Leave the past behind ❋ Nina

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Leave the past behind
crédit/ tumblr ✶ @Nina Baranovski

Nina et moi avons décidé de partir faire du camping. Pour être honnête je n’en ai jamais fait. Ce n’était pas vraiment le style de mes parents. J’imagine que c’est ce genre d’anecdote qui alimente le cliché du gars riche. Mais c’est la vérité. Et je dois bien reconnaître que j’ai hâte d’y être. Espérons que la météo soit de notre côté. J’ai chargé le coffre de ma voiture en conséquence, histoire de palier à toutes les occasions. Bon, je suppose que j’ai fait un peu de zèle mais on n’est jamais trop prévoyant. Lorsque je passe récupérer Nina, elle m’attend sur son perron. A croire que c’est devenu habitude. Mais cette fois-ci, je n’oublie pas. Je saisis sa main pour l’attirer à moi avant de poser mes lèvres sur les siennes « Salut vous » La dernière fois, j’étais tellement stressé que j’avais complètement zappé de la saluer. Chose qu’elle avait rectifié, à mon plus grand bonheur « Prête ? » je lui demande, enthousiaste. Nous nous installons dans la voiture et nous mettons en route. Le ciel se couvre petit à petit, et pour être honnête, je n’aime pas trop ça. Les week-ends gâchés par ce genre d’imprévus, nous avons déjà donné. Pas le temps de dire ouf, qu’une pluie torrentielle s’abat sur nous. Soudainement, l’idée de dormir sous une tente ne me tente pas trop. J’ai cru voir que dans ce camping, les tentes étaient beaucoup plus grandes et que nous sommes relativement épargnés par les intempéries. Croisons les doigts « Je crois qu’on a offensé un dieu dernièrement » je lâche en riant. Mais je vais piquer une page du livre de Nina et voir les choses du bon côté. Ca pourrait être pire et ça restera de bons souvenirs « Tu as déjà fait du camping ? » C'est l'occasion parfaite pour en apprendre encore un peu plus sur elle. Je n'y peux rien, je chercherai toujours à creuser davantage. En y réfléchissant, je crois qu'elle en sait plus sur moi que l'inverse. Il faut dire que l'histoire familiale des Egerton est assez haute en couleur et malheureusement, elle prend une grande place dans notre histoire à tous les deux. J'espère que les choses vont finir par se tasser. Olivia m'a envoyé un texto avant que je ne parte mais je n'ai pas eu le coeur à l'ouvrir pour le moment. Hors-de-question de voir ce moment ruiné. Je sens bien un truc du style : ta mère m'a encore appelé ou, j'ai choisi les fleurs. Lorsque nous serons arrivés, je mettrai la rouquine dans la confidence et nous lirons le message ensembles. Plus de secret.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

Le concept du camping m’est totalement inconnu. Je n’ai pas honte de le dire. Et je compte bien sur Nina pour combler mes lacunes évidentes dans le domaine. Elle est à notre point de rendez-vous habituel, sur son perron. Je la salue comme il se doit, et également, parce que je ne me lasserai jamais de l’avoir dans mes bras, puis on se met en route. Je hoche la tête aux inquiétudes de la rouquine. Le ciel semble peu enclin à nous laisser profiter de notre week-end. Mais pour une fois, je garde une attitude positive. Nouvelle habitude vite mise à l’épreuve lorsque des trombes d’eau nous tombe dessus. Ma main se pose sur le genou de la jeune femme « Ca va le faire, j’en suis certain » C’est juste un peu de pluie, n’est-ce pas ? J’en profite pour lui poser quelques questions. Nina a eu une enfance très différente de la mienne, et bien plus difficile. Alors je glane quelques infos et creuse un peu plus. Attentif, j’écoute ses réponses. « Non jamais. Ca ne collait pas avec l’image des Egerton je suppose » je lâche, en haussant les épaules. Cliché mais vrai. « Et ça t’a plu ? Parce que je compte sur toi pour me filer tous les bons tuyaus » j’ajoute avec un sourire. Malgré le temps qui ne cesse d’empirer, le trajet se passe sans encombre. Lorsque nous arrivons à destination, une file de voitures interminable se trouve devant nous. Je fronce les sourcils. Ca ne me dit rien qui vaille « Attend moi là, je vais voir ce qui se passe. Ca t’évitera d’être mouillée » Je laisse tourner le moteur afin que Nina reste au chaud et sors en courant vers l’accueil. J’écoute un peu les gens autour de moi. Des bribes de conversations me reviennent aux oreilles et finalement, le responsable du camping prend la parole « Messieurs, dames, je suis navrée mais les intempéries nous empêchent d’ouvrir. Une inondation a détruit plusieurs allées et les tentes ne sont plus habitables. Vous serez bien entendu entièrement remboursés. Nous sommes désolés pour le désagrément » Il n’y a rien à faire et pauvre homme, il n’y peut rien non plus malheureusement. Je repars en courant vers la voiture. Il pleut tellement que je retrouve quasi trempé « Bon mauvaise nouvelle, le camping ne peut pas ouvrir. Certaines allées sont complètement inondées et ce serait trop dangereux » je lâche. Je suis déçu, c’est certain mais on va bien trouver autre chose.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

Encore un excellent week-end à passer en charmante compagnie, tout en  découvrant une nouvelle activité. Tous ces trucs qu’on fait quand on est gamin. Je n’y connais pas grand-chose. Cependant, la météo n’est pas de notre côté aujourd’hui et je sens l’humeur de Nina changer. Je ne réagis pas à sa remarque mais comprends tout de même son point de vue. D’ordinaire, c’est moi le pessimiste entre nous deux. Je lui confie n’avoir jamais fait de camping. Ce n’était pas le genre d’activités préconisés par mes parents. Je souris à sa réponse «  Non c’était plutôt polo chez nous, dès qu’on est en âge de monter sur un cheval à vrai dire » Parfois j’ai l’impression d’avoir vécu dans un roman. Il existe tellement d’histoires sur les familles friquées. Et ce ne sont pas des clichés, pas tous en tout cas. Alors je sors clairement de ma zone de confort. Je compte sur Nina pour me guider dans les méandres du camping et encore, ce n’est pas en pleine forêt non plus. Je pense que ça aurait changé beaucoup de choses. J’écoute attentivement son expérience « C’est parce que tu ne m’avais pour oreiller c’est pour ça » je lui dis, en souriant. Nous arrivons à destination et ce que je vois ne me rassure pas du tout. Il y a un truc qui ne va pas. Je sors de la voiture, intimant à la rouquine de rester confortablement au chaud et me rends à l’accueil histoire d’en apprendre plus. Je ne suis pas déçu. Pas de camping pour nous ce week-end. Je rejoins Nina, trempé jusqu’aux os et lui fais de la mauvaise nouvelle. Je pose ma main sur la sienne « Tu ne portes pas la poisse d’accord ? On va trouver une solution » Je retire ma veste et la balance sur le siège arrière mais je sens que je vais vite congeler à ce rythme. J’augmente légèrement le chauffage et nous nous remettons en route. C’est au bout d’un quart d’heure que je remarque une grange un peu plus loin. La pluie a redoublé depuis qu’on a quitté le camping «  On va se mettre à l’abris le temps que ça se calme un peu, je n’y vois pas à cinq mètres devant et j’ai besoin de me changer » Hors-de-question de prendre le moindre risque avec Nina à côté. Je gare la voiture au plus proche «  Je vais voir si c’est ouvert » puis sors en courant. Heureusement pour nous, c’est le cas et je fais signe à la jeune femme que c’est bon. Je sors les sacs du coffre et me précipite à sa suite à l’intérieur de la grange. Elle est saine, et sèche. Au moins on y sera bien. J’installe les sacs sur un établis et sors plusieurs couvertures que j’avais pris avec nous « Tiens si tu as froid » je lui souffle en souriant. Avant d’attraper la mort, je retire mon tee-shirt « Olivia m’a envoyé un message ce matin » je lâche de but en blanc «  Je ne l’ai pas encore ouvert. Je me suis dit que je préférais le faire avec toi » Je trouve enfin la serviette que je cherchais désespérément et me sèche.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

Nos expériences de vies sont réellement aux antipodes. Mais quelque part, c’est appréciable. J’en apprends toujours grâce à Nina et j’aime à penser qu’elle profite également de son côté. Alors ce n’est pas vraiment une surprise lorsque je lui apprends que je n’ai pas fait de camping. Jamais. Ni été scout. Néanmoins, mes parents m’ont inscrit ainsi que mon frère au polo dès que cela a été possible. Bien sûr, on a commencé à plus petite échelle sur des poneys et une fois suffisamment grands, on a pu monter sur des étalons. La rouquine me demande en quoi consiste le polo. Je marque une pause, le temps de réfléchir à ma réponse « Imagine du rugby, mais sur des chevaux avec un maillet. En gros, il y a deux équipes à cheval. Le but est de marquer chez l’adversaire en utilisant un maillet. Les buts ne sont pas gardés, comme un rugby. A chaque point marqué, on change de côté » Honnêtement c’est un sport très sympa et il faut être bon cavalier « C’est bien plus rude qu’on ne le pense. La compétition est particulièrement féroce. Ca devient intéressant avec l’âge et une fois qu’on est bon cavalier » Dès qu’on a su marcher, on nous a mis sur un poney. Alors c’est devenu assez naturel. Et même si ça fait un moment que je n’ai pas pratiqué, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Nina poursuit en partageant son expérience et je ne peux m’empêcher de la taquiner. Je ris à sa question « On sait tous les deux que je suis bien plus confortable » je lui dis avec un clin d’œil.

Le chemin se passe sans encombre mais une mauvaise nouvelle tombe et on est obligé de faire demi-tour.  Je propose de nous arrêter dans une grande le temps que la météo soit plus clémente. Une fois à l’intérieur, j’en profite pour me changer. Je sens le froid s’insinuer gentiment. Je tends une couverture à la jeune femme, qu’elle refuse poliment en m’intimant de rapidement de me changer. Je hoche « Bien madame » j’ajoute taquin. La suite est cependant beaucoup moins sympa. J’évoque Olivia et le message que j’ai reçu de sa part un peu plus tôt. Je n’ai pas encore eu le cœur à l’ouvrir « Aucune. Depuis le gala à a mairie, je ne l’ai pas revu encore moins parlé » Je termine de me sécher le torse et enfile un tee-shirt sec puis enchaine sur le jean. Une fois enfin au chaud, je sors mon téléphone « C’est parti ... » J’écarquille les yeux, soufflé « C’est terminé … » je lâche et relève la tête avant de prendre Nina dans mes bras et l’embrasse « C’est terminé. Elle nous rend notre liberté ! » Parce qu'on était bien piégé dans cette histoire.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

Une fois n’est pas coutume, changement de plans. La météo a choisi de faire des siennes et on est obligé de se réfugier dans une ferme le temps que ça se calme. La visibilité est clairement mauvaise et je suis trempé jusqu’aux os. J’en profite pour me changer avant d’attraper la mort et je lâche la bombe. Il n’y avait pas réellement de bon ou de mauvais moment pour lui avouer qu’Olivia m’a envoyé un message. On a cette épée de Damoclès au-dessus de la tête à longueur de journée. Je me suis même mis à lire les tabloïds pour m’assurer qu’elle ne balance pas mon nom ou pire celui de Nina à la presse. Je refuse qu’elle se prenne une balle perdue. Certes, la soirée à la mairie s’est terminée d’une manière que je n’avais pas anticipé. On a discuté, réellement discuté pour une fois. Après notre rencontre imprévue avec mes parents, un véritable désastre au passage, elle m’a rejoint aux toilettes. Elle s’est même proposée de m’aider à faire mon bandage, témoin de ma perte de sang froid. Et je pense que c’était la première fois où l’on a pris le temps de s’écouter. Alors ce texto me laisse perplexe. Nina me fait part de ses craintes et je hoche la tête. Ca se comprend parfaitement. J’attrape mon téléphone, anxieux. Mes yeux parcourent le texte, et au fur et à mesure que j’avance dans mon récit, mon coeur se fait plus léger. Je finis par exploser de joie et prends la rouquine dans mes bras pour l’embrasser. Mes propos sont parfaitement incohérents, c’est en tout cas ce que je déduis des questions de la jeune femme. Je lui montre alors le sms, un sourire radieux aux lèvres « Elle lâche l’affaire. Elle va dire à la presse qu’elle a annulé les fiançailles, sans donner mon nom bien évidemment » Je range mon portable et saisis son visage entre mes mains « Tu es toute à moi et je suis tout à toi » je lâche avant de la faire basculer en arrière, façon tango pour l’embrasser. J’y déverse tout ce que je ressens : la tendresse, l’affection, le désir et le soulagement de pouvoir être avec elle. Enfin. Je la fais remonter mais la garde dans mes bras, mon front contre le sien « C’est enfin terminé » Je suis sur un petit nuage « Comment tu te sens ? » Parce qu’elle aussi, subissait cette situation.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

Cette histoire avec Olivia est un vrai point noir dans nos vies à Nina et moi. Et quelque part, ça nous empêche de nous projeter. Même si je fais tout pour que ça fonctionne, pour que tout roule, la rouquine est parfois sur la réserve. Elle essaie de se protéger. C’est justifié compte tenu de ses déboires passées. J’espère qu’un jour elle réalisera que je ne vais pas la lâcher ou l’abandonner. Bien sûr, on n’est pas à l’abri d’une rupture, il faut rester réaliste mais j’ai du mal à concevoir la suite sans elle. Si seulement il n’y avait pas ce mariage arrangé, tout serait parfait. J’en touche un mot à la jeune femme et ouvre enfin le message que j’ai reçu. Mon sang ne fait qu’un tour et j’ai presque du mal à assimiler ce que je lis. Nina et moi sommes libres. Plus d’Olivia, plus de menace de tout dévoiler à la presse, plus de fiançailles bidons. J’attire la rouquine contre moi et l’embrasse, presque sans pouvoir m’arrêter. L’énorme poids qui comprimait ma poitrine, cette espèce de douleur sourde a disparu. Bien sûr, je laisse exploser ma joie mais je ne perds pas de vue qu’elle était concernée par tout ça. Je fronce les sourcils « Vous ne vous débarrasserez pas de moi comme ça Mademoiselle Baranovski » je lâche, taquin. La déclaration de Nina me coupe presque le souffle. Je l’ai déjà entendu, mais aujourd’hui ça résonne différemment. C’est plus fort, plus vrai. C’est le début d’une vie à deux, sans les soucis que pouvaient causer ma famille et leur tradition à la noix. Lorsqu’elle pose ses lèvres sur les miennes, je la rapproche encore davantage de moi. Je n’ai pas l’intention de la laisser partir « Moi aussi je t’aime » Mes mains se posent sur ses hanches et je m’écarte seulement pour reprendre mon souffle « Il va falloir fêter cette bonne nouvelle. Enfin, quand la météo y mettra du sien, Quoique ... » J’avise le panier à côté des plaids « J’avais prévu de quoi manger ce soir. Rien ne nous en empêche, si ça te dis ? » On peut faire en sorte de s’installer confortablement. Entre les plaids, les deux sacs de couchages et toutes les bonnes choses que j’ai ramenées, il y a moyen de passer un excellent moment.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

On est libre. Enfin. Je n’en reviens toujours pas et c’est peut-être pour ça que je m’accroche à Nina comme à une bouée de sauvetage à cet instant précis. J’ai besoin de me rassurer, d’être sûr que ce moment n’est pas que dans ma tête. Mais tout ça est bien réel. Notre futur était très incertain même si on se faisait en sorte de ne pas se laisser abattre. A présent, on voit ça sous un nouveau jour. Alors, je compte bien célébrer cette excellente nouvelle. Sauf que le temps n’a pas l’air de se calmer. On risque de devoir rester là pendant un moment. Je propose à la rouquine de maintenir cette idée et d’improviser un petit quelque chose. On a de quoi faire avec nos affaires, ce qu’il reste dans le coffre de la voiture et la nourriture que j’avais prévu pour ce soir « C’est certain qu’on fêtera ça en rentrant ! Mais pour ce soir, on peut se contenter de rester tranquille, tous les deux, dans notre bulle » On ira probablement au restaurant ou bien on cuisinera un truc chez moi. Ca pourrait le faire. J’avise les questions de Nina. Elle n’a pas tout à fait tort. Je regarde mon téléphone et les prévisions météo pour les prochaines heures « On n’a pas trop le choix. Promis je fais vite » je lui dis en posant un baiser sur son front. J’ouvre la porte de la grange et ne sors que lorsque ma voiture est également déverrouillée. Autant passer le moins de temps dehors. J’attrape les quelques sacs qui restaient et me précipite à l’intérieur. Je pose le tout à côté du reste avant d’analyser les dégâts. Au moins cette fois-ci, je n’ai que le haut de mouillé « T’en fais pas, j’avais prévu plusieurs tee-shirts, et je suis quasi certain d’avoir pris un ou deux pulls avec des vestes » Je ne savais pas trop à quoi m’attendre pour ce week-end, encore moins en terme de confort. En fonction des campings, on est parfois mieux lotis. Je sors les sacs de couchages et les déplie entièrement, puis dispose les plaids par-dessus. Ca évitera de ramener une botte de foin entière dans mon coffre en repartant « Et voilà ! » je lance tout fier. Compte tenu des circonstances, ça pourrait être bien pire. Puis finalement, j’attrape son sac et retire mon deuxième tee-shirt que je mets à sécher avec le reste « On devrait être plutôt bien là » Et puis, on a un super pique-nique improvisé qui nous attend.

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crédit/ tumblr ✶ Nina

Après pareille nouvelle, j’ai bien l’intention de fêter ça dignement. Mais pour l’heure, on va faire en sorte de se créer un petit coin de paradis. On va faire avec les moyens du bord comme on dit. Et puis ce qui compte réellement, c’est la compagnie. Mon regard se pose sur Nina et je me dis que je suis un sacré chanceux. Après s’être mis d’accord sur notre campement de fortune, je file récupérer le reste des affaires. Comme dit la rouquine, espérons que cette grange est abandonnée, sinon on risque d’avoir une belle surprise demain matin. Une fois revenu, j’installe tout pour qu’on soit confortable et j’admire deux secondes mon œuvre. J’éclate de rire à la remarque de la rouquine « C’est fort probable » Je marque une pause. «Je crois que je suis une princesse en fait » j’ajoute taquin « T’as encore beaucoup de choses à m’apprendre » Et ça me plait bien au final. Nos différences peuvent nous éloigner comme nous rapprocher. Nos vies sont à l’opposé et chaque jour, j’en apprends un peu plus grâce à elle, à ses expériences. Notre week-end, bien qu’avorté, en est le parfait exemple. Je retire mon tee-shirt que j’installe avec les autres, en espérant que ce soit sec quand on partira et fouille dans mon sac. Je trouve une veste de jogging que j’enfile et tandis que je me débats avec la fermeture éclair, je suis stoppé net dans mon geste. Mes yeux trouvent ceux de Nina. J’arque un sourcil, incertain de ce que je viens d’entendre. Fais pas l’idiot Nath’, t’as très bien entendu. Je laisse délibérément la veste ouverte et pose mes mains sur mes hanches, en mode mannequin « Si il n’y a que ça, je veux bien me sacrifier pour tes beaux yeux », je lui dis avec un clin d’oeil. On ne va pas se mentir, c’est toujours flatteur pour l’égo ce genre de compliment. Je remonte la zippette à moitié et saisis Nina par la main pour l’attirer contre moi « Si j’avais su, je me serais baladé plus souvent comme ça  » J’essaie de garder un ton léger. Parce que c’est parfois plus facile. Avoir la rouquine contre moi, comme ça, il m’arrive de ne plus vraiment réfléchir comme un gentleman. C’est elle qui décide « Si tu as faim, on a un panier entier, avec tout ce qu’il faut » j’ajoute, mon nez effleurant le sien.