Is there a life on Mars ?

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La matinée était légèrement fraîche pour la saison. Malgré tout, quelques agréables rayons de soleil venaient éclairer la baie sud d’Island Bay, en cette heure où de nombreux travailleurs avaient déjà pris leur poste. Le centre nautique ne faisait pas exception. Dans l’atelier, la radio sifflait un air de David Bowie, alors qu’une voix de baryton tentait de chanter les paroles. Il va sans dire que tenter n’était absolument par réussir ! Ce qui ne semblait pas gêner le propriétaire de la dite voix pour continuer.

« Oooh man ! Wonder if he'll ever know, he's in the best selling shooow. Is there life on Maaaaars? »

Cade Barrow, s’approchait du navire qui serait son compagnon de travail pour quelques heures. Tenant une tablette, il tentait de comprendre ce qui était noté sur ce fichu truc. Il était différent de celui qu’il utilisait dans l’armée et, clairement, l’ancien militaire était ce que ses nièces appelaient un « boomer ». Décidant que ce « foutu logiciel de mes deux » et lui n’étaient pas encore prêts à se comprendre, il abandonna la technologie sur la servante la plus proche.
Peut-être aurait-il en profiter pour remonter complètement son bleu de travail, histoire de protéger un énième débardeur blanc qui finirait sale en fin de journée, mais l’air frais lui faisait du bien. Après avoir couru son petit tour habituel, ses muscles étaient bien assez échauffés pour supporter le courant d’air ténu qui traversait le local. Aussi, c’est ainsi à moitié en tenue, qu’il s’approcha du navire et qu’il le salua.

« Salut mon beau…. »

Un instant, le mécanicien chercha le nom de l’engin. Et c’est bien la seule information qu’il avait réussit à lire sur ce fichu truc qu’on voulait l’obliger à utiliser pour travailler...

« Billy Blue. Alors pourquoi t’es parmi nous aujourd’hui ? »

La paume de sa main caressa une partie de la coque pour s’imprégner de qui il avait en face de lui. Oh sans doute qu’un de ces petits cons qui travaillaient avec lui aurait fait un diagnostic avec un ordinateur. Cade en était capable aussi d’ailleurs, malgré cette image de réfractaire à la technologie. Mais il préférait largement la vieille méthode. Celle qui cherchait le moindre défaut dans la coque avec ses doigts, celle avec laquelle son oreille pouvait décrypter en un instant quel était le soucis dans le moteur, celle qui finit par le mener face à une jolie blonde au détour de la proue. Un seul coup d’oeil suffisait à indiquer qu’elle avait du chien, suffisamment pour apporter en réaction un petit sourire en coin insolent sur le bord des lèvres du mécanicien.

« Bonjour Madame. Que nous vaut l’honneur de votre présence ici ? »

**○ inscrit le** : 14/01/2019

Tout qui connaît Vesper sait pertinemment qu’elle tient à son Billy Blue comme à la prunelle de ses yeux. Ça fait bien des années qu’il l’accompagne dans la plupart de ses aventures puisque c’est la première chose qu’elle a acheté quand ses paies de cascadeuse ont commencé à devenir un peu plus conséquentes, du temps où elle commençait tout juste à sortir de la misère ainsi que de son studio miteux de downtown Los Angeles. Autant dire qu’elle passe son temps-libre a le bichonner et qu’il n’a jamais connu une seule piqûre de rouille. Et quand on prend à ce point soin de quelque chose, il ne peut que bien aller. Pour quelle raison a-t-elle pris la peine de s’emmitoufler dans pas moins de trois couches de vêtements pour prendre la direction de l’atelier du centre nautique, dans ce cas ? Me demanderez- vous. Et la réponse est toute simple en fait : pour qu’il continue à bien aller, qu’il n’y ait pas de pépin que la texane aurait bêtement laissé passer parce qu’après tout, elle est peut-être bien très débrouillarde, mais elle n’est pas mécanicienne, non plus. De bon matin, Vesper attend donc patiemment son tour sur le quai en écoutant la voix plus ou moins mélodieuse des gens qui travaillent. L’un d’eux en tout cas. Et loin d’elle l’idée de se moquer parce que ça lui arrive aussi d’avoir envie de pousser la chansonnette alors qu’elle n’a rien d’une diva. En fait, elle trouve même ça plutôt agréable ; c’est toujours mieux que d’avoir à faire à une porte de prison. Même si la personne en question ne lui a pas encore adressé la parole et qu’il se peut tout à fait qu’on lui tire quand même la tronche. Bref, encore deux ou trois minutes et le chanteur apparaît enfin dans son champ de vision. Un sourire, pas de porte de prison, elle l’avait bien dit ! Sourire qu’elle lui rend aussitôt, soit dit en passant.
« Hello ! Je suis là pour une petite révision puis l’entretien, histoire de pas venir vous embêter trop souvent non plus. »
Ce qui ne serait probablement pas un problème suppose-t-elle. Vesper a beau essayer de croire qu’à l’instar des plombiers et des serruriers, il existe des mécaniciens qui ne sont pas escrocs – surtout quand ils sont face à une femme, parce que c’est bien connu que les femmes ne s’y connaissent pas en moteur ou en plomberie alors on peut charger de fou, elles n’y verront que du feu – mais… C’est pas toujours simple. Raison pour laquelle elle vient ici, au centre nautique, où elle connaît du monde.

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heaven trembles

all these couples are kissing and I can't stand the heat i lost my shoes and left the party i wander in the street i put my feet into the fountain the statues all asleep no use wishing on the water it grants you no relief.