(Loud mess) Lennon

les informations en vrac

• Un bébé parmi tant d’autres. Un de plus. Un de trop. Du moins pour ta mère biologique. Les conditions sont désastreuses et le pays emprunts à de violents conflits. Voilà, à peu de choses près, ce que tu sais sur ton arrivée au monde. Tu n’avais que quelques jours à peine lorsque tu as été déposée dans un orphelinat de fortune. De ceux d’urgence qui naissent de la bonne volonté d’âmes charitables en temps de guerre civile. De bonnes âmes mais débordées. Il y a trop de petits, pas assez de ressources. Alors le système d’adoption mis en place se passe de grande fioriture. Il laisse à désirer, tant dans les faits qu’administrativement parlant. Très honnêtement, tant qu’un couple avait du cash à poser sur la table et quelques photos d’une maison chaleureuse à proposer en guise de bonne foi, les papiers étaient signés et l’enfant s’envolait dans les bras d’une nouvelle famille, avec pour seule sécurité, les prières des nourrices restées s’occuper des autres.

• Désormais ta vie se dessine à l’autre bout du monde, en Nouvelle Zélande. Tu passes tes deux premières années au sein d’un foyer incapable de s’adapter à une vie de famille. Un couple en manque de challenge, persuadé qu’on adopte un gamin comme on choisi un chiot chez un éleveur. Mauvaise nouvelle, ça ne fonctionne pas comme ça. Le couple, pourtant aisé, est dépassé. Tu es un bébé difficile et ni l’un ni l’autre ne peut se résoudre à continuer de vivre de la sorte. C’en est trop. Tu es de trop. A nouveau.

• Tu oscilles alors entre l’orphelinat et diverses familles d’accueil auxquelles tu sera successivement retirées. Les faux et mauvais départs sont multiples. Ton début de vie est difficile. Bien plus que ne devrait l’être celui d’une toute petite fille. Tu as été témoin de choses dont il aurait été préférable que ton esprit soit épargné. Tu as eu faim, froid, tu as eu peur, et tout cela au sein même des endroits où l’on te promettait toujours monts et merveilles.

• Lorsque tu rejoins officiellement la famille Wairua, tu as 5 ans et demi et déjà tu n’y crois plus. Aux mots des grands. Tu garderas le silence pendant presque 6 mois, ne t’exprimant que par les cris, les pleurs et les crises de colère. Durant de très longues semaines, tu refusera catégoriquement qu’on t’enlève ton petit sac à dos des épaules. Il est la seule constante de ton existence et contient les quelques rares objets que tu considères comme tiens. Il y a notamment un doudou sale et rapiécé que personne n’a le droit de toucher. Garder ton petit sac au dos, c’est aussi être prête à partir. Parce que de toute façon, tu finis toujours par partir. 
Le sommeil est également un sujet délicat. Longtemps, tu aura du mal à te coucher dans ton lit. Ta nouvelle maman ne compte plus le nombre de fois où elle t’a retrouvée endormie dans un placard, sous la table de la salle à manger ou sur la carpette de la salle de bain. 
Il y a dans cette famille de plus en plus de monde. Et pourtant, personne ne semble vouloir partir ou te mettre dehors. Au contraire, ta mère passera des nuits au sol avec toi. Elle te laissera pleurer et crier des heures durant, refusant pour autant de lâcher l’étreinte rassurante dans laquelle elle te maintient. Ta nouvelle famille fera preuve d’une patience infinie afin que, petit à petit, tu prennes tes marques et comprennes que, cette fois, tu n’irais nul part.

• Tu as été suivie psychologiquement très rapidement après ton arrivée chez les Wairua. Ton enfance fut bercée par ces visites régulières mais ton adolescence également. Bien qu’acclimatée à ton nouveau foyer, tu n’en restes pas moins l’enfant la plus difficile et turbulente de la maison.

• Ayant le même âge que Josh, à l’arrivée de ton nouveau frère, tu as rapidement été associée à celui-ci. Votre lien fut, en effet, plus instantané qu’avec les autres. Probablement dû à l’intensité d’un passé, certes différent, mais aux cicatrices semblables. Plus tard et jusqu’aujourd’hui encore, il n’est pas rare que l’on vous surnomme les faux jumeaux du clan. Cependant, si vous étiez souvent collés l’un à l’autre dans l’enfance, il est un fait avéré que tu profitais souvent de la gentillesse de Josh et de son caractère plus doux, notamment envers les ainés et les parents. Tu n’avais pas ton pareil pour l’embarquer avec toi dans tes plus belles bêtises, et - bien évidemment - te débrouiller pour qu’il soit puni à ta place si cela était possible. Tu n’as jamais été une bonne influence pour Josh mais tu l’aimes à ta manière. Malgré cette étrange dynamique toujours présente entre vous à ce jour, et malgré un certain éloignement, vous avez régulièrement besoin de vous voir et de vous parler.

• Avec tous tes autres frères et soeurs, la relation est sans cesse en dent de scie. Il faut dire que tu as le chic pour pousser tes proches à bout. A la maison, les engueulades étaient régulières mais maintenant que tout le monde est grand et plus ou moins indépendant, les choses se sont globalement apaisées. Tous n’approuvent pas toujours tes choix, ton comportement ni ton style de vie, mais vous arrivez malgré tout à communiquer et passer l’éponge plus rapidement. Avec Milo par exemple, vous qui étiez déjà plutôt un bon duo d'emmerdeurs à l'adolescence, c'est aujourd'hui la musique qui vous rapproche d'autant plus. La seule exception à cette règle est ta soeur Kenzi. Entre elle et toi, c’est le froid polaire. Pourtant, lorsque tu étais toute petite, Kenzi fut la plus présente et la plus proche de toi. Elle a voulu jouer son rôle de grande soeur et a tenté maintes et maintes fois de créer un lien solide avec toi. Mais pour des raisons qui vous sont inconnues tant à l’une qu’à l’autre, l’alchimie n’a pas pris. Tu as grandi et tu as de plus en plus repoussé et refusé l’affection de Kenzi. Ce réflexe que tu avais de toujours entrer en conflit avec elle, l’a blessée et a probablement entaché votre relation à jamais. 
Aujourd’hui encore, il ne se passe pas une réunion de famille sans que vous ne vous lanciez des réflexions acerbes ou finissiez par vous engueuler sur la terrasse.

• A l’école, ton parcours scolaire n’est pas de tout repos non plus. Tu enchaines les désobéissances, les insolences avec tes professeurs, et tu prends un malin plaisir à vouloir prouver à tous que tu sais et fais mieux que tout le monde. Pour beaucoup, et surtout l’établissement scolaire, le plus frustrant est que tes notes sont irréprochables. Tu as toujours fait partie des premières de la classe et tu profites clairement de ton statut.
En ce qui concerne les activités extra-scolaire, tu as fait partie des cheerleaders de ton école dès que tu as pu et tu y es restée jusqu’à la fin. Tu as aimé jouer le rôle du cliché des teen movie. Tu as été une garce admirée et tu n’aurais pas voulu imaginer l’inverse. Pour toi, tout ça, c’est un pied de nez à la vie, une inconsciente et audacieuse revanche.

• Lorsque vient l’heure de jouer dans la cours des grands et de choisir un parcours de vie, c’est beaucoup moins marrant ! Tu es perdue et apeurée. Les angoisses naissent en toi mais tu es absolument incapable de les exprimer. Alors plus que jamais, tu te montres désagréable et hautaine. Tu prétends vouloir faire une pause, réfléchir à ton avenir que tu sais brillant. Mensonge ! Tu flippes et tu es terrifiée à l’idée de perdre tous les repères et les codes du lycée. Tout recommencer te semble insurmontable. Alors tu chipotes, tu tentes des formations, tu arrêtes, tu recommences, tu dis vouloir voyager, puis plus du tout. Ta spécialité ? Jouer les incrustes dans les facs de tes potes. Dans les fêtes étudiantes surtout. Et ne rien prendre au sérieux. Surtout pas. Tu as l’art de te montrer, te de rendre très visible, et ce au point où beaucoup seraient persuadés qu’ils partagent avec toi un amphi de droit, de psycho ou de sociologie. Tu es “cette fille de la soirée dernière” qui a dansé sur le meuble vintage de la sororité d’à côté, qui a ramené des bouteilles de vieux whisky de qualité, qui portait cette tenue absolument incroyable. Cette fille de la soirée dernière qui a flirté avec le DJ pour lui voler ses platines …

• C’était rien de sérieux. Juste un jeu. Il avait refusé de passer ton morceau préféré. Tu étais donc passée en mode offensive. Tu lui avais tourné autour comme un serpent charme une proie, avant de le repousser dans les règles de l’art. Mais puisqu’un mec c’est con, il t’avait laissé jouer avec son matériel. Tu avais d’abord fait n’importe quoi. Au début. Puis, tu avais suivi quelques unes de ces instructions et à en voir la réaction des danseurs sur la piste, cela fonctionnait. Un déclic s’opère dans ton esprit. Tu aimes cette sensation. Tes premières platines, c’est de la camelote. Pourtant, à force de persévérance, tu trouves ton petit flow, ton style. Les mois passent et grâce à quelques contacts dans le milieu des fêtes ainsi que des réseaux sociaux, tu te crées une jolie petite communauté. Une femme qui mix, qui joue les DJ et qui n’a pas peur de mettre ses atouts en avant, c’est plutôt vendeur. Tu commences à booker quelques soirées et lorsque les premiers “sold out” tombent, c’est également l’heure pour toi de prendre ton envol et de te trouver ton premier appartement.

Aujourd’hui, le monde de la nuit est ton univers. Tu as conquis la scène nocturne de Wellington et tu partages l’affiches avec quelques noms plutôt sympa. Tes premières demandes pour l’Australie commencent à arriver et, très clairement, tu ne comptes pas t’arrêter là. Ce que tu fais, c’est un pur hasard. Ton métier n’était pas une vocation mais bien un accident. Un accident heureux que tu n’échangerais pour rien au monde. Tu adores la sensation de pouvoir que tu as sur les foules. Tu as toujours besoin que ton espace de mix soit surélevé. Tu veux voir les regards et les bras se lever vers toi. Tu veux te sentir supérieure et en toute puissance. Lorsque tu observes une foule en transe sur tes sons, les corps en sueurs se déchainer et l’envie tant dans le regard des hommes que dans celui des femmes, cela te suffirait presque à avoir un orgasme.

• Tu n’es généralement pas debout avant midi et, lorsque tu ne les oublies pas, tu es systématiquement en retard aux brunch familiaux. Tu n’estimes pas cela comme un manque de respect. En fait, tu n’y as jamais vraiment réfléchi, malgré les remarques de Kenzi. Tu fais au mieux et c’est tout. De toute façon, tu es souvent en retard, et ce, peu importe la raison ou l’occasion. • Tu es plutôt du genre bordélique • Tu aimes provoquer, tant par les mots que l’attitude ou encore les fringues. Tu as ton style à toi et tu aimes en jouer • Tu ne supportes pas qu’on te fasse des reproches ou quelconques réflexions. Tu as tendance à tout de suite te renfrogner et à sortir les griffes. T’apprivoiser est un travail de longue haleine. • Tu peux également te montrer particulièrement agréable lorsque tu le décides. Tu es, par exemple, la parfaite compagne de sortie. Tu as toujours une idée d’aventure derrière la tête et tu es d’ailleurs la “fun grande soeur” aux yeux de l'une des petites jumelles de la tribu. A vrai dire, tu n’es pas loin d’égaler leur âge mental en terme d’immaturité et de responsabilité … • Mis à part ta famille, Jules est ta seule véritable constante en terme de relations humaines. Avec elle, c'est du "ride or die". Tu l'aimes à en crever. Il n'est pas question de love story au sens stricte du terme et c'est bien mieux comme ça. Vous êtes au-dessus de toutes les cases. C'est ton âme soeur, ta flamme jumelle ou un truc du style. En tout cas, sans elle, il n'y a plus de toi, plus de Lennon. Elle est probablement celle en qui tu as le plus confiance. Elle t'a tant de fois prouvé qu'elle ne t'abandonnerait jamais, qu'elle possède aujourd'hui ton infinie fidélité amicale. Ensemble, vous formez un fameux duo infernal et ça ... tu adores !