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| Sujet: this is a bit awkward... ¤ ft. xander (#) Mar 15 Nov - 1:18 | |
| 8h AM. Le cadran sonne. Comme à son habitude, son cri strident vint réveiller le cadavre semi-éveillé qui était étalé comme une étoile, dans son lit. Sebastian n’était pas un jeune homme très matinal, et tous ceux qui le connaissent savent très bien qu’avant huit heures, il est pratiquement impossible de l’extirper de son lit, sauf pour obligations professionnelles, ce qui arrivait malheureusement bien trop souvent. Ce matin, toutefois, c’était différent. En regardant l’agenda sur son téléphone cellulaire, il s’aperçut qu’aucun client n’y apparaissait. En se maudissant lui-même, il tenta donc de se rendormir, sans grand succès. Il décida donc de se lever, tout en continuant de se maudire pour les heures de sommeil qu’il aurait pu avoir. Une fois dans la douche, en sentant les gouttes d’eau couler sur lui-même, une crise de panique commençait. Gouttes d’eau, larmes de yeux, pour lui, il n’y avait pas de différence. Ces crises de panique lui arrivaient de temps à autres, et chaque fois, il en sortait essoufflé. Il pensait à ses parents, à sa sœur, il revivait sans cesse cette scène dramatique qui allait le laisser traumatisé à jamais. Toutefois, cette fois ci était différence. La crise dura moins longtemps que normalement. Peut-être était-ce le signe qu’aujourd’hui était une bonne journée? Lorsque l’épisode fut terminé, l’idée d’aller consulter à nouveau un psychologue lui tramait dans l’esprit, mais encore plus important, un café. Le rituel du café était très important pour Sebastian, bien que celui-ci pouvait paraitre stupide et futile aux yeux de plusieurs. Il aimait la senteur du café, son goût, et sa forte capacité à réveiller les gens lorsqu’ils font des late night ou bien lorsque l’heure du lever est bien trop tôt. Au lieu de prendre sa voiture, comme à l’habitude, il décida de marcher, puisqu’il faisait si beau dehors. Des journées ensoleillées comme celles-ci, on ne disait certainement pas non.
Le choix de s’installer dans East Bay était le bon, Seb en était convaincu. Plus tranquille, plus chaleureux, avec pleins de beaux parcs et de jolis arbres. Clairement, ça fait différent du centre-ville de Munich, dont il était tant habitué. Il aimait ça, il avait réellement l’impression de pouvoir enfin rebâtir sur du solide, après un an de misère. Les traces sont indélébiles, toutefois, il faut continuer d’avancer. Avancer vers un futur, espère-on, sera bien meilleur que notre passé. Il pouvait se promener, se vider l’esprit, à toute heure du jour ou de la nuit, sans que personne ne le dérange. C’était primordial pour lui. Il avait besoin de ces précieux moments. Il aimerait bien aussi les partager avec quelqu’un, mais est-ce que ce quelqu’un serait prêt à les partager avec lui?
Après tout, il n’était qu’un restant de désespoir mélangé avec un peu de bonheur. Personne n’allait l’aimer dans ces conditions-là, ce n’était aucunement propice, se disait-il, du moins. Côté confiance en soi, on repassera, sur tous les aspects. Peut-être qu’en trouvant quelqu’un d’aussi dérangé que lui, quelqu’un qui pourrait comprendre ce qu’il avait vécu, il pourrait réapprendre à aimer. En effet, il ne savait tout simplement plus comment aimer, c’était aussi simple que cela. L’orphelin ne savait plus comment s’y prendre, il avait énormément de difficulté à s’attacher, de peur que cette personne lui soit arraché de ses mains, de ses bras, comme ce fut le cas pour ses défunts parents, et sa merveilleuse petite sœur.
Il marchait, avec ses écouteurs branchés, comme toujours. C’était devenu une habitude, son petit moyen à lui afin de s’échapper des bruits du quotidien. Écouter de la musique était comme une thérapie, dès qu’il commençait à paniquer, s’il le pouvait, il se branchait sur ses écouteurs, partait dans son monde à lui. Ça lui faisait du bien, et c’est tout ce qui comptait pour lui.
Enfin rendu au café, il se demandait ce qu’il pourrait prendre. Ce matin, il avait envie d’un cappucino, c’est donc ce qu’il allait prendre. En se tournant, il accrocha un jeune homme qui sortait de la boutique, et ce dernier échappa son café sur le sol. «Oh mon dieu, pardonne-moi, je suis vraiment désolé!» lui avait-il dit, tout en se sentait extrêmement mal et malaisé. Malaisé surtout car pour être honnête, cet homme était un des plus beaux qu’il n’avait jamais vu de sa vie. «Laisse-moi t’en payer un autre, j’y tiens. Je me sens assez mal comme ça.»
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