there's nothing holding me back (lane wade)

lane wade

ft. noah centineo

l'histoire de ma vie

VOL 2L1997
L’inattendu. La surprise. La peur. La doute. La décision d’avoir un quatrième et dernier enfant avait été prise après de longs mois de discussion guidés par la crainte de ne plus avoir la patience de s’occuper d’un nourrisson et la peur de ne pas encaisser la fatigue des nuits hachées par les réveils. Autant dire que quand l’échographie a montré deux fœtus au lieu d’un seul, le scénario a pris une tournure inattendue. Pris au dépourvu, ils n’ont eu d’autres choix que d’accueillir à bras ouverts la dernière surprise que la vie leur avait réservé pour compléter leur famille. Ainsi, avant d’embarquer pour une mission prévue de courte durée, le patriarche de la famille Wade avait installé deux berceaux fabriqués de ses mains dans la petite chambre initialement destinée à leur dernier enfant. Il ne lui restait qu’à acheter des lettres en bois pour former les prénoms des jumeaux et les fixer au-dessus des lits. « Je le ferai en rentrant » répétait-il à sa femme sans savoir qu’il ne pourrait jamais honorer son engagement au grand dam des siens. C’est ainsi que malgré son chagrin,  la veuve Wade pénétra la petite boutique du centre-ville et choisit les lettres seule devant le regard désolé de l’homme qui tenait l’atelier. Elle respecta le choix qu’ils avaient fait ensemble d’appeler leur petite fille Louise, prenant une à une les pièces dans ses mains tremblantes, les yeux embrumés par le souvenir du moment où ils s’étaient mis d’accord. Plus de vingt-ans après, elle ne saurait toujours pas dire si c’est cette émotion qui l’a poussé à abandonner le prénom masculin pour lequel elle avait eu gain de cause au bénéfice de celui que son mari préférait. Toujours est-il qu’en plein milieu du mois de décembre quand son petit garçon poussa son premier cri en se blottissant contre sa poitrine, elle sut qu’elle avait fait le bon choix. « Ma fille s’appellera Louise et pour son frère, ce sera Lane » dit-elle en déposant un baiser sur le front du nouveau-né.

VOL 10ADG7
« Celeste, pourquoi le ciel est bleu ? » demanda-t-il avec l’énergie qui le caractérisait. Lane était toujours rempli de questions. Il voulait tout savoir du monde qui l’entourait et cette curiosité insatiable était souvent difficile à gérer pour ses aînés. La cadette était régulièrement de service pour suppléer sa mère dans la garde des jumeaux et si elle répondait toujours présente, il arrivait que le fait de devoir appréhender deux tornades en même temps soit épuisant. Sa grande sœur ayant botté en touche, Lane se dirigea vers Noah pour tenter d’obtenir une réponse. « Sérieux Lane, t’as pas autre chose à faire ? » eut-il en retour. L’aîné Wade avait bien d’autres préoccupations et jouer les grands frères modèles n’en faisait pas partie ce jour-là. Chez Noah, Lane cherchait désespérément à retrouver la trace de leur père, un géniteur qu’il n’avait malheureusement pas connu mais dont on disait que Noah avait retenu tous les traits. Pourtant proches en âge, les deux frères avaient des difficultés à communiquer, Lane jalousait parfois le fait que le premier venu ait quelques souvenirs de leur paternel tandis que Noah enviait l’attention débordante dont bénéficiait le plus jeune. Un tantinet découragé, mais de nature tenace, il s’en alla chercher une ébauche de réponse auprès de celle à qui il se raccrochait toujours, Robin. La tête pensante de la fratrie et surtout son roc au milieu de ses autres frères et sœurs savait comment s’y prendre avec Lane. Très rapidement, elle avait compris son fonctionnement et faisait preuve d’une patience à toute épreuve avec celui qu’on tarda à diagnostiquer haut potentiel intellectuel. A la tête d’une colonie de cinq enfants, maman Wade avait parfois besoin de souffler, surtout après l’arrivée des jumeaux et la perte de son époux. Dans cette épreuve, les trois plus grands avaient su être à la hauteur et voler au secours de leur mère quand ils en ressentaient le besoin. Lou et Lane étaient tout bonnement inséparables. Ils avaient partagé la même poche pendant neuf mois et cela se voyait dans leur façon de fonctionner ensemble. Ce que l’un commençait, l’autre le terminait. A l’image du Yin et du Yang, ils se complétaient dans de nombreuses situations. Quant Lou pleurait, Lane faisait le pitre pour sécher ses larmes. C’est d’ailleurs cette sensibilité accrue chez la jeune femme qui était responsable du côté bout-en-train, parfois à l’excès, de sa moitié. Lane n’était pas un grand sentimental. Du moins, faire ressortir ses émotions était une épreuve. Lui, il préférait gérer les choses avec humour, ce qui avait parfois le don d’exaspérer les siens. Quoiqu’il en soit, Lane ne pouvait pas nier le fait d’avoir eu une enfance tant bien que mal épanouie, malgré le trou béant que laissait l’absence d’une figure paternelle dans son quotidien. Le cap de vingtaine passé, il aimait définir sa fratrie comme les cinq doigts d’une main : parfois éloignés, mais toujours liés d’une façon ou d’une autre.

VOL 2002XL
A l’instar de bien d’autres, l’adolescence n’a pas été la période la plus réjouissante de la vie de Lane. Ni bon, ni mauvais élève, parfois dans l’ombre de sa jumelle, il se contentait de faire le strict nécessaire pour passer les années. L’ennui qu’il témoignait face à un enseignement rigoureux et son irrégularité dans la méthode était incompatible avec l’école où il était scolarisé et faisait de lui un figurant dans un film dont les rebondissements ne manquaient pas. Complexé par une acnée acharnée, il faisait en sorte de ne pas attirer les regards. Une transparence qui lui avait valu l’ingénieux surnom de « Lane the Lame ». Un sobriquet peu flatteur qu’il a traîné pendant les deux premières années du secondaire et auquel il a répondu sur un coup de tête en attrapant un ballon de football américian qui traînait et en le lançant en direction de l’un de ses bourreaux. Une performance inattendue qui a attiré l’attention de l’entraineur de l’équipe de l’établissement qui l’a rapidement pris sous son aile. Aussi cliché que cela puisse sembler, c’est le sport qui lui a permis de se dépasser et d’apaiser les nombreux conflits internes qui se déroulaient en lui. C’est à ce moment-là qu’il a découvert que son père avait lui aussi été quarterback et qu’il a décidé de marcher dans ses pas, sa médaille militaire autour du cou pendant chaque entraînement. Les mots encourageants de son coach ont résonné dans son esprit et ses performances de qualité lui ont ouvert les portes de l’université. Il s’est donc dirigé vers une fac de droit avant de finalement se résigner au fait qu’il n’était pas fait pour les études traditionnelles et lâcher prise pour explorer différents petits métiers.

VOL A19M20
Au cours de l’une de ses expériences professionnelles, Lane a fait la connaissance d’une jeune femme répondant au doux prénom d’Abby. Maladroit dans chacune de leurs premières interactions, il ne pensait mas avoir la moindre chance et pourtant, elle a accepté de le voir dans une situation qui le mettait à l’aise. Par chance, le courant est vite passé entre eux et ce qui était une rencontre anecdotique s’est avérée être sa première vraie relation amoureuse. C’est avec elle qu’il a échangé son premier baiser et s’est investi émotionnellement pour la première fois. Une histoire relativement brève aux yeux du monde mais qui a marqué son cœur et ait resté sa référence jusqu’à ce qu’un vulgaire baptême de plongée mette une femme surprenante sur son chemin et le pousse à dépasser les premières impressions pour attirer son attention et faire partie d’un nouveau voyage. Deux routes qui étaient destinées à s’entrelacer à l’image de leurs bras qui finirent par danser en rythme malgré d’évidents obstacles. Maxyne, il avait essayé de la tenir à distance, mais leur attirance était plus forte que tous les boucliers levés. Du moins, c’est ce qu’il pensait avant qu’il doive se plier à sa volonté de mettre un terme à leur idylle à peine naissante sous couvert d’une immaturité flagrante de sa part, un motif qui fit office d’électrochoc pour Lane. Fini de papillonner d’emploi précaire en emploi précaire, la rupture consommée, il décida de suivre la recommandation d’un ancien homme de son père et de s’engager dans l’armée de l’air contre l’avis de la majorité de ses proches, une décision qui le fit mûrir tant physiquement que psychologiquement.