Life is a gift - Rylee

Rylee Doherty

life is worth living

les informations en vrac

Vit à Island Bay depuis 3 ans › Coquette, elle ne se passe pas pour autant d'une activité physique › Douce et patiente, les enfants l'adorent et elle adore les enfants. › A été diagnostiquée comme affectée de la mucoviscidose à 5 ans. › Irlandaise d'origine, elle s'adapte très bien à la chaleur et au soleil; elle adore ça, c'est une véritable frileuse. › A cause de sa maladie, elle a souvent passé ses journées à la maison, et en est devenue timide, mais ça ne l'empêche pas d'être quelqu'un de sociable, qui aime les gens. › Avec un véritable besoin d'adrénaline, elle s'est mise à tenter des choses qu'elle n'aurait jamais osé faire avant sa greffe. › Marraine de l'adorable Lana, la fille de son grand-frère elle donnerait tout pour elle. › La famille est quelque chose de totalement important pour elle. › Souriante, c'est un vrai petit bout d'optimisme ambulant. › Elle a du mal à affronter une situation seule; elle a très peur de l'abandon. › Durant ses années de maladie, elle a constitué une liste de choses à faire dans sa vie; elle s'est promis de cocher toutes les cases un jour ou l'autre, même les plus folles. › Elle admire son frère qu'elle adore de tout son cœur. Il est son plus grand amour. › Le bleu est sa couleur préférée. › C'est aussi une véritable gourmande, malgré certains troubles liés à sa maladie, c'est principalement avec des sucreries et de jolies choses à manger que l'on peut la séduire. › La danse lui permet de s'évader et de s'apaiser; après avoir fait de la danse classique, enfant, elle veut maintenant apprendre les danses latines. ›

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>alexis ren ›</pris> rylee doherty

   

l'histoire de ma vie

Live the life you dreamed to live your all life through

Maman, je peux faire ma lettre au Père Noël ? La jolie brune jette un regard à la petite blondinette enfouie sous une couverture bien trop grosse pour elle. Déjà ? Mais ma puce, il reste trois mois encore avant Noël. Elle passe une main douce et maternelle sur le visage de la fillette, toute pâle. Je sais bien, mais si je retourne à l'hôpital, je n'aurais peu-être pas le temps de le faire. Et il faut que je lui explique l'adresse de l'hôpital, pas qu'il se trompe et oublie de me donner mes cadeaux si je ne suis pas à la maison. La franchise et la naïve sincérité de l'enfant tire les larmes de sa mère, qui l'embrasse sur le front, la gorge serrée. L'enfant tousse, une toux rauque, écorchée. Sa mère la rassure tant bien que mal, tentant de calmer son enfant avec douceur. Ne t'inquiète pas, ma chérie. Quoi qu'il arrive, on passera Noël à la maison tous ensemble. Tu auras tes cadeaux sous notre sapin, qu'on aura décoré ensemble, toi, moi, Kylian et papa. Les yeux de l'enfant s'illuminent, et elle paraît soudain apaisée. Et de toute manière, le Père Noël ne se trompe jamais. Tu n'as aucune raison de t'inquiéter.
Je passais les fêtes de fin d'année à l'hôpital, cette année là. Mais autour de moi, il y avait mon père, ma mère, mon grand frère, et un magnifique sapin d'un vert émeraude, ornant la pièce blanche, que nous avions décoré tous ensemble. Le matin, alors que la neige avait recouvert la fenêtre presque entièrement, des cadeaux jonchaient le sol, aux pieds de l'arbre. Le père Noël ne s'était pas perdu, il nous avait trouvé.

Je suis née à Dublin. C'était en hiver, à la fin du mois de février. J'ai été accueillie dans le plus merveilleux foyer dont on peut rêver. Deux parents plus qu'aimants, un grand-frère, de sept ans mon aîné, attachant et protecteur, une famille irremplaçable. Longtemps désirée, ma naissance en a réjoui plus d'un, et on me l'a bien montré. Comblée de tous les côtés, j'aurais pu devenir pourrie gâtée mais un évènement tourna les choses autrement; peut être que si ma mucoviscidose n'avait pas été diagnostiquée à mon cinquième anniversaire, je serais devenue ces petites filles que tout le monde déteste au fond de lui, ces petites princesses sans aucun respect et aucun rêve, tout étant à leur portée. Peut-être qu'enchainer les jours à la maison, et les séjours à l'hôpital m'a fait réaliser que la vie est courte, difficile, mais qu'elle vaut le coup d'être vécu, et que les personnes qui la vivent avec nous valent le coup d'être respectés.
Quoi que je ne m'en suis jamais plainte, développant plus un optimisme à couper le souffle qu'une facilité à râler, mon enfance n'a donc pas été aussi facile que le prévoyaient les cinq premières années de ma vie. Je toussais, beaucoup, j'attrapais toutes les bactéries possibles et imaginables au niveau respiratoire. Quittant rapidement le cursus scolaire normal, mes poumons m'obligeant à rester à l'intérieur le plus souvent, je n'étais que très peu au contact d'enfants de mon âge. Quelques voisines, de temps en temps. Mais ce sont mes parents et mon frère qui constituaient mes principaux liens sociaux. Sociabilité qui m'était pourtant innée, d'où mon envie, à huit ans, de prendre des cours de danse classique. J'ai toujours beaucoup aimé être entourée, rire avec des amis, de la famille. A l'hôpital, tout le personnel me connaissait, m'appréciait; je les faisais rire malgré la situation, je pouvais me montrer très ouverte et attachante. J'aime la chaleur humaine, et je m'en nourris continuellement. Faire de la danse une fois par semaine me permettait de lier des amitiés que je ne pouvais pas réellement lier à l'école où je n'allais finalement plus. L'école à la maison a ses avantages, surtout dans mon cas, mais des inconvénients plus ou moins importants selon les caractères de chacun.    

Rester chez moi ou à l'hôpital à toujours été difficile pour moi. J'aimais le grand air, j'aimais courir, danser, rire et faire la folle. J'ai toujours été ce petit éclat pétillant, pour le plus grand bonheur de mon entourage, néanmoins parfois un peu trop pétillante à leur goût. Ma maladie a toujours été un enfer à vivre, même si je ne m'éternisais pas dessus, j'en souffrais énormément. C'est pourquoi, à chaque fois qu'une lueur de bonne santé se présentait, je sautais dessus pour en faire ce dont je rêvais. Je savais bien que ça ne durait que très peu de temps. Suivant une liste écrite durant les moments les plus difficiles, j'ai ainsi fait pas mal de mauvaises choses avant mes 16 ans; ma première nuit blanche, mon premier festival, ma première cuite, mon premier joint, mon premier baiser, ma première baise. Un électron libre condensé et compressé, ça finit par exploser. Moi, j'ai explosé un petit peu de temps en temps, quand ma santé me le permettait. Tout en sachant que Kylian serait bien évidemment toujours derrière moi pour rattraper la plus insignifiante de mes conneries.
C'est d'ailleurs à mon adolescence que je me suis tournée vers le sport. J'avais besoin d'évacuer, dès que ma santé remontait, et au lieu de le faire à travers des soucis pour mes parents, je commençais a préférer l'activité physique, les sensations fortes, l'adrénaline. On a qu'une seule vie, et la mienne n'étant pas très drôle, il fallait bien la colorer un petit peu. Entre séjour à l'hôpital, une toux incontrôlable, un poids en dessous de la moyenne à cause d'une nutrition difficile et un manque de vitamine notable, les seuls moments où je me sentais à peu près normale étaient ceux où je pouvais oublier ne serait-ce qu'une dizaine de minutes, la maladie qui m'accablait.

A 18 ans pourtant, une belle optique s'ouvrit à moi. J'allais un peu mieux, ayant visiblement trouvé un traitement relativement soulageant. Alors, mes parents décidèrent de rejoindre Island Bay. Ma mère y avait passé sa jeunesse, et un changement d'air prévoyait de nous faire du bien à tous. Jai toujours préféré le soleil et la chaleur au temps pluvieux et frisquet que l'on pouvait trouver à Dublin. Alors je ne pouvais être que ravie. D'autant plus que ce voyage prévoyait pour moi également, une nouvelle optique de guérison; la mucoviscidose ne se guérit jamais vraiment, mais on peut apprendre à vivre avec, et surtout, on peut alléger les points les plus sensibles. Un an après notre arrivée, il y a alors deux ans, lors d'un énième séjour à l'hôpital, j'accueillie la promesse d'une greffe de poumons avec une joie et un soulagement sans pareil. Avec toute ma famille autour de moi, je voyais enfin un certain apaisement à ce mal qui me tailladait tant depuis mes jeunes années. Surtout qu'elle fut une réussite. Je pouvais enfin courir plus de cinq mètres sans mourir sur place. Je pouvais enfin me retenir de tousser comme un fumeur. Je respirais, tout simplement. Avec un traitement à suivre à la lettre, ma vie s'annonçait bien plus lumineuse désormais. Et je vais tout faire pour qu'elle les reste, surtout depuis la naissance de ma nièce, ma filleule, mon bonheur. J'ai une vie à vivre, nom de Dieu !!