moments de partage autour de crêpes (hallenstein)

Dans quelques jours, Lilly pendra le chemin de l’école. C’est fou comme elle grandit vite. Certes, j’aurais pu la faire rester à la maison et à la garderie encore un peu plus longtemps, mais j’ai fini par suivre les conseils des parents d’Alice et comme la petite fille semblait réceptive à cette idée, c’était l’occasion parfaite pour se lancer. Si au départ, elle n’en parlait pas vraiment, une fois les fêtes de fin d’année passées, l’école est devenue son sujet de conversation préféré. Ça, et le fait qu’elle allait bientôt dire au revoir à toutes les personnes qu’elle côtoyait à la garderie. Elle a envie de faire les choses en grand – pour une petite fille de trois ans et demi – et il faut croire que les adultes de l’établissement sont d’accord avec elle là-dessus. Avec Rory, nous aurions pu nous mettre derrière les fourneaux pour faire un gâteau qu’elle aurait dégusté avec ses amis lors de son dernier jour, mais une autre idée a été mise dans la tête de la petite fille. Même si la garderie n’est pas un établissement catholique, les encadrants n’ont pas pu s’empêcher de proposer qu’ils fassent tous une Crêpes Party pour la chandeleur – un peu en avance pour que Lilly puisse en profiter avant son départ. Autant dire que ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde et qu'elle nous bassine avec ça, depuis que cela a été annoncé. Malheureusement, elle doit encore attendre un peu, alors pour l'aider à patienter un peu, je me suis dit qu'on pourrait en faire une aussi, avec les membres de la famille. Je lance cette idée dans une conversation que nous avons à plusieurs, de le faire chez nous, en début de semaine après ma garde. Les réponses sont positives, malgré le fait que ce soit en semaine – ils savent qu'avec Lilly présente, la soirée ne s'éternisera pas. Le jour J, en sortant de la caserne, je file à l'une des supérettes du coin et j'achète tout le nécessaire, pour faire la pâte à crêpes et pour les garnir quand elles seront faites. Je passe ensuite récupérer la petite fille à la garderie et nous rentrons toutes les deux. Sur le trajet, j'ai le droit au résumé de sa journée. Une fois la porte de la maison passée, la brune change littéralement de discours et commence à évoquer la cuisine. Elle file à toute vitesse chercher son tablier, alors que je range ce qui est frais au réfrigérateur. À deux, cela se fait très vite. Il n'y a maintenant plus qu'à attendre que la pâte repose et que nos invités arrivent. D'ici là, Rory arrivera. Ou peut-être qu'elle est déjà là, dans sa chambre, à étudier.

2023 a commencé très fort si bien que je n'ai même pas eu le temps de voir l'ensemble de mes sœurs pour souhaiter la bonne année et présenter mes vœux... J'ai bien évidemment envoyé des messages mais ce n'est pas tout à fait pareil de vive voix c'est quand même beaucoup mieux... C'est en partie pour cette raison que je n'ai pas hésité une seule seconde à répondre présent à cette soirée crêpes organisée chez Romi... Ces moments là sont tout aussi rares que précieux et je me suis toujours promis des les honorer...

Si j'ai manqué de temps ces dernières semaines c'est en partie pour des raisons professionnelles mais aussi et en toute objectivé à cause de Silas... Cet ami rencontré il y a peu qui aujourd'hui semble être beaucoup plus que ça... Il est beaucoup trop tôt pour parler d'amour mais cette relation me fait beaucoup de bien et compte déjà beaucoup pour moi... Je ne pensais pas que ce serait possible après ce que j'ai traversé avec Siam... A croire que c'est lorsqu'on ne s'y attends pas que tout finit par arriver... Pour l'instant personne n'est au courant de cette histoire, j'ai juste un peu teasé maman mais en soit elle ne sait pas encore avec qui je suis et encore moins que c'est avec un autre garçon... J(ai toujours été très pudique quant à mes histoires d'amours.

Arrivé à destination, je frappe à la porte et entre lorsque qu'une voix d'enfant m'invite à le faire. ''J'ai apporté la pâte à tartiner !!!'' Vu le calme qui règne, je dois être le premier. Ma sœur ne tarde pas à arriver et je viens automatiquement la serrer dans mes bras. ''Ca fait du bien de te voir..''

Je suis obligée de presser Michael qui est encore dans son bureau à traiter des papiers à n’en plus finir. « Tu n’as pas des comptables et des assistants pour ça ? » Je suis dos à lui et ne vois pas son visage mais il y a fort à parier qu’il lève les yeux au ciel, je l’entends déjà ronchonner. « Je sais que tu préfère tout faire tout seul, mais on est invitées chez Romi je te rappelle… » Je suis même étonnée que mon mari soit présent en semaine à une heure pareille, mais c’est une chance. « Je sais, je suis prêt. » Merveilleux ! Je lui somme d’enfiler ses chaussures, nous partons d’ici peu.
Lorsque nous arrivons devant la maison de Romi, il n’y a pas beaucoup de voitures dans l’allée, j’imagine que tout le monde n’est pas encore arrivé, même si Rory est sur place et que d’autres viendront sûrement à pieds. Je sonne et nous entrons, alors que Maddox est déjà arrivé. « Bonjour la compagnie ! » Lily me saute dans les bras et je la dévore de bisous, avant d’aller prendre mes enfants contre moi un à un, avec ma petite fille toujours dans mes bras. « Ça sent bon ici, tu as préparé les crêpes avec maman j’espère ? Tu as réussi à en faire sauter une ? » Je regarde Romi avec un petit sourire en coin. Je me rappelle encore lorsqu’ils étaient petits et que je les faisait sauter les crêpes, leur petite main tenant le manche de la poêle, et ma main par dessus. Leurs rires me ravissait les tympans, et j’ai l’impression de les entendre encore, dans un coin de ma tête. « On a ramené du vin pétillant pour aller avec, et du soda sans sucre pour la plus belle ! » On sait tous les le soda, ce n’est pas le plus recommandé pour les enfants à cause de la dose de sucre, mais j’ai trouvé cette petite bouteille au supermarché bio, et je suis sûre que la petite princesse adorera. « Rory n’est pas là ? » que je demande en balayant les environs du regard. Question rhétorique puisque je vois bien qu’elle n’est pas présente, c’est plutôt pour savoir si sa soeur aînée a des informations que je n’ai pas. Rory a beau être la petite dernière de la famille, que tout le monde aime protéger, elle aime aussi se liberté, et je ne peux la blâmer pour ça, bien au contraire.

La rentrée scolaire approchait à grand pas, et Rory se préparait psychologiquement à cette nouvelle année -la dernière avant l'obtention de son bachelor. Elle errait donc sans trop de conviction dans les allées d'une papeterie de quartier, essayant de déterminer qui, du trieur ou du classeur, saurait lui faire oublier l'angoisse du futur et se concentrer sur le moment présent : une équation à la fois, chaque chose en son temps... Et du temps, Rory commençait à en manquer : sa famille n'allait pas tarder à arriver chez sa sœur et elle pour une crêpe-party, et la brunette songea qu'elle ferait mieux de rapidement rentrer si elle voulait satisfaire sa gourmandise avant que Maddox n'engloutisse tout -tout du moins, elle se ferait un plaisir de suggérer que c'était lui qui avait tout mangé, tant elle aimait le taquiner. Elle laissa donc tomber ses achats scolaires pour le moment et rentra d'un pas pressé. Romi avait prévenu sa sœur qu'elle passerait faire quelques courses pour la soirée, ce qui permettrait à Rory de n'être que partiellement en retard à la petite sauterie.

Lorsqu'elle passa le pas de la porte, Rory scanna rapidement la pièce du regard et un sourire tendre naquit à ses lèvres lorsqu'elle constata que, en plus de sa colocataire et sa nièce, qu'elle avait déjà vues le matin-même, sa mère, son père et son frère étaient déjà arrivés. « Oh, coucou ! » s'enjoua-t-elle en allant les embrasser. Elle étreignit son frère en premier et, voyant qu'il tenait en ses mains de la pâte à tartiner, elle l'en débarrassa. « Miam, on va se régaler ! » Elle enlaça ensuite son père puis déposa un baiser sur la joue de sa mère, qui tenait Lilly dans ses bras. Elle en profita pour pincer tendrement la joue de l'enfant, en faisant une légère grimace pour l'amuser. « ça va m'man ? » s'enquit-elle en posant la pâte à tartiner sur la table. « Je ne suis pas en avance mais j'espère que vous n'avez pas tout dévoré sans moi, hein ? » Certes, elle plaisantait, mais il était certainement préférable de ne pas savoir ce qui aurait pu se passer si, effectivement, on ne l'avait pas attendue -la fierté de Rory n'avait d'égal que sa gourmandise, au probable désarroi de ses proches. Quoiqu'il en soit, elle était particulièrement ravie de les voir. Cela lui permettrait de se changer les idées et de penser à autre chose qu'à la rentrée approchante et pressante. Et puis, il n'était jamais que de bons moments pour voir sa famille.

La tête à moitié dans son sac à dos, Abby jette en même temps un coup d’oeil à la liste détaillée sur son téléphone. Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’elle prépare sa rentrée en quatrième année à l’université. Elle préfère simplement prendre de l’avance pour s’en débarrasser, avant de profiter sereinement des derniers jours de vacances qu’il lui reste. Au moins, la brune se dit que si tout se passe bien, ça devrait être sa dernière année. Rempiler pour au moins deux ans, non merci - ou en tout cas, ce n’est pas ça le plan. D’ailleurs, y a-t-il réellement un plan ? Haussant les épaules pour elle toute seule, Abby décide de chasser comme d’habitude cette pensée de sa tête. L’avenir a toujours quelque chose d’effrayant à ses yeux, comme les changements - quitter l’université veut dire entrer dans la vie active alors qu’elle n’a encore rien décidé et pire encore, voir moins souvent ses meilleurs amis et ça, c’est catastrophique. En attendant, il y a bien des réjouissances au programme et la Hallenstein s’efforce toujours de se concentrer là-dessus. La première à venir, c’est la crêpes party en compagnie de toute sa famille. D’ailleurs, en jetant un coup d’oeil à sa montre, Abby réalise qu’elle n’est pas en avance. Elle s’empresse d’enfiler une jolie robe estivale avant de dévaler les escaliers, constatant que c’est son père qui n’est pas encore prêt. Mais ils sont bientôt en route et, quelques minutes plus tard, arrivent chez Romi, Rory et Lilly. « Salut les frangins… Et le frangin ! » L’étudiante en droit fait le tour pour embrasser tout le monde, s’attardant particulièrement auprès de sa nièce avant d’aller poser ce qu’elle a apporté. « De la pâte à tartiner au spéculoos, mon dernier péché mignon ! » Au moment où elle finit sa phrase, la petit dernière fait son entrée. Abby l’enlace, avant de la rassurer. « On t’en a laissé une ou deux, ça te suffira ? » Puis elle sourit. « Bien sûr que non, on commence jamais avant d’être au complet. » Ou en tout cas, ils essayent. « Besoin d’un coup de pouce ou on peut passer à table ? » Le clou du spectacle, en quelque sorte - même si l’essentiel, c’est surtout d’être réunis en famille.

Mettre les petits plats dans les grands, même pour des crêpes, ça me fait plaisir. Souvent, pour nos repas de famille, c’est chez nos parents que nous nous retrouvons, alors forcément, j’ai envie de bien faire pour une fois que ça se passe ici. Rory n’étant pas encore là, c’est avec Lilly en tant que commis que je me mets à préparer la pâte à crêpes. C’est assez simple comme cuisine, alors nous terminons rapidement. Place maintenant au dressage, avant que tout le monde n’arrive. Neuf couverts, ce n’est quand même pas rien. Mais j’ai finalement le temps de poser toutes les assiettes et tous les couverts sur la table avant que la sonnette ne retentisse pour la première fois. Le premier à arriver est Maddox, qui rentre seule après avoir reçu la permission de Lilly d’ouvrir la porte. « Ça me fait du bien aussi. J’ai l’impression que ça fait une éternité ! » Dis-je en réponse, après l’étreinte qu’il m’offre. Avoir passé Noël à la caserne et le Nouvel An avec des amis, j’ai l’impression d’avoir raté certains moments avec ma famille. Heureusement que nous habitons dans la même ville, je n’ose même pas imaginé la fréquence à laquelle nous nous verrions sinon. Rapidement, de nouveaux Hallenstein arrivent. Mes parents accompagnés d’Abby cette fois-ci. « Elle va sûrement bientôt arriver. Elle avait des choses à voir. » Dis-je, alors que je me souviens soudainement d’un message que la benjamine m’a envoyé un peu plus tôt. Si elle était à l'étage, j'ose espérer qu'elle serait descendue un peu plus tôt pour m'aider. En parlant d'elle, la brune arrive justement, espérant bien avoir été attendue pour les crêpes. Abby ne peut s'empêcher de la taquiner un peu et cela me fait sourire. L'amour fraternel, le vrai. D'ailleurs, avoir une maison remplie, c'est quelque chose qui me fait du bien. J'ai toujours apprécié cela quand j'étais plus jeune et que je vivais toujours à la maison familiale. Certes.. un peu d'intimité ne fait jamais de mal, mais je sais que je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui s'ils n'avaient pas été là. « Non, c'est tout bon ! Nous pouvons passer à table. Ça fera sûrement arriver les derniers retardataires. » Il ne manque que deux personnes pour que la famille soit au complet et je suis sûre qu'ils ne vont pas tarder à arriver. Alors que je retourne vers la cuisine, ma main vient effleurer le dos de ma mère dans un geste affectif. « Est-ce que tu peux emmener ça sur la table ? » Je présente quelques plats de garnitures à Abby, mais finalement, que ce soit elle ou quelqu'un d'autre qui me vienne en aide, c'est pareil. « Alors.. est-ce que tout le monde tient ses bonnes résolutions jusque là ? » Tout le monde a pris place autour de la table et notre père est déjà en train de remplir les différents verres, alors je suppose que nous pouvons lancer les hostilités et les conversations en tout genre.

Très pudique, Maddox ne disait que très rarement à ses proches ô combien ils les aimaient et ô combien ils comptaient pour lui et pourtant que ferraient-ils sans toute ces femmes qui gravitaient autour de lui ? Certainement pas grand chose ! Encore une fois même si le jeune homme ne parlait pas beaucoup de ce qu'il ressentait, la présence de ses sœurs et de ses parents lui faisait énormément de bien... Le fait de revivre dans la maison familiale pendant plusieurs semaines l'avait reboosté comme jamais et même si toutes ses blessures liées à son histoire avec Siam n'étaient encore pas réparées, il allait beaucoup mieux. ''Je savais que la pâte à tartiner aurait du succès... Rory je compte sur toi pour en laisser aux autres...'' dit-il non sans chercher à taquiner sa petite sœur.

La bonne humeur est au rendez-vous cela fait plaisir à voir, l'ambiance se veut réconfortante alors que demander de plus ? La maitresse de maison invite l'ensemble des invités à passer à table... ''J'ai bien fait de ne pas déjeuner ce matin...'' Je m'installe entre Rory et Abby, Romi et mes parents se tiennent en face de moi. Il faut absolument qu'on prenne une photo quand les retardataires nous aurons rejoint, c'est important. « Alors.. est-ce que tout le monde tient ses bonnes résolutions jusque là ? » Pourquoi est-ce qu'elle lance les sujets qui fâchent dès le début du repas ?! Enfin, je sais bien que Romy cherche juste à rendre ce moment encore plus agréable qu'il ne l'est avec ce premier sujet de conversation... ''Pour l'instant ça va... Je me suis remis à la boxe... Rory, t'as arrété de sucer ton pouce?'' Autour de nous, la star de la journée demander si elle peut enfiler son déguisement de la reine des neiges.

Lucy était, comme bien trop souvent, en retard à la soirée crêpes organisée chez sa sœur Romi. La jeune femme avait eu une grosse journée, enchaînant six patients éparpillés aux quatre coins de la ville, pour finir avec son patient compliqué du moment, Lucca Silveira, un ancien footballer maintenant cloué dans un fauteuil roulant. Bref, la journée avait été longue et pas simple, mais la perspective de passer une soirée agréable avec sa famille redonnait le sourire à la jeune femme.
Arrivée chez sa sœur, elle toqua quelques fois à la porte avec un rythme que sa nièce, Lilly, devrait reconnaître sans problème, avant d’ouvrir la porte sans attendre que Romi le fasse. « Bonsoir tout le monde, désolée pour mon retard ! » déclara-t-elle en entrant, laissant ses chaussures trainer derrière elle, déposant sa veste sur le canapé et calant son sac à dos par terre contre le mur de la pièce. Lucy avait la fâcheuse habitude de s’étaler un peu partout quand elle était dans les appartements des membres de sa famille. Un peu comme les enfants qui ne rangent pas leurs jouets et les laissent trainer partout en fait. Arrivée devant tout le monde, déjà attablé, Lucy leur fit un grand sourire avant de prendre sa nièce dans les bras et la porter. « ça me fait plaisir de vous voir tous ! ». Elle fit alors le tour de la table, déposant un baiser sur chaque joue en glissant un petit mot à chacun tout en gardant dans les bras la petite fille adorable de sa sœur. Elle s’installa à l’une des chaises encore libres et libéra finalement Lilly en lui faisant des guili avant de la laisser s’enfuir. « Tout le monde va bien ? » demanda-t-elle avant de se relever d’un coup. « Mince, j’ai oublié la chantilly dans mon sac, je reviens ! »

La porte ne tarde pas à s’ouvrir sur la plus jeune de la famille, qui vit ici aussi. Autant, l’ai l’habitude que la maison familiale soit un peu un moulin, tous les enfants ont les clés, et même si ils essaient de prévenir à chacun de leur passage (hormis ceux qui vivent encore à la maison), c’est plutôt habituel de voir une tête passer la porte d’entrée. Chez Romi, cette habitude n’est pas vraiment la même, mais Rory érige à la règle. Un large sourire étire mes lèvres en posant mon regard sur la plus jeune de la fratrie. « ça va m'man ? »  demanda-t-elle après avoir déposé un baiser sur ma joue. « De mieux en mieux de vous voir tous débouler les uns après les autres ! »  Je suis une mère comblée, fière de tous ses enfants, sans aucune exception.
C’est au tour d’Abby de faire son apparition. Et même si c’est sûrement celle que je vois le plus souvent puisqu’elle vit encore à la maison familiale, ça ne me fait pas moins plaisir pour autant de la voir passer le pas de la porte de la maison de Romi. Les Hallenstein seront bientôt au complet, et l’hôte de la maison propose de passer à table pour faire venir les retardataires. Bonne idée ! Je dépose Lilly sur sa chaise et l’installe correctement alors qu’elle tend déjà les bras pour avoir la première crêpe. Lorsque je retourne dans la cuisine pour demander à mon aînée si elle a besoin d’aide, je n’ai même pas besoin de poser la question qu’elle me demande d’aller poser quelques choses sur la table. Je lui offre un large sourire, hochant la tête, et m’exécute sans tarder.
La bonne humeur est de mise, chacun se taquine comme à son habitude, et c’est ce qui fait une famille complice, et unie. « Pour l'instant ça va... Je me suis remis à la boxe... Rory, t'as arrété de sucer ton pouce? »  Je glousse, amusée par les petites piques qui se passent d’un côté à l’autre de la table. « Il aura pas fallu attendre longtemps avant que ça fuse dans tous les sens ! »  heureusement, c’est bon enfant, et ça l’est toujours dans cette famille. Finalement, comme prévu, une fois les verres servis, une nouvelle arrivante fait son apparition. Lucy nous inonde de son sourire, et il ne restera plus que la tête blonde de la famille. « Tout le monde va bien ? »  « Toi surtout, comment ça va ? »  Je viens glisser ma main sous son menton pour regarder son joli visage qui me semble fatigué. « Tu travailles beaucoup… hum ? » Ça aussi c’est de famille on dirait…