just a little misunderstanding. (skye)

Cela fait deux jours qu'il se trouve en planque pour le compte de la police, rare les fois où il travaille avec eux, mais l'argent qu'on lui offre en guise de salaire n'est pas refusable, en plus de varier les dossiers, ça fait plaisir. Il se trouve dans un vieux motel sur le bord de la route de Wellington, il doit surveiller un homme qui est accusé d'avoir commis des crimes, plus précisément d'avoir volé une banque et menacé la foule avec un pistolet, le suspecte est peut-être toujours en possession d'une arme et on croit qu'il est également impliqué dans un trafic de drogue ou d'un gang. Cela fait maintenant plus d'une semaine que la police tente de retrouver l'individu, Nick a été rappelé en renfort, puisque l'homme semblait avoir disparu de la circulation et que tout indique qu'il se soit caché dans ce vieux motel. Pour le moment, il n'y a pas eu beaucoup de mouvements et c'est un peu cela qui commence à l'ennuyer, puisqu'il doit rester concentré. D'ailleurs, l'homme a semblé nerveux aux yeux des employés lorsqu'il s'est présenté à l'accueil sous un faux nom. Quoi qu'il en soit, la nuit tombe tout doucement et il décide d'envoyer un sms à Skye sans réfléchir, il lui dit en blague si elle ne veut pas le rejoindre au Newlands Court Motels, à vrai dire, il ne s'attend pas à ce qu'elle le retrouve ici, c'est plutôt miteux et surtout, cela laisse peut-être penser qu'il veut autre chose qu'une simple discussion. Il n'indique pas qu'il est en planque, pas dans un message, qui pourrait être intercepté par un pirate informatique qui en veut à Nick, même si cela peut paraître paranoïaque, c'est surtout de la prudence dans son métier, d'autant qu'il a assez d'expérience dans la police pour savoir ce qu'il faut faire ou pas en planque.

Nick se frotte les yeux et il décide de prendre une petite pause, notamment pour le bien de sa santé, mais également parce qu'il commence à avoir faim et plutôt que de faire appel à une femme de ménage, il sort de sa chambre pour se rendre à un distributeur automatique, il en profite pour respirer l'air frais de l'extérieur et cela lui fait un bien fou. Il prend des croustilles, puis des bonbons sucrés ainsi que des boissons dans le second distributeur, pour le mini-frigo dans la chambre et c'est en voulant retourner à celle-ci, qu'il croit l'apercevoir, une simple hallucination due à la fatigue ? Ça n'a pas l'air de cela. Nick se penche pour espionner, peut-être qu'elle est ici pour quelqu'un d'autre, une simple coïncidence, mais il a le malheur de faire échapper une canne de soda qui se perce en tombant sur le ciment et fait gicler la boisson gazeuse dans tous les sens. « Merde ! » Il fait un signe de la main à Skye, un peu gêné de la situation.

Ce n'est pas toujours évident d'être en planque, il le sait, cela a déjà été le cas dans le passé, c'est pour cela qu'il avait accepté, puisqu'il connaît le cheminement, bien qu'à l'époque, il avait un peu plus de pouvoir, c'est-à-dire arrêter les gens. Néanmoins, c'est une raison pour laquelle il a toujours préféré bosser seul, même si cela peut peser, il en est conscient, mais il ne se plaint pas, loin de là, il subit et il le fait seul. On peut vite s'ennuyer dans ce genre de mission, mais ce n'est pas comme s'il avait mieux à faire, entre les fêtes qui se préparent, c'est une bonne solution d'être loin de sa famille toute joyeuse. Bien sûr, cela reste sa famille et s'il accepte de se rendre à Auckland, c'est uniquement dans le but d'être auprès de sa mère, avec qui, il s'entend le mieux. Passons. Il a également un peu de mal avec les messages sur le téléphone, du moins, ceux que l'on doit écrire avec plus de cinq mots, pourtant, tout se faisait seul avec elle, Skye, envoyant et recevant, c'est ainsi que cela fonctionne, chaque fois avec un sourire en coin et cette fois-ci, cela ne faisait pas exception. Cependant, le problème avec cela, c'est qu'on ne sait jamais si la personne plaisante, surtout si elle ne le mentionne pas et ce n'est pas vraiment quelque chose que Nick dit ou écrit, puisqu'il a toujours tendance à penser les mots qui vont sortir de sa bouche, une habitude que ses proches ont prise en compte, aller savoir si c'est aussi le cas de l'avocate.

Après ce court message, il avait repris son boulot, à espionner la chambre en question, la 202 qui se trouve tout de juste en face de la sienne. Ce n'est qu'au bout d'une petite demi-heure que Nick s'était dirigé vers les distributeurs automatiques qui se trouvent non loin de l'accueil, mais à l'extérieur de cette salle principale, qui sert à accueillir les nouveaux clients. Terminant ses courses pour la soirée et la nuit, il a aperçu une Skye qui l'avait pris aux mots, ce message texte était sûrement une façon de lui dire qu'elle lui manque, mais d'une manière différente, qui n'a rien à voir avec ce que les autres connaissent habituellement, il s'y connaît pas, loin de là, c'est donc difficile de devenir ce qu'il a voulu dire, autre qu'une invitation à un motel miteux. « Ahh, te voilà. » Avec un air presque surpris, plus gêné qu'autre chose, il ramasse la canette et la pose sur le rebord de la première fenêtre près de lui. « Ha, ha, non, pas du tout. » Qu'il lance, suivi d'un rire jaune. Il remarque même qu'elle a un sac, c'est du sérieux, mais même Nick sait qu'il vaut mieux dormir sur une chaise, parce que les draps sont tachés. Il lui fait signe de le suivre, jusqu'à sa chambre, pour éviter les regards ou n'importe qui, qui pourrait les entendre, puis ferme et barre la porte. Il balance ses snacks sur le bureau qui devrait normalement servir pour ranger les vêtements. « Content que tu sois là.. surpris, cela dit. » Il se racle la gorge. « Je suis en planque, comme tu peux le voir. » Entre le télescope et sa façon de manger, ainsi que l'appareil photo.

C'est loin d'être très professionnel comme attitude, de faire entrer quelqu'un qui n'est pas au courant de la mission, qui ne devrait même pas être là et encore moins savoir qu'il est en planque. Il avait presque envie de se sentir désolé pour elle, à vrai dire, il ne répond que par un silence pesant, car il est tiraillé entre la laisser partir et la garder ici, mais il n'a aucun droit de la forcer à quoi que ce soit, encore moins la mettre en danger. Nick ignore comment le reste de l'objectif va se passer, il ne peut rien prédire. Il ne pouvait pas savoir qu'elle aurait pris ce message au sérieux, comment aurait-il pu ? Certes, il aurait pu mesurer ces paroles, ajouter le fait qu'il plaisantait et cela lui aurait évité de venir ici par erreur et d'avoir perdu son temps. Il la regarde se diriger vers la sortie, mettre la main sur la poignée ou c'est ce qu'il suppose qu'elle s'apprête à faire pour pouvoir partir d'ici. « Attends. » Bien sûr, il ne devrait pas, c'est carrément stupide de sa part et si cela avait été quelqu'un d'autre, hé bien, en réalité, il n'y aurait eu personne d'autre, mais jamais il n'aurait permis à la personne de rester ici, pas question de tout foutre en l'air. Nick s'approche d'elle, dos à celle-ci, il pose la main sur la sienne pour la faire doucement tourner, pour qu'ils puissent se retrouver face à face. « Tu peux rester. Enfin, seulement si tu en as envie. Je ne t'oblige à rien. » Maintenant, libre à elle de prendre ses jambes à son cou et de partir en courant. Après tout, la situation pourrait vite dégénérer et il ne souhaite pas la voir dans une mauvaise posture, car tout serait de sa faute, la sienne à lui. « Évite seulement d'attirer l'attention et de rester devant la fenêtre. » La seule qui se trouve dans cette foutue chambre, elle est à peine ouverte, uniquement parce qu'il veut éviter les mauvaises odeurs que la pièce dégage. Il se recule et il pointe le bureau. « Si jamais tu as faim. » Loin du luxe qu'ils s'étaient offerts lors de leur dîner improvisé, il y a presque un an de cela. Nick retourne à son poste, regardant du coin de l'oeil Skye, pour connaître sa décision.

C'est tellement plus facile d'être derrière un téléphone, il s'en rend bien compte. Il dit toujours ce qu'il pense et il n'a jamais eu de mal à draguer une femme, le temps d'une petite nuit, mais rien de plus. Skye, ce n'est pas cela, loin de là et pour être honnête, il commence à apprécier de plus en plus sa présence, prendre de ses nouvelles, alors qu'il a peu d'amis, car c'est un loup solitaire, c'est parfois bizarre, rappelons le début de leur rencontre, tout cela à cause d'un juge, rien de moins, rien de plus. Ils auraient fini par se croiser en ville, sans que cela ait un impact sur sa vie. Il lui demande de rester, enfin, elle le peut, si elle le souhaite, mais il n'oublie pas la raison de sa venue à lui, le pourquoi il se cache dans ce trou à rats. Est-ce qu'il peut gérer les deux ? On dirait bien que la vie vient de le mettre au défi ou tout simplement lui-même. Elle accepte de rester, avec un simple d'accord, c'est suffisant pour le blond. Nick tourne légèrement la tête vers celle-ci, puis vers le lit, première erreur de laisser cela à la vue de tous, même si techniquement, il devrait y avoir que lui, personne d'autre. Aussitôt, il se lève puis range le dossier, au passage Nick attrape une bouteille d'eau et un sac de croustilles, puis il retourne s'asseoir sur la chaise. Il croit pouvoir lui faire confiance, mais il doit se fermer, rester professionnel. « Hum. Tu as entendu parler du braquage de Rabobank, à Wellington ? » Ce qu'elle a pu entendre à la radio ou bien à la télévision, sur internet ou ailleurs, c'est déjà un indice sur le sujet. Il ne va pas pouvoir tout lui dire, mais il peut laisser échapper des indices. Il dévisse le bouchon et boit quelques gorgées de son eau. Elle lui demande où il part quand il fait, rester concentré n'est pas simple, pas pour tout le monde. « Je n'ai pas de regret, je n'ai rien qui me préoccupe, rien qui me retient à la maison, pas de femme, pas d'enfant. Je peux facilement me vider la tête. Je ne sais pas comment répondre. Je suis fidèle à moi-même, rien pour me distraire. » Ce qu'il veut dire par là, c'est que contrairement à beaucoup, qui doit penser à faire le dîner, à s'occuper d'un bébé ou à se demander si l'époux ou l'épouse va rentrer, rien ne l'inquiète vraiment et il peut se concentrer sans se soucier de rien. « Mais je t'assure, je ne suis pas un psychopathe. » Dit-il pour plaisanter, sur le fait qu'il ne semble pas avoir d'émotion et que rien n'arrive à l'ébranler, il ne le montre tout simplement pas ou très peu, pour l'instant. Finalement, il se tourne vers elle. « Tu veux regarder ? » Dans le télescope.

Elle lui apprend qu'une des victimes du vol armée envisage peut-être de faire un recours collectif. Ce n'est pas étonnant, mais ce n'est pas son domaine, alors, il n'était pas au courant de cela, il faut dire qu'on lui a dit seulement ce qu'il devait savoir, le strict minimum, tous les agents savent qu'il est en mission et ça, c'est pour éviter de se faire arrêter si on venait à appeler la police contre Nick. Ce n'est pas la première fois qu'il fait cela, pour éviter de commettre ses missions. Tout le monde est en alerte, encore plus Nick et pourtant, il montre tout le contraire. « Et pourquoi donc ? » Qu'il lui demande de façon curieuse, calme n'est pas vraiment un adjectif qu'il a déjà entendu le concernant, cela le fait donc un peu rire, mais il sait que cela concerne surtout son côté sang-froid. Nick lui demande si elle ne veut pas regarder à sa place, se disant que pour le moment, c'est plutôt calme, bien que tout peut changer à tout moment. Il l'observe discrètement, il la laisse regarder à travers l'objectif de l'appareil, il jette même un petit coup d'œil vers la chambre concernée, aucun mouvement pour l'instant. « Je dois prendre des photos du suspect, de ses allées et venues, d'autres potentiels criminels qui seraient liés à un gang de rue, des preuves aussi. » Il boit à nouveau de l'eau avant de plonger sa main dans son sac de croustilles. Il est en train de se demander pourquoi elle reste là, pourquoi veut-elle se mettre en danger, être auprès de Nick, alors qu'ils sont dans un motel miteux. « Ce serait mentir si je disais non. » Si on pense à son passé, alors, oui, c'est déjà arrivé sur le terrain, néanmoins en tant que détective privé, l'ambiance n'est pas la même, c'est différent, il n'a pas peur, ce n'est pas encore arrivé de ressentir son cœur battre à toute vitesse dans une situation dangereuse. « Je peux savoir à quoi tu t'attendais en acceptant de venir ici ? » Il a envie, voire besoin de savoir, de comprendre. Il regarde la chambre, personne n'a envie d'être là et pourtant, le motel semble avoir un certain succès. On peut même entendre des bruits provenant d'une chambre dans les environs, un couple en pleine action, plus insonorisé, tu meurs.

Il comprend que tout le monde ne peut pas garder son sang-froid et c'est pour cela que certains métiers comme être policier, pompier ou même de médecin, ce n'est pas fait pour tout le monde, même en dehors de cela, il faut rester fort. Enfin, c'est ce que Nick croit, il est bien trop facile de s'effondrer et il ne se permet pas cette faiblesse, ce qui apparemment peut être une qualité chez certaines personnes, tout le monde ne pense pas de la même manière, ça va de soi. Néanmoins, ce n'est pas pour autant que Nick ne peut pas ressentir de la colère, de la frustration, souvent tous liés à cela, les péchés de l'orgueil et de la colère font partie de lui. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de débat à avoir, chacun à sa propre méthode et il comprend que Skye a tendance à ressentir plus souvent certaines émotions que lui ne possède pas forcément, c'est ce qui fait la diversité, non ? Bref, il sent qu'elle est en colère contre ce type et il peut tout à fait comprendre pourquoi, nombre de fois qu'il s'en est pris à des agresseurs durant sa carrière, c'est incalculable. Nick se contente de hocher la tête, sans rien ajouter à la conversation. Il est évident qu'il fera son possible, c'est pour cela que ça fait deux jours qu'il est là, il ne va pas nier qu'il ait hâte de rentrer chez lui, dans son confort, d'avoir son chien à ses côtés, un bon verre de whisky à la main et surtout, de prendre une douche convenable, ici, tout laisse à désirer.

Rien d'étonnant à ce qui est en train de se passer, les bruits d'un couple ou tout simplement d'un homme ayant payé une femme pour se faire plaisir, ce qui est monnaie courante dans ce type d'endroit, dans tous les cas, cela jette un grand silence dans la pièce et s'il avait été là, pour un véritable séjour, croyez bien qu'il aurait frappé dans le mur pour que cela cesse, parce qu'il est rabat-joie de nature. Il croise les bras, il attend patiemment la réponse, qu'elle lui donne finalement. Nick ne cache pas son sourire en coin, mais il n'a pas le temps de lui répondre, que l'on vient frapper à la porte, pourtant, il avait clairement dit qu'il ne voulait pas être dérangé, pas même par une femme de ménage, qui d'ailleurs, ne fait pas très bien son boulot. Il se lève, il sent l'agitation de Skye, alors qu'elle vient lui saisir le bras, il lui fait signe de se cacher dans la salle de bain, plus précisément derrière les rideaux de la baignoire, juste au cas où. Quand c'est fait, il ferme légèrement la porte des toilettes avant d'ouvrir celle de la chambre. Il tombe sur la dame de l'accueil qui lui explique que l'homme vient de rentrer, ce que Nick aurait pu remarquer si elle n'était pas en train de l'interrompre. Nick referme la porte après cette brève conversation, puis il se dirige vers la salle de bain. « C'est un couple qui demandait si on voulait se joindre à eux. Libre à toi d'accepter, bien sûr. » Il s'éloigne en riant, rien de tout cela est vrai, mais il faudra s'y habituer avec lui et ses blagues douteuses. Il prend son appareil photo, l'employée avait vu juste, il est là, il prend des photos, de lui et du grand sac à dos noir. « C'était que la femme de l'accueil, si tu demandes. » Deux autres hommes vêtus de noir, portant des lunettes de soleil, possiblement armées entrent dans la chambre 202. « Comme ça, tu voulais voir. » Il n'avait pas oublié la conversation.

Cette simple intervention pourrait le mettre en péril, mais la présence de Skye également, il n'est pas à cela près. Néanmoins, il a jugé bon de dire à l'employée de ne plus revenir, sauf en cas d'urgence et ce n'était pas le cas, d'autant qu'il aurait très bien pu l'apercevoir lui-même. La dame semblait avoir trouvé l'approche de Nick, un peu brusque, dans sa façon de le dire et de lui fermer la porte presque au nez, mais honnêtement, il n'a pas le temps de jouer à ça et il aimerait en finir et au plus vite, si possible. D'ailleurs, il ignore si Skye va rester que cette nuit et cela sera sûrement le cas, cependant, il a l'impression de la mettre en danger, même si elle est avocate, elle reste une civile et à sa connaissance, elle n'a jamais été formée pour une telle situation, cette pensée commence un peu à le travailler et à l'inquiéter. Il pouffe de rire, elle lui répond sans se sentir offusquer, heureusement, elle ne le prend pas mal et pour être honnête, il aime bien le fait qu'elle puisse embarquer dans ses drôles de blagues, plutôt qu'être offensé. « Oh, sûrement, oui. » Sauf qu'il n'est clairement pas question que cela arrive, avec des inconnus rencontrés dans un motel, jamais, même si ce n'était qu'une plaisanterie, n'empêche que cela l'amuse plutôt bien. Nick est chanceux de constater que les lumières sur les étages fonctionnent pour éviter d'utiliser le flash et se faire immédiatement repérer, il peut donc prendre des clichés où on voit bien le suspect et ses complices. Il n'a pas vraiment le temps de reposer l'appareil pour le moment, pourtant, ça n'empêche pas Nick d'écouter Skye et il entend très bien ce qu'elle lui raconte. « Heureux de savoir que tu supportes ma présence. » Du sarcasme, rien de plus naturel chez Nick. Bien sûr, il est ravi de l'apprendre, mais encore une fois, les sentiments, ce n'est toujours pas son truc. « La prochaine fois ? Mais vous m'intéressez là, mademoiselle O'Hara. » Encore une prochaine fois ? Alors, oui, certainement, mais décidément pas ici, ni même dans un autre endroit aussi miteux. Nick prend deux secondes pour envoyer des photos qu'il a prises avec son téléphone pour les envoyer au responsable de l'enquête policière. Quelqu'un tire les rideaux pour éviter les regards indiscrets, ce qui ne l'aide pas à découvrir s'ils sont armés, mais il suppose que oui et il vaut mieux se dire que c'est le cas, pour éviter de foncer tête baissée. « Qu'as-tu prévu pour le temps des fêtes ? Entre Noël et le Nouvel An. » Une question tout à fait banale.

Ce n'est pas quelque chose qui le dérange, à vrai dire, il ne cherche jamais la compagnie des autres, alors, autant dire qu'il le disait de façon sarcastique, pourtant, elle lui dit que ce n'est pas difficile de le supporter. C'est plutôt étrange, quand on sait qu'il peut se montrer désagréable, mais il est vrai que jusqu'à maintenant, il ne pense pas avoir été un con avec elle. C'est peut-être pour cette raison qu'elle lui répond ça, mais tout de même, il a un peu de mal à y croire, puisqu'il faut dire qu'il n'a pas vraiment l'habitude, pas qu'il a l'habitude des mauvais commentaires, mais il est conscient de sa façon d'être. Alors, qu'ils parlent d'une prochaine fois et ce, tout dépend de comment la journée va se terminer, rien ne peut être prédit, la chance, non, il n'y croit pas, encore moins les prédictions à la noix, rien à savoir s'il y aura une prochaine fois. Elle retourne sa phrase contre lui, ce qui, pour lui bien sûr, ne fonctionne pas, il ne l'imagine pas être désagréable, mais qui sait, il ignore encore tout d'elle. Il se contente de rire. « Rien de plus facile. » Ajoute finalement Nick en lui jetant un léger un regard pour confirmer ses dires, c'est le cas de le dire, en plus d'être intelligente et agréable, il n'imagine pas vraiment le contraire. Quoi qu'il en soit, il doit se concentrer sur l'objectif, la mission, le dossier en cours, bref, clôturer ce pourquoi il a été engagé. Il pousse un soupir, bien sûr, ils se cachent, mais rien ne reste cacher bien longtemps, ils finiront par sortir de là, il y a forcément pas d'autres issues, mais Nick commence à vouloir faire avancer les choses et des idées commencent à inonder son cerveau, le genre d'initiative qu'il prenait à Auckland, ce que les autres ne faisaient pas, pour éviter le gourou du capitaine, ce que Nick ne craignait pas. Évidemment, il a fini par être renvoyé, mauvaise décision selon lui, malheureusement, ce sont des choses qui arrivent, enfin, c'est ce qu'il aurait pu penser, sans voir de l'injustice, merci à l'orgueil de penser cela, à croire qu'il était un élément important, ce qui était vrai, après tout, cela donnait des résultats, des arrestations aussi. Tout cela pour dire, qu'au fond, il ne bosse plus pour eux et il a envie de prendre de la liberté comme au bon vieux temps. « Oui, je vais à Auckland pour ma mère, pour éviter qu'elle reste seule, mais sinon je reviens le vingt-six et je fête rarement le Nouvel An, je ne pense pas le faire à vrai dire. » Après tout, c'est la même chose à chaque année, des résolutions que personne n'arrive à tenir, des confettis, puis l'euphorie retombe aussi rapidement quand on sait qu'on sera tous plus vieux d'une année, rien de réjouissant finalement. « Je n'aime pas les fêtes en général, Pâques, Noël, Halloween, pour moi, c'est une journée comme les autres. » Sans oublier la Saint-Valentin, le jour de son anniversaire, c'est pire. « Mais laisse-moi deviner, c'est ton genre de décorer tout l'appartement de lumières et de petits Père Noël ? »