une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] | |
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Invité Invité
| Sujet: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Dim 26 Juin - 19:21 | |
| C'était aujourd'hui qu'était prévu la sortie de Lucca. L'hôpital avait trouvé une aide à domicile qui allait pouvoir s'occuper de lui au quotidien en attendant que sa maison puisse être adaptée à son handicap. Le brésilien était partagé entre le soulagement de retourner chez lui, là où il avait ses repères et ses habitudes et entre l'appréhension de devoir faire face à cet environnement dans son état actuel.
Depuis son accident, tout avait basculé dans sa vie. Il avait perdu son travail, sa petite amie et surtout, sa liberté. Pour un homme, le fait de devoir se laisser toiletter ou même assister pour n'importe quelle autre tâche, c'était dégradant pour lui. Il était jeune et pour dire vrai, il n'avait pas du tout envisager son avenir de cette façon.
Ce fauteuil dans lequel Lucca était coincé lui rappelait tous les jours ce qu'il avait perdu. Son humeur était toujours massacrante mais malgré cela, il y avait tout de même des jours où l'ancien sportif était de meilleure humeur que d'autres. Une seule chose animait encore le footballeur : les médecins avaient été catégoriques, il ne remarcherai jamais. Lucca n'avait jamais eu pour habitude de baisser les bras, même après ses séances, il tentait de se lever et de marcher. Plus d'une fois les infirmières l'avaient retrouvé par terre après un coup de folie de sa part. Il voulait remarcher, quitte à se blesser plus gravement, mais au fond, cloué dans un fauteuil roulant, qu'avait-t-il à perdre en essayant de marcher seul ? Les sensations dans son corps s'arrêtaient à son ventre, passé ce cap, il était insensible, vous avez beau lui faire des chatouilles sur la voûte plantaire, ça n'aura aucun effet sur lui.
Conduit par un véhicule de l'hôpital jusqu'à son domicile, Lucca avait rendez-vous là-bas avec la personne qui allait être en charge de s'occuper de lui, de faciliter son quotidien autant que possible. L'idée ne l'enchantait pas plus que ça en réalité, mais les médecins avaient été clairs, c'était la condition pour qu'il puisse regagner son domicile, alors il n'avait pas eu d'autres choix que d'accepter.. |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Ven 1 Juil - 11:30 | |
| Lucy, bien qu’aide-soignante à domicile à son compte au sein d’un petit cabinet, se rendait assez régulièrement à l’hôpital. Quelques-uns de ses amis de promotion y travaillaient, ce qui lui permettait d’être assez régulièrement recommandée à des patients devant bénéficier de soins en rentrant chez eux après leur séjour à l’hôpital, lui assurant donc une clientèle en nombre suffisant. Ce jour-là, lorsqu’elle sorti du grand bâtiment grouillant de soignants et de patients, elle se rendit bien compte que le dossier qu’elle tenait dans la main était bien différent de ceux qu’elle gérait habituellement. Là, il s’agissait d’un grand sportif de renom – enfin, c’était ce que le médecin lui avait dit, elle, elle n’y connaissait pas grand-chose en sport – qui avait perdu l’usage de ses jambes suite à un accident tragique. Le patient, assez jeune, avait vu sa vie basculer, changer du tout au tout, sans qu’il ne puisse rien y faire. Il avait besoin d’aide constante, n’étant pas encore tout à fait capable de se gérer seul, le déni de sa situation ne jouant pas en faveur de son indépendance… Le médecin en charge de ce jeune-homme avait mis en garde l’indienne : ce n’était pas un patient simple. Il aurait même pu être qualifié de compliqué. Il avait tout perdu, en un instant, et il ne l’acceptait pas, ce qui était parfaitement normal. Les injustices de la vie, Lucy connaissait bien, alors elle se pensait tout à fait capable de gérer un désespéré, ça ne devait pas être si difficile que ça. La force de la vie, c’était bien de se relever de tout, non ? Quoi que, non, pas toujours. Mais là, il s’agissait d’un sportif, probablement avec un mental d’acier. Ça devrait aller. Là où ce dossier était encore un peu inhabituel, c’était que l’aide-soignante devrait probablement s’installer chez le patient afin d’être auprès de lui à chaque instant. C’était une des recommandations du médecin, à voir si le sportif l’entendrait de cette oreille… Arrivée devant la maison, Lucy laissa échapper un petit sifflement de surprise. De l’extérieur, la maison semblait grande, très grande. Déjà pour un homme valide, seul, c’était démesuré. Pour un invalide, c’était complétement stupide. La jeune femme entendit un bruit de moteur derrière elle : le véhicule de l’hôpital conduisant son futur patient arrivait tout juste. Elle se dirigea vers la voiture et salua le chauffeur. « Bonjour, je suis l’aide-soignante recommandée par son docteur. Je vais vous aider » dit-elle en se présentant au conducteur avant de se placer au niveau de la porte coulissante. Elle l’ouvrit avec le sourire et détailla rapidement son patient. En effet, il était jeune. Et plutôt bel homme. Il avait la carrure d’un sportif, mais pas non plus d’un rugby man, puisqu’il était footballer. Il était plutôt bâti tout en finesse. « Bonjour, Monsieur Silveira, je suis Lucy Hallenstein, votre aide-soignante à domicile. Enchantée ! J'ai beaucoup entendu parler de vous. Laissez-moi vous aider à descendre » déclara-t-elle en appuyant sur le bouton pour déployer la rampe. |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Ven 15 Juil - 20:15 | |
| Rentrer chez lui, Lucca attendant ça depuis une éternité, mais il n'avait pas imaginé les choses sous cet angle. Il aurait espéré pouvoir quitter ce bâtiment aux murs blancs pour regagner sa tranquillité chez lui, mais au vu de son état, il était tout simplement incapable de faire les tâches quotidiennes en autonomie. Bien qu'handicapé, le brésilien avait encore beaucoup de mal à se montrer aussi diminué, le fait que de parfaits inconnus étaient en charge de sa toilette intégrale, bien que ce soit leur métier, le fait de se mettre à nu au sens propre du terme le mettait toujours aussi mal à l'aise. C'était humiliant de se voir ainsi diminuer sans pouvoir y faire quoique ce soit. Normalement, ce sont les personnes âgées qui se retrouvent dans ce cas de figure, parce que l'âge leur avait fait perdre leur autonomie. C'était le cycle de la vie, même si ce n'était pas forcément plus acceptable même s'il devait en être ainsi. Dans son cas, à son âge, c'était un changement de vie radical et il avait été tellement soudain quil n'avait pu s'y préparer.
Il avait enfin reçu l'autorisation de rentrer chez lui, mais ce n'était pas sans quelques aménagements. Il faut se rendre à l'évidence, son domicile n'était pas prévu pour accueillir un fauteuil roulant. Il allait devoir procéder à quelques travaux pour pouvoir à terme se débrouiller seul. Dans l'immédiat, on l'avait confié à une infirmière qui serait en charge de ses soins quotidiens. Ce n'était pas ce qu'il préférait, mais au moins, il quittait déjà le milieu médical et retournait dans un lieu qui lui était normalement familier, bien qu'évocateur de son passé de valide.
Le trajet jusqu'à son domicile lui paraissait une éternité et en même temps, un éclair de seconde. Lucca était content de retrouver son chez lui, mais il appréhendait de savoir comment allait se dérouler la suite. La porte coulissante du véhicule s'ouvrit et laissa apparaître une jeune femme, son aide-soignante d'après sa présentation. Homme ou femme en vrai, le brésilien n'avait pas de préférence, mais il trouvait toujours plus gênant de se mettre à nu devant la gent féminine. Peut-être une question d'ego ou de pudeur. L'ancien sportif se força à sourire pour faire bonne figure, comme s'il pouvait l'empêcher de l'aider à descendre, il était incapable de le faire seul de toute façon, donc il devait accepter son aide, même si une fois de plus, le faire d'être aussi impuissant le rendait malade.
" - Salut."
Son ton nonchalant promettait pour la suite, mais là, à cet instant précis, il avait juste envie de se rafraîchir et d'aller se reposer. La nuit avait été longue et les douleurs ne lui avaient laissé que peu de répit.
" - Vous restez là longtemps ? Jai déjà eu des soins ce matin avant de quitter l'hôpital et j'aimerai me reposer." |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Ven 7 Oct - 16:25 | |
| Lucy était une femme compliquée, certes, mais elle était une bonne professionnelle. Prendre soin des autres, ce que personne n’avait fait pour elle lorsqu’elle était toute jeune, elle le faisait à merveille. Ecouter et combler les besoins des autres, les soigner, les dorloter presque, c’était ce qu’elle aimait. Elle était loin d’être une personne calme et posée, pourtant lorsqu’elle mettait sa blouse, elle parvenait à maîtriser toutes ses émotions multiples et diverses qui rendaient son quotidien impossible : ce n’était plus elle qui comptait, mais le patient. C’était aussi pour ça que les médecins de l’hôpital lui présentaient beaucoup de patients, ils savaient qu’elle était une bonne professionnelle. Ils reconnaissaient son professionnalisme. Ce nouveau patient, à prendre en charge entièrement, était la preuve qu’elle avait fait sa place dans le monde médical, et ça elle pouvait en être fière. L’hôpital l’avait prévenu : ce cas-là serait compliqué. Un jeune sportif à la carrière et aux rêves brisés, autrement dit une bombe. En plus de gérer les blessures corporelles, Lucy devrait aussi gérer le mental. Compliqué pour une jeune femme aussi perturbée que ton patient mais pour plein d’autres raisons… Premier contact avec le patient : un sourire. Ce n’était déjà pas mal. En tout cas, ça suffisait largement à Lucy. Elle l’aida à descendre puis il la salua avec un ton très détaché, presque nonchalant, mais elle n’y prêta pas attention. Elle remercia le chauffeur de l’hôpital, pris les affaires du jeune homme, et revint devant lui. Elle fronça les sourcils face à cette question. « Les médecins... » commença-t-elle avant de réfléchir. Elle refaisait la conversation qu’elle avait eu avec son docteur dans sa tête avant de dire n’importe quoi ? « On m’a indiqué que vous aviez besoin d’une aide au quotidien et que… On verra ça après, on devrait déjà vous conduire jusqu’à chez vous » dit-elle en commençant à pousser son fauteuil. « Vous savez si votre porte d’entrée est assez large pour le fauteuil ? Vous avez une porte vitrée quelque part si besoin ? » demanda Lucy en observant la maison, ou plutôt la villa, qui se dressait devant elle. Il était loin, le bidonville où elle avait vu le jour… |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Ven 21 Oct - 18:41 | |
| En revenant devant chez lui, Lucca n'avait pas l'impression que c'était sa maison. Ça faisait tellement longtemps et en même temps, rien ne serait plus pareil désormais. Avant c'était son petit coin de paradis, il aimait s'y installer pour être à l'abri des regards des journalistes ou même des fans un peu trop envahissants, aujourd'hui, c'était devenu sa prison. Tout ce qu'il y avait installé pour s'y sentir bien à l'époque, comme la piscine ou même la salle de sport lui rappelait désormais son handicap.
Même si le brésilien en avait conscience, il n'était pas un patient facile à gérer, et pour cause, les médecins savaient pourquoi il était devenu ainsi, mais certains avaient également du mal concernant sa célébrité, ils pensaient qu'il faisait parti des sportifs avec la grosse tête, qui se pensent au-dessus des autres, mais il était loin d'être ainsi. Mais que voulez-vous, quand on a une image qui nous colle à la peau c'est compliqué de s'en détacher. Quoiqu'il en soit, le personnel médical était assez partagé quant à son dossier, mais unanime quant au fait qu'il ne remarcherai jamais et c'était sans doute ce verdict que Lucca avait le plus de mal à digérer.
" - A vrai dire ce n'était pas un critère lorsque j'ai acheté cet endroit.."
Une pique mesquine et gratuite que l'infirmière se prit en pleine tête sans rien avoir demandé. Malheureusement, il allait falloir qu'elle s'y habitue si elle était amené à revenir régulièrement s'occuper de l'ancien sportif.
" - Mais dans le pire des cas, il y a la baie vitrée au niveau la piscine à l'arrière de la maison."
La seule personne qui Lucca avait laissé foulé le sol de sa demeure c'était sa petite amie de l'époque, c'était la seule qui avait eu le droit de rajouter quelques touches personnelles dans la décoration de l'endroit, Lucca n'était pas porté sur la décoration, tant qu'il y avait des murs et des portes, le reste lui importait peu. Il faut dire qu'à l'époque il n'y passait que très peu de temps, aujourd'hui, il allait y passer ses journées entières, le temps allait lui paraître long, très long.. |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Mer 22 Fév - 16:40 | |
| Le médecin qui avait proposé le patient à Lucy avait été honnête : un cas simple comme bonjour, mais une personnalité compliquée voire difficile. En gros, quoi qu’il se passait il ne remarcherait pas, mais le jeune homme avait du mal à faire face. Un cas classique, au final. Qui pouvait faire face facilement à ce genre d’événement qui changeait tout une vie ? Qui pouvait accepter aussi simplement une situation aussi injuste ? La jeune femme avait accepté le cas sans se soucier le moindre instant du caractère ou des réaction de Lucca, quand d’autres auraient pu vouloir éviter ce patient. Elle n’avait pas d’habileté particulière à gérer ce genre de choses, par contre, la colère face à l’injustice de la vie, ça, elle connaissait bien. Parfaitement, même. C’était aussi pour ça qu’elle privilégiait les cas de patients ayant besoin de rééducation, parce que sur ce point-là elle les comprenait. Ils étaient souvent en colère contre la vie, contre l’accident qu’ils avaient eu, contre cette injustice totale qu’ils avaient subie. Mais ils se battaient pour continuer à vivre, ils se servaient de cette colère qui les poussait à faire mieux. Comme elle, au final. Mais tout ça, elle ne l’avait pas analysé elle-même, c’était son psychiatre qui lui avait présenté les choses comme ça. Peut-être n’avait-il pas tort… Cette grand et belle demeure impressionnait un peu Lucy. Lucca était assez jeune pour posséder une telle villa, jamais quelqu’un comme elle ne pourrait se l’offrir, c’était réservé aux gens comme lui, aux stars, aux sportifs. Même si elle ne regardait absolument le sport et ne suivait jamais les scores, elle savait qui il était. Le médecin lui avait fait un topo. En bref, c’était bien beau, cette grande maison luxueuse, mais si elle n’était pas adaptée à sa nouvelle vie alors elle ne serait qu’un obstacle continuel à sa rééducation. L’aide-soignante leva les yeux au ciel lorsque Lucca lui répondit presque sèchement que les normes handicapées n’avaient pas été un critère lors de l’achat. « C’est bête, d’acheter un truc aussi cher sans y penser. Vous auriez fini par vieillir et avoir besoin d’un fauteuil de toute façon » déclara-t-elle avant de commencer à pousser sa chaise roulante pour passer par l’arrière de la maison. « Va pour la baie vitrée alors. Bien sûr il y a un moyen de l’ouvrir par l’extérieur ? » osa-t-elle présumer, espérant qu’il dirait que oui, bien sûr, ça au moins il l’avait prévu. Une clé, peut-être. Ou une commande vocale. Après tout, avec ce genre de baraque, elle s’attendait presque à trouver un majordome. Arrivée devant la piscine, Lucy se fit la réflexion que cette maison ressemblait plus à un lieu de vacances à ses yeux qu’un lieu de vie. L’intérieur serait-il pareil, blanc et épuré, comme si personne n’y vivait vraiment ?
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Jeu 9 Mar - 19:32 | |
| La vie de Lucca se résumait à des séances de réeducation, des rendez-vous chez le psychiatre pour évaluer son état d'esprit et éviter une nouvelle tentative de suicide et le reste du temps, il tentait d'occuper ses journées comme il le pouvait. La notion du temps est très différente selon les situations : essayez de courir sur un stade pendant 1 minute et mettez un plat au micro-ondes pendant 1 minute et comparez. Il fut un temps où le temps de Lucca était chronometré, il n'avait que peu de temps pour lui entre les matchs, les entraînements, les conférences de presse, les différents événements auxquels il devait participé, alors le sportif était heureux quand ses journées étaient un peu moins chargées et qu'il du temps pour se poser et en profiter.
L'achat de sa villa a un âge aussi jeune était un projet qui lui tenait à coeur à l'époque, Lucca avait bien conscience que ce n'était pas donné à tout le monde et il était fier de cet accomplissement, même si aujourd'hui cet investissement n'avait plus vraiment de signification à ses yeux, à part le fait que c'est devenu sa prison, l'endroit où il passait ses journées, incapable de faire quoique ce soit par lui-même.
" - Quand j'aurai besoin de votre avis, je vous le demanderai." fit-il d'un ton froid.
Qui était-elle pour se permettre de faire un commentaire de ce genre sur ses choix ?
" - Et puis tout le monde n'a pas besoin d'un fauteuil en vieilissant."
Le temps auprès de la jeune femme allait être long, très long, pourtant Lucca n'avait pas d'autre choix que d'accepter sa présence. Tandis qu'elle poussait son fauteuil pour passer à l'arrière de la demeure, l'ancien sportif sortit de sa pochette une clé, éludant la question de son interlocutrice volontairement. Il s'approcha un peu plus de la baie vitrée pour y insérer la clé pour leur permettre d'entrer à l'intérieur.
Une fois déverrouillée, il n'attendit pas pour poser les mains sur les roues de son fauteuil afin d'avancer lui-même, en tâchant au mieux d'éviter les obstacles sur son chemin. L'endroit était quelconque, quelques touches de décoration par-ci ou par-là, mais rien qui laissait véritablement présager qu'une personne vivait ici tous les jours de l'année.
" - C'est bon l'infirme est rentré chez lui, vous avez fait votre boulot, maintenant vous pouvez partir." fit-il sans même lui adresser un regard.
Après tout, inutile qu'elle reste ici plus longtemps, d'une part parce que Lucca avait envie de se reposer et d'autre part, parce que c'était chez lui malgré tout et qu'il n'avait pas envie d'avoir une personne qui critiquait le moindre de ses choix passés. |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Mar 25 Avr - 14:26 | |
| Lucy ne connaissait rien au monde du sport. C’était loin de l’intéresser, au mieux cela l’agaçait de savoir que des personnes étaient payées des milliers pour jouer à la balle quand d’autres crevaient de faim à l’autre bout du monde. Non, le sport, ce n’était vraiment pas pour elle. Du coup, ni le nom ni le visage de son nouveau patient ne lui disait quelque chose. Evidemment, le médecin l’ayant recommandée pour cette mission lui avait fait un résumé, qu’elle avait écouté d’une oreille distraite elle devait bien l’admettre. La brune leva les yeux au ciel lorsque Lucca répondit qu’il lui demanderait lorsqu’il aurait besoin de son avis. Il était vrai qu’elle l’avait cherché, mais ça semblait si élémentaire de penser à ses vieux jours quand on dépensait une telle somme. Le jeune homme ajouta ensuite que les fauteuils roulants n’étaient pas non plus obligatoires quand on vieillissait. Avec un petit sourire, l’aide-soignante se pencha vers lui et murmura « Ne vous justifiez pas après avoir envoyé balader quelqu’un, vous revenez en arrière là ». Elle le poussa ensuite jusqu’à la baie vitrée, de l’autre coté de la villa. Il ouvrit la porte et reprit le contrôle de son véhicule, entrant alors dans un espace tout à fait vide et impersonnel. Lucy le suivi et observa autour d’elle. Elle aurait presque pu confondre cet intérieur avec l’hôpital tant c’était blanc. Pas super de rentrer dans un intérieur pareil après une épisode aussi traumatisant : aucune chaleur réconfortante, aucune photographie donnant du baume au cœur… Rien que le froid et le vide. Super ambiance ! Alors qu’il tentait de la congédier, Lucy secoua la tête et passa devant lui. « Je dois d’abord vérifier avec vous les modifications qui seront à faire, histoire d’adapter votre lieu de vie. » expliqua-t-elle en sortant de son gros sac à dos un bloc note. « Et après je prendrai votre tension et vous montrerai les premiers soins à faire. Vous êtes de retour chez vous, certes, mais les soins ne s’arrêtent pas. Nous callerons ensuite mon planning de visite et évaluerons ensemble vos besoins subsidiaires : aide ménagère, cuisine ect... » énuméra-t-elle en commençant à regarder autour d’elle. « Vous me faites visiter ? ».
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Mar 6 Juin - 9:25 | |
| En quittant l'hôpital, Lucca s'attendait à pouvoir regagner son chez lui avec la tranquillité qui allait de paire, mais hélas, tout cela sembla s'envoler. La jeune femme semblait s'amuser à le provoquer et avec la colère qu'il renfermait en lui, ce n'était pas compliqué d'obtenir de lui ce que l'on désirait. En y réfléchissant bien, elle semblait même méprisé son style de vie, sa demeure, un problème d'égo, de confiance en elle, une haine envers les hommes et particulièrement les sportifs ? Le tout à la fois ? L'ancien footballeur espérait que leur collaboration ne durerai pas trop dans le temps, sinon ils risquaient certainement de finir par s'entretuer mutuellement.
Une fois arrivé chez lui, inconscient le brésilien poussa un petit soupir, il retrouvait un environnement qui lui était familier, bien que non adapté à sa nouvelle condition. Tandis que cet endroit était autrefois son refuge, il croisa le regard de la jeune femme qui détaillait son intérieur, comme à la recherche de quelque chose, ou bien simplement afin d'évaluer les mesures à prendre le concernant.
" - Vous comptez venir ici souvent ?" demanda-t-il suite au discours qu'elle venait de lui faire afin de préparer son futur dans sa maison.
L'idée qu'une fois qu'elle aurait passé le seuil de la porte, il n'aurait plus besoin de supporter son petit ton hautain avec lequel elle semblait s'amuser, mais à entendre ses dires, ils étaient amenés à se revoir. Cette pensée démoralisa Lucca qui pensait bien pouvoir retrouver un semblant de tranquillité en étant chez lui, dans ces cas-là, autant retourner à l'hôpital.
" - Je vous laisse découvrir l'étage avec ces 2 chambres et leur salle de bain respectives, vous comprendrez aisément que je ne peux pas vous accompagner". fit-il avec un sourire narquois accroché aux lèvres.
En bas, la villa disposait également de 2 chambres avec salle de bain ainsi qu'une partie dressing, une grande pièce dans laquelle il avait amenagé sa salle de musculation ainsi qu'une plus petite dans laquelle il s'était installé un vidéoprojecteur afin d'en faire un petit cinéma. Quant à l'extérieur, hormis la piscine, la cuisine d'été et les transats, il n'y avait rien de particulier à faire visiter. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Ven 14 Juil - 14:33 | |
| Lucy n’avait rien de particulier contre ce jeune-homme – mis à part qu’il dépensait sa montagne d’argent dans des choses futiles quand des enfants comme elle l’avait était vivaient dans la misère – mais elle sentait le besoin de le pousser dans ses retranchements, de le faire réagir et s’énerver pour autre chose que son tout nouvel handicape. C’était peut-être maladroit de sa part, mais quand elle l’énervait, il n’avait surement plus à l’esprit ses jambes qui ne fonctionneraient plus jamais, sa carrière réduite à néant et ses chances minimes de marcher. C’était quelques secondes, voire quelques minutes, où il détestait quelqu’un d’autre que lui-même, mais c’était déjà ça. Et puis, il fallait l’admettre, c’était quand même vachement drôle de le taquiner : il partait au quart de tour ! Lucy sentait qu’elle allait bien s’amuser avec lui, même si ça risquait également d’être épuisant et parfois compliqué – elle le devinait aisément – néanmoins elle espérait l’aider du mieux possible dans cette nouvelle vie qu’il n’avait pas choisie, même si cette intention fort louable ne se voyait pas immédiatement. Alors qu’elle venait de lui expliquer qu’ils allaient mettre en place un emploi du temps ensemble, le jeune homme lui demanda d’un air horrifié si elle comptait venir souvent. Elle laissa échapper un petit rire léger, sans moquerie, juste parce qu’elle ne s’attendait pas à cette réaction et surtout à son expression de dégout sur le visage. « Vous êtes mon patient, monsieur Silveira. Donc oui, nécessairement, on va se revoir. Et assez souvent. » Elle tenta un petit sourire amical, sans air hautain, histoire de le rassurer un peu. « Je serai là pour vous faciliter la vie, pour vous prodiguer les soins nécessaires à votre bonne santé et pour vous aider dans vos nouvelles démarches » expliqua l’indienne d’une voix plus douce qu’au départ. Peut-être, au vu de la réaction de son tout nouveau patient, qu’elle était allée un peu loin, sans s’en rendre compte. Ses difficultés de socialisation n’aidaient pas, c’était certain, mais Lucy avait aussi un mauvais caractère qu’elle avait du mal à cacher… L’ancien footballer lui expliqua rapidement ce qu’il y avait à l’étage, en précisant qu’elle comprendrait aisément qu’il ne pourrait pas l’accompagner. « Quelle déception » dit-elle en soufflant bruyamment d’une manière qu’elle espérait drôle avant de reprendre un sourire poli. « Concentrons-nous déjà sur le rez-de-chaussée, ce sera votre principal lieu de vie. Vous me faites visiter ? » demanda-t-elle en se promettant d’essayer d’être plus douce pour la fin de cette entrevue. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Mar 19 Sep - 9:01 | |
| Si Lucca avait espérer ce jour où il quitterait les murs blancs de l'hôpital pour retrouver son chez lui, il n'avait jamais envisagé que ça se passerait de la sorte. Bien sûr qu'on l'avait averti, une personne allait passer chez lui afin d'évaluer ses besoins quotidiens, de mettre en place les aides si nécessaires et faire un aménagement temporaire dans un premier temps pour lui permettre de pouvoir quand même se déplacer en autonomie dans la mesure du possible. Mais on lui avait caché que cette personne était la femme qui se tenait devant lui et qu'ils allaient être souvent amenés à se voir. S'il avait su ça, est-ce qu'il tout fait pour rester à l'hôpital ? Peut-être oui, mais désormais il était chez lui, et il allait devoir composer avec s'il voulait y rester. Quand elle lui évoqua ses missions avec lui, une question le taraudait, il fallait qu'il la pose absolument, pour en être certain, mais au fond il refusait d'entendre la réponse.
" - Quand vous dites soins, vous parlez aussi de la douche... ?" demanda-t-il effrayé à l'idée qu'une femme puisse avoir cette mission.
Bien que déjà assez humiliant pour lui parce que sa perte d'autonomie n'était pas facile à accepter, à l'hôpital c'était un homme qui s'occupait de cette tâche-là. Il avait bien conscience que ça faisait parti de leur métier, que ce soit homme comme femme, mais l'idée de se mettre à nu, au sens propre du terme, devant une femme qu'il ne connaissait pas, pour lui qui était pudique, c'était une sacrée épreuve.
Agent immobilier ne faisait pas parti de ses attributions, et pourtant, il se retrouvait à devoir faire la visite de son propre bien, histoire que la jeune femme puisse se familiariser un peu avec le lieu. Non sans un soupir, Lucca s'éxécuta et commença la visite par le salon dans lequel ils se trouvaient ainsi que la cuisine ouverte avec son l'ilôt central. Puis il montra les nombreuses pièces comme les 2 chambres accompagnées de leur salle de bain, la petite pièce qu'il avait amenagé en salle de cinéma, la salle de musculation arrangé par ses soins. Et enfin, ils arrivaient devant la baie vitrée avec vue sur la piscine et la terrasse qui entoure cette dernière.
" - Est-ce qu'il vous faut autre chose ?"
Non plus qu'il soit d'humeur à aider, mais quitte à être dans ce rôle autant le faire jusqu'au bout avant de pouvoir retourner à sa solitude. Tout cela l'avait fatigué plus qu'il n'osait se l'avouer. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Jeu 21 Sep - 17:06 | |
| Lucy n’était pas la plus tendre, certes, mais aucun patient ne s’était jamais plains. Ils s’y habituaient vite, et certains finissaient même par franchement l’apprécier. Les premières fois étaient toujours tendues – de par ses réflexions qui n’étaient clairement pas drôles – mais ça allait vite mieux en général. Juste le temps de s’acclimater, autour pour le patient que pour elle. Donc oui, très certainement, Lucca Silveira aurait payé cher pour une autre personne qu’elle, et ça elle s’en doutait. Mais ils s’apprivoiseraient bientôt, l’un et l’autre, ça elle n’en doutait pas. Lorsqu’elle évoqua les différentes missions qu’elle avait auprès de lui en tant qu’aide-soignante à domicile, elle remarqua bien que quelque chose le fit tiquer. Il avait quelque chose à l’esprit, et il finit par poser la question qui le taraudait. La douche. Evidemment. Ça en perturbait plus d’un, les premières. Surtout les hommes, en fait. La question n’était pas seulement liée à une quelconque pudeur – même si évidement cela rentrait en compte – mais c’était surtout une question d’intimité. C’était la perte ultime d’autonomie pour nombre de patients, et cette peur était légitime. Lucy perçu la réticence dans la voix de son nouveau patient, et elle le comprenait parfaitement. Ce n’était pas simple de laisser autant de soi à quelqu’un, surtout quand on ne le connaissait pas et que la première entrevue se déroulait de cette façon… « Dans l’idée, je préfère être honnête avec vous, oui » dit-elle dans un premier temps, d’une voix calme et posée qui se voulait rassurante. « Mais vous êtes un sportif, je suppose que vous bras entrainés pourrons aisément vous soulever du fauteuil et vous installer sur le siège de douche que je vous ai apporté » expliqua-t-elle pour le rassurer. « Je serais simplement là si vous avez un problème, derrière la porte ou dans la pièce en fonction de ce qui vous ira le mieux ». Le but n’était pas de le mettre mal à l’aise en le forçant à se laisser faire. Elle s’adapterait à lui, à ce qu’il se sentait ou non capable de faire. « On verra ensemble les premiers temps, ne vous inquiétez pas » finit-elle pas dire avec un sourire encourageant, presque bienveillant. La maison était incroyable, évidemment. De belles chambres, de grands espaces, et enfin cette baie vitrée qui donnait sur la piscine et la terrasse magnifique… Lucy aurait donné cher pour vivre dans cet endroit. C’était certes blanc et impersonnel, mais lumineux et spacieux. Lucca demanda alors si elle avait besoin d’autre chose, et elle entendait bien dans son ton à quel point il était fatigué. Cela faisait beaucoup d’un coup. « Il faudrait que nous établissions ensemble la liste de vos besoins, pour ensuite prévoir mon planning de passages… Mais je vais déjà aller chercher le siège de douche que l’ambulancier a dû laisser devant et vous l’installer dans la première chambre » dit-elle avec un petit sourire. Cela lui laisserait le temps de souffler, une dizaine de minutes. « Prenez cinq minutes pour boire un coup, vous refamiliariser avec ce lieu… Vous êtes de retour chez vous, Monsieur Silveira » déclara-t-elle d’une voix chaleureuse en sortant de la maison. |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Lun 16 Oct - 20:43 | |
| Lucca n'avait rien contre les femmes en général, avant son accident il était même heureux de pouvoir côtoyer tout ce monde, même si la notoriété avait évidemment ses inconvénients autant que ses avantages. Mais depuis que sa petite amie, qui aurait dû le soutenir l'avait abandonné à son sort sans même se donner la peine de le lui dire en face, il avait une profonde rancœur envers la gente féminine, et une colère démesurée envers la terre entière. Son accident avait mis à terme à tout ses espoirs, à sa passion et à son avenir, il n'était pas le seul dans ce cas de figure, beaucoup avant lui avait été dans le même type de situation, et beaucoup le seront encore, pourtant certains s'acclimatent parfaitement à leur nouvelle vie : fauteuil roulant, logement adapté au handicap, retrouver le goût à la vie en reprenant le sport, en sortant, en rencontrant des gens. Lucca, lui avait pris la décision de se renfermer sur lui-même. Qui pourrait se permettre de lui dire que tout irait bientôt mieux, qu'il suffisait d'être patient alors que sa vie était parfaite ? Le bonheur, le brésilien refusait d'en entendre parler, son quotidien c'était sa noirceur et ça lui allait très bien ainsi. Alors tandis que la jeune femme faisait irruption dans sa vie, forcément l'ancien footballeur vivait ça comme une intrusion, et on est rarement ravi quand cela arrive.
Le ton s'était un peu apaisé, Lucca avait baissé une partie de sa carapace, mais ne vous leurrez pas, tout cela n'était dû qu'à la fatigue qui gagnait sur son organisme, rien de plus. Et dans cet élan de lucidité ou appelez cela comme vous voudrez, il pose la question fatidique à laquelle au plus profond de lui, il connaît déjà la réponse. Pour un homme comme lui, pudique de base, l'idée n'était pas facile à accepter, mais ce qui le gênait le plus, c'était ce sujet que le psychologue avait évoqué une fois avec le sportif, non sans mal, mais un sujet nécessaire pour les personnes dans sa situation : le plaisir masculin. Passé sous le nombril, Lucca n'a plus aucune sensation et pourtant, plus d'une fois lorsque le personnel médical s'employait à lui faire prendre une douche, certains signes de plaisir ne trompaient pas. Le pire dans tout cela, c'était que le brésilien ne contrôlait plus son corps et encore moins cette partie-là, alors l'idée qu'une énième femme puisse le constater le rendait tout simplement malade. Et pour montrer son désarroi, il poussa un long soupir lorsque son interlocutrice lui répondit avec sincérité.
Lucy dû percevoir la gêne de son patient car ses propos se voulaient rassurants, elle avait l'air de vouloir s'adapter à lui. Finalement elle n'était peut-être pas si revêche qu'elle n'y paraissait. Et quand bien, il baisserait la garde à son tour alors qui sait, peut-être que leur relation pourrait devenir ... cordiale ? Plus que cette première impression en tout cas !
Ça y est, la machine était lancée, il ne pouvait plus faire demi-tour. Il était de retour chez lui, c'est ce dont il avait rêvé ces derniers mois, et bien que la réalité soit plus dure qu'il ne l'avait imaginé, chaque petit geste pour tenter de rendre son quotidien plus agréable était une bonne chose. Tandis que Lucy allait chercher le matériel adapté pour sa situation déposé par le personnel médical, il se retrouva seul pour la première fois depuis qu'il avait franchi le seuil avec son fauteuil. D'un côté il ne réalisa pas encore ce qui était en train de se passer et de l'autre, il avait l'impression d'être bloqué dans une sorte de dimension dont il ne pourrait jamais se sortir.
Lucca s'avança jusqu'à la baie vitrée donnant sur la terrasse ainsi que la piscine et son regard se perdit quelques instants. Il se rappela des soirées après ses matchs où il avait pour habitude de retrouver sa petite amie au bord de la piscine, les pieds dans l'eau pour parler de tout et de rien en se détendant afin de libérer le stress de la compétition. Ce temps lui paraissait bien loin, et d'ailleurs la photo qu'il avait pour habitude de garder au fond de ses poches lui rappelait ces moments-là qu'ils avaient immortalisé à l'époque. L'époque où le bonheur était encore accessible. Dans un accès de colère il se contenta de déchirer la photographie et laisser les morceaux s'éparpiller sur le sol ainsi que sur ses genoux. Quoiqu'il fasse, la réalité finissait toujours par le rattraper et le faire souffrir un peu plus que d'ordinaire. Si on y regardant de près, on aurait presque pu penser qu'une larme se frayait un chemin le long de la joue du métisse, mais cette dernière fut bien rapidement balayé en entendant son aide quelques pièces derrière lui. |
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| Sujet: Re: Retour à domicile [Feat. Lucy Hallenstein] (#) Mar 24 Oct - 14:18 | |
| Lucy profita de cette excuse parfaite d’aller chercher le matériel médical pour prendre l’air quelques instants. Cette rencontre avec son nouveau patient ne se déroulait pas exactement comme prévu. Evidemment, la jeune femme avait un caractère bien particulier qui n’échappait à aucune des personnes qui la côtoyaient, professionnels, amis, famille ou patients. Elle avait donc l’habitude de joutes verbales avec les personnes qui l’entouraient, mais jamais aussi sèchement, et aussi rapidement surtout. Quelque chose chez ce jeune homme l’agaçait au plus haut point, sans qu’elle ne comprenne véritablement pourquoi. Peut-être sa richesse gaspillée dans une grande maison impersonnelle et froide, ou alors cette façon suffisante qu’il avait eu de lui répondre dès le début… Ou alors le fait que, dans son malheur, il avait quand même de la chance et il ne le voyait même pas. Franchement, quel infirme rentrait chez lui dans une demeure aussi énorme ? Quel infirme avait autant de moyen financier pour rentre sa vie plus simple ? Franchement, pourquoi ne voyait-il pas ça ? Non, Lucy savait gérer ça, la rancœur et la colère des patients qui venaient de prendre en pleine poire le fait qu’ils seraient surement handicapés à vie, alors pourquoi avec lui elle avait autant de mal ? C’était surement sa fatigue à elle qui jouait sur sa patience. Ou alors c’était juste lui, simplement. Il fallait qu’elle respire, qu’elle se calme, et qu’elle reprenne le contrôle. Elle l’avait déjà un peu fait, l’ambiance s’étant apaisée avant qu’elle ne quitte le domicile de l’ancien footballer, mais elle devait sérieusement faire attention à ce que ça ne reparte pas. Même elle, elle se rendait compte qu’elle abusait, c’est pour dire ! La jeune femme pris donc une grande respiration, fermant les yeux quelques secondes, avant de se diriger vers les cartons posés sur le trottoir, devant la maison. Elle prit la totalité – les charges lourdes, ça ne lui faisait pas peur, elle qui devait retourner parfois des patients pour leur soin – et se dirigea vers la porte d’entrée. Elle n’était pas entrée par-là la première fois, mais elle devait prendre l’habitude d’utiliser cette issue. Entrer et sortir par la baie vitrée ne pouvait pas durer. Lorsqu’elle arriva dans la pièce, elle ne remarqua pas tout de suite que son patient était immobile devant la porte vitrée, fébrile. « Bien, nous avons donc l’assise pour votre douche, ainsi que du matériel médical pour vos soins, de quoi installer une rampe si besoin et des accessoires pour votre lit en attendant de savoir si vous en voulez un médicalisé » énuméra-t-elle en posant les cartons par au sol. La brunette se tourna enfin, et sembla tiquer. Quelque chose n’allait pas. Peut-être était-ce dans le regard de Lucca, ou alors dans les morceaux de ce qui semblait être une photo qui jonchaient le sol, comme s’ils venaient d’être déchirés. « Ça va aller, monsieur Silveira ? » demanda-t-elle d’une voix claire et chaleureuse, sans sous-entendu, sans pique cachée. Juste de la bienveillance. « Avez-vous, en dehors de votre suivi avec un professionnel, des gens à qui parler ? » interroge-t-elle ensuite, consciente de ce que ce retour chez lui pouvait remuer. Avait-il des soutiens autour de lui ? De la famille, des amis ? N’importe qui qui pourrait l’aider à traverser ça ? Lucy n’était pas insensible, et encore moins à la souffrance mentale d’autrui vu ce qu’elle subissait elle-même depuis des années. Mais elle savait aussi qu’elle était peut-être assez mal placée pour l’aider, vu le climat instable qui régnait entre eux depuis quelques minutes. Elle ne s’avança pas vers lui, ne voulant pas qu’il vive ces prochaines paroles comme une invasion ou un trop plein de pitié. Elle le regardait avec bienveillance, mais sans sourire, pour ne pas qu’il prenne ça comme une moquerie ou, encore une fois, comme de la pitié. « Si vous avez besoin, je suis là. Je sais que ce n’est surement pas de mon oreille attentive dont vous rêvez, mais je suis sincère Monsieur Silveira. Si parler peut vous faire du bien, je suis là » déclara-t-elle d’une petite voix, douce mais ferme, remplie de détermination. C’était aussi ça, son job, aider les blessés, et parfois les réparer. « Je vais mettre les cartons dans les pièces concernées, et après, si vous le souhaitez, je vous laisserai tranquille. Nous pourrons parler de planning et d’aménagement une autre fois, si ça fait trop pour vous aujourd’hui » dit-elle en prenant le premier carton, celui de la chaise de douche, et en allant le poser dans le salle de bain attenante à la plus grande chambre du rez de chaussée. |
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