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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


depuis un an il essaye de la séduire, mais en vain !
Quand finira-t-elle par craquer et le laisser entrer dans sa vie ?

vous recherchez une famille ? les wilson attendent encore le reste de leurs membres
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 just the two of us [Camiris #3]

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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyJeu 2 Mar - 23:10

just the two of us
Iris ○ Cameron

Prise de court par cet élan de spontanéité qui a littéralement pris le contrôle de mes agissements et a conduit mes lèvres vers celles de Cameron afin d'y déposer un tendre baiser, qui doit être quelque part digne d'une carte postale qui fait fantasmer vu l'endroit paradisiaque et unique dans lequel nous nous trouvons actuellement, j'avoue ne plus bien savoir quoi exactement penser sur le coup. Par le passé, nous avons déjà eu à plusieurs reprises des gestes affectueux et trahissant certains sentiments que nous éprouvons indéniablement l'une envers l'autre mais pas une seule fois la limite du véritable contact charnel n'a été franchie. L'ambiguïté est constamment restée souveraine et nos positions hiérarchiques sont jusque là entrées en jeu. Je sais pertinemment que c'est un comportement que je ne devrais aucunement adopter à son encontre et dès l'instant même où nos bouches se sont décollées, j'ai du alors me battre contre des pensées qui me laissaient sous-entendre qu'une bévue venait d'être commise, sans y accorder plus d'importance que cela pour autant malgré tous les principes professionnels régissant mon esprit parfois détraqué. Jamais je n'ai ressenti un quelconque désir envers la gent féminine, jamais aucun de mes fantasmes en rapport à mes pratiques sexuelles n'a impliqué un corps aux formes serpentines et à la poitrine bien formée. Et pourtant cette égérie aux courbes affolantes me fait perdre tout sens de la réalité, j'ai l'impression qu'on s'enferme dans une sorte de bulle nous ostracisons du cours des choses à chaque fois qu'on se retrouve seules ensemble. Quelque chose dans son aura et son langage corporel naturel et complètement désinhibé m'attire en sa direction comme un aimant agissant logiquement selon ses propres lois. Je pouvais déjà, dès le début, reconnaître son apparence comme étant extraordinaire mais j'étais clairement à mille lieues de m'imaginer un possible contact aussi concret que ce baiser. Son rire se mélangeant aussitôt au mien me prouve cependant que ce n'est pas tout à fait pour la déplaire et toute pensée négative s'évanouit alors de mon cerveau tiraillé entre une foultitude de sensations différentes que je ne maîtrise pas réellement. « Si c'est ça on peut planifier une semaine, un mois, un an… » J'esquisse un tendre sourire et fais se balader un peu plus encore mes doigts longilignes dans sa  chevelure trempée d'eau iodée. « On pourra s'organiser des escapades privées plus régulièrement si tu le souhaites mais on ne pourra jamais partir autant de temps, c'est surtout impossible de mon côté. » Toutes les responsabilités qui m'incombent au sein de la tour du magazine m'empêchent effectivement de jouir d'une pleine liberté dans mes déplacements, j'ai déjà dû faire des pieds et des mains pour nous permettre de nous échapper trois petites journées à l'étranger alors que de grands projets se dessinent pour la société et l'expansion générale des visions de mon équipe de rédaction. Le projet artistique colossal concernant la célébration des paysages de la Nouvelle-Zélande commence notamment à vraiment se profiler et je pense que cette envie d'évasion se justifie par une certaine appréhension concernant l'arrivée imminente de ce dernier. Toute la dynamique dans les locaux va se retrouver modifiée et j'avais besoin de souffler un bon coup en excellente compagnie avant de m'y plonger à corps perdu. Et puis, avec toute la pression que je fous sur les épaules de Cameron depuis le début de son contrat, je pense qu'elle désirait fuir et faire une pause tout autant que moi. Nous ne sommes que des humains, après tout. Notre étreinte ne semble pas vouloir se terminer de sitôt et la superbe jeune femme ferme les yeux, s'enivrant probablement du mélange savoureux d'odeurs parvenant à nos narines, la plage à ce quelque chose de magique pour ça. Entre deux soupirs de satisfaction, elle me glisse que les effluves émanant de mon corps lui rappellent une ancienne petite amie et j'en ris légèrement, c'est adorable comme pensée et surtout flatteur. Ce n'est pas souvent qu'on m'associe à des notions plaisantes alors j'accueille ces paroles avec une joie non dissimulée. « Elle savait que j'adorais, je la soupçonne de l'avoir fait juste pour me faire craquer ! » « Ce n'est pas en ayant cet objectif à l'esprit que je m'en suis étalé partout mais si ça te plaît, alors je suis contente… » J'ai du mal à savoir comment la prendre ces derniers temps, surtout depuis que notre relation a bifurqué vers une direction inédite après l'incident de l'inauguration du magazine quelques semaines plus tôt. Enfin, bien sûr je pourrais me laisser complètement aller et la prendre sur un des rochers sur lesquels elle a habilement sautillé plus tôt pour atteindre la crique mais là, ce ne serait vraiment plus du tout politiquement correct. Des barrières subsistent encore en raison de mon éthique personnelle, beaucoup de facteurs sont à considérer la concernant. Sa place dans l'entreprise, tout l'argent qu'elle représente malgré tout, son jeune âge qui frôle l'indécence pour une femme ayant atteint la trentaine. Elle m'est inaccessible, à mon grand dam. Je sens son nez frôler ma peau humide et une vague de frissons parcourt immédiatement mon buste, nous jouons présentement avec le feu et même si c'est moi qui ai commencé les festivités, il faut que je trouve le moyen d'y mettre un terme. Pour le moment. Si quelque chose doit se passer entre nous, je ne veux absolument pas que ce soit en place publique, là où des regards indiscrets et malveillants seraient susceptibles de nous surprendre en plein acte. Ce serait le dégringolade assurée, autant de son côté de la balance que du mien dans une telle situation. Impensable, il est hors de question que je risque l'intégralité de ma carrière pour une affaire sexuelle alors que je prends d'ordinaire un soin tout particulier à les dissimuler du monde extérieur. « Heureusement qu'on est pas suivis par des paparazzis, imagine le tapage. » J'écarquille brièvement les yeux et échappe un rire non contenu alors que je me détache de son emprise, sentant pourtant ses yeux couler sur mon buste, dévorer les traits de mon visage incroyablement attendri en sa présence. « C'est justement ce que j'étais en train de me dire, tu lis dans mes pensées. » Peu de personnes au monde me font agir de cette manière, j'ai l'impression de l'avoir sous mon aile depuis des années alors que ça ne fait que quelques misérables mois de rien du tout. Je la sens soudainement déçue et quelque peu déroutée par cette distance voulue, je dépose le revers de ma main sur sa joue tiède et fais glisser mes doigts sur sa peau sans imperfection, aucune. Chanceuse. « Ne boude pas, c'est moi qui ait le monopole du mauvais caractère je te rappelle. » Un sourire en coin étire mes lèvres et je les colle une dernière aux siennes avant de m'emparer sous l'eau de sa main. « On peut pas se permettre de se faire prendre, pas ici Cam. » C'est la toute première fois que je l'affuble d'un surnom, ça me fait bizarre et d'un côté, ça semble presque normal et habituel. On profite encore quelques agréables minutes de l'océan, nos mains ne se quittant pas alors que nous nageons ci et là. Nos corps émergent finalement au bord de l'eau et je  fais retomber ma paire de lunettes de soleil sur mon nez tout en lui jetant un regard par-dessus mon épaule perlant de gouttes d'eau scintillantes sous un soleil idéal. Je relâche sa main et m'installe sensuellement sur ma serviette tout en bombant mes fesses le plus possible afin de jouer à la parfaite provocatrice détestable. Je la regarde s'installer minutieusement à côté de ma position et je m'appuie sur mes coudes afin de pouvoir lui faire correctement face. Mon ventre gargouille bruyamment et j'échappe un soupir, ça creuse de se baigner j'avais oublié. « Tu m'as pas dit que t'avais faim ? » Elle pointe du menton le paquet de gâteaux trônant dans le sable et j'éclate d'un rire moqueur. « Si tu crois que je vais bouffer ça, tu me connais décidément très mal. » J'arque un sourcil sous son expression exaspérée et décide d'enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. « En plus, je suis assoiffée. » Quelle connasse. J'ai encore envie de profiter de cette superbe crique mais l'appel de la nourriture n'est plus bien loin. Je ne sais pas ce que nous allons faire ce soir mais je suis certaine qu'un large panel de possibilités s'offrent à nous dans une ville aussi grande. Demain, nous irons voir le spectacle de danse qu'elle semble vouloir voir par-dessus tout, je lui en fait la promesse et je n'ai qu'une parole.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyDim 5 Mar - 22:53

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

« On pourra s'organiser des escapades privées plus régulièrement si tu le souhaites mais on ne pourra jamais partir autant de temps, c'est surtout impossible de mon côté. » Je hoche la tête en souriant. « Je sais Iris, je plaisantais. » J’ai bien consciente que nos emplois du temps ne nous permettent pas des escapades comme ça régulièrement, et encore moins hors continent. Peut-être juste pendant les fashion week, et encore. Je reste là, grisée par ce nouveau contact avec Iris, je crois que j’adore ça. Et dire qu’il y a encore quelques semaines je la détestais plus que tout, de par ce qu’elle me faisait vivre. Certes, je l’ai toujours admirée, mais sa façon de toujours me rabaisser me donnait la nausée. Je suis ravie de voir que les choses ont changer, et je compte bien en profiter. Je me délecte de son odeur et laisse mon souffle sur sa peau tout en lui racontant une anecdote de mon adolescence. « Ce n'est pas en ayant cet objectif à l'esprit que je m'en suis étalé partout mais si ça te plaît, alors je suis contente… » Je ris un peu, je me doute bien qu’elle ne l’a pas fait pour ça puisqu’elle ne pouvait pas être au courant de cet épisode de ma vie. Mais je trouve marrant que cette odeur me rappelle de doux souvenirs. Je m’amuse à penser qu’avec des paparazzi dans les environs, on serait clairement mal barrées. Je la regarde rire et me délecte des sonorités de ce dernier. Elle s’éloigne alors et je laisse mon regard couler sur son corps. « C'est justement ce que j'étais en train de me dire, tu lis dans mes pensées. » Je ressens une espèce de courant d’air froid de la voir si loin, et visiblement, Iris semble à son tour lire dans mes pensées. Elle vient caresser ma joue et je penche un peu la tête sur le côté pour prolonger le contact de sa peau contre la mienne. « Ne boude pas, c'est moi qui ait le monopole du mauvais caractère je te rappelle. » Je souris, à peine. « On peut pas se permettre de se faire prendre, pas ici Cam. » Je hoche à peine la tête, j’aime le fait qu’elle m’appelle par mon diminutif, c’est la première fois, et ça semble nous rapprocher un peu. Elle vient chercher ma main et j’entrelace nos doigts, sous l’eau. Nous prenons de longues minutes pour nager, nous éloigner et nous retrouver. Je me sens étrangement incroyablement bien. Nous quittons finalement l’eau pour aller nous allonger sur nos serviettes de plage. Iris joue de son corps, se dandine sous mes yeux, juste pour me faire rager. Saloperie. Son regard me donne affreusement chaud, et je dois me contenir pour ne pas imaginer tout un tas de choses que je ne devrais sûrement pas. « Tu m'as pas dit que t'avais faim ? » « J’ai tout le temps faim. » Je lui montre le paquet de gâteaux posé près de mon sac un peu plus loin. et elle éclate de rire. Je m’en doutais. « Si tu crois que je vais bouffer ça, tu me connais décidément très mal. » Je lève les yeux au ciel d’un air à la fois exaspéré et désespéré. « En plus, je suis assoiffée. » Je hausse les épaules cette fois de manière plus nonchalante. « Tant pis pour toi madame la princesse ! » Je passe au dessus d’elle pour aller chercher ma bouteille d’eau et mes gâteaux. Juste sous ses yeux je débouchonne la bouteille d’eau ruisselante tellement elle est fraiche, et en bois plusieurs gorgées, directement au goulot. « Je te préviens, je bouge pas tant que j’ai pas pris 3 teintes ! Moi aussi je peux jouer les princesses ! » Je m’amuse à la taquiner et ouvre le paquet de gâteaux. Si vraiment elle a faim, elle peut en prendre, mais sa fierté l’en empêchera, j’en suis certaine. Nous restons là juste le temps de sécher, le temps aussi qu’il fasse un peu trop chaud pour que ce soit supportable. « Tu sais ce dont j’ai envie ? » Je me retourne pour me mettre sur le ventre, en appui sur mes coudes, et je regarde ma patronne avec un sourire amusé au bout des lèvres. « Un énorme hamburger. Dis moi depuis combien de millénaires tu n’as pas mangé un bon burger ? » Je ne sais même pas si elle a déjà mangé un truc pareil. Cette fille est définitivement une énigme. « Si tu veux aller manger dans un resto chic, je t’accompagne avec plaisir, mais laisse-moi manger un hamburger avant ! » Je me mords la lèvre inférieure en lui souriant juste pour la faire craquer, parce que je sais maintenant que mon pouvoir de séduction marche aussi sur elle, et c’est tellement jouissif. « Allez viens, parler de bouffe m’a donné trop faim ! » J’ai toujours mangé comme quatre, depuis que je suis gosse, et j’ai toujours été mince, ce qui est franchement agréable, je ne m’en suis jamais plaint. J’espère juste que ça ne se retournera pas contre moi. « Par contre, me demande pas de choisir un resto chic, c’est pas le genre d’adresses que j’avais l’habitude de chercher quand je vivais ici ! » Iris ne me connaît pas, elle ne sait pas d’où je viens, ce que j’ai vécu, ni quand ni comment ni même avec qui. Même Neal en sait plus qu’elle, puisqu’on a croisé un de mes exs, celui qui a abusé de moi il y a quelques années alors que je vivais encore ici, à Sydney. Mon ventre grogne et je ris un peu en posant ma main sur ce dernier. « Pardon, il est capricieux ! »
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyMar 14 Mar - 16:41

just the two of us
Iris ○ Cameron

Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas eu la chance d'expérimenter l'étrange sensation décontractante engendrée par le simple fait de laisser mes coudes s'enfoncer dans le sable tiède. Les grains s'écartent puis adoptent une forme me permettant de me sentir parfaitement à l'aise, confortable sur cette serviette dont le tissu caresse ma peau nue de sa chaleur et son parfum de soleil. Derrière la vitrine rassurante matérialisée par les verres opaques de ma paire de lunettes, je ferme un court instant les yeux et inspire profondément ces fragrances estivales uniques que tout être normalement constitué serait capable de reconnaître entre mille. L'odeur particulière de la crème solaire étalée sur les bras, les effluves maritimes provenant du bord de l'eau où s'échouent sans cesse des vaguelettes dont le destin s'arrête aussitôt et enfin cette fameuse trace olfactive que laissent les rayons du soleil sur les habits mais également sur les affaires communément amenées à la plage. Cet ensemble de sensations m'apaisent intérieurement et ça peut par ailleurs s'observer puisque le sourire béat que j'esquisse refuse catégoriquement de quitter mes lèvres. Chaque mouvement que Cameron effectue pour s'installer à mes côtés fait courir un léger frisson sur mon corps étendu, soudainement délesté de tout geste du quotidien superflu, se soumettant tout simplement au moment présent et ne se préoccupant guère des événements à suivre. Il est rare pour moi d'être totalement consciente de l'instant même mais en cette douce et énergisante compagnie, toute angoisse s'évapore sans demander son reste. Je fais lentement glisser mes doigts entre mes cheveux châtains humides et dépose ma joue contre mon épaule tendue pour laisser mes yeux se balader sur ma jeune, bien trop jeune, égérie. Sa grâce nonchalante et propre à sa jeunesse intrépide m'inspire un sentiment de jalousie, l'envie d'entrer en contact avec sa peau s'immisce à quelques moments dans mon esprit vivifié mais bien vite, ma raison la tait. J'arque un sourcil et décide de paraître taquine en lui demandant de certifier des paroles que j'ai cru entendre sortir de sa bouche tout à l'heure. « J'ai tout le temps faim. » Je ris à gorge déployée lorsqu'elle me désigne le minable paquets trônant un peu plus loin dans le sable, à côté de nos chaussures laissées à l'abandon. Je n'ai aucunement envie de découvrir les saveurs qu'il renferme, je n'ai pas pour habitude de consommer une nourriture que je ne peux pas immédiatement scruter de mon regard critique. Je sais lorsqu'un plat ou une sucrerie me donne envie et ce paquet estampillé d'un logo que je ne connais même pas ne m'inspire pas confiance pour le moins du monde. Cameron est excédée par cet aspect précieux de ma personnalité, je m'en rends bien compte quand elle lève les yeux au ciel sous mon regard hilare et un brin provocateur. Son attitude indifférente m'amuse énormément, bien plus encore que lors des rares occasions durant lesquelles elle entre dans une colère noire. Elle me sait indomptable et je la reconnais libre dans l'expression de ses pensées. Je sais désormais comment la prendre. « Tant pis pour toi madame la princesse ! » Mon sourire s'élargit et je laisse mon buste s'écrouler sur la serviette. « C'est bien la première fois qu'on me prête ce surnom. D'habitude on me compare à un dragon, d'après ce que j'ai cru comprendre. » Son corps passe au-dessus de mon dos et je sens quelques gouttes d'eau s'écraser contre ce dernier, elle est fraîche comparée à la température ambiante et ça me fait légèrement sursauter. « Je te préviens, je bouge pas tant que j'ai pas pris 3 teintes ! Moi aussi je peux jouer les princesses. » Je me mords la lèvre inférieure en observant la bouteille d'eau épouser ses lèvres. Une ou deux perles s'échappent de celles-ci, poursuivant leur route le long de son fin cou. Elle essaie de jouer avec mes nerfs mais je suis bien plus patiente qu'elle ne le croit. Je me tourne pour que mon visage puisse faire face au soleil et croise les jambes. « C'est spécifié dans ton contrat que tu n'as pas le droit de modifier ou altérer ton apparence. T'aurais vraiment dû le lire avant de le signer. » Je lui lance un regard du coin de l'oeil pour observer sa réaction. « T'es peut-être une princesse mais c'est moi la reine. » Je tends les bras pour faire l'étoile sur la large serviette et échappe un léger rire en la regardant galérer avec l'emballage du paquet de gâteaux qu'elle a acheté dans un boui boui surplombant la crique. Quel argent gaspillé. Je plisse les yeux quand elle croque dans un gâteau et perds mon intérêt pour la chose quand je remarque qu'ils ne sont pas à la fraise, fermant les yeux pour profiter de la chaleur plaisante. Aucune présence humaine dans les alentours, le calme souverain me permet donc de me relaxer et ça fait du bien. « Tu sais ce dont j'ai envie ? » « Te taire et me laisser profiter du soleil ? » Mes paupières s'ouvrent de nouveau et je pivote ma tête avec un visage faussement stoïque pour parfaire mon attitude provocatrice au possible. J'aime jouer de sa patience limitée, ça la pousse généralement à me surprendre à son sujet. « Dis-moi. » Elle me renvoie en fin de compte un sourire amusé et je fais tourner mon corps pour faire face à son visage qui me confirme que quelque idée a germé dans sa tête. « Un énorme hamburger. Dis moi depuis combien de millénaires tu n'as pas mangé un bon burger ? » Je hisse mon avant-bras et dépose ma tête contre la paume de ma main suspendue. A l'aide de celle qui est libre, je remonte mes lunettes sur ma chevelure et fronce brièvement les sourcils, pensive. « Je vais ignorer ta subtile missive concernant mon âge et simplement te dire que je n'en ai aucune fichue idée. » « Si tu veux aller manger dans un resto chic, je t'accompagne avec plaisir, mais laisse-moi manger un hamburger avant ! » Je me relève sur la serviette pour m'asseoir en tailleur puis hausse les épaules. Je l'admire par-dessus mon épaule et son sourire me fait définitivement craquer, je serais parfois capable de lui donner le bon Dieu sans confession. Ces traits angéliques et ce comportement innocent me poussent à la laisser mener la danse. « Le but de cette escapade, c'est justement de briser nos routines respectives alors je suis pas contre l'idée de te suivre. Je sais que tu n'apprécies pas les endroits huppés et c'est pas pour autant que je t'en veux. Tu manques de la bonne bouffe mais les gens sont cons. » « Allez viens, parler de bouffe m'a donné trop faim ! » Je hausse les sourcils et affiche une mine faussement surprise. « Tes gâteaux n'ont pas réussi à te satisfaire ? Ça c'est tout de même étonnant. » J'éclate de rire et plonge mon regard intense dans le sien lorsqu'elle se relève à côté de ma position. Mon palpitant s'accélère un court instant, je déglutis difficilement et baisse les yeux sur ses lèvres avant de rapidement battre mes paupières pour chasser des idées de mon esprit. « Par contre, me demande pas de choisir un resto chic, c'est pas le genre d'adresses que j'avais l'habitude de chercher quand je vivais ici ! » Je lève brièvement les yeux au ciel, plus vexée qu'autre chose qu'elle ne soit capable de m'associer qu'à ce genre d'établissements. Dommage qu'elle ne m'ait pas connu durant mon adolescence berlinoise, du temps où j'étais libre et sauvage, inlassablement aventureuse et têtue dans mes choix expérimentaux. Je souris simplement comme toute réponse, me remémorant cette folle époque et les personnes qui m'entouraient alors.

Je tourne vivement la tête lorsque j'entends le ventre de la belle s'exprimer, la transformant instantanément en bête peu discrète. « Pardon, il est capricieux ! » « Ne traînons pas alors sinon il va se mettre en colère. » Je me relève avec fougue et entrain, tends une main pour aider Cameron à en faire de même, par courtoisie et envie plus que par véritable utilité au vu de son agilité entre les rochers, puis m'affaire à rapidement rassembler nos effets traînant ci et là sur le sable étincelant. Je remets mes lunettes, mon peignoir puis récupère mes sabots après avoir tout fourré dans mon sac à main. Je jette un coup d'oeil à mon téléphone, l'après-midi touche bientôt à sa fin, c'est incroyable comme le temps passe une allure folle en sa compagnie. Elle est hypnotisante. Je tapote rapidement sur mon application pour contacter un Uber et me rapproche pour faire glisser mes doigts entre ceux de Cameron, un regard soudainement excité dans les yeux. « On peut y aller, princesse ? » Nous remontons par les escaliers que j'avais auparavant emprunté, même si Cameron doit sans doute vouloir encore crapahuter dans les rochers, et reprenons le même chemin que tantôt. Mon sac à main se balance dans le vide et la brise légère fait virevolter le tissu de mon peignoir alors que mon autre main ne quitte pas celle de la jeune femme. « C'est quoi au fait un burger ? » Cameron s'arrête aussitôt et me foudroie d'un regard chargé d'incompréhension, je me pince les lèvres pour éviter de me foutre ouvertement d'elle et elle s'impatiente en agitant mon bras lorsqu'elle se rend compte que je la taquine. Je relâche sa main et presse le pas en direction du Uber que j'aperçois, garé contre le trottoir qui nous accueilli plus tôt. Il baisse la vitre côté passager et je lui offre un sourire professionnel, les habitudes reviennent vite. Le conducteur m'affirme qu'il correspond au véhicule que j'ai commandé et j'ouvre donc la portière pour que Cameron s'engouffre dans la voiture. J'entremêle mes jambes aux siennes et dépose mon dos contre le dossier pour lui sourire de toutes mes dents, remarquant soudainement mon accoutrement. « Peut-être qu'on pourrait faire un saut à l'hôtel d'abord pour qu'on se change, tu crois pas ? » Je me vois mal m'afficher en place publique de la sorte et puis j'ai envie d'enlever ce sel désagréable de ma peau.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyMer 15 Mar - 19:01

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

« C'est bien la première fois qu'on me prête ce surnom. D'habitude on me compare à un dragon, d'après ce que j'ai cru comprendre. » Je souris un peu, je ne compte pas démentir, elle le sait très bien. Je continue sur ce vent de taquinerie en lui répondant « Et ben tu es désormais une dracesse. Ou un pringon. Comme tu préfères ! » Je lui offre un large sourire amusé, me délectant de son rire que je n’avais jamais connu aussi sincère que depuis que nous sommes arrivées à Sydney. Iris me parle de manger et elle me donne faim. J’ai toujours faim, mais y’a des moments où c’est vraiment pire que d’autres. Je lui dis que j’ai envie d’un bon hamburger, le truc bien gras que les mannequins n’ont pas l’habitude de manger, ou pire, elle le mangent mais le vomissent. Moi j’ai cette chance de rester un fil de fer même en bouffant comme un ogre. « Je vais ignorer ta subtile missive concernant mon âge et simplement te dire que je n'en ai aucune fichue idée. » Je ris, comprenant bien qu’elle me laisse le droit de la taquiner et je crois que j’adore véritablement ça. Qui peut se vanter d’arriver à dire des trucs pareils à une monstre de charisme comme elle. Elle ferait frémir la Terre entière d’un simple regard, et moi je suis là, avec elle, à lui parler presque comme si on se connaissait depuis toujours. Je ne vais pas m’en priver, surtout que j’y prends beaucoup de plaisir. « Le but de cette escapade, c'est justement de briser nos routines respectives alors je suis pas contre l'idée de te suivre. Je sais que tu n'apprécies pas les endroits huppés et c'est pas pour autant que je t'en veux. Tu manques de la bonne bouffe mais les gens sont cons. » Je lève les yeux au ciel en riant un peu. Et bien soit, je suis conne. « Tu sais, c’est pas la bonne bouffe que je rejette. C’est plutôt les gens qui vont dans ce genre d’endroit et se donnent le droit de prendre tout le monde de haut sous prétexte qu’ils ont de l’argent. Ça me débecte. » Ouais, c’est le mot. C’est clair que c’est pas un terme qu’elle serait du genre à employer. Je lui propose finalement de partir parce que j’ai vraiment faim, et elle me tacle sur mes gâteaux. Je plisse les yeux, la fusillant faussement du regard en guise de réponse.

Je commence à me rhabiller, ou presque puisque j’avais pas grand chose à remettre de toute manière. Mes sous-vêtements étant encore trempés, ça laisse une marque humide sur ma robe, mais tant pis. « Ne traînons pas alors sinon il va se mettre en colère. » dit-elle à l’attention de mon ventre, ce qui me fait rire. Je laisse Iris commander un nouveau chauffeur privé pendant que je termine d’attacher mes sandales. « On peut y aller, princesse ? » Je redresse mon regard vers elle, surprise du nouveau surnom qu’elle m’affuble, sentant par la même un frisson nourrir le creux de mes reins. On se calme Cam, on se calme. J’esquisse un sourire et hoche simplement la tête sentant ses doigts s’emmêler aux miens de manière étrangement naturelle. Mais je ne dis rien, parce que j’aime beaucoup trop ça pour y mettre un terme. Nous quittons la crique, remontons par les petits escaliers et une fois en haut, nous marchons le long de la baie jusqu’à l’endroit où le Uber doit nous attendre. « C'est quoi au fait un burger ? » Je m’arrête net, choquée par la question qu’elle m’adresse, mais en voyant son sourire fendre ses lèvres, je comprends qu’elle se fout de moi. Je lève les yeux au ciel en soupirant. « J’ai failli tomber dans le panneau ! » Elle a un humour particulier faut dire, mais je crois que je l’aime bien finalement. Elle lâche ma main et malgré l’impression de froid qui s’immisce en moi, je ne dis rien, et nous nous engouffrons dans le taxi. Iris vient mêler nos jambes en en glissant une entre les miennes, sa cuisse reposant sur la mienne. Un vent de chaleur souffle sur mon corps tout entier mais je fais mine de rien, du moins j’essaie. « Peut-être qu'on pourrait faire un saut à l'hôtel d'abord pour qu'on se change, tu crois pas ? » Je hoche vivement la tête en souriant. « Oui, je te vois mal aller quelque part habillée comme ça. Même dans un fastfood ils voudraient pas de toi ! » Je ris en me foutant d’elle et sans vraiment m’en rendre compte, je viens poser ma main sur sa cuisse, la caressant du bout de mes doigts.

Une fois à l’hôtel, nous nous séparons pour regagner nos chambres respectives seulement séparées par une porte. Cette même porte qui m’appelle depuis que je suis entrée ici, j’ai envie de savoir si elle est ouvert ou non, si je peux me faufiler dans sa chambre par surprise ou non. J’imagine déjà me glisser sous ses draps en pleine nuit, jusqu’à ce que je me rende compte de mes idées farfelues, je secoue la tête et file droit vers ma valise pour en tirer un jean slim plutôt simple et une chemise en soie que j’adore porter sans soutien gorge, juste pour l’agréable sensation du tissus à même ma peau, frôlant le bout de mes tétons. Une fois mes vêtements choisis je file prendre une douche rapide, parfumant mon corps d’une odeur de fleur de cerisier avant de sortir, m’essuyer et m’habiller, mes cheveux toujours trempés, mais rincés. Une fois vêtue, je me dirige pieds nus jusqu’à la porte mitoyenne entre nos deux chambres. Je suppose qu’il y a deux loquets, un de chaque côté, de manière à ce qu’on ne soit pas dérangées si on n’en a pas envie. Entendant l’eau de sa douche couler, j’en profite pour déverrouiller doucement le loquet de la porte et abaisser la poignée tout en douceur pour ne faire aucun bruit. Visiblement, elle avait déverrouillé son côté de la porte, et un sourire naît sur mes lèvres lorsque je découvre pouvoir pousser ladite porte. Le coeur battant je m’introduis dans sa chambre, restant alerte à l’eau de la douche qui continue de couler, et la musique qu’elle a mis sans doute pour se détendre. Du bout de mes doigts je frôle le tissus du vêtement qu’elle a posé sur son lit et le prends même entre mes mains, l’apportant à mon visage pour en respirer l’odeur caractéristique d’Iris. Il ne manque que son parfum. Je repose le tissus sur le lit et avance encore un peu, profitant d’être pieds nus pour ne faire aucun bruit. La porte de la salle de bain est ouverte et à travers le miroir je peux voir le corps nu d’Iris, ruisselant sous un filet d’eau visiblement brûlante au vue de la fumée qui s’en dégage. Mon coeur s’accélère, d’autant plus quand je sens moon cerveau vriller totalement, m’imaginant déjà la rejoindre dans sa douche. N’importe quoi, n’importe quoi Cam. L’eau s’éteint et elle sort de la douche, je suis paralysée. Je la vois de dos en train de s’enrouler dans une serviette et je me dis seulement qu’il est trop tard pour faire demi-tour, courir jusqu’à la porte et retourner dans ma chambre. Alors au lie de ça, je m’assieds sur le lit, attendant qu’elle sorte de là. Le problème c’est que lorsqu’elle le fait, c’est nue, et je me force à détourner les yeux, plaquant même mes mains sur ces derniers non sans lui dire « J’ai rien vu ! ». Ma patronne est surprise de me voir là, et toujours les mains sur mes yeux, je coupe court à toutes les questions qui fusent sans doute dans sa tête. « Je voulais juste voir si la porte mitoyenne était déverrouillée, et comme j’étais prête je me suis dit que je pourrai t’attendre là. Sauf que je pensais que tu sortirais de la douche en serviette comme tout le monde et je… » Je m’embrouille. « Je vais retourner dans ma chambre. » Je me lève à l’aveugle et me tourne en direction de la porte, main sur les yeux, mais je me heurte au corps d’Iris en chemin, et cette dernière ne bouge pas. Je retire ma main et me rends compte que je suis vraiiiiment trop près d’elle, et qu’en plus de ça elle est encore nue. « Merde… » Ouais, merde.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyMar 21 Mar - 23:06

just the two of us
Iris ○ Cameron

Rassurée d'entendre ma jeune égérie confirmer mes craintes vis à vis de cet accoutrement que je ne peux décemment pas arborer en place publique, constamment effrayée par l'exposition aux yeux du monde et de potentiels regards malveillants uniquement dirigés par leur désir de se faire du beurre sur mon dos, je presse le pas afin d'adopter une cadence aussi rapide que possible dans l'espoir d'atteindre le hall d'entrée du palace sans que trop de regards curieux ne se déposent sur mon corps modestement recouvert, en compagnie d'une jeune femme que les médias n'ont plus à présenter tant sa réputation la précède. Nous prenons l'ascenseur dans un silence souverain et nos chemins se séparent naturellement quand nous atteignons les portes de nos chambres respectives, qui ressemblent en tous points à de véritables suites princières de par leur décoration et l'extravagance de leur prix à la nuit. Tel que le dit l'adage, quand on aime on ne compte pas et j'ai bien la ferme intention de prouver durant ces trois jours à Cameron qu'elle représente à mes yeux beaucoup plus que des millions investis dans sa silhouette. Au-delà d'une modèle à laquelle j'ai fait signer un contrat en béton, elle devient progressivement une personne faisant partie intégrante de mon entourage direct et c'est sans trop me poser de questions que je la laisse peu à peu se faire sa place dans ma sphère privée. Si tel n'était pas le cas, jamais je n'aurais eu ne serait-ce que l'idée de partir en voyage avec elle sans aucune arrière-pensée professionnelle à la clé. Pourtant, ce sont bien là trois jours entiers que nous allons passer en Australie, son pays natal, avec rien d'autre à l'esprit comme priorité que de profiter de la moindre minute de cette escapade improvisée et pour le moins surprenante par son contexte. Ma carte magnétique glisse dans l'appareil prévu à cet effet et j'enclenche la poignée de la porte tout en jetant un dernier regard à Cameron, dont je n'aperçois plus que le dos avant qu'elle ne disparaisse totalement dans la pièce. D'un coup de sabot plutôt sec, je referme la porte derrière moi et écarte les bras pour m'étirer et simplement apprécier ce moment de répit s'offrant à moi avant de partir pour de nouvelles aventures en compagnie de la belle d'à côté. Je reconnais volontiers scandaleusement jouer avec le feu mais je n'ai jamais eu la moindre peur de me brûler. J'écrase un bâillement avec le revers de ma main et dégage mes chaussures de mes pieds avec empressement avant de me baisser pour chasser de vaillants grains de sable restés collés sur mes mollets, malgré le trajet en voiture qui a précédé notre arrivée à l'hôtel. C'est toujours le même bordel quand je vais à la plage, je m'en fous partout et ça met trois plombes à partir. Admirant la moquette parsemée de petits points étincelants sous la lumière d'un soleil encore en forme passant à travers les fins rideaux, je lève les yeux au ciel et m'empare du téléphone sur le table de chevet pour joindre la réception. « Iris Von Dust, suite 504. Faites monter une femme de chambre d'ici une heure pour passer l'aspirateur. » Nous serons parties d'ici là et il est hors de question que je me cogne encore des grains de sable à notre retour, je vais en retrouver dans mes draps sinon et ça va m'énerver. Il en faut peu, parfois. Je raccroche rapidement après une réponse du réceptionniste et sors mon smartphone de mon sac à main pour ouvrir une application de streaming de musiques, je sélectionne à la volée quelques délicieuses œuvres composées par Abel Korzeniowski, brillant homme que j'aspire à rencontrer un de ces quatre, puis laisse le tout jouer avant de bazarder mon téléphone sur le lit sans y porter la moindre attention. Plus ou moins familière avec la lenteur qu'adopte Cameron pour se préparer – sérieusement, pas un seul de ses foutus shootings n'est suivi d'un commentaire positif concernant ses prédispositions à s'habiller avec vitesse – je me dis que j'ai largement le temps de me prélasser un peu avant de partir enlever tout ce sel que je sens fusionner avec les pores de ma peau. Je m'empare de mon Mac retenu prisonnier dans une housse de protection noire et pars m'effondrer dans un fauteuil à l'esprit contemporain, disposé à côté de la baie vitrée offrant une vue imprenable sur une Sydney m'étant encore bien étrangère. L'idée de partir à la recherche de billets pour le ballet de danse que Cameron désire aller voir m'est apparue quand nous étions encore dans la voiture, et c'est avec détermination que je me mets donc au travail pour trouver ledit spectacle. Véritable événement au sein de la ville, c'est sans trop de mal que je tombe finalement dessus et me rends sur le site officiel pour réserver des places. Mes doigts s'arrêtent et se crispent aussitôt lorsque le mot complet s'affiche. Chaque représentation de ce bijou classique s'accompagne d'un succès admirable, j'aurais dû m'en douter. « Putain. » Je relève les yeux vers la vue extérieure, passe une main dans mes cheveux à la texture étrange à cause de l'eau iodée et échappe un soupir d'impatience. Hors de question. Sans plus attendre, je dépose mon ordinateur sur une table basse en verre et me précipite sur mon téléphone pour couper la musique le temps d'un appel. Mon assistant décroche après seulement deux ou trois sonneries et je l'engueule d'avoir foutu autant de temps pour répondre. « Obtenez-moi deux places pour la représentation de Casse-Noisettes à Sydney, une… connaissance veut que nous y allions ensemble et elle affiche complet sur leur site. Et partout ailleurs, manifestement. » « Certainement, Iris. Pour quand ? » « Demain soir. » Un silence gêné s'ensuit et je m'impatiente en lui demandant si il a soudainement été pris d'une crise cardiaque. « Mais c'est impo… » « Je m'en fiche, démerdez-vous. » Je raccroche sans lui laisser un droit de réplique et dépose mon index sur l'écran pour que la musique se remette à jouer. Le téléphone reprend sa place sur le lit, je m'empare d'un chewing-gum dans mon sac et je me dirige cette fois vers la salle de bains, me délestant au passage de mon peignoir en soie récemment acquis que je laisse s'effondrer sur la moquette, mes doigts défont les ficelles dans mon dos et le haut de mon maillot de bain tombe également avant que je ne laisse le bas le rejoindre bien assez tôt. Un filet d'eau commence à répandre le carrelage de la salle de bains, je règle la température de l'eau et me glisse dessous sans réfléchir avant de fermer les yeux. Une bonne douche fraîche pour me réveiller et chasser tout résidu d'océan laissé sur ma peau. Curieusement, c'est un sentiment d'excitation que m'inspire cette après-midi passée lorsque j'y repense. Pour une obscure raison m'échappant totalement, m'imaginer en compagnie de Cameron et de sa plastique irréprochable fait naître une incandescence étrange au coeur de mes entrailles. Le plus naturellement du monde, mes doigts glissent le long de mon cou sur lequel se déverse une cascade d'eau froide, puis sur ma poitrine dont les tétons se durcissent sous mon toucher. Ma main s'aventure plus bas encore et finit par se balader sur ma féminité que je caresse en m'adossant contre le mur présentant une mosaïque faite de bouts de pierres. Des soupirs s'échappent de mes lèvres et mes doigts accélèrent leurs mouvements avant que je ne sois prise d'un sursaut en croyant entendre du bruit à l'extérieur de la pièce. Probablement mon imagination qui me joue des tours, j'échappe un léger rire stupide alors que je manque d'avaler ma gomme à mâcher et abandonne ma quête du plaisir intime pour terminer ma douche avec empressement.

Plantée devant le large miroir surplombant deux lavabos en marbre absolument magnifiques, je relève ma chevelure sur ma tête pour former un chignon qui fera l'affaire. Réflexe essentiel à mon bien-être, je m'empare d'un flacon d'eau de rose et m'en asperge une bonne rasade sur le haut du corps et évente le tout à l'aide de mes mains avant de sortir de la salle de bains, dans le plus simple appareil qui soit. « J'ai rien vu ! » Cette voix qui s'élève me fait éclater de surprise la bulle que je formais entre mes lèvres et un sursaut s'empare de moi. « Cam ? » J'arque un sourcil, un peu surprise mais pas pour le moins décontenancée par ma nudité, dont elle se dissimule en couvrant ses yeux de ses mains tremblantes. Un sourire en coin naît sur ma bouche. « Tu voulais quelque chose à part me foutre la trouille ? » « Je voulais juste voir si la porte mitoyenne était déverrouillée, et comme j'étais je me suis dit que je pourrai t'attendre là. » Elle est prête pour sortir, elle est d'ailleurs mignonne dans la tenue qu'elle a décidé de porter, alors que je suis nue comme un ver devant sa tronche gênée. Elle n'a manifestement aucune notion d'intimité mais c'est loin de me surprendre venant d'elle. « Sauf que je pensais que tu sortirais de la douche en serviette comme tout le monde et je… » « … me sens conne parce que je débarque dans la chambre de ma boss alors qu'elle prend sa douche. Je t'aide à terminer ta phrase sinon demain on y est encore. » J'échappe un léger rire alors qu'elle semble encore plus confuse que quelques instants auparavant. Ça en revanche, ça me surprend puisqu'elle m'a littéralement vue à poil dans la cabine du magasin où nous avons acheté mon maillot de bain et deux trois autres trucs. Elles sont où les serviettes, d'ailleurs ? « Je vais retourner dans ma chambre. » Elle se lève et se dirige à tâtons vers la porte séparant nos chambres, sans un seul instant se douter que j'étais restée droite comme un piquet. « Merde… » Je lève les yeux au ciel et soupire d'exaspération quand elle me fonce dedans, j'ai envie de rire de la situation et à la fois, m'énerver contre son attitude enfantine. Qui, dans le fond, est plutôt justifiée. « Bon Cameron, arrête tes conneries, je vais pas te gronder parce que t'es rentrée sans prévenir, t'as passé l'âge. » Je prends ses mains entre les miennes et les abaisse avant de planter mon regard dans le sien, sérieuse et neutre au possible. « Tout à l'heure on s'embrassait dans l'eau et maintenant tu fais ta mijaurée parce que tu vois ce qui était caché par mon maillot ? Tu te fous de moi ? » Je secoue la tête de droite et fais une bulle que j'éclate d'un coup de dents sec. « Si tu savais ce que je fais de mon corps, tu saurais que te le montrer est le cadet de mes soucis. » Je lui adresse un clin d'oeil complice et un tantinet provocateur avant de lui déposer un baiser bref sur les lèvres, mais néanmoins lourd de sens. J'observe en silence son apparence, souris puis remarque que quelque chose manque à son poignet. « Tu ne mets pas le bracelet que je t'ai offert ? Tu sais, tu n'es pas forcée de le trouver à ton goût, on peut très bien aller le changer une fois de retour à Wellington. » Je lui souris tendrement et hausse les épaules avant de passer à côté d'elle pour atteindre le dressing et faire coulisser la porte de ce dernier. Je m'empare d'une robe courte en flanelle d'un bleu électrique sublime et faufile mon corps dedans. Devant l'un des miroirs, j'insère des boucles d'oreilles noires dans les trous prévus à cet effet, enfile une paire d'escarpins vernis de la même couleur et ressors quelques instants plus tard, un sourire aux lèvres. « Tu peux m'aider avec la fermeture, s'il te plaît ? » Une fois celle-ci complètement remontée, je tire le textile avec précaution pour bien placer ma poitrine en-dessous du bustier et m'empare de mon téléphone sur lequel j'éteins la musique. Rapidement, je sors un tube de rouge à lèvres de mon sac et m'en applique sur la bouche. Sourire radieux aux lèvres, je regarde Cameron et penche la tête. « On y va ? »
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyJeu 23 Mar - 21:40

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

Je viens de me faire prendre, comme une bleue. C’est ridicule. Je me sens affreusement honteuse, ça ne me ressemble pas, généralement j’ai honte de rien, peur de rien - ou presque - mais surtout pas du jugement des autres. Pourtant je me retrouve là à presque rougir face à ma patronne. Faut dire qu’elle m’impressionne beaucoup. Je peine même à finir mes phrase, perdue face au flot de sentiments contradictoires qui m’animent, et cette idée même qu’elle soit nue, j’ai du mal à garder le cap. « … me sens conne parce que je débarque dans la chambre de ma boss alors qu'elle prend sa douche. Je t'aide à terminer ta phrase sinon demain on y est encore. » Je souffle un peu, mal à l’aise, et garde pourtant mes mains sur mes yeux. Finalement, je décide de repartir dans ma chambre, je n’ai rien à faire ici et Iris doit certainement me trouver idiote. « Bon Cameron, arrête tes conneries, je vais pas te gronder parce que t'es rentrée sans prévenir, t'as passé l'âge. » Elle n’a pas tout à fait tord. Mais lorsqu’elle prend ses mains pour retirer les miennes de devant mes yeux, j’ose à peine ouvrir mes paupières de peur de me heurter à sa nudité. Je n’ai rien contre ça, mais après le baiser dans l’eau et cette attirance latente, j’aurai peur de faire des conneries que je pourrai regretter. « Tout à l'heure on s'embrassait dans l'eau et maintenant tu fais ta mijaurée parce que tu vois ce qui était caché par mon maillot ? Tu te fous de moi ? » Je me mords l’intérieur de la joue alors qu’elle se met à rire. Ok, c’est ridicule si on réfléchit comme ça, mais franchement, voir sa boss à poil, c’est quand même quelque chose ! « Si tu savais ce que je fais de mon corps, tu saurais que te le montrer est le cadet de mes soucis. » Mon coeur s’emballe un peu à cette confession et mon esprit divague totalement, imaginant tout un tas de choses aussi folles que sexy. On se calme Cam. On se calme. Elle dépose sur mes lèvres un baiser furtif et une boule de chaleur naît immédiatement dans ma poitrine. Personne ne m’a encore jamais fait ce genre d’effet avant elle. « Tu ne mets pas le bracelet que je t'ai offert ? Tu sais, tu n'es pas forcée de le trouver à ton goût, on peut très bien aller le changer une fois de retour à Wellington. » Je lève mon poignet pour le porter à mon regard et je me rends compte que j’ai oublié de le remettre après ma douche. « Non non je l’adore ! J’ai juste oublié de le remettre après ma douche. » Je ne veux pas qu’elle imagine que son cadeau ne me plait pas. Surtout que ce n’est pas vrai du tout. Elle s’éclipse et une fois dos à moi, je laisse mon regard couler sur ses formes nues, la ligne de son dos, le creux de ses reins, le galbe de ses fesses, et je soupire avant de la voir disparaître dans le dressing. J’en profite pour faire un bref aller-retour dans ma chambre pour aller chercher le bracelet qu’elle m’a offert, et je suis sûre qu’elle n’a même pas remarqué mon absence. Je me bats avec la fermeture pour arriver à l’attacher lorsqu’Iris ressort quasiment prête. Je lui adresse un sourire pétillant et me lève alors qu’elle me demande si je peux l’aider avec sa fermeture. Sans attendre, je m’avance vers elle, fais glisser une main sur le bas de la fermeture et de l’autre, je remonte le zip jusqu’en haut, doucement, avec l’envie folle de ponctuer ce geste d’un baiser dans sa nuque, mais je me retiens. Ma main glisse à sa taille pour l’effleurer avant de me reculer pour la laisser terminer de se préparer. Lorsqu’elle m’adresse un regard et un sourire, je succombe. « On y va ? » Je hoche vivement la tête, souriant à mon tour, et je file dans ma chambre pour récupérer mon sac et nous nous retrouvons à l’extérieur de nos chambres respectives. « J’espère que tu as faim ! » Je me souviens d’un super bon petit restaurant tout intimiste, un truc adorable qui pour moi servait les meilleurs burgers jamais mangé. Je pianote sur mon téléphone pour retrouver l’adresse avec une simple plan, et nous empruntons un uber pour la enième fois de la journée, nous rendant donc dans le restau en question. Ça n’a pas trop changé, quelques travaux à l’intérieur, l’ambiance est agréable entre pierre et bois, chaleureux, ni trop cheap ni trop classe. Nous entrons et je demande une table pour deux puis nous suivons la serveuse pour nous asseoir dans un petit recoin adorable. Je m’installe face à ma patronne et la regarde s’asseoir sans la quitter des yeux. Lorsqu’elle redresse le regard j’esquisse un sourire. « Elle te va bien cette robe, c’est joli la simplicité aussi. » Ça se veut être un compliment, bien sûr, je ne m’aventurerai pas à lui dire que je la trouve plus jolie sans son rouge à lèvres par exemple. Oh, je la trouve magnifique avec, mais mes idées folles de lui violer la bouche semblent plus facilement applicables sans ce rouge à lèvre que je serai susceptible de m’étaler partout sur le bas du visage. Bref, je suis obligée de secouer sensiblement la tête pour laisse mes esprits reprendre une tournure à peu près normale, un léger soupir et je me redresse un peu, puis la serveuse nous apporte les cartes. Un rapide coup d’oeil, j’ai déjà choixi. Double cheese. Je suis une fana de fromage. « Pourquoi la mode ? » C’est un peu soudain comme question, surtout annoncée comme ça, alors je me reprends. « Je veux dire… j’ai compris que tu aimais l’art sous toutes ses formes, mais pourquoi la mode ? ». J’ai tellement envie de la connaître mieux…
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyDim 26 Mar - 20:14

just the two of us
Iris ○ Cameron

La délicatesse de son toucher timide courant sur la fine peau de mon dos s'accompagne aussitôt de la douce promesse d'une excellente soirée et en ces temps où une conséquente pression se charge d'écraser mes épaules parfois épuisées, c'est à ne pas refuser. Le bruit singulier de la fermeture éclair se fait entendre et le textile de cette sobre création, traduisant un désir de désinvolture de mon côté de la balance, vient se coller contre mon corps nu qui échappe alors un soupir inaudible. La jeune femme me pousse dans mes retranchements et c'est non sans une certaine satisfaction que je me vois répondre agréablement à ses demandes en m'extirpant au mieux possible de cette zone de confort qui me sert de refuge, de ce quotidien privilégié qui s'avère mien depuis ma plus tendre enfance. Peu familière avec une routine barbante dans laquelle beaucoup évoluent, je suis cependant une femme d'habitudes et menées par certains repères matérialisés par une éducation bourgeoise. Aussi, accepter d'aller me mêler à la foule en sa compagnie dans le simple but de déguster de la malbouffe m'étonne de moi mais me semble tout à la fois naturel, je n'ai pas à me forcer lorsque je suis avec elle et ce rôle froid et antipathique que j'endosse d'ordinaire disparaît, comme un manteau que l'on retire après avoir fui l'inconnu du monde extérieur. Être une âme réservée comme je le suis demande des efforts de protection et le sentiment de solitude que j'ai subi ces dernières années peut enfin s'atténuer en sa présence, alors que je m'attache à sa personnalité et son essence. C'est une indéniable libération. Je libère de fines mèches de cheveux retenues prisonnières sous le col de ma robe dans un geste de main méticuleux puis tourne les talons pour faire face à Cameron avant de lui adresser un sourire enchanteur. Fin prête, j'attends maintenant qu'elle prenne les devants puisque je ne sais pas où nous allons atterrir ce soir. J'espère simplement que tous les éléments se mettront en accord pour clôturer cette première journée australienne en beauté. Elle se contente de hocher la tête puis file en vitesse dans sa chambre mitoyenne, sans doute pour s'emparer de quelques affaires. Un sourire en coin naît sur ma bouche lorsque j'aperçois le bracelet brillant de mille feux, se balançant avec élégance sur son poignet lisse. Mes dents mordent brièvement ma lèvre inférieure puis je remets de l'ordre dans mon esprit avant de prendre à la volée mon sac à main, duquel j'extirpe la carte magnétique qui me sert aussitôt à interdire le moindre accès à ma suite. Je tourne la tête vers Cameron lorsque j'entends la porte de la sienne claquer et esquisse instantanément un large sourire enjoué. Pour une raison qui s'éclaircit de plus en plus, la perspective de cette soirée à venir m'enchante.  « J'espère que tu as faim ! » « Mon estomac crie famine. » N'ayant effectivement rien avalé depuis le petit matin, le voyage en jet privé ainsi que notre escapade à la crique a creusé un trou béant dans mon ventre, qui n'attend plus que d'être rempli. J'aurais bien sûr pu accepter de grignoter quelques gâteaux provenant du paquet que Cameron avait acheté tout à l'heure mais il ne faut pas non plus trop m'en demander à la fois. Nous nous engouffrons dans l'ascenseur placardé d'un inestimable marbre aux teintes sombres et alors que la jeune égérie fait parcourir ses doigts sur l'écran de son téléphone, je jette un coup d'oeil au mien pour savoir si je n'ai pas trop d'appels manqués. Cuisant échec, une bonne vingtaine de messages vocaux attendent d'être entendus dans ma boîte. Mon smartphone scotché contre mon oreille, j'emboîte le pas à Cameron et m'assieds à ses côtés dans une nouvelle berline sensée nous amener à destination, qui m'est d'ailleurs toujours inconnue. Je joue cependant le jeu et lui laisse le plaisir de me surprendre. Le but étant d'être en immersion dans son passé au sein de cette ville, je demeure silencieuse alors que je termine d'écouter les bribes de conversations sur ma messagerie vocale. Planification de rendez-vous, comptes rendus à propos de shootings effectués, un sourire se fige sur ma bouche pour faire croire à Cameron que tout ça n'a pas d'importance. Je remets mon téléphone à sa place puis me recentre sur mon plaisir, il est hors de question que du stress surgisse en moi alors que nous sommes ici pour justement y échapper le temps d'une parenthèse improvisée. La lumière du jour commence à flancher et l'horizon perd de ses teintes claires alors que je dépose mes talons sur le trottoir pour me laisser guider par une jeune femme sûre de l'endroit vers lequel elle se dirige sans hésitation. J'arque un sourcil en me rendant compte que nous faisons face à la devanture d'un restaurant, je m'attendais à me retrouver devant un stand en place publique et à manger mon dîner sur un banc en bois.  Manifestement, il n'en est rien et je ne suis qu'une mauvaise langue. La serveuse qui nous accueille nous observe longuement, presque prête à détailler notre apparence alors que nous pénétrons dans l'établissement, où une clientèle cosmopolite profite déjà de mets semblant délicieux. Qui sait, je risque sans doute d'être agréablement surprise encore une fois. Cameron connaît cet endroit bien mieux que moi alors si elle a décidé de m'y amener dîner, c'est que je me dois de lui faire confiance sur ce choix audacieux. Tout en prenant soin à ne pas faire remonter le textile de ma robe par le biais de gestes trop brusques, je me faxe entre la banquette et le rebord de la table en retenant ma respiration puis relève la tête pour plonger mon regard dans celui de Cameron, qui est déjà en train de me dévorer des yeux avec un sourire mutin qui ne quitte pas son visage aux traits angéliques trompeurs. Rien de mieux qu'un physique juvénile pour dissimuler un véritable diable. « Elle te va bien cette robe, c'est joli la simplicité aussi. » J'entrouvre la bouche pour m'accorder un droit de réplique mais hésite cependant sur la réaction que je devrais adopter. Devrais-je m'insurger du caractère de sa phrase à double sens et lui demander si elle a l'habitude de croire que j'en fais des caisses esthétiquement parlant, ce que je me devrais alors d'admettre bien malgré moi, ou serait-il préférable que je taise cette indignation qui n'a sans doute pas lieu d'être. Plissant légèrement les yeux, je lui adresse un regard suspicieux puis croise les jambes en-dessous de la table en bois verni. « Je te remercie, je ne savais pas où nous allions alors j'ai préféré jouer une carte sûre. Tu es ravissante également. » Pas un seul jour ne passe sans que je ne sois fière d'avoir décelé en elle ce charme énigmatique émanant de sa plastique de rêve. C'est une égérie remarquable. « Il faut dire que le bracelet que tu portes parfait la tenue avec brio. » J'arque un sourcil avec un air légèrement provocateur et me délecte du regard sulfureux qu'elle fait glisser sur moi. Celui d'une autre femme me laisserait singulièrement indifférente mais en ce qui concerne son cas, je me surprends à toujours en redemander. La serveuse vient interrompre nos échanges visuels pour nous apporter les cartes présentant le menu du modeste restaurant. Je ne la gratifie que d'un air supérieur lorsque je m'en empare en silence puis plonge la tête dedans, à la recherche de ce qui me donnerait le plus envie. Burger au fromage de chèvre, double cheeseburger avec un généreux supplément de gouda et une portion scandaleusement conséquente de frites croustillantes. « Et apportez-moi une bouteille en verre de Coca. Tu veux boire quelque chose ? » Tournant la tête vers elle, je remarque Cameron me dévisager avec un air abasourdi et j'échappe un rire cristalin alors que la serveuse récupère les menus pour passer commande en cuisine. « Pourquoi la mode ? » Je fronce les sourcils devant cette interrogation abrupte et sortant de nulle part puis croise les bras sur la surface de la table. « Je veux dire… j'ai compris que tu aimais l'art sous toutes ses formes, mais pourquoi la mode ? » « Pas sous toutes ses formes non, l'art contemporain me laisse généralement sur ma faim et m'échappe la plupart du temps. » Je hausse les épaules, bien peu d'artistes sont en effet capables de me toucher en s'exprimant grâce à ce mouvement artistique. Jeff Koons est l'un d'entre eux, en plus d'être une proche connaissance. « Je m'y suis toujours intéressée de près ou de loin en réalité, ma mère était une femme à l'élégance rare et aux goûts vestimentaires de qualité. J'ai retenu énormément de choses en l'observant s'apprêter dans son boudoir, perfectionniste jusque dans le moindre accessoire venant compléter ses tenues. Elle était mon modèle et la seule figure féminine dans ma vie qui suscitait mon admiration, en même temps ma sœur aînée se fichait éperdument de son style alors ce n'est pas avec elle que j'allais apprendre quoi que ce soit. » Je secoue brièvement la tête, consciente de tous ces détails sur ma famille que je lui dévoile. Non pas que ça me dérange mais remuer le passé n'a jamais été mon point fort, pour être honnête. « Bref, ma mère connaissait depuis de nombreuses années les dirigeants de Condé Nast et a fait des pieds et des mains pour me décrocher un stage au sein d'un de leurs magazines lorsque j'ai obtenu mon diplôme de fin d'études à Berlin. C'est tombé sur VOGUE par pur hasard et je me suis retrouvé sous la direction d'Anna Wintour en tant qu'assistante. La mode n'était pas mon choix de prédilection dans le domaine artistique mais j'en suis tombée irrémédiablement amoureuse. Je n'ai jamais regretté de m'y plonger à corps perdu et ça a payé, je crois. » Je ris comme une imbécile et replace une mèche de cheveux derrière mon oreille en baissant les yeux, quelque peu gênée de me mettre ainsi à nu. « Mais si tu veux tout savoir, j'ai toujours rêvé d'être moi-même une artiste, peut-être un jour, qui sait. » Je hausse les épaules, la serveuse dépose devant moi une canette de Coca et m'affiche une mine presque désolée. « Nous n'avons que des canettes, je suis navrée. » Je lève les yeux au ciel et échappe un soupir d'impatience. Je pourrais me mettre en colère, lui balancer sa canette à travers la gueule avant de l'injurier, mais je n'en fais rien et décide plutôt de prendre sur moi jusqu'à ce qu'elle s'éloigne de nouveau. Pas d'esclandre, le luxe n'est pas le maître mot en ces lieux. J'explose l'opercule de la canette, déverse de son contenu dans mon verre et porte le liquide à mes lèvres. Mon unique plaisir susceptible de me faire grossir. « Tu t'attendais sans doute à une histoire un peu plus palpitante, non ? » Véritable fille choyée, tout m'est littéralement tombé dans le creux des bras sans que je n'ai à me battre pour l'obtenir. Du moins au départ, l'obtention de mon poste de rédactrice de chef est une toute autre histoire.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyLun 27 Mar - 19:04

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

A l’instant même où je lui fais ce compliment, je comprends qu’il peut être pris à double sens. C’est son regard qui me met la puce à l’oreille et je me surprends à presque regretter ce qui se voulait être profondément gentil. J’avais simplement envie de lui dire que même nue et sans tous ces artifices elle est magnifique. Surtout nue en fait. Cette simple pensée me fait rougir légèrement et je tente de penser à quelque chose d’autre pour ne pas qu’elle remarque ces légères rougeurs que mes pommettes. « Je te remercie, je ne savais pas où nous allions alors j'ai préféré jouer une carte sûre. Tu es ravissante également. » Je lui souris, reconnaissante de son compliment. Je sais qu’elle n’est pas du genre à en faire beaucoup, et j’ai la chance de faire partie de ceux à qui elle arrive à dire des choses gentilles. Iris n’est pas le dragon qu’on imagine, que tout le monde imagine. Ce coeur qu’elle dissimule sous sa poitrine n’est pas que fictif comme peuvent le penser certains. J’ai l’impression d’avoir la chance de voir au delà des apparences qu’elle se donne. C’est une faveur qu’elle me fait, et j’estime que c’est mieux encore que d’avoir gagné à la loterie. « Il faut dire que le bracelet que tu portes parfait la tenue avec brio. » Un nouveau sourire, plus large, étire mes lèvres à nouveau alors que mon regard fuit le sien à peine une seconde, faisant passer par cette attitude une certaine gêne pourtant loin d’être désagréable. Nous ne tardons pas à faire nos commandes et je ne suis pas surprise de la demande précise d’Iris concernant la bouteille en verre. Je doute que tous les restaurants en soient fournis mais pourquoi pas. « Tu veux boire quelque chose ? » Je secoue la tête en souriant, de l’eau me suffira. Je n’ai jamais beaucoup aimé les boissons gazeuses. Un silence de quelques secondes, brisé par une question un peu trop brusque, à laquelle je m’excuse d’un simple regard presque aussi surpris que le sien. « Pas sous toutes ses formes non, l'art contemporain me laisse généralement sur ma faim et m'échappe la plupart du temps. » Iris est une femme qu’on aime écouter, malgré tout. Elle peut avoir ce côté hautain et supérieur, mais son charisme surplombe le tout et qu’on l’aime ou qu’on la déteste, si elle ouvre la bouche, on boit ses paroles. C’est le lot de tous les orateurs, et Iris a ce côté follement attirant. Comme si nos oreilles étaient bercées par la mélodie de sa voix, bien qu’elle ne soit pas toujours douce ou emprunte d’une certaine bienveillance. Je me délecte de chacun de ses mots, buvant ses paroles presque comme un fan face à son idole. Fascinée par ses mots, éblouie par les notes de sa voix autant que le pétillement de ses yeux, je l’écoute sagement sans en louper une miette. J’avale tout ce qu’elle voudra bien me donner, des bribes de son enfances aux anecdotes sur sa famille, tout me fascine en elle et je crois que je ne pourrai jamais me lacer de l’entendre parler, la voir sourire, le mouvement de ses lèvres parfaites sur lesquelles mon regard se perd sans que je cherche à l’en empêcher. Tout chez elle pourrait me rendre véritablement accroc comme un drogué à sa dope. Je n’ai pas encore le recul nécessaire ni la maturité pour me protéger, et je n’ai pas non plus conscience du mal que je pourrai me faire. Mais tant pis, je me lance à corps perdu et accueille à bras ouverts tout ce qu’elle voudra bien m’offrir. Je suis assez étonnée d’entendre que la mode n’a pas été véritablement son premier choix. Elle se donne tellement corps et âme pour son boulot qu’il est presque étonnant de l’entendre dire que la mode l’a choisie avant même qu’elle choisisse la mode. Et pourtant. Je l’écoute rire et le tintement de ce son à mon oreille me fait frissonner du haut de mon crâne jusqu’à la pointe de mes orteils. Sensation grisante. Je souris, toujours aussi absorbée par ses paroles et la manière qu’elle a de prononcer certaines mots, ses lèvres se mouvant avec autant d’agilité et de classe que son corps semble être à l’aise dans les plus belles robes de couturiers. « Mais si tu veux tout savoir, j'ai toujours rêvé d'être moi-même une artiste, peut-être un jour, qui sait. » Je pose mon coude sur la table, mon menton trouvant refuge dans le creux de ma paume de main et je lui souris. « Et si tu devais choisir autre chose que la mode alors, ce serait quoi ? La peinture ? » J’ai cru comprendre que cet art avait quelque chose de visceral pour elle, sans en connaître pourtant véritablement le sens. Je n’ai pas le temps d’entendre la réponse à ma question que déjà la serveuse revient avec une canette de coca, et je sens immédiatement le malaise arriver. Parce que je commence à connaître Iris et que son regard change en une fraction de seconde. Mon coeur s’accélère et au fond de moi je prie pour qu’elle ne tape aucun scandale au risque de foutre en l’air notre soirée. Mais elle ne dit rien et la serveuse s’éloigne alors que je repose sur ma patronne un regard presque emprunt d’une certaine reconnaissance, et un sourire se voulant incroyablement doux. « Tu t'attendais sans doute à une histoire un peu plus palpitante, non ? » Je secoue doucement la tête et baisse un peu les yeux, mon regard accrochant ce bracelet en or fin autour de mon poignet, sur lequel je fais passer mes doigts naturellement. « Je ne m’attendais à rien, je voulais juste t’entendre me parler de toi. » Un nouveau sourire étire plus légèrement mes lèvres alors que je relève la tête pour lui adresse un regard bien plus tendre et sûrement plus attaché qu’il n’aurait fallu. « Tu n’as pas répondu à ma question, si tu devais être une artiste, ce serait plutôt dans le domaine de la peinture ? » J’ai envie qu’elle me parle d’elle, encore et encore. Je m’oublie totalement face à elle, je suppose que c’est l’effet qu’elle fait à tout le monde, même si ça semble exacerbé avec moi. J’aimerai pouvoir ne pas me laisser avoir, mais malheureusement il est trop tard et je suis pendue à ses lèvres comme si ma vie en dépendait. Un nouveau serveur nous apporte nos commandes et mon ventre se fait à nouveau entendre avant que je ne ris légèrement. Si avec une autre compagnie de la sienne j’aurai sûrement pris ce burger à pleines mains, je me saisis ce soir de mes couverts pour un minimum de dignité. « En tout cas, moi si je savais peindre, je crois qu’à l’instant même où je t’ai rencontrée, j’aurai pu peindre un tableau de toi les yeux fermés. » Okay, alors ça c’est franchement pas un truc que j’aurai dû dire, d’autant que je me sens présentement extrêmement mal à l’aise. Ça ressemble en tout point à une déclaration plus ou moins masquée mais alors franchement j’aurai pu m’en passer. J’essaie de me rattraper mais le rouge à mes joues m’empêche d’être totalement crédible. « Enfin j’imagine que plusieurs personnes t’ont déjà peinte, je me trompe ? » Dis-moi que oui, que je ne suis pas folle et que je ne suis pas la seule à t’imaginer posant nue devant moi, un fusain et un toile blanche à la main version Titanic. Je suis en train de perdre pieds.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyMar 28 Mar - 0:44

just the two of us
Iris ○ Cameron

Immédiatement après son bref interrogatoire fortement intéressé sur ma personne, une surprenante avalanche de révélations se faufile entre mes lèvres à l'instar d'un serpent entre les hautes herbes, adoptant une rapidité similaire et une singulière attention à la discrétion que je ne peux nier être caractérielle depuis la nuit de mes temps. Par déformation professionnelle, mon esprit s'habitue à l'exposition publique de mon apparence et par ce même fait, à une subtilisation parfois déstabilisante du moindre caractère privé concernant mon quotidien mais paradoxalement, lorsqu'il s'agit pour moi de devoir m'exprimer sur mes passions ou partager mes opinions sur un quelconque sujet d'actualité, j'ai souvent tendance à perdre le fil de mes pensées et à m'enfoncer dans un brouillard intérieur qui chamboule tout sur son passage. Ayant en sainte horreur le fait d'entretenir un brin de conversation avec des inconnus sur toutes les facettes de ma personnalité, certains en ce monde étant manifestement emplis de cette perversité à vouloir connaître des figures célèbres sur le bout des doigts, je me dois bien d'avouer que j'ai tout autant de difficulté à me confier à des personnes en lesquelles je n'ai pas une aveugle confiance. Bien évidemment, la jeune et sculpturale Cameron ne correspond aucunement aux critères de ces craintes mais c'est cependant avec une attitude quelque peu décontenancée que j'aborde ces questions qu'elle se pose et dont elle me fait alors oralement part, sans doute dans le simple objectif de vouloir en apprendre un peu plus sur sa supérieure contre les lèvres de laquelle les siennes se sont déposées quelques heures auparavant. Ce qui est naturellement compréhensible bien que complexe à assimiler pour mon esprit, qui traduit automatiquement sa gêne en ordonnant à mon corps d'effectuer tous ces gestes qui s'imposent à mon langage à chaque fois que je suis contrainte de faire face à une situation stressante. Rien ne m'empêche de simplement envoyer balader la jeune femme en prétextant ne pas vouloir lui dévoiler des faits sur mes jours passés mais ce n'est pas le sentiment qui s'installe en moi lorsque j'ouvre la bouche pour commencer à lui expliquer d'où m'est venu ce goût prononcé et dorénavant quotidiennement pratiqué pour la mode et l'esthétique dans son sens le plus large. La peau recouvrant mon index se promène avec anxiété sur la surface des ongles laqués présents sur la main lui faisant face, et je ne peux réprimer mes pieds de faire légèrement claquer mes talons sur les carreaux de faïence parsemant le sol du restaurant que Cameron a choisi sans que je n'émette la moindre objection, pour une fois. Lorsque je décide de relever les yeux pour les déposer sur son visage concentré sur les paroles que je débite à une allure soutenue, un sourire s'esquisse sur ma bouche et je lui fais l'ultime confession d'avoir quelque part toujours aspiré à devenir une artiste à part entière, ne trouvant parfois que l'alternative artistique pour exprimer mes émotions les plus violentes. Avec le sexe brut et primitif, cela va de soi. « Et si tu devais choisir autre chose que la mode alors, ce serait quoi ? La peinture ? » L'expression enjouée qu'elle m'adresse ne me permet pas de résister à la tentation de lui parler de mes convictions, de lui accorder de m'appréhender sous une lumière nouvelle. Pensive, je me pince brièvement les lèvres et chasse pour la énième fois maintenant une mèche insistante s'étant échappée de ma chevelure relevée et ignore sans le vouloir la nouvelle question qu'elle introduit à son questionnaire. Notre échange est interrompu par la serveuse qui m'apporte une canette qui me force à canaliser toutes mes émotions négatives par sa simple vue. Apercevant le regard suppliant de Cameron, qui me force sans un mot à ne pas corrompre la bonne ambiance générale de cette soirée encore jeune, je la laisse repartir sans un mot à son encontre et me concentre sur le fait de remplir mon verre pour aussitôt me désaltérer avec un sourire. Cette boisson gazeuse aura toujours un effet bien spécial sur moi, c'est littéralement ma madeleine de Proust. A nouveau isolées dans cette bulle intimiste, une petite voix en moi me pousse à lui demander si elle n'est pas déçue par mon récit. La banalité étant mon ennemie jurée, j'ai l'angoisse qu'elle aliène son intérêt me concernant. « Je ne m'attendais à rien, je voulais juste t'entendre me parler de toi. » Je réponds à son sourire par une expression identique et observe avec tendresse et une touche de fierté ses doigts lentement caresser la finitions de son bracelet. Il est unique alors forcément un peu spécial dans sa nature. Je ne fuis cette fois pas son regard lorsqu'il vient se déposer tout contre le mien, comme si les iris de ses yeux avaient toujours été destinés à agir de la sorte. « Tu n'as pas répondu à ma question, si tu devais être une artiste, ce serait plutôt dans le domaine de la peinture ? » Obstinée à ne pas vouloir lâcher le morceau concernant cet aspect de mon dessein, j'observe silencieusement les clients attablés autour de notre position alors que Cameron ne détourne pas son attention de mon visage hésitant, seulement l'affaire de quelques secondes. Histoire de gagner du temps pour mettre de l'ordre dans mes pensées à finalement répondre à cette question qui m'effraie plus qu'autre chose. « Oui mais je pense que ça ne restera qu'un fantasme inassouvi, je suis bien trop cynique pour délivrer des œuvres authentiques et susceptibles de séduire un large public. » C'est ce que je me suis toujours reproché en vérité, d'être bien trop spirituellement libre jusqu'à ne plus savoir comment rentrer dans des cases, d'avoir des principes trop singuliers défiant trop fortement la morale. Mes créations n'auraient probablement aucun sens ni fonction, si ce n'est d'inspirer un sentiment de révolte dans des esprits conventionnels. Je ne suis pas capable de délivrer d'aussi beaux messages que les peintres dont j'admire le travail. Les véhiculer et les décrypter, c'est en revanche ma spécialité puisque je planche constamment sur les collections de couturiers possédant une trame artistique logique dans leurs têtes. Pour l'instant et jusqu'à nouvel ordre, c'est largement suffisant et je suis parfaitement épanouie en évoluant dans cette branche de toute façon. Remettre en question ma carrière n'est pas envisageable un seul instant. Un jeune femme à la prestance désinvolte vient dépose devant nous nos commandes et revient d'où il est venu après nous avoir souhaité une excellente dégustation. J'arque un sourcil en admirant mes divers plats et échappe finalement un léger rire, pas certaine d'avoir suffisamment de place dans mon estomac pour engloutir tout ça sans amèrement le regretter par la suite. Cameron s'empare de ses couverts et une expression malicieuse naît dans mon regard pétillant lorsque je prends la décision de ne pas faire de fioriture et d'y aller franco, avec les mains. Je rapproche alors le double cheeseburger dégoulinant d'un fromage orangé de ma bouche et vais y enfoncer mes dents tout en faisant attention à ne pas m'en mettre partout. Je ricane, m'empare d'une serviette en papier que je plaque contre la commissure de mes lèvres et continue d'apprécier ce gras entassé, un véritable bonheur bordel de merde. « En tout cas, moi si je savais peindre, je crois qu'à l'instant même où je t'ai rencontrée, j'aurai pu peindre un tableau de toi les yeux fermés. » Mes yeux s'écarquillent à l'entente de cette déclaration à demi-mots et j'interromps la mastication religieuse de mon burger pour l'observer en silence, interdite et à la fois profondément touchée. L'envie de la remercier me vient à l'esprit, celle de furieusement posséder ses lèvres charnues également mais je passe plutôt ma serviette sur ma bouche. Son regard est rendu fuyard par ses propos, elle est soudainement bien hésitante. « Enfin j'imagine que plusieurs personnes t'ont déjà peinte, je me trompe ? » J'échappe un léger bruit peu ragoutant à cause de la nourriture qui envahit ma bouche et me dissimule derrière ma main le temps d'avaler cette dernière. Je me racle la gorge, avale quelques gorgées de Coca rendu frais à souhait grâce aux glaçons et dépose mon cheeseburger dans son assiette. « Oui. » Son regard étonné me rend pantoise, je ris légèrement et secoue la tête. « Pardonne-moi, je veux dire non tu ne te trompes pas. En fait, il n'y a qu'une seule personne qui ait réussi à me faire me plier à cet exercice sans broncher. Un homme, le meilleur ami qu'il m'ait été possible d'avoir durant mon adolescence. Un artiste incroyable et un génie naturel pour renforcer le tout. » Un tendre sourire nostalgique s'empare de ma bouche, un flot de souvenirs remonte dans mon esprit comme une page tournée qui reviendrait à la charge sans crier gare. « Nous étions tout le temps fourrés ensemble, à faire les quatre cents coups dans l'ambiance nocturne de Berlin, à expérimenter toutes sortes de choses. Il repoussait ses limites en matière de peinture et je posais pour lui, en parfaite collaboratrice dévouée que j'étais alors. » Une certaine émotion charge ma voix, je n'avais pas repensé à ces épisodes de ma vie depuis un certain temps alors ça fait forcément quelque chose d'avoir à faire de nouveau face au passé. Ce qui, encore une fois, n'est clairement pas mon fort du tout. « Et puis nous nous sommes malheureusement perdus de vue. Mais bon, ce sont les aléas de la vie tu sais, parfois on ne choisit pas de se diriger dans une direction différente des gens que l'on aime. Je suis partie pour New York afin de commencer à bosser pour VOGUE et il est resté en Allemagne. » Dieu sait où il est désormais, j'ai entendu dire qu'il avait énormément de succès. Je hausse les épaules et recommence la dégustation du double cheeseburger qui, par je ne sais quel miracle, n'a toujours pas refroidi d'un degré. J'en boufferais sur la tête d'un lépreux je crois bien, Cameron a décidément eu une brillante idée. « Ça va peut-être te sembler inimaginable mais je pense que nous nous serions bien entendues si tu m'avais connue à l'époque où j'habitais à Berlin, j'étais aventureuse au possible et une véritable effrontée qui n'avait peur de rien. Un peu comme toi, en somme. Enfin, loin de moi l'idée de te juger bien sûr. » Je ne veux bien évidemment pas la froisser en disant ça mais quelque chose en elle me souffle que c'est une sincère âme intrépide. Son regard chargé de malice ne trompe pas, je suis d'habitude plutôt douée pour analyser les personnalités des individus que je fréquente. Je lui souhaite quelque part de vivre toutes ces aventures qui m'ont exalté durant ma jeunesse. Malgré quelques épisodes infiniment douloureux et des peines de coeur à l'époque insurmontable. J'attaque la dernière bouchée de mon premier plat et me décide à m'attaquer aussitôt à mes frites, aussi croustillantes que dans mes fantasmes les plus secrets. « Assez parlé de moi pour l'heure, j'aimerais également en savoir plus à ton sujet. Tu avais quelles ambitions à l'esprit avant de vendre ton âme au dragon ? » Un éclat provocateur dans le regard, je lui offre un large sourire et attends avec impatience sa réponse, curieuse de savoir comment son destin aurait pu se déroulé si elle avait choisi de ne pas signer mon contrat.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyMer 29 Mar - 17:56

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

J’ai envie de m’intéresser à elle, de savoir ce qui se cache sous la couverture qu’elle aime arborer face à toute une communauté de gens qui la pensent venimeuse. Je sais qu’au fond elle n’est pas comme ça, et qu’elle ne l’a pas toujours été. Alors je cherche à retrouver tous ces éclats de vie qui pourraient l’animer d’une manière différente, d’une manière qui me feraient m’attacher encore un peu plus à elle, même si je sais pertinemment que c’est dangereux. Je risque de me brûler les ailes, mais tant pis, j’en meurs d’envie, et j’aime le danger. « Oui mais je pense que ça ne restera qu'un fantasme inassouvi, je suis bien trop cynique pour délivrer des œuvres authentiques et susceptibles de séduire un large public. » Je hausse un peu les épaules. « Chaque type d’art a son public, je suis sûre que tu pourrais trouver le tien. » Je lui offre un sourire qui voudrait l’inciter à se lancer, si c’est ce qu’elle aime. J’aimerai pouvoir voir ce quoi elle est capable. Le serveur nous apporte nos plats et alors que je me saisis de mes couverts pour couper mon burger en deux, je relève les yeux pour voir Iris s’emparer de son sandwich avec ses doigts pour le porter à ses lèvres, et je reste interdite, mes yeux rivés sur cette scène qui me semble absolument surréaliste. Un sourire étire mes lèvres et sans plus tarder je reprends le fil de la conversation pour reparler peinture, mais je me mélange dans ce que je voudrais dire et je ne sais pas trop pour quoi je passe, mais la rougeur de mes joues me trahit. « Oui. Pardonne-moi, je veux dire non tu ne te trompes pas. En fait, il n'y a qu'une seule personne qui ait réussi à me faire me plier à cet exercice sans broncher. Un homme, le meilleur ami qu'il m'ait été possible d'avoir durant mon adolescence. Un artiste incroyable et un génie naturel pour renforcer le tout. » Je l’écoute avec grande attention, sentant pourtant un sentiment étrange au creux de mon ventre à l’entente de ses paroles, je sens un certain attachement dans le tintement de sa voix, cet homme doit être important pour elle, et je ne sais pourquoi je ressens cette jalousie déplacée à son égard. Elle me raconte cette histoire et à mesure qu’elle m’en parle je sens cette jalousie se faire plus présente, et plus désagréable aussi. Je fais mine de m’intéresser à tout ça sans broncher, un peu moins attentive que j’ai pu l’être plus tôt. « Ça va peut-être te sembler inimaginable mais je pense que nous nous serions bien entendues si tu m'avais connue à l'époque où j'habitais à Berlin, j'étais aventureuse au possible et une véritable effrontée qui n'avait peur de rien. Un peu comme toi, en somme. Enfin, loin de moi l'idée de te juger bien sûr. » Je penche un peu la tête sur le côté en souriant. « J’aurai aimé rencontrer cette Iris là. Mais peut-être qu’un jour tu me laisseras en voir un peu plus. Je veux dire, un peu plus que ce burger englouti à une vitesse folle, et avec tes doigts en plus ! » Je ris, amusée, la taquinant, mais c’est de bonne guerre et elle le sait. « Assez parlé de moi pour l'heure, j'aimerais également en savoir plus à ton sujet. Tu avais quelles ambitions à l'esprit avant de vendre ton âme au dragon ? » J’arque un sourcil et tout en piquant une frite dans mon plat, je fais une pause et m’adosse sur mon siège. « Absolument aucune ! » Je hausse les épaules et récupère ma serviette pour essuyer mes doigts avant de reprendre la parole. « Je n’ai que vingt ans, et avant d’arriver à Wellington, j’avais juste le désir de m’en sortir. » Je la vois dubitative et je soupire légèrement avant de continuer, me confier à elle pour la première fois. « J’ai grandit à Perth, et quand j’au eu dix ans ma mère est partie, elle m’a laissée à mon père alcoolique. » Je grimace un peu et mon regard devient plus sombre en y repensant. « On a déménagé ici à Syndey lui et moi, et j’ai appris à vivre seule, à tout faire seule, je pouvais pas compter sur lui, et puis on avait rien. » Une boule se forme dans ma gorge et j’essaie de la chasser en la raclant d’un bruit guttural avant de reprendre. « En fait jusqu’à ce que tu me croises dans la vie, mon seul objectif c’était de rendre la vie de ma mère infernale. C’est pour ça que je suis venue à Wellington d’ailleurs. » Je hausse les épaules en soupirant une nouvelle fois, passant ma main dans mes cheveux pour plaquer quelques mèches rebelles à celles attachées dans ma queue de cheval. « Le seul plaisir que j’ai toujours eu, c’est la danse, j’ai toujours adoré ça, et ici j’ai eu la chance de pouvoir me glisser entre les filles d’un cours de classique, la prof savait que j’étais pas inscrite mais elle n’a jamais rien dit. » Je me souviens d’elle avec exactitude, et si on restait là plus longtemps, je pense que j’aurai cherché à la revoir. Je pioche une nouvelle frite dans mon assiette, mais je ne finirai pas mon plat parler de mon enfance m’a coupé l’appétit. « Et si on allait se promener sur les quais ? Tu en dis quoi ? J’ai envie de boire un verre et c’est là bas qu’on trouve les meilleurs cocktails ! » Je retrouve mon sourire et mon entrain, espérant qu’Iris ait envie de partager un verre avec moi.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyJeu 27 Avr - 0:42

just the two of us
Iris ○ Cameron

« Absolument aucune ! » Interloquée par cette confession surprenante concernant ses ambitions auparavant inexistantes, j'arque un sourcil et remarque ses frêles épaules légèrement se hausser alors que je me complais dans mon silence respectueux, m'efforçant de ne pas émettre des bruits de mastication trop répugnants alors que je poursuis la dégustation de ce dîner bien plus gras et bourratif que je ne l'aurais de prime abord pensé. Je ne suis clairement pas habituée à manger ce genre de plats pourtant populaires. « Je n'ai que vingt ans, et avant d'arriver à Wellington, j'avais juste le désir de m'en sortir ! » Le regard baissé pour ne pas avoir à me retrouver spectatrice contre mon bon vouloir de ses peines antérieures, j'avale une gorgée du soda frappé par les glaçons rectangulaires qu'il fait flotter à sa surface et m'essuie les commissures de mes lèvres, pensive. Sans m'en rendre compte, j'ai donné une chance inouïe à cette jeune âme égarée, bien au-delà même de l'imaginable. « J'ai grandi à Perth, et quand j'ai eu dix ans ma mère est partie, elle m'a laissée à mon père alcoolique. » Cette fois je fixe spontanément mes pupilles sur son regard nostalgique, empreint d'une sorte de tristesse que j'ai rarement eu l'occasion de percevoir jusque là. Je la savais fragile et susceptible de se laisser aisément porter par ses écrasantes émotions, mais je ne pensais aucunement qu'une profonde vulnérabilité, qui me saute désormais au visage sans crier gare et sans que je ne puisse l'ignorer d'une quelconque manière, transperçait son for intérieur sans ménagement. Son âme apparaît soudainement. Elle est belle, innocente et pure. Abîmée mais sublime. Mes lèvres s'étirent doucement en un faible sourire que j'espère compatissant, je repousse la barquette, qui contenait mes frites, désormais vide sur le côté de la table et croise les bras sur ma poitrine avant de continuer de boire ses paroles sur son chemin parcouru, sur cette existence entachée d'événements traumatisants qu'elle semble vouloir taire à moitié. Bien que filtrant ses révélations, elle m'en dévoile cependant suffisamment pour que je cerne un peu mieux encore son comportement, cette attitude revêche et singulièrement indépendante qui déclare à qui veut l'entendre être à même de s'absoudre d'une quelconque forme d'autorité ou de hiérarchie subie. Paradoxalement, elle est progressivement plus encline à suivre mes directives sans broncher, consciente peut-être justement de cette chance dont elle jouit au quotidien. Cette existence dorée, extraordinaire bien que superficielle. Nos rapports personnels qui s'améliorent au fil du temps y sont sans doute pour quelque chose, également. Sous nos peaux parfois rèches se dissimulent des êtres humains aux affinités malléables, ce qui est d'abord impensable peut se métamorphoser en autre chose, et inversement. Cameron est une jeune femme blessée, sans doute plus encore qu'elle ne veut bien me le dire, mais elle continue de se battre, d'espérer et de croire. Nous portons tous nos fêlures comme des étendards, mais rien ne nous oblige à répondre à leurs besoins sadiques de soumission psychologique. « Le seul plaisir que j'ai toujours eu, c'est la danse, j'ai toujours adoré ça, et ici j'ai eu la chance de pouvoir me glisser entre les filles d'un cours de classique, la prof savait que j'étais pas inscrite mais elle n'a jamais rien dit. » Un nouveau sourire transforme ma bouche, conquise cette fois par le simple fait d'apprendre qu'une personne croyait au moins en ses capacités lorsqu'elle était plus jeune. J'aurais voulu la croiser dans la rue plus tôt, la couver de mes ailes écorchées et maladroites plutôt que de la pousser à bout, de la considérer comme un énième pion dans mon jeu de dames. Je regrette. « Tu pourrais t'y remettre à Wellington, en dehors du travail j'entends. Il n'est jamais trop tard pour embrasser pleinement ses premiers émois, je connais des chorégraphes qui seraient ravis de te former si jamais cette perspective te tente un de ces quatre. » Je hausse modestement les épaules, sincère à travers cette proposition à demi-mots. Le contrat qui la rattache au magazine ne représente qu'une période éphémère dans son existence, et si elle n'en est pour l'instant pas totalement consciente, je préfère lui assurer des portes de sortie en lesquelles j'ai confiance. Il m'est maintenant impossible de la relâcher dans ce monde égoïste et glacial sans abattre toutes mes cartes pour m'assurer de sa satisfaction. Ces sentiments que je porte à son encontre s'expriment librement dans mon esprit, désormais. Même si ils sont parfaitement insensés. Cameron repousse son assiette, son appétit manifestement coupée par cette conversation sans doute douloureuse pour elle, je termine mon second burger et constate avec un air étonné l'étendue des dégâts causés sur la table. Ça fait bien longtemps que je n'avais pas mangé en répondant à ma véritable faim, pas celle qui s'exprimer timidement au beau milieu de l'effervescence de mes journées au rythme infernal. C'est agréable de se laisser aller, parfois.

« Et si on allait se promener sur les quais ? Tu en dis quoi ? J'ai envie de boire un verre et c'est là-bas qu'on trouve les meilleurs cocktails ! » Roulant en boule la serviette en papier entre mes doigts reluisants, je lui adresse une expression enchantée et opine du chef sans l'ombre d'une hésitation. « Je n'en dis que du bien. Une petite marche me fera vraiment du bien après ce repas. » Ça ira peut-être jusqu'à m'ôter de l'esprit cette sensation de peser trois tonnes. Et puis, une promenade en sa compagnie me tente véritablement, d'autant plus que le temps est toujours aussi clément à l'extérieur et que la nuit qui s'effondre sur la ville me fait froid dans le dos. Je n'ai pas envie que cette journée se termine, je redoute le sommeil, comme chaque soir. La peur paralysante d'un bonheur potentiellement effritable à tout jamais. Je me lève, secoue énergiquement le tissu de ma robe pour en chasser quelques miettes et invite Cameron à mener la danse après avoir réglé l'intégralité de l'addition. J'insiste lourdement sur mon envie d'assumer tous les frais engendrés par cette expédition improvisée, il est hors de question que Cameron ne débourse le moindre dollar pour un projet que j'ai personnellement lancé sans lui en toucher le moindre mot. En quelques gestes maintes fois répétés aujourd'hui sur l'écran de mon téléphone portable, je nous commande une voiture et je m'y engouffre la première avant de tendre une main attentionnée à mon égérie qui s'en empare bien vite et se courbe pour me rejoindre sur la banquette arrière. Nous échangeons quelques sourires timides et brièvement gênés, je ne suis plus vraiment sûre de savoir comment agir correctement en sa présence dans un espace aussi confiné que l'habitacle d'une berline. Contrairement à plus tôt cependant, nos jambes s'éloignent instinctivement lorsqu'elles se frôlent par inadvertance ou qu'elles entrent en collision lors d'un virage pris de façon trop sèche, c'est ridicule comme situation. J'écrase un sourire irrépressible derrière mes doigts et tourne la tête pour admirer la vue sur cette cité australienne qui défile sous mes yeux émerveillés. La nuit rend toujours les choses plus belles, pour une obscure raison. Les lumières se démultiplient, agressent mes yeux de la manière la plus agréable qui puisse exister et nous arrivons en fin de compte à destination quelques courtes minutes plus tard. Si ça n'avait pas été pour mes talons un peu trop hauts, je pense que j'aurais énormément apprécié effectuer ce trajet à pieds, la chevelure doucement perturbée par la brise nocturne qui caresse inlassablement les immeubles imposants, ma peau flirtant avec une parfaite désinvolture avec celle de Cameron. Des fragments d'une joie intense qui auraient pu venir naturellement s'ajouter au tableau d'un voyage déjà unique et mémorable. La portière se referme puis la voiture s'éloigne dans un discret vrombissement de moteur alors que Cameron engage de nouveau le pas, mes jambes tentant de se calquer sur son rythme dynamique. « Où tu cours, comme ça ? Tu es excitée à ce point à l'idée d'aller boire un verre ? » J'échappe un léger rire, elle me toise un instant par-dessus son épaule dénudée qui m'arrache un frisson, sans dire un mot, simplement en me provoquant de son regard le plus malicieux jeté en vitesse. Elle aura ma peau, cette gamine. Je la suis en pressant le pas, presque essoufflée de tant d'efforts physiques après avoir englouti à peu près mon poids en cochonneries dégoulinantes de graisse. Ses mains finissent par enfoncer la porte d'un établissement faisant face à l'une des nombreuses plages du coin, la devanture est pour le moins originale et l'ambiance qui éclate aussitôt la porte grande ouverte est électrique. Du bout des doigts, j'attrape la main de Cameron comme pour avoir un filet de sécurité et nous fendons alors la foule pour atteindre le comptoir. Le sourire triomphant sur ses lèvres me donne envie de les mordiller sans retenue, de plaquer mes ongles sur la douceur de sa nuque avant de les laisser glisser avec sensualité jusqu'à la naissance de son dos. Enfonçant ma dentition dans la chair de mes joues, je chasse ces idées perverses de mon esprit et me focalise sur le serveur qui me demande ce que je souhaite consommer. Mes doigts jouant avec ceux de la jeune femme, je parcours quelques secondes la carte du bar fourmillant de personnalités atypiques et opte pour un sex on the beach. Je me sens d'humeur festive soudainement et le nom de ce cocktail aux couleurs vives et chaudes me semble tout à fait de circonstance. Je glisse un large sourire sincère à Cameron et rapproche mon visage du sien, mêlant mes mouvements en tout anonymat à ceux des clients serrés. « Et si tu me faisais danser ? En tout bien tout honneur, évidemment, juste pour avoir un aperçu de ce dont tu es capable. » Ce n'est pas mon genre de laisser libre court à mes pulsions spontanées en place publique mais je me sens invincible ce soir, j'ai l'impression que notre présence dans un autre pays fait office de couverture, de vitrine fumée grâce à laquelle rien ne peut nous atteindre. Je me sens vivante. Son bras fait pression sur mon corps tout entier et elle m'entraîne au beau milieu de la piste de danse avant que nos corps ne s'unissent. Nos poitrines se frôlent, nos sourires radieux se mélangent et nos membres principaux se laissent porter par les rythmes endiablés que crachent les enceintes à un volume maximal, électrisant sous leur emprise éphémère une flopée de fêtards en délire. L'ambiance est à son comble et mon coeur bat bien plus vite qu'à l'accoutumée dans ma cage thoracique, bondissant à chaque fois que nos ventres entrent en contact pour finalement s'abandonner la seconde d'après. Ayant crucialement besoin d'une pause pour récupérer une cadence respiratoire régulière, j'entraîne de nouveau Cameron dans mon sillage jusqu'au comptoir et commence à siroter ma boisson, délicieusement rafraîchissante. Taquine, j'emprisonner un glaçon cubique entre mes ongles manucurés et le fais parcourir toute la largeur de mes lèvres, un sourire complice naissant sur ces dernières lorsque mon regard plonge dans celui de la jeune femme m'accompagnant. L'eau coule sur mon menton, s'échappe par gouttes étincelantes pour aller s'écraser dans mon décolleté. J'éclate de rire, fais un clin d'oeil à Cameron et termine mon verre d'une traite. « La nuit ne fait que commencer. » Ces mots soufflés dans son oreille avec toute la chaleur provoquée par l'alcool contenu dans mon verre plié lui arrachent un sourire. Lassées des corps entassés entre ces murs, nous nous extirpons de la foule une heure plus tard environ pour aller vagabonder sur la promenade. Nos talons martèlent les dalles de pierre claires et le bruit des vagues parvient à mes oreilles, couvrant presque le vacarme que nous produisons avec nos échasses de marque. Ma main se faufile au creux de la sienne et aussitôt, un million de peurs s'évanouissent sous la foultitude d'étoiles qui ne semblent briller que pour nous.

« Bonne nuit, Cam. » Je n'ai pas pour habitude de l'affubler de ce prénom affectueux mais j'avais la brûlante envie de le faire, ma carte magnétique fermement tenue en main et ma robe s'effondrant sur mes épaules détendues. Je rapproche mon buste de sa position, plaque un tendre baiser sur sa joue et lui adresse un dernier sourire avant de franchir la porte de ma suite et de balancer mon sac à main sur la causeuse en velours crème encastrée dans un recoin de la pièce, m'emparant d'abord de mon téléphone que je dépose sur une des tables de chevet entourant le sommier. Passant mes mains troublées dans mes cheveux, je me rends compte que je n'ai aucune idée de quoi faire dans l'immédiat pour calmer mes ardeurs, pour tenter de raisonner ce corps qui hurle aux abois. Une douche. Froide. Rapide. Je me déleste de ma robe, non sans une certaine difficulté subie pour descendre la fermeture éclair puis me rue dans la salle de bains. L'eau coule sur ma peau, les pensées injustifiables s'écoulent de mon esprit enflammé. Ma serviette s'écrase sur la moquette et je glisse mon corps nu sous les draps de soie sauvage épousant le matelas de qualité à la perfection. Je m'y enfonce comme dans un songe et mes yeux se ferment, bien rapidement emportée par une fatigue qui me gagne en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mes rêves sont agités, mon sommeil perturbé par la présence imaginaire de Cameron dans une réalité alternative qui j'ignore et tente de fuir par tous les moyens. Je me laisse aller dans les méandres de mon cerveau, je regarde nager les envies, les douleurs, le chaos. Je me perds dans un labyrinthe de peurs. C'est secouée par un sursaut et en étouffant un cri que je me réveille au beau milieu de la nuit, le souffle court et mon regard aussitôt fixé sur l'écran de mon téléphone, allumé. Je m'en empare et c'est bien vite un sourire qui prend place sur mes lèvres. Un message tardif de mon assistant pour me confirmer la réservation exclusive de deux places pour le ballet de danse classique à venir le soir suivant. Mon dos enfoncé dans la pile d'oreillers sans doute fourrés de plumes d'oiseau, je déverrouille mon téléphone et réponds un rarissime merci à mon employé. Je scrute le plafond, un sourire béat ne me quittant pas. Elle va être tellement heureuse. J'ai aussitôt envie de lui annoncer la bonne nouvelle, ça ne peut pas attendre. J'enfile un peignoir que je noue négligemment autour de ma taille et franchis silencieusement la porte qui représente l'unique façon de progresser dans la chambre mitoyenne sans aller dans le couloir. La bouche entrouverte, mes yeux se déposent sur le visage serein et innocent qu'elle arbore alors qu'elle dort à poings fermés. Je me ravise, me mords la lèvre inférieure et hésite à rebrousser chemin avant de finalement prendre délicatement place à ses côtés, prenant bien soin à ce que mon corps ne touche à aucun moment le sien. Je rabats une mèche de cheveux derrière mon oreille et l'observe dormir, son visage faisant face au mien, son doux souffle venant s'échouer dans mes narines alertes. Je ferme de nouveau les yeux et me rendors, à côté de la personne qui en cet instant, est celle qui m'est la plus précieuse au monde.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyVen 28 Avr - 9:55

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

Parler de moi n’est pas chose facile, et d’ailleurs, je ne le fais pas avec tout le monde. Très rares sont les personnes qui réussissent à me donner l’envie de me livrer quasi totalement. Iris est de ces exceptions qui, même après m’avoir fait beaucoup de mal, sont des privilégiés. Je les compte sur les doigts d’une main. Je la remercie inconsciemment de ne pas me couper dans mon élan, de ne pas me poser une quelconque question me forçant à rester dans cet état léthargique désagréable. « Tu pourrais t'y remettre à Wellington, en dehors du travail j'entends. Il n'est jamais trop tard pour embrasser pleinement ses premiers émois, je connais des chorégraphes qui seraient ravis de te former si jamais cette perspective te tente un de ces quatre. » Un mince sourire étire le coin de mes lèvres et je hoche la tête, sensiblement. « Je vais y penser. » Je coupe court à la discussion, laisse Iris finir mon burger, et lui propose sans tarder une visite improvisée des quais pour aller boire un verre. Je ne m’attendais pas à un refus de sa part, et c’est donc sans grande surprise que ma jolie patronne accepte ma proposition. Nous nous retrouvons assez rapidement dans un bar que je connaissais à l’époque, sur la plage, et je suis heureuse de voir qu’il n’a pas beaucoup changé. L’ambiance est agréable malgré la moiteur des lieux. Nous nous dirigeons vers le bar et je laisse Iris commander un sex on the beach. Echange de sourire complice, et je fais signe au serveur de mes deux doigts que je prendrai la même chose qu’elle. Mais avant même que nos cocktails ne soient près, je sens un frisson parcourir mon corps tout entier en entendant Iris me dire au creux de l’oreille « Et si tu me faisais danser ? En tout bien tout honneur, évidemment, juste pour avoir un aperçu de ce dont tu es capable. » Je plonge dans son regard mes yeux provocateurs, un sourcil arqué comme pour lui demander si elle est sérieuse. En tout bien tout honneur ? Vraiment ? Je l’attire à moi histoire qu’elle me suive jusqu’à l’endroit où tout le monde est déjà en train de danser, et voilà que nos corps commencent à se mouvoir sur le rythme de la musique. Je joue de mes courbes et de mes déhanchés dans l’espoir de lui faire tourner la tête, ce besoin perpétuel de sentir son regard sur moi, peu importe où je me trouve. J’ai besoin de sentir ses yeux se poser sur moi chaque fois que j’entre dans un pièce où elle se trouve, ou inversement lorsqu’elle entre dans une pièce où je me trouve. Communication non verbale agrémentée de sourires et de pincements de lèvres, je continue de lui montrer l’étendue de mes talents, frôlant son corps du mien, jouant avec notre proximité pour faire monter la pression. Ce séjour sera définitivement quelque chose de grisant, dont je ne veux oublier aucune seconde qui me paraissent précieuses. Après avoir dansé quelques dizaines de minutes, nous retournons boire notre cocktail et visiblement, Iris cherche à me perdre la tête. Elle est déjà en train de jouer avec son glaçon, et la brillance de la coulée de ce dernier qui anime un chemin vers son décolleté. Je soupire, laissant glisser mon regard sur elle, comme je suppose elle adore qu’on la regarde. Iris est une femme influente, mais au delà de ça, elle est surtout une femme au charme inédit et envoutant. Il est impossible de ne pas la voir, peu importe où elle passe, ce qu’elle porte, son aura fait la différence, et je me sens fière et terriblement heureuse d’être à son bras pour les quelques jours que nous passerons ici. Une fois de retour à l’hôtel, je dois me faire violence pour ne pas me ruer sur elle, goûter ses lèvres à nouveau, et passer le reste de la nuit dans ses bras, à découvrir et dévorer l’entièreté de son corps qui m’obsède. Mais je reste raisonnable, sans comprendre vraiment comment j’ai réussi à être si sage ce soir. « Bonne nuit, Cam. » Un sourire charmé se fraye un chemin sur ma bouche, touchée par le surnom qu’elle emploie à mon égard. « Bonne nuit Iris. »

Glissant la carte magnétique dans la fente de la porte, je déverrouille ainsi cette dernière afin de m’engouffrer dans ma chambre luxueuse. Quelques pas me rapprochent du lit sur lequel je me laisse vulgairement tomber en soupirant. Cette soirée a été riche en émotions, tout comme cette journée en y pensant bien. Chaque moment passé avec Iris regorge de surprises et de nouvelles sensations, toutes plus intenses les unes des autres. Un bref regard sur mon smartphone et je me décide à retourner prendre une douche rapide pour mieux dormir. Une fois sortie de l’immense salle de bain, je me décide à me glisser sous les draps frais et incroyablement doux. J’ai pour habitude de toujours dormir entièrement nue, d’aussi loin que je me souvienne. Petit tour sur les réseaux sociaux pour laisser mes yeux se fermer seuls, et Morphée m’emporte avec elle dans un tourbillon agréable, portée comme sur un nuage vers un monde parallèle et incroyablement doux. Si doux que les heures s’enchaînent sans que je ne les sente filer à toute allure, bien trop préoccupée par ce sommeil de plomb qui fait de mon corps une seule et même entité avec le matelas sur lequel je suis étendue. Allongée sur le ventre, mes bras sous l’oreiller en plumes qui soutient ma tête, je dors profondément et ne sens même pas Iris s’allonger sur mon lit. Ce n’est qu’une bonne heure plus tard que j’ouvre doucement les yeux, sursautant presque en sentant la présence de quelqu’un près de moi. Mais mon regard posé sur Iris calme immédiatement mon coeur. Ses yeux clos et paisibles, son corps enfermé dans ce peignoir, et sa simple présence me laisse échapper un léger soupir de bien-être, sans que je ne comprenne trop bien le pourquoi du comment. Discrètement j’en profite pour la prendre en photo, sourire au coin des lèvres, pour garder précieusement cet instant non seulement dans ma mémoire, mais aussi dans celle de mon téléphone. Je me tourne pour mieux la regarder et quand je la sens bouger légèrement, je tends le bras pour décaler une mèche qui lui tombait sur le visage. « Est-ce qu’il y a un contrat que je peux signer pour avoir ce genre de réveil chaque nouveau jour que la vie m’apporte ? » Je lui souris tendrement, ma voix douce et ce sourire naissant au creux de ses lèvres qui me fait littéralement chavirer. C’est la première fois que je la vois au réveil, pas maquillée, dans le plus simple appareil, et je crois que mon coeur s’éprend d’elle un peu plus chaque jour. Je laisse mes doigts glisser sur son visage comme pour en apprendre par coeur les contours. Son front, son nez, ses pommettes, et pour finir le contour de ses lèvres. Sans vraiment le vouloir, mes dents ses sont refermées sur ma lèvre inférieure et mon regard est devenu plus profond, plus insistant. « Iris… » Un souffle à peine audible alors que je me rapproche de son visage sans réfléchir outre mesure. Mon regard oscille entre ses yeux et ses lèvres, attendant le moment où elle voudra me repousser pour ne pas compliquer encore plus les choses. Mais elle ne le fait pas, et c’est sans plus tarder que mes lèvres retrouvent les siennes, mon corps surplombant le sien, encore en appui pour le moment sur mon coude, et j’hésite à appuyer mon baiser. Mais je ne suis visiblement plus vraiment maître de mes actes puisque déjà ma langue vient chercher la sienne, et ma main s’engouffre dans sa nuque, à la naissance de son cuir chevelu dans lequel le bout de mes doigts appuie légèrement comme pour intensifier cet échange charnel. Je ne réfléchis pas, il est trop tôt, et je n’en ai aucune envie. Je veux juste profiter de sa présence, profiter de ce qu’elle voudra bien me laisser prendre, ce qu’elle voudra bien m’offrir, avant que la réalité ne nous rattrape une fois rentrées en Nouvelle Zélande.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptySam 29 Avr - 21:57

just the two of us
Iris ○ Cameron

Le temps qui poursuit sa course inlassable est une notion bien ingrate de notre existence, nous passons quasiment l'intégralité de notre vie à courir après des instants désirés, quand on ne sombre pas dans une spirale cruelle d'introspection qui nous pousse à nous morfondre sur les joies intenses qui parsèment notre passé assurément hors de portée. Rares sont les périodes de ma vie que j'aurais aimé pouvoir égoïstement capturer dans le simple but d'en jouir et de m'y complaire sans n'en jamais voir la fin arriver, la scène qui se déroule sous mon regard attendri s'inscrit indéniablement dans cette catégorie que je chéris tout particulièrement. Sans n'avoir envie un seul instant de m'adonner à un différent plaisir, je laisse mes yeux se balader sur l'australienne qui a trouvé le repos après une journée surchargée en émotions diverses et contraires, nos deux corps perdus emportés par une vague d'activités que je ne me serais jamais vue effectuer en sa compagnie des semaines auparavant. Les émotions gagnent à tout coup, sans tricher. Malgré le poids de la fatigue qui recommence à m'écraser, je m'efforce de focaliser mon regard sur les caractères qui font de ce tableau vivant un moment essentiel dans mon esprit étonnamment alerte. Mes pulsions primaires refoulées malgré la complexité immense d'une telle décision, j'inspire le silence souverain à pleins poumons et étire lentement mes lèvres pour tenter une ébaucher de sourire satisfait. Sa peau claire sur laquelle se couchent quelques lignes lumineuses provoquée par une lune éclatante dominant un ciel parfaitement exempt du moindre nuage, la chute de ses reins modestement recouverte d'un drap à la finesse unique qui ne laisse finalement que peu de choses à l'imagination, son poignet lisse entouré par les trois variétés d'or qui composent avec magnificence la pièce de joaillerie qu'elle met en valeur le plus naturellement possible, ce métal précieux à l'élégance inégalable qui s'associe avec brio avec l'importance que je lui accorde désormais. Paisible et enviable, son corps apparaît comme une entité figée dans un espace-temps extérieur à toute réalité palpable. J'ai comme l'impression que je n'arriverais pas à l'atteindre, même si je tendais mon bras pour sensuellement effleurer sa peau sans imperfection. Sa chevelure recouvre sa poitrine sans ne laisser apparaître la moindre parcelle de ses petits seins sur lesquels j'imagine sans aucun mal mes doigts se reposer, mes lèvres s'accrocher, comme si son corps avait d'avance mis en place un stratagème pour faire en sorte que sa sublime nudité ne soit que suggérée. Saisir cet instant et le capturer m'est impossible, et pourtant étrangement indispensable. Comme si ma vie dépendait soudainement des quelques grains de beauté semés sur son ventre, de son buste qui se soumet intégralement à sa respiration sereine. Je ferme de nouveau les yeux, ne me sentant pas pour le moins du monde intruse dans ce lit qui n'est pourtant pas le mien, dans cet espace vital que je refuse d'accorder à mon égérie, je ne peux me résoudre à retirer mon corps de la pièce et me soustraire de son sommeil. Le mien revient embrumer mes pensées et envelopper mon esprit dans une chaleur rassurante, la douceur de mes songes ne faisant que renforcer l'aspect unique de cette nuit aux températures idéales. Si ça n'avait pas été pour un léger bruit électronique parvenant à mes oreilles malgré tout attentives à l'environnement ambiant, je pense que j'aurais aisément pu poursuivre la progression de mon rêve pendant plusieurs bonnes heures. Je déglutis comme pour ramener en douceur mon cerveau à la réalité des faits puis entrouvre mes paupières. D'abord dans l'incapacité de prononcer le moindre mot, je laisse les doigts longilignes de Cameron frôler avec minutie la peau de mon visage encore endormi pour en chasser une mèche de cheveux aventureuse avec tendresse. Reprenant progressivement conscience de la situation, j'esquisse un faible sourire complice et fais légèrement pivoter ma tête pour mieux l'observer. « Est-ce qu'il y a un contrat que je peux signer pour avoir ce genre de réveil chaque nouveau jouer que la vie m'apporte ? » Je lève les yeux au ciel pour déjà la taquiner. Ses lèvres nues s'étirent avec grâce et elle m'apparaît comme une chimère étrangement tangible, les premières lueurs d'une journée inédite perçant dans son dos exposé aux timides rayons du soleil qui s'immiscent entre les pans des rideaux de la baie vitrée. Je passe mes doigts sur toute la surface de ma bouche, un sourire charmé prenant place sur cette dernière. Aucunement traversée par le désir de souffler le moindre mot entre mes lèvres curieusement fiévreuses, je laisse mes paupières se refermer avec douceur sous son toucher agréable, venant expérimenter le grain de ma peau, les moindres reliefs de mon visage que je consens silencieusement à transformer en outil d'apprentissage. Ne tirant plus les bénéfices de ma vue, celle-ci se retrouvant altérée par la fermeture spontanée de mes yeux, je suis contrainte de faire aveuglément confiance à d'autres sens alors que Cameron effleure ma joue, laisse ses ongles glisser sur mon front sans n'y laisser pour autant une quelconque trace qui de toute manière finirait par s'effacer quelques instants plus tard.

« Iris… » Son utilisation envoûtante de mon prénom fait chavirer mon être dans son intégralité la plus absolue, je rouvre les yeux avec fureur et plonge mon regard dans le sien, mes prunelles aussitôt teintées par un désir nouveau, brûlant mes entrailles sans ménagement. Sa chevelure ombrée forme des cascades qui viennent lécher ma peau, faisant naître sur cette dernière une multitude de frissons impossibles à réprimer. Mes poings se serrent, les muscles de mes jambes se contractent légèrement. La tentation se rapproche un peu plus encore de notre position, prête à tout chambouler sur son passage et à remettre en question le moindre paramètre de notre affiliation professionnelle. J'ai franchi les premières limites, dérogé la première aux règles naturellement fixés entre nous, changé la donne de façon irréversible. Elle ne fait que saisir les opportunités qui se présentent à elle. Mon palpitant manque de me lâcher lorsqu'elle plaque mon dos sur le matelas pour chevaucher mon bas-ventre, sa peau venant alors épouser la mienne, nos corps s'imbriquant enfin après tant d'appréhension et d'hésitations présentes de chaque côté du miroir. La tension est à son comble lorsque nos regards se croisent de nouveau, chacun percé d'une étincelle que je n'avais pas encore pu observer dans le sien. La faible luminosité dans la suite parfait ses courbes envoûtantes, je ne peux m'empêcher de parcourir de mes yeux conquis son buste s'imposant à moi comme une statue érigée au simple nom du plaisir charnel. Emprisonnée devant le fait accompli, je demeure interdite et un sentiment d'angoisse naît au creux de mes entrailles, sans que je n'ai cependant l'envie de me défaire de son emprise. Blanche colombe sublimée par l'aspect sensationnel de cette entrevue insensée, Cameron prend les devants et se penche vers mon visage pour capturer mes lèvres grâce aux siennes. Mes fesses se contractent, mon genou droit s'élève et tous mes orteils se replient sur eux-mêmes. Plus passionné que celui que nous avons partagé à la plage des heures plus tôt, ce baiser traduit notre désir mutuel d'une nouvelle forme d'échange. Ses doigts partent dévaler la longueur de ma nuque, mes mains sont désireuses de rentrer également en contact avec sa peau. Je les dépose sur son dos, glisse dessus, le frictionne, enfonce doucement mes ongles dedans alors que nos lèvres viennent timidement faire connaissance. Une vague de chaleur submerge la partie inférieure de mon corps, je détache ma bouche de la sienne et échappe un soupir incandescent, l'expression lascive de mon visage voulant témoigner du plaisir dont je suis présentement en train de me nourrir sans vergogne, aucune. Je n'existe plus qu'en ayant parfaitement conscience de mes sentiments vibrants à son égard, je ne suis désormais plus munie de la moindre conscience ou éthique hiérarchique, je suis dirigée par ma déesse intérieure qui se courbe et se lamente, presque torturée par un plaisir qu'elle ressent trop violemment. Je pourrais souffler quelque confidence au creux de son oreille, faire parvenir à cette dernière des requêtes exprimées oralement mais je préfère me joindre à la danse et tendrement caresser son cou de mes doigts fébriles. Hésitante et maladroite, j'admire le rouge vermeil de mes ongles jurer avec la clarté de son épiderme, je laisse ces derniers s'imprégner de sa fragrance délicate, du cachet de son épiderme. Sa tête se renverse en arrière, probablement pour profiter plus intensément de l'instant, mais je la rattrape et extirpe mes jambes de son emprise pour reprendre possession de sa bouche. Sa mâchoire entre mes doigts, je lèche lentement sa lèvre inférieure et enfonce mes dents dans la chair ingénue de cette dernière, avec précaution pour ne pas la blesser. Là réside toute la subtilité dans ce genre d'initiative, la fine pellicule séparant le plaisir de la souffrance. J'aime jouer à l'équilibriste amatrice sur ce fil. Un nouveau baiser, une nouvelle caresse sur sa peau, ma main glissant cette fois vers sa poitrine cette fois parfaitement dévoilée dans toute sa dimension érotique. Sa plastique irréprochable inspire en moi des envies intrépides et délibérées. Éhontément à l'aise dans cette nouvelle phase de mon comportement sexuel, c'est maintenant à moi de prendre une longueur d'avance et de prouver à Cameron que je m'abandonne à elle, littéralement. Sans plus attendre, je dénoue totalement mon peignoir et le retire avant de furieusement le lancer sur la moquette de la pièce. M'échappant de son étreinte à la chaleur incontrôlable, je me tiens debout face au sommier et souris de plus belle à la nouvelle victime de mon appétit charnel. Mon pouce glisse sur sa bouche alors que je mords furieusement ma lèvre inférieure. Cette gamine me rend folle. Jamais aucune femme n'a été capable de faire monter en moi une vague de désir comme elle le fait. Maligne dans ses intentions, c'est cependant avec le danger qu'elle joue puisqu'après y avoir goûté une fois, je vais nécessairement en redemander. Le regard malicieux, je plaque ma main contre son ventre et si d'abord je le caresse innocemment, elle se retrouve bien vite attirée comme un aimant vers sa féminité qui s'exprime sans bruit. Je rapproche ma bouche de la sienne, sans que nos lèvres n'entrent en revanche en collision, et je plonge mon regard dans le sien, prête à renforcer ce moment intime. « Pas besoin de craindre la présence des paparazzis ici, au moins. » J'échappe un léger rire dont le souffle brûlant part s'écraser sur son visage et, d'abord hésitante, j'insère délicatement mes doigts dans sa partie intime. Le savant mélange d'humidité et de chaleur me fait instantanément vibrer. En cette matinée brièvement entamée, elle est l'unique à mes yeux. Cameron est mienne.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyDim 30 Avr - 16:50

❝ juste the two of us ❞
cameron & iris

Son prénom comme un souffle à toutes mes intentions enfouies  à son égard, toutes mes envies profondément terrées à l’intérieur de mon corps depuis beaucoup trop longtemps, et d’autant plus depuis notre départ pour Sydney. Jamais je n’aurai imaginé pouvoir vivre ce genre de choses avec elle, et l’espace d’un instant je me prends à me remémorer notre première rencontre, son aura écrasante, mon besoin de ressentir son approbation dans chaque pas que je faisais. Elle m’a formée, m’a fait grandir, et aujourd’hui je me retrouve nue avec elle, dans une chambre d’hôtel plus grande que l’appartement dans lequel j’ai vécu mes 20 premières années, ses yeux s’ancrant dans les miens, fiévreux, désireux d’au moins autant que tout ce que je pourrais vouloir d’elle. Je n’ai jamais tenté de savoir si elle aimait aussi les femmes, sont rapport à l’homme étant bien trop prononcé à mon goût. Je ne saurai dire si elle a connu d’autres femmes avant moi ou si je suis la première, mais je m’efforce de ne pas penser, laisser simplement mon corps parler pour moi, et mon regard s’ancrer au sien comme à un phare en pleine mer. Jamais je n’aurai imaginé pouvoir poser mes mains sur elle de cette manière, la chevaucher et venir me saisir de ses lèvres avec une avidité certaine, une envie de luxure surdéveloppée. Pour la première fois j’ai le loisir de sentir la chaleur de sa langue contre la mienne et une multitude de frissons viennent agrémenter ma peau de petites montagnes minuscules. A l’instant où Iris dépose ses mains sur mon dos nu alors il n’existe plus rien. Plus rien que cet instant que je voudrais voir durer pour l’éternité. Mon épiderme réagit à chaque caresse qu’elle voudra bien m’offrir, et je sens déjà mon coeur partir dans une course folle, sans compter les papillons qui s’agitent dans la totalité de mon bas-ventre. Soupir contre ses lèvres, m’arrêtant juste une fraction de seconde pour me permettre d’apprécier cet instant et d’en capturer toutes les notes passionnelles qui s’en dégagent. Ses doigts de faufilent dans mon cou et les paupières désormais closes je laisse ma tête tomber en arrière, cherchant le contact permanent de ses doigts, mes dents se refermant lamentablement sur ma lèvre inférieure. Iris vient chercher mes lèvres, comme appelée par un besoin primitif que je ne lui reprocherai en aucun cas. Sa langue se délecte de ma lèvre inférieure, et les yeux toujours clos je m’en remets à elle, laissant simplement mon souffle brûlant envahir son visage alléché. Mon coeur rate un battement à l’instant où ses dents viennent mordre ma lèvre inférieure, laissant de ma bouche échapper un grognement guttural traduisant le plaisir dans une certaine forme de souffrance aussi légère soit-elle. Et sans attendre les mains de ma patronne viennent chercher ma poitrine mise à nue sans pudeur, offerte à son bon vouloir. J’ai peur de ne pouvoir résister, peur de succomber totalement à cette vague de désir. Un premier gémissement filant sous le plaisir ressenti à sentir sur ma poitrine déjà gonflée d’un désir inouï. Je n’ose pour le moment pas faufiler mes mains sous le peignoir qui renferme son corps entièrement nu. Et comme si elle avait entendu ma complainte, la voilà qui se débarrasse du tissus, avec une rapidité prouvant la réciprocité de notre désir. Mais voilà qu’elle s’échappe de mon étreinte, créant en moi une sorte de vide, de manque instantané. Allongée désormais sur le dos, le buste à peine revelé en appui sur mes coudes, je ne la lâche pas des yeux, mon souffle irrégulièrement saccadé, cherchant à comprendre si elle compte s’échapper maintenant que mon corps est devenu un brasier ardent. Mais le sourire qui étire ses lèvres me rassure en un sens et enfin elle se rapproche, faisant glisser ses doigts sur ma bouche, mon regard irrémédiablement attiré par le sien, je voudrais qu’elle comprenne à quel point je suis sienne présentement, elle pourrait bien faire ce qu’elle veut de moi, je m’offrirai à elle sans concession, sans même l’assurance que je ne souffrirai pas du retour à la réalité. Je souffle difficilement en sentant sa main glisser de mon ventre jusqu’à ma féminité sans pour autant s’en emparer. J’ai envie d’hurler, de la supplier de ma toucher encore, faire de moi sa chose. je suis prête à tout pour prolonger cet instant, rester enfermée ici avec elle et assouvir ces pulsions charnelles jusqu’à en être rassasiées. Son sourire malicieux me fait chavirer, et voilà qu’elle se met à murmurer, me faisant partir dans un monde parallèle, comme hypnotisée par le son de sa voix. « Pas besoin de craindre la présence des paparazzis ici, au moins. » Son rire me fait frissonner, mais ce n’est rien comparé à l’instant où ses doigts viennent s’emparer de la partie la plus érogène de mon anatomie. « Mon Dieu Iris je… » Mon corps entier la réclame et je ne peux plus la sentir si loin, je veux sentir son corps près du mien, contre le mien. Je l’attire à moi de manière à ce qu’elle me rejoigne cette fois pleinement, nos jambes entrelacée et ses doigts qui continuent de jouer sensuellement pour faire grimper un peu plus le désir en moi. Mon bassin ondule légèrement, à la fois pour lui faire comprendre mon envie d’elle, et à la fois pour me sentir unie à la main qu’elle laisse faufiler le long de ma féminité. De mes mains fines j’attrape son visage pour venir chercher ses lèvres dans un baiser langoureusement entêtant, non sans souffler le temps en temps, pour un peu que ses caresses deviennent soudainement plus appliquées. Je parcours son corps de mes mains, partout là où j’ai accès, m’attardant sur sa poitrine que j’ai tant de fois rêvé de pouvoir prendre à pleines mains. Je grogne légèrement me laissant complètement envahir par ce tourbillon de plaisir de désir, laissant son prénom se mêler sensuellement à quelques uns de mes souffles, la suppliant presque d’abréger l’attente de ses doigts que je rêve déjà en moi.
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MessageSujet: Re: just the two of us [Camiris #3] (#)   just the two of us [Camiris #3] - Page 2 EmptyDim 30 Avr - 19:38

just the two of us
Iris ○ Cameron

Pleinement consciente de ma liberté, c'est de cette notion dont je ne jouis véritablement que lorsque je suis dans un endroit où les visages ne s'évanouissent pas dans la masse – engloutis avec horreur par des vagues immondes de pensées funestes et d'intentions macabres, dans un espace au sein duquel personne n'est familier avec mon identité. Les mots deviennent dispensables, non plus instruments aiguisés de torture intérieure. Tout s'envole au vent. Prisonnière délibérée de cette dimension que j'aimerais pouvoir expérimenter jusqu'à ce que la nuit ne tombe sur mon existence, je m'enferme alors avec sérénité dans une bulle qui me protège par son silence, qui m'autorise à éclore et temporairement devenir autre. L'histoire d'un trajet, le temps d'une chanson écoutée en laissant une cigarette se consumer avec nonchalance sur ma terrasse à l'aube, j'étouffe alors mes angoisses les plus enfouies et je tais mes diverses appréhensions, ces constantes interrogations qui soulèvent sans cesse le but de ma survie, la légitimité du parcours que j'emprunte. Je justifie mes décisions, célèbre silencieusement la force de mes passions. En compagnie de Cameron pourtant, j'ai tout de même l'intime conviction de pouvoir être en phase avec cet ordre d'idées de manière aussi honnête que lorsque je m'enfuis de la réalité en solitaire, son visage me brusque pas mon esprit vivifié par cette ambiance intime qui progressivement s'impose comme inévitable alors que nos mains respectives partent à la découverte de l'enveloppe corporelle de l'autre, mon rythme cardiaque s'accélère considérablement et la précision de mon toucher contrôle le moindre de mes mouvements qui s'intensifient sur sa peau, qui veulent presque aller s'imprimer dans sa chair alerte. Supérieure en terme de proportions arrangées dans la pièce lorsque je me lève face à son corps allongé, je me refuse cependant de me considérer qu'autrement qu'en tant que son égale dans le plaisir qui s'en vient de façon fulgurante. D'abord endormie et bercée d'illusions aux facettes gorgées de mensonges en entraînant d'autres, me voilà désormais debout et les yeux grands ouverts sur les membres de la jeune femme qui se dévoilent sans artifice, dans la beauté surprenante d'un matin tenant par la main des ambitions inédites. Laisser l'empreinte de mon pouce sur ses lèvres charnues que son souffle chaud lacère dans son sillage irréfrénable, allier mes lèvres aux siennes, exposer mes sentiments que je suis désormais bien incapable de nier outre mesure au grand jour. La cadence est soutenue, je ne parviens pas tout à fait à répondre à l'ensemble de mes envies spontanées mais je m'efforce au mieux possible de lui témoigner de ce désir qui gronde en moi, qui défraie la chronique. J'échappe un léger rire après avoir souligné l'aubaine de cet isolement et ne réponds plus vraiment de mes actes lorsque je vais coller de nouveau mon buste contre le sien, sa chaleur corporelle contrastant immédiatement avec l'environnement tempéré de la suite aux allures royales. Néophyte en la matière, je porte une attention toute particulière sur la façon dont je laisse mes doigts partir à la rencontre de son anatomie fiévreuse, je dépose délicatement mon toucher à l'entrée et rapproche ma bouche de son menton, mes yeux intensément fixés sur les siens comme pour lui implorer l'autorisation de pénétrer son âme, de provoquer la sensibilité de sa déesse érotique qui rugit en elle, j'entendrais quasiment ses lamentations. Un soupir à moitié étouffé se loge dans le creux de ses clavicules alors que ma bouche dépose sensuellement des confidences sur sa peau frissonnante. « Mon Dieu Iris je… » Rejetant brusquement ma chevelure en arrière, je prononce mes caresses et de ma main libre scelle ses lèvres pour l'empêcher de prononcer des termes inutiles, des mots qui seraient éventuellement susceptibles de rompre le charme et de fêler cette vitrine temporaire qui s'érige autour de nous en cet instant privilégié. La somptueuse égérie cambre sa carrure alors que mes doigts se fraient un chemin entre ses sécrétions ardentes. Jamais je n'avais eu l'occasion de sentir couler sur mes mains un liquide similaire au mien, je me sens presque déstabilisée du plaisir que je lui donne alors que j'effectue ces geste à tâtons, incertaine dans ma prise de position dominante, presque terrée dans l'attente d'un retournement de situation. Ses jambes s'enroulent autour de ma taille et je rapproche les miennes de ses fesses alors que mes caresses deviennent sauvages, mon esprit se délestant de toute hésitation et ne profitant plus que des gémissements qui franchissent ses lèvres tremblantes d'intensité. Au fond d'elle, je veux qu'elle lire dans mes mouvements cette soumission à mon être que je la pousse à adopter. Ce sentiment d'appartenance me fait frissonner, elle n'est présentement possédée que par mes envies et la façon dont je les assouvis. Je ferme les yeux et ma main s'immobilise à l'image d'une sculpture figée dans le temps lorsqu'elle prend l'initiative de m'embrasser à nouveau. Je déglutis tant bien que mal sous le poids de cette pression sur ma bouche et ouvre cette dernière pour renforcer le baiser, ma langue s'invitant naturellement sur son palais, rencontrant avec précaution son frein lingual pour ne pas le heurter et risquer de gâcher l'épisode. Je tâche de reprendre ma respiration quand nos bouches s'ouvrent de nouveau sans pour autant se quitter et à chaque fois qu'elle prononce mon prénom, je deviens un peu plus folle encore. Folle d'elle. Quand on ouvre enfin les yeux sur ce que représente la personne qu'on affectionne, la manière dont cette dernière prononce notre prénom est bien différente. Un peu comme si il était en sécurité dans leur bouche. Je souris doucement et saisis les épaules de Cameron de mes mains humides avant de basculer sur le côté, elle est en sécurité dans mes bras. Du moins, pour l'instant. Alors qu'elle me chevauche de nouveau, j'en profite pour dévorer sa poitrine du regard, pour détailler la forme excitant de ses tétons qui se dressent dans le vide. J'y dépose mes mains, les presse délicatement pour jouir de la tendresse de sa chair puis enroule quelques doigts dans sa chevelure avant de furieusement plaquer sa bouche contre la mienne. Désormais intégralement soumise à son bon vouloir, j'écarte sensiblement les jambes comme pour lui signifier que je suis prête à ce que nous approfondissions ce moment, ne sachant pas bien comment m'y prendre pour lui dire de mener la danse sans l'exprimer oralement. Elle est la première femme avec laquelle je m'adonne à ces plaisirs charnels, ainsi, je m'en remets à son expertise pour me guider dans cette expérience quelque peu intimidante. Opinant légèrement du chef pour l'inciter à faire de moi sa source de tentations réalisables, je ferme les yeux alors que je sens son corps glisser sur le mien. Mes mains vont instinctivement aggriper le drap au-dessus de ma tête et mes ongles s'enfoncent dans ce dernier alors que je sens Cameron me rendre le plaisir que je viens de lui offrir. Un gémissement aigu franchit mes lèvres et mon buste s'élève, comme si mon for intérieur était soudainement animée par une force mystique et surhumaine. Réprimant plus de bruit de s'introduire entre nous, je mords ma lèvre inférieure et me focalise sur les sensations qui agitent mes entrailles. Tout s'effondre autour de moi, mes yeux se retrouvent privés de leur fonction première et la flamme qui se répand dans mon ventre me fait gémir de plus belle. Son prénom file dans l'espace quand je ne peux m'en empêcher, ce dernier tout aussi en sécurité dans ma bouche que le mien dans la sienne. Peu importe ce qui suivra, ce moment s'ancre indépendamment de mon gré dans mon esprit. Je ne l'en chasserai jamais. Mon regard de nouveau teinté de malice, je le plonge dans celui de Cameron et m'empare de sa chevelure dont les effluves parfumées parviennent jusqu'à ma narine malgré une certaine distance, puis la dirige vers mes portes intimes d'un paradis imaginaire et à la fois intrinsèquement terrestre. Désireuse de plus, je me soumets intégralement à ses lèvres pour incendier les miennes. Plus rien ne sera jamais plus comme avant.
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