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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 like a million tomorrows → sunny

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Iggy Rayne
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○ âge : 41 (06.11)
○ statut : besoin de personne... ?
○ métier : pas vraiment un métier, plutôt quelque chose qui lui colle aux basques. on pourrait dire qu'elle a l'escroquerie dans le sang.
○ quartier : south bay #222.
○ orientation sexuelle : les hommes et l'argent ? l'argent et les hommes ? les hommes sur des billets.
○ informations en vrac :
pas de chien ni de chat mais une fille née en 2000 qu'elle ne connaît que depuis ses dix-sept ans : charli ✧ garde une moitié de sa fortune sous son matelas, l'autre dans un bloc de glace au fond du congélateur ✧ provient d'une famille de forains ✧ roule en cadillac eldorado biarritz et parfois en harley ✧ moyenne en tout, sauf pour rouler les autres dans la farine ✧ change d'identité comme de chemise ✧ clubbe un maximum ✧ serial divorceuse, un seul a fait mal
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MessageSujet: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyMer 12 Avr - 17:39

A la question « qu’emporter pour un week-end ? », Iggy avait une réponse toute simple : le strict minimum. Probablement parce qu’elle avait l’habitude de voyager depuis toujours – bien que la plupart du temps, ce ne fut jamais qu’aux quatre coins de la Nouvelle Zélande -, elle n’était pas du tout de ces femmes qui payent des surplus pour excès de bagage, plutôt des rares voyageant toujours léger. En fait, si ça n’avait tenu qu’à elle, elle ne se serait même embarrassée de rien, supposant qu’on pouvait toujours tout trouver sur place. Et pour quelqu’un d’aussi débrouillard qu’elle, c’était sans doute le cas. Mais ça serait agir en dépit du bon sens, aussi s’empara-t-elle quand même d’un sac de voyage où elle fourra à la va-vite quelques affaires de première nécessité, dont sa brosse à dents et quelques affaires de rechange avant de littéralement sauter dans sa Cadillac qu’elle n’avait toujours pas recapoté. Ce qu’elle finirait tout de même par faire parce que l’automne était bien là et qu’elle eut tout le temps de se les geler un peu sur le trajet qui séparait la villa du ranch des parents de Sunny. Parce que oui, ce n’était avec personne d’autre que lui qu’elle partait en week-end. Et cette perspective la ravissait purement et simplement. Peut-être parce qu’ils en étaient venus à prévoir de faire quelque chose ensemble au moment de leur date d’anniversaire de mariage, un peu comme une célébration et que c’était quand même tout sauf anodin, peut-être parce que c’était la première fois qu’ils se retrouveraient rien que tous les deux depuis cette fameuse nuit de tempête où ils avaient pris d’un commun accord la décision de laisser faire les choses entre eux – et non, Iggy ne voyait désormais plus la présence de Sandro comme quelque chose de gênant mais plutôt comme une extension de Sunny, elle s’était même quasiment faite à ses regards inquisiteurs, d’ailleurs – ou encore parce que c’était renouer avec une ancienne habitude qu’ils avaient perdue au fil du temps. Quoi qu’il en soit, un sourire chaleureux se dessina tout naturellement sur son visage lorsqu’elle le vit, au bout de l’allée, occupé à charger l’arrière du pick-up. Tant et si bien que c’est à peine si elle remarqua ses ex-beaux-parents sur le porche. Se garant dans un coin pour que sa voiture ne dérange pas puisqu’elle resterait là le temps du week-end, elle recapota et en descendit. Et avant toute chose, elle lança son sac de voyage sur le siège arrière comme on lance un ballon de basket dans le panier. Ou qu’on essaye en tout cas. Puis, résistant à l’implacable envie de venir le prendre dans ses bras parce que ses parents étaient là à les regarder et qu’elle ne savait pas trop de quoi eux étaient au courant, elle se contenta de lui embrasser la joue en guise de bonjour avant de se tourner vers eux pour leur faire son numéro. Enfin, pas tout à fait un numéro mais elle avait toujours fait en sorte qu’ils l’apprécient. Comme n’importe qui dans la même situation, sans doute. Tendant les bras, elle les serra tour à tour contre elle en leur demandant comment ils se portaient et ainsi de suite et embrassa également la joue du petit garçon bien calé dans ceux de sa grand-mère. Vint ensuite le moment des au revoir. Et celui de monter en voiture pour Iggy dont la portière ne refusa pas de s’ouvrir mais, au grincement sinistre qu’elle émit, faillit lui rester dans la main, supposa-t-elle.
« T’es sûr qu’on devrait pas plutôt prendre ma voiture ? »
Tant qu’ils n’étaient pas encore partis.

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« blood on the dancefloor. »
to escape the world, i've got to enjoy that simple dance and it seemed that everything was on my side (blood on my side) she seemed sincere like it was love and true romance and now she's out to get me but I just can't take it just can't break it
   

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyLun 17 Avr - 20:25

Dire que Sunny n’était pas habitué aux escapades improvisées aurait été à mille lieues de la réalité, on parle quand même du type qui, du jour au lendemain pour ainsi dire, avait décidé de mettre les voiles ― littéralement ― pour le Chili avec un sac à dos pour seul bagage. De plus, s’évader pour quelques jours avait toujours fait partie de ses petites habitudes, qu’il avait ensuite partagées avec Iggy durant leur mariage. Alors, maintenant qu’ils s’étaient retrouvés ― même s’ils ne s’étaient jamais vraiment perdus ― il était tout naturel que ces escapades reprennent. Néanmoins, le côté improvisé devait désormais être quelque peu révisé maintenant qu’il y avait un bambin dans le tableau. L’idée de se prendre un week-end juste tous les deux pour fêter leur anniversaire de mariage, si elle était venue à Sunny et Iggy sur un coup de tête mutuel, avait donc bénéficié de quelques jours de préparation et d’anticipation. Surtout pour Sunny, et surtout mentalement, en fait. Car si le côté matériel et pratique avait été vite réglé, l’idée de se séparer pour la toute première fois de Sandro était une toute autre histoire. Bien sûr, Sunny savait qu’il pouvait compter sur ses parents ― qui n’attendaient que ça et le lui avait maintes fois bien fait comprendre ― pour s’occuper du petit et il leur faisait parfaitement confiance pour ça, mais depuis que Sunny était devenu officiellement père, il n’avait jamais été séparé de son fils pour plus de quelques heures et ne savait pas comment il allait réagir en se trouvant loin de lui pendant plusieurs jours. Lui qui n’avait pourtant jamais été du genre à angoisser face à l’inconnu, il en faisait finalement l’expérience.

Ce qui expliquait aisément pourquoi ce matin-là, Sunny, tournant comme une mouche autour de son pick-up pour vérifier dessus tout et n’importe quoi, avait l’air un brin plus nerveux que d’ordinaire. Contrairement à ses parents qui, confortablement installés sur la balancelle du porche de leur ranch, gazouillaient avec ravissement devant un Sandro qui quant à lui avait l’air d’une poule ayant trouvé un cure dent. Quand Sunny entendit le bruit d’un moteur, il tourna vivement la tête dans sa direction et, aussitôt, étira un sourire qui déjà semblait suggérer que la simple présence d’Iggy allait certainement faire des miracles sur son niveau de stress. Quand Iggy, ayant garé sa Cadillac, vint vers lui après avoir déposé son sac à l’arrière du pick-up, il l’enlaça avec un petit soupir d’aise et lui rendit son baiser sur le front, avant de la libérer afin qu’elle puisse aller saluer ses parents et Sandro, scène qui réchauffa son cœur et baigna son visage d’un sourire radieux. Sunny les rejoignit et cueillit Sandro des bras de sa mère pour le serrer contre lui, lui promettant d’être vite revenu, qu’il penserait à lui sans cesse et autres mots d’amour transit qui ne manquèrent pas de faire fondre sa mère dont les yeux étaient un peu plus humides lorsqu’elle reprit finalement Sandro dans ses bras, devant presque l’arracher de ceux de son fils afin de l’encourager à prendre enfin un peu de temps pour lui. Sunny déposa un dernier baiser dans les cheveux de Sandro avant de reculer lentement jusqu’au marches du porche, et de les descendre rapidement, rejoignant Iggy qui venait de jouer une sonate pour portière en mineur et semblait s’en inquiéter. Ce à quoi Sunny secoua la main d’un air se voulant détaché.
« Mais non, t’en fais pas. Il nous a jamais fait défaut, ce bon vieux canasson. »
Si omettait la fois où Sunny, se bagarrant pour ouvrir sa portière récalcitrante, avant malencontreusement embouti Charli qui passait dans la rue ce jour-là. Au moins, cela lui avait servi de leçon et, depuis, la portière avait été réparée.
« Et puis, ajouta-t-il, si on prenait la Cadillac, on aurait nulle part où dormir. »
C’est qu’ils avaient prévu, comme au bon vieux temps, de dormir dans la benne, à la belle étoile. Et si tout était prévu à ce niveau-là pour leur confort ― matelas, coussins, couvertures ― ils n’avaient en revanche pas d’autres options de couchage telle qu’une tente, ou des réservations d’hôtel.


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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyMar 18 Avr - 18:25

Au moment où Sunny la serra contre lui comme s’il n’y avait personne d’autre autour pour le remarquer, Iggy songea que ça signait pratiquement son retour dans la famille. Pratiquement parce qu’elle n’était pas du genre à mettre la charrue avant les bœufs. Chaque chose en son temps, inutile de s’emballer. D’autant qu’il aurait été idiot de sa part de croire le contraire. Dans un premier temps, c’est en voulant aller trop vite qu’on est le plus souvent déçu et en plus, les parents de Sunny n’étaient pas débiles, ils devaient bien se douter que s’ils avaient décidé de se prendre ce week-end rien que tous les deux à l’approche de leur anniversaire de mariage après quelque chose comme quatre ans d’interruption de cette pratique, c’est qu’il se tramait quelque chose. Mais Iggy aimait cette idée. Tout comme elle aimait cette famille. Raison pour laquelle elle ne perdit même pas patience lorsque les au revoir commencèrent à s’éterniser un petit peu. C’est vrai que c’était la première fois que Sunny laissait Sandro plus d’une journée et la séparation devait être un peu difficile. C’est en tout cas ce qu’elle imaginait puisqu’elle n’avait aucun moyen de le savoir pour de bon. Sans vouloir le presser non plus, elle regagna le pick-up et en fit grincer la portière. En l’ouvrant, tout simplement. Ça, c’est sûr qu’il n’allait pas en rajeunissant, lui non plus. Ce qui soulevait une question : ne valait-il pas mieux prendre la Cadillac pour une fois ? Non, d’après Sunny. Le pick-up ne les avait jamais lâchés jusqu’ici et il n’allait pas commencer aujourd’hui, toujours selon lui. Cette certitude la fit sourire. Parce qu’elle n’en était pas si sûre de son côté mais qu’il pouvait parfois se montrer si déterminé que ç’avait quelque chose d’adorablement craquant. Bon, eh bien s’il le disait… Puis il ajouta que la Cadillac ne leur permettrait pas de passer la nuit où ils le voulaient comme le pick-up. Peut-être pas, non, mais Iggy était suffisamment débrouillarde pour embobiner le premier venu, faire en sorte qu’il lui propose de la loger pour une nuit de son propre chef et quand bien même ça fonctionnait mieux quand elle était seule qu’elle était tout à fait capable de ne mentionner qu’en fait, c’était deux personnes qu’il fallait loger qu’une fois le deal conclu, une fois que c’était trop tard pour revenir en arrière. Bref, tout ça pour dire que ça suffit à faire remonter une foule de souvenirs tous plus agréables les uns que les autres, tant et si bien qu’elle n’eut rapidement plus aucun argument à opposer à ça et, après un haussement d’épaules et un hochement de tête approbateur, posa ses fesses dans le pick-up, baissant la fenêtre manuellement pour faire signe en partant. Puis, après avoir remonté la vitre parce que décidément, il faisait encore un peu trop frais pour rouler cheveux au vent, elle se mit à toucher aux boutons de la radio, espérant finir par tomber sur une station susceptible de leur plaire à tous les deux. Comme si elle était chez elle. Par chance, elle n’eut aucun mal à trouver. En même temps, elle n’était pas si difficile que ça et pas du genre à imposer ce qu’elle préférait à tout le monde. Ce n’est qu’alors qu’elle releva les yeux sur Sunny et s’enquit :
« Ça va aller ? »
Cette question aurait également pu être une affirmation. Une manière de le rassurer quant au fait que tout allait bien se passer et qu’ils seraient rentrés en un rien de temps. Bien qu’en ce qui la concernait, elle n’avait aucune envie de voir le week-end passer trop vite non plus.

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyLun 24 Avr - 0:05

Sunny s’était finalement décidé à monter dans le pick-up après un dernier regard vers Sandro. Dernier, ou presque, parce que sitôt sa ceinture et le contact mis, il ne put s’empêcher de fixer dans le rétroviseur vers le porche, tant et si bien que, alors qu’il venait juste de s’évertuer à assurer Iggy que son bon vieux pick-up ne leur ferait pas défaut, il cala avant même d’avoir pu faire trois mètres.
« Oh, ah, euh, héhé, ricana-t-il nerveusement, c’est rien, j’ai juste été un peu distrait. »
S’éclaircissant la gorge l’air de rien, il tourna de nouveau les clés sur le contact et le moteur émit plusieurs rugissements de hyène asthmatique avant de se décider à vrombir. Un vrai dernier regard dans le rétroviseur, et Sunny appuya sur la pédale pour remonter l’allée qui menait à la sortie du ranch. Le pick-up quitta bientôt le chemin de terre et se retrouva sur le bitume de la route qui les devait les mener à la sortie de l’agglomération et vers leur nouvelle aventure. Les yeux fixés droit devant lui, Sunny était en mode pilote automatique et n’avait même pas remarqué qu’Iggy avait allumé la radio. Sans surprise, elle dut remarquer que quelque chose n’était pas habituel chez lui, car elle s’enquit de si ça allait. À ces mots, Sunny lui jeta un coup d’œil en étirant un sourire se voulant rassurant, se donnant l’air de ne pas comprendre de quoi elle voulait parler.
« Mais oui j’te dis, je l’ai passé au contrôle technique y’a pas longtemps, il est dans le vert, t’en fais pas. »
Tout ça parce qu’il préférait ne pas aborder le sujet de Sandro, d’une part pour ne pas y penser, mais aussi pour ne pas risquer de faire culpabiliser Iggy sur le fait qu’elle l’éloigne de son fils. Bien sûr, Sunny lui-même ne voyait absolument pas les choses de la sorte, mais il ne pouvait contrôler la façon dont Iggy aurait pu interpréter la chose. Bref : c’était plus facile comme ça. Qu’il se disait, du moins, car une petite voix lui soufflait qu’il ne bluffait personne, et que ça lui ferait plutôt du bien d’en parler, au contraire. N’était-ce d’ailleurs pas ce qu’il s’était promis, cette fameuse nuit de tempête, de ne plus retenir les choses, de ne plus remettre à plus tard ? Peu à peu sous cette réflexion ― qui ne prit en réalité que quelques petites secondes ― Sunny avait froncé les sourcils, puis poussé un petit soupir. Enfin, levant le voile, il ajouta :
« C’est… bizarre, c’est vrai. »
Il marqua une courte pause, le temps de jeter un regard à Iggy comme pour y trouver un appui.
« De laisser Sandro, je veux dire. Mais c’est sûrement parce que c’est la première fois, je dois m’y habituer, c’est tout. Et puis… »
Souriant tendrement, il relâcha le volant de sa main gauche pour aller chercher celle d’Iggy et la serrer doucement.
« J’aurais pas voulu être avec quelqu’un d’autre que toi pour ça. Alors oui, ça va aller, j’en doute pas une seconde, » termina-t-il avec un clin d’œil complice.


Dernière édition par Sunny Morgan le Sam 29 Avr - 11:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyLun 24 Avr - 2:46

En toute honnêteté, Iggy n’avait pas la moindre idée de ce dont elle était en train de parler. A aucun moment elle ne pourrait mesurer l’importance de cette séparation. Pour elle, c’était même quelque chose de tout à fait naturel. Pas parce que c’est ce qu’elle avait décidé de faire de manière presque totalement définitive avec sa propre fille mais parce que, quand on y regardait de plus près, c’est ce qu’elle avait fini par faire avec tout le monde. Un truc de personne sans attaches, sûrement. Tout ce que Sunny n’était pas, au fond. Quand elle ne savait même pas dans quelle ville se trouvait actuellement sa famille, lui voyait la sienne pour ainsi dire tous les jours. Quand elle n’avait jamais dit un mot qui pourrait sortir du contexte professionnel à ceux qu’elle considérait à peu près comme ses amis, lui partageait pratiquement tout avec les siens et ainsi de suite. Alors forcément, et bien que ça soit naturel parce qu’il a beau être raide dingue de Sandro, il ne va quand même pas passer son temps à le couver comme une mère-poule non plus, elle en avait déduit que ça devait quand même lui faire un petit quelque chose de partir en le laissant derrière. Et si elle avait besoin d’une confirmation, le fait de ne pas quitter le rétroviseur des yeux et de faire caler le moteur du pick-up semblait être un assez bon indicateur que ça le perturbait. Sans doute même davantage que ce qu’elle pouvait imaginer. Raison pour laquelle elle lui demanda si ça irait. Ce à quoi il répondit que le pick-up avait passé le contrôle technique haut la main. Hm, hm. Pinçant légèrement les lèvres, elle ne trouva rien à redire et regarda la route. Jusqu’à ce que Sunny admette que ça faisait bizarre de laisser son fils pour la toute première fois. Cette fois elle acquiesça. Elle n’avait pas besoin de plus de détails puisque c’est ce qu’elle avait voulu dire dès le départ, bien sûr ; le pick-up était une antiquité depuis longtemps, un jour ou l’autre, il finirait bien par rendre son dernier souffle et si ce jour devait tomber durant ce week-end, ça ne lui faisait même pas peur, y avait toujours moyen de se sortir de tout, surtout quand on s’appelait Iggy Rayne. Tout ça pour dire que oui, bien sûr, fallait juste le temps de s’y faire. Supposait-elle, une fois de plus. C’est alors que, lui prenant une main qu’elle serra à son tour dans la sienne par pur réflexe, il lui fit savoir qu’il n’aurait voulu de personne d’autre pour partager ce moment avec lui et un doux sourire illumina son visage. C’est à ce moment-là qu’elle comprit que pour elle aussi, ce roadtrip serait forcément différent des autres. Mais que ça ne signifiait pas pour autant qu’il serait moins bon. Ce chapitre s’étant clôturé sur une note positive, elle proposa :
« On joue à qui suis-je jusqu’à la première étape ? »
Première étape qui devrait en théorie être la ville de Napier d’ici environ trois cents kilomètres. Mais qui pourrait tout aussi bien s’avérer n’être qu’une vulgaire aire de repos munie de toilettes n’ayant plus vu la tête d’une dame-pipi depuis… En avaient-elles seulement déjà vu ? Le mystère restait clairement irrésolu.

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptySam 29 Avr - 11:27

C’était un de ces moments où il n’y avait pas besoin de déclamer une dissertation pour détailler les nuances de ce que ressentait Sunny : la fameuse complicité qu’il partageait avec Iggy, d’autant plus renforcée par ce pont qu’ils avaient enfin osé construite au-dessus du fossé artificiel ― et pas si profond que ça, finalement ― qu’ils avaient creusé après leur divorce, suffisait à rendre éloquents les silences. En l’occurrence, Iggy n’eut besoin que d’un sourire pour répondre à Sunny et lui-même, en réponse serra un peu plus sa main qu’il tenait toujours dans la sienne, avant de la relâcher, bien forcé de tenir le volant pour prendre un virage et parce que ça aurait été con de se faire siffler par la police avant même d’avoir seulement pu quitter la ville. Ce qui finit par arriver, et Iggy proposa alors un petit jeu de patience. Ce à quoi Sunny répondit en tirant une moue, se donnant faussement un air de réflexion.
« Hmm, un jeu, je sais pas… J’veux dire, on est des adultes responsables, et tout ce bordel. On a peut-être plus vraiment l’âge. »
Il ne put faire autrement que de terminer sur un ricanement. Tout ça, c’était de belles conneries auxquelles il ne s’attendait pas un instant à ce qu’Iggy puisse y croire, puisque jouer à qui suis-je faisait tout simplement partie de leurs bonnes vieilles traditions quand ils devaient faire un long trajet ― ou même un plus petit, d’ailleurs. Quant à se comporter comme des adultes responsables, c’était tout simplement risible car ils ne s’étaient jamais laissés aller à l’illusion qu’une telle chose existait réellement et ce, même si depuis qu’il était père, Sunny avait bien entendu ajusté suffisamment ses habitudes afin d’être en mesure de prendre soin d’un bambin, tout en restant autant que possible fidèle à lui-même. C’est pourquoi il s’amusait à taquiner Iggy sur le sujet, et pendant ce temps, cela lui donnait le temps de réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir essayer de lui faire deviner. C’est en posant son regard sur les eaux de la mer, qu’ils étaient en train de longer, que lui vint son idée. Jetant un coup d'œil à Iggy avec un petit sourire en coin, il lança alors :
« Ok go, balance ta première question. »
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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptySam 29 Avr - 17:52

Ah, à d’autres ! L’âge comme les responsabilités ne les avaient jamais empêchés de jouer à quoi que ce soit et s’il essayait de lui faire croire que sa toute récente paternité y changeait quoi que ce soit, elle ne marchait pas. Il faut dire qu’aux yeux d’Iggy, la vie tout entière n’était qu’un grand jeu sans fin alors peut-être qu’elle aurait eu du mal à le concevoir même si ç’avait été vraiment vrai. Mais ça ne l’était bien évidemment pas. Sunny pouvait changer mais pas à ce point. Ayant d’abord haussé un sourcil perplexe, elle ne put que ricaner de concert avec lui. Puis elle lui laissa le temps de trouver quoi lui faire deviner et vice versa. Il fut le premier à donner le feu vert pour les questions. Aussi commença-t-elle par les questions basiques pour affiner petit à petit sa recherche. Pas un homme, pas une femme, un animal tout en ne l’étant pas et pas vraiment fictif mais pas tout à fait réel non plus… Autant dire qu’elle dut se creuser la cervelle pendant un certain temps tant ces informations semblaient entrer en contradiction.
« Je suis sûre que t’es parti sur un truc complètement méta que je vais jamais pouvoir trouver. »
Elle secoua la tête comme si, franchement, c’était de la triche et que c’était très nul – oui, c’est un comble – et lui mit un gentil petit coup de coude dans les côtes – et doucement surtout parce qu’il ne faudrait pas non plus qu’un geste malheureux les envoie dans le décor -, avant que ses sourcils ne se froncent sous l’effet d’une intense réflexion. En partant de ce principe, des réponses comme « l’espace-temps » ou encore « le silence » lui étaient venues en tête et, maintenant qu’elle y réfléchissait, elle croyait détenir la bonne. Se tournant d’un quart pour prendre appui contre la portière – ce qui dans n’importe quelle autre voiture aurait pu être totalement inconscient des fois qu’on ne l’aurait pas bien refermée mais dans ce pick-up, ça lui semblait plutôt safe – pour mieux le regarder, elle eut un sourire avant de pouffer et de secouer une fois de plus la tête.
« Coi Coi Vilu, c’est ça ? »
Si quelqu’un voulait s’assurer une victoire par forfait, c’était une excellente stratégie qu’elle comptait bien piquer un de ces quatre. Quand elle jouerait avec quelqu’un qui n’avait pas la moindre de ce que ça pouvait bien être. Ce qui ne devrait pas arriver avant un bon bout de temps mais sait-on jamais.

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyJeu 4 Mai - 21:45

Quand Iggy l’accusa d’être parti sur quelque chose de méta ― comprendre certainement : tiré par les cheveux ― Sunny fit grand cas de se peindre d’une mine offusquée, de même que son ton quand il protesta :
« Moi ? Partir sur un truc complètement méta ? Arrête, c’est tellement pas mon genre ! Dis plutôt que tu veux pas admettre que t’es face à trop fort pour toi, hm ? »
Et encore et toujours, à terminer sur son ricanement qui ponctuait si souvent ses piques d’ironie teintées d’autodérision et qui faisaient le sel de sa complicité avec Iggy. Celle-là même qui a fait que, bien entendu, elle a totalement vu juste : Sunny l’emmène bien vers un truc tiré par les cheveux. Ou peut-être pas tant que cela ? Car la réponse était belle et bien une référence commune, quelque chose sur laquelle ils avaient déjà eu l’occasion de partir dans un petit délire. En réalité, il ne doutait pas qu’elle allait finir par trouver, et Sunny ne comptait d’ailleurs pas lâcher l’affaire avant que ce ne soit le cas. Et il comprit qu’elle avait compris, quand elle s’adossa à la portière, le regardant avec cet air qui ne manqua pas de le piquer dans le bon sens du terme. Sunny se mordit d’ailleurs l’intérieur de la lèvre, étirant un petit sourire et la regardant en retour en coin d’un air sans équivoque sur l’effet qu’elle était en train de lui faire à le regarder comme ça. Ça n’allait cependant pas l’empêcher d’aller jusqu’au bout de sa blague car oui, il y avait une chute à tout ça. Elle avait trouvé la bonne réponse, mais il n’avait pas dit son dernier mot. Prenant un air d’évidence exagéré, il déclama alors :
« Mais non enfin ! C’est une truite, faut suivre un peu ! »
Ricanant, encore une fois fière de sa connerie, il lui rendit le coup de coude qu’elle lui avait mis plus tôt mais, quant à lui, termina son geste en allant déposer la main dans le creux de la hanche d’Iggy. Il veillait bien sûr à rester attentif à la route mais, s’il devait être honnête avec lui-même, la tâche était peut-être un brin moins évidente qu’elle n’aurait dû l’être. Il prit une inspiration et récupéra sa main à contrecœur pour la poser sur le volant.
« C’est quand la prochaine escale, déjà ? » demanda-t-il, presque du ton d’un gamin qui demande si on est bientôt arrivé.
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Iggy Rayne
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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyVen 5 Mai - 20:23

Pas du tout son genre, ouais, c’est ça. Quand bien même était-il de notoriété publique que Sunny était un bien meilleur joueur qu’elle, dans le sens où rares étaient les gens craignant de jouer avec pour cause de manque flagrant de fair-play, ça ne voulait pas non plus dire qu’il n’était pas capable de se montrer roublard quand il le voulait. Et là, c’était voulu. Iggy plissa les yeux en l’entendant dire qu’elle ne voulait pas admettre être face à plus fort qu’elle et prit un air théâtral pour répondre :
« Moi vivante, jamais ! »
Avant de s’esclaffer à son tour. Il est vrai qu’elle était plutôt mauvaise perdante, mais elle était toujours partie du principe qu’il valait mieux ne pas se voiler la face et reconnaître ses faiblesses. Aussi blessant que ça puisse parfois être. Surtout quand votre truc, c’était de tricher pour arriver à vos fins. Bref, aucun des deux ne paraissait vouloir laisser tomber aussi continua-t-elle de se creuser le ciboulot. Et parvint enfin à trouver la solution. Au fond, c’était presque l’évidence même. Pour eux. Pour personne d’autre, c’était un fait. Ce qui rendait la victoire d’autant plus savoureuse, en vérité. Pas autant que le regard que lui lança Sunny à ce moment-là, toutefois. Le genre qui ne laissait pas de place au doute et qui suffisait généralement à la contaminer elle aussi. Ceux-ci s’étaient fait plus nombreux au cours des dernières semaines, mais la chance n’avait pas été de leur côté, cette fois. Et Iggy refusait tout net d’y voir un quelconque signe du destin. Non, c’est juste que la vie était ainsi ; depuis qu’ils s’étaient avoué leur parentalité, c’était devenu difficile de l’ignorer – pour elle surtout puisqu’elle était la seule à encore le faire par réflexe, parfois – et plus aussi facile de faire ce que leurs instincts leur dictaient quand ils en avaient envie. A l’instar de cette fois au chalet cottage de Sunny, il y avait souvent des interruptions. D’où l’utilité de ce week-end à deux, aussi ; s’ils en ressortaient aussi frustrés qu’à l’arrivée, c’est que quelque chose quelque part ne voulait tout simplement pas leur donner un coup de pouce. Mais soit, pour en revenir au jeu, non, c’était pas Coi Coi Vilu qu’il avait en tête mais une truite. Et il avait l’air si fier de sa blague qu’elle ne trouva même pas la force de rouler des yeux ni même de souffler et se contenta d’en rire ouvertement.
« Bravo, c’est très malin, ça. »
Sans chercher à se dérober, elle le laissa lui rendre son coup de coude de tout à l’heure et un très léger frisson la parcourut quand son geste se termina dans le creux de sa hanche tandis qu’elle continuait à le dévorer des yeux un peu moins inconsciemment qu’auparavant. Ce qui la fit finalement détourner le regard fut sa question. A laquelle elle sourit parce que tout à coup, le trajet lui parut un peu interminable à elle aussi. Tournant la tête, elle attendit le prochain panneau pour annoncer :
« Encore une bonne heure environ mais… »
Ne terminant pas sa phrase, Iggy haussa les épaules. Après tout, ils faisaient ce qu’ils voulaient, c’était pas parce qu’ils avaient à peu près planifié ce roadtrip qu’ils étaient obligés de s’y tenir.

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyDim 21 Mai - 21:17

Une bonne heure ― juste un peu moins qu’un Disney, auraient répondu ses parents à un Sunny enfant, toujours impatient durant les trajets en voiture et leur cassant les oreilles avec ses « quand est-ce qu’on arrive » et n’ayant pas encore bien saisi le principe de la relativité temporelle. Rien d’insurmontable, d’autant plus maintenant qu’il était adulte et avait une idée bien plus claire de ce que représentait une heure de trajet en voiture. Oui mais, une heure de trajet en voiture sur la béquille, ça en revanche, c’était autre chose. Assez pour lui faire considérer la possibilité de jouer le coup de la panne. Mais non, ç’aurait été stupide : non seulement ça allait les mettre en retard mais en plus, s’ils se faisaient chopper, c’était risquer l’amende ― comme si ça les avait déjà arrêtés par le passé, oui d’accord, mais à l’époque, Sunny n’était pas en période d’évaluation avant de pouvoir finaliser une adoption. Il allait donc falloir, encore une fois, se résigner à être un adulte responsable. S’accrochant alors un sourire de circonstances, Sunny hocha la tête en jetant un bref coup d’œil à Iggy.
« Bon, ça va, on y sera vite. »
C’est qu’il avait presque ― pas du tout ― l’air convaincu. En revanche, quand le pick-up eut un soubresaut, puis un autre, et que le moteur émit un bruit qui aurait pu alerter même la plus grosse des branques en mécanique, l’air d’ahurissement que tira Sunny avait cette fois tout de l’authenticité. D’autant plus quand le moteur décida tout bonnement, et sans demander l’avis de personne, de s’arrêter.
« Mais bonne vache !!! »
Contraction spontanée de « bon sang » et « la vache », signe qui montrait le niveau d’émotion dans lequel était Sunny, car les rares fois où il perdait vraiment son sang-froid, c’était presque systématique, il se mettait à mélanger les expressions. Heureusement, il lui restait encore assez de bon sens pour donner un coup de volant et profiter de l’inertie du véhicule afin de pouvoir le garer sur le bas-côté. Une fois cela fait, Sunny resta les deux mains crispées sur le volant, les bras tendus, la nuque collée contre l’appuie-tête et le regard fixé droit devant lui pendant plusieurs secondes, considérant silencieusement l’hallucinante probabilité que son propre pick-up ait de lui-même décidé, à cet instant précis, de leur faire le coup de la panne. Enfin, Sunny tourna vers Iggy un regard de hibou.
« Alors, j’te jure, c’est pas moi, c’est lui ! » se défendit-il en gesticulant pour désigner le pick-up.
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Iggy Rayne
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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyMer 24 Mai - 20:57

Avec Sunny, et ce depuis presque toujours, Iggy n’avait même pas besoin de finir ses phrases pour être comprise alors elle savait qu’il aurait deviné l’offre qui se cachait sous ce « mais ». Le truc, c’est qu’après avoir pris le temps de la réflexion, il lui répondit, de l’air le moins convaincu du monde probablement, qu’une heure passait vite. Hm, hm. Etirant le bras, elle vint lui caresser brièvement la nuque puis lui tapota la cuisse d’un geste compatissant, parce qu’ils étaient dans le même bateau, avant de se réadosser à son siège sur lequel elle se tassa, bras croisés, résignée elle aussi. C’est vrai après tout, une heure passait vite. Surtout quand, comme elle, on patientait depuis ce qui ressemblait de plus en plus à une éternité. Oui, oui, y avait bien eu quelques flirts entre-temps. Mais qui n’avaient généralement pas dépassés ce seuil parce qu’elle faisait indéniablement partie de ces femmes qui se méritent. Quand le pick-up se mit à hoqueter, l’espoir un peu fou que Sunny ait changé d’avis la prit mais ça ne dura qu’une seconde parce qu’au fond, elle aurait pu le prévoir. Elle l’avait même un peu fait en proposant de prendre la Cadillac, plutôt. Mais ce qui mit définitivement fin à tout espoir fut l’expression employée par Sunny. Le genre de trucs qu’il ne disait que sous l’effet d’une forte émotion, comme la colère ou la surprise, en l’occurrence. Pas du tout fait exprès, donc. Dommage… Son rire s’éleva quand même dans l’habitacle déjà parce que cette spécificité de Sunny l’amusait toujours autant et puis parce que la situation en elle-même était drôle : elle avait voulu qu’il lui fasse le coup de la panne, on y était. Au sens propre.
« Je pourrais y voir un signe si j’étais pas en train de me dire que si on règle pas rapidement ce problème, on risque fort de passer tout le week-end coincés ici. »
Alors non, ça ne la dérangerait pas outre mesure non plus puisque le but de ce week-end, en tout cas pour elle, c’était de passer du temps rien qu’avec lui, peu importe où, peu importe ce qui les entourait. Mais ça serait quand même un peu dommage de rester coincés à même pas une heure de chez eux. Ses yeux se posèrent rapidement sur le tableau de bord, essayant de jeter un coup d’œil aux voyants pour savoir si l’un d’eux ne serait pas allumé par hasard, mais Sunny l’aurait vu, pour peu qu’on puisse s’y fier.
« T’as pas oublié de faire le plein avant de partir, hein ? »
Mieux valait poser la question qui fâche d’emblée parce que c’était celle qui venait en tête en premier lieu. Et puis les connaissances d’Iggy concernant les voitures n’avaient pas beaucoup changé depuis la dernière panne : elle ne mettait toujours pas les mains dans le cambouis, alors si ce n’était pas le carburant, l’huile ou la batterie, elle ne pouvait pas aider. Sauf en cherchant l’adresse d’un garagiste sur son téléphone, ce qu’elle fit pendant que Sunny descendait de voiture pour aller jeter un coup d’œil au moteur. Quand elle l’eut trouvée, elle alla le rejoindre et désigna l’écran de son téléphone.
« On est là et y a un garagiste là, si jamais. »
Elle pouvait pousser. Ou mieux : arrêter un pigeon sur la route pour le faire à sa place. Le pigeon en question aurait peut-être de quoi les remorquer. Mais ça, c’était le côté débrouillard d’Iggy qui ressortait. Si ça se trouve, ils n’en auraient même pas besoin parce que Sunny aurait trouvé la cause du problème et l’aurait réglé en un rien de temps. Dans tous les cas, le voir penché sur le moteur de ce vieux pick-up lui donna envie de le prendre dans ses bras et de lui voler un baiser. Et comme ça ne risquait pas de leur valoir une amende, ça au moins, elle s’exécuta.

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyDim 18 Juin - 17:06

Quand Iggy lui demanda s’il avait bien pensé à faire le plein, Sunny piqua aussitôt du nez sur le tableau de bord. Il était dans un tel état de choc ― son bon et loyal pick-up qui lui faisait une telle feinte, allons ! ― que cette question avait réussi à lui mettre le doute et, subitement, il n’arrivait même plus à se souvenir si, oui ou non, il avait bien pensé à faire le plein ― alors que, prévenant comme il était, évidemment qu’il l’avait fait. Et effectivement, la jauge d’essence indiquait que le réservoir était rempli. Reposant par réflexe les mains sur le volant du véhicule pourtant bien décidé à rester inerte, Sunny, gonflant les joues, souffla un bon coup.
« C’est pas l’essence. Vu le bruit, ça doit être un truc dans le moteur. »
On pouvait presque entendre dans ses mots le pincement au cœur qui le prenait en les prononçant. Mais Sunny n’allait pas s’avouer vaincu aussi vite. Non seulement il n’était pas du genre à abandonner un homme ― ou un pick-up ― à terre mais en plus, il était hors de question de laisser un petit accident de parcours les forcer à rebrousser chemin et annuler leur virée. D’une manière ou d’une autre, ils allaient s’en sortir.
« J’vais voir, » dit-il à Iggy avec un sourire encourageant.
Il descendit du véhicule et le contourna rapidement pour aller à l’avant et soulever le capot. Les deux bras tendus en l’air pour soutenir ce dernier, le dos courbé et le front plissé de concentration alors qu’il observait le moteur, Sunny avait cette posture typique du gars prêt à se mettre les doigts dans le cambouis. Par-dessous son bras, il regarda l’écran du téléphone d’Iggy qu’elle lui tendait pour leur montrer leur position et celle du garage qu’elle avait trouvé. Sunny pinça légèrement les lèvres de côté dans une petite moue, non pas piqué dans sa fierté, mais bel et bien inquiet quant à l’avenir de son pick-up, un peu comme s’il allait devoir emmener son gamin à l’hôpital. C’est pourquoi le baiser que lui donna Iggy fut plus que bienvenue, et Sunny retrouva non seulement son sourire, mais aussi son entrain.
« Allez, on va pas déjà l’enterrer, j’ai à peine regardé. »
Alors il s’y remit sans plus tarder, sécurisant le capot avec le crochet avant de se pencher plus franchement sur le moteur, une jambe légèrement redressée en arrière pour maintenir son équilibre. Bouche fermée, il marmonnait pour mieux se concentrer un petit air de musique ― Wake me up before you go-go, mais à peine reconnaissable à cause de son éternelle fausseté. Enfin et avec un petit bond, il lâcha un « ah ! » et on aurait presque pu voir l’ampoule s’allumer au-dessus de sa tête. Il bidouilla quelque chose dans le moteur, ses doigts se couvrant rapidement de cambouis, puis fit signe à Iggy, désignant la place conducteur.
« Essaye de le remettre en route, que je vois ce qui se passe. »
Juste après, quand Iggy mit le contact, Sunny tapa dans ses mains d’un air ravi alors que le moteur se mettait à ronronner.
« Halleloo ! » clama-t-il.
Poussant un soupir de soulagement, il se passa l’avant-bras sur son front qui avait perlé de sueur, y déposant à son insu une petite traînée de cambouis.
« Je pense qu’on va pouvoir repartir. »
En tous cas, il voulait y croire.
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Iggy Rayne
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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyJeu 22 Juin - 19:26

Au fond, Iggy aurait aimé y croire, à la simple panne d’essence. Il aurait suffi de marcher jusqu’à la station la plus proche, remplir un jerrycan et refaire le chemin en sens inverse avant de reprendre la route. Mais non, ç’aurait bien sûr été trop simple. Au lieu de ça, il s’agissait d’un problème de moteur. Quand le verdict tomba, elle fit la grimace. C’est vrai que dit comme ça, ça n’avait rien de très rassurant. Mais aucune raison de se laisser abattre : un moteur pouvait très bien se remplacer. C’était parfois coûteux certes, mais certains souvenirs valent totalement la peine qu’on y mette le prix et elle avait les moyens. Et puis Sunny n’avait même pas encore eu le temps de vérifier, alors peut-être qu’il suffisait tout simplement de desserrer là et d’appuyer ici pour que ça refonctionne. Ce qui ne l’empêcha pas de chercher l’adresse des garages du coin parce qu’Iggy était comme ça : parée à tout. Puis elle le rejoignit au dehors et lui montra sa trouvaille. Tout en en profitant pour l’embrasser en vitesse parce qu’à chaque fois qu’elle ressentait cette impulsion, y avait pas moyen de l’ignorer trop longtemps. Ce qui tombait visiblement bien puisque ça suffit à lui redonner le sourire. Iggy secoua la tête quand il déclara qu’il n’était pas question d’enterrer le pick-up trop vite, pas avant qu’il ait pris le temps d’identifier le problème, déjà. Bien sûr que non. Elle s’accouda contre le flanc du véhicule et le regarda faire. Des fois, Iggy en arrivait à espérer que le pick-up tombe en panne rien que pour pouvoir assister à ça. C’était un peu comme dans ces vieilles pubs Coca Cola Light, celles où un type hyper baraqué venait réparer la photocopieuse par temps de canicule, offrant une pause matage à toutes les employées du bureau par la même occasion. Et ça, c’était la principale raison pour laquelle elle n’avait jamais rien appris quand elle l’avait pourtant regardé faire plus d’une fois. Alors non, y avait peut-être pas de musique – hormis celle qu’il était en train de marmonner et qu’elle reconnut sans trop de mal parce qu’il s’agissait de sa version bien à lui - et Sunny n’avait peut-être pas pris la peine d’ôter son haut, mais il n’en fallait pas plus à Iggy pour se faire des films. Surtout dans les circonstances actuelles. Tout ça pour dire qu’il finit par la sortir de sa rêverie.
« Hein ? »
Un peu à regret quand même, elle fit taire la musique.
« Ah oui, tout de suite. »
Se secouant, elle alla se placer derrière le volant comme demandé, laissant la portière grande ouverte. Et quand elle mit le contact, elle aussi fut ravie de constater qu’il n’y avait pas le moindre hoquet, que le moteur avait même démarré au quart de tour. Pas besoin de faire demi-tour, ni même d’aller jusque chez le garagiste, finalement. Comme quoi, ils auraient peut-être pu tirer profit de cette pause, en fait. Mettant cette réflexion de côté, elle attendit qu’il contourne le pick-up pour venir reprendre sa place pour le féliciter à sa façon :
« L’homme qui murmurait à l’oreille des moteurs ! »
C’est alors qu’elle vit cette traînée de cambouis lui maculant le front et eut un sourire tandis qu’elle s’exclamait :
« Tu tiens vraiment à rouler des mécaniques devant tous les gens qu’on va croiser aujourd’hui, on dirait. »
Sans rien ajouter d’autre, elle se pencha et tendit le bras pour ouvrir la boîte à gants où elle fouilla quelques secondes à la recherche de potentielles lingettes pour bébé que Sunny y laisserait traîner au cas où. Et comme elle le connaissait bien, Iggy mit encore moins de temps à trouver ce qu’elle cherchait. En prenant une dans le paquet, elle se leva et s’approcha pour venir le débarbouiller. Et accessoirement lui rendre sa place.

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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptyMar 4 Juil - 20:35

Si on lui avait demandé d’expliquer ce qu’il venait de faire, certainement que Sunny aurait pas été des plus clairs. Il y était pas tout à fait allé au petit bonheur la chance, mais il bidouillait depuis assez longtemps ce bon vieux pick-up pour savoir comment le prendre, à force. Alors, suffisamment confiant, il claqua le capot et déposa dessus une petite caresse avant de rejoindre Iggy toujours assise derrière le volant. D’un bras, il s’appuya contre la portière conducteur, se faisant accueillir d’un :
« L’homme qui murmurait à l’oreille des moteurs !
— Seulement à l’oreille de celui-là, répondit Sunny en secouant la tête avec un petit rire.
— Tu tiens vraiment à rouler des mécaniques devant tous les gens qu’on va croiser aujourd’hui, on dirait.
— Hein quoi ? »
Sourcils haussés, Sunny observa Iggy fouiller dans la boîte à gants sans en soupçonner la raison. Il ne comprit pas plus lorsqu’il la vit récupérer une lingette humide mais quand elle entreprit de lui nettoyer le front, il jeta un coup d’œil à son reflet dans le rétroviseur, vit la dernière trace de cambouis avant qu’elle ne disparaisse sous le passage de la lingette, et lâcha un pouffement.
« Qu’est-ce que j’ferais sans toi. »
Encore cette phrase, qui ne pouvait totalement être dissociée de la blague tant elle était ainsi usitée, mais qui n’en était pas pour le moins sincère, surtout lorsqu’il s’agissait de ces deux-là et de leur complicité qui tenait contre vents et marées.

Notant qu’Iggy avait terminé son œuvre, Sunny lui attrapa doucement le poignet afin de retenir sa main et accrocha son regard du sien.
« Et pour ta gouverne, j’roulerais volontiers des mécaniques devant les gens, mais seulement si c’est toi qu’es au premier rang. »
D’accord, c’était pas la déclaration la plus romantique qui soit mais au moins, ça venait du cœur ― et bon d’accord, un peu d’ailleurs, plus au Sud, aussi, ce qui expliquait peut-être d’ailleurs le manque de poésie dans cette tirade. Qu’est-ce que vous voulez, le sang de Sunny, il pouvait pas être au four. Et pour ponctuer cela, sans relâcher le poignet d’Iggy ni décrocher son regard du sien, il déposa un baiser appuyé sur le dos de sa main, s’attardant un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait fait pour un simple baisemain.
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Iggy Rayne
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MessageSujet: Re: like a million tomorrows → sunny (#)   like a million tomorrows → sunny EmptySam 8 Juil - 15:39

Seulement à l’oreille de celui-là, c’était déjà pas si mal. Puis elle était convaincue que Sunny était en train de se la jouer modeste et n’hésiterait pas une seule seconde à lui demander de jeter un coup d’œil au moteur de sa Cadillac si celui-ci avait une jour un pépin. Puis, comme elle s’en était doutée, il ne comprit pas tout de suite d’où venait sa remarque et il fallut qu’elle entreprenne de lui nettoyer le visage pour qu’il percute. C’est qui était bien sûr d’autant plus mignon car s’il lui avait fallu faire sans elle, comme il le fit très justement remarquer – d’ailleurs Iggy nota qu’il ne s’agissait même plus d’une question mais d’un constat -, il se serait baladé couvert de cambouis tout au long de la journée. Enfin, sûrement pas parce que les gens n’auraient pas manqué de le dévisager, ce qui aurait suffi à lui mettre la puce à l’oreille, mais vous avez saisi l’idée. En réponse à la non-question qui à force, tenait plus d’une private joke entre eux deux, elle leva les deux mains avec cet air de dire qu’elle se le demandait aussi. C’est alors que Sunny retint sa main et riva son regard au sien. Pour lui sortir une de ces punchlines. Venant de n’importe qui, ça lui aurait probablement fait lever les yeux au ciel et tourner les talons mais là, ça fonctionnait. Comme quoi, y avait pas qu’à l’oreille des moteurs qu’il murmurait. Sourire aux lèvres, elle eut un haussement de sourcils suivit d’un petit rire.
« Bientôt tu vas me dire que mon père était sûrement un voleur parce qu’il a volé toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans mes yeux, c’est ça ? »
Et le plus drôle dans tout ça, c’est qu’il n’aurait même pas tout à fait tort. En tout cas en ce qui concernait le fait que son père soit un peu un voleur. Pour ce qui était de ses yeux, c’était laissé à l’appréciation de chacun, en revanche. Posant sa main restée libre sur sa taille, après avoir enfoncé la lingette dans une poche, et approchant davantage, son sourire s’élargit quand elle ajouta :
« Mais je serais une menteuse si je disais que c’est sans effet sur moi. »
D’ailleurs, à mesure qu’elle parlait, la main d’Iggy avait quitté la taille de Sunny pour venir se glisser dans la poche arrière de son jean, le tout accompagné d’un sourire se faisant plus espiègle. Si ça ne tenait qu’à elle, elle serait carrément d’avis de dire que l’heure de route qu’ils étaient supposés faire avant la première étape était passée.

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