Stand by me - Kylian

Stand by me

Closer - The Chainsmockers

Le soleil me chatouillait le visage alors que j'ouvrais doucement les paupières. Je ne savais pas exactement l'heure qu'il était, mais j'avais loupé mon horaire de footing depuis longtemps. J'étirais mes bras, mes jambes, avant de me rouler en boule dans mes draps et d'enfouir ma tête dans mes oreillers. Dix minutes plus tard, les cheveux en bataille, je me redressais, incapable de me rendormir. Aujourd'hui, je ne travaillais pas. J'aurais souhaité pouvoir dormir encore un peu, profiter de ma journée off pour me reposer, mais décidément, ce n'était absolument pas dans ma nature. Assise sur le lit, face à mon miroir, je constatais les dégâts. Ma pauvre fille, tu es destinée à être survoltée toute ta vie, pensais-je. Sentant alors une odeur de gaufre embaumant les pièces de la maison, un sourire sauta sur mes lèvres. D'un bon, je recouvrais ma nuisette d'une robe de chambre légère, enfilais de vieilles pantoufles roses, et dévalais les escaliers. Comment passer du mode réveil à une énergie folle en deux secondes, par Rylee Doherty.
ça sent ultra bon, m’man. Il en reste ? Naïvement, je louche sur l’assiette recouverte d’une feuille d’aluminium fumante. Ma mère sourit, m’embrasse sur le front alors que je l’observe, le menton dans les mains, un sourire gigantesque sur le visage. Tu vas faire quoi de ta journée, ma puce ? Recouvrant ma gaufre de quelques morceaux de pommes et de raisins, je réfléchis. Sans vraiment réfléchir, pourtant, car je savais pertinemment ce que j’allais faire de ma journée, ou au moins d’une grande partie. Je vais en profiter pour passer du temps avec Lana. Et Kylian ! Car en effet, avec le boulot de mon frère, le petit mien, nos vies respectives, tous nos efforts ne suffisaient pas toujours à passer tout le temps que nous aimerions, ensemble. Alors je donnais tout mon temps libre à ma famille.

Remontant les marches quatre à quatre jusqu’à ma chambre après avoir embrassé ma mère sur les deux joues, j’allumais mon téléphone portable et cherchais le numéro de Kylian. Hello Sunshine <3 On fait comme on a dit ? Un petit brunch en amoureux, avec la puce, au parc ? Je m’habille et je viens vous chercher. Je t’adore mon bouseux <3 Aussitôt dit, aussitôt fait, j’enfilais une robe rouge légère, me brossais rapidement les cheveux, un coup de rouge sur mes lèvres, et j’enfilais mes sandales compensées. La veille, je m’étais amusée à préparer des petits plats sympas, des petites brochettes et autre gourmandises rafraîchissantes et sympas à grignoter. Lana avait l’habitude de mes bêtises avec la nourriture, mais elle adorait mes Madames Tomates et mes Mignons Bananes. Et moi, j’adorais la voir sourire. Alors je me pliais en quatre pour que ses yeux brillent, tendance égoïste peut-être car elle faisait briller les miens.
Enfin prête, j’empoignais le panier en osier que maman m’avait remplis soigneusement. On va au parc, je te prendrais quelques photos. Embrasse papa ce midi. Je t’aime ! lançais-je en ouvrant la porte d’entrée, prête à sauter dans ma voiture. Sentant une quinte de toux arriver, j’avalais quelques pilules alors que le toit de ma vieille BMW s’ouvrait. Il me fallait dix minutes pour rejoindre mon frère, une quinzaine si je respectais le code de la route. Nous allions passer un moment incroyable, j’avais tellement hâte de les retrouver.

Devant sa porte, je klaxonnais. Une tornade d’amour, je m’en fichais du voisinage, je voulais juste retrouver mon frère. Lorsqu’il apparut dans l’encadrure de la porte, je sortais d’un bond, et me dirigeais vers lui en sautillant. Je couvris ma nièce de millions de bisou, et entourais mon frère de mes bras fins. Mes amours ! C’est partit pour une journée d’enfer avec tata Rylee !

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Closer - The Chainsmockers

Je suis en vacances, depuis déjà trois jours, et pour encore une semaine. C’est inespéré quand on fait le boulot que je fais, d’arriver à avoir des vacances qui ne soient pas interrompues par une garde ou un manque de personnel. Pour la plupart, c’est une vocation, et de ce fait, si nous sommes appelés pour une urgence, il est quasi impensable de ne pas répondre à l’appel. Mais pendant dix jours, mon biper ne devrait pas sonner, et ça va me faire du bien. Je suppose que Tara y est pour quelque choses pour ces vacances. Après tout, elle est au courant pour mon statut de père, et elle a sans doute cru juger bon de me donner quelques jours pour tisser de vrais liens avec ma fille, que je n’ai pas vue grandir. Depuis que Faith est dans le coma, j’ai demandé à mes parents de veiller sur Lana, parce que je ne me sens pas les épaules pour le faire. Je ne me sens père qu’à moitié, et encore. Même Rylee ferait une meilleure mère que je fais un bon père. Du moins c’est ce que j’imagine. Mais pendant ces dix jours de vacances, j’ai décidé de prendre mes responsabilités et accueillir ma fille chez moi, en prendre soin pendant dix jours, avant de la redéposer chez mes parents. Je n’ai pas un emploi du temps adéquat pour m’occuper d’elle comme il faut, alors je pense qu’il est mieux que mes parents et ma soeur s’en occupent.

Bref, aujourd’hui, nous avons décidé de passer la journée avec Rylee, et si je suis heureux à cette idée, Lana l’est encore plus. « Je suis prête ! » Je baisse mon regard sur la petite rouquine de cinq ans et laisse échapper un rire amusé. « Tu veux aller au parc avec ce serre-tête aux oreilles de chat ? » Elle hoche fièrement la tête. « Très bien, je suis sûre que ça plaira à tata Rylee. » Son sourire me fait craquer, comment ne pas craquer en même temps ? Je finis de me préparer, essaie de mettre dans un sac tout ce à quoi je pense et dont on pourrait avoir besoin. Une couverture, une casquette pour Lana si le soleil tape un peu trop, une petite trousse de secours, tout y est, du moins je suppose. J’entends le klaxon significatif de la voiture de ma soeur, et il me semble que Lana le connaît aussi bien que moi, vu comme elle court vers la porte d’entrée. Je balance mon sac dans mon dos, récupère mes clés et sors de la maison avant de fermer. A peine le temps de me retourner que je me fais assaillir par un câlin de ma jeune soeur. « Mes amours ! C’est partit pour une journée d’enfer avec tata Rylee ! » Je ris un peu et plaque un baiser sur sa joue. Lana trépigne déjà, et c’est une belle journée qui s’annonce. « Je vois que tu pètes la forme ! » Rylee a toujours été une petite boule d’énergie, et d’autant plus depuis qu’elle a reçu sa greffe. Ça fait un bien fou à voir, je ne m’en lasserai jamais. J’attache Lana dans son siège auto à l’arrière, heureux de voir que Rylee ne l’a pas oublié cette fois, et m’installe à l’avant, côté passager. « Il roule encore ce tacot ? » Je ris en tapotant sur le tableau de bord. Je sais qu’elle l’aime sa vieille BM décapotable, elle est canon, mais je ne sais pas si elle tiendra le coup encore longtemps. « Ça va les parents ? Maman n’a pas voulu se glisser dans ton sac pour venir avec nous ? » Ça me fait du bien de passer du temps avec ma famille, particulièrement avec ma soeur avec qui je m’entends à merveille.

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Stolen Dance - Milky Chance

Si il y a bien deux choses pour lesquelles je suis reconnaissante au monde entier de m'avoir gardé en vie le temps de recevoir cette greffe salvatrice, c'est bien mon frère, Kylian, et sa petite princesse, Lana. Je suis consciente de la relation privilégiée que j'ai la chance d'entretenir avec mon frère, sachant que c'est loin d'être comme ça dans toutes les familles, et je suis consciente que c'est sans doute ma maladie qui nous a autant rapproché, faisant de lui un protecteur, un frère aimant et compréhensif, me rendant complètement dingue de lui, le prenant pour modèle de réussite dans la vie. Je savais qu'il faisait de son mieux pour sa fille, avec toute la maladresse d'un père seul, désorienté, et médecin qui plus est. Et je savais de quoi il était capable, ayant moi même pu faire les frais de sa présence, son attachement, son dévouement. Il suffisait maintenant qu'il prenne confiance en lui pour la petite Lana, et je me faisais une joie de lui rappeler qu'il en était capable. Ils étaient à eux deux les amours de ma vie, et ma reconnaissance d'être en vie se traduisait par ce débordement d'amour qui m'était désormais si significatif.
Serrant mon frère dans mes bras fin, je savourais une fois encore la chance d'être capable de lui témoigner tout mon amour.Je vois que tu pètes la forme ! Je souris, levant mon visage rayonnant vers lui alors que j'étais agenouillée auprès de la petite fille. C'est grâce à vous, ça indiquais-je, simplement, sincèrement. Ma maladie a toujours été très lourde à porter, pour moi mais aussi pour mon entourage. Sans dire que j'étais un fardeau, psychologiquement et émotionnellement parlant, mes rechutes, mon traitement, mes séjours à l'hôpital, mes divers problèmes ont toujours été très difficile à supporter pour mes parents et mon frère. Nous sommes et avons toujours été une famille très soudée, ce qui rendait la tâche autant plus dure que ça ne la facilitait. Libérée d'un poids depuis ma greffe, je pouvais désormais leur rendre tout l'amour dont ils m'avaient entouré toutes ces années. Je n'étais pas guérie, on n'en guérit probablement jamais, mais après avoir passé du temps à pourrir dans des lits froids, chez des médecins, et ne pouvoir laisser libre cours à mon énergie très rarement, je me lâchais désormais. Il fallait que je vive.

Mon ange, tes oreilles de chat sont parfaites. Tu crois que tu me le prêterais un de ces quatre? L'enfant aux boucles rousses hésita avant de me tirer la langue, ne sachant pas si je plaisantais ou non. C'est dans la bonne humeur et en riant que nous avancions vers ma voiture. Kylian s'occupa de sa fille, tandis que j'ouvris la portière côté conducteur. Je souris, malicieuse, quand il constata avec étonnement, que le siège auto était en place. Il est vrai que je n'avais pas toujours toute ma tête, les médicaments et mon impulsivité énergique y étaient pour quelque chose. Mais il m'arrivait d'être sérieuse. D'autant plus quand il s'agissait de ma nièce d'amour. Il roule encore ce tacot ? Un regard faussement noir, je foudroyais mon frère. J'y tenais, à ma voiture. Tu aurais quelque chose à redire, peut-être ? Elle est super, ma voiture. Je te signal que j'ai eu moins de problème avec, que papa avec sa caisse dernier cri ! Je ris, insérant la clef pour allumer le contact. J'allumais le poste radio, indiquant à Kylian qu'il pouvait changer à sa guise. Alors, il prit quelques nouvelles de la maison. Comme je l'ai déjà dit, nous étions tous très liés. La famille était une valeur importante chez les Doherty, et je savais qu'il prenait soin de communiquer tout ça à la petite Lana, d'où son envie de l'avoir chez lui pendant ses vacances, et de la laisser chez nos parents quand il ne pensait pas pouvoir lui apporter assez de sa présence. Tout va, comme d'hab. Ils sont moins sur mon dos, en ce moment, et puis maman a des tonnes de choses à faire tous les jours, alors elle est moins sur le dos de papa aussi! ajoutais-je avec humour. Elle a été adorable, on a cuisiné deux trois trucs ensemble pour notre pic-nique. Elle ne voulait pas nous déranger, mais son envie de nous accompagner était palpable ! Ses yeux brillaient, enfin bon, tu la connais.

Nous arrivons au parc assez vite, en chantant à tue-tête dans la voiture. J'avais résisté à la demande de Lana d'ouvrir le capot de la BM, mais Kylian n'avait pas résisté à laisser chanter des One Direction et compagnie, que l'enfant se faisait une joie d'accompagner de sa voix fluette. Et en marraine parfaite que je suis, je n'ai pu m'empêcher de chanter avec elle, entrainant mon frère tant bien que mal. Garant la voiture et mettant fin au supplice auditif, nous sortons de la voiture. Son sac à dos sur les épaules, mon panier en main, et la petite rousse nous tenant la main à tous les deux, nous nous mettons en marche dans l'optique de trouver le coin parfait.

Stand by me

Closer - The Chainsmockers

C’est le bonheur de voir ma soeur aussi pétillante, aussi pleine de vie. Après l’avoir vue au plus mal, je dois dire que je me sens heureux et reconnaissant d’avoir la chance de la voir vivre à cent à l’heure comme elle le fait. Elle en profite, et elle a bien raison. Une fois dans la voiture, Lana est aussi excitée que sa marraine, et je peux le comprendre. Une belle journée ensoleillée, un pic-nic au parc, que demander de plus ? « Mon ange, tes oreilles de chat sont parfaites. Tu crois que tu me le prêterais un de ces quatre? » « Oui si tu veux mais faut les essayer avant ! » Je ris, amusé par la relation de complicité qu’ont pu développer les deux demoiselles en si peu de temps. Rylee est la marraine de Lana depuis sa naissance, mais quand mes parents et ma soeur ont déménagé ici, ça a été pour elle un déchirement de se séparer de ma fille. Elle a presque toujours été plus proche d’elle que je ne l’étais. Alors forcément, malgré l’épisode dramatique de l’accident de Faith, Rylee est aux anges d’avoir vu sa filleule revenir dans on quotidien, d’autant plus maintenant qu’elle est guérie et qu’elle peut en profiter comme il se doit. Je plaisant avec ma soeur, la taquine à propos de sa voiture, et je sais pertinemment qu’elle va partir au quart de tour. Elle est comme ça. « Tu aurais quelque chose à redire, peut-être ? Elle est super, ma voiture. Je te signal que j'ai eu moins de problème avec, que papa avec sa caisse dernier cri ! » Je ris à nouveau et hoche la tête. « Faut dire qu’il a pas eu de chances avec elle là. Mais ça va, je l’aime bien ta voiture. Ça t’aide à entretenir tes bras musclés vu qu’il n’y a pas la direction assistée ! » J’aime me chamailler avec elle, l’emmerder, ça fait partie de notre quotidien et j’adore ça. Finalement, je lui demande des nouvelles des parents. Depuis quelques temps, je ne trouve jamais le moment de passer avec eux plus d’une dizaine de minutes, quand je dépose Lana ou que je viens la chercher. Avec mon boulot c’est vraiment compliqué de tout concilier, mais pour Noël, je me promets d’organiser quelque chose avec eux. « Tout va, comme d'hab. Ils sont moins sur mon dos, en ce moment, et puis maman a des tonnes de choses à faire tous les jours, alors elle est moins sur le dos de papa aussi! » Je souris de l’entendre parler de mes parents comme une jeune femme qui grandit et qui est à deux doigts de prendre son indépendance. « Elle a été adorable, on a cuisiné deux trois trucs ensemble pour notre pic-nique. Elle ne voulait pas nous déranger, mais son envie de nous accompagner était palpable ! Ses yeux brillaient, enfin bon, tu la connais. » Je hoche la tête en souriant. « La prochaine fois on l’embarquera avec nous. Si on rentre pas trop tard on lui fera la surprise de rester un peu avant de rentrer. Pourquoi pas manger avec eux ce soir. » Je sais que je leur manque, même si je ne vis pas loin. Je suis un adulte responsable, j’ai pris mon autonomie assez tôt, mais ça ne les empêche pas d’adorer quand je fais la surprise à l’improviste de leur rendre visite et rester déjeuner ou dîner avec eux.

Nous arrivons rapidement au parc et Rylee se gare non sans que je me moque un peu de sa voiture pendant son créneau. « Tu es plus douée que tu en as l’air ! » Chamailleries frère et soeur, encore et toujours. Je suis soulagé que la musique s’arrête mais Lana ayant bien compris que je n’aime pas particulièrement ce genre de boys band, continue de chantonner même une fois sortie de la voiture. Ça m’amuse plus qu’autre chose. Je suis en vacances et de bonne humeur, je ne vois pas pourquoi je l’empêcherai de chanter ce dont elle a envie. Rylee nous rejoint et Lana récupère sa main en plus de la mienne et nous marchons tous les trois pour trouver un endroit parfait pour notre déjeuner en plein air. Lana nous demande de la faire sauter et c’est avec plaisir que nous jouons avec elle. « Tiens là, sous l’arbre, c’est parfait ça non ? » Quelques rayons de soleil filtrent à travers les branchages, moitié ombre moitié soleil, c’est parfait. Et puis les jeux pour enfants ne sont pas loin, et ça n’a pas échappé à l’oeil de Lana. « On pourra aller aux jeux là bas après ? » Je ris, amusé. « Oui Pumkin, mais faut bien manger avant ! » Lana n’est pas une enfant difficile, malgré tout ce qu’elle vit en ce moment, le manque de sa mère, le changement de repères. J’ai vraiment de la chance. J’aide ma soeur à déballer le contenu du panier et pendant que Lana est en train de ramasser des fleurs un peu plus loin et que je garde un oeil sur elle, j’en profite pour demander à ma soeur. « Tu as eu des nouvelles de Zola ces derniers jours ? » Il faut dire que notre dernière soirée tous les trois, Rylee avait décidé de nous laisser seuls son amie et moi, dans l’espoir que nous nous mettions ensemble. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est qu’elle a à moitié réussi son coup puisque nous avons passé cette nuit là ensemble Zola et moi, mais ça ne fait pas pour autant de nous un couple. Il faudra qu'elle se le mette dans la tête. Enfin pour le moment elle n'est pas au courant, et je ne sais pas si j’irai jusqu’à lui dire, j'ai peur qu'elle prenne ça pour acquis.