rock'n'roll is not dead → amy

Sa vie partait peut-être en lambeaux mais Noomi était à un concert de rock ! Comme quoi, valait mieux parfois avoir beaucoup d’humour. Cela dit, c’était pas par envie, ni même par choix qu’elle était là mais pour le travail. Alors non, pas celui de musicienne et chanteuse, malheureusement, mais bien le petit boulot que son père lui avait dégotté à la radio. Faute de pouvoir devenir une rockstar, elle deviendrait peut-être une star de la radio ; son émission avait débuté y a un peu plus d’un mois et avait l’air de plutôt bien marcher auprès des jeunes. Normal, c’était une émission de nuit – comprenez minuit – trois heures -, ça leur donnait donc l’impression d’être des artistes rongés par les insomnies et puis le franc-parler de la grecque ne laissait généralement personne indifférent. En fait, tout ça commençait déjà à prendre tellement d’ampleur qu’on l’avait donc envoyée au concert du groupe Terminus pour en interviewer les membres qu’elle était supposée retrouver en backstage après leur performance. Pour l’instant, leur musique résonnait à ses oreilles tandis que sa tête tapait contre le battant de la porte des toilettes dans lesquelles elle s’était enfermée avec un parfait inconnu moins de dix minutes plus tôt. C’était la seule échappatoire qu’elle avait trouvé au cauchemar qu’était devenu sa vie depuis son accident de voiture. Et peu importait qui, où, comment, de toute manière elle aurait tout oublié d’ici quelques minutes. Quand ce fut terminé, le gars sortit de la cabine et même des toilettes en la laissant là. Parfait, ça allait lui permettre de s’en griller une tranquillement. Ce qui ne devrait pas poser de problème étant donné que ces chiottes étaient curieusement désertes. D’habitude, c’était toujours la cohue dans ce genre d’endroits. Surtout dans les toilettes des femmes. A moins qu’elle se soit trompée et qu’elle l’ait emmené dans celles de mecs. Ça serait pas la première fois. Bref. Remettant de l’ordre dans ses cheveux, elle sortit à son tour de la cabine et remarqua une autre personne. Une jeune femme, plus précisément. Dont la tête lui disait vaguement quelque chose. D’un petit mouvement de tête, elle la salua, cherchant son paquet de clopes dans les poches de son blouson remplies de post-it pour qu’elle n’oublie aucune question au moment de l’interview. Se postant sous la fenêtre pour évacuer la fumée, elle sortit une cigarette qu’elle alluma. C’est à ce moment-là qu’elle percuta. Cette femme, c’était Amy McCarthy, la chanteuse de Terminus. Elle manqua s’étrangler un peu avec sa fumée quand elle le comprit.
« Merde alors, v’z’êtes Amy McCarthy, c’est ça ? »
Etrange de la trouver dans les toilettes réservées au public… A moins qu’elle vienne de se taper quelqu’un de l’équipe technique. Coinçant sa cigarette entre ses lèvres, elle lui tendit la main et se présenta :
« Noomi Savalas, j’suis animatrice radio et j’suis censée vous interviewer d’ici quelques minutes. »

Okay, c’était peut-être pas terrible de se faire surprendre en train de s’envoyer en l’air sur son lieu de travail, mais c’était un concert de rock, oui ou merde ?? De toute manière, Noomi était une musicienne, elle ne serait pas animatrice radio toute sa vie alors ça durerait le temps que ça durerait. Le temps de retrouver sa mémoire à court-terme, logiquement. Et de toute façon, la chanteuse de Terminus ne lui avait rien dit. Enfin si, elle lui avait fait remarquer qu’elle avait l’air de ne pas se faire chier. Et c’était vrai. Même si elle avait connu meilleur coup. Avec ce sourire espiègle qui lui était propre, la blonde confirma d’un hochement de tête, tandis qu’Amy lui demandait si le concert lui avait plu. Ajoutant qu’elle n’était pas certaine que l’acoustique soit vraiment dingue de là.
« Oh, faut pas t’en faire pour ça, ça résonne bien ! Et puis j’suis pas là depuis très longtemps. »
Si elle voyait ce qu’elle voulait dire…
« Ouais, c’était un chouette concert ! Félicitations ! »
Qu’elle ait apprécié ou non, elle était un peu forcée de dire ça parce que c’était son taf, qu’elle le garde ou non. Mais le fait est que, oui, elle avait passé un plutôt bon moment. Bien que tout soit relatif au vu de l’enfer qu’elle était en train de traverser. Musicalement parlant, en tout cas, elle avait trouvé ça vraiment cool. Son paquet toujours en mains, elle le présenta à la jeune femme parce que, quitte à se retrouver dans une telle situation, autant partager des clopes. Et puis peut-être commencer l’interview. Noomi eut bien le réflexe de fouiller ses poches à la recherche de ses post-it, mais une autre question lui vint en tête, alors autant la sortir directement. Ce fut donc avec une pointe d’amertume dans la voix qu’elle questionna :
« Alors, qu’est-ce que ça fait d’connaître un tel succès ? »
De l’amertume, oui, parce qu’elle avait longtemps rêvé être à leur place à tous. Et qu’elle avait beau être la nièce d’un des plus grands acteurs de sa génération, elle n’était pas du tout douée pour jouer la comédie en ce qui la concernait. Qui sait ? Si elle n’avait pas rencontré son ex-mari, elle aussi serait peut-être une star internationale aujourd’hui, elle n’avait jamais manqué de talent. Oui, c’est qu’elle aimait bien tout lui foutre sur le dos à ce gros connard, surtout maintenant. Mais c’était pas tout à fait faux, à force d’embranchements. Cependant, si elle ne l’avait pas rencontré, elle n’aurait pas sa fille et ça, Noomi ne pouvait tout simplement pas le concevoir ; c’était après tout pour elle qu’elle se mettait dans des états pareils, puisqu’en avoir perdu la garde exclusive à cause de son accident de voiture s’apparentait à avoir perdu une très bonne moitié de son âme.

La question de la jeune star du rock lui arracha un sourire ; elle avait un peu l’impression de se revoir au même âge. Sauf qu’elle n’avait jamais donné de concert, donc. Mais l’impétuosité, la fougue, l’empressement, tout ça… Pourtant, la Noomi tout juste majeure dans le pays d’où elle provenait – et déjà mariée depuis deux ans à l’époque, mais pas plus calme pour autant -, aurait répondu exactement la même chose que celle d’aujourd’hui :
« J’imagine que ça dépend. »
De plein de trucs, d’ailleurs. Un petit coup en vitesse, c’était sympa dans des moments comme celui-ci où elle ne cherchait rien d’autre, mais elle avait aussi connu le slow burn fut un temps – la grecque avait beau détester son ex-mari, elle ne pouvait pas nier que, quand il n’était pas complètement défoncé, torché, tout ce qu’on veut, il était plutôt doué au pieu. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Noomi avait beaucoup de points de comparaison – et la vérité, c’est que c’était pas mal non plus. Mais soit, elles n’allaient quand même pas passer leur temps à parler de cul, ça ferait mauvais genre… Comme si elle en avait sérieusement quelque chose à foutre. Autant en revenir au concert puisque c’est pour ça qu’elle était là. Qu’elles étaient là toutes les deux, même. La blonde acquiesça avec un petit sourire pour confirmer à nouveau que le concert lui avait plu puis commença avec ses questions. Elle écouta attentivement la réponse qu’Amy lui donna rapport à ce que ça pouvait bien faire comme effet d’être une vraie star après qu’elle eut refusé son offre de clope. Normalement, elle aurait dû sortir son téléphone et tout enregistrer parce que ça faisait partie du genre d’informations qu’elle n’était plus capable de retenir plus de dix minutes mais elle n’en fit rien. Sans doute estimait-elle cette question un peu personnelle. Et donc apparemment c’était bizarre. Comprenez par-là grisant et un peu stressant parce qu’on avait l’impression d’être constamment surveillé.
« Ah ouais ? J’pensais qu’on passait à peu près tout aux stars du rock justement parce que ce sont des stars du rock. »
Les télé jetées à travers les fenêtres depuis leurs suites complètement ravagées à allez savoir combien de milliers de dollars la nuit, la coke à ne plus savoir qu’en faire – sans parler du reste -, la liberté de se marier et divorcer vingt-cinq fois si l’envie vous prend sans que personne ne pense que vous avez besoin d’un psy et tout le bordel. Mais peut-être qu’Amy n’était pas en train de parler de ça. Peut-être était-elle en train de parler de la pression de sortir un mauvais album, d’écrire une mauvaise chanson ou encore de faire un seul couac qui vous poursuivrait tout au long de votre carrière en live. Alors que vous êtes chanteur et/ou musicien, pas un superhéros à la con. D’où ce besoin de précision. Dans tous les cas, c’est alors que la conversation prit une tournure que Noomi trouva intéressante puisque, lui faisant du rentre-dedans à peine voilé, Amy lui demanda comment ça se faisait qu’avec une plastique pareille, elle fasse de la radio plutôt que de la télé. Très flatteur ! Sourire taquin aux lèvres, elle demanda :
« Tiens, tiens, seriez-vous en train d’essayer d’me charmer, miss McCarthy ? »
Ça serait pas déconnant après ce qui venait de se passer ; elle se rendait parfaitement compte d’avoir l’étiquette « fille facile » collée sur le front et ça serait quand même idiot de nier ces derniers temps. Mais c’était ça ou une thérapie en laquelle elle ne croyait pas donc le choix avait été vite fait. Puis elle reprit son sérieux et haussa vaguement les épaules.
« La radio, c’est pas vraiment ma vocation. Juste un taf comme ça en attendant. »
D’aller mieux, suite à cet accident de voiture qui l’avait plongée dans le coma durant deux semaines, mais ça, personne n’avait besoin de le savoir.
« En fait, moi aussi je suis chanteuse et musicienne. Pianiste pour être plus précise. »
Mais de son expérience, elle pouvait affirmer que c'était la radio qui rapportait le plus la concernant.

Un statut à part ? A entendre Amy en parler comme ça, Noomi avait l’impression que cette époque datait d’un autre temps. Woodstock, peut-être, mais non, impossible. Enfin si, bien sûr que dans les années soixante c’était le cas, c’était même un peu l’heure de gloire des rockstars mais ça ne s’était pas arrêté là. Elle était pratiquement sûre que ç’avait perduré au moins jusque dans les 90’s. Sans doute que ça s’était cassé la gueule dans les années deux milles. Comme tout le reste quand on y pense : c’était à ce moment-là que les films avaient commencé à être moins bons pour devenir ensuite les merdes qu’on connaissait aujourd’hui, que ce qui passait en radio avait commencé à taper de plus en plus sur les nerfs et ainsi de suite. Le seul secteur semblant ne pas être touché par cette loi des séries, devant être celui des séries, justement.
« Ouais, j’crois que j’vois c’que tu veux dire. Ça aussi c’est dev’nu mainstream. C’est triste. »
Oui et non. Mais quand même oui parce qu’elle n’avait pas l’impression que ç’avait changé quoi que ce soit au nombre d’overdoses dans le monde. Pas que le milieu de la musique soit le plus touché mais disons qu’eux au moins, n’avaient jamais essayé de s’en cacher. Sexe, drogue et rock’n’roll après tout. D’ailleurs en parlant de ça, complètement, voilà ce que la jeune femme lui répondit quand elle lui demanda d’un ton espiègle si elle était en train de la draguer. Sans la moindre hésitation et la grecque ne perçut pas le moindre sarcasme non plus, soit dit en passant. Sans vergogne, elle la détailla rapidement des pieds à la tête et songea que pourquoi pas ? Elle s’en foutait bien de mélanger le travail et le plaisir en ce qui la concernait. Ce qui n’avait certes pas toujours été le cas mais disons que c’était quand même un peu compliqué de s’envoyer en l’air en pleine performance publique. Sans se faire coffrer, s’entend. Mais pas avant d’avoir pu frimer un peu. Que tout le monde sache qu’elle aussi, la musique c’était son truc. Le piano, plus précisément. Et tout ce qui comportait un clavier parce qu’une fois que vous aviez appris à jouer d’un, y avait plus qu’à s’adapter aux autres. Stylé. Oui et non. Disons que si on n’y prenait pas garde, on pouvait rapidement tomber dans le classique un peu ringard avec le piano. Et c’est une fan de Gershwin qui dit ça ! Mais Noomi aimait jouer du rock, du hip-hop, ce genre de trucs. Puis, la blonde ne sut trop d’où venait cette proposition et songea brièvement que c’était peut-être par pitié, mais pas forcément non plus, que la chanteuse lui proposa de venir jouer sur quelques nouveaux morceaux du groupe. Pour la toute première fois, elle baissa les yeux et son sourire s’estompa quelque peu. Inutile d’entrer dans les détails, de préciser qu’à cause de ses problèmes de mémoire – qu’elle n’avait d’ailleurs pas encore mentionné -, elle avait beaucoup de mal à suivre une partition et que, par conséquent, elle avait un peu abandonné le piano pour le moment. Au lieu de quoi :
« Ouais, pourquoi pas ? On pourrait toujours faire un essai un d’ces quatre. »
Suite à quoi elle acquiesça à sa proposition d’en parler plus tard parce que, pour l’heure, elles avaient mieux à faire. Comme une interview. Ou autre chose. C’était pas ses mots, c’était ceux d’Amy… Noomi finit sa clope qu’elle écrasa dans l’évier avant de jeter le mégot dans une poubelle puis se rapprocha dangereusement de la blondinette qu’elle désapa pratiquement des yeux.
« Au risque d’me répéter : pourquoi pas ? Mais d’abord rassure-moi, t’es majeure pas vrai ? »
Hors de question de passer par la case prison pour détournement de mineurs. Ni maintenant ni jamais, c’était sa seule règle.

Majeure dans le monde entier, voyez-vous ça. Ça signifiait donc qu’Amy devait avoir au moins vingt-et-un ans. C’est en tout cas ce qu’elle prétendait. Et Noomi ne prendrait pas la peine d’aller vérifier sur internet parce qu’il existe des tas de stars qui mentent sur leur âge. Dans un sens comme dans l’autre, d’ailleurs. Peut-être même dans un sens puis dans l’autre. D’abord en se vieillissant pour échapper à ce genre de problèmes, puis en se rajeunissant parce qu’on aime pas les stars sur le retour. Ce qui crée des monstres tirés de partout. Quel délicieux milieu, vraiment… La plupart du temps, la blonde l’aimait autant qu’elle le détestait. Parfois, elle parvenait même à se convaincre que c’était mieux qu’elle n’en fasse pas partie, finalement. Aucune envie de ressembler à Steven Tyler. Même si c’est très cool, Aerosmith, c’est pas le problème. Mais pas besoin de se faire injecter du botox à n’en plus savoir qu’en faire. De toute façon, Noomi n’était pas le genre à avoir des complexes – ce qui ne voulait pas dire qu’elle se trouvait incroyablement belle, juste que tout ça n’avait pas la moindre emprise sur elle -, alors peut-être bien qu’elle n’en serait jamais arrivée là de toute façon. Quelque chose que nous ne saurons donc peut-être jamais ou peut-être plus tard. Dans tous les cas, la jeune femme lui confirma qu’elle avait bien vingt-et-un ans mais qu’il faudra qu’elle s’en tienne à ses dires parce qu’elle n’avait pas de pièce d’identité sur elle. Pas dupe, la grecque arqua un sourcil dubitatif. C’était pas typiquement le genre de trucs qu’on disait quand on mentait, ça ? Elle avait quelques réminiscences à ce propos. Mais tout le monde n’était pas comme elle – et encore heureux sinon la planète serait à feu et à sang, encore plus qu’elle ne l’est déjà, s’entend -, aussi voulait-elle bien lui laisser le bénéfice du doute. D’autant qu’elle avait l’air d’être sortie de l’adolescence, mais c’était facile de faire croire à ce genre de choses quand on se planquait derrière trois couches de maquillage. Tout ça pour dire, que oui, ça lui disait. A croire que le type d’il y a cinq minutes n’avait pas suffi à la satisfaire – c’était un fait. Si elle n’était pas dans un tel état de détresse, elle se rendrait compte qu’elle abusait un tout petit peu quand même mais elle ne voulait même pas y penser. D’autant qu’Amy avait déjà commencé à se désaper. Elle l’étudia quelques instants – elle était plutôt bien faite, avec tous les avantages de la jeunesse - puis finit par hocher la tête. Quand l’occasion se présentait, fallait savoir la saisir, voilà ce qu’elle se disait. Surtout que si elle s’en souvenait, elle pourrait se vanter plus tard d’avoir sauté une rockstar. Ce qu’elle ne ferait pas parce qu’au fond, elle préférait de très loin oublier toute cette période de sa vie, - valait mieux pour sa santé mentale -, mais vous avez saisi l’idée. Sans la moindre tendresse, peut-être avec un peu de rudesse, elle s’approcha davantage pour venir rouler un patin à l’autre blondinette. Avant de jeter un coup d’œil à la porte.
« Ça a l’air de se fermer de l’intérieur. Au pire, on condamne les chiottes quelques minutes. »
Ou bien retour dans la cabine, ça la dérangeait pas. En fait, ç’aurait même quelque chose d’un peu poétique. Si tant est que toute cette scène puisse avoir quoi que ce soit de poétique.

Ça serait idiot de croire qu’une femme prenait à chaque fois son pied avec un mec. Alors bien sûr, Noomi ne pouvait pas parler au nom de toutes les nanas, mais elle avait quand même l’impression que c’était plutôt l’inverse. Ç’avait l’air plus rare qu’on pourrait le croire. Ou en tout cas qu’ils pourraient le croire. Rien de plus normal en vrai parce que la plupart ne prenait pas la peine de faire savoir à son partenaire quand il était carrément à côté de la plaque. Elle non plus, du reste. C’était bien beau d’avoir des théories et tout ce qui va avec quand on se plie à ce que la société attend de vous depuis toujours. A savoir prétendre que c’est toujours génial parce qu’il faudrait surtout pas froisser l’égo déjà fragile de ces messieurs. Tout ça pour dire que c’est sûrement pour ça que la grecque ne dit pas non quand la chanteuse lui proposa de remettre le couvert. Enfin seulement de son côté puisqu’il s’agissait d’un partenaire différent, cette fois. Une partenaire, même. Noomi n’était pas bien regardante. Hommes, femmes, c’était du pareil au même pour elle et qu’elle ait un jour été mariée à un gars ne voulait rien dire, elle avait pas de préférence. C’était donc ainsi qu’on se retrouvait à fricoter dans les chiottes avec une rockstar. C’est sûr que ç’aurait pu être plus glamour, mais la blonde ne cherchait pas en faire un moment romantique, pas même un tout petit peu ; tout ce qu’elle souhaitait, c’était oublier la merde dans laquelle elle se trouvait actuellement ainsi que sa tristesse le temps que ça durerait. Raison pour laquelle son baiser était un peu rude. Elle voulait que ça soit clair. Sa douceur, elle la réservait à ses proches, pas à des moments comme celui-ci. Et puisqu’elles étaient toutes deux sur leur lancée autant faire en sorte que personne ne vienne les déranger. Et autant que ça ne s’ébruite pas trop non plus parce que si ça devait pas être la première fois pour Amy – supposait-elle et encore une fois, elle se faisait cette réflexion uniquement de par le statut de la chanteuse et pas quelque chose qu’elle aurait pu faire ou dire -, ça faisait quand même mauvais genre pour une mère qui essayait de récupérer la garde de son enfant. Bref, voyant que la porte pouvait se fermer de l’intérieur, Noomi proposa donc cette option à Amy qui était déjà en train de glisser ses mains sous son haut pour tâter un peu la marchandise. De ce côté-là, Noomi n’était ni à plaindre, ni à envier. Elle n’avait certes rien d’une planche à repasser, mais disons qu’il y avait plus imposant. De beaucoup, même. Mais ça ne l’avait jamais dérangée outre mesure parce qu’oh ben il en faut pour tous les goûts et qu’il paraîtrait qu’ils sont tous dans la nature. Se détachant un peu à regret du corps de la jeune femme, elle alla donc verrouiller la porte. Avant de se faire entraîner vers le milieu de la pièce où elles se retrouvèrent à nouveau l’une contre l’autre. Pour une fraction de seconde puisqu’Amy vint lui chuchoter quelques mots à l’oreille avant de se décoller à nouveau pour se débarrasser de ce qu’il lui restait de vêtements. Riant elle aussi, la grecque attrapa la culotte au vol pour l’envoyer dans un coin tandis qu’elle ôtait à son tour son haut, répondant ainsi à la demande de la star du rock.