Surprise surprise ! Feat Tani

Tani avait enfin un appartement. Valentina était loin de connaître toute l’histoire de sa collègue et amie, elle l’avait rapidement compris, mais elle avait saisi toute l’importance de cette nouvelle étape lorsque la blondinette le lui avait annoncé avec un air de victoire sur le visage. C’était important pour elle, alors ça l’était pour Valentina. Elle avait attendu une invitation à une pendaison de crémaillère, mais voyant que ça ne venait pas, la chilienne avait pris les devants. Elle était passée chez un petit caviste qu’elle connaissait bien, avait acheté deux bonnes bouteilles de vin français et s’était dirigée vers chez son amie.
L’humeur était loin d’être au beau fixe en ce moment chez la brunette. Depuis le départ précipité de Spencer, son ex-petit ami, elle broyait du noir. Elle qui était pourtant d’un naturel si lumineux… La douleur avait été si grande – presque autant que la surprise – qu’elle avait du mal à s’en remettre. Elle travaillait donc beaucoup, et faisait surtout grandir son projet de food-truck à côté. Ça lui permettait de garder l’esprit occupé par autre chose que son cœur brisé. Bon, parfois elle passait des soirées à pleurer sur son canapé avec un pot de glace aussi, c’est vrai, mais elle essayait de ne pas le faire trop souvent. Cette soirée entre filles – surprise pour Tani – était donc parfaite : aucune raison de penser à son ex qui l’avait abandonné du genre au lendemain pour découvrir le monde. Il n’y aurait que du vin, des papotages entre filles, peut-être même des rires. Tani était adorable, Valentina l’appréciait beaucoup et en plus de la faire sortir de son quotidien déprimant, cette soirée permettrait de célébrer cette nouvelle étape dans la vie de son amie. Que demander de plus ! Que Tani soit contente de la voir, et pas trop occupée, et pas fatiguée… Des choses que Valentina aurait pu éviter si elle avait prévenue, mais ça aurait été beaucoup moins drôle, non ?
Une fois devant chez Tani, Valentina appuya longuement sur la sonnette en trépignant presque d’impatience. La porte s’ouvrit pour révéler la jeune femme blonde, visiblement surprise, et c’était bien ce que voulait la chilienne : la surprendre ! Valentina leva alors les mains, avec dans chacune d’elles une bouteille, et fit un grand sourire à son amie. « Surprise ! Tu ne pensais quand même pas que nous ne fêterions pas ça ?! » dit-elle avec un clin d’œil. « Vamos, fais-moi visiter ! ». Valentina faisait honneur à sa réputation de tornade, come toujours…

Tani était heureuse depuis qu'elle avait quitté sa chambre au motel pour s'installer avec Nina, les deux femmes apprennaient encore à se connaître, mais ça se passait très bien entre elles pour le moment. Bien évidemment, elle avait averti Valentina de cette bonne nouvelle, c'était vraiment important pour la française qui commençait enfin à voir la lumière au bout du tunnel. C'était un grand changement pour elle, qui allait certainement lui demander un petit temps d'adaptation, mais ça signifiait la fin d'une période qu'elle pouvait enfin laisser au passé.

Une fois installée avec ses maigres affaires, elle s'était installée petit à petit, faisant connaissance avec sa nouvelle colocataire et si dans d'autres conditions, elle aurait sans doute invité ses quelques amis à venir se réjouir de son nouveau départ, dans le cas présent, elle ne l'avait pas fait. Elle ne se voyait pas vraiment imposer à Nina ses amies, elle avait peur de la déranger, alors il est vrai qu'elle n'avait rien organisé, mais en soit, c'était une tradition que beaucoup honoraient parce que ça leur donnait une excuse pour pouvoir boire à foisson !

Seule pour la soirée tandis que Nina était au travail, la jeune femme n'avait rien prévu pour sa soirée, il y a des fois, c'est bien aussi de ne rien faire, juste se poser pour profiter de l'instant présent. Installée dans le canapé en tenue décontractée, plongée dans sa lecture du moment, un thriller haletant dont elle avait bien du mal à se détacher, quand soudain la sonnette retentit. Si c'était Nina, elle aurait prit ses clés ce n'était donc pas la rouquine. Elle s'extirpa du canapé pour rejoindre la porte d'entrée et qu'elle ne fût pas sa surprise quand elle découvrit Valentina avec un grand sourire. Avait-elle oublié qu'elle devait retrouver son amie ? Il ne lui semblait pas pourtant.

" - Que fais-tu ici ?" demanda-t-elle à son amie avant qu'elle lui explique qu'elle était là pour la fameuse pendaison de crémaillère.

Un sourire se dessina à son tour sur son visage, du Valentina tout craché. Tani se décala afin de laisser rentrer son amie puis referma derrière elle.

" - Et bien comme tu vois, ça me change ! Ce n'est pas immense, mais c'est déjà très bien !"

Il faut dire que Tani avait l'habitude de se contenter de peu, alors forcément, avoir un endroit à elle, c'était tout ce qu'elle avait espéré !

" - Ma colocataire est encore au travail, je pense qu'elle rentrera que tard ce soir, tu as de la chance !"

Tandis que la jeune femme débarassa Valentina en posant les bouteilles qu'elle avait amené sur le comptoir de la cuisine avant d'entamer la visite. Une fois celle-ci terminée, elle questionna la brune.

" - Tu en penses quoi ?" demanda-t-elle sincèrement, l'avis de son amie avait une réelle importance pour elle.

Est-ce que Tani semblait contente de la voir ? Eh bien, au premier abord, Valentina n’aurait pas parié dessus. Son « que fais-tu ici ? » n’était pas des plus engageant, et prouvait qu’elle aurait dû prévenir, mais Valentina ne se démonta pas et son grand sourire lumineux fit le reste ! Une fois invitée à entrer, la brunette détailla l’intérieur du nouvel appartement de son amie sans se cacher. « Jolie entrée » observa-t-elle pendant que Tani la débarrassait des bouteilles pour aller les poser sur le comptoir de la cuisine. « En effet, ça te change d’une chambre d’hôtel ! Et crois-moi, ce n’est pas la taille d’un appartement qui fait qu’on se sent bien dedans ou pas, donc oui c’est très bien » dit-elle avec un sourire. La blondinette lui expliqua ensuite que sa colocataire travaillait encore et qu’elle rentrerait tard. Les étoiles s’alignaient parfaitement pour la petite Peñali puisqu’elles seraient bien seules entre copines ce soir ! Non pas qu’elle ne souhaitait pas la présence de la fameuse colocataire, mais ne la connaissant pas elle préférait largement assurer une bonne soirée à deux plutôt qu’une soirée incertaine à trois ! « Géniaaaaaal ! Tu vas donc pouvoir me parler d’elle en plus de tout le reste » dit-elle avec un clin d’œil avant de suivre Tani pour la visite de l’appartement.
En effet, ce n’était pas grand, mais c’était chaleureux et cosy : on se sentait immédiatement bien dans cet appartement. C’était parfait, et ça ressemblait bien à la française. Cette dernière demanda d’ailleurs ce que Val en pensait. Avec un air hésitant, la chilienne fit mine de réfléchir pour faire monter le suspens avant d’éclater de rire et de sourire à son amie. « C’est parfait Tani, tu vas être bien ici ! C’est accueillant et chaleureux, comme toi, et de ce que j’en vois ta coloc a l’air chouette. D’ailleurs, il faut que tu m’en parles ! » déclara la brunette avant de se diriger vers une bouteille pour l’ouvrir. « J’ai pris du vin blanc et de la margarita, j’espère que ça t’ira ! Les verres ? » demanda-t-elle, un peu comme chez elle.
Une fois les deux jeunes femmes servies, elles s’installèrent au salon. Assisses l’une à côté de l’autre, elles pourraient parler de toute ce qui leur passait par la tête, mais le premier sujet était tout choisi : la coloc ! « Bon alors, cette Nina, comment elle est ? Tu t’entends bien avec elle ça va ? » demanda Valentina avant de s’exclamer « Oh pardon je fais tout à l'envers ! D’abord, trinquons à ce nouvel appart et à ce nouveau chapitre de ta vie Tani ! ».

Tani était surprise de la venue de son amie, non pas qu'elle n'était pas heureuse, au contraire, mais désormais elle n'était plus seule à décider et elle ne voulait pas que Nina pense qu'elle passe son temps à inviter des amis à venir chez elles sans lui demander sa permission, car c'était aussi chez elle après tout. D'ailleurs, c'était plus chez elle que chez Tani, elle n'occupait pas les lieux depuis si longtemps que ça. Après la surprise passée, Tani laissa entrer son amie qui ne perda pas une miette de l'intérieur de l'appartement, ça l'amusait d'ailleurs de la voir agir ainsi. Elle la débarassa des bouteilles.

Elles enchainèrent ensuite sur la visite de l'appartement qui se fit assez rapidement au vu de la superficie de l'endroit, mais Tani ne s'en plaignait pas, elle s'y sentait bien, à sa place. Elle demanda quand même l'avis de Val parce que ça lui importait de savoir ce qu'elle en pensait.

" - C'est gentil merci !"

Non seulement ça lui faisait plaisir que son amie trouve l'appartement cool et puis, les compliments qui allaient avec ne faisaient que la rendre encore un peu plus heureuse.

" - C'est parfait, merci de t'en être occupée ! Tu me diras combien pour que je te rembourse !" fit-elle tandis qu'elle sortit les verres du placard au-dessus de l'évier.

Installés dans le salon, sur le canapé, Tani était heureuse d'avoir son amie à ses côtés, ça faisait un bien fou de profiter de cet instant présent, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus vécu dans autre chose que la peur. Ce moment était le leur et elle comptait bien en profiter.

" - Elle est vraiment cool, elle est plus jeune que moi, mais on s'entend bien. On a essayé de mettre en place plusieurs choses pour l'organisation, parce que c'était une première pour elle comme pour moi, alors on tâche de faire en sorte que chacune s'y sente bien et que la vie commune soit agréable."

Tani ne pouvait pas dire que Nina et elle étaient devenues les meilleures amies du monde, c'était encore trop tôt pour ça, mais leur amitié était naissante et la jeune française appréciait partager son quotidien à ses côtés.

Son verre en main, la blonde le leva et trinqua avec son amie pour fêter ce nouveau départ dans sa vie, son nouveau avenir qu'elle espérait plus clément que le précédent.

" - Merci Val, et merci aussi d'être passée me voir, ça me fait plaisir de pouvoir partager un petit moment avec toi, ça faisait longtemps et puis, ça me fait du bien aussi au moral, alors merci de m'avoir fait cette surprise." fit-elle souriante en déposant un baiser sur la joue de son amie.

Alors qu’elles étaient dans la cuisine à préparer leurs verres, Tani remercia Valentina de s’être occupée de la boisson, précisant qu’il faudrait qu’elle la rembourse. La brunette secoua vivement la tête avant de déclarer « Tu rigoles j’espère ! Je m’impose chez toi, c’était la moindre des choses que de ramener de quoi nous rafraîchir ! Je n’ai pas eu le temps de nous cuisiner quelque chose, désolée, je suis rentrée tard de mon deuxième travail… » Elle avait bien pensé à préparer un vrai apéritif complet, avec des amuses bouches et donc de quoi éponger l’alcool, mais elle avait terminé plus tard que prévu son dernier ménage de la journée et s’était retrouvée légèrement en retard sur son programme.
Toutes deux installées dans le canapé, elles comptaient bien profiter de cette soirée ensemble. Maintenant que Tani ne vivait plus dans un hôtel, ce serait bien plus simple de se retrouver, et Valentina espérait qu’elles feraient ce genre de soirée plus souvent. Elle se sentait bien, avec son amie. C’était simple, fluide, agréable. Elle ne connaissait pas grand-chose de son passé, et se doutait bien qu’il y avait pas mal de choses à dire, mais elle ne forcerait jamais la française à se confier à elle. Elle attendrait qu’elle soit prête, et cela pouvait très bien ne jamais arriver, ce n’était pas le plus important. Elles vivaient des bons moments à deux, et ça c’était important. Le moment présent.
Les deux filles se mirent alors à parler de la nouvelle colocataire de la blonde, que Valentina n’avait encore jamais eu l’occasion de croiser. Une certaine Nina. Apparemment les deux s’entendaient bien et s’accordaient sur l’organisation. Tani avait l’air vraiment bien, et cela rassura beaucoup la chilienne. Habiter avec quelqu’un qu’on ne connaissait pas, ça pouvait être risqué. Là, ça semblait être une réussite ! « Je suis contente si vous vous entendez bien, c’est génial ! Vous deviendrez surement bonnes amies » dit-elle avec un sourire satisfait.
Elles trinquèrent ensuite à cette nouvelle vie dans la joie et Tani remercia alors son amie pour sa surprise. « Ne me remercie pas Tani, c’est normal enfin ! Et moi aussi ça me fait du bien au moral de te voir, toujours » avoua-t-elle avec un grand sourire. Son ami déposa alors un baiser sur sa joue, et ce petit contact la fit rougir quelque peu. Très légèrement. Valentina était quelqu’un de très tactile. Elle faisait des câlins, prenait les mains, embrasser les joues, le tout sans aucune gêne. Mais elle savait que ce n’était pas aussi développé chez la française, ce sens du toucher, en tout cas pas autant qu’elle, donc ça voulait dire quelque chose de fort. La brunette lui souri de toutes ces dents, avant de déclarer « Il faut vraiment qu’on se fasse des soirées plus souvent ! J’ai beaucoup de temps libre maintenant que… » Elle arrêta sa phrase là. Elle aurait pu la continuer de bien des façons : maintenant que Spencer m’a larguée comme une vieille chaussette qu’on laisse traîner ; maintenant qu’elle avait quitté sa coloc avec ses amis d’enfance ; maintenant qu’un de son grand frère essayait de recoller les morceaux avec son épouse et passait beaucoup de temps avec elle… Mais elle n’en dit rien. Ce n’était pas utile, Tani savait déjà tout. Et c’était sa soirée, pas celle de Valentina.
« Bon, et la France alors, quand est-ce qu’on s’y prévoit un voyage toutes les deux, que tu me fasses goûter les fameux croissants ? » demanda-t-elle avec un petit sourire pour changer de sujet.

Lorsque Tani avait débarquée au café d'Eden pour débuter un nouveau travail, ça avait tout de suite matché avec Valentina. Bien que les deux femmes aient un caractère opposé, ça ne les avait pas empêché de partager certaines sorties ensemble en dehors de leur relation de travail. Mais il est vrai que ces derniers temps, chacune avait dû gérer ses problèmes de son côté, et leurs sorties s'étaient faites plus rares, désormais que la française était libre de ses mouvements, il était temps de remédier à tout ça !

Le fait que Valentina lui avoue ne pas avoir eu le temps de cuisiner ne la dérangeait guère, en revanche c'est plutôt la suite qui l'intrigua.

" - Ton deuxième travail ? Tu as des difficultés ?" demanda-t-elle à son amie.

Elle ne roulait pas sur l'or, mais si elle pouvait dépanner son amie, elle le ferait avec grand plaisir sans poser plus de questions.

Après ce sujet un peu compliqué, elles abordaient celui de sa colocataire, Nina. Cela ne faisait que quelques semaines qu'elles partageaient le même appartement et pour le moment, tout se passait pour le mieux, elles avaient trouvé une organisation qui semblait leur convenir à toutes les deux et leur relation se déroulait bien. Aucun problème à déclarer, mais elles apprenaient encore à se connaître mutuellement et à vivre ensemble, ce qui n'était pas forcément aisé quand il s'agissait de deux étrangères au départ.

" - J'espère aussi ! Bon elle est un peu plus jeune que moi, mais ça n'empêche rien !"

Tandis que Valentina lui demanda quand est-ce qu'elles pourraient refaire ce genre de soirée, elle termina sur une touche beaucoup moins positive, sa rupture avec Spencer. Elle en avait parlé à la française qui avait tenté de la consoler comme elle avait pu, et au moins d'être une épaule sur laquelle elle pourrait s'appuyer, mais elle sait qu'une rupture ça prend du temps avant de s'en remettre, certains ne s'en remettent pas toujours d'ailleurs, elle espère que pour son amie ce ne soit pas le cas.

" Je sais, je suis désolée.. On va essayer de s'organiser ça pour te changer un peu les idées promis !" fit-elle avec un large sourire.

Valentina avait besoin de ça, elle avait été là quand la blonde en avait eu besoin, c'était à son tour maintenant de lui rendre la pareille.

" - Et bien, peut-être pas pour tout de suite, ça risque d'être un peu juste niveau finance, mais je le note dans mon agenda pour regarder ce qu'ils peuvent proposer, qui sait peut-être qu'une offre peut être intéressante !" s'exclama-t-elle.

Il faut dire que la France n'était pas tout à côté et que les vols pour cette destination n'étaient pas donnés. Mais peut-être qu'ils proposaient une offre promotionnelle ou autre, on ne sait jamais !

" - Mais si tu tiens vraiment à goûter ces croissants, je peux aussi te les faire moi-même, mais c'est sûr qu'ils n'auront pas un goût de France comme ils pourraient l'avoir sur place."

Valentina avait toujours apprécié Tani, et ça, dès le début. Le caractère de la jeune française, bien que différent du sien, l’avait tout de suite attirée : douce, gentille et même discrète parfois. Puis elles avaient commencé à mieux se connaître, à partager des sorties, de recettes, des discussions… Il fallait le dire, elles étaient très amies. Et les amis, c’était très important pour la chilienne. Une deuxième famille, en gros…
La brunette ne se cachait pas vraiment pour ses deux autres jobs à côté du service dans le café, simplement elle ne le criait pas sur tous les toits. Ce n’était pas dit, mais pas dissimulé non plus. Donc c’était en effet très probable qu’elle n’en ai jamais parlé à Tani, et c’était visiblement le cas… Cette dernière, adorable comme toujours, sembla directement s’inquiéter pour elle, ce qui toucha beaucoup la chilienne. « Oh non non » déclara-t-elle en secouant vivement la tête pour disperser les peurs de la blonde. « J’ai trois petits boulots en fait… » avoua Valentina avec un petit sourire en coin. « Tengo un sueño*, depuis plusieurs années : je veux ouvrir un food truck, proposer la cuisine traditionnelle chilienne aux gens, les faire découvrir ces plats incroyables à petit prix, et surtout hors d’un restaurant. Libre de me mettre où je veux, de proposer ce que je veux en fonction des saisons et des ingrédients ! » dit-elle en se laissant un peu emporter, avec des étoiles plein les yeux, décollant légèrement son corps du canapé, prête à viser la lune. Ce rêve, elle l’avait partagé avec son père, avant qu’il ne meure. Et inconsciemment, elle se faisait peut-être un devoir de le réaliser, pour elle bien sûr, mais pour lui aussi. Après tout, c’était lui, qui avait grandit au Chili. Lui, qui lui avait transmis toutes les valeurs de ce pays, toutes les richesses de leurs coutumes et de leurs traditions. Lui, aussi, qui lui avais transmis la passion des bons plats, des grands repas en famille… « Et pour faire ça, j’ai besoin d’avoir de quoi acheter un camion, de quoi me lancer et tenir quelques mois si ça a du mal à décoller… Donc mes petits boulots me servent à mettre de côté, et je cherche en plus des investisseurs. Mais bon, convaincre les gens qui ont de l’argent, ou même les banques, ce n’est pas simple » avoua-t-elle en haussant les épaules, en s’installant de nouveau convenablement dans son assise avant de boire une gorgée de sa boisson.
« Oh tu sais, l’âge ça n’aura pas beaucoup d’importance ! Déjà si vous vous accordez sur les règles de vie en commun, c’est super. J’espère que je pourrais la rencontrer un jour » dit Valentina en parlant de Nina, la nouvelle colocataire de Tani.
La brunette évoqua ensuite, rapidement et sans vouloir s’appesantir dessus ou se faire plaindre, la vacuité de sa vie maintenant que Spencer l’avait laissée comme une vieille chaussette. L’idée n’était pas d’attirer la compassion, mais c’était un fait, elle avait été larguée. « Ne le soit pas, ça arrive à tout le monde » répondit Valentina lorsque son amie affirma qu’elle était désolée. Tani avait déjà fait beaucoup, et elle se sentait très soutenue par elle. « Je disais ça surtout pour te dire que j’avais tout mon temps à t’accorder, enfin celui qui reste quand je ne travaille pas » ajouta-t-elle avec un petit rire. Evidemment, un voyage, vu le coût, ça ne serait pas pour tout de suite, ce que Tani confirma, mais elle proposa néanmoins quelque chose d’intéressant : de lui faire elle-même des croissants. « Je suis sûre qu’ils seront délicieux ! J'aime ta cuisine » confirma-t-elle avec beaucoup de conviction, avant que ses yeux ne s’ouvrent en grand. « J’ai une idée ! » s’écria-t-elle en se redressant d’un coup, renversant presque le contenu de son verre. « Et si on se faisait des dîners à thème ? Un soir, c’est moi qui t’invite avec tout un repas composé de recettes chiliennes, et une autre fois c’est toi avec un repas français ! T’en dis quoi ? » proposa Valentina, sans vraiment laisser le temps à son ami de répondre. « Je prendrai les recettes de mon abuela, tu verras, elle cuisinait délicieusement bien ! »

Tani était un peu honteuse, elle n'était pas au courant que son amie devait gérer autant de travail en parallèle, elle ne roulait pas sur l'or et même si ces mois passés au motel lui avait permis de mettre un peu de côté, maintenant qu'elle vivait en colocation, elle avait pour objectif de se constituer un petit coin à elle et pour cela, ça voulait dire acheter certains meubles. Heureusement, elle aimait la simplicité alors elle n'aurait certainement pas besoin de dépenser des sommes astronomiques pour cela. Mais même si elle était juste, elle prêterait volontiers de l'argent à Valentina, voire lui donner carrément, parce qu'elle voulait que son amie puisse s'en sortir et avoir un peu plus de temps pour elle. Déjà qu'avoir un boulot, c'est épuisant et ça ne laisse que peu de temps pour le reste, alors devoir en cumuler plusieurs, elle était admirative.

" - Je t'avoue que je n'y connais pas grand chose dans le domaine, mais est-ce que tu as déjà pu présenter ton projet à des associations ou des sortes de concours afin de pouvoir obtenir l'aide de certaines personnes ? Ou en tout cas, déjà mettre en visibilité ton projet, ça serait une bonne chose ! Pour ça, je sais que les réseaux pourront t'aider, et je peux t'aider si tu veux !"

Elle n'était pas une pro des réseaux, mais de nos jours, on trouve quasiment tout ce qu'on cherche sur le net, alors pourquoi ce ne serait pas le cas cette fois-ci ? Et si elle pouvait mettre sa pierre à l'édifice et soulager ne serait-ce qu'un peu Valentina, elle le ferait avec grand plaisir !

" - Promis j'essayerai d'arranger un petit dîner pour que vous puissiez vous rencontrer !"

Pour la jeune femme qui venait de débarquer chez Nina, c'était important pour elle de pouvoir s'intégrer et de pouvoir s'adapter à la rouquine, certes désormais c'était aussi bien chez Tani que chez Nina, mais ça n'empêchait qu'elle tenait à faire les choses dans les règles de l'art. Du Tani tout craché.

Elle adressa un petit sourire à son amie lorsqu'elle s'excusa. Après sa rupture, Tani avait tenté de faire le maximum pour que Valentina ne sombre pas totalement, elle savait à quel point ça pouvait être douloureux, elle l'avait vécu aussi, sauf qu'elle n'avait pas grand monde à ses côtés à cette époque, alors elle s'était montré aussi présente que possible pour elle. Mais guérir d'une blessure amoureuse peut parfois prendre du temps, beaucoup de temps, et parfois même, la blessure ne se referme jamais vraiment.

" - Je sais que tu fais ça pour ton projet, mais tu devrais quand même te ménager un peu, je peux te prêter ou même te donner de l'argent pour te soulager et que tu puisses en profiter pour souffler un peu, te savoir sur tous les fronts m'inquiète un peu je dois bien l'avouer.." avoua-t-elle à son interlocutrice bien qu'elle comprenait parfaitement la raison de pourquoi elle le faisait.

La jeune française sursauta légèrement quand Valentina s'exclama avoir une idée. C'était du Valentina tout craché, toujours explosive dans tout ce qu'elle entreprenait. Elle l'écouta avec attention proposer son idée.

" - J'en dis que j'adore ton idée, c'est vraiment une bonne chose, ça permettra de voyager tout en restant ici !" fit-elle tout excitée à son tour " - Et puis l'idée de cuisiner pour toi en plus me réjouit au plus haut point ! On commence quand ?" demanda-t-elle enthousiaste.

Hormis le fait de pouvoir découvrir une culture qui n'était pas la sienne, c'était aussi l'occasion de passer du temps avec son amie, et pouvoir combiner les deux la rendait heureuse tout simplement. Parfois c'est dans les choses les plus simples qu'on trouve le bonheur.

La jeune femme, bien qu’ayant trois petits jobs, n’était pas à plaindre. Déjà, elle avait tellement d’énergie dans son petit corps que cela lui permettait de la canaliser. Ensuite, elle aimait chacun de ses métiers et tout ce qu’ils lui apportaient. Et enfin, et ça c’était surtout depuis quelques semaines, avoir autant d’heures de travail lui permettait de ne pas réfléchir, de se donner à fond dans quelque chose et de ne pas voir le temps passer, d’être trop fatiguée en rentrant le soir pour vraiment prendre le temps de se pencher sur sa tristesse. C’était dans la théorie, évidemment, parce que dans la pratique si, elle arrivait parfaitement à trouver le temps de se recoquillée sur elle dans son canapé pour pleurer… Mais bref, ces jobs lui permettaient d’envisager un futur pour elle, pour réaliser son rêve, et c’était tout ce qui comptait. Son amie sembla vraiment surprise de savoir que la chilienne gérait tout ça, ce qui amusa cette dernière. Après tout, on ne la surnommait pas la tornade pour rien… Tani évoqua alors la possibilité de présenter son projet lors de concours ou à des associations, permettant ainsi de gagner en visibilité. La blondinette ajouta même qu’elle pouvait l’aider sur les réseaux sociaux si elle le voulait, et Valentina fut vraiment toucher par les paroles de son amie. La brunette lui sourit avec beaucoup de chaleur et posa sa main sur celle de la française pour la lui serrer avec douceur. « Je pourrais essayer, c’est vrai… Merci, Tani, tu es toujours pleine d’entrain, un vrai petit soleil » dit-elle d’une voix douce avant de lâcher sa main. C’était vrai, que c’était un petit soleil. Sa collègue, maintenant devenue son amie, lui apporter chaleur et lumière dans cette période si sombre pour elle, et elle s’estimait tellement chanceuse de l’avoir à ses côtés… Heureusement qu’elle était là, elle et pas une autre. Des chagrins d’amour, elle en avait déjà eu, pourtant, mais celui-ci était différent. Peut-être parce que c’était la première fois de sa petite vie qu’elle avait été vraiment amoureuse. Peut-être aussi parce que c’était la première fois qu’elle avait été vraiment aimée et respectée, pas juste utilisée et humiliée. Mais elle était entourée, elle remonterait la pente, ça prendrait peut-être un peu de temps, mais elle voulait vraiment y arriver. Et la présence lumineuse de Tani aidait beaucoup, elle le savait.
Après avoir promis d’essayer d’organiser un dîner pour que Valentina et la fameuse Nina se rencontrent – parce qu’il était hors de question pour la chilienne de ne pas connaître la personne avec qui vivait sa précieuse amie – Tani évoqua de nouveau l’emploi du temps chargé de Val. Elle lui demandait de faire attention à elle, et proposait même de lui prêter de l’argent si cela pouvait la soulager et lui faire lever le pied. Avec un petit sourire touché et reconnaissant, Valentina se pencha pour poser très légèrement sa tête sur l’épaule de la blonde. Elle était sincèrement touchée, encore une fois, par les paroles remplies de douceur et de bienveillance de Tani. Décidemment, elle était adorable… « Ne t’en fais pas pour moi, je fais attention, promis » murmura-t-elle avant de se redresser. « Et non, c’est très gentil, mais je veux réussir par moi-même. Je ne veux pas prendre de l’argent de mes proches, je veux trouver des investisseurs et les rembourser rapidement pour ne rien devoir à personne » déclara-t-elle, convaincue que mélanger argent et amitié n’était pas une bonne chose. Ça causait trop de problème, et Valentina n’en voulait aucun avec Tani.
La blondinette sursauta face à l’enthousiasme de la brunette, ce qui amusa cette dernière. Malgré cela, la française semblait apprécier l’idée et confirma que ça leur permettrait de voyager, au moins gustativement parlant. Elle ajouta même que cuisiner pour son amie lui plaisait au plus haut point, ce qui fit sourire la chilienne. « On peut commencer dès la semaine prochaine, si tu veux ! Je peux ouvrir le bal, j’ai déjà plein d’idées de ce que je pourrais te faire ! Un repas ne suffira peut-être pas d’ailleurs… » souffla-t-elle, la main sur le menton, réfléchissant déjà aux recettes qu’elle pourrait réaliser.

Tani n'avait jamais remis en cause l'énergie que dégageait Valentina, elle savait parfaitement que c'était une vraie pile électrique, alors le fait qu'elle puisse gérer trois boulots en même temps n'aurait pas dû l'étonner plus que ça. Mais en réalité, ce n'était pas le fait qu'elle arrive à trouver un équilibre dans tout ça mais plus le fait qu'elle était obligée de cumuler plusieurs emplois pour gagner assez d'argent et ainsi réaliser son rêve. C'était vraiment louable de sa part et au fond, ce genre de comportement n'était pas la blonde le moins du monde, ça correspondait bien à la Valentina qu'elle connaissait ! Sur ce point-là, les deux femmes se ressemblaient un peu, la chilienne mettait son âme dans tout ce qu'elle faisait et la française était du genre à voir le positif partout, alors leur amitié fonctionnait bien parce qu'elles s'apportaient mutuellement ce dont l'autre avait besoin, d'autant plus pour Valentina depuis sa rupture amoureuse. Tani savait ce que ça pouvait faire, même si son histoire ne ressemblait pas à ce que son amie avait vécu, mais elle aussi avait vécu une rupture amoureuse, bien qu'elle en soit à l'origine, et c'est d'ailleurs cette rupture qui avait engendré la situation dans laquelle elle s'était retrouvé ensuite. Aujourd'hui elle apercevait enfin le bout du tunnel et ça faisait du bien.

" - Tu sais très bien que si je peux t'aider de quelconque façon que ce soit, je ne vais pas me priver !" dit-elle un large sourire ancré sur son visage.

Dans la suite de la conversation, Tani proposa de l'aider de manière financière, même si elle n'avait pas un compte en banque qui contenait assez de zéro pour ne plus pouvoir les compter, même si ce n'était que quelques centaines de dollars, elle serait ravie de participer au projet de son amie, et surtout, si ça pouvait faire en sorte qu'elle se ménage, ça l'arrangeait d'autant plus. En sentait la tête de la jeune femme se poser sur son épaule, un sourire se dessina sur ses lèvres puis elle posa également la sienne contre elle.

" - Je comprends tout à fait, en tout cas sache que si tu as besoin un jour, je ne veux pas que ce soit un sujet tabou entre nous, je ne suis pas milionnaire, mais si je peux te dépaner je le ferai avec grand plaisir. Tu me promets de me demander si tu as besoin ?" demanda-t-elle presque dans un murmure afin de ne pas cette douceur dans laquelle elles se trouvaient.

Quand Valentina se porta volontaire pour commencer leur petit échange culinaire autour de leurs spécialités respectives, l'enthousiasme inonda la jeune française, ravie de pouvoir partager cela avec son amie, et puis, ça la changera de cuisiner pour quelqu'un plutôt que de tester de nouvelles recettes qu'elle gardait presque secrètement sans les faire goûter afin d'avoir un avis objectif extérieur.

" - J'ai hâte de voir ce que tu vas nous préparer !" dit-elle débordant d'enthousiasme, c'était contagieux ! " - On fera autant de repas que nécessaire pour que je puisse goûter chaque spécialité de chez toi ! Est-ce que c'est l'excuse parfaite pour qu'on puisse passer du temps ensemble ? Peut-être je l'avoue..." avoua-t-elle en rougissant légèrement.

La chilienne était à la fois très indépendante et très dépendante. De par sa grande et belle famille, Valentina avait toujours eu l’habitude d’être entourée, choyée, englobée presque dans un ensemble plus qu’une vie d’autonomie. Elle avait besoin de ça, de cette effervescence autour d’elle, de cet effet de groupe soudé, de sa famille et de ses amis. Ils étaient tous très importants pour elle, et elle les aimait du plus profond de son cœur. Mais, d’un autre côté, la jeune femme avait aussi besoin de son indépendance, de faire les choses par elle-même. Peut-être avait-elle besoin de prouver quelque chose, à elle-même et aux autres. Prouver qu’elle pouvait se débrouiller seule, qu’elle n’était pas seulement la petite protégée de ses trois grands frères, pas seulement la petite dernière de la famille à qui on passait tout. Elle était forte, et déterminée. Elle était capable de faire beaucoup de choses, et elle ne voulait pas demander d’aide pour ça. C’était son rêve, son avenir, et elle voulait le gérer seule. D’autant plus que sa famille n’avait jamais roulé sur l’or, donc elle avait pris l’habitude de ne pas demander d’aide, de ne jamais leur en demander trop. Et puis, il y avait Tani, cette amie lumineuse et si gentille, et sa proposition ému réellement la chilienne, qui lui offrit son plus beau et plus sincère sourire. « Je sais, et je te remercie pour ça, vraiment. Tu m’aides déjà beaucoup, plus que tu ne le penses » répondit-elle, les yeux légèrement humides. Mais elle se reprit rapidement, continuant la conversation.
La tête de la française se posa doucement sur celle de Valentina, ce qui la fit sourire d’autant plus. C’était doux et chaleureux, comme Tani. Elle aimait bien ça, cette proximité qu’elles avaient sans trop de gêne. Même sans trop de moyen, la blondinette voulait vraiment être là pour la brune et l’aider si elle en avait besoin. Elle demanda d’ailleurs à Valentina de lui promettre de demander si elle était dans le besoin, et la chilienne hocha doucement la tête, touchée de nouveau par le soutien indéfectible de son amie. « Je te le promets, et toi aussi, d’accord ? Pour n’importe quoi. Je suis là pour toi, qu’importe ce dont tu as besoin » murmura-t-elle à son tour.
La douceur fit ensuite place à l’excitation lorsqu’elles évoquèrent des repas thématiques autour des traditions culinaires de leur pays respectif. Valentina adorait cuisiner pour ses proches, c’était un peu son langage de l’amour, alors l’idée d’embarquer Tani dans un voyage culinaire au Chili l’enchantait. D’ailleurs, la blondinette aussi semblait ravie, et surement tout aussi excitée que son amie. Elle promit qu’elles feraient autant de dîner que nécessaire, et avoua que c’était une excuse parfaite pour passer plus de temps toutes les deux. Les lèvres de la chilienne s’étirèrent encore plus et elle hocha vivement la tête. « C’est vrai ! Mais est-ce qu’on a vraiment besoin d’excuse ? J’adore passer du temps avec toi, vraiment Tani » avoua-t-elle à son tour, sans forcément se rendre compte que ses joues aussi prenaient une teinte rosée.

Enfant née sous X, Tani n'a jamais eu de grand frère ou de grande soeur, la famille qui l'avait adopté ne pouvait pas avoir d'enfant, alors elle avait été un peu leur miracle à eux. La jeune française a toujours eu toute l'attention sur elle et n'a manqué de rien, mais il est vrai que ces dernières années n'ont pas été facile pour elle. Elle ne roulait pas sur l'or et son besoin de toujours venir en aide à de parfaits inconnus ou à ses amis la poussait à réitérer sa proposition à Valentina. Beaucoup lui ont déjà dit que sa bonne âme finirait par la perdre et ils avaient peut-être raison mais c'était dans sa personnalité et elle ne voyait pas de raison de changer.

" - A quoi serve les amis s'ils prennent le large quand on a besoin d'eux ?" demanda-t-elle en guise de réponse à son amie qui lui disait qu'elle l'aidait déjà d'une certaine façon.

C'est aussi dans les moments où on est au plus bas qu'on peut se rendre compte de la solitidité d'une amitié. Et Tani ne se voyait pas laisser en plan Valentina au moment où elle en avait le plus besoin, même si elle refusait son aide financière, elle resterait à ses côtés et tentera de l'épauler autrement, même si ce n'est que moralement.

" - Promis j'y penserai le jour où j'en aurai besoin." fit-elle en lui adressant un sourire sincère.

Même si Tani appréciait beaucoup Valentina et qu'elles avaient partagé pas mal de choses ensemble, elle ne lui avait jamais parlé de ce qu'elle avait vécu, d'une part parce qu'elle n'en était pas fière et puis, maintenant que c'était derrière elle, est-ce que le fait de remuer d'anciens souvenirs douloureux était une bonne idée ? Et en même temps, elle s'en voulait de lui cacher une telle chose, mais c'était aussi pour la protéger qu'elle ne lui avait jamais revélé la vérité, et par chance, la jeune femme ne l'avait jamais interrogé sur le sujet. Alors on ne peut pas vraiment dire qu'elle lui ai menti.

" - On ne peut pas dire que j'ai énormément d'amis dans mon cercle proche, alors quand je peux passer du temps avec le peu d'amis que j'ai, je préfère en profiter, comme on dit souvent, on ne sait pas de quoi demain sera fait, alors autant profiter de ces instants-là. Et puis, si en plus, je peux te changer les idées et que tu apprécies ma compagnie alors on peut dire que j'ai tout gagné !" dit-elle avec un léger rire.