Let's play again ... + Newton

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

Debout devant cet autel, plusieurs questions te traversent l'esprit. La boite à tes côtés, tu trépignes d'impatience. Lorsque tu l'as découvert sur ton paillasson, ton cœur a loupé un battement. Il ne t'a fallu que quelques secondes pour réaliser ce qu'il venait de se passer. Il était de retour et te demander de le retrouver, non, te défier de le retrouver. Il n'avait laissé aucune adresse, aucune instruction. Pourtant, tu l'as su immédiatement. Tu as attrapé la boite, enfilé ton manteau et t'es rendue à l'église. Pour toi cela ne faisait aucun doute, il t'attendrait ici, là où tout avait changé, où tout avait dérapé. Là où tu l'avais perdu. Sans t'en rendre compte, tu t'étais précipitée dans cette église, tête la première. Tu t’assois au premier rang, vieille habitude quand tu nous tiens. Tu ne sais pas réellement à quoi t'attendre. Pendant plusieurs années, tu as tenté de reprendre contact avec lui : sms, e-mails, en vain. Comment l'en blâmer ? Tout ce temps, tu t'en es voulue. Tu as essayé de te convaincre qu'il avait changé de numéro ou qu'il ne regardait plus ses messages. Ridicule. Quelque part, l'idée de le revoir te rend à la fois nerveuse et excitée. Après tout, c'est de ton Newt dont il s'agit. Vous avez tout partagé ensemble, les bons moments comme les mauvais. C'est c'était ton partenaire de jeu, celui avec qui tu passais tes journées. Le jour où il a débarqué en classe, tu t'en souviens encore. Il s'est dirigé vers le fond de la salle, par automatisme. Il n'était pas d'ici, tu le savais. Comme d'habitude, tu as fait ta curieuse et tu es allé le voir. C'est comme ça que tout a commencé, un pari, un défi idiot et plus d'une décennie d'amitié. Tu soupires. Arrête de te voiler la face Skye, tu sais très bien que ce n'était pas que ça.
Tu fermes les yeux et tu te cales contre le dossier. L'église est vide, personne n'est venu prier ou se repentir. Peut-être que c'est ça que tu aurais du faire. Mais tu n'as jamais été quelqu'un de croyant. Et puis tu l'entends. Ses pas, sa démarche, son rythme. C'est comme si tout ton corps réagissait à sa simple présence. Après toutes ces années. Ça t'effraie un peu mais tu ne le montres pas. Il prend place à tes côtés. Tu finis par ouvrir les yeux mais tu es incapable de tourner la tête vers lui. Nerveuse, tu te surprends à jouer avec ton alliance, avant de te souvenir qu'elle n'est plus là. Cap de l'aimer …  ?

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

Ton regard se perd sur cette façade. Pourquoi t'es là ? T'en sais rien. T'es pas de ces mecs mélancoliques, qui ressasser encore et toujours leur passé. Bien sûr que t'y penses, mais t'as vécu. T'as même très bien vécu durant ces cinq ans. L'envie de revenir n'a pas pointé le bout de son nez, t'étais bien là-bas, loin de tout ça loin de tout ce que tu peux éventuellement ressentir. La douleur qui t'a quitté le jour ou tu as pris cet avion. C'était plus simple ainsi, parce que dans le fond, même si tu l'as camouflé, elle restait présente. Cette sensation amer, ce vide en toi. Alors ouais, t'as continué ta vie, t'as bien vécu, rigolé et voyagé. T'es resté le même petit con insouciant, à quoi bon grandir ? C'était ce que tu t'étais toujours dit, toute façon la vie te ramène toujours plus bas. T'as beau rien lui demandé ou rien attendre, elle te frappe de plein fouet. Bien souvent tu captes rien, t'encaisses en silence. Elle se consume entre tes doigts, la déposant dans le coin de tes lèvres. Tu hésites un instant. Tournant un peu sur toi même. L'idée de retourner dans ces lieux, la fin de quelque chose. De ce « vous », de ce que vous avez toujours été. T'as tourné le dos à tout ça, quand elle t'a dit non. T'as pas eu d'autre choix que la regarder épouser ce truc, ce mec qui a su lui arracher ce oui. Ce mec qui a su mieux si prendre, qui a su employer les bons. Ce que tu n'as jamais su faire, parce que t'es qu'un idiot, un clown incapable de faire autre chose que rire. Parler de toi, de ce que tu ressens, c'est pas dans tes habitudes. Pourtant ce jour-là, t'as osé et t'as mangé, tu t'y attendais pas, pas à ça. Pas à cette douleur qui t'a consumé par la suite. Tu t'attendais pas à être anéanti. Tu t'attendais pas à ce regard et encore moins ces mots. Ce jour-là, un truc s'est brisé en toi, mais aussi dans ce « vous » parce que tu pouvais tout simplement plus rester là. Tu ne pouvais pas la regarder s'épanouir aux bras de ce mec, alors que tu savais qu'elle aurait été dix milles fois plus heureuse avec toi. Ouais t'as fuis, tu as pris cet avion et tu as tourné le dos sur tout ça. Et si c'était à refaire, tu le referais parce que t'es resté fidèle à tes principes, t'es resté toi. L'envie de bouger, de voir le monde, tu l'avais bien avant son idée de vie, t'avais juste pas envie de le faire seul. T'avais envie de l'avoir à tes côtés. Bizarrement tu pensais que ce sentiment était partagé. L'espace d'un instant, t'as pensé qu'elle serait touchée et heureuse de ce cap. Comme quoi t'as bien merdé. T'as rien compris au jeu, parce qu'une fois de plus, au lieu de lui dire ce que tu ressentais, tu l'as défié. T'as juste été incapable de prononcer ces mots. De lui dire ce que tu attendais vraiment d'elle. Alors ouais, tu l'as provoqué, tu lui as tendu cette boîte. Tu lui as demandé de tout plaquer pour partir avec toi, de plonger la tête la première et de vivre cette expérience à fond. Tu t'es heurté à un mur et la chute fit mal. Clairement tu t'y attendais pas, comme quoi, tu étais qu'un pauvre idiot. Incapable de comprendre le vrai enjeu. L'amour ça n'a jamais été ta tasse de thé et ce jour-là, tu l'as une fois de plus compris. T'as encaissé et t'es parti, tête haute, sac sur le dos. Autre chose t'attendait, il t'attendais. Quelques jours plus tard, t'as découvert d'autres horizons, d'autres sentiments, d'autres plaisirs. Mettant de côté ta perte et ta rage. T'as vécu. Aujourd'hui encore tu vis, mais au fond d'toi, tu as la trouille. Est-ce qu'elle sera là ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi là ? Toutes ses questions qui trottent dans ta tête. Tu ne sais pas laquelle paraît la plus importante. T'as envie de toutes les envoyer balader et de t'enfuir à nouveau. Tu es revenu pour elle, pour ta mère, pas pour tout ça. Est-ce que tu devrais lui dire ? Tu n'en sais rien. Elle finit sa course sous ta semelle et tu la balances bien loin. Trop loin pour que tu contemples son cadavre. T'engouffrant dans ce temple de pureté et de grâce, du moins c'est ce que dise les anciens. Toi ça te rappelle juste des souvenirs que tu as enfoui au fond d'toi. Passant une main dans tes cheveux, tu avances doucement, l'autre main dans ta poche. Une silhouette se dessine au loin, sa silhouette, tu ne pourrais l'oublier. T'as essayé et tu t'es vautré. Pinçant ton nez, tu finis par te poser à côté d'elle. Vous restes un moment comme ça, dans ce calme, ce silence qui s'installe entre vous. T'aimerais dire un truc, mais quoi ? Les mots ne te viennent pas. Pourtant t'en as envie. La boîte finit par se poser sur tes genoux. Tu relèves le regard vers elle. Oui, t'as aimé cap, mais t'as cinq ans de retard… c'est ça que t'as envie de lui cracher à la gueule, mais pourtant tu le feras pas. Parce que cette colère est digérée, qu'elle s'est émancipée de ton être. Tu passes tes mains dessus, la fixant un instant. « Pourquoi. » Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? Trop de question et tu sais qu'aucune réponse ne te plaira. Parce que dans le fond, qu'importe ce qu'elle te dira, tu sais que c'est toi. Tu as merdé. T'as pas été capable d'être à sa hauteur, comme ça a toujours été le cas dans le passé. Tu l'as laissé t'échapper et à présent, tu lui reproches ? Minable. Sauf que c'est plus facile ainsi. Que tu contrôles pas ce que tu ressens. Ton regard se pose sur sa main. « Tout ça, pour … » t'as envie de dire rien, mais ce n'est pas ta vie. Tu n'as pas à la juger, elle a fait son choix. Elle doit l'assumer, comme tu as vécu avec les tiens. T'assumes d'avoir été en dessous de ces attentes. Tu plantes son regard dans le sien. « Cap ou pas cap de danser sur l’autel ? » Parce que dans le fond tu ne connais que ça …

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

Cinq ans. Cela fait cinq ans que tu attends ce moment. Tu ne saurais dire de ce que tu en attends exactement. Tu sais que ce sera plus difficile qu’il n’y parait. Tu t’es souvent imaginée vos retrouvailles, ce que vous auriez pu vous dire. Des dizaines de scénarios sont passés dans ta tête, tous plus différents les uns que les autres. La boîte à tes côtés, tu patientes, dans tes pensées. Puis finalement, tu le sens. Il prend place à ta gauche mais aucun de vous n’ose ouvrir la bouche. Ce silence gênant s’installe, quelque chose que tu ne connais pas en sa présence. Tu n’y es pas habituée et ça te met mal à l’aise. La faute à qui Skye ? La boite se retrouve bien rapidement sur ses genoux tandis que toi, tu n’as toujours pas levé les yeux vers lui. Tu réalises que tu es effrayée, effrayée que la réalité te frappe de plein de fouet, qu’elle t’achève. Il est là, il est de retour. Tu l’as toujours voulu. Il se tourne vers toi et te pose cette simple question. Tu ne peux t’empêcher de soupirer. Pourquoi quoi ? Pourquoi ne pas l’avoir suivi comme tu aurais dû le faire ? Pourquoi ne pas lui avoir dit ? Ou alors pourquoi maintenant ? Il t’a défié une fois de plus. Cap de le rejoindre ? Cap de l’aimer ? S’il savait. Tu finis par te tourner vers lui. Ca ne te sert à rien de fuir, tu ne fais que retarder l’inévitable. Avant même de pouvoir dire quoi que ce soit, son regard se pose sur ta main, dénuée d’alliance. Tu ne peux t’empêcher de rougir. Tu serres le poing, incapable de te justifier. Qu’y-aurait-il de plus à ajouter ? Qu’après son départ, qu’après avoir réalisé qu’il était sérieux tu as finalement fait face à tes sentiments mais qu’il était trop tard ? Tu as vécu de bons moments avec Pierre, tu l’as probablement aimé, même sûrement aimé, après tout il a toujours tout fait pour que tu sois heureuse, tu n’as jamais manqué de rien. Il était gentil, attentionné à ton égard.  Vous avez construit une vie ensemble, tu as ouvert ton cabinet, tu as vécu. Mais tu n’as jamais été amoureuse de lui, là est toute la différence.  Tu le sais maintenant. Tu ne regrettes pas ces cinq dernières années, ce que tu regrettes c’est le choix qui t’y a conduit. Newt se tourne vers toi et te défie, encore une fois. Tu n’es pas étonnée et quelque part, c’est plus simple ainsi. Tu sais dans quoi tu t’embarques et que les risques que tu prendras seront calculés. Tu ne te mettras pas en danger, tu aurais trop peur qu’il change d’avis et s’en aille. Comme la dernière fois. Tu n’es pas idiote, tu l’as poussé à t’abandonner. Mais là tu es dans ton élément. Vous avez toujours fonctionné comme ça et tu pourrais trouver rassurant qu’il n’ait pas changé, parce qu’au fond toi non plus « Cap. » Tu te lèves, déterminée. Tu n’as jamais été le genre à refuser un défi, à faire demi-tour. Ce n’est pas dans ta nature. Parfois tu te demandes si tu as toujours été comme ça ou si tu l’es devenu grâce à lui. Peut-être que votre jeu a permis de forger ton caractère. Peut-être a-t-il aidé à faire ce que tu es aujourd’hui, qui tu es aujourd’hui. Ou alors le jeu n’a rien à voir. C’est lui tout simplement. Tu t’avances vers l’autel, montes ses deux marches et tu t’arrêtes. Une idée te traverse l'esprit et tu ne peux t'empêcher de sourire. Pourquoi serais-tu la seule à jouer ? Sans te retourner, tu lui lances « Cap de danser avec moi ? » parce que tu sais qu’il ne pourra pas résister, parce que vous êtes pareils. Ce jeu est votre appel, votre manière de communiquer. Ca l'a toujours été et ça le sera toujours.

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

Honnêtement, tu ne sais pas ce que tu fous là, t'as envie de partir. De fuir, ouais c'est ça. T'as envie de fuir à nouveau, sauf que là tu peux pas. Tu sais que tu as commencé tout ça, t'aurais très bien pu rien dire, rien faire. Elle n'aurait rien su. Sauf que non, l'idiot que tu es, s'est empressé de déposer cette foutue boîte sur le pas de sa porte. T'attendais quoi ? Qu'elle te retrouve, ce qui est chose faite et à présent tu veux fuir. Parce que la douleur est revenue et que t'as l'impression de mourir de l'intérieur. Elle te consume cette putain de douleur. Tu pensais en avoir fini avec ça. Tu pensais t'en être débarrassé, faut que croire que tu avais tout faux. Une fois de plus. Bon sang que ça te bouffes,. T'aimerais bien être ailleurs, sur cette terrasse à Paris ou bien dans ce pub à Londres. Tout sauf là, sa présence, son odeur … T'en as rêvé, tu l'as imaginé, mais t'as jamais voulu la ressentir à nouveau. C'était plus simple ainsi, tu pouvais continuer ta route, sans besoin de te retourner en arrière. En cinq ans, pas un seul moment tu as songé à revenir en arrière. La raison ? Tu la connaissais, ça ne servait à rien. Elle avait dit oui, ce jour-là, elle t'avait arraché le cœur. Tu avais laissé ce dernier en partant. Tout récupéré d'un coup, c'est pire que du sadisme ce que tu t'infliges. Décidément tu étais bien mieux ailleurs, mais trop tard pour repartir. Ton égo de gamin doit se mettre de côté, ta mère a besoin de toi, ainsi que ton père. Elle t'a donné la vie, tu peux bien lui donner du temps. Puis au fond de toi, tu t'en voudrais si tu n'étais pas là. T'es pas aussi con que ça. Alors ouais, tu es revenu, mais pas pour les raisons que ton entourage pensent. S'ils pensent quelque chose, tu t'es toujours fichu des commérages ou de l'avis des gens. Vivre ta vie à ta manière, c'est ta façon de voir les choses. Toute façon, les gens parleront toujours, en bien, en mal, alors à quoi bon essayer de les contenter ? A rien. C'est bien pour ça, que tu vis ta vie comme bon te semble, sans te soucier de leurs avis. Il fut un temps, où son avis avait un impact dans tes décisions. Ce qu'elle pouvait te dire comptait, mais à présent t'en sais trop rien. Détournant ton regard de son doigt, vide de métal, mais dont la trace reste présente. T'as envie de lui exprimer ta colère, celle que tu as ressenti cinq ans plus tôt. Celle que tu as fini par digérer. Celle qui t'a donné envie de partir sans te retourner. Ouais, celle-ci t'as envie de l'exprimer, mais à quoi bon ? C'est sa vie, pas la tienne et tu es qui pour la juger ? Tu n'as rien fait de particulier durant ces dernières années. Tu as vécu, partagé, rigolé, tu t'es éclaté sur des plages en charmante compagnie. T'as fini souvent ivre mort dans des lits qui t'étaient totalement inconnus. Ouais, tu t'es déchaîné sur des pistes de danse bien trop étroite à ton goût. T'en as fait des choses durant ces années. Changeant de veste comme de métier, tu t'es débrouillé, comme tu sais le faire. Alors qui es-tu pour te permettre de la juger ? Personne. Il fut un temps ou tu étais quelqu'un, quelqu'un d'un brin important à ses yeux, sauf que tu doutes que ça soit le cas encore aujourd'hui. Tu te demandes même si ses mots auraient un impact sur tes pensées. Si son avis compterait autant à présent … t'en sais trop rien. Tu ne préfères pas y songer, ce n'est pas ce qui t'amènes là. Tu ne sais même pas ce qui t'amènes ici. Elle ? Vous ? Ce jeu. Faut croire que oui. Tu n'as pas su résister à l'appel de cette boite. A ce jeu qui vous prends depuis que vous haut comme trois pommes. Parce que dans le fond c'est ce qui t'as toujours plu. Ce jeu. Ces décisions. Ces conséquences. Alors ouais, c'est un peu ta forme d'expression, surtout en sa présence, voir jusqu'où elle est capable … Baissant le regard un instant en repensant à ce jour. Au final, tu ne sais pas si c'était une bonne idée. T'es vraiment un sadique avec ton âme. Souffrir un peu plus, mais revoir son son visage vaut bien cette peine. Cette souffrance que tu ressens en étant à ses côtés, ça vaut l'coup. C'est ce que tu essaies de te dire. « Cap. » Esquissant un sourire. Elle continue le jeu. A croire que ça lui a peut-être manqué tout autant qu'à toi. T'en sais rien. Tu la vois se diriger vers cet autel. C'est à cet endroit même qu'elle lui a dit oui… putain ce que tu es con. Tu souffles un bon coup et te diriges vers elle. Plantant ton regard dans le sien, attrapant ses mains. T'as l'air d'un pauvre pantin. Tu la serres contre toi. Ne la quittant pas du regard. « Cap » finis-tu par lâcher du bout des lèvres. T'as l'impression de revivre en disant ces trois lettres, ce mot te fait à la fois du bien, mais t’étripes de l'intérieur. Dans quoi tu t'embarques encore ? Parce que ça t'as pas suffit de souffrir une fois pour elle ? Apparemment non. Vos corps bougent en mouvement. Tu ne sais pas ce que tu dois faire, mais tu mènes la danse. Ça n'a rien n'avoir avec les danses que tu faisais dans ces clubs exotiques. Là y a quelque chose… quelque chose de bien plus fort… Tu t'approches du danger, bien trop près à ton goût. Finissant par lâcher ses mains. « J'peux pas ... » finis-tu par dire à quelques centimètres de son visage. Tu peux pas quoi ? Cette mascarade ? Ce lien ? Tu n'en sais rien. Tu te détaches d'elle, la laissant en plan. Sortant de ces lieux, tu viens te poser contre ce mur de pierre. Sortant une clope de ta poche. Non, tu ne peux pas, alors que tu es à l'origine de ça. Qu'est-ce qui te prends ? Cette fille t'anime bien trop à ton goût. C'est ça qui t'effraies, parce que tu as l'impression de revivre ce jour. De ressentir tout ce qui t'as fait mal. Tu pensais que c'était digéré, faut croire que tu as eu tort… Idiot.

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

« Cap ou pas cap de le planter et de t'enfuir avec moi ? » Ces mots que tu as toujours eu envie d’entendre. Il choisit ce jour-là pour te les dire. Et tu n'en reviens pas. Te voilà devant le miroir, vêtue de blanc dans ta robe de mariée et lui, qui se tient derrière toi, te demandant de le suivre. Tu fermes les yeux et prends une grande inspiration « Le problème, c’est que même si tu m’disais « je t’adore » j’te croirais pas ! Je sais plus quand tu joues et quand tu joues pas. J’suis perdue... Dis-moi qu’tu m’aimes... Dis-moi juste que tu m’aimes. Parce que moi j’oserai jamais te l’dire la première, j’aurais trop peur que tu crois qu’c’est un jeu... » C’est ce que tu aurais souhaité lui dire, ce que tu penses au plus profond de toi. Lui faire comprendre que tu veux le suivre. Et pourtant, c’est tout autre chose qui sort « Vas te faire foutre » Il tourne les talons et  quitte la pièce. Tu crois avoir vu quelque chose dans son regard mais tu ne t'y attardes pas. Tu le plantes et tu le laisses partir.

***

« J'peux pas ... » Il te lâche et te plante sur cet autel. A peine t'a-t-il lâché la main que tu te sens vide, seule. Était-ce ça qu'il avait ressenti cinq ans plus tôt ? Le regard droit, tu le vois disparaître. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, songes-tu. Mais tu veux y croire, tu dois y croire. Tu réalises qu'une fois dans ses bras, tu t'es retrouvée, tu t'es de nouveau sentie entière. Skyton, comme vois amis s'amusaient à vous appeler. Tu avais toujours trouvé ça idiot, sauf aujourd'hui. Tu attrapes la boîte et tu cours à l'extérieur, tu cours le rejoindre. Tes talons résonnent sur le sol et tu sais qu'il t'entend arriver. Tu n'espères qu'une chose, qu'il n'en profite pas pour fuir. Essoufflée, tu arrives sur le parvis. Calé contre le mur, une cigarette dans la bouche, il te regarde. « Pourquoi ? Pourquoi me l'avoir donné ? » Tu t'approches de lui, toujours avec cette boîte dans les mains « Pourquoi m'avoir défié ? Tu le sais, tu me connais. Je ne refuse jamais. » Tu continues d'avancer jusqu'à ce que cette boîte soit la seule chose qui se tienne entre vous, qui vous sépare. « Pourquoi Newt ? » Tu choisis précisément de l'appeler ainsi. Après tout c'était ton Newt, et tu ne souhaites qu'une chose, qu'il le redevienne. Tu ne lâches rien et tu plantes ton regard dans le sien. Il pourrait ne pas te répondre, tu ne l'as pas défié de te dire la vérité. Une porte de sortie, voilà ce que tu viens de lui donner. Mais tu veux comprendre. Il réapparait, cinq ans plus tard. Il te demande de le retrouver avant de finalement faire demi-tour, de changer d'avis. Dire que ça fait mal est un euphémisme et quelque part, tu sais que tu ne peux vraiment te plaindre. S'il était sérieux cinq ans plus tôt, comme le tu le soupçonnes, ta douleur n'est rien en comparaison à ce que tu lui as infligé. Tu fermes les yeux quelques instants et tu le supplies presque « Réponds-moi s'il te plait » Tes mains commencent à trembler et cette chose entre vous deux est tout ce qui te permet de ne pas t'effondrer. Cette proximité pourrait t'achever, elle te fait mal mais tu sens que tu es incapable de t'éloigner. Pourquoi ?

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Newton & Skye

 Ce que tu peux être con mon pauvre. Une fois ne t'a pas suffit, il faut que t'infliges cela à nouveau ? Sentir son corps vibrer au contact du tien. Son regard, sa chaleur qui t’enivre. Abruti. Tu t'injures de l'intérieur. Bien sûr que tu ressens cette sensation d'être bien, de revivre, mais la douleur. Tu peux pas la dissimuler. Elle est présente, elle te bouffe. Elle te consume. Toi qui pensais avoir réellement tourner la page, au final quedal. T'as juste enfoui tout ça, tu l'as laissé sur place. Tu récupères tout d'un coup et bon sang que tu douilles. C'était plus facile ailleurs, l'oublie, le manque, tout était plus facile ailleurs qu'ici. Sauf que t'es là. Comme un con, tu l'as relancé. Au fond de toi, tu attendais quoi ? Qu'elle ne vienne pas ? Peut-être bien. T'en sais foutrement rien. Tu ne réfléchis jamais, voilà ton problème. Si tu pouvais mettre un peu de jugeote dans ta cervelle, peut-être que tu éviterais autant de souffrance. Mais non, c'est pas toi. Toi tu agis par impulsion, par envie. Y a cinq ans, tu as agis et tu as dérouillé. Tu as mangé, dégusté, le goût te reste en travers de la gorge. Parce qu'au final, aimer c'est moche. Tout le monde dit que c'est beau, c'est plaisant. Sauf que les gens oublient la souffrance qu'on ressent une fois qu'on ne vit plus cette amour. Une fois que cet amour vous envoie six pieds sous terre. La dérouillée de ta vie. Ton enfer personnel se troue en face de toi et comme un con tu as plongé à nouveau … Pauvre couillon. Incapable de résister à l'envie de la voir. De ressentir son parfum, un mélangé sucrée qui t'a séduit. Pourquoi t'as pas agis avant ? Cette question tu te l'ais déjà posé, préférant octroyer la réponse. Parce que c'est pas toi. Parce que tu fais pas ça. T'es pas un mec bien, t'es pas un mec pour elle. Voilà ce que tu te disais, parce que c'était plus simple. Plus évident de te dire ça, que d'être ce genre de gars. Parce que tu ne savais pas faire autrement. T'as jamais été doué pour parler de ce que tu ressentais. Et surtout être l'homme d'une seule personne. T'as toujours été attiré par la nouveauté. L'appétit grandissant au fil du temps, pourtant elle reste la seule. La seule qui a su capturer ton cœur. La seule a t'avoir fait autant mal. La seule a qui tu aurais tout donné. La seule et l'unique. Ouais l'amour ça déchire, ce n'est pas que beau et idyllique. L'amour ça fait souffrir et bien des chansons le prouvent. L'amour, c'est pervers. Il vous manipule pour obtenir ce qu'il désire. Là en l’occurrence, tu t'es fait avoir comme un bleu. Lâchant sa main. Tu ne peux pas. Tu pensais être plus fort que ça, erreur. Une fausse route qui te coûtera cher, ou pas. Fouillant dans tes poches, à la recherche de ta source de réconfort. Attrapant ce petit bout, ce petit truc qui te procure tellement de plaisir. Le son de ton briquet t'apaise un brin. Te faisant oublier qu'il y a quelque secondes elle était à tes côtés. Tu sais qu'elle va revenir. Le bruit de ces pas, tu ne pourrais pas les louper, même si tu le voulais. Il te faut de quoi tenir. De quoi contrer ses attaques verbales. Tu pensais réellement être prêt… La fumée s'extirpe de tes lèvres. Le regard vague, tu cherches ce que tu vas pouvoir lui dire. Pas grand-chose te vient, pourquoi tu n'auras pas le choix. Son regard se pose à nouveau sur toi. Les explications, voilà ce qu'elle va attendre de toi. Seras-tu capable de les lui donner ? Absolument pas. Dire ce que tu ressens ? Ce n'est pas dans tes cordes. Tu la vois se rapprocher, bloquant la boîte entre vous. Tu pourrais la rassurer ou même lui expliquer. Lui dire ce que tu attends.. mais tu peux pas. Les mots se bloquent, buttent aux portes de tes lèvres. T'es incapable de lui donner une bonne raison. Alors qu'au fond, tu la connais la raison. Tu la ressens dans chaque partie de ton corps : tu lui en veux encore. Tu pensais avoir digéré, mais non. T'as envie qu'elle souffre à son tour. Qu'elle ressente ce que tu as ressenti ce jour-là. T'as envie de lui faire mal … et ça, ça c'est pas toi. Tu entends la supplication dans sa voix, détournant le regard. Tu pensais réellement en avoir fini avec tout ça. A croire que non. Tu as juste mis de côté, le temps de profiter. De t'octroyer une bonne vie. En revenant ici, tu récupères tout. T'as l'impression de revivre ce jour fatidique. Tout ce que tu n'as pas pu ressentir et dire ce jour-là, revient de plein fouet. Et ça fait bien trop mal… Soupirant, tu finis par poser ton regard sur elle.  « Pour rien... » finis-tu par lâcher. Ce n'est pas ce qu'elle attend. Ce n'est pas ce que tu devrais dire, mais t'es pas capable de mieux. Te détachant d'elle, de cette boîte. « Y a rien à expliquer Skye, c'est fini … j'voulais juste .. » passant une main dans tes cheveux. Ce que tu dis, tu le penses pas. Pas un seul mot. Est-ce que c'est fini tout ça ? Ce vous ? T'as pas envie d'y croire. T'as envie de lui dire ce que tu ressens, mais y a cette putain de barrière. Cet obstacle. « J'aurais pas dû. » Lui tournant le dos, tu prends une nouvelle taffe. Tu sais qu'elle va souffrir. T'en vouloir de ton geste. Tant mieux. D'un côte tu te sens satisfait, mais d'un autre, tu te haïs. C'est pas ce que tu voulais. T'es qu'un pauvre con, le roi des cons.

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

Newton c’est ta deuxième moitié. Celle qui t’a tant manqué lorsqu’il est parti. Tu as avancé, tu t’es construite et tu ne regrettes rien. Sur le plan professionnel, c’est parfait. Ton cabinet fonctionne, Roxy et toi vous entendez à merveille. Mais sur le plan personnel c’est autre chose. Ton divorce sera prononcé d’ici peu. Bientôt, tu retrouveras ton nom. Enfin tu as pris les devants. Tu as fait changer l’enseigne du cabinet, tu demandes à ce qu’on appelle Robertson et tu as déjà retiré ton alliance. Tout est en place pour un nouveau départ. Mais un fantôme du passé vient te rappeler tout ce que tu n’as pas. Tout ce qui te manque. Newton c’est ta bouffée d’oxygène. Mais c’est aussi le seul qui puisse réellement te blesser. Tu n’as pu t’empêcher de sourire lorsque tu as trouvé cette boite sur ton paillasson. Cette même boite qui te sépare à présent de lui. Cette boite qui vous a réuni aujourd’hui. Tu veux comprendre, tu en as besoin. Il te demande de le retrouver avant de finalement t’abandonner. Et bien sûr, ce que tu entends ne te plait pas. Pire, ça n’a aucun sens. Tout est contradictoire. Ses mots sonnent faux et en temps normal, tu t’en serais probablement rendue compte. Après tout, t’es loin d’être bête comme fille. Mais lorsqu’il s’agit de lui, tu perds tous tes moyens, toute ta raison. L’effet qu’il a sur toi n’a pas changé. C’est toujours aussi intense et quelque part, ça te dérange. Cette emprise qu’il a sur toi. Il n’en a pas conscience, tu en es certaine et c’est pourtant le cas. Il se détache de toi, une fois de plus. Et ça fait aussi mal que la première fois. T’as envie de partir mais quelque part, tu te demandes si tu le reverrais. Cette incertitude te bouffe. Elle t’empêche de réfléchir. Ca et cette douleur. La même qu’il a dû ressentir cinq ans plus tôt. Si seulement il savait comme tu t’en étais voulu.  Comme tu t’en veux encore. Newt te tourne le dos. Tu trouves ça quelque peu symbolique. « J'aurais pas dû.  » Tu ne peux t’empêcher de lâcher un rire amer. Sur ça vous êtes d’accord. Et cette douleur se mue en colère. Tu sais que tu n’as pas à l’être. Tu n’en as pas le droit, pas après ce que tu lui as fait. Mais pourtant c’est là, au fond de toi. Il a toujours été le seul à pouvoir transformer ton humeur en quelques secondes. Il te définit. Tu poses la boite au sol. Elle n’est plus rien à présent. Des dizaines de choses te traversèrent l’esprit et tu ignores ce qui va finir par sortir. Tu commences à faire les cents pas, ce qui n’est jamais une bonne chose avec toi. Tu aimerais exploser mais un truc t’en empêche, te tient éloignée de ce que tu voudrais vraiment lui dire « Non tu n’aurais pas dû. » Tu sais que la suite ne va guère être plaisante, autant pour lui que pour toi « La prochaine fois abstiens-toi s’il te plait. On n’est plus des gamins, si tu as quelque chose à me dire, fais-le » Tu te fous de la gueule de qui Skye ? Sérieusement ? Tu lui demandes d’être honnête alors que tu ne l’es même pas avec toi-même. C’est inutile de rester là plus longtemps. Tu laisses la boite où elle se trouve et te diriges vers les marches de l’église. Ta raison te dit de partir ou de t’enfuir à ce stade là, mais ton cœur te demande d’essayer une dernière fois. Tu soupires, lassée et te retournes. Il n’a pas bougé et c’est l’occasion de lui balancer tout ce que tu as sur le cœur « C’est complètement idiot. Ca fait cinq ans Newton ! Cinq ans qu’on ne s’est pas vu, que je n’ai pas de nouvelles ! Ce n’est pas faute d’avoir essayé tu en conviens » Finalement tu remontes, tu t’approches de lui et continues « J’aimerais comprendre, parce que ça n’a aucun sens. Tu ne peux pas revenir cinq ans plus tard, comme une fleur et me demander de te retrouver pour finalement me planter. J’ai compris, je sais que j’ai déconné et j’ai regretté mes paroles tous les jours ! Tu as le droit d’être en colère et c’est normal que tu le sois ! Mais tu me connais, je ne refuse jamais un défi, je ne fuis pas ! Surtout avec toi, spécifiquement quand c’est toi. Justement parce que c’est toi, tout simplement parce que je t … » Tu t’arrêtes net. A présent, tu n’es qu’à quelques centimètres de lui, bien trop proche après tout ça. Tu recules d’un pas, il faut que tu retrouves tes esprits. Pourquoi avoir dit ça ? Tu secoues la tête. Non la bonne question c’est plutôt, pourquoi t’es-tu arrêtée ?

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

   La rage qui t'anime, elle te consume de l'intérieur. Elle s'est nichée dans ton estomac et là voilà qu'elle fait une ascension dans tout ton être. T'arrives pas à comprendre pourquoi tu agis de la sorte. C'est Skye. Ta Skye. Celle qui a été pendant longtemps, trop longtemps ta moitié. Celle qui t'a toujours compléter, alors que là… Là t'es juste un monstre. Les mots sortent de ta bouche, mais pas ceux que tu aimerais. T'arriveras pas à lui dire la vérité. Qui est ? Que tu es détruit. Elle t'a détruit cinq ans plus tôt. Tu pensais en avoir fini avec ça, bah mon vieux tu te trompes. Une claque mentale. Revenir ici, c'était une erreur, mais ils ont besoin de toi. Et toi ta besoin de prendre un peu de plomb dans la tête. Alors ouais, tu as déposé cette stupide boîte sur son perron. Sans savoir ce que tu attendais. Parce que le truc est là, tu sais pas ce que tu attends, d'elle ou de vous. A tes yeux, plus rien n'est pareil. Tu sais pas si vous pourrez revenir ce que vous étiez. Tu sais même pas si t'en as envie. T'es fatigué de tout ça. Fatigué de ressentir ça. Lasse d'être consumé de l'intérieur. L'envie de fuir à nouveau, d'emporter tout ça et de le balancer loin. Très loin de ton champs de vision. T'as plus envie de voir ou ressentir ce truc. Les sentiments ça craint. Voilà pourquoi tu laisses pratiquement personne s'immiscer dans ta vie. T'as pas envie de ressentir des trucs, montrer que tu es vivant ça te dérange pas. Être attaché aux gens, ça te donne l'impression d'être accessible. T'as l'impression de ne plus être libre. D'être enchaîné… Et là c'est ce que tu ressens. Une partie de toi est enchaîné à elle. Tu pensais que c'était fini. Que tu avais tiré un trait sur tout ça. Fatale erreur. T'as juste vos souvenirs dans une boîte et t'as cessé d'y songer. Parce que c'était plus simple. Moins brutale et surtout plus facile à vivre. Pourtant elle est encore présente dans chaque partie de ton corps. Ton âme se fend en la voyant. La colère qu'elle ressent, les mots qui sortent de sa bouche, ils répercutent sur toi. Tu vois bien qu'elle a besoin de se défouler. Tu peux pas lui reprocher ça. Toi aussi t'aimerais lui dire ce qui se narre au fond de ton être. Sauf que t'en es incapable. Elle se coupe. Ne finissant pas sa phrase, cherchant ton regard, cherchant un truc. T'as l'impression d'être mort à l'intérieur, mais aussi en vie et ça grâce à elle. T'es en train de devenir fou mon pauvre vieux. Tes lèvres aspirent une nouvelle taffe. Ses iris dans les tiens. Tu sais que ça va être à ton tour. Qu'elle va attendre quelque chose de ta part. Oui, mais quoi ? Elle veut jouer, t'en es incapable. T'es plus capable d'être celui là. Alors ouais, vous êtes plus des enfants … seulement toi tu connais que ça. Être un gamin. Le monde des adultes, c'est pas ta came. Tu sais te débrouiller, mais ce n'est pas pour autant que tu te dis responsable. Trop de mots qui t'effraies. Recrachant ta fumée, qui s'empare de ton visage. Son doux visage où les traits sont tirés, un mixte de la colère et de l'incompréhension mais aussi une pointe de surprise. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle vient de dire, où bien à s'arrêter en si bon chemin. Pour dire quoi ? Hormis ce qu'elle a sur le cœur. Pas sûr que ça te réveille. « T'attends quoi de moi ? » c'est tout ce que tu trouves à lui dire. Fin pour l'instant. Tu sais qu'elle va te dire des réponses, ou alors toi. Ouais, elle veut probablement son meilleur ami. « J'suis incapable de te donner ce que tu veux Skye ! Et ça c'est ta faute. Alors ouais j'ai été con de te revenir, mais qu'est-ce que tu veux, j'suis comme ça. » Con et imprévisible. Ta voix n'est pas dure, tu dis juste ce que tu penses. Essayant de te calmer. Pourtant tu vibres de l'intérieur. « Y a plus rien à dire. Toi et moi c'est fini et … »  tu sais pas si tu dois dire la fin … tu sais que ça risque de la déchirer. Autant que ça t'a déchiré. Surtout dans le fond, t'en as pas envie … « C'était ta décision ... » assume t'as envie de conclure. C'était sa décision y a cinq ans de te dire non. Tu n'es pas un pantin. Tu balances ton mégot. Fourrant tes mains dans tes poches. « J'peux pas. J'peux plus. » finis-tu par dire en te dégageant de cette bulle qu'elle a formé. Donnant un coup dans cette boîte. Celle qui a longtemps été votre roc. Tu sais pas pourquoi tu dis et fais tout ça. La rage sûrement. T'as envie de tout effacé, mais t'es trop con pour le faire. Trop meurtri pour passer outre … parce que cette souffrance, t'as envie qu'elle la comprenne. T'as envie qu'elle comprenne qu'il y a cinq ans t'aurais tout donné pour elle… et qu'aujourd'hui… tu sais pas si c'est l'cas … tu descends les marches. Sans un regard vers elle. Bon sang que ça fait mal …

❝ Let's play again ❞
Newton & Skye

T'as failli déraper, t'as failli aller trop loin. Tu ignores totalement ce qu'il t'a pris, tu as beau réfléchir, rien n'a de sens. Tu recules un peu. C'est de l'espace dont tu as besoin pour le moment. Tu pensais pouvoir lui faire comprendre, pouvoir lui dire, être honnête mais comme d'habitude, tu ne vas pas au bout. Quelque chose t'en empêche. Ta fierté ? La peur ? T'en sais rien du tout. Ce que tu sais en revanche, c'est que ça te bouffe de l'intérieur et tu voudrais juste que ça s'arrête, que ça sorte. Pourquoi t'es incapable de le faire sortir ? Et comme s'il n'avait rien entendu, Newt continua sur sa lancée. Et ses mots firent aussi mal que les premiers. Tu ignores si c'est ce qu'il cherche à faire mais en tout cas, c'est ce que ça te fait. Et putain ça fait mal. Il te balance dans la tronche que c'est de ta faute et encore une fois, c'est par le sarcasme que tu souhaiterais lui répondre. S'il doit parler, au moins qu'il te dise quelque chose que tu ne sais pas. Ca fait cinq ans que tu t'en veux, que tu te répètes sans cesse ton discours, un truc totalement différent de ce que tu as pu répondre ce fameux jour. Celui où tu as tout foiré. Et finalement, le jugement tomba. C'était terminé avant même que ça n'ait commencé ou recommencé dans votre cas. T'encaisses, t'as pas le choix. Pourtant t'as du mal à rester debout, tu sens que tes jambes ne vont par tarder à lâcher. Il recule, jette son mégot et donne un coup dans la boîte, votre boîte. Tu ne peux pas t'empêcher de détailler chacun de ses mouvements, espérant y déceler une hésitation, un regret ou un remord. Mais rien. Il passe devant toi et s'éloigne. T'as envie de partir mais tu l'observes te quitter comme si c'était nécessaire pour toi. Comme si ça concrétiser ce qu'il venait de se passer. Tu te fais du mal mais tu le mérites. Après tout, il a raison, c'est de ta faute. Tu te laisses tomber sur les marches de l'église. La boite à quelques mètres de toi. Tout ce que tu veux faire, c'est rentrer chez toi et dormir pendant des jours. Le revoir a été plus éprouvant que tu ne l'aurais cru. Tu soupires, attrapes la boîte et lèves. A présent, tu n'es plus rien, tu n'es plus que la moitié d'un être. Pendant tu as réussi à avancer, à vivre grâce à l'espoir qu'un jour peut-être tu le reverrais. Ca t'a permis de tenir. Sauf que maintenant, c'est terminé. Il te l'a dit. Tu quittes cet endroit avec le seul souvenir que tu as de vous. De ce que vous étiez. De ce que tu étais et ne sera plus.

THE END