emi ○ drops of jupiter in her hair

Emi Chang

ft. Angela Yeung Wing

l'histoire de ma vie

Ville de Guilin, Province de Guangxi, Juin 2016.
Son regard émerveillé se posait sur chaque colline, chaque rizière et chaque monument. Le paysage était d'une beauté à couper le souffle et Emi appréciait le calme de la région. A côté d'elle, Lee ne semblait guère très impressionné. « C'est magnifique, tu ne trouves pas ? » - « Mh ? Si, si, très joli. » répondit-il, baissant de nouveau la tête sur son téléphone. Emi l'observa en silence, espérant secrètement qu'il relèverait la tête, capterait son regard, rangerait son téléphone et commencerait à profiter de leur escapade entre amoureux. Il n'en fit rien. La jeune femme soupira discrètement et poursuivit sa promenade en silence. Les fiancés regagnèrent tranquillement la ville et l'oeil d'Emi fut rapidement attiré par un restaurant qui ne payait pas de mine. « Et si on s'arrêtait ici ? » proposa-t-elle en désignant l'endroit d'un mouvement de la tête. « Bonne idée. Je commençais à avoir un petit creux. » répondit-il. Après avoir passé commande, le jeune couple fut invité à patienter au niveau du bar pour réceptionner les plats qui étaient préparés sous leurs yeux. Assoiffée, Emi décapsula une cannette d'un soda et s'apprêtait à la déguster lorsque Lee la lui retira des mains. Le geste était tendre, la remarque, violente. « Tu ne devrais pas boire ça, c'est bourré de cochonneries. » dit-il d'un ton doux alors que le regard d'Emi faisait la navette entre Lee et sa boisson. La prise de conscience tient parfois à un détail. Pour Emi, ce fut à ce moment précis qu'elle réussit à voir très clairement où le mariage avec cet homme la conduirait. Il n'aurait de cesse que de lui dicter sa conduite pour la façonner à son image, exactement comme l'avait fait ses parents toute sa vie durant et ça, Emi ne pourrait le supporter...


Aéroport international de Shanghai-Pudong, Août 2017.
Billet à la main, Emi progressa timidement dans un hall noir de monde, tirant derrière elle sa lourde valise tout en jetant des regards anxieux aux alentours. Un nœud était solidement noué au creux de son estomac, conséquence directe d'un mélange de peur et d'excitation qu'elle ressentait. Elle s'apprêtait à quitter définitivement la Chine, ce pays qui l'avait vu naître et qu'elle n'avait jamais quitté, pour un tout autre pays inconnu. C'était sûrement paranoïaque de sa part, mais la chinoise craignait que ses parents et son fiancé n'aient eu vent de son projet, qu'elle soit repérée parmi tous les voyageurs et obligée d'abandonner ses rêves d'ailleurs. Toutefois, à son grand soulagement, elle passa le premier guichet, puis le contrôle de sécurité sans encombre. Arrivée dans la zone d'embarquement, la chinoise ôta son manteau et s'installa sur un siège à proximité des grandes fenêtres donnant sur le tarmac. Elle resta là pendant plusieurs minutes, enfouissant son visage entre ses mains en se demandant si elle ne faisait pas une grave erreur, puis s'intéressa au ballet des avions qui atterrissaient et qui décollaient sur la piste, occupation qu'elle trouva fort apaisante. La voix féminine annonçant les embarquements semblait prendre tout son temps à annoncer le sien. A chaque fois qu'elle résonnait, Emi vérifiait systématiquement son billet dont elle connaissait pourtant par cœur le numéro du vol qui l'emmènerait loin d'ici. Lorsqu'elle l'entendit enfin, Emi se leva précipitamment provoquant quelques regards interrogateurs. Son regard glissa un instant vers la sortie, envisageant la fuite. Mais, la trentenaire se souvint de ce qu'elle avait entendu un jour : "Le bonheur se trouve en dehors de ta zone de confort" et, alors que résonnait le dernier appel, elle agrippa sa valise et s'avança avec plus d'assurance dans le couloir menant au tarmac, sans un regard en arrière.  


Paris, 31 Décembre 2017.
Emi avait du mal à croire que seulement quelques heures la séparait de l’année 2018. Elle était arrivée en France quelques mois plus tôt et s’était jetée à corps perdu dans sa formation de pâtissière au point d’en prendre la notion du temps. Les métiers de bouche étaient beaucoup plus stressants qu’il n’y paraissait, mais la chinoise s’y était plutôt bien accommodée et s’était même fait des amis parmi les autres élèves. Une, en particulier : Sophie. C’était une franco-britannique d’une petite vingtaine d’années, pétillante et avenante. Le feeling était tout de suite bien passé entre elles au point qu’elles avaient convenu d’une cohabitation dans un quartier extérieur de Paris où les loyers étaient plus abordables. Pour Noël, Sophie était retournée chez ses parents dans le petit village de Dordogne où ils vivaient et s’était sentie coupable de savoir Emi seule. A son retour, malgré les protestations de la chinoise, elle décida de rester à Paris pour le Nouvel An. « J’ai toujours voulu voir le feu d’artifice ici. » conclut-elle. Emi rendit les armes, puis lui adressa un sourire reconnaissant et ému. C’était si gentil et désintéressé, à l’extrême opposé de ce qu’elle avait connu jusqu’à présent. La chinoise était en plein préparatif du repas lorsque Sophie débarqua dans la cuisine, portable à la main. « C’est mon frère ! Il vient d’atterrir à Orly !!! » s’exclama-t-elle, surexcitée. Emi n’avait pas la même relation avec son propre frère, mais il lui était impossible de ne pas sourire en la voyant aussi heureuse. Sophie lui avait déjà parlé de lui, de son travail qui l’obligeait à voyager régulièrement et des longs mois qui s’étaient écoulés depuis qu’ils s’étaient vus. Elle baissa les yeux sur la pâte qu’elle était en train de pétrir et afficha une moue timide. « Tu sais, je comprendrais si… ». Sentant qu’Emi était prête à s’effacer, Sophie l’interrompit d’un geste de la main. « Non, on ne change pas le plan. Je le verrai demain. De toute façon, il doit être fatigué de son vol. » reprit-elle précipitamment. La chinoise l’observa un moment en silence et nota qu’elle avait beaucoup de mal à contenir son excitation à l’idée des retrouvailles. « Et si tu l’invitais tout simplement à se joindre à nous ? » proposa-t-elle, timidement. Emi n’était pas très à l’aise avec les étrangers, mais s’il était le frère de Sophie, ce n’était pas vraiment un étranger après tout. « Vraiment ? » - « Vraiment. Je pense qu’il y en a bien assez pour trois ! » . Sophie la serra aussitôt dans ses bras. « Génial ! Merci Emi ! Tu verras, il est cool ! Je vais lui envoyer l’adresse. » s’exclama-t-elle en joignant le geste à la parole. Ramènes tes fesses au (adresse), Emi & moi nous t’invitons à dîner et à venir voir le feu d’artifice avec nous. Tu verras, elle est sympa. Elle eut un petit rire, puis ajouta un : mais pas du tout ton genre.


Paris, Mai 2018.
Le soleil du printemps perçait à travers les rideaux blancs, inondant la chambre d’une lumière chaude et réconfortante. Emi poussa un soupir de contentement roulant sur la gauche pour venir coller son corps nu contre le sien. Instinctivement, dans son demi-sommeil, il se rapprocha d’elle et sa main se fraya un chemin dans son dos pour venir le caresser doucement, au contact de ses doigts, la peau d'Emi se mit aussitôt à frissonner. C’était un réveil en douceur, comme elle les aimait tant, plus encore depuis qu’il lui avait officiellement annoncé son départ pour les États-Unis. Plutôt que de perdre son temps à se morfondre, elle avait choisi de profiter de chaque instant en sa compagnie. Il avait été transparent avec elle dès début : cette relation n'était pas faite pour durer. Après quelques minutes, elle consentit enfin à ouvrir les yeux, constatant que les siens étaient toujours fermés. Emi en profita pour le détailler, gravant chaque détail de son visage, chaque particularité de son corps d’athlète dans sa mémoire et laissa submerger par les souvenirs heureux de ces cinq derniers mois, à commencer par leur rencontre le jour de la Saint-Sylvestre. Il lui avait offert plus en cinq mois que ce Lee ne lui avait jamais offert et elle pouvait affirmer, sans l’ombre d’un doute, qu’il était devenu pour elle son premier amour. Mais tout allait prendre fin ce soir. Au fond, elle espérait, Emi. Elle espérait qu’il change d’avis comme dans les films, courant dans l’aéroport en sens contraire pour la serrer contre lui, lui dire enfin qu’il l’aimait et qu’il resterait auprès d’elle. Lorsqu’il ouvrit les yeux et qu’il posa ses iris bleues sur son visage endormi encadré par ses cheveux décoiffés, un sourire attendri anima ses traits. « Bonjour. » murmura-t-il doucement. Emi sentit son cœur faire un bon dans sa poitrine et chercher à cacher son visage quelque part entre son épaule et son cou. « Bonjour toi. Bien dormi ? » marmonna-t-elle de son petit accent qu’elle peinait à gommer. En guise de réponse, il acquiesça doucement et plaqua un baiser sur la partie encore accessible de son visage, puis il l'attira un peu plus contre lui et ils restèrent ainsi pendant de longues minutes, en silence. Tout comme elle l’avait fait quelques minutes avant son réveil, il détailla d'un regard doux chacun de ses traits, l'embrassant et la caressant à certains endroits pour se forger, lui aussi, le dernier souvenir de leur histoire. Derrière son sourire, Emi ne laissait rien paraître de son cœur qui se brisait un peu plus à chaque seconde qui mourrait.

Elle n'eut pas le courage de l'accompagner jusqu'à Orly.


Italie (Août 2018 - Juin 2020)
Surmonter la séparation s’était avéré plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. Son coeur était en miettes et elle se culpabilisait pour absolument tout. Elle s’en voulait de s’être laissée embarquer dans une histoire qu’elle savait sans lendemain et d’être tombée amoureuse au point de la faire souffrir. Parce qu’un amour impossible était finalement pire qu’une rupture dans le sens traditionnel du terme. Emi n’arriva même plus à supporter la cohabitation avec Sophie. Chaque fois que son portable sonnait et qu’elle recevait un message de son frère, la chinoise regardait le sien qui demeurait désespérément silencieux et son coeur se brisait davantage. Bientôt, il lui fut insupportable de rester en France plus longtemps. Elle entreprit quelques recherches et jeta son dévolu sur la ville de Naples. C’était ville très connue pour ses pâtisseries, l’endroit idéal pour améliorer son savoir-faire ; elle envoya alors plusieurs candidatures en anglais dans l’espoir d’être retenue quelque part. Deux jours plus tard, elle reçut une réponse d’un certain Alberto, le propriétaire d’une petite boulangerie sans prétention qui, bien que vieillotte, semblait avoir un fort capital sympathie d’après les avis Google. Sur les photographies disponibles, Emi put mettre un visage sur son nom. C’était un homme dégarni, la soixantaine d’années et le sourire bienveillant. L’âge avançant, il disait vouloir d’un second et se trouvait fortement intéressé par sa candidature. Un entretien par visioconférence fut organisé. Celui-ci fut concluant et Emi se vit même proposée le logement inoccupé au-dessus de la boutique. L’annoncer à Sophie ne fut pas une mince affaire. Elles se tombèrent dans les bras, les larmes aux yeux et se promettant de toujours garder le contact. Le jour de son départ, il lui envoya un message sur WhatsApp en italien qui disait : Soffoco senza di te. Mon manchi mange l’aria che respiro.

Mais elle ne prit pas la peine de le traduire.

*Few months later*

A cette heure de la journée, le service des Urgences de l’hôpital de Naples grouillait de monde. Emi était vêtue de sa tenue réglementaire, mais sous l’agitation son chignon ne ressemblait plus à grand chose. Elle assise sur un banc, fixant un point dans le vide. Elle était sous le choc. Tout s’était passé si vite ! Alberto dressait un gâteau à l’aide d’un siphon à chantilly et l’instant d’après, il s’était effondré au sol. Comme ça, en un battement de cils. La chinoise était tellement perdue dans ses pensées que les bruits ambiants lui paraissaient lointains, un peu comme si elle avait la tête sous l’eau. Le chirurgien dû s’y reprendre à deux fois pour l’arracher à ses songes. « Signorina Chang ? ». Parmi tout ce beau monde, il n’avait eut aucun mal à trouver son interlocutrice, laquelle portait la même tenue de cuisine que l’homme qui avait été emmené d’urgence dans son bloc opératoire. « Si. - répondit-elle aussitôt en se levant du banc d’un même mouvement ce qui provoqua un léger vertige - Scusa. ». Ainsi s’achevait ses notions d’italiens, ce que le médecin devina à son air hagard. « En anglais ? » se risqua-t-il, ce à quoi elle acquiesça avec soulagement. « Il va s’en sortir. Si vous n’aviez pas réaliser un massage cardiaque en attendant les secours, je tiendrai un tout autre discours aujourd’hui. Bravo. » dit-il en pressant doucement sa main dans la sienne. Emi s’autorisa alors à lâcher quelques larmes, plaquant sa main contre sa bouche pour étouffer un sanglot. Maintenant qu’elle le savait hors de danger, la pression retombait seulement. Le médecin lui accorda un moment pour se calmer avant de reprendre un ton plus professionnel. « Vous n’avez pas été examinée ? » demanda-t-il, fronçant les sourcils lorsqu’elle secoua la tête à la négative. Elle ne l’avait pas entendu lorsqu’il l’avait interpellé une première fois et avait été prise d’un vertige lorsqu’elle s’était levée. « Vous étiez près d’Alberto quand ça s’est passé ? » demanda-t-il. « Oui, dans la même pièce. » répondit-elle en suivant son regard lorsqu’il se pencha pour regarder son oreille, elle saignait. Le médecin attrapa une chaise roulante et l’invita à s’asseoir. « L’explosion a dû endommager vos tympans. Vous devez être examinée par un ORL. ». Il l'emmena deux étages plus haut où on lui annonça que son tympan droit était perforé ; soit il cicatrisait naturellement, soit elle n'aurait d'autre choix que de subir une tympanoplastie sans garantie d'une totale réussite.

Difficile à accepter pour cette musicienne dans l'âme...

Marquée par cet accident, elle se souvint du message qu'il lui avait laissé et, pour la première fois depuis des mois, ouvrit la page WhatsApp et envoya un simple : Tu me manques. Et son cœur se serra comme avant pendant qu'il était en train de lui répondre, écrivant et effaçant son message plusieurs fois. Tu me manques aussi. Plus que tu ne peux l'imaginer. Est-ce que tout va bien pour toi ?. Emi hésita un instant, tapa puis effaça son message de nombreuses fois avant de se décider à tout lui raconter.

Après l’accident d’Alberto, Emi s’était proposée pour maintenir sa boutique à flot le temps de sa convalescence. Elle y était parvenue un temps, jusqu’à se rendre à l’évidence : son mentor ne s’en remettrait jamais vraiment. L’arrêt cardiaque causé par l’impact du siphon contre sa poitrine avait laissé des séquelles, aussi bien physiques que psychologiques et, bientôt, le charmant couple d’italiens croulèrent sous les frais médicaux. Ils décidèrent de mettre la clé sous la porte et de vendre la petite échoppe au plus offrant : un véritable crève-cœur. Pour remercier Emi de les avoir maintenu en vie - son commerce et lui - Alberto lui légua une partie de l’argent, d’un commun accord avec son épouse. Si la chinoise refusa au début, les Paolucci ne laissèrent aucune place à la discussion et elle finit par accepter, les remerciant de leur extrême générosité. Ce geste, c'était tout un symbole ! Elle en fut profondément touchée et, bien sûr, il fut la première personne à qui elle se confia.

- Tu le mérites. Tu mérites le monde.
- Tout ce que je veux, tout ce dont j'ai besoin, c'est Toi.
- Tu dois vivre ta vie, Emi.
- Je sais.
- Alors, quelle sera ta prochaine étape ?
- Pas la moindre idée.
- Tu es la personne la plus courageuse que je connaisse. Tu trouveras.
- Tu es la seule personne qui croit en moi.
- C'est dommage que tu ne puisses pas te voir avec mes yeux.
- Dommage que je ne puisse pas te voir me voir dans tes yeux aussi    
Elle savait que la tournure de sa phrase laissait à désirer. Il la reprenait souvent lorsqu'elle se mélangeait dans les expressions, même si ça lui arrachait toujours un rire attendri. En guise de réponse, il lui envoya une photo de lui surjouant un regard énamouré et Emi se mit à rire comme elle ne l'avait plus fait depuis des mois, heureuse de revoir son visage. Comment pouvait-elle tourner la page ?
- Sympa la barbe de trois jours.
Elle hésita un instant, puis se prit en photo à son tour. Elle était en pyjama, les cheveux en bataille, la mine fatiguée et, pourtant, il lui répondit par un :
- And just like that, I fall in love again.  

Et c'était reparti...


Island Bay, Nouvelle-Zélande - (De Juin 2020, à nos jours)
Après la ventre de la boutique, Alberto et Sylvia avaient décidé de quitter Naples pour rejoindre leurs enfants qui vivaient un peu plus au nord. Finalement, plus rien ne retenait Emi en Italie. Une amie la laissa squatter son canapé quelques jours, juste le temps qu’elle décide de ce qu’allait être la prochaine étape de sa vie. Autorisée par l'ORL à reprendre l'avion sans risque, son choix se porta finalement pour la Nouvelle-Zélande et elle procéda comme pour l’Italie en envoyant un CV et organisant des visioconférences. Faute de trouver un job dans le domaine de la pâtisserie, ses références dans le domaine de la mode l’aidèrent à décrocher un boulot de vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter, mais il était évident qu’elle n’y resterait pas longtemps et continuait d’éplucher les petites annonces. La providence se manifesta au cours d’une promenade dans Island Bay ; elle était entrée dans un café tenu par un couple de personnes âgées qui n’était pas sans lui rappeler les Paolucci. En discutant avec eux, Emi apprit qu’ils n’étaient qu’à quelques mois de la retraite, qu’ils avaient mis leur commerce en vente et qu’ils avaient déjà été démarchés par des repreneurs potentiels. Seule une candidature avait retenu l’attention du couple, il s’agissait de deux jeunes femmes qui souhaitaient en faire un commerce identique, mais qui cherchait une troisième personne pour rendre le projet solide. Emi, de son côté, n’avait pas assez d’argent pour investir seule dans un tel projet. C’était un signe ! Guidée par son intuition, Emi contacta Celeste et Marley. Portées par les mêmes valeurs et la même vision de ce que devait être l’endroit, elles s’entendirent tout de suite très bien. Seule exigence d'Emi : pas de recours au siphon à chantilly pour elle ! Le nouveau Jardin d'Eden ouvrit ses portes en Janvier 2021 pour la plus grande fierté de leurs heureuses propriétaires. En parallèle, Emi propose parfois ses services à une wedding planner pour jouer du piano au cours des cérémonies de mariage, rêvant secrètement du sien, avec Lui. Elle sait pourtant que ce n'est pas possible et qu'elle est devenue si accro à leurs échanges épistolaires.