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(tw: transphobie, harcèlement)Frozen ⁔ do you wanna build a snowman ?C’est le vendredi 13 juillet 1990 que les jumeaux Everdeen voient le jour dans une clinique privée de l’Upper East Side. Le couple attendait une petite fille et un petit garçon, ayant même choisi les prénoms en conséquence : Cameron et Jules, respectivement. Pourtant, à la surprise générale, ce sont deux petites filles qui montrent le bout de leur nez, bouleversant dès la naissance les plans tous tracés qui leur étaient réservés.
Les prénoms resteront finalement tels que décidés, et les deux sœurs grandissent ensemble, unies par un lien fusionnel qui les rend indissociables l’une de l’autre ; les deux moitiés d’un même tout. D’ailleurs, tout le monde les appelle ‘les jumelles’, à part peut-être leur mère qui met un point d’honneur à leur laisser l’espace de se construire indépendamment l’une de l’autre. Ensemble, mais différentes.
Pinocchio ⁔ someday, you will be a real boyL’affirmation de son identité n’a jamais été simple pour la petite Cameron. Pourtant, dès qu’elle a été en âge d’en avoir conscience, elle s’est sentie différente des autres petites filles. Si Jules semblait heureuse de porter des vêtements amples, ‘neutres’, ce n’était pas le cas de la jeune Cam qui en voulait toujours plus. Toujours plus courts, ses cheveux, quand on les lui coupait. Toujours plus larges, ses vêtements, pour cacher ce corps de petite fille qu’elle ne voulait même pas regarder dans un miroir. La simple idée de le voir se transformer avec la puberté la terrifiait, et il ne fallut pas plus de quelques séances chez le pédopsychiatre pour que le diagnostic ne tombe. De nature anxieuse, c’est sa mère qui lui expliqua longuement, et à plusieurs reprises, qu’il n’y avait aucun problème chez elle ; que la nature s’était simplement trompée en lui attribuant le mauvais corps à la naissance.
‘La petite Cameron’ devint donc ‘le petit Cameron’, quasiment du jour au lendemain. La plupart des changements étaient simples et sans douleur, en particulier grâce à l’aide de sa jumelle et de sa mère, ses deux plus ferventes supportrices. La transition était un peu plus délicate pour papa Everdeen, mais il faisait des efforts, et ça se voyait. D’ailleurs, ça n’avait pas d’importance, parce que Cam se réfugiait le plus régulièrement dans les jupes de sa mère.
Mommy’s little boy, comme elle adorait le désigner quand ils n’étaient que tous les deux. Et la vie lui paraissait tellement plus simple, maintenant qu’il était un garçon…
Bambi ⁔ your mother can't be with you anymoreOnze ans. Onze septembre. Une date funeste qui a marqué l'ensemble des américains, et le reste du monde. Mais pour le petit garçon et sa sœur jumelle, c’est avant tout le jour où tout leur monde s’est écroulé, à l’image de ces tours qui se sont effondrées comme des châteaux de carte. Il ne se souvient de quasiment rien de ce jour-là, si ce n’est d’avoir serré la main de sa sœur dans la sienne, si fort que les jointures de ses petits doigts étaient blanches. Et il n’a pas pleuré, ni ce jour-là, ni les quelques autres jours qui ont suivi, alors que les recherches se poursuivaient toujours dans les décombres.
Il était tranquillement installé devant un film d’animation qu’il connaissait pourtant bien, lorsqu’une scène dépeignant le décès d’un parent lui fit enfin prendre conscience de la terrible vérité de ce qui leur était tombé dessus. Pris d’une soudaine crise d’angoisse, il fut inconsolable pendant de longues minutes, pleurant et hurlant à plein poumons, jusqu’à ce que Jules parvienne enfin à le calmer… Ce fut la première d’une longue série de crises, au cours desquelles seule sa sœur était capable de l’atteindre, en reprenant certains mots, certains gestes employés par leur mère avant elle.
The Aristocats ⁔ aristocats do not practice biting and clawing, and things like that. It’s just horrible !Il n’avait jamais vraiment donné d’importance aux privilèges avec lesquels ils avaient grandi, et pour cause : Charlotte Valmont, leur mère, était une jeune française d’origine relativement modeste, qui avait franchi l’atlantique avec rien d’autre qu’un doux rêve. Et son rêve, elle l’avait construit auprès d’un beau prince néo-zélandais, héritier d’une fortune qui dépassait l’entendement. Une fortune dont elle se fichait éperdument, comme le démontrait le niveau de vie quotidienne de la petite famille à New York, certes aisée, mais loin de l’opulence et la décadence que l’on pourrait imaginer.
Mais avec la disparition soudaine de leurs deux parents, ce sont les grands-parents paternels des jumeaux qui en récupèrent la garde. Direction : la Nouvelle-Zélande, et la ville de Nelson, où leur attend une somptueuse propriété qui lui rappelle certaines de ses histoires préférées. Si on y ajoute les paysages et la faune locale à couper le souffle, il espère même pouvoir trouver un peu de joie à cette nouvelle vie, malgré la tragédie. Et puis, sa sœur et lui n’ont jamais rencontré leurs grands-parents, mais ils ne peuvent quand même pas être si terribles que ça, n’est-ce pas… ?
Dumbo ⁔ ‘c'mon, elephants ain't got no feelings !’Si, ils peuvent, et même pire encore. Désarmés, sans le moindre soutien extérieur, le destin de Jules et Cameron se retrouve entièrement soumis à la volonté de leurs grands-parents, qui ne leur laissent pas d’autre choix que d’obéir lorsqu’ils les inscrivent dans une école privée catholique pour filles. L’uniforme est de mise, bien entendu, et ce n’est que le début de cet épisode infernal.
Pendant quasiment l’intégralité de leur scolarité à Nelson, qui lui semblera durer une éternité, Cameron subit les moqueries de ses camarades, et tout y passe : ses cheveux courts, les traits de son visage, ni franchement féminins, ni masculins, et même sa voix devient source de railleries. L’arrêt soudain des bloqueurs de puberté, faute d’ordonnance, provoque une perturbation monumentale de son système hormonal, et la seule qui parvient encore à lui garder la tête hors de l’eau est sa sœur. Envers et contre tous, Jules fait tout ce qu’elle peut pour le protéger, à son échelle. D’aucuns pourraient penser que ce n’était pas suffisant, mais il est plutôt clair maintenant que sans les bouées de sauvetage régulièrement lancées par sa jumelle, Cam n’aurait tout simplement pas survécu à cet épouvantable tourbillon d’horreurs.
Inside out ⁔ remember the funny movie where the dog died ?Pour y survivre, il choisit principalement de se replier sur lui-même. Rien de bien sorcier, quand on y pense : il a toujours été discret, laissant à sa sœur la joie d’amuser la galerie, pendant qu’il se contentait d’observer son monde, sans oser franchement interagir avec celui-ci. Ses émotions se bousculent, mais petit à petit, il apprend à les réprimer, à les enfermer dans une petite bille loin de la surface, pour ne plus avoir qu’un seul ‘état’ de marche. Et ça fonctionne, a priori.
Avec le temps, il réussit à se constituer une écorce, ne laissant plus rien transparaître. Ni le bon, ni le mauvais, dans un sens comme dans l’autre. Encore maintenant, il est très difficile pour lui de se reconnecter à ses émotions. Il s’énerve très peu, mais a également beaucoup de mal à exprimer ses émotions positives, comme la joie, par exemple. Au mieux, il fait preuve d’un certain cynisme pour ne pas avoir à montrer autre chose de plus authentique.
The Fox and the Hound ⁔ and we'll always be friends forever, won't we ?L’autre pilier de sa vie, celui auquel il ne s’attendait pas forcément, c’est cet inconnu de l’autre bout du monde avec lequel il a noué un lien improbable. Rencontré via un forum de discussion, Caleb vit en Israël, dans un monde où il a lui aussi du mal à trouver sa place. Ces deux âmes en peine, incomprises, trouvent l’une en l’autre l’oreille attentive dont ils avaient besoin. Confidents, meilleurs amis, âmes soeurs platoniques… Les deux adolescents construisent une relation solide, une
safe place l’un pour l’autre, uniquement par messages interposés.
Cela fait maintenant plus de dix ans qu’ils entretiennent ce lien épistolaire, n’ayant jamais réellement eu le courage de sauter le pas et se rencontrer ‘pour de vrai’. Plus le temps passe, et plus la peur grandit, sans même savoir exactement de quoi il retourne… Un jour, peut-être… ?
Mulan ⁔ the flower that blooms in adversity is the most rare and beautiful of allA l’âge de dix-huit ans, et leurs diplômes en poche — un véritable miracle, surtout pour sa sœur — les jumeaux sont enfin libérés de leur tutelle et de l’emprise de leurs gardiens. Ils coupent les ponts avec les Everdeen, allant même jusqu’à changer de patronyme pour adopter celui de leur mère — son héroïne. Et si Jules décide de se lancer pour défi personnel de dilapider son héritage le plus rapidement possible (il lui faudra quand même une petite dizaine d’années, c’est dire…), Cam refuse fermement de toucher à sa part. Comme plein d’autres jeunes hommes de son âge, il enchaîne les petits boulots en tous genres, pour notamment financer sa transition tant attendue. Et après deux années de galères, à entendre les histoires de sa sœur qui voyage aux quatre coins du globe, il voit enfin sa propre aventure pointer le bout de son nez.
Moana ⁔ the ocean chose meSi son séjour à Nelson a été un cauchemar à bien des égards, il y a un élément positif à en retirer : sa fascination grandissante pour tout ce qui touche à la vie marine. Déjà amoureux de l’océan depuis sa chambre d’enfant à New York, il a pu troquer les livres et les reportages télévisés pour de véritables expériences dans le grand bain, en Nouvelle-Zélande.
Véritable expert qui s’ignore, il ne pensait pourtant pas pouvoir faire carrière dans le domaine, redoutant le retour sur les bancs de l’école, quels qu’ils soient. C’est sa rencontre avec un recruteur de la NZ Navy qui lui a fait changer d’avis, lui donnant une nouvelle perspective d’avenir à laquelle se raccrocher. La Navy lui offrait tout ce dont il avait besoin : des études en Biologie Marine, directement sur le terrain ; un salaire confortable permettant de couvrir ses frais médicaux ; une nouvelle ‘famille’ de personnes aussi passionnées que lui. En retour, la contrepartie n’était pas tout à fait négligeable : quitter ses proches pour vivre en mer pendant des mois à la fois, et être un militaire en activité, avec l’entraînement physique et les conséquences correspondantes en cas de conflit armé. Des conditions difficiles, mais loin d’être insurmontables pour le jeune homme dont la seule proche était de toute façon en vadrouille les trois quarts de l’année.
Wall-E ⁔ dancing ; a series of movements involving two partners, where speed and rhythm match harmoniously with musicC’est au court de l’une de ses missions qu’il l’a rencontrée pour la première fois. Elle, c’est Alma. L’ingénieuse, l’insaisissable, la captivante Alma. A la seconde où il a posé son regard sur elle, il a su que sa vie ne serait plus jamais la même. Et quelque part, il veut croire que ce sentiment est réciproque, même si les choses sont compliquées… Parce qu’elle est mariée, Alma. Et pas à n’importe qui ; Elle est mariée à une femme encore plus incroyable qu’elle : une membre des forces spéciales, de ces personnes triées sur le volet qui servent leur pays sans jamais attendre la moindre gloire en retour. L’élite de l’élite. Comment Cam aurait-il pu rivaliser face à elle ?
Mais rivaliser, ce n’est même pas ce qu’on lui demande. Parce que leur mariage n’est pas comme les autres, et qu’en se sachant séparées pendant des mois à la fois, les deux jeunes femmes ont convenu d’un arrangement qui leur permet de vivre librement leurs aventures lorsqu’elles sont loin l’une de l’autre. D’une certaine façon, personne ne fait rien de mal, même si le cœur de Cam se serre un peu plus à chaque fois que la femme qu’il aime le quitte pour retrouver son épouse légitime. Ce n’est pas une situation idéale, mais c’est le seul moyen d’être avec elle ; alors il accepte.
Lilo & Stitch ⁔ ohana means familyEt il continue à accepter, à lui donner son temps et sa bienveillance, sans jamais rien attendre en retour. Même quand Alma lui annonce qu’elles veulent avoir un enfant, et que c’est elle va le porter, il garde sa douleur pour lui, offrant toujours la même épaule chaleureuse dès qu’elle en a besoin. Et il reste dans l’ombre le reste du temps, à la place qui est la sienne, puisque cette ‘autre femme’ ne veut surtout pas avoir affaire à lui, même en sachant pertinemment qu’il existe. Quelque part, il avait même fini par accepter le fait de ne plus être nécessaire, ni même voulu, dans cette famille qui se construisait sous ses yeux…
Mais Alma en était à son huitième mois de grossesse lorsque son épouse fut appelée sur une mission qu’elle ne pouvait pas refuser. Un peu plus d’un an sans sa femme, alors qu’elle s’apprêtait tout juste à voir son monde chamboulé par une nouvelle vie… ? C’est Cam, évidemment, qui propose de prendre le relai, pour l’aider à surmonter l’épreuve. Il va même jusqu’à mettre sa propre carrière en retrait, pour un retour à la vie civile sur le terre ferme, qui lui permet de rentrer tous les soirs auprès d’elle. Du mieux qu’il peut, il offre soutien et sécurité à Alma, ainsi qu’à la petite fille dont il s’occupe comme de sa propre enfant. Des premières dents, jusqu’aux premiers pas, il ne manque pas une seule étape de la vie de la petite Elsa. Jusqu’au jour où il entend pour la première fois le mot
‘papa’.
Finding Nemo ⁔ just keep swimmingIls n’ont plus jamais reparlé de cet événement. Mais quelques temps après, Alma lui a gentiment fait comprendre qu’il valait mieux qu’il prenne ses distances à partir de maintenant. Pour ne pas ‘perturber la petite’, bien entendu. Et il comprenait, il comprend toujours, bien sûr. Même si être soudainement privé de cette enfant à laquelle il s’était attaché est un crève-cœur dont il a encore bien du mal à se remettre.
Heureusement, être au contact d’animaux marins, grâce à son poste de soigneur au zoo, lui assure une source de bien-être et de joie quasi quotidienne. En plus, sa sœur est revenue au bercail, pour mener un rythme de vie quasi-respectable, ce qui a au moins le mérite de donner du sens à son existence. Bref… La vie continue,
just keep swimming.
⁂⁂⁂‿ Grâce au petit pactole accumulé durant ses années de service dans la Navy, il a pu s’acheter un voilier, qui est désormais sa résidence principale. Vivre sur un voilier représente quelques challenges au quotidien, mais il n’échangerait ce sentiment de liberté pour rien au monde. Pouvoir lever l’ancre et se retrouver seul en pleine mer quand il le souhaite, sans avoir à rendre de comptes à qui que ce soit ? C’est un sentiment bien trop précieux à ses yeux.
‿ Sur le même thème, il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne sorte son matériel de plongée, pour aller se perdre dans les profondeurs aquatiques des environs. La région regorge de spots de plongée tous plus agréables les uns que les autres, et il a, à chaque fois, la sensation de revivre un peu de ses moments secrets avec sa mère, comme une étreinte silencieuse qu’elle lui offre quand il est dans l’eau.
‿ En parlant d’étreintes, il est de bon ton de préciser que Cam n’est pas particulièrement tactile. S’il peut éviter un contact, il y a fort à parier qu’il le fera, quitte à créer un malaise dans la conversation. La seule exception à cette règle concerne sa petite sœur, Jules. Et les innombrables bestioles dont il a pu avoir la responsabilité. De toute façon, il est intimement convaincu que les animaux sont meilleurs que les humains, à bien des égards.
‿ Sa ‘petite sœur’, oui. Il n’a que quelques minutes de plus qu’elle, mais il se considère tout de même comme le grand frère qui se doit de veiller sur elle, comme la prunelle de ses yeux. Il semblerait qu’elle en ait bien besoin, d’ailleurs, puisque ses choix ne sont pas toujours les plus judicieux, et son entourage laisse encore parfois à désirer… Mais même si ce n’était pas utile, il l’aurait fait. Il lui doit au moins ça, après tous les sacrifices qu’elle a fait pour lui.
‿ Cam est gentil. Très gentil, trop, peut-être. Son côté solitaire l’a amené à être très bricoleur, très touche-à-tout, dans de nombreux domaines, pour ne pas avoir à demander de l’aide à qui que ce soit. Ainsi, si vous avez besoin d’un homme de main pour réparer votre plomberie ou gérer votre paperasse, il y a fort à parier que vous pourriez compter sur lui. Et ça, Jules l’a très bien compris ; elle en use et en abuse allègrement. Evidemment, il en a conscience, mais se laisse faire, parce que c’est Jules. Le problème, c’est qu’il a tendance à se laisser faire, même quand ce n’est pas Jules.
‿ Et en général, il est raisonnable, Cam. Pourtant, parfois, il se laisse emporter dans les coups de folie de sa sœur. Par exemple, lorsqu’elle a proposé qu’ils passent le permis moto ensemble, il n’a pas su dire non. Il n’a jamais vraiment su lui refuser quoi que ce soit, de toute façon. Alors voilà ; il a son permis moto, ainsi qu’une moto hors de prix offerte par sa sœur, qui dort dans un garage parce qu’il n’en a pas l’utilité, la plupart du temps.
‿ C’est un cœur d’artichaut, aussi. Et ce n’est pas faute d’essayer de s’endurcir un peu, en s’inspirant peut-être de l’expérience de sa sœur… Mais rien n’y fait, c’est un cœur d’artichaut. Il suffit que qui ce soit lui montre un tantinet d’attention pour qu’il se plie en quatre pour le ou la rendre heureuse. Ça lui a souvent joué des tours, et ça lui en joue encore, malheureusement.
‿ Il n’a toujours pas touché à un centime de l’héritage reçu de son père. Pas pour ses besoins personnels, en tout cas, puisqu’il fait régulièrement des dons à des associations de protection de l’environnement. La prochaine dans son viseur ? Green Bay, une jeune association qui commence doucement à faire parler d’elle.