Spirits bright.

C’était Noël ! Et Aveleen s’en fichait complètement. Comme d’habitude, en fait. Il faut dire que Noël en Nouvelle Zélande, c’était pas comme dans les films. Ici, pas de neige, pas de gros pulls en laine qu’elle pourrait tricoter, pas d’esprit des fêtes. Tout ce à quoi ils avaient droit, c’était des faux sapins et des chants de Noël dans tous les magasins et centres commerciaux, mais ça s’arrêtait là. A une époque, elle avait des connaissances qui profitaient de cette soirée pour faire le mur et aller se murger sur la plage mais elle n’avait jamais fait partie de la bande. Puis bon, quel intérêt d’aller à la plage pour elle qui, en ce temps-là, ne savait pas du tout nager, hein ? Non, y en avait aucun. Bref, tout ça pour dire que pour l’ensemble des Maguire, Noël était un jour comme les autres. Le réveillon aussi étant donné que la vie à la ferme fait qu’on est un peu forcé de se lever tous les matins aux aurores pour s’occuper des animaux donc bon, rester debout jusque minuit relevait de l’exploit et n’arrivait pour ainsi dire jamais. Mais puisqu’il y avait une nouvelle personne dans sa vie depuis quelques mois, pourquoi ne pas changer un peu ses habitudes ? Si ça se trouve, Hunter avait pour habitude de fêter Noël en famille, lui. Et cette année, il ne pourrait pas le faire alors autant ne pas le laisser seul face à ses écrans.

D’ailleurs, elle n’avait peut-être pas mis les petits plats dans les grands pour le recevoir mais au moins avait-elle fait l’effort de se trouver un sapin de Noël. Faux lui aussi étant donné qu’il était en néons et qu’il était allé rejoindre les autres sur son mur. Puis, histoire de se mettre un peu plus dans l’ambiance, la rouquine avait trouvé un serre-tête avec des bois de renne sur Amazon et se l’était fait livrer bien avant le rush des cadeaux de fêtes de fin d’année promettant un retard certain de toutes les livraisons. Voilà. Pour ce qui était du reste, Aveleen se baladait en short et débardeur chez elle tout en rassemblant les adresses des restos qui seraient d’accord de livrer ce soir-là. Mine de rien, ça aidait pour ce genre de choses de bosser dans une pizzéria ; son patron était au fait de quels restaurants étaient ouverts le soir du réveillon et lesquels ne l’étaient pas. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la liste de ceux restant ouverts était bien plus courte que celle de ceux qui fermaient. Quant à sa pizzéria, elle faisait partie de ceux qui fermaient, ce qui était tant mieux parce que sinon, elle n'aurait pas été libre avant vingt-deux heures au moins.

Serre-tête en place, elle s’amusait à saupoudrer des paillettes dans sa crinière de feu lorsque des coups furent frappés contre sa porte. Une chance qu’elle ait eu la présence d’esprit de désamorcer chacun des pièges qui auraient pu blesser Hunter en prévision de sa venue, sans quoi ces coups se feraient sûrement bien moins enthousiastes. Elle lâcha ses paillettes – en fait non, elle prit quand même le temps de refermer le tube et de le reposer là où elle l’avait trouvé parce qu’elle n’avait aucune envie d’en manger encore d’ici quinze jours – et se précipita sur sa porte d’entrée pour la lui ouvrir.
« Hé ! Bonsoir père-Noël ! Wow… C’est quoi tout ça ? »
La première vision d’Aveleen en ouvrant la porte fut non pas Hunter mais une montagne de cadeaux. Exactement comme dans les films, pour le coup.
« Attends, je vais te filer un coup de main. »
Sans attendre son avis, elle le déchargea de quelques cadeaux qu’elle déposa à côté des siens, sous le sapin en néons. Puis elle se tourna vers lui et nota qu’il avait fait un effort en ce qui concernait sa tenue vestimentaire. Ce qu’elle apprécia à sa juste valeur. Durant quelques secondes.
« Ça alors, qu’est-ce que t’es beau, ce soir ! »
Cependant, elle avait retenu que les compliments pouvaient le mettre mal à l’aise et ne s’attarda pas là-dessus. Non, elle vint plutôt lui faire la bise avant de rebondir sur sa phrase d’avant :
« Quand j’ai dit qu’on ne ferait rien, je voulais pas dire qu’on allait s’ennuyer non plus, hein. »
Bien qu’elle n’ait pas prévu grand-chose d’autre que le repas et l’échange de cadeaux, y avait quand même quantité de trucs à faire comme regarder des films, jouer, lui faire découvrir un peu mieux son petit monde, en somme.
« Y a de la bière au frigo, y a même des trucs un peu plus chicos et je suis même allée chercher des chips. Je t’en prie, sers-toi. »
Elle voulut réitérer son invitation à faire comme chez lui mais elle se rappelait parfaitement de ce qu’il lui avait répondu la dernière fois, aussi s’abstint-elle.

Croyez-le ou non mais Aveleen avait fait un effort concernant ce sapin en néons. Ben c’est vrai, elle aurait carrément pu se contenter d’accrocher un de ces minuscules sapins désodorisants qu’on suspend au rétroviseur des bagnoles à son plafond. Et aucun d’eux ne l’aurait remarqué parce que trop petit. En revanche, ils l’auraient senti ; parce que celui-ci ne sentait rien du tout hormis peut-être le plastique. Et en toute franchise, elle ne s’attendait pas le moins du monde à ce qu’Hunter le trouve si cool. C’était… Si peu conventionnel. Mais ça ne devrait pas la surprendre étant donné que lui-même n’était pas vraiment du genre conventionnel. Ça serait même plutôt tout le contraire. Un sourire étira ses lèvres en l’entendant s’extasier devant. Ç’avait ses avantages : aucune aiguille à ramasser, aucune boule de Noël se brisant en mille morceaux parce qu’on ne l’avait pas enfoncée suffisamment loin sur la branche… Et puis, allez donc trouver un vrai sapin en Nouvelle Zélande à cette époque de l’année, pour commencer. Il fallait limite se tourner du côté de l’importation. Mais au lieu de s’étendre sur le sapin, la rouquine préféra complimenter son allure générale. Il avait fait un effort pour l’occasion – ce qu’elle n’avait même pas fait pour le coup -, et elle n’était pas passée à côté. Même si elle l’aimait tout autant avec un vieux sweatshirt ou t-shirt rapiécé. Ou même sans rien du tout, tiens. Ce qu’elle se garderait bien de lui avouer étant donné que si un compliment classique pouvait déjà le mettre mal à l’aise, il ne fallait pas demander un de ce genre-là. Dans tous les cas, ce compliment-là ne le mit pas si mal à l’aise que ça puisqu’il s’amusa à rejeter la faute sur son bonnet qu’il actionna ensuite pour lui montrer tout ce dont ce bonnet était capable. Impressionnée, elle s’exclama :
« Ah ouais dis donc, ça rigole pas ! Je peux toucher ? »
Le tout dit en tendant le bras pour venir se saisir du pompon qu’elle pressa entre ses doigts. Et qui se mit à chanter Jingle Bell Rock. Avec un petit rire, elle commenta ensuite :
« Je me disais bien qu’il manquait quelque chose, c’est grave cool ! »

Puis tout ça fut suivi d’une bise pour se dire bonjour. Une bise, oui. C’est vrai que ce n’était pas l’acte le plus intime qui existe mais au fond, ça l’était déjà pas mal ; et puis c’était bien la preuve qu’Aveleen ne savait jamais sur quel pied danser avec Hunter. Pas plus qu’elle n’était capable d’identifier ce qu’elle éprouvait à son égard. Quelque chose qu’elle n’avait encore jamais ressenti pour personne, c’était certain, mais elle préférait ne pas aller trop vite en besogne, au risque de se voir blessée un jour ou l’autre. Pourtant, l’entendre dire qu’il savait bien qu’ils n’allaient pas réellement s’ennuyer pour la simple et bonne raison qu’ils ne s’ennuyaient jamais quand ils étaient ensemble tout en sentant sa main venir réchauffer le creux de ses reins ne la laissa pas indifférente, c’était un fait.
« Je suis contente de savoir qu’on est du même avis ! »
Puis elle le laissa aller se servir une bière dans le frigo en répondant par l’affirmative à sa question : oui, elle en voulait bien une aussi.
« Vas-y, oui. T’es censé savoir que tu peux faire comme chez toi. Qu’est-ce que tu nous as préparé de bon ? »
Quelque chose de chez lui, elle l’espérait, elle qui aimait découvrir de nouvelles choses. Il revint ensuite vers elle, bière en main qu’il lui tendit. Elle s’en saisit et pencha la tête en avant pour lui laisser admirer ses cheveux pailletés.
« Ouais, ça te plaît ? J’ai remarqué que tu les aimais bien, mes cheveux, alors j’ai pensé que c’était l’occasion de les mettre encore un peu plus en lumière. »
Puis, sans prévenir, il passa un bras autour de sa taille et l’attira à lui. La rouquine ne protesta bien sûr pas, le laissant dégager ses cheveux pour venir déposer de petits baisers qui la firent quelque peu frissonner dans son cou. De sa voix suave, il lui apprit que ça serait comme ça qu’il lui ferait la bise, dorénavant. Ça, c’est sûr que c’était encore plus intime, pour le coup. Plongeant son regard dans le sien, elle étira un sourire en coin.
« Mmh méfie-toi, je pourrais finir par y prendre goût. »
A condition que ça ne soit pas déjà le cas. Or, Aveleen pouvait bien se voiler la face autant qu’elle le voulait, c’était déjà le cas. Puis il se détacha presqu’aussi rapidement qu’il ne s’était attaché pour trinquer.
« A notre premier Noël ennuyeux ! »
Et comme le but d’un réveillon, c’était aussi de manger et qu’Hunter ne serait pas Hunter sinon, il lui demanda si elle avait déjà passé commande.
« Non, je t’attendais. Viens voir, mon patron m’a filé toutes les cartes des restos ouverts ce soir. Le choix est pas super varié mais c’est pas si mal. »
Là-dessus, elle revint dans la cuisine et lui désigna son plan travail où elle avait laissés les menus, disposés en éventail.

Hunter était si fier de son bonnet de Noël qu’Aveleen ne pouvait qu’en sourire. Passer cette fête sous le soleil plutôt que sous la neige n’avait pas l’air de le déranger – en même temps, elle supposait qu’il ne neigeait jamais en Guyane mais allez savoir ! Il paraît qu’il a déjà neigé sur le Sahara donc pourquoi pas ? -, et il apportait un peu de sa magie avec lui. Au sujet de ce fameux bonnet, il lui confia alors que c’était un cadeau de sa sœur et, selon ses dires en tout cas, il le ressortait tous les ans, tant et si bien qu’il avait été contraint d’en changer les piles une fois.
« J’avoue ! Tu la remercieras de ma part, alors. J’imagine qu’il a dû en voir des Noëls déjantés. »
Quand elle disait qu’il remercierait sa sœur de sa part, c’était jamais qu’une façon de parler, il n’était pas vraiment forcé de parler d’elle à sa famille. Pas encore. Et peut-être jamais. Et pour ce qui était des Noëls déjantés, elle ne faisait que supposer. Difficile pour la rouquine d’imaginer à quoi pouvaient bien ressembler les fêtes des autres quand elle ne les fêtait pour ainsi dire pas de son côté. Ce qui fait que l’image qui lui venait en tête, était fatalement celle qu’elle avait vue un million de fois dans les films. Des pulls de Noël qui grattent, des sapins plus vrais que nature quand ils ne l’étaient pas pour de bon, du lait de poule – d’ailleurs elle en avait acheté exprès pour l’occasion – et tout ça. Sauf que ça n’avait probablement rien à voir avec la manière dont on célébrait cette fête du côté de la Guyane. D’où sa question :
« Comment vous fêtez ça en Guyane ? »
Elle le laissa ensuite ranger son plat dans le frigo tout en lui demandant de quoi il s’agissait et il s’avéra qu’elle avait vu juste : un plat de chez lui. Des dizé milé. Aveleen n’a jamais entendu ce nom de sa vie mais Hunter lui expliqua que c’était un dessert. Par contre, elle pourrait toujours courir pour avoir d’autres informations avant d’y goûter. Bon, tant que ça n’était pas un de ces machins japonais à la pâte de haricots rouges, ça devrait le faire.
« Rassurant… »
Mais si c’était terrible avec du rhum alors il ne pouvait pas s’agir de scorpions trempés dans du miel ou quelque chose de ce genre. Quoique si, sûrement, mais tant pis, ça ne lui faisait pas peur d’y goûter, de toute manière.

Quoi qu’il en soit, elle le laissa approcher encore et encore jusqu’à ce qu’il soit suffisamment près pour bien voir ses cheveux scintiller de mille feux. Ça lui plaisait. Pour une obscure raison, de l’apprendre fit son cœur battre plus vite et plus fort. Et c’était sans parler de sa toute nouvelle façon de lui faire la bise, bien sûr. Peut-être même qu’elle aurait aimé que ça dure un rien plus longtemps. Ou pas en fait, parce qu’elle en aurait alors voulu plus, c’était certain. Non, c’était très bien comme ça pour le moment. Par contre, il valait mieux qu’il sache qu’elle pourrait s’y faire, y prendre carrément goût, même. Et sa réponse la fit quelque peu chavirer. Bien loin de lui faire peur, il l’espérait. Il lui en dirait tant. S’abstenant de tous commentaires, elle laissa le rouge qui venait de lui monter un peu aux joues parler pour elle. Avant de se mettre à parler bouffe. C’était Noël après tout. Hunter parcourut les menus qu’elle avait posés sur le plan de travail et arrêta son choix. Des sushis, pourquoi pas. Là-dessus, elle le vit sortir son téléphone et lui décrire – très succinctement – ce qu’ils proposaient ce soir-là. Des rock’n’roll ? Qu’est-ce que c’était que ça ? La rouquine imagina une tranche de saumon lui chanter des chansons d’Elvis une demi-seconde avant de chasser cette idée absurde – mais hilarante – de sa tête.
« Ouais, on a qu’à prendre ça ! Je vais passer commande. »
Ce qu’elle fit, dégainant son propre téléphone tout en reposant celui d’Hunter sur le plan de travail. Depuis la cuisine, elle l’entendit lui faire une confession : il ne savait plus quels étaient les faux cadeaux et quels étaient les vrais. Ah…
« Tu veux dire qu’il y en a des vrais dans le tas ?? Y a qu’un moyen de le savoir alors ; va falloir tous les déballer. »
Commande passée, elle revint se planter à ses côtés dans le séjour.
« Y a plus qu’à espérer qu’ils ont pas qu’un seul livreur pour la soirée, sinon, on risque d’attendre un moment. »
Puis elle reprit :
« Comme tu peux le voir, j’ai pas dressé de table et c’est parce qu’on va pas manger dans le chalet. Tu veux voir où on va dîner ? »
Question rhétorique puisqu’elle ne lui laissa pas le choix en lui prenant la main et en l’emmenant au dehors. Puis elle lui fit grimper une échelle menant au toit. Un toit joliment aménagé où traînait souvent des tas de couvertures et de coussins, une enceinte diffusant de la musique en sourdine dans un coin, mais aussi et surtout son télescope. De là-haut et ainsi à l’écart de la pollution lumineuse de la ville, elle pouvait observer les étoiles durant des heures.
« Bon, on va espérer qu’il y a pas de pluie prévue au programme, ça pourrait ruiner mes plans. Mais t’en dis quoi ? C’est cool comme endroit, non ? »
Sans le savoir, il venait de pénétrer son petit jardin secret ; un endroit qu’elle ne partageait clairement pas avec tout le monde.

Fêter Noël comme tout le monde, ça ne signifiait pas grand-chose aux yeux d’Aveleen qui avait une façon toute singulière de célébrer la prétendue nativité depuis des lustres, en ce qui la concernait, mais elle essayait tout de même de se figurer plus ou moins à quoi ça pouvait bien ressembler. Un repas familial, sans doute. Avec des tas de cadeaux au pied des sapins – y en avait-il en Guyane ? Voilà la question qui la taraudait pour le coup, mais elle imaginait que n’importe quel arbre du coin pouvait faire office de sapin avec un petit côté exotique. Et… Des grosses beuveries ? Elle n’en savait rien mais ça lui semblait presqu’indissociable. A moins que d’autres ne gardent ça pour le nouvel-an. Dans tous les cas, Hunter l’aida alors à préciser sa vision : un repas et des cadeaux. Mais pas forcément familial le repas étant donné qu’il lui parla de pas moins d’une trentaine de convives à table. Ah ouais… La rouquine eut le temps de songer qu’elle aurait détesté ça, de son côté et que, finalement, elle n’était pas mécontente de n’avoir jamais vraiment fêté toutes ces conneries. Au fond, le seul point commun entre les deux c’est qu’ils ouvraient tous deux leurs cadeaux à minuit. Enfin, quand elle n’en oubliait pas l’heure, bien sûr, sans quoi c’était reporté au lendemain, ce qui ne changeait pas grand-chose pour elle.
« Oh quand tu sauras, tu seras un peu déçu… Mes parents et mes frères et sœurs réveillonnaient aussi. En plus petit comité mais faut savoir que j’en ai pas mal, des frangins et frangines alors quand tout le monde est à la maison, ça devient vite étouffant. Raison pour laquelle quand tout le monde dînait, moi je montais bûcher dans ma chambre et je ne redescendais que pour l’ouverture des cadeaux. Et encore, même pas toujours. »
C’est qu’on ne devient pas astrophysicienne sans se donner du mal. Et non, elle n’était pas du tout en train de se plaindre ; elle aimait bien se retirer, écouter ce dont elle avait envie à la radio plutôt que d’avoir à écouter une de ses sœurs se vanter des progrès hallucinants que faisait son moutard alors que le gosse n’était clairement pas Einstein et ne le serait jamais, de pouvoir se perdre dans la galaxie au lieu de se rappeler qu’elle avait surtout les pieds dans la boue et ainsi de suite.

C’est alors qu’Hunter la sortit de ses souvenirs en lui faisant savoir qu’il lui était impossible de différencier ses vrais cadeaux des faux. C’est qu’il y en avait des vrais dans le tas et Aveleen était curieuse de savoir de quoi il pouvait bien s’agir. Même si d’expérience, elle savait qu’il ne valait mieux rien attendre ; c’était comme ça que vous vous retrouviez avec un morceau de charbon censé détoxifier la pièce au lieu du cadeau convoité. En tous cas, tous les ouvrir était l’unique moyen de savoir lesquels étaient vrais et lesquels ne l’étaient pas. Enfin, peut-être pas ; ils pourraient les soupeser et même les secouer un peu pour le savoir – sauf s’il avait décidé de lui offrir un petit chien ou tout autre animal de compagnie, auquel cas, les secouer serait une très mauvaise idée. Elle en doutait -, mais c’était plus marrant de tous les déballer en fait. Tout sourire parce qu’il ne cessait de l’amuser, elle acquiesça et qu'elle le trouvait adorablement mignon.
« Promis, à minuit pile et pas une seconde de plus. »
Bref, maintenant qu’elle avait commandé, il était grand temps de lui montrer l’endroit où ils allaient dîner. A savoir sur le toit. Non, c’était pas commun, mais il s’agissait d’un toit aménagé où la rouquine passait nombre de ses soirées – à condition que la météo le lui permette, bien sûr. Pour ce faire, il fallait donc repasser par la porte d’entrée et emprunter une échelle. Au pied de celle-ci, Hunter lui avoua avoir le vertige. Ah… Voilà qui était pas de bol.
« Euh non, je crois que t’as oublié ce détail… Mais c’est jamais qu’un étage et y a une balustrade là-haut pour pas qu’on tombe. »
Ce qui lui était arrivé une fois, au tout début. Aveleen avait donc retenu la leçon. Par chance, elle le vit grimper les échelons et le suivit à la trace ; elle avait envie de voir sa tête quand il verrait tout ça. Et elle valait clairement le détour. Lui aussi trouvait que c’était une super idée, ce qui lui fit plaisir. Elle l’observa se laisser tomber dans les coussins et pouffa tout en faisant de même dans le pouf juste à côté.
« T’oublies qu’on a ton van à repeindre. Va falloir qu’on s’y mette même si on a encore du temps avant la tombée de la nuit. Puis même, j’ai des spots qui éclairent comme en plein jour, si besoin, mais on risquerait de manquer le douzième coup et ça serait dommage. D’ailleurs, t’as pensé à prendre la peinture ? Moi j’ai fait imprimer le pochoir du dessin. »
C’est alors qu’il s’intéressa à son télescope et lui demanda s’il marchait. Elle hocha la tête en réponse à sa question puis une fois encore quand il lui demanda s’il pouvait regarder au travers. Il y verrait Vénus. Un fin sourire étira ensuite ses lèvres quand il fit référence aux Sims.
« Parce que c’est ça qui se passe dans les Sims ? J’y ai jamais joué. »
Pas du tout le genre de jeux de la rouquine qui, je vous le donne en mille, préférait les jeux vidéo se déroulant dans l’espace ; Dead Space, Mass Effect, Alien Isolation, The Outer Worlds et bien d’autres encore.
« Mais si ça peut te rassurer, je suis toujours là, moi. »
Hélas, elle aurait presque préféré se faire abducter par des aliens. Enfin, ça, c’était surtout ce qu’elle pensait quand il ne se trouvait pas à ses côtés, un peu moins sinon… C’est alors qu’un klaxon retentit. Le livreur ? Déjà ?