Snow on the beach ((ROBIN))

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tw : troubles alimentaires
Achille n’était clairement pas au meilleur de sa forme. Et il avait beau en connaître la principale raison, il n’arrivait pas à passer au dessus. En quelques semaines de temps, il avait perdu plusieurs kilos. Certains auraient été ravis de voir ce chiffre sur la balance diminuer. Pas Achille. Il n’avait déjà pas beaucoup sur lui, il ne resterait bientôt que les os. Son père avait d’ailleurs commencé à l’alarmer. Il l’avait obligé et forcé à manger une assiette de pâte en entier. Achille avait obéit mais a peine avait-il mis un pied dehors et dis au revoir à son paternel, que tout était repartie. Personne n’avait vraiment compris d’ou lui venait ses troubles, pas même lui. Ils faisant juste partie de sa vie et le brun faisait avec. Mais il était vrai que dernièrement, il marchait sur une ligne invisible qui l’amenait peu à peu vers la déchéance. Achille allait être obliger de demander de l’aide. Difficile décision qu’il essayait de reculer, encore et encore.
Apres avoir reçu plusieurs sms de Robin qui souhaitait le voir pour ce fameux brownie qu’elle lui devait, il avait finit par accepter. Sachant très bien que la mère de famille faisait attention aux détails, il avait opté pour des habits amples, un jogging gris une taille trop grande, et un t-shirt blanc qui cachait ses cotes saillantes. Sourire sur le minois — parce qu’il est comme ça, Achille, il ne veut pas qu’on remarque quoi que se soit —, il rejoint Robin dans la petite pâtisserie. Il ne s’attendait pas à voir Harper et la petite court dans sa direction. Achille s’agenouille pour la réceptionner, sans pour autant la prendre à bras. Il n’en aurait pas la force. « Salut princesse ! » il obtient en guise de réponse un bonjour et un baiser sur la joue qui le fait sourire davantage avant qu’elle ne lui prenne la main pour l’obliger à rejoindre leur table. « Je ne savais pas qu’Harper serait la surprise ! » Il en est plus que ravi. Cette petite était géniale. Il l’aimait comme une petite sœur. « Salut. Et désolé pour l’attente. » bise effectué, il s’installe sur la chaise laissée vide. La serveuse ne tarde pas à prendre leur commande : Achille opte pour un café glacé, son pécher mignon du moment. « Toutes mes excuses pour mes réponses négatives à tes sms. J’avais beaucoup de boulot à gérer. » petite vérité car oui, il avait eu du travail, mais ce n’était pas l’unique raison. « comment sont les retours sur l’exposition ? » ils ne s’etaient pas revu depuis la dernière fois et il préférait grandement se focaliser sur Robin que sur lui.

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Ça devait bien faire des semaines que Robin relançait Achille concernant ce fameux brownie qu’elle lui devait. Sans aller jusqu’à le harceler non plus mais le fait est qu’elle commençait tout doucement à se faire du souci à son sujet. Bien sûr qu’il pouvait être si occupé qu’il ne pouvait tout simplement pas lui consacrer une minute de son temps, elle ne remettait pas ses excuses en question mais s’il se plongeait dans le travail au point d’en oublier de s’alimenter – comme elle pensait qu’il pouvait avoir tendance à le faire -, ce n’était pas bon signe pour autant. Par chance, sa détermination avait fini par payer puisqu’il avait enfin accepté de passer un peu de temps en sa compagnie. Pour le brownie, même. La jeune maman avait donc profité d’un jour de congé où elle était seule à s’occuper d’Harper tandis que Matt travaillait sur un photoshoot jusque tard pour donner rendez-vous à Achille dans une petite pâtisserie qu’elle connaissait bien et aimait beaucoup. Dès lors, il n’y avait plus eu qu’à apprêter la crevette qui traversait une phase un peu… Mouvementée, dirons-nous. Quoi qu’on lui pose comme question, Harper était à cet âge où elle répondait toujours « non ». Un des seuls mots qu’elle parvenait à prononcer de manière très claire, d’ailleurs. Sans parler du fait qu’il avait fallu sécuriser tout le manoir parce que, qu’elle soit bien stable sur ses adorables petites jambes potelées ou non, ça ne l’empêchait pas de vouloir à tout prix s’aventurer un peu partout, au péril de bien des choses. Qu’à cela ne tienne, Robin l’aurait donc à l’œil.

Après lui avoir montré plusieurs tenues différentes – auxquelles, vous l’aurez deviné, Harper avait toujours répondu « non » -, Robin avait fini par habiller sa fille comme elle l’entendait, l’attacher comme il faut dans son siège-auto à l’arrière de la Range et avait pris la direction de North Bay en songeant que pfiou, c’était du sport quand même. Pour arriver à la pâtisserie légèrement en avance. Comme quoi. Ça lui laissait au moins l’occasion de leur trouver une table et de débarrasser Harper de son manteau. C’est alors qu’Achille arriva et que sa fille se rua pratiquement sur lui d’un pas des plus hésitants. Elle retint son souffle, se précipitant derrière la petite au cas où celle-ci viendrait à chanceler, tomber et se cogner la tête contre allez savoir quoi jusqu’à ce que le jeune homme la réceptionne et la sécurise. Du sport, vous dis-je. Un sourire aux lèvres, elle s’exclama :
« Je me suis dit que ça te ferait plaisir de revoir la crevette ! »
Même si c’était plutôt pour l’habituer aux rassemblements d’adultes et ainsi pouvoir l’emmener partout où elle le voudrait. Suite à quoi elle balaya son excuse d’un geste de la main : il n’était pas tenu de toujours répondre par la positive lorsqu’elle le conviait. Que ça soit à cause du travail ou autres, d’ailleurs. Bref, Robin récupéra Harper pour l’asseoir à côté d’elle et s’installa. S’apercevant enfin que la serveuse se tenait déjà à côté d’eux, elle aussi, attendant sa commande. Elle prit la même chose qu’Achille. Ainsi qu’un brownie, donc, qu’elle partagerait avec sa fille – et ce même si la bambine avait répondu par un « nonononononon » lorsqu’elle lui avait demandé si elle en voulait, bref.
« Plutôt bons ! Compte tenu du fait que de moins en moins de gens viennent au musée. »
Triste mais vrai. Pourtant, Robin ne s’en faisait pas pour son métier, la tendance finirait bien par s’inverser à un moment ou à un autre.
« Et toi, comment vas-tu en dehors du travail ? Et ton père ? Et Rory ? »@Achille Mayfield

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Robin ne s'était pas loupé : Achille était le garçon le plus heureux d'Island Bay a l'heure actuelle car Harper, la petite fille de Robin était là. Evidemment un câlin avait été de mise avant que, main dans la sienne, il aille rejoindre la maman. Le jeune homme ne s'attendait pas à cette surprise et un sourire immense s'étirait sur son visage qui, depuis ces derniers jours, avaient été quelques peu tristounet. « Je suis toujours content de voir ta crevette ! » Si beaucoup de personne doutait de vouloir devenir papa et d'être un bon père. Ce n'était pas le cas du Mayfield. Bien au contraire, il attendait ce changement de vie avec impatience et émotion. Il savait qu'il apprécierait ce nouveau rôle et qu'il prendrait soin de son enfant, fille ou garçon, comme il se doit. Comme son père a pris soin de lui. Il lui donnera tout : amour, bonheur et confiance. Harper désormais dans une chaise haute à côté d'eux, la serveuse est déjà là pour prendre les commandes. Et bien qu'Achille ne ressente pas le besoin d'avaler quoi que se soit, il ne dit toutefois pas non à la commande de brownie. Il était là pour ça, non ? Il ne voulait pas peiné Robin qui se tenait face à lui, bien que sa question semble ne pas aider à aller vers la joie. « C'est vrai ? » Achille était tellement fan de l'art en général qu'il ne comprenait parfois pas le reste de la population. Passer du temps dans un musée l'apaisait, le faisait même voyager, lui faisait poser des question sur le monde d'antan et de maintenant. Il adorait comprendre la manière dont le.la peintre avait construit son tableau, imaginait la photo ou voulu construire sa sculpture. Parfois, et là particulièrement, il avait la sensation de ne pas faire partie de la bonne époque. « Vous n'avez jamais envisagé de faire quelque chose de plus immersif ? Avec des projecteur, des casque de réalité virtuelle ? » Peut-être que c'est son côté geek qui parle actuellement. Mais il avait vu passer beaucoup d'évènement de la sorte dans divers pays grâce aux différents artistes qu'il suit sur les réseaux sociaux. Ce type de "musée" semblait attirer beaucoup de monde, dont les jeunes. « Moi ? » Achille ne s'attendait pas à ce que le sujet principale devienne lui et il est presque gênée d'un seul coup. « Ca va. » qu'il marmonne en haussant les épaules. Disons qu'il passe beaucoup de temps sur ses diverses activités et qu'il a obtenu un nouveau contrat récemment pour la création de contenu pour un jeu vidéo qui sortira l'année prochaine. Son inspiration a été telle qu'il s'est volontairement coupé du reste du monde pour les poser par écrit et commencer à bosser dessus. A coté de cela, certains de ses problèmes sont revenus le chatouiller et ça, c'est un peu plus embêtant. « Papa va bien. J'crois... qu'il s'est trouvé quelqu'un mais il ne veut pas m'en parler. » Parce qu'il n'aime pas vraiment cela : parler de sa vie sentimentale à son fils. Parce qu'il a surement peur qu'Achille le prenne mal alors que non, il comprendrait. « Et on ne s'est pas beaucoup vu avec Rory. Trop de travail. Mais ça roule toujours. » Joues qui s'enflamment en parlant de la demoiselle. Lui-même est surpris que leur idylle perdure autant alors qu'ils ont parfois du mal à se croiser et qu'ils ont un caractère presque similaire. La serveuse choisie ce moment pour revenir et déposer la commande sur la table. Achille en profite pour tremper rapidement la cuillère dans la chantilly mise à côté du brownie pour en donner à Harper. « Grande gourmande ! » Léger rire qui sort de ses lèvres avant qu'il ne vienne boire une gorgée de son iced coffee. « Merci pour le brownie. » Il récupère la cuillère désormais vide et remet de la chantilly dessus pour la petite. « Tu peux prendre du mien pour Harper, j'ai pas une très grande faim. » Et si elle le finit, il n'en sera que ravi.

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A voir Achille revenir vers elle, main dans la main avec Harper, Robin se rappelle l’époque où elle n’avait pas encore la petite mais n’attendait que ça – et autant dire que cette période de sa vie avait duré plusieurs décennies. Elle avait eu tendance à reporter ce besoin de materner dans un premier temps sur ses frères et sœurs puisque l’écart d’âge était assez conséquent avec les plus jeunes, puis sur leurs enfants. Elliot, le plus âgé de ses neveux, était celui qui en avait le plus profité. Même si bien sûr, Robin continuait à les chouchouter, lui, son second neveu et sa filleule, mais puisqu’elle était enfin devenue maman à son tour, elle avait un peu moins le temps. Alors forcément, elle trouvait ça aussi touchant qu’adorable. Mais en son for intérieur, elle était sûre qu’un beau jour, Achille lui apprendrait pour son plus grand plaisir qu’il allait être papa lui aussi. C’est donc ainsi qu’ils en vinrent à parler art et musée. Robin déplorait le raréfaction des visites, notamment due au fait que les jeunes s’intéressaient de moins en moins à l’art ainsi qu’à l’Histoire. A ça, le jeune homme avait peut-être une solution. Il est vrai qu’elle n’y avait jamais pensé parce que Robin pouvait être du genre un peu vieux jeu, elle qui refusait de lire des livres sur une liseuse sous prétexte que ça ne sentait forcément pas pareil…
« Je t’avoue que je n’y avais jamais songé. Et je n’ai pas l’impression que ç’ait jamais été évoqué devant moi. Je ne manquerai pas de soumettre l’idée à la direction la prochaine fois ! Tu crois que ça pourrait vraiment redonner un second souffle au musée ? »
Même si au fond, Robin ne se faisait pas tellement de souci à ce propos non plus. Les musées avaient traversé les âges et elle était à peu près sûre que ça continuerait d’être le cas, malgré les avancées technologiques qui permettaient presque de ne plus avoir à sortir de chez soi. Tout ça pour dire que quand elle lui demanda comment il allait, Achille répondit que ça allait, sans s’étaler plus que ça sur le sujet. Et si elle acquiesça, elle ne put s’empêcher d’avoir un doute ; les dons médiumniques de la jeune maman aidaient à la rendre plus empathique que la moyenne mais en plus de ça, elle voyait bien qu’il avait encore maigri. Le problème, c’est qu’elle ne pouvait pas lui venir en aide s’il n’en réclamait pas.
« Tu sais, si jamais tu as besoin, je suis là, pas vrai ? »
Petit rappel pouvant être parfois nécessaire. Puis, comme elle avait posé la question, il lui expliqua qu’il pensait que son père s’était trouvé quelqu’un mais qu’il ne voulait en revanche pas en parler avec son fils. Ce qu’elle pouvait comprendre d’un côté. Si sa mère se remettait avec quelqu’un, Robin serait ravie d’apprendre qu’elle était heureuse, bien sûr, mais elle n’aurait peut-être pas tellement envie d’en discuter. Enfin, elle n’en savait trop rien en vérité, le cas ne s’était pas présenté depuis fort longtemps.
« Et ça te convient, à toi ? »
Elle apprit également qu’en dépit du fait qu’ils ne se voient pas souvent, tout roulait avec Rory. A la bonne heure ! Et à vrai dire, ça ne l’étonnait pas tant que ça, elle qui avait vécu une relation longue distance pendant toute une année avec celui qui était devenu aujourd’hui son époux. Sourire aux lèvres, Robin opina de nouveau, contente pour eux que tout se passe bien. C’est alors que la serveuse leur apporta leur commande et qu’il la remercia. Cette fois, elle secoua la tête de gauche à droite ; inutile, c’était plutôt à elle de le remercier de l’avoir sortie de ce mauvais pas. Puis Achille commença à donner sa chantilly à Harper qui cette fois, ne disait plus non, bien sûr. Elle rit en voyant sa fille gober les cuillers de crème, mais quand le jeune homme lui proposa de donner une partie de son brownie à la crevette, elle ne trouva plus ça si drôle.
« Oh, ne t’en fais pas pour la petite, j’ai pris en suffisance. »
Heureusement qu’elle n’écoutait pas toujours quand sa fille disait non. En tout cas tant qu’elle était trop petite pour savoir ce qui était bon pour elle.@Achille Mayfield

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Achille a du mal à suivre les tendances de la nouvelle génération d'adolescent. Danser devant tout le monde, en pleine rue : jamais de la vie, qu'il est le groove dans la peau ou non. Rester enfermer des heures et des heures dans sa chambre pour jouer aux jeux vidéos, pareil. Il ne pourrait pas, et cela même si ça fait partie de son métier. Il a souvent besoin de lâcher prise, d'aérer son esprit. Marcher sur le bord de plage a souvent tendance à l'apaiser. Ce n'est pas le cas d'un écran qui, à force, peut lui donner un mal de crâne. Néanmoins, al nouvelle génération vit à travers la technologie et c'est un point essentiel à aborder dans la vie en général pour les faire venir. Il serait peut-être temps de mettre cela en place au musée. Il veut bien travailler dessus, si jamais. « J'en suis certain, oui. Et ce qui peut être bien, c'est que les anciennes générations peuvent continuer à avoir leur quotidien mais ils peuvent aussi s'essayer à quelque chose de totalement inconnu et innovant. » Oui, Achille croit en cette idée. « Tu as peut-être des grands-parents qui n'amènent pas leurs petits enfants au musée parce qu'ils savent que regarder des sculptures et peintures ne vont pas leur convenir. Mais si tu ajoutes quelque chose avec la technologie, là, y'a ce petit truc en plus que les gamins adorent. » Et s'il devait être plus qu'honnête, l'idée de mettre en place ce système lui plait beaucoup, à lui. « En plus, il me semble qu'il reste quelques locaux peu utilisés au musée, non ? Ca pourrait être l'occasion de tirer profit de ces derniers. » Simple suggestion. Il s'emballe. Beaucoup. Passionnément. Robin a les cartes dans les mains désormais pour jouer ou non.

La fameuse question sur sa vie à lui finit néanmoins par arriver et... Il n'aime pas trop parler de lui, de ses soucis, de sa vie en règle général. Ce n'est pas vraiment sa timidité qui veut cela. C'est juste sa manière de fonctionner. Il ne souhaite pas que quelqu'un d'autres porte son sac sur ses épaules. Dans un sens, c'est peut-être pas la meilleure manière de procéder, mais il ne connait que celle-ci. Il souffle, face aux propos de Robin. Oui, il sait qu'elle est là. Mais la boule dans sa gorge l'empêche de dire quoi que se soit. Elle a déjà tellement de chose à penser, tellement de chose à gérer. Il ne veut pas s'ajouter à ça. « Je sais, oui. » Et ça le touche de savoir qu'il peut compter sur quelqu'un pour l'écouter. « C'est juste des âneries d'un gamin de vingt-quatre ans. » Achille se contente d'hausser les épaules. Etait-ce réellement des âneries ? Non. Mais encore une fois, le poids doit être sur ses épaules uniquement. Et puis, ça le tracassait un peu que son père ne se livre pas entièrement à lui. Il avait ce petit secret, cette femme qu'il voyait, et il ne comprenait pas pourquoi il ne souhaitait pas le mettre dans la confidence. « Oui ? Je crois. Enfin, se serait méchant de ma part de ne pas vouloir qu'il retrouve l'amour après ce que ma mère a fait. » Cuillère qui se plante dans le brownie pour en faire un peu de pâté. « Je veux qu'il soit heureux, c'est tout. » Rien de plus. Et si c'est au côté de cette dame, alors ça lui convient. « J'aimerai juste qu'il me le dise. J'ai l'impression que, s'il me cache ça, alors il me cache plein d'autres choses. Et on sait très bien que d'un petit truc, mon cerveau s'amuse à en créer un grand. » Son imagination débordante à ses avantages, comme ses inconvénients. « Ca ne me gêne pas. » mâchoire qui se crispe un peu à l'idée qu'il doit manger entièrement le brownie devant lui. Il pensait s'en sortir en donnant une partie à la petite mais Robin n'avait pas dit son dernier mot. « J'ai un peu l'estomac retourné depuis quelques jours alors si ça peut éviter de faire du gâchis. » Toujours les mêmes excuses, les mêmes barrières. Il n'a même pas encore porter un seul morceau à sa bouche et pourtant, il souhaite déjà voir son assiette vide. « Tiens ! » Il plante sa cuillère dans la chantilly restante et la donne à Harper qui réclame. Néanmoins, il tourne sa tête bien trop rapidement et des points noirs viennent rapidement tachetés sa vision. « Oh.. » qu'il arrive à sortir avant de sentir son corps sombrer et l'abandonner entièrement.

HRP : Un énorme désolée pour mon retard

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On pourrait croire que d’avoir des frères et sœurs pour la plupart beaucoup plus jeunes qu’elle aurait aidé Robin à savoir ce qui marchait auprès d’eux et ce qui ne marchait pas, mais ce n’était pas vraiment ça. Disons plutôt qu’elle ne s’était jamais vraiment posé la question, sauf peut-être du temps où elle devait jouer les taxis pour tout le monde étant donné qu’elle était la seule à avoir le permis ou bien une voiture en dehors de leur mère qui elle, avait des horaires infernaux à l’hôpital et ne pouvait pas toujours se permettre de conduire sa progéniture à la danse, au foot, au théâtre et tout ce qui s’ensuit. Là oui ; il faut dire qu’elle n’avait pas grand-chose d’autre à faire que de les écouter bavasser. Mais peut-être que c’était justement ça qui avait fait qu’elle n’avait même jamais pris la peine de leur demander leur avis : du temps où elle n’y travaillait pas encore, ses frères et sœurs n’allaient pour ainsi dire jamais au musée. C’était un peu plus le cas depuis qu’elle les invitait. Aussi, avoir un regard jeune et neuf sur la situation, avait quelque chose de rafraîchissant. Surtout qu’en ce qui le concernait, Achille fréquentait si souvent le musée qu’il pouvait même dire si d’un point de vue logistique, ce qu’il proposait était applicable ou non. La jeune maman étira un sourire en l’entendant parler. Ça faisait partie des raisons pour lesquelles elle l’aimait tellement, Achille, c’était un passionné. Un peu comme elle.
« Tu as raison et ça me semble être une excellente idée maintenant que tu le dis ! Et je crois bien que mon patron va m’adorer quand je la lui soumettrai. D’ailleurs, j’oublierai pas de mentionner ton nom et si jamais t’as du temps à perdre pour nous aider à mettre tout ça en place, tu peux compter sur moi pour ne pas oublier de le préciser non plus. »
C’est ainsi qu’ils en vinrent à parler de leur vie privée chacun de leur côté. La sensibilité de Robin ayant toujours été plus développée que la norme à bien des égards, elle n’eut aucun mal à comprendre qu’il y avait quelque chose là-dessous qui chafouinait le jeune homme. Raison pour laquelle elle préféra rappeler qu’elle était là si besoin. Tout qui la connaissait un tant soit peu savait pertinemment qu’on pouvait compter sur elle et elle tenait à ce qu’Achille ne l’oublie pas. Et vice versa, quand bien même c’était elle qui était supposée être la plus adulte des deux. Arborant cet air bienveillant qui lui allait si bien, elle secoua la tête et répondit avec toute la douceur qu’on lui connaît :
« Hé, je veux plus entendre ça, d’accord ? C’est pas parce que tu es jeune que tes problèmes n’en sont pas. »
Pour être plus heureux dans la vie, Robin était convaincue qu’il fallait arrêter de se comparer à d’autres. Quand bien même tout le monde ne cessait de vous répéter que ça va, il y a quand même pire. Il faudrait également admettre quand ça n’allait pas et accepter l’aide proposée mais ça, ça ne serait pas demain la veille pour la plupart des gens. Ce qui était dommage en soi parce que, plus le temps passait, plus les autres devenaient égoïstes et bientôt, plus personne ne proposerait d’aide à personne, supposait-elle. Dans tous les cas, elle préférait voir dans tout ça une petite victoire en entendant Achille lui avouer que bien sûr que tout ce qu’il voulait, c’était que son père soit heureux mais qu’il ne comprenait pas et surtout qu’il n’aimait pas tellement qu’il lui cache une telle chose. Ses raisons étaient légitimes, aussi la jeune maman hocha-t-elle la tête.
« Et t’as déjà essayé de lui expliquer ça ? Comment toi tu pouvais interpréter son silence sur certains sujets et que du coup, il vaut mieux éviter ? Parce que je suis presque sûre qu’il croit bien faire. »
Ça en revanche, c’était un problème d’hommes. On ne parlait pas de ces trucs-là entre mecs. Ce qui était bien dommage aussi parce que ça donnait lieu à énormément de non-dits mais que voulez-vous ? C’était la société qui voulait ça. Là-dessus, Achille ne prit pas en compte le fait qu’Harper aurait assez en ce qui la concernait même s’il finissait son brownie et préféra se débarrasser de sa chantilly en la donnant à la crevette qui n’en attendait pas moins… Je vous jure. Robin poussa alors un petit soupir, non pas de lassitude mais quelque chose qui se rapprochait plus du désespoir et c’est à ce moment-là qu’Achille perdit connaissance.
« Merde, Achille ! »
Tandis qu’Harper poussait elle aussi une exclamation de surprise, Robin bondissait sur ses pieds pour se précipiter sur le jeune homme inconscient. Avec délicatesse, elle l’aida à s’allonger par terre, s’apercevant par la même occasion qu’il ne pesait vraiment pas bien lourd entre ses bras et se hâta de faire une pile de leurs manteaux pour lui surélever les jambes. Alertée par tout ce remue-ménage, la serveuse arriva et demanda s’il fallait appeler les urgences. Robin leva la main pour lui demander de patienter et, parce que sa mère était infirmière et qu’elle était donc allée à bonne école, elle vérifia la respiration ainsi que le pouls du jeune homme. Rien de trop alarmant. S’il reprenait tout seul ses esprits, il n’y aurait peut-être pas besoin de passer par les urgences. Toujours avec la même douceur, elle vint lui tapoter la joue.
« Hé, reviens parmi nous. »@Achille Mayfield

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