Bloody Monday (ft Killian)

ONGLET 1 ONGLET 2

J'avais passé une sale nuit. J'avais mal un peu partout, surtout au ventre. Je me sentais nauséeux, tout ce qu'il faut pour bien entamer la journée... chose qui ne m'arrive habituellement jamais, j'avais sauté le petit déjeuner, me contentant d'un simple café. Ma tante me trouvait pâle, et comme j'avais une petite idée du pourquoi du comment, j'ai préféré me taire et affirmer que j'allais bien. Ça va passer. Ça passe toujours. Ma cousine a ricané en spéculant que j'avais la gueule de bois et j'ai laissé couler, trop fatigué pour répondre quoi que ce soit. Me sentant pas assez bien pour prendre mon vélo, j'ai sauté dans le bus, direction Wellington pour aller à la fac.

Mais plus ça allait, plus je me sentais mal. C'est vrai que j'avais une gueule de lendemain de veille. Je titubais presque, j'avais un mal de crâne de plus en plus intense, et, à peine cent mètres à pieds après l'arrêt de bus, je me sens obligé de m'arrêter, la main contre un poteau, respirant fort, courbé vers le bas. Envie sévère de vomir. Ouais, vu de l'extérieur, ma cousine n'avait pas tort...

Le problème ? Quand j'ai eu un relent et que je me suis couvert la bouche pour éviter d'en foutre partout, c'est du sang que j'avais sur la main. Et je me suis mis à tourner de l'œil. Oh, c'est pas la vue du sang que je crains, j'étais juste vraiment mal en point. Alors tant que je le pouvais encore, je suis retourné dans le bus, direction les urgences cette fois.

J'étais sur le point d'aller me présenter à l'accueil, quand la raison de ma présence est devenue une évidence pour toutes les personnes présentes. Un spasme m'a pris de court, et c'est une énorme flaque de sang qui s'épanche d'un coup à mes pieds. Je recule un peu, chancelant, avant de m'effondrer. Je suis encore conscient, mais bordel, que je suis pas bien. La dernière fois que je me suis senti aussi mal, c'était quand j'avais la dengue. Mais je sais que c'est pas le cas aujourd'hui. Pour le coup, la prise en charge est beaucoup plus rapide... c'est quand même plus pratique de s'écrouler directement à l'hôpital, plutôt qu'en plein cours et que le prof croit que tu t'es endormi.

ONGLET 1 ONGLET 2

En arrivant ce matin à l’hôpital, je suis sûr que cela va être une bonne journée, le soleil brille, les urgences sont peu remplit et franchement à part une épaule déboîte remit en même pas trente secondes et une brique de construction qu’un gamin, c’est mit dans le nez, rien n’avait perturbé une certaine quiétude des urgences, quelle ironie. Je me mis sur un des pc de l’accueil pour finaliser mes dossiers, et planifier les visites de mes patients en chambre quelques étages plus hauts.

La bonne humeur régné au sein de l’équipe médicale quand un jeune homme se tenant le ventre et titubant approche de l’accueil, mais avant d’atteindre le bureau d’entrée, il se met à vomir du sang et s’écroule. Je crie un brancard et m’approche du jeune homme que je reconnais bien vite, on a fait connaissance à l’université il y a quelque temps :

« Ishaan ? »

Il vomit du sang, sa peau et moite, à la palpation, je le vois grimaçait quand je touche son ventre, le brancard arrive enfin, je dis à trois, et à trois, on le hisse sur le lit médicalisé, donc je donne les informations et la marche à suivre au reste de l’équipe :

« Glasgow à 10, patient conscient. NFS, chimi iono. Un culot de O neg, en perfusion, et prévenez le bloc, on le monte et biper un chirurgien »

Arrivé au bloc, je vois que le chirurgien et mon père adoptif, il me regarde et malgré son masque, je crois bien qu’il me sourit, il donne ses instructions et sous sa supervision, j’effectue l’opération. On stérilise le champ opératoire et badigeonne son ventre de bétadine, et enfonce le scalpel et fait une fine ouverture. Demande des écarteurs et aspiration du sang. Ce que je craignais et bien présente, toutes les personnes voit bien l’hémorragie interne. Mon père coupe, clampe, aspire, éponges…

Après plusieurs longues minutes d’opération, l’hémorragie et maîtrisée, l’artère abîmée et réparée, le patient recousu, ce dernier part en chambre de réveil. Je sais qu’une fois qu’il sera en état, je devrais lui poser des questions pour savoir, s'il a subit un choc, ou prit des substances illicite. On le ramène en chambre où il commence à refaire surface, pour l’opération, on l’avait mis sous anesthésie et avait découpé son vêtement, je prends une chaise et m’assois à côté de lui en lisant mes dossiers, attendant de pourvoir lui parler.

ONGLET 1 ONGLET 2

Je suis dans le pâté. Encore dans le pâté, la bouche sèche avec l'envie de boire presque aussi forte que l'envie de me rendormir. C'est ce que je commence à faire avant même d'ouvrir les yeux, quand les dernières minutes qui se sont écoulées me reviennent d'un coup comme un flash, et je sursaute en me redressant. Un cri de douleur s'échappe aussitôt avant que je ne puisse le retenir, et je me rallonge en me mettant à jurer dans ma langue natale, ouvrant les yeux sur ce qui m'entoure.

O.K. Y'a trente secondes, j'étais dans le hall d'entrée des urgences et là... je suis dans la magnifique chemisette de l'hosto dans un lit immaculé, dans une chambre aseptisée qui pue le génocide bactérien. Le temps que je me familiarise un peu avec l'environnement et que le brouillard commence à se dissiper de mon crâne, je reconnais une silhouette et m'étonne aussitôt.

- Killian...?

Qu'est-ce qu'il fout là lui ?

ONGLET 1 ONGLET 2

« Killian...? »

Je le regarde sourire aux lèvres. J’étais resté à son chevet une bonne partie de la journée. Histoire qu’il ne se réveille pas tout seul, mais qu’il est un visage familier. Cela faisait un moment que j’avais finit de mettre mes dossier à jour, je m’étais assoupis pendant un moment micro sieste a vrai dire, puis j’avais parlé avec les infirmières non loin :

« Ishaan, bon retour parmi nous, je te dirais bien que tu as une mine reposer, mais se serais mentir, évite de trop bouger je ne voudrais pas que tes points sautes »

Oui il avait eu le ventre ouvert, et afin de le refermé après l’intervention, il eu droit à quelques agrafes, mais aussi des points fait par mes soins, mon superviseur d’ailleurs ma félicité, pour le travail de suture effectué, il ne devrait garder au final qu’une fine ligne blanche, qui devrai un peu se confondre avec sa peau a terme. Je sais que je dois lui posé des questions en rapport avec son hémorragie, mais je retourne cela dans ma tête depuis qu’on la ramenée dans sa chambre, e je ne sais pas comment aborder la question. Je récupère une tablette ou je peux accéder à l’historique complet le concernant :

« Tu ne devrais aucune séquelle de l’opération. Tu as fait une hémorragie abdominale, ce qui n’est pas rien. Ta veine aortique fut endommagée, mais tu ne risque normalement plus rien. Un risque d’une récidive hémorragique, n’est pas à exclure. »

Je ne voulais pas l’inquiété ou l’apeurer, mais je me devais de lui être honnête. Je posais de toute façon un regard sur lui qui ne laisser aucun doute sur la véracité de mes propos. Je pose la tablette sur la table de déjeuner et le regard de bien veillant. Rapproche la chaise de son lit :

« Ishaan, si on veut éviter d’éventuelle problème, et que tu reviennes ici, pour la même chose, je dois savoir ce qui c’est exactement passé, car vu ton état il y a que deux possibilité, un coup violent au niveau du ventre, ou la prise de substance illicéité, je ne suis pas de la police, tu peux me faire confiance »

ONGLET 1 ONGLET 2