catching up with fire. (aveleen)

catching up with fire.
w/@aveleen maguire

voilà maintenant cinq mois que tu étais en nouvelle-zélande. il fallait l'admettre, tu avais du mal à être aussi loin de ta famille en ce temps des fêtes. d'aussi loin que tu puisses te souvenir, les célébrations de noël et de la nouvelle année ont toujours été grandiose dans ta famille. ta mère mettait le paquet sur la décoration et les bouchées de toutes sortes tandis que ton père se donnait un mal fou à illuminer la façade de la maison familiale. c'était sa fierté. puis, lorsqu'isak s'est rajouté au portrait, il a fait revivre la magie, l'enchantement des traditions de noël... ses yeux brillaient de mille feux, son sourire s'étirait jusqu'à ses oreilles... il était heureux. naïf, mais heureux. les festivités n'avaient plus jamais été les mêmes après son décès. ton père n'installait plus que très peu de lumières dehors tandis que ta mère se limitait à un repas « ordinaire », sans fioritures. rare n'était plus les veilles de noël que tu passais seule dans ta chambre à te plonger dans la littérature plutôt que dans la tragique réalité qui t'entourait. cette année était bien différente parce qu'à part une conversation zoom avec tes parents et les quelques activités organisées par la ville, tu n'étais pas du tout dans l'ambiance des fêtes. tu avais accepté de travailler le soir de noël à la pizzéria, ce n'est pas peu dire...

parlant de pizzéria, tu y avais fait la rencontre d'aveleen, cette rouquine quand même attachante et un peu plus vieille que toi. car cela ne tienne, vous avez rapidement créé un lien d'amitié assez fort. soit dit en passant, c'est au chalet de l'aînée que tu as squatté le temps de retomber sur tes pattes, puisque la chambre d'hôtel n'était plus trop dans tes moyens. tu n'es restée sa colocataire que quelques soirs, mais ce fut suffisant pour encore plus resserrer les liens nouvellement tissés. malgré la différence d'âge, tu trouvais la jeune femme extrêmement intéressante et tu trouvais sa réorientation de carrière un peu extrémiste. tu la respectais énormément pour ne pas remettre en question ses choix de vie et tu ne la jugeais pas. tout comme elle, elle n'avait jamais montré de jugement face à ta décision de tout lâcher en suède pour venir retrouver une parfaite étrangère qui se voulait être ta demi-sœur paternelle. vous étiez complètement sur la même longueur d'ondes et ça, ça te faisait vraiment plaisir d'avoir pu rencontrer une personne comme cela aussi rapidement à island bay.

c'est d'ailleurs pour cette raison, pour entretenir votre belle relation ailleurs qu'entourées de frites et de pizza grasse, que vous aviez décidé de vous voir entre noël et le nouvel an. avy avait sa famille toute proche alors tu te sentais choyée qu'elle t'offre de son temps comme ça, dans une période où habituellement les rassemblements en famille prédominent. vous vous étiez donc donné rendez-vous à son domicile, un chalet quand même assez éloignée, dans la partie nord de la ville. il n'y avait pas de voisins immédiats, c'était calme et paisible... tu n'avais pas prévu arriver si tard, alors vers les dix-sept heures, tu te mis en route. en quelques minutes, tu fus devant sa porte à toquer, une bouteille de vin sous le bras et un sac-cadeau aux couleurs de noël à la main. cette petite soirée de filles te ferait énormément de bien, surtout que vous deviez faire le point sur vos vies respectives. ça s'annonçait être une très agréable soirée, toi qui adorais écouter les aventures de ton amie.

En commençant à travailler à la pizzéria, Aveleen n’aurait jamais cru qu’elle se ferait des amis. Notamment parce que ce n’était pas dans ses projets mais à bien y réfléchir, ça n’avait pas non plus été dans ses plans d’entamer une relation amoureuse ? Charnelle ? Toujours très difficile pour elle de mettre un nom dessus, avec qui que ce soit. Et pourtant… La vie vous réserve parfois quelques surprises. Tout ça pour dire qu’en travaillant à la pizzéria, la rouquine avait fait la connaissance d’une autre : Arya. Arya avait quatorze ans de moins qu’Aveleen, mais ça ne les avait pas empêchées de devenir proches. Au point de l’inviter à loger chez elle quelques jours, en dépit du danger ainsi que de la bizarrerie que ça pouvait représenter. Il faut dire qu’elle n’était pas là depuis bien longtemps non plus et qu’elle savait donc très bien ce que ça faisait de débarquer dans un endroit où l’on ne connaît personne, alors si elle pouvait aider, c’était volontiers. Quoi qu’il en soit, ça commençait à remonter à quelques mois déjà et, soucieuse de ne laisser personne de côté durant les fêtes, elle avait invité son amie au chalet, pile poil entre Noël et le nouvel an.

Plus qu’un seul cadeau sous le sapin en néons d’Aveleen qui n’avait pas pour habitude de célébrer cette fête depuis qu’elle était partie de chez ses parents et qui s’était empressée de se faire livrer ça juste pour faire genre étant donné qu’elle avait invité Hunter à passer Noël avec elle. Ce dernier cadeau était bien sûr destiné à Arya. Et en parlant de son amie, elle jeta un coup d’œil à l’horloge du four dans un premier temps puis, voyant qu’elle ne devrait plus tarder, à la caméra du drone qu’Hunter lui avait offert pour Noël. Drôlement plus pratique que ses caméras fixes pour surveiller la zone, soit dit en passant. Rien d’autre qu’Arya en train de remonter l’allée menant à son perron. N’attendant pas qu’elle frappe à sa porte, elle alla lui ouvrir. Bien consciente que ça pouvait paraître curieux à bien des gens, la rouquine avait auparavant pris le temps de lui expliquer que cet endroit était surveillé sans non plus trop entrer dans les détails des fois que ça viendrait à lui causer des ennuis à elle aussi. Manquerait plus que ça.
« Hé salut ! Et joyeux Noël ! Entre, je t’en prie. »
Ce disant, elle se poussa de l’encadrement de la porte pour la laisser passer. Et prendre place où elle le souhaitait. Oui, ça se voyait toujours un peu qu’elle n’était pas habituée à recevoir ; elle ne savait jamais quoi faire dans une telle situation.
« Alors comment ça va ? T’as passé Noël à la pizzéria on m’a dit ? Les clients étaient pas trop chiants ? »
Parce qu’il y en avait toujours, oui, en tant que livreuse, elle était bien placée pour le savoir étant donné qu’elle se prenait une bonne partie des remarques des clients mécontents quand elle ne faisait jamais que livrer. Puis elle reprit :
« J’ai fait du thé glacé, t’en veux ? »