Je peux compter sur votre discrétion ? » Il est un peu trop tard pour faire marche arrière, après lui avoir dévoilé le plus sensible de mes secrets. Enfin... Non, pas le plus sensible, mais il n’y a aucune raison qu’elle soit au courant du reste.

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Je ne suis pas vraiment étonnée par les souhaits de la jeune femme. Sur le papier, son mariage sera sans aucun doute un grand évènement. Un mariage qui risque de faire parler de lui, par la presse et les nombreux photographes qui viendront en Nouvelle-Zélande juste pour l'occasion. Depuis que j'ai commencé à travailler à la Dolce Vita, c'est la première fois que nous avons une cérémonie de cette envergure à organiser. Ce n'est pas tous les jours qu'une actrice américaine souhaite célébrer son union sur nos terres. Mais bien sur que je me sens à la hauteur du challenge. Les prochains mois avant mon accouchement lui seront dédiés, ou presque. Je compte bien en faire ma priorité. « Allons-y pour 2023. » Il nous reste un semestre entier pour voir venir la nouvelle année : le timing est idéal. Même si on a l'impression d'avoir le temps comme ça, les semaines défilent beaucoup trop vite et il ne faut tout de même pas traîner pour lancer les hostilités. A la fin de ce rendez-vous, je me promets déjà de commencer à travailler sur le lieu de réception. La rousse me donne carte blanche, du moment que je garde à l'esprit que ce mariage doit être un grand mariage de princesse. Ok, je crois que j'ai saisi l'idée. « Sauf si vous avez déjà vécu votre propre mariage de princesse ? » Un rire nerveux s'échappe alors d'entre mes lèvres. « Oula, ça ne risque pas. » J'ai toujours été un peu rêveuse, et c'est vrai que le mariage reste pour moi un rêve de petite fille. Mais étant donné les circonstances, ce n'est pas prêt d'arriver. « Ma vie sentimentale n'est rien d'autre qu'un grand fiasco. » Je ne sais pas vraiment pourquoi je me surprends à lui dire tout ça... à croire que c'est sorti un peu trop naturellement. Je hausse les épaules avant d'ajouter. « Heureusement que ce n'est pas une condition obligatoire pour pouvoir exercer dans le domaine. » Je ris un peu, agréablement surprise par la légèreté de ce premier rendez-vous. Si on m'avait dit que ce serait aussi 'évident' avant de venir, je crois que je n'y aurais pas cru. Mais c'est une sensation ô combien agréable. « Puisque vous allez vous occuper de ce mariage, je suppose qu’il vaut mieux que vous l’appreniez de moi directement : cette union est avant tout un arrangement entre deux familles. » Ah... d'accord. Je comprends mieux pourquoi l'heureux élu n'est pas là du coup. Ça aussi, c'est une grande première. Et j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à cette révélation. « Bien sûr, ces informations sont protégées par l’accord de confidentialité que vous allez devoir signer, vu tout le temps que nous allons passer ensemble. Je peux compter sur votre discrétion ? » A cet instant, mon visage trahit certainement ma surprise mais en même temps, est-ce que cela change vraiment les choses pour moi ? Non, un mariage reste un mariage, qu'il soit d'arrangement ou d'amour, finalement. Même si, à mes yeux, c'est quand même un concept un peu particulier. « C'est où que je dois signer ? » Pour le coup, c'est comme si les rôles étaient plus ou moins inversés. « Ne vous inquiétez pas, vous pouvez compter sur mon professionnalisme. Je suis d'ores et déjà à votre service, que ce soit pour l'organisation du mariage en tant que tel que pour le reste. » Je le sais, Olivia ne sera pas une cliente comme les autres. Et si elle a besoin de moi à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je répondrais présente. « Je peux juste vous poser une question ? » Je prends un risque, mais la question me brûle déjà les lèvres. Après tout, le feeling entre nous est bien présent et je pense que je peux me le permettre. Je n'aurais pas osé le faire si ça n'avait pas été le cas. « C'est peut être indiscret... mais pourquoi une femme comme vous doit-elle se résoudre à épouser quelqu'un que sa famille lui a désigné ? » Aux premiers abords, la jeune femme semble avoir du caractère. A mon sens, elle pourrait aisément avoir les moyens de faire ce dont elle a réellement envie : être libre, vivante, plus que n'importe qui d'autre. « Vous avez tout pour vous, et j'imagine que les prétendants doivent être nombreux. » Je lui adresse inconsciemment un petit sourire en coin. Mais c'est quitte ou double. Parce que là, nous sommes clairement en train de sortir des sentiers battus.

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Cette discussion commence déjà à sortir de l’aspect purement professionnel de ce genre de rendez-vous. C’est peut-être à cause de l’ambiance plutôt intimiste de ce petit salon, ou alors simplement parce que le feeling passe naturellement avec cette jeune femme. Les questions fusent, et a fortiori, les questions plus personnelles aussi. « Ma vie sentimentale n'est rien d'autre qu'un grand fiasco. » Ah. Bienvenue au club ? Je lève un sourcil, curieuse d’en entendre plus, mais la jolie blonde n’a pas l’air de vouloir trop s’épancher. « Heureusement que ce n'est pas une condition obligatoire pour pouvoir exercer dans le domaine. » Je ris légèrement, amusée par ce trait d’humour et d’auto-dérision. C’est rafraîchissant. « Ce serait en effet un critère beaucoup trop sélectif. » Ça paraît peut-être cocasse de m’entendre dire ça, surtout que nous sommes ici pour préparer mon mariage ; mais avec ce que je m’apprête à lui révéler, elle comprendra très vite que je ne suis pas la princesse de contes de fées qu’on pourrait s’imaginer. Ou en tout cas, pas sur le côté romantique de la chose. Je ne suis même pas sûre de pouvoir affirmer croire en l’amour, si on me le demandait. Enfin, j’imagine qu’il faut y croire au moins un peu pour avoir le cœur brisé.
« C'est où que je dois signer ? » L’accord de confidentialité, ou tout le package ? Sûrement les deux, et j’accueille cette réponse sous forme de question avec un large sourire. « Ne vous inquiétez pas, vous pouvez compter sur mon professionnalisme. Je suis d'ores et déjà à votre service, que ce soit pour l'organisation du mariage en tant que tel que pour le reste. » Le reste ? Je le note dans un coin de ma tête, mais il ne faudrait pas que j’en abuse pour autant. Ce n’est pas vraiment mon genre, pas vrai ? « Je n’en doute pas un seul instant. Mon assistante s’occupera de vous faire parvenir les documents, ça ne devrait pas être très long. » Elle est plutôt efficace, je n’ai pas eu à m’en plaindre jusqu’à maintenant.
« Je peux juste vous poser une question ? » Ah ? Je suis à son écoute, tout en sirotant un peu de ma limonade. « C'est peut être indiscret... mais pourquoi une femme comme vous doit-elle se résoudre à épouser quelqu'un que sa famille lui a désigné ? » Et... Je m’interromps entre deux gorgées, prise au dépourvue par cette question pour le moins directe. Qu’est-ce qu’une femme comme moi fait dans un mariage arrangé ? Si seulement elle savait... « Vous avez tout pour vous, et j'imagine que les prétendants doivent être nombreux. » J’accueille sa réflexion avec un nouveau sourire. Ah, si elle savait... Et curieusement, je n’ai aucune envie de lui servir une réponse toute faite. Pire, je ne saurais pas par où commencer, et surtout, je ne sais pas ce que je peux me permettre de lui confier ou non. « C’est vrai, c’est indiscret. » Je plante mon regard, brillant, dans le sien, laissant le silence remplir la pièce quelques instants, le temps de la sonder. « Et je suis un peu trop sobre pour avoir ce genre de conversations avec une inconnue. » Elle ne le sera bientôt plus, je suppose. Et d’une certaine façon, j’espère accélérer le processus avec ma proposition qui suit. D’une traite, je finis mon verre, avant de lever le doigt pour attirer l’attention d’un serveur. « J’enchaîne sur un martini, vous me suivez ? » Ça pourrait être autre chose si elle veut, mais je ne veux pas être la seule à perdre ma sobriété.

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Même si je ne m'attendais pas vraiment à ce que ce mariage soit un arrangement entre deux familles, cet aveu n'est finalement pas un problème pour moi. Quand on y pense, ça ne change rien en soit : mon travail d'organisatrice restera nécessairement le même. Mais ça ne m'empêche pas de me sentir un peu comme une privilégiée d'avoir été mise dans la confidence. J'imagine que ce n'est pas le genre d'information qu'elle peut se permettre de dire à n'importe qui. Et cette histoire d'accord de confidentialité le prouve bien. Il ne faudrait surtout pas que le scoop fuite dans la presse, ou sur les réseaux. De ce côté-là, Olivia peut avoir totalement confiance en moi. Dans le cadre professionnel, je suis irréprochable - ou presque. En tout cas, pour elle, je serais une tombe. Et je suis prête à faire de son mariage une priorité. Si je dois signer des documents officiels pour cela, je peux même le faire tout de suite. « Je n’en doute pas un seul instant. Mon assistante s’occupera de vous faire parvenir les documents, ça ne devrait pas être très long. » Un large sourire se dessine sur mes lèvres, signe de la fierté que je peux ressentir face à la confiance que la jeune femme est prête à m'accorder. « Parfait. » Les formalités du premier rendez-vous semblent déjà bouclées, mais ce n'est pas pour autant que je coupe court à la conversation. Au contraire. Cette histoire de mariage arrangé m'intrigue quand même un peu. Et même si je ne devrais sans doute pas, la question qui me brûle les lèvres ose venir se joindre à la discussion. J'ai l'impression que la rousse ne me tiendra pas rigueur de cet écart. Le feeling entre nous est là, et nous avons déjà plus ou moins commencé à dévier du cadre purement professionnel de ce rendez-vous. Alors après tout, pourquoi pas. Ce n'est pas comme si je l'obligeais à me répondre. « C’est vrai, c’est indiscret. » Elle plante alors son regard dans le mien, mais je ne me démonte pas pour autant. Je lui fais même un petit sourire en coin, comme si je n'étais pas vraiment désolée d'avoir posé la question. « Et je suis un peu trop sobre pour avoir ce genre de conversations avec une inconnue. » Joker. Mais je peux tout à fait comprendre sa réticence. « Ok, je vois. » Je ne cherche pas à être plus insistante. Ma question était sans doute déjà trop intrusive pour me permettre de creuser davantage à son sujet. « J’enchaîne sur un martini, vous me suivez ? » Ah ouais... d'accord. Est-ce que c'est un appel pour que la conversation se poursuive malgré tout ? En tout cas, ça y ressemble. Même si je ne compte pas la pousser à boire pour connaitre tous ses petits secrets. « Ça aurait été un plaisir, mais je ne peux malheureusement pas vous suivre. » Elle n'a pas l'air de comprendre, et je poursuis alors sur ma lancée. « Je suis enceinte. » Autant ne pas lui cacher, de toute évidence, c'est un détail qui ne tardera plus vraiment à se voir. Je commande malgré tout un cocktail sans alcool auprès du serveur. « Mais ne vous inquiétez pas, ma grossesse n'empiétera pas sur l'organisation de votre mariage. Le terme n'est pas pour tout de suite, on a encore le temps. » Si la date du mariage est fixée pour début 2023, tout pourra parfaitement bien se coordonner. Autant qu'elle soit rassurée de ce côté-là... en espérant que ce ne soit pas un détail dérangeant à ses yeux. « Le coeur y est quand même ! » Même si je ne bois pas d'alcool, ce n'est pas pour autant que je ne l'accompagne pas. Nos boissons ne tardent pas à arriver, et je viens trinquer avec elle. « A notre future collaboration alors ? » Je lui adresse un sourire naturel.

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Si j’avais dû écouter mon agent, ou un autre des grattes-papiers qui veillent au lissage de mon image dans la presse, je n’aurais sans doute pas dû révéler cette information capitale à cette jeune femme. Tout d’abord, parce qu’elle n’a encore rien signé, et n’est pas encore contractuellement soumise au secret professionnel. Mais surtout, elle n’a pas besoin d’en savoir autant pour organiser ce mariage, et j’aurais sans doute pu me contenter de lui fournir le strict minimum. Mais ces gens ne sont pas dans la pièce avec nous - à vrai dire, ils sont tous à New York - et je n’ai pas besoin de leur avis pour savoir que je peux avoir confiance en cette jeune femme. En fait, je ne saurais même pas l’expliquer concrètement, c’est une question d’instinct. Même si je n’ai aucune preuve de sa bonne foi, même si je n’ai aucune raison de croire qu’elle ne va pas se servir de moi. Je ne suis pourtant pas du genre à accorder ma confiance si rapidement, mais il faut croire qu’elle dégage quelque chose de plus. Quelque chose qui m’attire, peut-être ? N’allons pas dans ces extrêmes.
Pourtant, la discussion s’oriente rapidement vers quelque chose de moins formel, et un peu plus personnel, lorsqu’elle s’autorise une question indiscrète. J’ai beau avoir décidé de lui faire confiance, je ne suis pas encore tout à fait à l’aise à l’idée de lui expliquer ma situation, ainsi que toutes les implications engendrées dans ma famille et celle de Nathaniel. Alors, je botte en touche, exactement, ce qui n’a pas l’air de la déranger outre-mesure.A vrai dire, je suis même légèrement exaltée par la façon dont elle a soutenu mon regard, là où la plupart des gens l’auraient détourné. Il n’est pas impossible que ce simple geste de sa part m’ait donné des envies différentes ; celle d’ajouter un peu de piquant à cette entrevue, par exemple. Il paraît que l’alcool délie les langues... Ça aurait été un plaisir, mais je ne peux malheureusement pas vous suivre. » Je ne m’attendais certainement pas à cette réponse, et je reste interdite, en m’imaginant l’avoir mal cernée. Peut-être qu’elle ne boit pas d’alcool ? Ce ne serait pas si grave, juste un peu surprenant. « Je suis enceinte. » « Oh. » Ce mot m’a échappé, tout comme l’expression de surprise que je n’essaie même pas de lui cacher. C’est une annonce à laquelle je ne m’attendais pas ; à laquelle je n’ai jamais été confrontée, en réalité. Et je ne suis pas sûre de savoir si ça change quelque chose, ou pas. « Mais ne vous inquiétez pas, ma grossesse n'empiétera pas sur l'organisation de votre mariage. Le terme n'est pas pour tout de suite, on a encore le temps. » Il semblerait qu’elle ait lu dans mes pensées, puisqu’elle me rassure précisément au sujet de ce qui m’inquiétait, sans avoir eu besoin de le formuler. J’ignore si ça suffira à apaiser mes craintes, mais je peux bien lui accorder le bénéfice du doute, au moins pour le moment. « Je vois. » Mes yeux glissent sur son ventre, qui ne montre aucun signe apparent de grossesse pour le moment - ce qui fait sens, surtout si elle en est encore au début. « Le cœur y est quand même ! » J’acquiesce, tout en retrouvant un peu d’assurance dans mon sourire, et dans ma voix. « Il me faudra donc trouver un autre moyen de vous faire parler. » De nouveau calée au fond de mon fauteuil, je me laisse gagner par une pointe de malice, tout en la dévisageant sans retenue. J’ignore encore tout de cette femme, mais ma curiosité est piquée à vif, surtout avec ce nouveau défi qui s’offre à moi.
Nos boissons arrivent rapidement, et elle propose un toast auquel je me joins avec plaisir. « Tout à fait. A notre collaboration. » A ce mariage, en fait. Mais curieusement, je n’ai plus très envie d’en parler pour l’instant. Alors, après avoir porté mon verre à mes lèvres, j’enchaîne plutôt sur le sujet qui la concerne, elle. « Maintenant que je vous ai partagé mon petit secret, je crois que vous me devez quelque chose. » De nouveau, je plonge mon regard dans le sien - je crois que je cherche définitivement à la tester. « Quelle est l’histoire derrière cette grossesse, et ce fiasco sentimental ? » J’aurais pu prendre des pincettes, mais ce n’est pas vraiment mon genre. D’ailleurs, elle a tout à fait le droit de m’envoyer balader si elle le souhaite, mais quelque chose me dit qu’elle a l’esprit aussi joueur que le mien.

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De toute évidence, je prends des risques avec elle. Que ce soit en abordant des questions indiscrètes sur sa vie privée - qui ne me regardent pas, et qui dépassent clairement les termes d'une simple relation professionnelle - qu'en lui révélant ma grossesse. Ce n'est pas mon employeur, mais c'est une cliente, et c'est un peu la même chose finalement. Ce genre d'information ne devrait pas fuiter jusqu'aux oreilles des clients... au risque de perdre le contrat et de mettre l'agence en porte-à-faux. Et pourtant, je n'ai pas réfléchi plus que ça avant de lui dire la vérité. Je devrais surement être méfiante, mais quelque chose en elle me pousse à lui faire confiance. Ce je-ne-sais-quoi incapable à expliquer. Peut être parce qu'Olivia a été honnête avec moi la première. Si elle ne m'avait pas avoué cette histoire d'arrangement, les choses auraient sans doute été différentes. Quoi qu'il en soit, il est maintenant trop tard pour faire machine arrière. Et sa réaction n'est pas si mauvaise en soit. Elle a l'air un peu surprise, mais je suppose que c'est normal ? Je suis assez jeune, et ce n'est pas comme si c'était quelque chose d'évident. Ce n'est pas écrit sur mon front - ou plutôt sur mon ventre - pour le moment. Est-ce que j'ai suffisamment réussi à la rassurer sur le fait que ma grossesse n’empiétera pas sur mon travail ? Je ne sais pas vraiment, mais en tout cas, j'espère que cette information ne changera rien dans ses projets. « Il me faudra donc trouver un autre moyen de vous faire parler. » Un léger rire incontrôlé s'échappe d'entre mes lèvres alors que je la sens me dévisager une nouvelle fois sans aucune retenue. « Oh, je vous fais confiance pour ça. » Comme si le fait qu'elle puisse arriver à ses fins, peu importe la manière employée, soit une évidence. En disant ça, je rentre un peu dans son jeu même si je pense que sur le coup, je ne prends pas forcément conscience. C'est bizarre à expliquer, mais la sensation qui s'anime en moi sous son regard est un poil... perturbante. Est-ce qu'elle est doucement en train de commencer à me déstabiliser ? Ok, peut être un peu. « Tout à fait. A notre collaboration. » Au moins, cette collaboration n'a pas l'air d'être remise en cause à ses yeux. Et c'est déjà rassurant. « Maintenant que je vous ai partagé mon petit secret, je crois que vous me devez quelque chose. » Ah. Même si je ne la connais pas réellement, j'ai l'impression qu'il ne ne m'a pas fallu longtemps pour réussir à la cerner - du moins, en partie. Olivia est joueuse, et elle n'a pas l'air d'avoir froid aux yeux. « Quelle est l’histoire derrière cette grossesse, et ce fiasco sentimental ? » Ok, je vois. La rousse n'a pas perdu de temps pour essayer de me faire parler. Mais je suis joueuse aussi, au moins suffisamment pour ne pas passer par quatre chemins avec elle. « Disons que ce n'est pas une super idée de mélanger l'amour à l'amitié... » Répondais-je en haussant naturellement les épaules. « J'étais en couple depuis plus de deux ans avec mon meilleur ami. Mais j'ai un peu - beaucoup - merdé en couchant avec un de ses potes. » Même si j'étais bourrée ce soir-là, ce n'est pas une excuse valable. Dans le fond, je sais pertinemment qu'il n'y avait pas que ça. « J'ai gagné le pom-pom : un test de grossesse positif sous le bras, et le début d'une troisième guerre mondiale. » Je ris pour dédramatiser la situation, mais c'est plus nerveux qu'autre chose. Ma vie a quand même été mouvementée ces derniers temps... « Au bout du compte : me voilà célibataire, et je crois que c'est mieux comme ça. » Si j'en suis arrivée là, c'est que quelque part je n'étais pas totalement heureuse avec Maddox. Finalement, c'est peut être un mal pour un bien n'est-ce-pas ? « A nous deux, on pourrait presque se battre pour l'award de la plus belle VDM. » Parce que finalement, se marier avec quelqu'un pour faire plaisir à sa famille, ce n'est pas vraiment le scénario idéal non plus.

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Elle est enceinte... Bien. C’est un paramètre avec lequel je n’ai jamais eu à composer, mais j’imagine que ça ne va pas changer grand-chose. Elle-même me l’a assuré, et j’ai bien envie de la croire. Je le teste même en direct, tout en lui annonçant la couleur. Une relation de confiance ne fonctionne que si elle va dans les deux sens, et dans le cas présent, cela dépasse déjà le cadre du strictement professionnel. A mes risques et périls ; j’en ai bien conscience. Mais curieusement, ça ne me dérange pas le moins du monde. « Oh, je vous fais confiance pour ça. » Et elle non plus apparemment. Pourquoi est-ce que je ne peux pas m’empêcher de transgresser les règles, même les plus simples, en particulier lorsqu’il s’agit de personnes qui travaillent pour moi ? Et pourquoi suis-je incapable de détacher mon regard de cette jolie jeune femme ? Son visage, son ventre, et même ses mains ; tout y passe. Je n’ai pourtant pris qu’une gorgée de mon martini, il est beaucoup trop tôt pour mettre ce comportement sur le compte de l’alcool. Ce n’est pas vraiment mon genre, de toute façon. Même s’il faudrait probablement que je me calme avant de vraiment perdre le contrôle.
Alors, je l’interroge sur sa propre histoire. Elle a parlé de ‘fiasco’, et je ne crois pas que l’usage de ce mot puisse être anodin. Et elle m’a rendue beaucoup trop curieuse pour ne pas l’interroger davantage... « Disons que ce n'est pas une super idée de mélanger l'amour à l'amitié... J'étais en couple depuis plus de deux ans avec mon meilleur ami. Mais j'ai un peu - beaucoup - merdé en couchant avec un de ses potes. » Ah. Oh, oui. Ce genre d’histoires, donc. Je reprends une gorgée de martini, en restant attentive à ce qu’elle me raconte. « J'ai gagné le pom-pom : un test de grossesse positif sous le bras, et le début d'une troisième guerre mondiale. » Si elle se met à rire, je me contente d’un sourire, sans jamais la lâcher du regard. D’habitude, je ne me laisse pas facilement embarquer dans les histoires des autres - surtout des histoires de cul assez sordides - mais avec elle, c’est plus fort que moi. Est-ce que c’est son rire qui me fascine comme ça ? « Au bout du compte : me voilà célibataire, et je crois que c'est mieux comme ça. » Je finis par hocher la tête, comme pour approuver sa dernière phrase. Je n’ai pourtant pas mon mot à dire sur sa relation ; mais en même temps, après m’avoir révélé tout ça, j’imagine qu’elle attend une réaction ? « Je comprends. Le contraire me paraîtrait compliqué, surtout vu la façon dont vous me l’exposez. » Elle n’a pas l’air d’avoir de sentiments pour ce fameux ‘pote’, et elle ne semble pas non plus dévastée par la rupture avec son ex petit ami. Peut-être que la dimension ‘meilleur ami’ est encore plus importante dans ce cas de figure, d’ailleurs ; je n’en sais rien, je n’ai jamais été dans cette situation.
« A nous deux, on pourrait presque se battre pour l'award de la plus belle VDM. » Je relève les sourcils, surprise par cette remarque. Évidemment, je comprends qu’elle parle de ma propre situation avec ma famille - et ma belle-famille, en l’occurrence. Mais je n’ai pas franchement envie d’en parler davantage. « Je ne sais pas, je ne dirais pas que je suis à plaindre, actuellement. » Actuellement là, tout de suite, en sa présence... Okay, le martini commence peut-être à faire un peu effet, et il va falloir que je me calme tout de suite. « Enfin, je vois ce que vous voulez dire, mais de mon côté, il n’y a pas grand-chose que je puisse y faire. Alors que du vôtre... » Je laisse de nouveau glisser mon regard sur son ventre, consciente de m’engager sur une pente glissante. « Vous décidez de le garder, pour le mettre au monde en zone de guerre, au beau milieu du no man’s land ? » C’est elle qui a parlé de guerre, je ne fais que reprendre le même champ lexical ; je dois dire que ça fonctionne plutôt bien. « C’est courageux. Peut-être légèrement stupide, mais courageux. » Je ne mâche pas mes mots depuis le début de notre conversation, et je n’ai pas l’intention d’arrêter maintenant, peut-être au risque de la vexer. Enfin... J’espère qu’elle ne se vexera pas pour si peu. « Le père est au courant ? » Ça paraît bête, dit comme ça... mais dans ce genre de scénario, l’identité du père peut être questionnée. Lui-même peut refuser d’assumer l’existence de ce petit être à venir ; si c’était le cas, elle se retrouverait seule. Vraiment seule, pour le coup. Et je ne sais toujours pas pourquoi je me sens investie dans cette histoire.

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Si on m'avait dit que ce rendez-vous professionnel dériverait sur une discussion aussi personnelle, croyez-moi, je n'y aurais pas cru. Et pourtant, avec elle, les choses semblent étrangement naturelles. C'est bien la première fois que la barrière du strictement professionnel s'envole aussi facilement. En réalité, je ne m'en suis même pas rendue compte. Je me sens bien, et c'est tout ce qui compte - surtout en ce moment. Je crois que je n'ai plus vraiment envie de me prendre la tête. Je me confie à elle sans aucune gêne, n'épargnant même aucun détail, ou presque. Si certains pourraient me juger d'avoir le mauvais rôle dans cette histoire - j'ai quand même trompé mon petit ami en lui faisant un bébé dans le dos - la jeune femme ne semble pas vouloir faire partie de ces gens là. En tout cas, ce n'est pas l'impression que j'ai lorsqu'elle me regarde... au contraire. Je ne sais pas si c'est sa façon d'être, ses yeux clairs, ou tout autre chose, mais son regard est vraiment troublant. Perçant serait peut être le mot le plus juste. Mais il n'en reste pas moins agréable. Je tente de rebondir sur sa situation personnelle à elle. Après tout, ce n'est pas commun non plus ce qu'elle est en train de vivre. « Je ne sais pas, je ne dirais pas que je suis à plaindre, actuellement. » Tout est sans doute une question de point de vue. Mais si elle le vit bien, c'est le plus important. « Enfin, je vois ce que vous voulez dire, mais de mon côté, il n’y a pas grand-chose que je puisse y faire. Alors que du vôtre... » Je ne suis pas totalement d'accord avec elle. A mes yeux, cet arrangement familial n'est pas une obligation. Elle reste libre de s'y opposer si elle n'en a pas envie. Si ce n'est pas le cas, alors effectivement c'est une toute autre histoire. « Vous décidez de le garder, pour le mettre au monde en zone de guerre, au beau milieu du no man’s land ? » Je ne peux m'empêcher de rire à nouveau. Je crois que je n'aurais pas dit mieux. « C’est courageux. Peut-être légèrement stupide, mais courageux. » Je ne sais pas si c'est réellement courageux de ma part, mais une chose est sûre : je ne me voyais pas mettre un terme à cette grossesse. « Il faut croire que j'aime prendre des risques. » Que j'ajoute tout en levant un peu les bras au ciel, un sourire ancré au coin des lèvres. Je préfère en parler au second degré, même si les choses ne sont pas aussi simples depuis ce fameux test. « Le père est au courant ? » Je hoche un peu la tête avant de répondre. « Il l'est, oui. Depuis peu. » Et si ce bébé va bien finir par voir le jour, pour le moment, ce n'est pas encore très précis dans nos têtes. « Mais on est tous les deux encore un peu dans le flou. » J'imagine que nous avons encore le temps de voir venir. Ou pas... il parait que les mois défilent à une vitesse déconcertante. « Mais je ne vais pas vous plomber de mes histoires toute la soirée n'est-ce-pas ? » Je crois que j'ai suffisamment parlé de moi pour l'instant. Jetant un oeil aux alentours, et à ce lounge privatisé pour l'occasion, je ne peux m'empêcher de demander. « Est-ce que c'est toujours comme ça avec vous ? » Je ne sais pas si elle comprend exactement où je veux en venir, et préfère donc enchainer. « Les salons privatisés, les rendez-vous à l'abri des regards... ce genre de routine quoi. » Sa notoriété lui impose certainement des protocoles à respecter qu'une personne lambda trouverait peut être ridicule. « Si c'était censé m'intimider, je crois que ça n'a pas vraiment fonctionné. » Un petit sourire se dessine naturellement sur mes lèvres alors que je penche la tête sur le côté pour la regarder. « Mais je ne suis pas mécontente d'être là, surtout en votre présence. » Si mes mots peuvent porter à confusion, sur le coup, je n'en prends même pas forcément conscience. J'ai juste l'impression d'être 'moi-même' et de profiter de ce moment en sa compagnie, me sentant comme une sorte de privilégiée.

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La situation de la jeune femme est compliquée, c’est peu de le dire. Mais sans raison particulière, il semble que son histoire me touche, au moins assez pour m’y intéresser d’un peu plus près qu’à mon habitude. Je la questionne, et j’y vais même de mes petites remarques et mon avis personnel, qui n’ont pas l’air de l’offusquer outre mesure : tant mieux. « Il faut croire que j'aime prendre des risques. » Sa nonchalance pourrait être vue comme de la négligence, à plusieurs égards ; mais moi, elle m’amuse surtout. Mieux, elle me fascine un peu. Je suis impressionnée par le flegme apparent de cette jeune femme, dans une situation pourtant impossible. Sa candeur est rafraîchissante, également. J’ai l’impression de la voir réfléchir à voix haute, exprimant ses pensées comme elles viennent, comme si qu’elle se posait ces questions pour la première fois. Pourtant, je ne suis sûrement pas la première à lui demander ça, non ?
« Mais je ne vais pas vous plomber de mes histoires toute la soirée n'est-ce-pas ? » Fascinée par sa réflexion, j’en ai oublié d’avoir une quelconque réaction. Parler de sa vie ne me dérange pas, mais je vois surtout, dans son regard, qu’elle a plutôt envie de changer de sujet. Alors je me contente d’un simple sourire, alors qu’elle oriente la conversation vers une toute autre direction. « Est-ce que c'est toujours comme ça avec vous ? » Je fronce légèrement les sourcils, prise de court par l’incompréhension soudaine. Comment ça, 'comme ça’ ? « Les salons privatisés, les rendez-vous à l'abri des regards... ce genre de routine quoi. » Ah, oui… comme ça. Je ris légèrement, tout en réalisant que tout ça me paraissait tellement normal que je n’avais même pas imaginé qu’il puisse en être autrement, pour elle. « Disons que je préfère que ma vie privée reste… privée. Mais ça dépend avant tout de l’occasion, ou des personnes impliquées. » Avec le recul, rien ne nous aurait empêchées d’avoir ce rendez-vous en public. Mais j’aime assez l’idée d’avoir pu briser la glace en toute intimité, surtout vu les sujets abordés. « Si c'était censé m'intimider, je crois que ça n'a pas vraiment fonctionné. » Oh ? Je lève un sourcil, intriguée par cet air déterminé qui la caractérise décidément. Essaie-t-elle toujours de me conquérir ? Ou peut-être que c’est moi qui n’ai pas été assez claire sur le fait qu’elle avait déjà touché au but. « Mais je ne suis pas mécontente d'être là, surtout en votre présence. »Je fais une micro-pause, arrêtant même de balancer la jambe pendant une seconde. Est-on toujours sur une entrevue purement professionnelle ? Mh. Non, ça, il y a un petit moment que ce n’est plus le cas. Mais… il y a autre chose ; une autre question plus subtile qui pointe le bout de son nez, même si je n’ai pas franchement envie de me la poser. « Si vous êtes contente, je le suis aussi. » Liv, ou l’art de répondre à mots couverts, en attendant de savoir exactement de quoi il retourne. « Et non, ce n’est pas mon genre d’user de ce genre de stratagèmes pour intimider. Je n’ai pas besoin de ça. » Mon regard s’ancre à nouveau dans le sien, le transperçant avec malice, tandis qu’un léger sourire mutin apparaît au coin de mes lèvres. Ce petit jeu m’amuse un peu trop. « Mais si vous le souhaitez, notre prochain rendez-vous pourra se faire selon vos termes. Votre terrain, vos décisions, à vous de m’impressionner. » C’est un risque que je prends, mais quelque chose me dit que je peux lui faire confiance. « Et peut-être même que vous pourriez essayer de m’intimider. » Je penche légèrement la tête, la relançant sur son propre jeu ; ses propres termes. M’intimider n’est pas chose aisée, je peux sûrement compter sur les doigts d’une main le nombre de personnes qui ont su le faire durant cette dernière décennie. Pourtant, je serais curieuse de la voir essayer. Et surtout, je suis très curieuse de la découvrir dans son élément, si c’est bien ce qu’elle choisit pour cette prochaine entrevue.

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D'un œil extérieur, ce rendez-vous à l'abri des regards pourrait paraitre intimidant. Mais connaissant la situation de la jeune femme et sa notoriété montante, je suppose que cela fait partie de son quotidien. De mon côté, les choses sont un peu différentes. C'est un environnement de travail auquel je n'avais encore jamais été confronté. Mais finalement avec le recul, ce n'est pas si déstabilisant que j'aurais pu le penser. Peut être parce qu'avec elle, le feeling est plutôt évident. Naturel. « Disons que je préfère que ma vie privée reste… privée. Mais ça dépend avant tout de l’occasion, ou des personnes impliquées. » Même si nos vies ne sont absolument pas comparables, je crois que je peux réussir à comprendre. Être constamment sous le feu des projecteurs ne doit pas être tous les jours facile. Bien sur, il y a des côtés de cette vie que je pourrais facilement envier, comme tout le monde. Mais à la longue, je ne suis pas sûre que je puisse vraiment le supporter. Elle fait allusion à sa vie privée justement, le point surement le plus controversé. Son mariage est déjà sur tous les tabloïds... ce n'est un secret pour personne, ou presque, et pourtant, qui sait vraiment de quoi il en retourne ? Je sais, maintenant. Et je crois que c'est justement grâce à sa révélation que notre rendez-vous est devenu aussi agréable. Je suis vraiment contente d'être là, avec elle - au delà de l'aspect professionnel que peut représenter à mes yeux ce contrat, évidemment. Il n'est plus question de cela depuis déjà de longues minutes maintenant. « Si vous êtes contente, je le suis aussi. » Un sourire se dessine inconsciemment sur mes lèvres. « Et non, ce n’est pas mon genre d’user de ce genre de stratagèmes pour intimider. Je n’ai pas besoin de ça. » A cet instant, elle plante son regard dans le mien, et une sensation un peu étrange semble vouloir me percuter de plein fouet. Est-ce qu'elle est en train de vouloir m'intimider ? Peut être bien. Et le pire, c'est que ça fonctionne. Cette femme dégage vraiment quelque chose de particulier. « C'est vrai. » C'est tout ce que je trouve à dire, sur le moment. Comme un aveu inconscient de l'effet que son regard est en train d'avoir sur moi... c'est troublant. « Mais si vous le souhaitez, notre prochain rendez-vous pourra se faire selon vos termes. Votre terrain, vos décisions, à vous de m’impressionner. » Olivia semble déjà avoir confiance en moi, et elle le prouve. Si elle est prête à échanger les rôles, ce n'est surement pas pour rien. C'est flatteur. « Et peut-être même que vous pourriez essayer de m’intimider. » Je penche légèrement la tête sur le côté tout en ne la lâchant pas du regard. « Ah oui ? » Voilà qui devient intéressant. « Qui vous dit que je n'ai pas déjà essayé de commencer ? » Un léger rire s'échappe d'entre mes lèvres alors que je ne peux m'empêcher d'enchaîner, pour ma défense. « Non, c'est pas vrai. » Pas volontairement en tout cas. « Je ne voudrais pas que vous pensiez que je suis aussi catastrophique en matière d'intimidation que je peux l'être dans mes relations... » Je fais directement référence à la discussion que nous avons eu précédemment, notamment par rapport à mes relations foireuses. « ...ok, c'est peut être un peu le cas, mais chut. » Je ris un peu. « En tout cas je prends bonne note pour notre prochain rendez-vous. » Challenge accepté. Est-ce que je suis déjà en train d'y penser ? Peut être bien. « Je vous laisse ma carte. » Et je griffonne mon numéro personnel en petit derrière avant d'ajouter. « Je serai plus facilement joignable sur ce numéro. » Sous-entendu en dehors des horaires traditionnelles. Je lui ai déjà dit : je suis d'ores et déjà à son service, que ce soit pour la préparation de son mariage ou pour le reste. Si elle doit avoir besoin de toute mon attention, elle l'aura. « Mais je vous rassure, vous devriez avoir rapidement de mes nouvelles. » Je lui adresse un nouveau sourire avant de la saluer. « Bonne soirée Olivia. »

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