une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| can they tell what I am feeling ? (Rory) | |
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| Sujet: can they tell what I am feeling ? (Rory) (#) Mar 21 Mar - 19:49 | |
| Main dans les poches, son appareil photo pendant autour de son cou, Achille se promène. Lentement. Doucement. Il profite de l’air pur, des oiseaux qui chantent et dissipent les mauvaises ondes de la ville. Il est soulagé de ne plus entendre un seul bruit de moteur. En ce moment, c’était compliqué : tout ceci lui rappelait l’accident. Il se sent un peu bête d’être autant traumatisé. Personne n’est mort. Et pourtant, une petite partie de lui ne vie plus, trop apeuré dès qu’une voiture roule trop vite, trop proche de lui, klaxonne… cette balade, il en avait besoin. Il en avait presque rêvé. Sortir de son appartement, lâcher les yeux de son ordinateur et profiter de la nature. Il allait pouvoir faire un plein de photographie, en poster plusieurs sur son Instagram. La brunette a ses côtés le rendait heureux, aussi. Rory était arrivée comme un billet égaré sur le trottoir : inattendue et réjouissant. « J’espère que tu n’es pas trop déçue du lieu. Je trouvais que ça sortait de l’ordinaire que de se voir ici, en pleine forêt. » elle ne devait pas de sentir gênée de dire non. Il pouvait la comprendre. Ce n’était pas donné à tout le monde que d’apprécier cet endroit. Achille avait juste envie que leur rencard soit moins habituel, moins courant. « Je connais un coin plutôt sympathique à dix minutes de marche. Il y a de l’eau et on pourra y faire un pique nique. » Sourire éblouissant, regard espiègle, Achille avait prévu de quoi se nourrir pour une décennie : Sait-on jamais qu’ils se perdent, mieux vaut être prévoyant. salade de fruit, pancakes, chocolat, jus de fruit, eau, muffin, donuts… il y en avait pour tous les goûts dans son sac à dos. D’ailleurs, il se demande même comment il a réussi à me fermer. « Ça te gene, si je te prends en photo ? » Les couleurs, l’atmosphère, le vissage de Rory ensoleillé : le combo était parfait. Ni une, ni deux, son appareil est déjà dans ses mains entrain de mitrailler. « Tu sais que tu pourrais être modèle photo ? T’as beaucoup de charisme. » ces joues s’enflamment légèrement. Il se montre assez téméraire. « On y va ? » Achille profite du moment pour prendre la main de Rory dans la sienne. Il l’emmène jusqu’à son point de chute. Un coin pas très connu des touristes et qui offre pourtant une jolie spectacle : une cascade donnant sur un petit coin d’eau, suffisant pour piquer une tête. De la végétation tout autour et surtout : le spot où s’asseoir pour déguster son festin. « Tadam ! Qu’est-ce que tu en dis ? » pas mal, pour un premier rencard, non ? « Faut que je t’avoue quelque chose.. Si jamais tu souhaites me tuer, c’est le moment idéal. » il rigole, bien sur. « Non, en vrai, je venais souvent ici avec mon père, plus jeune. On faisait des soirées feux de camp. Je me suis dis qu’ici, je me sentirais plus à l’aise que d’aller dans un café où j’aurai l’impression que le monde entier me regarde. J’sais pas pourquoi ça me semblait l’endroit parfait pour y venir avec toi. » il hausse les épaules. « Surement parce que t’es déjà spécial pour moi. »
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| Sujet: Re: can they tell what I am feeling ? (Rory) (#) Lun 17 Avr - 21:49 | |
| ༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄༄ Il y avait une poésie dans ses traits d'angelot pas tout à fait sorti de l'adolescence. Il y avait un charme impudent à sa gueule enfarinée de premier de la classe. Il y avait surtout l'excitation inconnue qu'il suscitait chez Rory. Elle qui jusqu'alors n'avait eu que faire des beaux parleurs et autres Prom Kings de son entourage, se trouvait déroutée par un sourire maladroit, ou plus précisément par la maladresse même de son sourire. Aujourd'hui encore il faisait la démonstration de cette humilité non-feinte qui le caractérisait parfois à l'extrême : Achille doutait de son lieu de rendez-vous. Celui-ci enchantait pourtant Rory, tout autant parce qu'elle aimait le sentiment de liberté que lui prodiguait la nature que parce que le choix correspondait très bien au jeune homme. « Arrête, c'est parfait ! Et si en plus il y a de quoi pique-niquer, je suis aux anges. » Badina la jeune femme en donnant un petit coup d'épaule complice à son comparse. Cela amusait beaucoup la jeune Hallenstein de plaisanter de manière récurrente sur son prétendu appétit gargantuesque. En réalité vite rassasiée, elle n'en restait pas moins une intrépide gourmande. Il n'était pas de l'habitude de Rory de se montrer midinette -non pas qu'elle s'en faisait un devoir, mais elle était sincèrement indépendante et fière-, seulement elle sentit ses joues légèrement s'empourprer lorsque son rancard lui demanda s'il pouvait la prendre en photo. Elle n'alla pas jusqu'à cacher son visage, et se contenta de laisser un sourire écarlate et à-demi timide éclairer ses lèvres face à l'objectif qu'il braquait maintenant sur elle. Malgré toute sa bonne volonté pour ne pas faire preuve de fausse modestie en sa présence, elle ne put s'empêcher de rouler les yeux dans un sourire taquin lorsqu'il suggéra qu'elle pourrait être modèle photo. « Je vais tout de même chercher un autre plan de carrière je pense. » Elle acquiesça pour appuyer ses propos. « Tu auras le privilège d'être mon seul photographe. » Elle abaissa l'appareil photo du jeune homme, afin de voir son visage derrière l'objectif. « Et moi celui d'être ta muse ; c'est gagnant-gagnant ! » Elle laissa échapper un petit rire voué à dédramatiser ses propos. Si Achille et elle commençaient à bien se connaître, elle voulait encore s'assurer qu'il ne pense pas son égo surdimensionné. Attrapant sa main lorsqu'il la lui tendit, Rory le suivit à travers bois pour une courte balade. Elle avait même du mal à réaliser qu'il ne leur avait fallu qu'une dizaine de minutes pour atteindre un coin aussi paradisiaque. « Wow... » Le murmure lui échappa presque. Elle n'avait jamais mis les pieds ici et pourtant, cet endroit ressemblait à s'y méprendre à l'idée qu'elle se serait fait d'un Eden -si toutefois elle s'était fait une idée d'un Eden. « Mais c'est ouf, c'est quoi cet endroit ? » ...le lieu parfait pour un crime, si l'on en croyait les dires d'Achille. There he is pensa-t-elle attendrie. « Ok c'est noté mais je vais te garder encore un peu, tu connais peut-être d'autres endroits aussi chouettes. » C'était la seule chose qui l'empêchait de s'en débarrasser, évidemment. Ça, et le pique-nique. Le ton changea toutefois lorsqu'Achille mentionna son père. Rory l'imaginait enfant, au coin du feu, avec son paternel, et un sourire éclaira à nouveau son visage lorsqu’il lui confia qu'elle était "déjà spéciale" pour lui. Cela la touchait peut-être plus qu'il ne le pensait. Rory ne manquait pas d'amour, Rory ne se sentait pas seule : elle avait été aimée, adorée toute sa vie par une famille présente, saine et réconfortante. Mais il était vrai que l'éprise amoureuse lui apportait une chaleur encore méconnue, un peu anxiogène à la vérité, mais enivrante. « Merci de m'avoir emmenée ici, j'adore cet endroit. Et ta compagnie. » Elle déposa un baiser sur sa joue et prit place face à la resplendissante nature. « Je ne savais pas trop ce qu'on allait faire alors dans le doute, j'ai pris un jeu de société et des gummy bears. » Rory les sortit de son sac et grimaça légèrement. « Et maintenant que j'y pense, je me dis que c'est un drôle de réflexe, dans le genre "que prendriez-vous sur une île déserte", apparemment je ne ferais pas long feu. » Relevant son regard vers le jeune homme, la brunette haussa les épaules. Elle n'avait pas l'habitude d'être nerveuse face à quelqu'un, et il lui paraissait même illogique de l'être face à la personne dont elle était ces temps-ci le plus proche. Peut-être justement que son opinion lui importait plus que la moyenne. « Simple curiosité, il y a quoi au menu du pique-nique ? »
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| Sujet: Re: can they tell what I am feeling ? (Rory) (#) Lun 24 Avr - 17:49 | |
| Achille n’incarne pas la confiance en soi. Il est plutôt un jeune homme qui a du mal à faire des choix, même les plus simples et à laisser ses envies dicter ses choix. Pour autant, il arrive qu’il dépasse de temps en temps ces collines qui lui semblent insurmontables. C’est clairement ce qui se passe avec Rory. Il aimerait faire des milliers de choses avec elle : d’un simple cinéma, à des voyages. Il se sent à l’aise avec elle, malgré son anxiété qui est toujours là, cachée sous sa peau et qui fait de temps en temps des piqûres de rappel. Il avait eu besoin de toutes ces forces pour l’inviter à ce rendez-vous et d’encore plus pour s’assurer qu’il ne faisait pas fausse route en l’emmenant à cet endroit précis qu’il avait à l’esprit. « Tu m’en vois rassuré ! » il ne savait dire si c’était plutôt le pique-nique ou le lieu qui plaisait le plus à la jolie demoiselle mais son sourire faisait rayonner toute la forêt autour d’eux. Elle était resplendissante. Achille passait souvent, peut-être de manière parfois trop insistante sans vraiment sans rendre compte et le vouloir, à observer la Hallenstein. Il adorait qu’elle est un visage angélique, et presque encore enfantin, comme lui. Difficile de pouvoir lui donner un âge tant elle pouvait se montrer mature dès qu’elle fronçait les sourcils ou qu’elle offrait un sourire en coin, tout en gardant ce petit côté innocent qui ferait qu’on lui donnerait le bon dieu sans confession. Difficile de la prendre au sérieux quand son rire résonnait comme une mélodie enchanteresse. Achille était donc obligé d’immortaliser le moment à travers son appareil. De toute façon, il n’aurait pas réussi à faire ça. Il aimait bien trop les souvenirs et l’art de la photographie pour ne pas en faire. « Tu penses ? On sait jamais, tu sais. Tu pourrais devenir la prochaine Bella Hadid ou Selena Gomez » Achille a beau lui dire tout ceci, il sait très bien que c’est de loin a ce qu’elle aspire. Et en vrai, il la comprenait parfaitement. Il faut aimer être sous les feux des projecteurs. A sa place, il serait sûrement entrain de cuir sur place, plus que mal-à-l’aise à l’idée que plusieurs yeux soient posés sur lui. Il la laisse approcher, descendre son appareil photo. Il s’attend à ce qu’elle dépose ses lèvres sur les siennes et le haut de son corps réagit au quart de tour à cette pensées ; il n’est plus que feu. Mais ce n’était qu’une idée, elle se contente juste de lui faire quelques aveux. « L’unique. Quel honneur. Je suis touché. » Il joue même le coup du touché en plein cœur en posant une main à gauche de son torse. « Chaussette à désormais une concurrente féroce pour être ma muse » Il la rejoint dans son fou rire. Son chien avait beau être la plus mignonne au monde, et il avait beau la prendre en photo pour dix milliards de raisons, Achille préférait tout de même enregistrer à vie sur du papier les visages et les émotions dépeintes par les humains. la marche n’est pas longue et heureusement car le panier remplie de quoi manger commencer à peser une tonne sur l’épaule du brun. Le paysage semble plaire à Rory. Tant mieux. Il s’en serait voulu de l’inverse. Il aurait remis tout en question et clairement, ce mood ne lui donnait pas très envie à l’heure actuelle. Par contre, Rory aurait pu en avoir marre et avoir cette envie folle et incontrôlable de le tuer : faut dire que le silence de ce lieu est idéal pour le commettre. « Peut-être que tu mériteras de voir ces autres lieux, oui. » Achille s’était maintes et maintes fois perdus dans cette forêt avec son père qu’il connaissait quelques autres coins tout aussi beaux et calme. Il n’est pas improbable qu’il la lui fasse visiter ces derniers par la suite. « C’est réciproque. Mais tu t’en doutes déjà. » Évidemment qu’il appréciait sa compagnie. Les mots de la jeune femme lui donnait envie de bomber un peu le torse, d’être fière de lui. Il était vraiment chanceux de l’avoir auprès de lui. Elle comblait un certain vide qu’il commençait à ressentir de plus en plus. Ses fossettes ne disparaissent plus depuis qu’elle a déposé un baiser sur sa joue. Enfin, jusqu’à ce qu’il éclate de rire. En effet, Rory n’irait peut-être pas loin avec ces choix sur une île déserte mais ce n’est pas grave. Elle avait pris tout ce qui plaisait à Achille, et dans un sens, cela montrait qu’elle s’intéressait vraiment a lui et à ce qu’il lui disait sur sa personnalité. « J’espère que ce n’est pas un Uno, parce que le perdant a un défi à relever dans mes règles. » Et cela peut très vite mal tourner. « En vrai, ce n’est peut-être pas les meilleurs choix. Mais dis toi qu’au moins, tu ne t’ennuierais pas et tu pourrais attirer des insectes avec les gummy bears pour les manger. » bon d’accord, cet aspect la ne semblait pas très appétissant, mais lui, il avait pensé à nourrir leur estomac d’une belle manière. « Un peu de tout. Chips, saucisson, salade, fromage, tomates en salé. Fruits, gâteaux et boissons en sucré. J’ai même pris de la bière. Et de l’eau, évidemment. » Achille déploie un immense morceau de tissu pour installer le tout et laisser Rory choisir ce qu’elle désirait manger. C’est toujours délicat pour lui de se nourrir alors, aujourd’hui, il allait sûrement se contenter de grignoter par ci, par la. « J’ai rencontré ta sœur, Romi, la dernière fois. Tu sais, quand je suis venu passer l’après-midi chez toi quand tu étais malade ? » Le Brun aurait très bien pu le lui dire par SMS plutôt que d’attendre maintenant. Mais il avait quand même cette préférence avec l’oral, surtout avec Rory, il était sur de ne pas se tromper dans ses propos. « Je ne pense pas avoir fais bonne impression. Elle voulait savoir ce qu’on était, toi et moi. Je lui ai rien dit. Enfin, si, j’ai dit que c’était plutôt à toi de lui expliquer, quand tu serais prête. Mais bon, wow, j’étais tellement paniquée face à son regard que j’ai potentiellement dit des choses étranges. Elle doit me prendre pour un fou. » Il passera sous silence cet immense moment de gêne quand il y a eu un quiproquo immense sur le fait qu’il était venu voir Rory pour prendre du bon temps. Ce n’était pas le cas, ni même ce qu’il attendait de la brune. Bien au contraire, il préférait grandement prendre son temps. La pression, ça ne lui convient pas. « Je suppose qu’elle avait du t’en parler, mais maintenant tu connais ma version. » |
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| Sujet: Re: can they tell what I am feeling ? (Rory) (#) Mar 13 Juin - 15:06 | |
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Si certaines personnes se seraient probablement risquées à juger leur couple maladroit, il fallait avouer qu'en définitive, Rory et Achille s'assortissaient bien. Outre leurs bouilles instagrammables qu'on imaginait volontiers dans un selfie flou et noir et blanc, pris façon polaroïd pour signifier la nostalgie d'un instant qu'ils étaient encore en train de vivre, leurs caractères semblaient s'accorder dans une valse équilibrée de similitudes et de complémentarités. Leurs rêveries les mèneraient probablement si haut qu'ils pourraient se brûler les ailes mais là où Achille trébuchait, l'optimisme de Rory le relèverait ; si elle s'embourbait dans les tourments trop sérieux de la laideur du monde, il le lui montrerait beau, à travers son objectif. D'ailleurs, l'objectif en question embrassait les traits de Rory, qui éprouvait un fin mélange de gêne et d'orgueil, tiraillée entre la peur d'avoir soudainement un double menton et l'envie dévorante d'être figée dans la mémoire de son petit ami. Celui-ci lui assura qu'elle pouvait être destinée à une grande carrière et cita deux icones auxquelles Rory n'osait même pas se comparer. Ceci dit, même si le compliment était plus que flatteur, elle ne se voyait pas évoluer dans le monde si grotesque et absurde du mannequinat. Elle ne jugeait en rien les personnes qui en faisaient partie, mais plutôt le système qui tournait autour : la glorification des maigreurs maladives, les consommations illicites et excessives, les soirées ubuesques organisées par des pontifes oppresseurs qui achetaient jusqu'à cette chaire humaine qu'ils ventaient si mince. Bref, rien que Rory n'aurait supporté plus de trois secondes trente. « Pour aller me faire vomir après avoir avalé deux fraises, non merci... » La phrase était sortie toute seule, accompagnée d'une grimace, et soudain Rory pinça ses lèvres l'une contre l'autre en se mordillant l'intérieur de la joue : pourquoi fallait-il qu'elle soit si sérieuse et terre-à-terre dans un moment si romantique où elle était l'objet d'un grand compliment ? Elle tenta alors de se rattraper et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille pour se donner une certaine consistance et marquer un changement quasi cinématographique. « Je suis fun aux soirées. » Elle acquiesça doucement, plissant les yeux pour mieux appuyer son propos et l'autodérision qu'il contenait, puis elle dédramatisa d'un petit rire dont elle savait qu'il pouvait la tirer de bien des situations. « C'est très gentil en tout cas, merci... » Après tout, il venait plus ou moins de lui dire qu'elle était belle ; elle s'employa donc à prendre le compliment pour ce qu'il était. Heureusement, Rory se dérida rapidement lorsqu'Achille feinta d'être littéralement touché en plein cœur et affirma que Chaussette avait du soucis à se faire. « Oh non, pas Chaussette ! C'est triché, c'est littéralement le plus bel être vivant de la planète ! » Elle rit de bon cœur avec lui en repensant à la bouille incroyablement attendrissante du petit chiot.
Une fois à destination, les tourtereaux prirent place devant le spectacle splendide que leur offrait la nature. Apparemment, Achille connaissait plusieurs de ces endroits et il suggéra que Rory serait peut-être un jour digne de l'y accompagner. La jeune femme leva les yeux au ciel dans un rictus, ne pouvant s'empêcher plus ou moins consciemment d'espérer que leur union serait assez durable pour qu'ils puissent partager d'autres de ces moments. Il y avait quelque chose de beau et d'inquiétant en la fragilité des débuts, et ce qu'ils furent ceux de Rory et Achille ou ceux des autres. Tout était possible, tout se jouait. Tout était une aventure, tout était le commencement d'un tout, et tout pouvait être le dernier jour. Cette liberté inconnue et non-acquise était si grisante et si terrifiante qu'elle faisait parfois perdre ses moyens à Rory. Elle découvrait une nouvelle facette d'elle-même et, parfois, elle devait l'admettre, elle n'en était pas la plus grande adepte. Lorsqu'elle se faisait des films parce qu'Achille lui semblait froid par message, lorsqu'elle se réveillait en pleine nuit en se disant qu'elle serait peut-être seule le lendemain, lorsqu'à l'inverse elle paniquait parce qu'elle se demandait s'il était pertinent de se mettre en couple si jeune, lorsqu'elle ressentait tout et son contraire, elle n'avait pas une très grande estime d'elle-même. Heureusement, elle parvenait généralement à prendre sur elle au travers d'exercices de respiration ou en tout cas, à défaut, elle était en mesure de ne rien laisser paraître -et c'était le plus important pour l'instant. Et, heureusement encore, elle n'était plus en proie à ses doutes lorsqu'elle était en compagnie d'Achille. Ses fossettes la calmaient et ses histoires l'amusaient ; elle vivait simplement le moment présent. Revenant d'ailleurs audit moment présent, Rory feinta un air très grave en envoyant la main dans son sac. « Oh. C'est gênant. » Elle en glissa très lentement -pour l'effet dramatique- un jeu de Uno. A vrai dire, elle n'avait pas grand chose qui se jouait à deux, ou en tout cas rien de facilement transportable, et elle avait donc opté pour deux petits formats, dont le fameux et incontournable Uno. « J'espère pour toi que tu ne vas pas perdre, Mayfield. » Lança-t-elle, menaçante, sans réellement penser à un défi en particulier. Elle verrait bien sur le moment, si besoin. En attendant, elle aurait toujours des gummy bears pour... attirer des insectes, apparemment. « Oui c'est... c'est pour ça que je les ai pris. Oui. » Acquiesça Rory, pince-sans-rire, faisant semblant de juger Achille pour son idée saugrenue. Heureusement, ils n'allaient pas être obligés d'en arriver là puisqu'Achille avait apparemment apporté l'entièreté d'un magasin Tesco dans son sac à dos -pour la plus grande joie de Rory, qui se sentait déjà inspirée par tous ces choix. Mais alors qu'elle réfléchissait savamment à l'ordre dans lequel se délecter de ces mets, le jeune homme prononça quelques simples mots qui semblèrent figer chaque muscle du corps de Rory, jusqu'à ses yeux maintenant équarquillés. « Romi... » articula-t-elle un peu béate. Elle n'était pas spécialement contre le fait que son petit ami rencontre sa sœur, elle n'avait rien à cacher, assumait parfaitement son choix de Jules -enfin, d'Achille- et était très proche de sa famille, mais elle se retrouvait déroutée à l'idée de ne pas avoir eu le contrôle de la situation. Et si Romi lui en voulait de ne pas lui avoir parlé d'Achille ? Peut-être qu'elle avait pensé qu'il n'était pas assez bien pour elle ou qu'il comptait lui faire du mal, la connaissant. D'ailleurs, Achille lui-même avoua ne pas lui avoir fait très bonne impression. « Oui, elle peut être... Impressionnante ? » Rory sembla chercher ses mots. Quand elle regardait sa sœur, elle ne voyait qu'amour, rires et bienveillance, mais elle savait également que Romi ne laissait pas voir cette facette de sa personnalité à tout le monde. Rory était d'ailleurs admirative de son charisme et de l'élégance avec laquelle elle parvenait à maintenir l'ordre dans sa caserne, sans devoir hausser la voix. Elle imaginait donc assez bien l'interrogatoire qu'avait dû subir Achille. Et, sachant également combien lui ne gérait pas élégamment la pression, une part d'elle pensa qu'elle aurait payé cher pour voir ça. « Tu as bien fait, merci » C'était assez gentil de sa part d'avoir pensé que c'était à Rory de lui annoncer la nouvelle plutôt qu'à Achille, par accident. « Ne t'en veux pas trop si tu as paniqué, je suis sûre qu'elle a été déstabilisante, mais ce n'est pas contre toi je pense. Elle a dû le faire exprès, je suis la petite dernière et on est très proches... » Romi n'avait pas encore fait mention de la rencontre, et d'ailleurs elle n'allait peut-être jamais le faire, par respect pour la vie privée de sa petite sœur. Celle-ci réalisa alors qu'elle était partiellement responsable de la situation, puisqu'elle n'avait pas encore dévoilé sa relation à sa sœur. « Quand je lui en parlerai, je te présenterai sous ton plus beau jour -ce ne sera pas difficile. » ajouta-t-elle, enjôleuse, comme pour se faire pardonner. « En plus tu étais venu pour m'apporter de la soupe quand j'étais malade alors... si ce n'est pas la définition du beau-frère idéal ! » Et voilà qu'elle surcompensait. Elle espérait qu'Achille ne tiquerait pas sur le mot "beau-frère", qui faisait beaucoup trop officiel. Elle arrivait pourtant paradoxalement à s'en vouloir de ne pas le rendre assez officiel, justement. « Tu sais, je... J'allais lui en parler. Bientôt. Enfin, je n'ai pas honte hein ! » Personne n'avait parlé de honte. Rory expira. « Tu ne pensais peut-être pas ça, en fait. Mais au cas où. C'est que, tout ça c'est nouveau pour moi et je ne voulais pas, tu sais, faire l'adolescente écervelée qui parlait de son crush au bout d'un jour et demi, mais j'allais lui en parler, bientôt. » Répéta-t-elle. « Ce que je veux dire c'est que, je suis désolée que tu l'aies rencontrée comme ça. Tu comptes beaucoup pour moi et j'aurais voulu vous présenter officiellement pour que tu sois plus à l'aise, et pour que tu aies quelqu'un de ton côté ! » Elle rit un peu. « La bonne nouvelle, c'est qu'il te reste encore quatre frères et sœurs à rencontrer, donc on peut se rattraper ! » Rory ne se doutait pas qu'ils n'étaient en fait plus que trois, puisque Maddox et Achille avaient déjà fait ample connaissance. « Elle ne t'a pas trop traumatisé, quand même ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? » S'enquit la jeune femme, curieuse de s'imaginer une scène qu'elle savait cocasse.
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