the moth don't care if the flame burns low. (h.a)

les informations en vrac

○ Bébé surprise, chétif, arrivé en avance. Plus belle erreur d'une vie elle-même à peine soufflée. Yeux qui aiment dès les premiers instants, tristes, seuls et perdus dans la foulée. Pas prête. A dix-sept ans, personne ne l'est vraiment. Des difficultés majeurs et une pression accrue de ses parents qui viendront s'immiscer dans une décision d'amour qui mettra son cœur à miettes : le placement d'Hiram, à ses trois mois de vie, avec droit de visite.

○ Il possède des origines allemandes et hollandaises du côté de sa mère. Ses aïeuls sont juifs ashkénazes, héros de résistance et immigrés de l'après guerre. Si les histoires sont contés par cette branche maternelle, il ne possède en revanche aucune informations pour compléter le puzzle aux pièces fantomatiques ; ni père, ni nom, ni repères.

○ Brimbalé de familles d'accueil en famille d'accueil, toujours sous une bonne étoile. Beaucoup d'amour et de vertus alloués à combler cette charade indéchiffrable, canalisateurs pour un bout-en-train débordant d'énergie, bien que terriblement charmeur et affectueux.

○ Période charnière des premiers tout. Môme qui s’exprime et qui rêve grand. Serviable, entre deux bêtises d’adolescents. Peu contraignant, peu assidu, également. L’esprit ailleurs, le casque qu’il foule à la moindre occasion, qui l’éduquera, lui remettra les idées en place, plus que quiconque. Sait ce qu’il veut ; assez pour ne pas clapir dans ce qu’il ne souhaite pas. Les bancs du lycée derrière lui pour un rêve à portée de main, touché du bout des doigts.

○ Un challenge, de toujours se surpasser davantage, de voir plus grand, plus haut, d'autres paysages, d'autres perspectives. Il quitte sa copine et dans la foulée sa baie natale, bien calme face au tumulte de la grand ville. Le prospect gravit les échelons, pendant près de 18 ans, au service des civils et des grandes structures de la capitale néo-zélandaise et de ses alentours.  

○ Ils partagent la même chambre dans la caserne. Les deux H. Hiram et Hugo. Presque de suite indissociables et collés comme cul et chemises. Frères de cœur, au-delà des liens du sang. Qui se supportent, se soutiennent, se retrouvent dans toutes leurs complémentarités, en service et bien au delà. Hiram est l'épicurien, l'apollon à deux sous, le charme, le bagou et la guitare, cliché ambulant de l'éternel casanova à la réceptive parfois salée, cupidon et entremetteur de deux âmes sœurs qui s'ignorent, premier témoin du mariage et parrain gaga couvrant leur petit alien de cadeaux. Qui aurait cru qu'il aimerait ça, les brunchs du dimanche.

○ Quelques échanges de vœux et une bataille improvisée de bûche chocolatée, l’ambiance est festive ce soir-là, détendue, commémorent les instants de vie dans toute son insouciance. Ils savent que la tempête arrive, que l’alarme finira bien par retentir, comme chaque année, en cette période de Noël bien trop gâteuse pour tout soldat du feu, inopportunément. Ils s’attendent à intervenir sur des cas de personnes sans doutes trop alcoolisées ou sur des accidents de la voie publique. Mais c’est en renfort sur un départ de feu dans un immeuble qu’ils sont appelés, durant la nuit froide, malgré le climat. C’est tout ce dont il se souvient ; des bribes de vies, du calme, avant la bourrasque.

○ Il ne se rappelle de rien. Pas même des premiers jours qui ont suivi son réveil, chantés par les mêmes informations, les mêmes réactions, le même silence, dès qu’il mentionne Hugo. Un backdraft les avait pris de court, causant au superviseur des brûlures au niveau du flanc et du dos, un pneumothorax, une fracture du bassin et un traumatisme crânien sévère, avec œdème résorbé chirurgicalement. Mais la douleur physique est moindre face à la peine morale, celle d'un sentiment d'injustice, d'incompréhension, d'inachevé. Il n'aurait pas dû vivre. Pas lui, en première ligne de front.

○ Hiram n’est plus le même, plus que l’ombre d’un phénix abattu au vol, pain béni pour la thérapie, la culpabilité du survivant. Une mort qu’il avait tant côtoyé ; jamais d'aussi près. Sa faute, quoiqu'ils en disent. Médecins, chef, collègues, veuve. Elle est là, véritable force de la nature, seule à être entendue, écoutée, obéie. C'est elle, qui fait rejaillir l'étincelle, la fureur. Elle, qui en avait tant besoin, en somme.

○ On le pense fou et déraisonnable. Trop tôt, qu'ils chuchotent. Déjà trop tard, qu'il leur répond. Un miracle, qu’il ait retrouvé presque l’intégralité de ses aptitudes physiques en l’espace de quelques mois. Un acharnement, pour une cause juste et noble. On lui dit que son métier est trop risqué, c’est bien pour ça qu’il doit y retourner. Se reconvertir, tourner la page, pour quoi ? Il ne peut pas. Il en a besoin, comme d’une bouée à laquelle on se raccroche. Borné qui ne sait rien faire d’autres, si ce n’est que de troquer les mises en gardes contre les appels au secours. Coqueluche d'un chef bientôt à la retraite, qui suivra lui aussi les conseils avisés du médecin. Retourne y, mais ailleurs.

Vrac : ○ De retour à Island Bay depuis deux ans. Rétrogradation volontaire en tant que lieutenant ; ne se pense plus apte à donner les pleins ordres, déteste néanmoins en recevoir et n'hésite pas à fronder quand il ne les pense pas assez légitimes. ○ Vulnérabilité camouflée sous une pointe de cynisme. ○ Il ne voit que très rarement sa mère, l'aime mais reste assez distant, prudent, une relation particulière, pudique, basée sur beaucoup d'incomplétudes. ○ Adepte de sport et d'adrénaline. Pratique le surf, le running, la fonte et l'escalade. ○ Autant accros aux antidouleurs, parfois noyés dans la bouteille, quand il se sait en repos. ○ Sensible aux problèmes climatiques et à l'écologie. Bénévole au sein de la Green Bay, depuis son retour en ville. ○ Propriétaire de Bourbon, un sphinx abandonné, recueilli près de la caserne. ○ Souffre d'insomnie, en plus de troubles de la mémoire, de sauts d'humeur et d'épisodes névralgiques depuis l'accident, qu'il essaie par tout les moyens de camoufler de ses pairs. Vit dans un bordel organisé depuis. ○ Mélomane, guitariste à ses heures perdus. ○ Loup solitaire, aujourd'hui. ○ Fédérateur, jusqu'à une certaine limite. ○ Fan de la saga Alien. ○ Assume totalement son penchant pour les mots croisés, en salle de pause.