La création c'est la rencontre entre la préparation et le hasard [Feat. Marley Carvalho]

Malgré la situation, Tani ne se plaignait pas, cela faisait un an qu'elle avait dû quitter ses habitudes, ses amis et son travail pour arriver dans cette ville inconnue. Un an qu'elle travaillait pour Celeste et Marley. Un an qu'elle se préparait pour témoigner contre son ex-fiancé. Tout était sur le point d'aboutir et bientôt, elle pourra enfin vivre plus qu'au jour le jour, la jeune femme pourra envisager un avenir, ce qu'elle n'avait jamais osé faire depuis qu'elle a mis les pieds ici.

La jolie anglaise aimait arriver tôt le matin pour pouvoir préparer les pâtisseries de la journée. Elle appréciait pouvoir être un peu tranquille pour mieux se concentrer et également, quand ses tâches étaient finies, avancer sur ses créations personnelles. Un petit calepin avec ses croquis, des gribouillis correspondant aux recettes qu'elle imaginait. Même si Tani avait une nette préférence pour le sucré, elle ne délaissait pas pour autant le salé. Bien évidemment, elle prenait soin de ne pas empiéter sur ses heures de travail pour faire ses créations, ça pourrait être mal vu et puis surtout, on pourrait penser qu'elle fait de la concurrence à ce petit café qu'elle aimait beaucoup. L'anglaise s'y était tout de suite senti à sa place malgré la situation dans laquelle elle était en arrivant. En réalité, elle pensait que c'était juste un boulot pour dépanner, aujourd'hui, elle est épanouie dans ce qu'elle fait, même si c'est bien loin de ses diplômes d'origine et du métier qu'elle exerçait avant d'atterrir à Island Bay.

" - Il y a quelqu'un ?" questionna-t-elle la voix tremblante.

Tani avait entendu un bruit dans l'établissement alors que ce dernier n'était pas encore ouvert au public. Elle était toujours méfiante, parce qu'elle savait que sa situation précaire n'était pas encore terminé, son ex-fiancé avait le bras long et était capable de tout pour lui pourrir son existence. Elle s'avança timidement, un rouleau à pâtisserie en main, juste au cas où..

" - Je suis armée et je sais me défendre !" fit-elle plus assurer cette fois, mais tout cela n'était que mensonge. Elle était simplement tétanisée. C'était dans ce climat qu'elle vivait depuis son arrivée ici.

Impossible de dormir plus longtemps, les images de cette soirée avec Tegan tournent en boule et ces derniers jours, j’ai vraiment du mal à trouver le sommeil. Il va falloir que je prenne mon courage à deux mains pour discuter avec ma colocataire, avant que ça ne me prenne davantage la tête. Pour palier à ce remue-méninges, c’est un footing que je choisis de faire ce matin, avant d’aller au boulot. Il est encore tôt, et plutôt que de tourner en rond, je choisis d’aller plus tôt que prévu au Jardin d’Eden, histoire de m’occuper un peu.

Lorsque j’arrive sur place, je passe par la petite courette intérieure qui donne accès à l’arrière du café, où entre le personnel. Il y a de la lumière à l’intérieur, vu l’heure, j’imagine qu’un ou une pâtissière est déjà en activité, ils ont l’habitude de faire eux-même leurs propres horaires, et tant qu’ils arrivent à s’arranger et que le travail est fait, Celeste et moi avons tendance à les laisser gérer. J’aime pouvoir laisser de la liberté à mes employés, ça aide à garder une ambiance beaucoup plus familiale. Je ferme la porte derrière moi, les clés dans la main, et me dirige vers la salle de repos où se trouve du mobilier, avant d’atteindre les vestiaires où je dépose mon sac à main. J’entends une voix au loin mais ne parviens pas vraiment à comprendre ce qu’elle raconte.

Je reviens en direction de la salle de repos pour venir saluer le ou la pâtissière, et j’entends une voix qui se rapproche. « Je suis armée et je sais me défendre ! » Je pénètre dans la salle et tombe nez à nez avec Tani, un rouleau à pâtisserie entre les mains, prête à frapper un potentiel agresseur. Je sursaute un peu et, posant ma main sur mon thorax je déclare « Tu m’as fait peur ! » En soufflant un peu, je récupère un battement de coeur un peu plus normal. « Tu peux lâcher ton arme, Corleone, je suis pas un intrus ! » Je la taquine, mais je sais à quel point ça peut faire peur d’avoir l’impression que quelqu’un est là alors qu’il ne devrait y avoir personne. « Dis-donc, tu es super matinale toi aussi ! Tu veux un café ? » que je lui demande alors que je remplis le réservoir d’eau de la cafetière, avant de déposer une capsule à l’intérieur. Je suis contente de ne pas être seule dans les parages finalement, même si je me doute que la présence de la jeune femme induise qu’elle ait du travail.

Tani était de nature déterminée et motivée quand elle faisait quelque chose qui lui plaisait. Que ce soit la pâtisserie ou les cours qu'elle donnait avant d'arriver ici, elle n'avait jamais cherché à compter ses heures. La blonde aimait le travail bien fait et si elle devait y passer plus de temps que prévu, elle ne rechignait pas à la tâche. Dans un certain sens, on pouvait la qualifier de perfectionniste, ce qui n'en était que meilleur pour les personnes qui l'avait en tant qu'employée.

Mais il est vrai que ces derniers temps, elle n'avait pas été très assidue, elle avait souvent demandé à arranger ses horaires sans réellement donner la raison de ce changement d'emploi du temps. D'une part, parce qu'elle n'avait pas le droit d'évoquer ce genre de détails mais également, parce que la française n'était pas du genre à s'étendre sur sa vie privée au travail. Cela dit, même si son emploi du temps était plus désorganisé qu'à l'habitude, elle faisait tout de même les tâches qu'on lui confiait.

Seule dans l'établissement, la jeune apprentie prit peur lorsqu'elle entendit du bruit à proximité, allant jusqu'à menacer l'intrus s'il s'approchait trop d'elle. En fin de compte, la silhouette qui se dessina devant elle n'était autre que sa patronne, Marley, soulagée et en même temps terriblement honteuse, elle sentit les battements de son coeur retrouver un ryhtme normal.

" - Et bien comme ça on est deux !" fit-elle en gloussant.

La situation aurait pu mal tourner vu la peur que les deux jeunes femmes avaient eu, mais heureusement, tout est bien qui fini bien ! La blonde repose alors le rouleau à pâtisserie sur le plan de travail.

" - Je veux bien merci." répondit-elle à son interlocutrice.

Un peu de caféine ne lui ferait pas de mal, même si elle n'était pas particulièrement fan de cette boisson, elle pouvait consommer un ou deux cafés par jour pour se donner un petit coup de fouet.

" - Oui, je voulais m'avancer un peu vu que je n'ai pas été forcément très présente ces derniers jours..."

En vérité, elle espérait que Marley ne remarque pas que les préparations qu'elle avait devant elle n'étaient pas celles proposées par le café, mais bel et bien des inventions de la française. Utiliser le matériel du café pour ses propres créations ne seraient sans doute pas très bien vu de sa hiérarchie.

" - Et toi alors, beaucoup de paperasse à faire pour que tu sois présente à cette heure-ci ?"

Nous avons eu peur toutes les deux, comme ça, pas de jaloux. Heureusement, ce n’est rien de grave et nous pouvons retrouver un rythme normal, la frayeur passée. Je note quand même, avec une pointe d’amusement pour moi-même, que la jeune femme semble être un bon ‘chien de garde’, prête à défendre son territoire. Notre territoire, si on voit les choses de cette manière.
La jolie blonde finit par reposer son rouleau à pâtisserie, tout en acceptant le ma proposition de boire ensemble un café. Le premier de la journée pour ma part. J’ai pris pour habitude de ne pas me servir de la grosse machine à percolateur qui trône derrière le comptoir, avant d’avoir ouvert le café. Fatalement, celui en rosette est moins bon, mais c’est plus vite fait. J’interroge sans tarder la jeune femme, face à ses motivations d’être présente aussi tôt le matin. « Oui, je voulais m'avancer un peu vu que je n'ai pas été forcément très présente ces derniers jours… » Il est vrai qu’elle avait demandé quelques jours de congé ces derniers jours.
Tani est une jeune femme vraiment mystérieuse, je ne sais si elle cultive le mystère ou si simplement c’est une sorte de seconde nature. Elle disparaît et réapparaît, comme le ferait une petite souris, sans jamais faire de bruit, ni même de vague. Toujours respectueuse, travailleuse, elle est le genre d’employée modèle, je n’ai jamais rien eu à redire à son propos, et Celeste non plus d’ailleurs.
Une fois le café fini de couler, je lui apporte le sien avant de lancer le mien. « Et toi alors, beaucoup de paperasse à faire pour que tu sois présente à cette heure-ci ? » La question à mille dollars. De la paperasse ? Non. Même pas, et à vrai dire même si je n’aime pas ça, j’aurai aimé en avoir pour me changer les idées. Je vais devoir trouver de quoi m’occuper. « Oui, un peu, et puis je suis tombée du lit, alors au lieu de traîner les pieds chez moi, j’me suis dit que j’allais prendre un peu d’avance ici. » C’est l’avantage aussi quand on a un métier passion.
Je m’appuie sur la table et mon regard se pose sur le travail de la jeune femme. Immédiatement, je plisse un peu les yeux, perplexe. « Tu as de nouvelles idées à soumettre ? Je trouve ça super canon ! » J’ignore si c’est bon mais je n’ai pas trop de doute puisqu’elle est super douée. « Je peux goûter ? » Enthousiaste, je lui offre un large sourire, espérant qu’elle ne m’envoie pas sur les roses.

Tani était d'une nature anxieuse, donc forcément entendre du bruit alors qu'elle était censée être seule dans les locaux ne l'a pas rassuré. Mais par chance, il ne s'agissait pas d'un voleur ou même d'un client insatisfait qu'il chercherait à se venger pour une raison quelconque. C'était simplement Marley et le fait de la voir ainsi devant elle avait suffit à faire redescendre son rythme cardiaque assez facilement.

Les deux femmes étant là avant l'heure officielle d'ouverture, chacune avait ses raisons, Tani cherchait à avancer dans son travail, du moins c'est ce qu'elle avait prétendu. Il valait mieux qu'elle dise ça plutôt qu'elle avoue utiliser le matériel du café pour ses recettes personnelles. Bon en soit, elle n'avait pas totalement menti, même si elle expérimentait de nouvelles recettes, après ses dernières absences, la jeune française souhaitait quand même rattraper son retard.

La blonde lança son plus grand sourire en récupérant le café que lui tendait sa supérieure. Même si elle n'était pas une grande consommatrice de cette boisson chaude, parfois ça aidait pour se motiver et éviter de laisser la fatigue la submerger. D'autant plus puisque ces derniers jours, Tani avait dû mal à trouver le sommeil à cause du procès qui approchait à grand pas. Trempant ses lèvres dans sa tasse, elle écouta avec attention la réponse de sa patronne. La paperasse, bien qu'indispensable lorsque l'on gère un commerce, était rarement la partie de la fun du travail, mais comme dans tout métier, il y avait des missions moins intéressantes, mais pourtant essentielles afin que tout se déroule correctement.

Mais la jeune femme déchante assez rapidement lorsqu'elle voit le regard de son interlocutrice se poser sur son travail en cours. Honteuse, elle baisse instantanément la tête, prête à s'excuser d'avoir enfreint les règles. Et c'est d'ailleurs ce qu'elle fit.

" - Je suis sincèrement désolée Marley... Je sais que je n'aurais pas dû utiliser le matériel du café pour un usage personnel. Je comprendrai que tu ne veuilles plus que je remette les pieds ici..."

Le visage écarlate, honteuse d'avoir ainsi été prise la main dans le sac et surtout, de mettre la jeune femme dans une situation sans doute délicate. Pourtant, Tani avait conscience que Celeste et Marley étaient ouvertes à la discussion, Tani avait un jour fait une proposition qui aujourd'hui se vendait dans l'établissement, c'était bel et bien la preuve qu'elle aurait pu leur en parler avant d'agir dans son coin au risque de sanctions, voire pire. Cependant, elle répondit à la dernière question de sa patronne en saissisant un couteau à portée de main et découpant un morceau de la pâtisserie qui trônait devant elle. Pour l'occasion, elle avait opté pour une version avec et une version sans gluten afin de satisfaire un maximum de personne, parce qu'elle était consciente que tout le monde n'avait pas le même régime alimentaire ou bien les mêmes préférences tout simplement. La blonde tendit le morceau préalablement découpé sur une serviette, c'était la seule chose qu'elle avait sous la main. Elle se recula de quelques pas, comme si elle craignait d'avoir déclenché une tempête, elle attendit patiemment le verdict de la dégustation.

Je ne m’attendais pas à ce que la jeune pâtissière se mette à rougir de la sorte. Sans attendre, elle se confond même en excuses. « Je suis sincèrement désolée Marley... Je sais que je n'aurais pas dû utiliser le matériel du café pour un usage personnel. Je comprendrai que tu ne veuilles plus que je remette les pieds ici… » J’ouvre grand les yeux, surprise par ses mots et sa manière de se rendre coupable immédiatement. « Tu viens ici pour tester tes propres recettes en dehors de tes heures de travail, et tu fais ton travail comme il faut, je ne vois pas pourquoi je t’empêcherai de remettre les pieds ici… » Tani est un de nos meilleurs éléments, elle travail vite et bien, et personne ne s’est jamais plaint de ses pâtisseries, bien au contraire.
Je lui demande de goûter ce qu’elle a préparé et elle ne me refuse pas cette requête. La voilà déjà qui me sert un morceau sur une serviette que je m’empresse de récupérer. Je n’ai pas mangé ce matin, ça ne me fera aucun mal. Comme je l’imaginais, c’est un délice, et je lâche même un ‘hummm’ en fermant les yeux. Je cherche toutes les saveurs qu’elle a pu utiliser, elle est vraiment douée. « C’est délicieux ! » lui dis-je dans un sourire qui se veut rassurant.
Depuis que Tani est employée ici au Jardin d’Eden, je n’ai jamais eu aucun souci avec elle, ni personne d’ailleurs. Elle est discrète, reste à sa place, toujours à l’heure, elle n’a jamais manqué un seul jour de travail. « Tu peux tester tout ce que tu veux ici tu sais. L’important pour moi c’est que tu fasses le travail demandé. Et même sur tes heures de travail, si tu as fini ce qui était demandé, rien ne t’empêche de faire des essais comme celui là ! » Je me veux rassurante, je ne comptais pas la dévorer toute crue simplement parce qu’elle a utilisé le matériel qui appartient au café. « Et puis, si tu es satisfaite de toi et qu’un jour tu veux proposer une recette, surtout n’hésite pas. On pourra faire goûter tes créations aux clients, et on gardera celles qui plaisent le plus ! » Je penche un peu la tête sur le côté en lui adressant un sourire. « Tu savais que les créateurs des pâtisseries qu’on vend ici ont été payés plus chers pour ça ? » Après tout, c’est normal. Une recette est une création au même titre qu’une oeuvre d’art, et il est normal que le créateur soit récompensé.

Tani est presque prête à prendre ses affaires et quitter le café sur le champs, elle se doute bien que ses essais de pâtisserie ne seront pas vu d'un bon œil, mais c'était sans compter la bienveillance et l'extrême gentillesse de sa patronne. Plutôt que de la réprimander pour avoir utiliser le matériel du café à des fins personnelles, elle la rassura en lui disant que ce qui importait le plus à ses yeux c'était surtout que les tâches pour lesquelles elle avait été embauché soient réalisées et c'était le cas. Elle avait rattrapé son retard la veille au soir, et avant de se mettre à ses recettes, elle avait terminé ce qu'elle avait à faire. Que ce soit dans le travail ou dans la vie de tous les jours, Tani est une jeune femme organisée, qui aime planifier les choses pour que ça lui paraisse plus simple à gérer.

Malgré la gêne qu'elle ressentait, l'apprentie fit goûter un morceau de sa création à sa supérieure, inquiète et impatiente à la fois de son verdict, elle esquissa un sourire discret en l'entendant se délecter puis confirmer ensuite de vive-voix le fait qu'elle avait apprécié. Ça donnait des ailes à Tani qui n'avait pas pour habitude d'être complimentée, ou plutôt, les compliments la rendait encore plus gênée et elle avait du mal à les assimiler pour elle-même. Cependant, sa motivation avait été boosté par toute cette situation, qui n'aurait pu ne jamais arriver, mais qui était arrivé et dont les deux jeunes femmes s'étaient arrangées.

" - Je suis contente que ça te plaise. Est-ce que tu as une idée des ingrédients utilisés ?"

Elle aimait jouer avec les saveurs et encore plus questionner les goûters pour savoir si leur palais serait capable de découvrir les différentes associations utilisées. Pour l'occasion, elle était partie sur une recette de chez elle, à savoir celle des financiers. Elle avait créé différentes formes ainsi que différentes saveurs comme celle originale à l'amande, d'autres à la pistache et à la framboise ainsi que des marbrés au cacao. Elle aimait créer de la diversité dans cette recette afin de pouvoir toucher un maximum de gourmands.

Marley lui confia que si elle désirait un jour proposer ses propositions pour la vente au café, elle ne s'y opposerai pas, ce qui donna encore plus d'espoir à la jeune boulangère pâtissière. Pour une reconversion, bien qu'un peu forcée, elle était heureuse d'avoir postulé ici, elle s'épanouissait pleinement dans son nouvel emploi.

" - Non je ne le savais pas, mais c'est bon à savoir si un jour j'ose me lancer !" fit-elle tout d'un coup moins timide que quelques instants plus tôt. " - Et merci aussi pour ... ça." dit-elle en désignant tout ce qui était sur son plan de travail.

Je suis bluffée par la qualité des gâteaux que Tani vient de créer. C’est délicieux, et je n’avais aucune idée de ses talents de pâtissière. Parce qu’on peut savoir faire des gâteaux en suivant une recette, il faut déjà avoir un bon degré de maîtrise, mais alors en créer soi-même, pour moi, c’est de la magie. Ça me fascine ! « Je suis contente que ça te plaise. Est-ce que tu as une idée des ingrédients utilisés ? »  . Je plisse un peu les yeux, pas sûr de mon coup. « Hum attends, il faut que je goûte à nouveau ! Oui. C’est un prétexte, j’avoue ! »  Je ris et pique une nouvelle bouchée pour cette fois me concentrer davantage sur les saveurs. J’arrive à citer quelques ingrédients, sûrement les plus faciles, mais je suis certaine qu’elle a utilisé des choses que je n’arrive pas à déceler. Elle finit par me faire la liste des ingrédients, et je suis aussi surprise qu’impressionnée. « C’est ouf, c’est trop bon, j’adore, vraiment ! »  Et je ne dis pas ça juste pour lui faire plaisir, je me pense réellement.

D’ailleurs, j’appuie mes dires par une information cruciale qui fera peut-être son chemin dans sa tête. On verra. « Non je ne le savais pas, mais c'est bon à savoir si un jour j'ose me lancer ! »  Je lui offre un large sourire, ce dernier s’accompagnant d’un clin d’oeil amical. « Et merci aussi pour ... ça. »  dit-elle en désignant la table pleine de ses belles créations. « Tu rigoles ! Merci à toi ! »  Je pique à nouveau un morceau tout en l’enfournant dans ma bouche, avant de rire légèrement. « Franchement, amuse-toi, fais-toi plaisir ! Avec Celeste on est super contentes de ton travail, on a rien à redire. Alors si tu veux travailler tes créations ici quand il n’y a personne, surtout, te prive pas ! »  Je ne vois pas pourquoi je l’en empêcherait. Ça a l’air d’être un vrai plaisir pour elle, elle ne fait de mal à personne, et puisque personne ne se sert du matériel si elle vient en dehors de ses heures de boulot, ça ne me dérange pas le moins du monde.

« Bon, sur ces bonnes paroles, je te remercie vraiment pour le petit dej matinal, et je vais aller bosser un peu dans le bureau, je te laisse à ta magie ! »  Je fais un petit tourbillon avec ma main comme si j’avais une baguette magique, et m’en retourne à mes occupations. Tani est définitivement un bon élément dans l’équipe et je n’ai aucunement envie qu’elle nous quitte. Alors si lui laisser la place de créer de la pâtisserie peut l’inciter à rester, je n’ai aucun risque à prendre à lui faire confiance…


Hj : je te laisse voir si tu veux répondre ou archiver