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crédit/ MARZEGIFS ✶   @Toni Araújo  

Appel de service, encore et toujours. Victor avant pas mal de clients, pour beaucoup de secteurs différents. Il pouvait remplacer un barman, un cuisinier, tondre la pelouse, faire de la livraison, monter un mur extérieur, faire la peinture, tout un tas de choses qu'il avait apprit durant toute sa vie. Il n'a aucuns diplômes, si ce n'est celui de la vie de tous les jours, d'apprendre avec des vidéos youtube et avec l'expérience des autres. Sur les chantiers comme dans les cuisines, il avait apprit le plus possible auprès de ses collègues pour devenir un homme a tout faire plus que compétents. Le jour ou il gagnerait sa nationalité, il pourrait se lancer a cent pour cent dans ce domaine et peu être faire un peu plus d'argent. Même si ce n'était pas son objectif principal dans la vie, il ne crachait pas dessus pour mieux s'équiper et gâter sa famille construite de toutes pièces.

Ses activités sur Tiktok prenaient de l'ampleur, mais il ne voulait pas baser sa vie sur cela. Ca pouvait s'arrêter du jour au lendemain, mais pour le moment, ca l'amusait plus qu'autre chose. Pour le moment il se contentait de servir ses clients et aujourd'hui, il était la avec ses outils et son pick-up pour venir s'occuper du cas Toni Araújo. A ses yeux, elle était la femme fatale, pleine d'argent et qui en abusait, surtout avec lui en l'appelant pour faire les moindres corvées qu'elle voulait. Que ce soit une ampoule qui grille, qu'a la pelouse qui est pas droite, en passant par le nettoyage de la piscine et du spa. Ou encore le nettoyage de la villa. Aujourd'hui, c'était sa douche qui coutait une fortune qui avait du mal a fonctionner, surtout le pommeau de douche qui semblait bloqué.
«Mademoiselle Araújo, j'ai trouvé une pièce de remplacement, acceptez vous que je l'achète ou vous préférez chercher une autre solution ?»

La quincaillerie du coin n'avait pas la pièce forcément, mais aller dans la boutique de luxe de la ville ou elle avait achetée la salle de bain l'avait aidé. Il n'y avait pas a dire, le service était bon. Vu le prix, il vallait bien d'apres Victor, mais il préféra garder cela pour lui. Une fois revenu, il donna la facture a la jeune femme et repartit dans la salle de bain de rêve pour finaliser les travaux. «De ce que m'en a dis la vendeuse, l'eau du coin n'est pas tres bonne pour ce genre de produit, surtout quand on utilise le jet haute pression. Mais vous en avez pour quelques années si tout va bien maintenant.» Lance t'il pour faire la conversation. «Ca devrait aller maintenant !» Dit il, victorieux.

Les journées se suivent mais sont loin de se ressembler. Depuis que mes pas ont foulé pour la première fois le sol néo zélandais, il s’est passé un nombre incalculable de choses. On dit souvent qu’on a mille vies dans une vie, et je peux vous dire que quand je regarde derrière mon épaule pour repenser au passé, je ne peux qu’approuver ce dicton. La Toni d’aujourd’hui est loin d’être la même que celle d’il y a ne serait-ce que trois ans. Avec la mort de mon père et cette fortune qu’il m’a léguée, je peux me permettre des choses que je n’aurai même pas pu imaginer avant aujourd’hui. Comme appeler quelqu’un à presque n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour faire toutes sortes de travaux chez moi. Je n’ai pas nécessairement besoin de compagnie, j’ai un boulot avec beaucoup d’employés, des amis… mais je dois dire que la présence de Victor est loin d’être désagréable, surtout pour les yeux. Et puis, qu’on se le dise, pouvoir lui demander à peu près n’importe quoi et le payer pour ça, c’est agréable.

Je m’amuse parfois à chercher la petite bête, trouver des détails à fignoler dans cette maison, une ampoule à changer, la piscine à nettoyer, la pelouse à tondre. Et encore, je pourrai aller chercher plus loin, mais ce pauvre homme ne rentrerait pas chez lui avant la nuit tombée si tel était le cas. Aujourd’hui, je travaille de la maison, comme une bonne partie du temps, et en profite pour faire quelques passages presque innocents dans la salle de bain où travaille Victor, juste pour voir si tout va bien. « Mademoiselle Araújo, j'ai trouvé une pièce de remplacement, acceptez vous que je l'achète ou vous préférez chercher une autre solution ? »  Mon épaule vient s’échouer contre le montant de la porte, alors que mon regard ébène est plongé dans le sien. Sourcil arqué, je resserre mes mains autour de ma tasse de café brûlant. « Faites le nécessaire, et rajoutez le montant à votre prochaine facture. »  Mon ton n’est pas nécessairement autoritaire, peut-être simplement un peu détaché, ce qui contraste avec mon attitude parfois charmeuse envers lui. Avouons-le, il est bel homme, et je sais que je ne lui suis pas indifférente non plus. « De ce que m'en a dis la vendeuse, l'eau du coin n'est pas très bonne pour ce genre de produit, surtout quand on utilise le jet haute pression. Mais vous en avez pour quelques années si tout va bien maintenant. »  Un sourire étire le coin de mes lèvres. « J’y peux rien, c’est mon pêcher mignon. »  Evidemment, je reste évasive sur mon amour du fameux jet haute pression…

Visiblement, mon homme à tout faire semble avoir terminé sa tâche du jour, même s’il reviendra très vite avec la nouvelle pièce à changer.« J’ai de la chance de vous avoir… »  lui dis-je en lui adressant un fin sourire. « Je vous offre un café Victor ? »  Depuis qu’il vient travailler ici, je n’ai pas le souvenir de lui avoir offert autre chose qu’un grand verre d’eau lorsqu’il était assoiffé. Mais je suis d’humeur à partager autre chose que de l’argent contre service rendu. « Noir ? Sucre ? Lait ? »  Il n’a même pas répondu à ma proposition que je fais déjà volte face, avec cette assurance qui lui fait comprendre que je ne lui laisse pas vraiment le choix. D’un pas chaloupé, je rejoins le séjour puis la partie cuisine où se trouve l’imposante machine à café à percolateur.

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Travailler pour Toni était a la fois oppressant et tres lucratif, car la femme au porte monnaie sans fond avait tout le temps de quoi a lui faire faire. Des petits travaux aux plus gros, elle n'hésitait pas a l'appeler pour tout ce qu'elle avait a faire. C'était presque a n'importe quelle heure de la journée, car il répondait tout le temps présent pour des besoins financier. Il fallait dire aussi qu'il trouvait sa cliente belle et qu'il trouvait qu'il y avait un certain jeu entre eux deux. Il y prenait goût parfois, même si elle avait tendance a en profiter le plus souvent pour lui faire les pires corvées possibles. Une chance pour elle qu'il était joueur et qu'il avait besoin de cet argent. Il trouva donc pour la journée des solutions aux problèmes de sa cliente qui prenait un malin plaisir a venir le surveiller ou se rincer l'œil pendant les réparations. Sa réponse le fut sourire. Encore un sous entendu, qui pouvait porter a confusion et comme toujours, ils n'avaient aucuns soucis a rentrer dans le jeu de l'autre. «Ce ne sera pas moins qui vous jugera sur vos préférences, mais il doit y avoir d'autres solutions et outils pour éviter de briser votre matériel !» Il avait déjà quelques idées de réponses au cas ou elle veuille plus de précision et il savait que c'était son genre de poser des questions pour le mettre mal a l'aise. Même si c'était évident !

«C'est ce que je me dis oui, beaucoup de chance même !» Sourire aux lèvres pour lui répondre, elle enchaina avec une proposition pour un café. Pas le temps de lui répondre qu'elle n'était plus la. Elle ne lui offrait pas vraiment le choix ? Il prit ses affaires et descendit jusqu'à la cuisine ou elle était déjà en train de préparer le café avec sa machine qui devait surement couter deux semaines de salaire voir le mois. Il n'avait encore jamais vu un café dans quelque chose d'aussi luxueux, car c'était bien la première fois qu'il en buvait un chez elle. «Je vais le prendre noir, sans rien. C'est que comme ça qu'on devrait apprécier son café.» Comme beaucoup d'autres boissons qu'il préférait ne pas altérer avec d'autres choses pour pouvoir profiter de la qualité de la conception. «Ca doit être la première fois que vous m'en offrez un. Vous avez autre chose a me demander mademoiselle Araújo ?» Elle était toujours surprenante de toute facon cette femme, il avait du mal a comprendre parfois ce qu'elle pouvait bien imaginer et penser, mais c'était le propre de l'homme apres tout non ? Alors il était curieux. Quelle serait la prochaine étape ?

Je suis d’un naturel joueuse, et ce très cher Victor n’est pas sans le savoir. Si je peux parfois paraître comme détachée ou même hautaine lorsque je suis au travail, à la maison, c’est autre chose. Et si techniquement je suis son employeur, je trouve ça différent des gens qui travaillent pour moi, à la maison d’éditions. « Ce ne sera pas moi qui vous jugera sur vos préférences, mais il doit y avoir d'autres solutions et outils pour éviter de briser votre matériel ! »  Il est joueur également, et le sourire qui s’élargit sur mes lèvres est le signe que j’apprécie sa répartie. Le ton est donné, les sous-entendus pleuvent, et j’avoue trouver ça grisant. « Ecoutez, on fait avec les moyens du bord… »  Je finis par hausser les épaules avant de le gratifier d’un compliment sur sa présence, ou plutôt sa disponibilité à toute épreuve. Je me demande souvent s’il viendrait au beau milieu de la nuit pour une urgence, une fuite  importante, un détecteur de fumée cassé… Je l’ai parfois vu avec une bague à l’annulaire gauche, qu’il enlève le plus souvent pour travailler, probablement pour ne pas se blesser. Est-ce qu’il est marié, je ne connais rien de lui, et je compte bien en savoir plus en lui proposant un café. « Je vais le prendre noir, sans rien. C'est que comme ça qu'on devrait apprécier son café. »  « Très bon choix. » Voilà qu’il me plait de plus en plus !

Je souris pour moi-même alors que je suis dos à lui, et m’applique à préparer la dose de café dans son cercle métallique, avant d’appuyer sur le bouton pour y laisser couler l’eau. Je suis une grande amatrice de café, et je n’aime que le bon. Alors évidemment, tomber sur quelqu’un qui apprécie la vraie valeur du café, ça m’enchante. « Ca doit être la première fois que vous m'en offrez un. Vous avez autre chose a me demander mademoiselle Araújo ? »  Je pourrai me vexer qu’il pense que je lui offre un café juste pour lui demander autre chose, mais je suis d’humeur à ne pas prendre les choses trop personnellement. « Ai-je vraiment besoin de vous offrir un café pour vous demander quelque chose ? »  Je penche sensiblement la tête sur le côté, la question est rhétorique, il connait la réponse. Avec l’argent, on peut acheter beaucoup de choses, et les services de cet homme en font partie. La limite, c’est lui qui la pose. « Non… je suis simplement d’humeur curieuse ce soir, c’est vrai que je n’en sais pas beaucoup sur vous… »  Son café étant terminé, je fais glisser la tasse de l’autre côté de l’ilot central où il se trouve, et pose mes coudes sur ce dernier, sans le lâcher des yeux. « J’espère que personne ne vous attend à la maison.. je m’en voudrais de vous retenir après une journée de travail… »

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Un sourire illumine le visage de Victor, elle ose lui dire qu'elle fait avec les moyens du bord. Ils savent tous les deux de quoi ils parlent et cela n'en est que plus drôle en un sens. «Je pensais qu'une femme telle que vous serez bien plus prévenante que ça, mais je pourrais toujours vous faire une liste de matériel pour... avoir le choix.» Il n'irait pas plus loin, même si c'était grisant, il ne voulait pas s'aventurer trop loin dans les suppositions non plus. Travail terminé, elle lui offre pour la première fois un café qu'il accepte volontiers. Il prend un noir, rien d'autre. Un puriste qui, s'il en avait les moyens s'offrirait une machine digne de ce nom.

Il lui fait une remarque qu'elle contrebalance directement avec une question rhétorique. Elle avait raison, l'homme a tout faire... était littéralement la pour tout. Elle demandait et s'il en était capable, il le faisait contre l'argent qu'elle lui donnait. «C'est vrai, je suis a votre entière disposition après tout. Excusez moi ce n'était pas très polis.» S'excuser ne faisait pas de mal, surtout lorsqu'on était en tord. Le café glisse sur le comptoir pour venir se placer devant lui alors qu'elle lui avoue ne pas le connaitre et lui demande si on l'attend a la maison ce soir. Elle ne voulait pas le mettre en retard, ou voulait effectivement en apprendre plus sur lui. «Prenez en un avec moi voyons, je n'aime pas boire seul. Un café, comme un cognac.» Elle ne semblait pas vraiment vouloir s'en faire un, mais comme il le disait, il n'aimait pas boire seul.

«Non, personne ne m'attend ce soir, je devais de toute façon faire un tour a mon garage pour faire quelques rangements et préparer diverses choses.» Façon subtil d'éluder la question ou encore une vérité, car il avait toujours besoin de s'avancer dans ses travaux divers et variés. «En quoi puis je donc satisfaire votre curiosité ?» Il regarde sa montre avec un petit sourire. «Vous avez quinze minutes pour me poser n'importe quelles questions vu que l'heure de facturation est encore en court.» Il rigole, car pour lui, il ne travaillait plus a présent.

Les sous entendus équivoques à propose de la douche terminés, nous pouvons passer à la cuisine, où je lui propose de lui offrir un café. Il le choisit noir, et je ne peux que souligner en moi-même le bon choix de cet homme. En plus d’être beau et très efficace de ses mains - dans le domaine du bricolage en tout cas - il semble aussi avoir de bons goûts. Je fais l’effort de ne pas m’insurger quand il se demande si j’ai une faveur à lui demander. Un café contre une faveur ? Ce n’est pas mon genre. « C'est vrai, je suis a votre entière disposition après tout. Excusez moi ce n'était pas très poli. »  Merci. Je me contente d’un regard en biais, accompagné d’un léger sourire pour lui faire comprendre que j’apprécie sa remise en place. Bien sûr qu’il y a un rapport d’autorité en un sens, il est mon employé, je suis son employeur. Mais même si j’ai beau aimer cette légère supériorité - comme dans mon travail, je ne veux pas pour autant le froisser, au risque qu’il ne revienne plus travailler ici, puisqu’il en a tous les droits. « Prenez en un avec moi voyons, je n'aime pas boire seul. Un café, comme un cognac »  Cette fois c’est un rire amusé qui franchit la barrière de mes lèvres. « Je ne suis pas très cognac, mais j’en ai une bonne bouteille… »  Je laisse sous-entendre que je pourrai bien lui en servir un verre un jour. Je retourne donc à la machine à café pour m’en faire couler un à mon tour. Noir, corsé, exactement comme le sien.
Il est alors temps de poser les questions qui m’intéressent, la première à savoir si quelqu’un l’attend chez lui. « Non, personne ne m'attend ce soir, je devais de toute façon faire un tour a mon garage pour faire quelques rangements et préparer diverses choses. »  Il reste évasif en précisant ‘ce soir’. Est-ce que quelqu’un est susceptible de l’attendre d’autres soirs de la semaine ? Je ne sais pas pourquoi je me pose toutes ces questions après tout, je n’ai pas de barrière à ce niveau là. Briser inconsciemment un ménage vacillant, je l’ai déjà fait, et je n’ai pas de scrupule à ce propos. « En quoi puis je donc satisfaire votre curiosité ? Vous avez quinze minutes pour me poser n'importe quelles questions vu que l'heure de facturation est encore en court. »  Je penche la tête sur le côté en souriant, amusée par le jeu qu’il essaie d’instaurer. « Ne me prenez pas au jeu, c’est dangereux. Je pourrai vous payer une heure de plus pour vous poser davantage de questions … »  Une heure ou plus, des questions ou plus. Après tout, il est réceptif à mon charme non ? « Quinze minutes c’est déjà long pour poser toutes les questions que je veux… »  Mais il n’a pas précisé qu’il allait répondre à toutes ces questions, par ailleurs… « Est-ce que monsieur bricolage a des enfants ? Une femme ? Un chien ? »  Je ne le lâche pas des yeux et souris, voyant qu’il risque de ne pas répondre à ce genre de questions aussi rapidement. « En dehors de ces petits travaux que vous faites, est-ce qu’il y a une passion ? Un autre métier ? Quelque chose qui vous anime ? » 

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Toni avait toujours eu cette aura de mystère et de jeu lorsqu’il venait chez elle. Parfois, il se sentait comme piégé dans la cage d’un animal sauvage, son regard perçant, le détaillant de haut en bas pour savoir a quelle sauce elle allait le déguster. Le fait qu’elle lui offre ce petit café était aussi surprenant que plaisant, offrant une petite avancée dans cette relation client qu’ils avaient tous les deux. Il lui demanda même d’en prendre un avec lui, n’appréciant pas boire seul de toute façon. «Une autre fois peu être. Avec un connaisseur, peu être apprendrez vous a l’apprécier qui sait. » Ca lui était arrivé lorsqu’il avait commencé a boire du vin. Il n’était pas un grand fan, mais après plusieurs bouteilles et avec quelqu’un qui aimait lui expliquer les subtilités des vins, il avait prit goût a déboucher des bouteilles pour le simple fait de les déguster.

La jeune femme commença a lui poser des question et il resta évasif, bien qu’il sentait le potentiel petit jeu qu’ils pouvaient mettre en place et elle ne se fit pas prier pour embarquer «Du moment que je suis payé. Après tout, tout est dans le titre. Homme a tout faire. » Et il savait en faire des choses de ses dix doigts ! Sa précarité lui avait offert deux choix. Se laisse aller a la misère de sa situation, ou trouver des solutions pour s’en sortir. Autant vous dire que des solutions, il en avait trouvé beaucoup. «Alors, j’ai une femme, qui a eu une petite fille avec mon meilleur amie avec qu’on se mette ensemble et j’ai un chien a moi oui. » Beaucoup d’informations ! Son histoire n’était pas simple, mais il savait que si elle le voulait vraiment, elle payerait pour avoir tous les détails. Elle demande également si quelque chose d’autre l’aime en dehors du travail.

«J’aime beaucoup de choses. Je suis très curieux, j’aime apprendre et surtout transmettre mes connaissance. J’ai même un compte tiktok ou je donne des trucs et astuces sur tout ce que je sais ! Je vous le donnerais si vous êtes curieuse. J’ai de plus en plus d’abbonnés c’est fou. » C’était le début de la popularité tout ca ! Mais il gardait les pieds sur terre, ce n’était que temporaire. « Encore cinq minutes.» Sourire amusé et taquin. «Et vous ? Hormis le travail, des passions ? Autre qu’appeler votre homme a tout faire pour le regarder travailler ? »  

« Une autre fois peut être. Avec un connaisseur, peu être apprendrez vous a l’apprécier qui sait. » Qui sait s’il y aura une autre fois, si un jour futur, j’aurai envie de partager avec lui autre chose qu’un café ? Personne ne saurait le dire, et sûrement pas moi. En matière de vie privée, j’ai plutôt tendance à vivre au jour le jour. Certes, je n’ai pas la vie amoureuse ou familiale que la société voudrait que j’ai, en approchant de la quarantaine, mais moi, ça me convient comme ça, et c’est l’essentiel.

Le bellâtre me laisse lui poser les questions dont j’ai envie, puisque je le paye, il me doit au moins sa présence. Tout d’abord plutôt vague, j’ai finalement tout le loisir de lui poser des questions un peu plus précises, en attendant de voir s’il compte y répondre avec plus de précision. « Alors, j’ai une femme, qui a eu une petite fille avec mon meilleur ami avant qu’on se mette ensemble et j’ai un chien a moi oui. » J’arque un sourcil un instant, face à la manière dont il dépeint la situation. Ça fait beaucoup d’informations dans une seule phrase, et son discernement me sidère, d’autant plus que nous étions légèrement en train de flirter quelques instants plus tôt.

Le voilà parti à nouveau dans des explications, cette fois sur ma question à propos de ses hobbies. De toute évidence, parler des choses qu’il aime semble plus aisé pour lui que de parler de sa petite famille. Un compte tik tok vraiment ? Je crois que plus il parle, et plus j’hallucine. « Je vous le donnerais si vous êtes curieuse. J’ai de plus en plus d’abonnés c’est fou. » Je laisse échapper un rire amusé. « C’est gentil, mais je ne suis pas la meilleure des internautes quand il s’agit des réseaux sociaux. » En réalité, je n’en ai aucun, je ne vois pas l’intérêt de raconter ma vie sur les réseaux. Elle ne regarde que moi. Victor me rappelle à l’ordre en me parlant des minutes restantes à notre conversation, ce qui me fait sourire, joueuse. Je me demande si ça vaut le coup de payer une heure de plus pour continuer de discuter avec lui. « Et vous ? Hormis le travail, des passions ? Autre qu’appeler votre homme a tout faire pour le regarder travailler ? » Un petit sourire mutin au coin des lèvres, j’hésite un instant à la réponse à lui offrir. « Aucune. Et maintenant que je sais que mon homme à tout faire a la bague au doigt… » Je fais une petite moue faussement triste et hausse les épaules avant d’ajouter « Je vais devoir en trouver un autre à me mettre sous la dent. » Et sans une once d’hésitation, je finis mon café d’une traite et lui tourne le dos pour aller déposer la tasse vide dans l’évier. Lorsque je fais à nouveau demi-tour dans son sens, il me semble un peu hébété par ma réaction, et cette fois je m’accorde un léger rire. « Vous avez de la chance, vous êtes doué dans ce que vous faites… Peut-être que je vous rappellerai. » Un oeil sur ma montre et je plonge à nouveau mon regard dans le sien. « Je ne vous retiens pas, vous avez une famille à nourrir il me semble… »

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La jeune femme était bien curieuse sur son employé qu'elle appelait lorsqu'elle en avait besoin. Il n'était pas du genre a cacher des choses l'homme a tout faire. Du moins, pas sur sa vie. Sur sa situation ? Le fait qu'il était ici de façon illégale depuis pratiquement le début de sa vie ? Oui, il préfère ne pas trop en parler. Néanmoins, pour tout le reste, il est assez ouvert a la discussion et même si décidément, ils avaient l'air de flirter, il ne voulait pas mentir. Car toutes les vérités se font savoir a un moment donné et il détestait ça. De toute façon, elle était bien visible sa bague actuellement non ? Il l'enlevait lorsqu'il travaillait et quand ca pouvait l'abimer, mais c'était assez rare et souvent le temps d'un instant.

En tout cas elle ne semblait pas le moins du monde intéressé par les réseaux sociaux. De toute façon, ses vidéos de trucs et astuces n'étaient pas forcément pour elle. Toni avait assez d'argent pour payer des personnes pour faire ses travaux ou encore lui faire de bons petits plats. Néanmoins, sa réaction ou plutôt ses réactions semblaient assez... intense. Perdait elle tout son intérêt pour lui parce qu'il était casé ? C'était ce qui semble en ressortir en tout cas, vu comment elle termina son café pour aller le déposer dans l'évier.  «Ainsi donc je n'étais intéressant a vos yeux parce que j'étais possiblement un casse croute pour vous ? »  C'était ? Rageant ? Mais il pouvait comprendre. Il haussa les épaules.

«Après tout, c'est comme ça que les hommes voient les femmes aussi habituellement dans leurs relations... c'est bien normal que ca marche dans les deux sens.»  Apres tout, c'était la vie, les relations humaines étaient vraiment difficiles en ce monde. Mais il trouvait cela assez difficile a avaler et il termina lui aussi son café et se leva pour aller le poser dans l'évier en se collant presque a elle.  «Mais le monde n'est pas tout blanc ni tout noir.» Il se recule. «Ce n'est pas parce que nous avons une bague au doigt que nous sommes limités dans nos choix et nos actions.» Il se dirigea vers son sac a outils pour vérifier s'il n'avait rien oublié.    

«Votre temps est écoulé semble t'il. Si vous êtes curieuse, ou si vous avez encore besoin de moi, je suppose que vous me contacterez ? » Il ne s'attendait a pas grand chose de toute façon, mais il jouait a un jeu assez... dangereux en un sens.