contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Dim 20 Nov - 23:48
❝ You’re my curse, dad ❞ shaelyn & phoenix
La collaboration que j’entretiens avec Shay n’est pas que sur papier glacé, elle l’oblige aussi à participer à tout un tas de mondanités à mes côtés, et j’admire la patience qu’elle met dans chacune de ces obligations. Elle fuyait le grand monde, elle vient de le retrouver et par la grande porte. Je sais que ça peut lui rapporter de la pub, mais elle n’en n’a aucunement besoin, j’ai même comme l’impression que cette rumeur me sert plus à moi qu’à elle. Je remonte dans l’opinion publique, mon image est moins lacérée et les journalistes semblent me trouver plus apaisée, plus heureuse, presque moins intéressante parce que moins scandaleuse. En tout cas ma mère n’y voit que du bien et moi je n’y vois qu’un long questionnement. Est-elle heureuse ou en prison, ce petit jeu va-t-il l’amuser sur le long terme, finira-t-elle par réclamer sa liberté ? Ca ne pourra pas durer indéfiniment dans le mensonge, un jour, elle voudra faire sa vie, sans doute plus que moi la mienne et devra mettre fin aux termes du contrat. Pour l’heure, c’est aux Grammy Awards que Shay est tenue de m’accompagner, et en grandes pompes. Elle est toujours sublime de toute façon, quoi qu’elle porte, et le regard que je pose sur elle n’est pas feint, je la dévore des yeux, même si je tente de me retenir mais chacune des unes de magazine le souligne. Je porte pour l’occasion un tailleur pantalon noir, sobre, mais élégant. Un fin foulard blanc autour du coup et un trait de crayon noir, ni plus, ni moins. La sobriété, comme pour symboliser ma nouvelle vie auprès de cette femme en robe sublime. Après un tour par le photocall, nous allons nous installer dans les fauteuils rouges de la salle, à nos places attitrées, en ayant réservé deux places en plus de la mienne, pour ma mère, et Shay. La soirée se déroule sous les meilleurs hospices. Deux grands noms du cinéma – que ma mère adore au passage – ont la lourde tâche de remettre un prix. « Et le prix de l’album de l’année est remis à… Phoenix Lancaster ! » Je n’en crois pas mes oreilles, c’est de moi dont on parle. Ma mère se lève la première, suivie de Shay, et les caméras zooment sur moi, je mets une seconde à toucher terre et à comprendre ce qui m’arrive. Je serre Shay dans mes bras, puis ma mère, qui pleure déjà et monte sur scène, brandissant mon trophée, comme une vraie rédemption. Etre récompensée et distinguée pour un tel investissement personnel et un tel boulot fourni, fait un bien fou. Vient le traditionnel discours, que j’adresse sans surprise aux deux femmes devenues les piliers de ma vie. « Merci à tous, merci à mes fans, merci à mes producteurs, à mes musiciens, à tous ceux qui, de près ou de loin m’ont menés ici. Je tenais tout particulièrement à remercier la patience, et la présence de deux femmes, sans qui… cette dernière tournée, cet album et tout le reste n’auraient sans doute pas rencontré le succès escompté… A ma mère, Siobhan Lancaster, et Shaelyn Lawson, qui, qu’elle le veuille ou non, fait partie de mon succès et fera sans aucun doute partie de celui à venir. Merci beaucoup. » Sobriété, c’est ce qu’il fallait. Ne pas en faire trop, non pour calculer l’audience et atteindre un plus large public, rien de stratégique là-dedans, simplement, je me sens apaisée, et heureuse, comme pas depuis longtemps.
A la fin de la cérémonie, et après une prestation de quelques morceaux, je retourne dans ma loge, douchée, les cheveux mouillés, en jean et t-shirt, dans les dédales de la salle de spectacle. Certains font même de la trottinette pour aller plus vite de salle en salle, il faut que j’essaye ça en skateboard un jour. J’y retrouve Shay, ma mère étant sans doute partie passer un coup de fil ou demander à mon équipe de quoi il peut bien en retourner à présent pour la suite de la tournée, elle est mon manager, c’est à elle qu’incombe ce genre de taches, même si je trouve qu’elle se démène beaucoup trop. Et c’est de sa fille dont elle négocie les intérêts, pas de l’artiste. Je glisse une main sur le bras de Shay, le sourire reste figé sur mon visage depuis tout à l’heure, je ne parviens pas à le détendre, et je m’en fous, c’est tellement bon de se sentir comme ça ! Mais derrière moi, la porte ouverte, j’entends un pas, le pas militaire, celui de mon père… que je suis capable d’identifier entre des centaines, le sien est lourd, déterminé, et sonne comme une sentence. Alors que je discutais avec Shay, tout mon corps se fige quand je le vois entrer dans la pièce. « Papa… » Il n’a pas l’air plus ravi de me voir que moi-même. « Qu’est-ce-que tu fous là, John ? » Ma mère, qui débarque derrière lui, et qui s’empresse de chercher à le foutre dehors. « Je viens mettre deux ou trois choses au clair… » Jetant le magazine sur le sol, celui où Shay et moi sommes en couverture, comme si nous vivions l’idylle du siècle. « Tout ça, je te l’interdis. Tu veux te vautrer dans l’indiscrétion et la débauche ? Très bien, tu n’as jamais rien valu de mieux, mais tu portes mon nom. Je ne laisserais jamais personne le salir avec ce genre de conneries. Tu n’es pas digne, tu n’es digne de rien du tout, pas même de ton service à la patrie. Réformée… comme un déchet de la société, quelle honte… » Je serre les poings, sens mes muscles se bander dans tout mon corps, l’adrénaline monter au point de m’en faire tourner la tête et parviens à articuler entre mes dents. «J’ai été réformée après failli prendre une balle dans la tête… » Trois balles en tout, dont deux dans l’épaule, et une ayant écorché mon front, dont la cicatrice se voit encore beaucoup, juste à la naissance des cheveux. « Failli c’est encore trop peu. C’est comme tout ce que tu fais, c’est toujours manqué. Change de nom Phoenix, tu n’es plus digne de porter le mien. » «Ce n’est pas le tient que je porte, c’est celui de maman, et après tout ce que tu lui as fait subir, elle a mérité de le garder, c’est toi la honte de ce nom-là, papa. » « Dégage John, ou je fais appeler la sécurité. Ici tu n’es personne. » Ici il n’est pas le général de qui que ce soit, il ne fait pas le poids, il finira par se faire virer, et ma mère tente encore de lui épargner l’humiliation, à moins que ça ne soit moi qu’elle tente de protéger… Pas un mot, pas un regard pour Shay, si ce n’est un coup d’œil méprisant à son encontre par le biais du magazine, je le hais, purement et simplement. J’aurais dû l’abattre quand j’avais encore l’occasion de tenir une arme confiée par l’Etat entre les mains. Descendu par sa propre armée, tu parles d’une fin glorieuse, et c’est pourtant tout ce qu’il mérite. Escorté par la sécurité, il quitte la pièce, et sans doute le bâtiment dans la foulée. « On rentre. » Je saisi ma veste, mes clopes, et laisse tout le monde en plan dans la loge.
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Sujet: Re: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Lun 21 Nov - 12:34
❝ You’re my curse, dad ❞ shaelyn & phoenix
Je ne compte plus les jours, les semaines, et maintenant même les mois depuis que je partage le quotidien de Phoenix. Tout ça parti d’un malentendu, faut le faire quand même. J’aime sa présence, notre complicité, cette nouvelle manie de nous retrouver systématiquement dans le même lit chaque soir pour partager une nuit platonique, simplement dans les bras l’une de l’autre, à nous échanger quelques gestes tendres, toujours dans le respect. Je suis au courant des sentiments qu’elle a pour moi, même si elle ne les formule pas de manière verbale, je le vois, je le ressens. Même ma soeur qui ne la connaît pas l’a vu, c’est pour dire. De mon côté, je suis bien incapable de savoir ce que je ressens pour elle. Il y a encore tellement de choses qui me bloquent, mais si au départ je pensais que c’était elle, ce qu’elle est, ce qu’elle représente, aujourd’hui je me rends compte que les blocages ne viennent que de moi. Alors c’est un travail intérieur que je fais, jour après jour, essayant de lâcher prise du mieux que je peux, et peut-être qu’un jour j’y arriverai. En attendant, je vis l’instant présent, donne à cette femme le maximum que je suis capable de lui donner au vue de la situation, et elle me donne en échange bien plus que ce que je n’aurai pu espérer. Pour les médias, nous sommes toujours LE couple en vogue, les paparazzi nous suivent partout dès que nous sortons toutes les deux, et j’ai fini par m’y habituer. Je n’irai jamais jusqu’à dire que j’apprécie, mais je m’y suis faite. Je ne suis plus très sûre que le jeu en vaut la chandelle, il a tendance à tout mélanger, mais il est trop tard pour faire machine arrière. Si au départ j’y voyais mon propre intérêt, aujourd’hui, c’est plutôt celui de Nix que je vois. Elle véhicule une image beaucoup plus posée, plus calme, certainement plus sérieuse aussi, et c’est tout ce dont elle avait besoin. Fini les tapages, les soirées à boire et se droguer, fini les coucheries avec n’importe qui et les photos d’elle minable dans tous les journaux people. Elle devient aux yeux de tous quelqu’un de plus raisonnable, et j’aime à croire que j’y suis pour quelque chose.
Ce soir, nous assistons à une remise de prix plus que connue, les Grammy Awards. Nous avons mis plusieurs heures à nous préparer, je l’ai aidée à peaufiner sa tenue, comme toujours, et c’est main dans la main que nous arrivons sur le tapis rouge. Bien plus à l’aise que je ne l’étais au début de notre mensonge, je suis aujourd’hui presque comme un poisson dans l’eau. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’aime ça, quand même, mais je m’y suis habituée, et je le fais pour elle, avant tout. Sa mère est là, je la salue d’une accolade tendre et Phoenix en fait de même. Après le photocall, nous allons nous asseoir à nos fauteuils réservés et je viens poser ma main sur la cuisse de Phoenix, le plus naturellement du monde. Pourtant, aucune caméra, aucun photographe qui viendrait zoomer pour vérifier que nous sommes bien ensemble. La soirée se passe et vient le prix que nous attendons tous pour Nix. Celui de l’album de l’année. Sans grande surprise, c’est à elle qu’est attribué le prix. Siobhan et moi nous levons pour applaudir alors que Nix peine à réaliser. Je viens la serrer contre moi, heureuse, fière. Un baiser dans son cou avant de la lâcher et un « Je suis fière de toi. » avant que nos regards se croisent et qu’elle vienne serrer sa mère dans ses bras pendant que j’applaudis. Elle monte sur scène, tout le monde se rassied et je la dévore du regard. Son discours est touchant et en faire partie fait s’accélérer mon coeur. Je ne remarque même pas les caméras braquées sur moi.
La cérémonie se termine et nous retrouvons les loges. Pendant que Nix se change et prend une douche, je discute avec quelques personnes, notamment un des réalisateurs de l’album de Nix avec qui j’aime beaucoup discuter. Il s’éclipse juste avant que Nix arrive et je viens la prendre dans mes bras. « Tu as été parfaite. » Je m’éloigne d’elle tout en gardant mes mains sur ses joues, glissant dans son cou, avant de rompre le contact. Mais soudain, la présence d’un homme chamboule cette scène qui aurait pu être, comme cette soirée, magnifique. Lorsque Nix pose son regard sur cet homme, je comprends, avant même qu’elle n’ait prononcé le mot ‘papa’. Siobhan revient et fait part de son mécontentement de voir ici l’homme qui a visiblement causé beaucoup de troubles dans leur famille. Il est imposant, et son regard dur fait froid dans le dos. « Je viens mettre deux ou trois choses au clair… » Il jette un magazine sur le sol, un magazine où Nix et moi apparaissons toutes les deux, affichant notre ‘amour’ au grand jour. Et le voilà qui s’étale dans un discours castrant, homophobe, et digne d’un homme sans coeur et sans âme. Mon coeur explose dans ma poitrine sous la colère et la peine que je peux ressentir pour Nix. J’aimerai la prendre dans mes bras, l’éloigner de là, mais j’en suis pourtant incapable, paralysée par la voix imposante de l’homme qui nous fait face. Le ton monte et tout le monde s’énerve, même Siobhan que je pensais être une sorte de force tranquille. J’aimerai dire quelque chose mais je suis paralysée, et son regard dédaigneux sur moi me donne froid dans le dos. Cet homme est tout bonnement un monstre, et je comprends mieux maintenant les comportements qu’a Nix pour certaines choses. La sécurité vient chercher le militaire et je reste là, interdite devant cette scène horrifiante. « On rentre. » Nix récupère ses affaires et j’en fais de même, sans rien dire, la suivant d’un pas rapide, presque aussi rapide que le sien. Nous nous retrouvons à l’extérieur au niveau de la sortie des artistes et heureusement, aucun fan pour la voir dans un état pareil. Nous nous dirigeons vers la voiture de notre chauffeur et Siobhan attrape mon poignet avant que je n’entre, alors que Nix est déjà à l’intérieur. « Ça va être difficile Shaelyn, mais je sais que tu es capable de l’apaiser, mieux que moi maintenant. » Mon regard devient brillant et je viens l’entourer de mes bras. « Je vais prendre soin d’elle, j’en fais la promesse. » Je rentre alors dans la voiture pour y retrouver Nix. Je me glisse au milieu puisqu’elle est partie de fourrer à l’autre bout de la voiture. Je pose ma main sur sa cuisse, essayant de la faire revenir à moi, mais en vain, la colère semble être plus forte. Je viens chercher sa main et entrelace mes doigts avec les siens pour lui signifier que je suis là. En rentrant, je la sens sur les nerfs et c’est normal. Je vais rapidement me changer, retirer cette robe et enfiler quelque chose de plus confortable. Un legging et un t-shirt tout simple. Je la rejoins dans le salon, elle est à la fenêtre en train de tirer sur sa clope comme une toxicomane. Je me glisse dans son dos et l’entoure de mes bras, posant mes lèvres sur son épaule. « Calme-toi Nix. Tu n’es pas toute seule, je suis là. » Elle jette sa cigarette qui est terminée mais reste à la fenêtre. Je glisse mes mains sous son haut pour les poser sur son ventre, à même la peau. « Respire calmement, concentre-toi sur mes mains. Je suis là. » Je tourne un peu la tête pour caresser son cou de mon nez, et tenter de la calmer du mieux que je peux.
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Sujet: Re: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Lun 21 Nov - 14:45
❝ You’re my curse, dad ❞ shaelyn & phoenix
Je ne supporte pas l’idée d’être aussi vulnérable face à lui, mon père, mon géniteur, ma malédiction, mon boulet à moi dans la vie. Un père est censé vous élever, vous regarder comme sa princesse, vous encourager à trouve votre voie, votre indépendance, vous aider à vous assumer tel que êtes et vous aimer pour ce que vous êtes. Mais le mien, c’est un peu l’antithèse du père parfait, comme s’il fallait un putain de contre-exemple sur terre pour prouver ce qui est bien. Toutes les erreurs à ne pas faires sont concentrées en un seul homme : mon père. Un homme violent, caractériel, impulsif, dangereux, manipulateur, puissant, un pervers narcissique dans toute sa splendeur. Un putain de cas d’étude ! Et il a fallu qu’il se pointe ce soir, précisément ce soir pour me parler de son besoin de s’éloigner de moi ? Mais qui l’oblige à dire que je suis sa fille ? Qu’il m’invente même décédée sur le terrain, qu’est-ce-que je pourrais en avoir à foutre ? Une partie de moi est restée là-bas quoi qu’il en soit et il est hors de question que je ne sacrifie à nouveau le peu qu’il me reste à chercher son regard, à attirer sa bienveillance, je n’attire de toute façon que ses foudres depuis que je suis en âge de parler et d’aller contre ses idées. Mais outre le mal qu’il me fait à moi, c’est celui qu’il a pu faire à ma mère qui me blesse. Il ose se pointer un soir pareil, un soir de remises de prix aux Grammy Awards, comme s’il y avait sa place, dans son costume militaire, tout décoré, à croire qu’il dort même avec. Il n’y a que pour sauter ses putes qu’il daigne le retirer. Je suis grossière, mais ça n’est ni plus ni moins la vérité. Du temps de son mariage il ne savait déjà pas se tenir alors maintenant qu’il est divorcé. Il doit chanter à qui veut l’entendre à quel point sa fille et sa femme ne sont que des dépravées qu’il a pourtant bien tenté de dresser, tu parles. Il a toujours eu le don pour foutre en l’air un moment agréable, en tout temps. Il a toujours souhaité avoir un total contrôle sur nous et nos émotions. Mais ça ne marche pas comme ça, ce serait trop facile.
J’ai conscience de plomber l’ambiance en quittant les lieux de cette façon. On aurait été censées aller faire un tour sur la plage, toutes les trois, dans un bon restaurant, et boire du champagne, mais au lieu de ça, je n’ai rien de plus que la force de rentrer m’enfermer avec mes idées noires. Quel don ! Quel con surtout, ouais ! Je fonce la première dans la limousine et reste calée dans un coin, attendant Shay et peut-être ma mère. Je me rends compte ne lui avoir même pas fait un bisou en partant, et c’est bien une des rares fois que ça m’arrive. Mais à cet instant précis, il ne reste de moi, plus que l’ombre de ce que je suis. Il a ce talent-là, la plupart du temps. « Ça va être difficile Shaelyn, mais je sais que tu es capable de l’apaiser, mieux que moi maintenant. » « Je vais prendre soin d’elle, j’en fais la promesse. » Je n’entends rien de leur échange, je suis déjà retranchée en moi-même, dans ma colère et ma rancœur envers cet homme qui toute sa vie, aura œuvré pour foutre en l’air celle des femmes qu’il aura pu croiser. Quelques minutes plus tard, Shay me rejoint, et pose une main sur ma jambe, à laquelle je ne réagis pas, concentrée à laisser mon regard divaguer par la fenêtre en attendant notre départ. Il n’y a que quand elle entremêle ses doigts aux miens que je daigne serrer légèrement sa main, sans un effort de plus. Il a le don de ruiner en moi tout ce que je suis, un deux mots et un regard.
Une fois à la maison, je me dirige directement dans la chambre pour retirer mes fringues qui ne font de moi qu’un truc déguisé et peu crédible et enfile un t-shirt, gardant uniquement mon boxer. J’ai pris le réflexe de ne fumer qu’à la fenêtre, Shay ne supporte pas ça, et nous partageons l’appartement, alors mes habitudes changent. Une clope, le temps qu’elle ne se change, et je tire dessus comme si elle était la solution. Je me refuse à prendre un cachet parce que si je tombe sur le flacon, je vais finir par avaler la boite. Shay vient glisser ses mains tout autour de moi et si d’habitude, j’aurais souris et me serait blottie contre elle, cette fois, je reste de marbre. Je n’ai pas honte de la relation que j’affiche avec elle, bien au contraire, je suis fière de pouvoir prétendre à une femme si belle, si intelligente et si talentueuse, même si ce n’est qu’un mensonge. « Calme-toi Nix. Tu n’es pas toute seule, je suis là. » Je termine ma clope et la jette par-dessus la fenêtre, sans décrocher pourtant de l’endroit où je suis, toujours Shay dans mon dos, qui joue de son nez contre mon cou, et qui aurait pu me rendre dingue dans un autre contexte. « Respire calmement, concentre-toi sur mes mains. Je suis là. » «Failli, c’est encore insuffisant. Putain mais si j’y étais restée sur le terrain il aurait encore trouvé le moyen de dire que je n’étais pas à la hauteur. Connard. » Attrapant mon paquet de clopes pour en allumer une autre, faisant fi des conseils de Shay, qui pourtant m’est d’une grande aide sans qu’elle ne puisse le savoir. Et moi non plus d’ailleurs. Mais sans elle, sans sa présence, j’aurais sans doute déjà tout cassé dans la maison. « Et puis objectivement, qu’est-ce qu’il venait foutre à cette soirée ? Tout le monde s’en fout de ses décorations, les trois quarts ne savent même pas ce ça peut bien vouloir dire. » Pestant encore une fois toute seule avant de poser une main sur celles de la femme qui me tient entre ses bras, et l’autre qui tient ma clope que je consomme en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. « Rien ne sera jamais assez bien pour lui. La musique, tout ça, c’est du vent pour lui, du moment que tu ne vas pas dans son sens et que tu ne sers pas la patrie en y laissant tout ce que tu es, tu ne vaux rien. Mais qui vaut moins que lui, franchement ? Y a rien à sauver chez lui bordel ! Même l’ennemi il en veut pas ! » Sinon il aurait été capturé depuis un moment par les forces ennemies, mais tu parles ! « Mais il a peut-être raison en fait, tout ça c’est rien, ça vaut rien… » Me retournant, les larmes aux yeux, en désignant tout le luxe de l’appartement et mes récompenses. La seule valeur qu’une personne puisse avoir à ses yeux, c’est la soumission qu’il lui propose et je n’ai jamais été très douée à ce jeu-là, à son grand damne. «Je vais me coucher. Je suis désolée pour tout ça. T’es même pas tenue de rester, n’écoute pas ma mère. » Oh elle a dû lui faire son petit numéro de ne la laisse pas seule, elle est fragile, il faut en prendre soin. Ça va, je reviens d’Irak, j’ai fait la guerre, je devrais pouvoir affronter mon père. Je retrouve ma chambre, et notre lit, finalement, j’ai fini par réintégrer ce qu’on appelle une chambre conjugale, dans laquelle rien ne se passe, absolument rien. Me glissant sous la couette, je préfère disparaitre en dessous en espérant que les horreurs qui tournent dans ma tête finissent par me quitter une fois remplacés par le sommeil.
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Sujet: Re: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Mar 22 Nov - 13:51
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Je ne sais pas encore trop bien comment appréhender la chose. La seule fois où j’ai vu Nix s’énerver, je suis partie au petit matin. Et l’autre fois où elle aurait pu, c’est elle qui est partie. La fuite est tellement plus simple, j’ai bien compris que pour elle c’est une façon de ne pas montrer à quel point elle peut être faible parfois. Elle a besoin qu’on imagine qu’elle est forte. Pour moi, ce n’est pas un aveu de faiblesse. Sa réaction est normale vis à vis de son père, de ce qu’il s’est passé tout à l’heure. J’essaie de l’apaiser en venant l’entourer de mes bras, je pose même mes mains sur sa peau, en espérant que peut-être elles arriveront à calmer ses peurs, ses angoisses, sa rancoeur. Mais je n’ai visiblement pas ce pouvoir. Elle ne réagit pas, ou très peu. « Failli, c’est encore insuffisant. Putain mais si j’y étais restée sur le terrain il aurait encore trouvé le moyen de dire que je n’étais pas à la hauteur. Connard. » Je ne sais pas quoi lui répondre, je suis tellement à mille lieues de son histoire avec son père, je n’en connais même pas tous les tenants et aboutissants. Les grandes lignes seulement, et encore. Elle gesticule, se décale et va chercher son paquet de cigarette, en allumant une nouvelle sans que je ne dise rien, sans que je ne bouge. « Et puis objectivement, qu’est-ce qu’il venait foutre à cette soirée ? Tout le monde s’en fout de ses décorations, les trois quarts ne savent même pas ce ça peut bien vouloir dire. » « Je pense qu’il est juste jaloux du succès que tu peux avoir… » Je ne sais pas si je fais bien de donner mon avis, elle ne m’écoute pas tellement, elle est enfermée dans sa colère. Mais une de ses mains vient trouver la mienne et je la laisse faire. « Rien ne sera jamais assez bien pour lui. La musique, tout ça, c’est du vent pour lui, du moment que tu ne vas pas dans son sens et que tu ne sers pas la patrie en y laissant tout ce que tu es, tu ne vaux rien. Mais qui vaut moins que lui, franchement ? Y a rien à sauver chez lui bordel ! Même l’ennemi il en veut pas ! » J’entrelace mes doigts avec les siens, caressant sa peau de mon pouce du mieux que je peux comme pour tenter de l’apaiser. « Mais il a peut-être raison en fait, tout ça c’est rien, ça vaut rien… » Je secoue la tête et viens murmurer contre sa peau alors que je suis venue reposer mon nez dans son cou. « Ne dis pas ça. Ça t’aide toi. Ça te permet de rester debout, et c’est ça le plus important. On s’en fout de ce qu’il pense. Concentre-toi plutôt sur ce que ta mère pense. Ça c’est important. » Ses yeux brillants, elle se retourne et s’éloigne de moi. Je sens que la colère en elle ne semble pas vouloir la quitter. « Je vais me coucher. Je suis désolée pour tout ça. T’es même pas tenue de rester, n’écoute pas ma mère. » « Nix attends… » Je n’arrive même pas à la retenir. Mon coeur se serre et je reste là, les bras ballants à la regarder filer dans le couloir. Un soupir plus tard, je remonte mes mains pour frotter mes avant-bras, et je referme la fenêtre avant de ranger un peu. Quelques minutes plus tard, je la rejoins dans la chambre. La chambre que nous partageons depuis plusieurs semaines. Je reste ‘habillée’ de mon legging et mon t-shirt lorsque je me glisse sous la couette. J’hésite un instant, et finis par craquer. Je viens me caler derrière elle, en cuillère et comme un peu plus tôt, je l’entoure de mon bas, approchant mon visage de ses cheveux courts. « Arrête de ruminer. Je t’entends penser. Si tu restes avec toute cette rancoeur tu n’arriveras pas à t’endormir. Tu veux pas que je te fasse couler un bain? » Je me sens désemparée, je ne sais pas ce qui pourrait être bon pour elle, et je ne comprends pas pourquoi sa mère m’a fait comprendre que j’étais désormais mieux placée qu’elle pour prendre soin de sa progéniture. Nix est une personne difficile à cerner, difficile à aimer, mais encore plus difficile à repousser. Son père n’a définitivement aucun coeur pour lui parler comme il l’a fait. « Ne lui accorde pas l’importance qu’il désire. Il ne le mérite pas. » Aucune réponse. « Nix, s’il te plait… » Je sens son ventre se contracter comme si elle retenait ses pleurs. Je tire un peu sur son ventre pour la forcer à se retourner et je la prends dans mes bras tendrement, lui faisant caler sa tête dans mon cou. « Pleure si tu en as besoin, je suis là Nix. Tu n’es pas seule, je ne te laisserai pas. Je suis là. » Je lui répète ces phrases clés comme pour que ça rentre un peu mieux dans sa tête, qu’elle comprenne que je ne veux pas partir, que je ne veux surtout pas la laisser dans un état pareil. Je veux être là pour elle, et je veux qu’elle s’en rende compte.
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Sujet: Re: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Mar 22 Nov - 16:04
❝ You’re my curse, dad ❞ shaelyn & phoenix
Shay n’aurait normalement pas à subir tout ça, ce n’est même pas ma petite amie et elle se voit prise dans mes emmerdes de famille, quelle vie je lui impose ! Je ne suis même pas certaine que cet arrangement lui convienne autant qu’au début, le fait de vivre loin de chez elle et de devoir bosser de chez moi, dans un univers qu’elle a pourtant longuement fuit. Nous faisons notre possible pour rester le plus possible à New-York, près des siens, et ce n’est pas rare qu’elle prenne une journée pour aller profiter de son neveu et de sa nièce, et même de sa petite sœur. Elle a besoin de se rapprocher d’eux, et je le comprends, ça me rassure même. Sa cohabitation avec moi doit lui paraître moins longue comme ça. Je revis depuis qu’elle est ici, j’ai une vie beaucoup plus équilibrée et qui tend même à devenir bonne pour moi, si on omet le fait que je sois complètement raide dingue de cette colocataire avec qui il m’est difficile de comprendre à qui j’ai à faire. Nous ne franchissons plus de limites, c’est juste tendre, c’est juste affectueux, et reste platonique. Pour le moment, je dirais que ça me convient, c’est tout ce qui m’est autorisé, alors je le prends avec joie. Encore une fois, elle n’a pas à me consoler, à me réconforter toute la soirée comme si elle était ma petite amie, j’ai même été moyennement aimable en quittant la salle. Et avec elle, et avec ma mère. Mais ma mère, elle s’en remettra, ce n’est pas la première fois que je l’envoi balader ou que je la laisse en plans et revient le lendemain pour m’excuser avec une petite bouille et un bisou. Elle connaît tout ça, je suis butée depuis que je suis venue au monde, quelque-part, c’est même un peu de sa faute ! Et je suis là à pester contre moi-même, contre mon père, pour dire haut et fort quel genre de connard il est, mais je crois qu’elle l’a compris par elle-même, et il n’y a rien à vanter à tout ça, au contraire. « Je pense qu’il est juste jaloux du succès que tu peux avoir… » «Jaloux ? Mais il y croit même pas à tout ça, c’est du vent pour lui. L’art n’a pas lieu d’être. La seule chose qui compte c’est la stratégie. Psychorigide avec ça, il est au top… » Plus il vieilli, plus il devient con, c’est assez incroyable. Je pensais que les gens changeaient avec le temps, peut-être même qu’un jour il se serait excusé auprès de ma mère, tu parles. Je rumine pour moi-même et parle dans le vide, ce n’est pas contre Shay, je ne parviens simplement pas à faire le tri dans ma tête, un tri utile, tout se bouscule, trop vite, au point de m’en faire mal aux tempes, mais c’est bien plus fort que moi. « Ne dis pas ça. Ça t’aide toi. Ça te permet de rester debout, et c’est ça le plus important. On s’en fout de ce qu’il pense. Concentre-toi plutôt sur ce que ta mère pense. Ça c’est important. » Elle a raison, ma mère a sans doute raison, et non lui. Mais comment faire la part des choses, quand il reste en vous cette partie qui n’a pas grandi, cette partie encore sensible au jugement propre de votre père ? Quand elle se serre contre moi, mon réflexe est de glisser un bras derrière son dos, parce que ces gestes tendres me paraissent presque naturels.
Je me couche, dans le noir, en espérant pouvoir m’assommer de sommeil et ne plus penser, mais si c’était si simple… pourquoi je me laisse tant submerger par ce genre de conneries ? Je n’y crois pourtant pas une seconde à tout ça, au fait qu’il puisse être supérieur à moi et juger objectivement de ce que je fais de bien ou pas. Alors pourquoi ? Parce que je manque totalement de confiance en moi, malgré ce que je peux afficher, je le laisse encore décider de ce que je suis, malgré ce dont j’étais convaincue. Alors que je feins encore de dormir, Shay vient se coucher près de moi. Nous avons pris l’habitude de dormir ensemble, sans nous poser la moindre question. Sans demander la permission, c’est notre place, c’est ainsi. « Arrête de ruminer. Je t’entends penser. Si tu restes avec toute cette rancoeur tu n’arriveras pas à t’endormir. Tu veux pas que je te fasse couler un bain? » Je ne réponds pas, me contentant de hausser les épaules, non, je ne préfère pas me relever, je vais fondre en larmes, et ensuite ? On ne sera pas plus avancées que je sache. Alors je prends sa main dans la mienne, serrée fort contre moi, comme si elle était la vanne qui m’empêchait de faire tomber toutes les barrières. Parce que si je me laisse aller, la mauvais Nix fera son apparition, et il en est hors de questions. « Ne lui accorde pas l’importance qu’il désire. Il ne le mérite pas. » Etre dos à elle est un sacré avantage, je retiens mes larmes de toutes mes forces, contracte tout mon corps pour ne pas avoir à flancher, elle ne doit pas me voir comme ça, je dois rester forte, je ne veux pas lui montrer cette image de moi. « Nix, s’il te plait… » D’un geste, elle me fait me retourner, et j’évite à tous prix son regard pour venir nicher ma tête dans son cou. « Pleure si tu en as besoin, je suis là Nix. Tu n’es pas seule, je ne te laisserai pas. Je suis là. » Elle ne peut pas me dire ça en espérant que je me retienne, c’est trop tard, ses mots sont la clé pour que je lâche tout et je fonds en larmes contre elle, étouffant mes sanglots dans son dos, aucun bruit, juste mon corps et ses soubresauts contre le sien. C’est trop dur, j’ai trop honte, j’ai surtout trop mal. « Je voulais pas… que tu… me voit… me voit comme ça. Je voulais pas que tu… le rencontre. Tu devais jamais le voir… jamais ! » Entre deux sanglots. Je ne me mets que rarement dans un état pareil, je crois que je suis fatiguée de tout ça. De tenir le bon bout, de m’accrocher, d’aller droit devant, de ne rien m’autoriser, pas le moindre écart, pas la moindre faille, parce que je refuse de foutre en l’air le peu que j’obtiens de Shay. Et à force de caresses et de câlins, je fini par trouver le sommeil, ma tête posée dans son cou, un sommeil qui devient le prix de mon angoisse, de tout ce que je peux dépenser comme énergie à paniquer, je suis totalement épuisée, moralement en tout cas.
Au petit matin, c’est le téléphone de Shay qui sonne, son portable qui vibre sur la table de nuit, et je n’entends absolument rien, je ne sens rien non plus quand elle me repousse doucement sur l’oreiller pour l’attraper et répondre à ma mère. « Shaelyn ? C’est Siobhan. Je voulais simplement prendre des nouvelles. Je n’en n’ai aucune de son psy, j’imagine que c’est parce qu’elle est encore à l’appartement ? » Ma mère est très au fait de tout ce qui se passe pour moi, pas en tant que manager, mais parce qu’elle s’occupe de moi depuis que je suis sur terre. « Est-ce-que tu pourrais me retrouver en ville pour le petit déjeuner ? Juste toi… » Ma mère et son mystère…
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Sujet: Re: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Mer 23 Nov - 14:14
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J’ai du mal à trouver les mots, je ne la connais pas suffisamment il faut croire. Si j’ai toujours su trouver les mots avec Lukas, ça ne m’a pas empêché de passer à côté de la plus grande souffrance de sa vie, de sa culpabilité envers la mort de notre fils, je n’ai même rien vu. Alors j’ai comment une certaine envie de ne pas tout rater avec Phoenix, sans trop savoir pourquoi. Je veux être là pour elle, je veux qu’elle sache que je ne vais pas la laisser dans cet état. « Jaloux ? Mais il y croit même pas à tout ça, c’est du vent pour lui. L’art n’a pas lieu d’être. La seule chose qui compte c’est la stratégie. Psychorigide avec ça, il est au top… » Pour le moment, elle a juste besoin de cracher son venin, hurler sa rage et sa colère, celle ressentie pour son père et qui la ronge de l’intérieur depuis beaucoup trop longtemps. Je ne suis pas psy, je ne peux pas l’aider de la même façon dont pourrait le faire un psychologue, mais je suppose que ma simple présence pour apaiser un peu quelques angoisses. Du moins, je l’espère. De mon calme légendaire, je tente d’apaiser Phoenix, mais elle décide d’aller se coucher. Alors je reste là, interdite, plantée comme un piquet à réfléchir ce qui pourrait être le mieux. A-t-elle envie que je parte réellement ? Je suis sûre que non, alors je décide d’aller la rejoindre dans le lit que nous partageons. Je lui parle tente de la faire s’ouvrir un peu, la retourne pour la prendre dans mes bras et l’incite à lâcher la pression, ce qu’elle finit par faire, faisant se serrer mon coeur. Les larmes dévalent ses joues, inondent mon cou et mon t-shirt, mais peu importe. Je la serre contre moi comme pour lui signifier que je suis là, que je ne m’en vais pas. Les sanglots continuent de plus belle, elle a du mal à respirer tellement la crise de larme est intense, mais nécessaire. « Je voulais pas… que tu… me vois… me voit comme ça. Je voulais pas que tu… le rencontre. Tu devais jamais le voir… jamais ! » Je passe ma main dans ses cheveux tendrement et plaque un baiser sur son front à la naissance de ses cheveux. « Arrête. On s’en fout. J’en ai rien à faire de lui. Le plus important c’est toi. Calme-toi. » Je continue de la câliner, la bercer presque, et au bout d’un certain temps, elle trouve le sommeil. Je reste là à la regarder, dans mes bras, pendant quelques minutes supplémentaires avant de sombrer à mon tour dans les bras de Morphée.
Au petit matin, c’est le vibreur de mon téléphone sur la table de nuit qui me réveille en sursaut. Doucement, je dépose Nix sur son oreiller et quitte la chambre en récupérant mon téléphone pour répondre. « Oui ? » « Shaelyn ? C’est Siobhan. Je voulais simplement prendre des nouvelles. Je n’en n’ai aucune de son psy, j’imagine que c’est parce qu’elle est encore à l’appartement ? » « Oui, elle a eu beaucoup de mal à s’endormir hier soir, à se calmer surtout. Elle dort encore, je dois la réveiller pour un rendez-vous chez son thérapeute ? » « Non laisse-la dormir, elle ira plus tard. C’est pas grave. » Mon bras libre replié contre ma poitrine et ma main calée sur mon autre bras, je marche quelques pas dans le couloir, les yeux rivés sur le sol. « Est-ce-que tu pourrais me retrouver en ville pour le petit déjeuner ? Juste toi… » Je fronce un peu les sourcils. « Euh. Oui. Oui mais pas trop longtemps, j’aimerai ne pas la laisser seule trop longtemps. » « Bien sûr. Je t'attends, je t'envoie l’adresse. » Je raccroche et après avoir passé la tête à travers l’embrasure de la porte de la chambre pour vérifier que Nix dort encore, je file à la douche et m’habille le plus simplement du monde. Avant de quitter l’appartement, je passe par la chambre pour glisser une tendre caresse dans ses cheveux. Sur le bar, je laisse un petit mot : Je suis partie pour un rendez-vous je n’en ai pas pour longtemps, je te ramène ton petit déjeuner. Shay.
Je rejoins donc Siobhan dans un café non loin de l’appartement. Après une brève accolade chaleureuse, je m’installe en face d’elle, attendant qu’elle perce le mystère. Pendant plus d’une heure, elle me parle de Phoenix, de son passé, de toutes ses angoisses et ce qu’elle a vécu pour en arriver là. Son syndrome post traumatique dont elle m’a vaguement parlé, son suivi chez le psy, son traitement pour l’aider à la calmer… J’écoute, sans rien dire, le ventre noué d’en apprendre autant. « J’ai besoin de savoir comment tu te sens par rapport à tout ça. Je ne veux pas que tu te sentes prise au piège ou enchaînée. La vie de Phoenix est difficile et je ne voudrais pas que tu regrettes d’être là, de prendre soin d’elle. » J’esquisse un sourire. « Je ne réfléchis pas Siobhan, je fais ce que je pense juste, et aussi parce que j’ai envie de le faire. J’ai envie de l’aider, j’ai envie de croire que je pourrai un peu apaiser sa vie… » « Et c’est déjà le cas. Je la connais mieux que personne et je t’assure que je ne l’ai jamais vu aussi bien dans son quotidien, si on exclut l’épisode d’hier soir. » Je hoche à nouveau la tête, souriant à peine, parce qu’au fond, ça me fait du bien de savoir que j’ai une bonne influence sur elle. « Je n’ai pas envie de la laisser, la voir replonger, tant que je peux je veux être là pour elle. » Cette fois, c’est elle qui hoche la tête et me sourit, visiblement satisfaite et rassurée par mes réponses. « Je vais rentrer, je ne voudrais pas qu’elle s’inquiète de ne pas me voir rentrer. Je vous tiendrai au courant. » Une nouvelle accolade et je passe par une boulangerie française pour acheter quelques viennoiseries et des macarons, avant de remonter à l’appartement. Je fais doucement, au cas où elle dorme toujours. Je dépose tout sur le bar, retire mes chaussures et ma veste, puis je vais dans la chambre, mais personne. Je fais le tour de l’appartement, sentant mon coeur s’accélérer en voyant qu’elle n’est pas là. « Phoenix ? Tu es là ? » Je continue de chercher mais rien. Disparue. Je m’empresse de prendre mon téléphone pour l’appeler mais je tombe directement sur la messagerie. Putain. Je commence à tourner en rond, réfléchissant à où elle pourrait se trouver, où elle aurait pu aller. Peut-être à son rendez-vous chez le psy ? Mais elle m’aurait laissé un mot non ? Je continue de faire des cercles dans le salon et me résigne à m’asseoir dans le canapé, ma jambe tressautant nerveusement. Il faudra attendre plus de vingt minutes pour que la porte ne s’ouvre. Je bondis et la rejoins dans l’entrée. « Mais tu étais où ? Je me suis fait un sang d’encre ! » Je fonds sur elle et enroule mes bras autour d’elle, pressant mon corps contre le sien comme si j’avais peur qu’elle m’échappe encore. « J’ai eu peur. J’ai cru que tu étais encore partie… » Mon coeur tambourine dans ma poitrine, tout contre la sienne. « Tout va bien ? » Je m’éloigne assez pour plonger mon regard dans le sien et essayer de sonder son âme.
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Sujet: Re: You"re my curse Dad [Shaynix] (#) Mer 23 Nov - 20:20
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« Arrête. On s’en fout. J’en ai rien à faire de lui. Le plus important c’est toi. Calme-toi. » Ce don dont elle dispose pour m’apaiser, je ne l’ai pas encore compris, et je me pose encore la question de pourquoi elle et pas une autre. J’en ai croisé des tas de filles, je n’ai jamais plus laissé un homme m’approcher depuis mon retour d’Irak. Mais aucune qui ne vaille le coup comme Shay le vaut, aucune qui ne sache trouver les mots, ou qui ne manque de si peu sa cible. Rien que sa voix m’apaise, elle pourrait me réciter la bible ou le tableau périodique que ça me ferait le même effet, celui de me rassurer. Et dans ce genre de moment, elle est la seule, en dehors de ma mère, à savoir trouver ceux qu’il faut. C’est peut-être inné chez elle, ou alors la presse a raison, je suis amoureuse. Je pense avoir de vrais sentiments pour elle, et je crois qu’il faut surtout que je la protège, je l’aime juste assez pour le faire, et pour savoir objectivement ou pas ce qui est bon pour elle. Tout du moins ce que je pense être bon. C’est dans un sommeil on ne peut plus profond que je tombe, ce sont les nerfs qui se mettent à lâcher, totalement. Contre elle, je me sens beaucoup mieux, même mon cœur bat moins vite, et elle est bien la première personne face à qui j’ose craquer aussi fort.
Quand j’émerge, je suis seule dans le lit, sans grande surprise, j’ai dû dormir comme un loir durant des heures une fois le réveil de Shay ayant sonné. Je n’ai rien entendu. A croire que j’avais besoin de repos. Seulement mon humeur n’est pas meilleure au réveil et je crois même qu’une certitude s’impose à moi. Il n’y a pas de répit pour moi ici et la seule façon de trouver l’apaisement, serait de faire taire mon père. J’ai bien une idée derrière la tête mai elle ne regarde que moi. Personne dans l’appartement, juste un mot de Shay me disant qu’elle est en rendez-vous et qu’elle va revenir avec le petit dej. Je me dépêche, le temps presse. J’attrape le premier jean que je trouve, et ma veste, une paire de chaussettes et mes baskets. Je file sans même avoir pris le temps d’avaler un café, prend un taxi et me rend au service administratif de recrutement du gouvernement. Une petite caserne annexe qui ne s’occupe des admissions et des formalités. Personne ne laisse une base militaire à la vue de tous, sans sécurité, surtout à l’heure du terrorisme. «Soldat Phoenix Lancaster, matricule 2-6-5-7-9-23-86. Je souhaiterais me réengager et rejoindre la première base de mon régiment le plus vite possible. » Mon nom, ma qualité de sniper, mes résultats, personne ne trouve à redire et l’officier me donne un rendez-vous pour une visite médicale dans deux jours, suite à laquelle, retenue ou pas, je prendrais le premier bus pour la base militaire à laquelle je serais affectée. Sans doute celle de Jacksonville en Floride, celle où ils s’occupent de militaires en détresse psychologique, mais je sais aussi que certaines histoires de tests sur des mômes y ont été pratiqués, tout du moins des rumeurs. Je préfère rester bloquée avec mes œillères, je ne veux rien savoir de tout ça, mon but premier est de protéger Shay en quittant la ville et bien vite le pays, je ne peux pas lui laisser subir tout ça, ça va rapidement devenir un enfer, et je sens que je suis sur la pente descendante. Avant d’exploser en vol et lui faire du mal, il faut que je parte.
Cette petite escapade a pris bien plus longtemps que prévu, Shay doit déjà être rentrée et inquiète. Je ne peux pas lui faire subir ça plus longtemps, à enchainer sa vie à la mienne, elle doit faire la sienne, et elle mérite d’être heureuse. Ce n’est pas moi qui aurait ce pouvoir, je me contente de ce qu’elle me donne, sans vouloir la faire avancer, je ne la soutiens pas, j’en suis tributaire et elle, elle me porte à bout de bras, ça ne peut pas durer plus longtemps, ce sera un mal pour un bien. « Mais tu étais où ? Je me suis fait un sang d’encre ! » Ca ne va plus durer longtemps, qu’elle se rassure, elle n’aura plus à se poser la question, et ce sera la meilleure solution pour chacune de nous. « J’ai eu peur. J’ai cru que tu étais encore partie… » Encore partie, oui, mais je suis là, en tout cas pour le moment et pour les deux jours à venir. « Tout va bien ? » « Ouais, tout va bien. Je voulais juste… Prendre l’air. » Je la rassure, et glisse une main sur son ventre en l’évitant pour aller me servir un café, les mains dans les manches de mon jogging, les épaules voutées. Je ne suis pas fière du coup que je lui fais à l’envers, mais c’est pour son bien. Je me pensais sur le point de guérir, mais il n’en n’est rien. Mon père aura au moins eu le mérite de me faire réaliser tout ça. Et puis c’est la seule solution si je ne veux plus avoir à flancher. Si je reste à la vie civile, le premier truc que je ferais c’est aller chercher une dose pour me vider la tête, et c’est encore Shay qui aurait eu à ramasser les pots cassés. C’est hors de question. Je ne me fais pas confiance, et la seule façon de me contrôler est de me laisser enfermée. Parce que la prison, pour moi, ça ne marchera pas.