une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. | |
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| Sujet: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Ven 27 Oct - 11:23 | |
| La fête foraine est synonyme de rire et de joie. Marchant tranquillement droit devant lui, les mains dans les poches, Spencer observe la foule. Il n’est pas venu ici pour s’amuser non. Il vient seulement pour raviver ces souvenirs enfouis en lui. Il se rend à plusieurs mètres de la grande roue. Là où jadis il avait rendez-vous avec un collègue. Ce dernier n’était pas venu. Non au lieu de cela, il lui avait concocté un autre plan. Le beau brun se positionne exactement au même endroit et la même position que ce jour-là. Il se rappelle encore cette main se posant sur son épaule. Cette voix inconnue qui l’appela par son prénom et le fit se retourner. Ce jour-là à cet instant précis, sa vie bascula. Son cœur manqua un bond dans sa poitrine. Spencer vit Valentina pour la première fois. Immédiatement il était tombé sous le charme de la chilienne…
La main sur son épaule n’est qu’un souvenir. Aujourd’hui, il se retourne machinalement mais personne. Les papillons jadis dans son ventre ont cédé leur place à ce pincement au cœur qui ne le quitte lorsqu’il pense à elle. Spencer est célibataire mais tout est de sa faute. Il a perdu son moitié. Il le sait. L’âme meurtrie de chagrin, le jeune homme s’avance vers le stand de barbe à baba. Jadis, ils s’étaient restaurés de friandises et de croustillons. Jadis il reçut son tout premier baiser. Aujourd’hui il se surprend à toucher ses lèvres sèches. Elle n’est plus là à ses côtés. Les yeux légèrement humides, il sort un paquet de cigarettes de sa poche et met une clope à sa bouche. Au lieu de sentir les lèvres charnues et sucrées de la jeune femme contre les siennes, Spencer se tue à petit feu avec sa fumée. Sa disparition involontaire l’a fait replongé dans ses mauvais démons. Valentina serait là, elle le remettrait à sa place certainement. Après avoir fini sa cigarette, Spencer se rend à la maison hantée. Jadis ils avaient eu quelques frousses. A ce jour, l’artiste n’a pas l’intention de faire les manèges. Du moins pas avant de… Son regard s’illumine. Les papillons dans son ventre sont de retour. Il n'en croit pas ses yeux. Elle est là. Plusieurs mètres les séparent. Elle ne le voit pas. Mais lui, il se rend compte qu’il est toujours aussi fou d’elle. Mais son cœur se brise aussitôt. Elle est accompagnée. Valentina lui en veut pour ce qu’il lui a fait. Spencer le sait. Elle a aussi tourné la page sur lui. Il ne peut pas lui en vouloir. Leur rupture est entièrement de sa faute à lui. Vit-elle une relation sérieuse avec cette personne ? Est-elle amoureuse ? A-t-elle enchainé les coups d’un soir depuis son départ ?
Valentina fait l’attraction. Si désespérément amoureux soit-il, rien que pour l’observer de loin le plus longtemps possible, Spencer prend un ticket et entre dans la maison hantée. Il n’est pas du tout attentif à l’attraction non. Il n’a d’yeux que pour elle. A un moment, la chilienne a peur et se blottie dans les bras de la personne qui l’accompagne. Le cœur de l’artiste ne se brise qu’un peu plus encore. La jeune femme finit l’attraction main dans la main avec l’autre personne.
Cooper se demande s’il doit continuer de la suivre en vain comme ça…
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Mer 1 Nov - 17:03 | |
| Cela faisait plusieurs semaines maintenant que toute la famille de Valentina s’inquiétait pour elle. Plusieurs semaines que la jeune femme avait perdu son éclat et son sourire lumineux. Plusieurs semaines que la joie de vivre qui la caractérisait était loin derrière elle. Plusieurs semaines que son petit ami – que tout le monde adorait – avait mis les voiles sans aucune explication, sans même la prévenir. Il avait juste disparu, d’un coup, comme ça, comme s’il n’avait jamais existé, comme si leur couple n’avait jamais existé. Bien que la dernière de la fratrie essayait de donner le change, ses trois grands frères ainsi que sa mère la connaissaient assez bien pour savoir qu’elle avait beaucoup de mal à remonter la pente. Nathan essayait de la faire sortir souvent, mais il avait du mal à la convaincre de retirer son pyjama et de quitter son pot de glace et son canapé pour aller s’amuser. Isaak quant à lui essayait de passer la voir de temps en temps pour discuter, mais il finissait toujours par s’énerver et par insulter l’éternel absent de tous les noms, en disant que s’il était assez con pour perdre une fille comme elle alors c’était tant pis. Et puis il y avait Chris, qui ne venait jamais de lui-même, mais qui l’appelait souvent, presque tous les deux jours. Oui, sa famille s’inquiétait, et Valentina détestait ça. Elle faisait des efforts, pourtant. Elle le pleurait plus, ou en tout cas plus devant eux. Elle essayait de sourire, aussi. De sortir. De voir du monde. De penser à autre chose. Parfois, elle sortait faire des promenades, seule, pour s’aérer l’esprit, mais elle finissait toujours par atterrir devant l’appartement de Spencer. Ses pieds l’y menaient seuls, par réflexe. Elle guettait alors si elle voyait du changement, une lumière, un mouvement, mais rien. Et cette réalité la brisait encore plus. Où était-il ? Que faisait-il ? Était-il parti après une rechute de son cancer, pour mourir seul, sans elle à ses côtés, pour ne pas l’inquiéter ? Ou avait-il décidé de profiter de sa vie pour faire le tour du monde, sans maladie, et sans elle ? Peut-être juste qu’il avait cessé de l’aimer – après tout ça arrive à plein de couple – mais qu’il n’avait pas réussi à lui dire ? Toutes ces questions revenaient en boucle sans sa tête, continuellement. Mais la pire de toutes, celle qui la hantait plus encore que les autres, c’était : pourquoi ? Qu’avait-elle fait, ou pas fait, pour avoir le droit à ce traitement-là, à ce silence radio qui lui rongeait le coeur et la brisait ? Depuis deux semaines, Valentina essayait de sortir de nouveau, de profiter de nouveau. Elle avait vu sa grande amie Tani plusieurs fois, ce qui lui avait fait du bien. Elle avait vu Nathan, aussi, son grand frère adoré, et sa femme. Et ce jour-là, pour rassurer sa mère, elle devait voir Ethan, son grand cousin, du côté maternel. Ils s’entendaient très bien, et ce depuis qu’ils étaient petits. Ethan était militaire et voyageait beaucoup, alors, pour une fois qu’il était en ville, il avait voulu voir sa cousine adorée. Comme c’était sa permission, ses journées de liberté, Valentina lui avait laissé carte blanche pour l’activité. Mais elle était loin de se douter qu’il choisirait de l’amener à la fête foraine. Merde, non, pas ça… Ethan avait des étoiles dans les yeux, ça lui rappelait toute son enfance, alors la chilienne se fit violence pour ne pas pleurer, pour ne pas penser à ce premier rendez-vous avec Spencer, juste ici, à cette même fête foraine… Elle refoula ses souvenirs et afficha un sourire de façade. Elle pouvait faire ça pour lui, non ? Prendre sur elle, donner le change, elle pouvait en être capable, au moins une après-midi… Ils commencèrent par la maison hantée et, comme quand ils étaient gosses, Valentina avait peur de tout. Elle hurlait comme une enfant et se blottissait dans les bras d’Ethan. Ils l’avaient fait des dizaines de fois ensemble, cette attraction. Et c’était à chaque fois pareil. Son cousin se moqua, gentiment, d’elle, et cela la fit rire. Retomber en enfance était agréable, elle devait l’admettre. Il lui prit la main en sortant et se dirigea vers la grande roue. Valentina fit une petite moue. « Tu sais que je déteste la grande roue ! » dit-elle en levant les yeux ciel. « Aller, j’adore voir la mer d’ici, s’il te plait Val ! Sinon je le dirai à ta mère, et tu sais que tata est toujours de mon côté ». Morts de rire tous les deux, ils entrèrent dans une capsule et hop, direction le ciel ! |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Dim 5 Nov - 11:27 | |
| Cette personne… Cet homme… Il a une de ces carrures a en faire rougir de jalousie plus d’un. A travers ses habits propres et repassés à la perfection, Spencer imagine sans problème la tablette de chocolat sur son torse que les femmes raffolent tant. Que Valentina doit très certainement aussi raffoler. Entre eux, lorsqu’ils étaient en couple, jamais ils n’avaient abordé le sujet du physique. L’artiste était déjà malade à leurs retrouvailles. A leur première rencontre, il n’était de toute façon pas sportif. Il ne l’a jamais été. Le beau brun n’avait pas d’abdos en béton. Il n’a jamais été attiré par la musculation. Non. Lui, tout ce qui l’intéressait et l’intéresse encore, c’est l’art. Dans toutes ses formes : musique, papier, plastique… Cooper se rend compte qu’au final, il ne connait pas aussi bien son ex qu’il le pensait. Miss Peñali fait sans doute attention à toutes ces futilités. Spencer espère que non. Mais lorsqu’il observe cet homme tenant la main de celle qu’il aime… Cet homme est synonyme de ces mannequins que l’on voit dans les magazines de mode. En plus d’être grand et bien sculpté, il est beau. Rasé de près et bien coiffé… Jadis Spencer faisait au moins attention à ces quelques petits détails. Mais depuis que le fbi l’a obligé à les suivre, que le couple a été brisé, le jeune homme s’est laissé aller. Aujourd’hui, il est plus proche de la silhouette du sans abri – qu’il a été il fut un temps dans sa jeunesse – que celle que la chilienne connait. Il est limite méconnaissable. La dépression l’a pris de plein fouet. Spencer sait que trop bien qu’il va lui être difficile de s’en sortir. On ne guérit pas de cet satanée pathologie. Son souhait le plus cher étant de retrouver et renouer avec sa moitié. Cet après-midi, il se rend compte en voyant l’autre homme que c’est devenu mission impossible. Si jamais elle veuille bien lui reparler un jour, il ne sera tout au plus que la cinquième roue du carrosse. L’épaule sur laquelle elle pourra pleurer si l’autre homme qui faisait du mal… Non en fait même cela n’arrivera pas. C’est Spencer qui lui a brisé le cœur. Elle ne pourra plus jamais lui faire confiance. L’artiste le sait. Il doit l’assumer. Ce n’est nullement la peine qu’il cherche à renouer le contact avec elle. Il l’a perdu définitivement. Il n'arrive pas à la cheville de cet inconnu que la jeune femme semble aimer de tout son cœur.
Après la maison hantée, toujours à plusieurs mètres de distance afin qu’elle ne le voit pas, Spencer la suit. Il laisse volontairement la distance s’étendre entre eux. Avec cet homme, ils se dirigent vers la grande roue. Jadis, lorsque le nouveau couple l’avait fait, la chilienne avait terriblement peur. La frousse dans la maison hantée n’était pas très comparable. Valentina avait le vertige. Spencer aussi. Il avait tout aussi peur qu’elle mais ne lui a jamais dit. Ce tour dans la grande roue était un ses souvenirs les plus mémorables. Le nouveau couple ne cessait de s’embrasser sous le soleil couchant. L’envie montait entre eux. Spencer avait d’autant plus peur car à l’époque il n’avait jamais été aussi loin avec une femme. Son âge avancé par rapport à elle n’arrangea pas les choses. Surtout qu’elle était déjà expérimentée… La soirée s’était poursuivie chez la jeune femme. Là où ils avaient joué durant des heures à des jeux de société avant que les choses deviennent sérieuses entre eux. La plus belle peur de la vie de l’artiste. Cela en valait tellement la peine d’avoir attendu toute sa vie pour partager ce moment précieux avec son âme sœur… Aujourd’hui encore, des années après, Spencer n’a connu qu’elle. Il est hors de question pour l’artiste de partager cette intimité avec une autre personne. Même un simple baiser…
Valentina et l’autre homme font la grande roue. Ils semblent heureux. Spencer reste au sol. S’adossant plus loin contre un arbre, fumant une énième cigarette, il n’a d’yeux que pour elle. Il ne peut se lasser de la regarder. Sauf qu’en haut de la roue, son cœur se brise lorsqu’il voit l’autre homme s’approcher de celle qu’il aime. Non… Non ! L’autre, il… Il embrasse Val… L’artiste, stupéfait, en fait tomber sa clope à terre. Le beau brun savait que cela arriverait tôt ou tard. Il espérait le plus tard possible d’ailleurs. Une inconnue, une dame âgée pas très agréable secoue son bras et lui demande de ramasser son mégot fumant au sol et de le jeter à la poubelle. Le malheureux s’excuse, l’écrase et s’exécute. Il ne voit donc pas le reste de la scène dans la capsule en hauteur. Il en a bien assez vu de toute façon. Il s’éloigne de la roue le cœur meurtri. Il se dirige plus loin vers les gradins de l’ancien stade. Là où jadis ils avaient parlé un long moment entre deux attractions. Spencer sort dans sa poche, non pas son paquet de cigarette car il n’en a plus, mais son carnet et son crayon à papier. Il tourne les pages jusqu’à la première page vierge, légèrement tremblant il commence à dessiner. Il la dessine elle embrassant cet homme. Il ignore combien de temps il est resté sur ce banc. Son dessin fini, il range son carnet et son crayon dans sa poche. Les yeux légèrement rougis, il reprend sa route. Pour rentrer chez lui, Cooper doit traverser la fête foraine. Il n’a plus la force de la contourner. Il ne s’attend pas à ce que les rôles s’inversent.
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Mar 5 Déc - 17:19 | |
| La grande roue, Valentina détestait ça, et ce depuis son plus jeune âge. Pourquoi monter aussi haut si ce n’était pas pour avoir au moins des sensations fortes ? Pour tout dire, la brunette avait le vertige. Dans la grande roue, en tout cas. Pour les autres attractions, là, il n’y avait aucun problème, parce qu’elle n’avait pas le temps de voir qu’elle était aussi haut dans le ciel, alors que là, dans cette satanée roue, elle avait tout le temps de paniquer. Et ça, son cousin le savait pertinemment. Mais il avait envie d’avoir une vue imprenable sur la ville et sur la plage, comment pouvait-elle le lui refuser ? Il était là si peu souvent, et pour si peu de temps… Donc non, Valentina n’était clairement pas enchantée en montant dans cette foutue cabine. Une fois installés l’un à côté de l’autre à l’intérieur, le militaire pris la main de sa cousine pour tenter de la rassurer. « Si, c’est très haut et tu le sais très bien ! » répondit-elle d’une petite voix agacée lorsqu’il relativisa la hauteur. « Je me suis dis que c’était surement la meilleure façon de te faire penser à autre chose que ta tristesse » avoua Ethan d’un air penaud, ce qui réduit à néant le ressentiment que la chilienne avait envers lui. Il avait toujours été comme ça, son cousin, à arriver avec ses grands sabots mais avec des intentions toujours louables. « Ethan… Déjà, la peur ne surpasse pas ma tristesse. Et deuxièmement, vous m’en demandez trop, tous » finit-elle par lâcher. Elle voyait bien les regards inquiets de sa famille, vers elle déjà mais aussi qu’ils se lançaient entre eux quand elle était là. « J’ai mal. Tout le temps. Ça ne me quitte jamais. Et ce que j’ai vécu, c’est injuste. Et c’était la première fois que j’étais vraiment amoureuse, que je me projetais, mais aussi la première fois qu’on me brise le cœur » énuméra-t-elle en tentant de ravaler un sanglot qui montait dans sa gorge. « Je sais que vous vous inquiétez, je sais que vous voulez me voir aller mieux, mais ça ne peut pas passer en un claquement de doigts. Et Spens… Il me man… » Elle ne put terminer sa phrase, une larme dévalant sa joue. Elle n’arrivait pas à faire la forte trop longtemps, et face à l’altruiste d’Ethan, qui pouvait aussi se ressentir comme une pression, elle avait de nouveau craqué. Il se pencha vers elle, avec un regard rempli de tendresse, et posa son front contre celui de la jeune femme, avant de passer sa main sur sa joue pour essuyer la goûte d’eau salée. « Je sais, Val. Quand Ian m’a quitté, j’ai mis un an à m’en relever, alors tu as le droit de prendre ton temps, c’est ok » dit-il à voix basse, pour la rassurer. Et oui, ça lui faisait du bien. Elle culpabilisait tellement d’inquiéter ses proches, de se montrer aussi faible… « Tu as le droit de pleurer, tu as le droit d’avoir mal, mais jamais tu ne dois oublier que tu es forte, et que chaque jour tu te relèves un peu plus. Ça va être encore un peu long, mais je te promets qu’un jour, ça ira mieux » La brunette hocha la tête, et Ethan s’éloigna d’elle avant de lui faire signe de la tête de regarder derrière. Valentina se tourna et fit face à une vue magnifique : la plage d’Island Bay. « Oui, bon, d’accord, c’est vraiment beau » murmura-t-elle avec un fin sourire. Une fois descendus de l’attraction, les deux cousins prirent une gaufre au chocolat puis filèrent vers le palais des glaces, pour tenter de sortir de ce labyrinthe de miroirs. Ils s’y perdirent plusieurs fois, et, après de long fous rires et surtout une belle bosse rouge sur le front de la jeune femme après avoir couru directement dans mur, ils en sortirent après de très très longues minutes. Alors qu’ils se dirigeaient vers une autre attraction, Valentina se stoppa net. « Val ? C’est ta bosse, tu nous fais une commotion cérébrale ? » demanda son cousin en riant. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Là, dans la foule, comme une ombre… C’était Spencer, non ? ça avait été furtif, et assez flou à vrai dire, mais elle aurait juré que c’était lui qui venait de passer. La foule était de plus en plus dense, les gens passant à la fête foraine à la sortie de leur travail, si bien qu’elle avait à peine eu le temps de voir quoi que ce soit. Mais quelque chose lui disait que c’était lui, elle aurait pu en mettre sa main à couper. « On se voit plus tard à la maison, je dois filer » dit-elle sans même se retourner vers son cousin. Ce dernier lui attrapa le bras, la retenant, et elle se tourna vers lui, les sourcils froncés. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda-t-il, presque inquiet. « Je dois vérifier quelque chose, pardon, mais je dois y aller ». Elle déposa un baiser sur sa joue avant de se diriger dans la direction où avait disparu cette ombre qui lui faisait tant penser à son ex-compagnon. Elle avait du mal à fendre la foule, elle perdait trop de temps. Peut-être était-il déjà loin. Ou peut-être que ce n’était même pas lui. |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Lun 15 Jan - 15:50 | |
| Jamais il n’aurait cru que retourner là-bas lui ferait remonter autant de souvenirs en tête. Il en était tout vaseux. Il ne se sentait pas très bien. La voire avec cet homme… Si proche…. Si fusionnel… Cela devait faire un moment que la chilienne fréquentait l’inconnu. Le connaissait-elle déjà lorsqu’ils étaient ensemble ? Spencer ne savait que penser. Lui qui demeurait inconsolable de leur séparation, il était… Ravi ( !?) pour elle… Dans un certain sens, Cooper était soulagé qu’elle ne soit pas aussi meurtrie qu’il peut l’être. Il n’a jamais souhaité lui faire de mal. Val était tout pour lui : son âme-sœur. Qu’elle n’ait pas attendu en vain après son retour était en quelque sorte une bonne chose pour elle. Spencer le savait.
En sortant de la fête foraine, un gamin le bouscula. Toujours aussi confus, l’artiste ne remarqua pas son carnet à dessins tombé à terre. Il n'avait qu’une idée en tête : s’enfuir ! Il réagissait comme un adolescent perdant sa première amourette. Dans un sens, c’était le cas. Cooper n’avait eu qu’elle. Il demeurait désespérément naïf et accro à elle. Il ne pouvait vivre sans elle. Son carnet en était une preuve : il était rempli de croquis de la chilienne. Le jeune homme ne signait pas de sa véritable identité. Il notait toujours « Flint ». C’était son pseudo d’artiste. Valentina le savait. La gorge nouée, il ne put sortir un mot lors de la bousculade. Le garçonnet lui avait pourtant demandé de le pardonner. Le quarantenaire lui fit un simple signe de la main pour lui prouver que ce n’était rien. Puis il disparut.
Longeant les rues, le jeune homme passa devant son ancienne demeure. Le pincement au cœur se fit plus fortement ressentir. Ayant disparu du jour au lendemain, Spencer ne pouvait plus payer son loyer ni les charges. Le propriétaire avait donc décidé en son absence de relouer la maison, mettant ainsi les affaires de Cooper dans un garde-meubles. En revenant à Island Bay, Spencer s’était retrouvé à la rue. Pour la seconde fois de sa vie. N’ayant plus rien en poche, il a été obligé de se débrouiller pour se sortir de ce pétrin. Heureusement qu’il était toujours en contact avec la patronne de son ancien emploi, allant la voir pour lui expliquer le cas, cette dernière lui prêta un appartement. En contrepartie, pour payer le loyer, il devait reprendre à temps partiel son ancien emploi. Malgré la fatigue de son état de santé et l’âge qui n’allait pas en diminuant, le beau brun n’avait pas le choix. Il retravaillait la nuit. Ce soir, Spencer ne travaillait pas. Arrivant devant le Magic Event, il se stoppa net. Mettant ses mains dans les poches pour retrouver sa clé, il remarqua qu’il avait perdu son carnet. Un bref instant, il repartit sur ses pas. Il devait récupérer son bien. Son carnet à dessins était comme son journal intime. Lui n’écrivait pas non. Il esquissait. Il espérait que personne ne le trouve. Puis il se rappela que sa bien aimée était sur place avec son nouvel amoureux. Spencer s’arrêta et ferma les yeux. Il se repassa la scène de la grande roue. Celle où il crut voir sa moitié embrassant un autre. Il ravala difficilement sa salive en baissant la tête. Le regard embué, il regarda la clé dans sa main. Il se retourna et avança vers chez lui. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la trottinette qui roulait à vive allure sur le bord de la chaussée. Spencer manqua de se faire renverser car il n’avait pas regardé avant de traverser. Plus de peur que de mal, personne n’a rien eu. Il alla jusqu’à une petite porte juste à côté de l’entreprise. Sur le point de mettre la clé dans la serrure, il sentit une main se poser dans son épaule. Prenant une grande inspiration Spencer se retourna vers la personne pour lui faire face…
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Jeu 25 Jan - 14:51 | |
| Des dizaines de pensées affluaient en même temps dans l’esprit de la jeune femme. Était-ce Spencer ? Ou était-ce encore un de ces souvenirs qui se confondaient à la réalité, comme un fantôme du passé qui la suivait continuellement ? Et si c’était vraiment lui, que faisait-il ici ? Était-il revenu en ville sans lui dire ? Son cœur tambourinait dans sa poitrine, et des larmes menaçaient déjà de dévaler ses joues, obstruant son champ visuel. La foule était trop dense pour qu’elle puisse reconnaître sa silhouette dans la masse, et il avait peut-être déjà filé… Il fallait qu’elle sorte de la foule, et vite. Elle avait l’impression d’étouffer. Elle parvint à sortir de la masse compacte. C’était vers là que l’ombre allait, non ? Par cette rue, face à elle, ou celle qui partait sur la droite… Comment pouvait-elle le savoir ?! Ethan l’avait retenue, lui faisait perdre un temps précieux, et maintenant Spencer – ou la personne qu’elle pensait être Spencer – avait disparu. Encore. Le souffle de la jeune femme était court, comme si elle venait de courir. Et puis, soudain, un détail attira son regard, juste là, par terre. Un carnet. Mais pas n’importe quel carnet. Un carnet à dessin. Son carnet à dessin. Elle l’avait tellement vu traîner partout dans l’appartement de l’homme qui partageait encore sa vie il y avait quelques semaines de ça. Il griffonnait tout le temps dedans, quand sa main le lui permettait. Valentina s’avança dans la rue, puis se baissa pour ramasser les feuilles reliées. Elle le feuilleta, et l’évidence était là. C’était son trait, son dessin. Elle en était sûre, elle reconnaîtrait son style parmi des centaines. Et sa signature, avec le pseudo Flint, ne trompait pas. Une vague d’émotion sembla se déverser sur la jeune femme : ce n’était plus une supposition, l’homme qu’elle avait vu était bien son ex petit ami, celui qui avait disparu du jour au lendemain sans donner aucune explication, celui qui lui avait brisé le cœur. Spencer était ici, à Island Bay, et en vie. Les larmes coulèrent le long de ses joues, et son cœur se brisa encore un peu plus alors qu’elle tournait les pages remplies de croquis d’elle. Puis, arrivée à la page du dernier dessin de Spencer, son cœur se brisa. Il représentait elle, encore, en train d’embrasser quelqu’un. Mais pas l’illustrateur. Valentina se redressa et, d’un geste rapide, essuya les larmes de ses joues, avant de marcher dans la rue, à la recherche de l’homme disparu. Où pourrait-il bien aller ? Par reflexe, elle pris le chemin qui la conduisait jusqu’à chez lui, là où il avait faillit habiter ensemble, là où ils avaient de beaux souvenirs… Elle savait qu’il n’y vivait plus, puisqu’elle était déjà repassée plusieurs fois devant. C’était d’ailleurs là qu’elle l’avait cherché en premier. Elle avait même passé toute une nuit devant sa porte, quelques jours après n’avoir plus eu aucune nouvelle de lui, attendant son retour. Mais évidemment, ça n’avait rien donné… Elle s’arrêta quelques secondes devant la bâtisse, laissant vagabonder son esprit, se perdant quelques secondes dans ses souvenirs. Puis, une ombre attira son regard. Comme à la fête foraine, ce fut furtif, et presque hors de la réalité. Mais la jeune femme en était certaine, c’était Spencer qui venait de bifurquer dans une rue, à gauche. Elle fit de même, cherchant à le rattraper, mais il semblait toujours trop loin, tournant toujours alors qu’elle arrivait dans la rue. Et elle n’avait pas la force de courir. Rapidement, elle reconnu le chemin. Il se dirigeait vers le Magic Event, là où il bossait avant. Ils s’étaient d’ailleurs rencontrés dans ce bar. Est-ce qu’il y travaillait de nouveau ? Mais pourquoi ? Alors que Valentina débouchait enfin devant le bâtiment, elle vit l’homme risquer une collision, ce qui le ralenti quelque peu. Elle s’avança vers lui, et il reprit son chemin, mais cette fois, la distance entre eux deux avait radicalement réduite. La chilienne accéléra le pas et, alors qu’il allait ouvrir ce qui devait donc être sa porte d’entrée, elle arriva derrière lui. Valentina était incapable de réfléchir, à ce moment précis. Tout ce sur quoi elle pouvait se concentrer, c’était sur les battements de son cœur qui résonnaient dans sa poitrine et dans son esprit. Spencer était là, devant elle. Sa silhouette, son parfum, sa façon de marcher, de se tenir… C’était lui. Après des semaines, des mois, d’incertitude, de peur, de douleur, il était là. La colère, la tristesse et le soulagement se mélangeaient en elle sans qu’aucun ne ressorte plus qu’un autre. Les larmes perlaient de nouveau au coin de ses jolis yeux verts, mais une colère profonde pouvait s’y lire. Doucement, elle posa sa main sur l’épaule du jeune homme, et il sembla se retourner comme au ralenti. Le regard de la jeune femme plongea dans celui de l’artiste. La gorge de Valentina était sèche, ses mains moites. Elle avait mal, tellement mal. Sans un mot, elle tendit le carnet de dessin à son propriétaire, attendant qu’il le prenne. Elle était incapable de dire quoi que ce soit, incapable d’ouvrir la bouche. Et même si elle en avait la force, qu’aurait-elle pu dire ? Aurait-elle laissé exploser sa colère en criant sur lui et en lui disant ses quatre vérités ? Aurait-elle plutôt pleurniché qu’elle était heureuse qu’il soit en vie ? Elle n’était même pas capable de savoir ce qu’elle ressentait là, devant cet homme qu’elle avait tant pleuré, tant cherché… |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Jeu 8 Fév - 7:28 | |
| Les images de la grande roue, la vague scène où sa belle enlaça un autre homme le meurtrit au plus haut point. Il n’a plus que cela dans le crâne. Il a beau crier, hurler « non ! non ! NON ! Ce n’est pas possible ! » dans sa tête, le pauvre ne pensait plus qu’à ça. Cela l’obsédait à tel point que l’artiste ne vit pas la trottinette foncer sur le trottoir. Très désagréablement surpris, il sursauta d’un coup. De nouveaux flashs vinrent le perturber davantage. Un bus. Des grincements de frein. Des gens hurler. Puis le trou noir… Une chambre d’hôpital. Son bras et sa main gauches dans le plâtre. Un chirurgien lui expliquant ce qu’il s’était passé « le chauffeur de l’autobus ne vous a pas vu. Vous avez surgi sur la chaussée sans prévenir. Il vous a percuté… Double fractures ouvertes de l’avant-bras… Plusieurs phalanges ont été broyés sous le poids lourds… Des plaques…. Des vis… Possible de rester handicapé à vie… De ne plus pouvoir vous servir de votre main… Multiples opérations encore à venir suivie d’une longue rééducation… » Satanée trottinette ! Spencer vint de revivre l’accident qui lui a énormément couté physiquement et psychologiquement parlant. Depuis le décès de sa mère, Spencer était devenu dépressif. Par période il sombre dans ses vieux démons qui – il le pensait sincèrement – auront raison de lui tôt ou tard et finiront par l’emporter dans la tombe. En revanche, il n’arrivait pas à se rappeler ce qui l’avait fortement contrarié ce jour-là. Ce qui l’avait enfermé dans sa bulle au point de ne pas voir un bus arriver au moment où il voulut traverser…
Spencer a eu très peur. Au point de ressentir un point au cœur. Sur le coup, il fit tomber son trousseau. Décidément… En se relevant après avoir ramassé ses clefs, machinalement, il passa sa main dans sa poche. Zut ! Son carnet a disparu ! Mais il ne peut se résigner à faire machine arrière. Sa moitié devait encore être là-bas avec son nouveau bien-aimé. L’artiste a eu suffisamment d’émotions pour ce soir. Il ne se sentait pas bien de toute façon. Cette fois-ci le jeune homme regarda des deux côtés avant de traverser. Personne. Il franchit la chaussée. Sur le point de déverrouiller sa porte d’entrée, il crut sentir une main sur son épaule. Le beau brun se figea quelques secondes.
Une autre pression se fit sentir à nouveau. Spencer se retourna et vit Valentina. Aussitôt les deux amoureux se jetèrent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassèrent longuement. Fougueusement. Comme s’ils n’avaient jamais été séparés. Le désir les submergeant, Cooper se dépêcha d’ouvrir cette porte et la fit entrer. Immédiatement ils allèrent dans la chambre à coucher pour assouvir leurs pulsions…
Sortant de ses songes inavouables qui le firent rougir, il secoua légèrement la tête. Mais non il a rêvé. Valentina était encore dans les bras de son nouvel amant. Elle se fichait royalement de lui à présent…
Une autre pression se fit sentir à nouveau… Cette fois-ci il ne l’avait pas imaginé non. Non ne c’était pas possible. Ce n’était pas elle. Qui pouvait bien l’accoster à une heure pareille ? Lentement… Le plus lentement possible, il se retourna. Pour lui faire face. A elle. A sa bien-aimée. A sa moitié. Son cœur tambourina dans sa poitrine. Elle était toujours aussi belle qu’au premier jour. Elle n’avait pas changé. L’artiste entrouvrit légèrement la bouche. Il inspira longuement. Il voulait lui parler. Dire quelque chose même si c’était n’importe quoi. Mais aucun son ne sortit. Il voyait à son regard qu’elle était énervée contre lui. Qu’elle lui en voulait. C’était on ne peut plus normal. Soudain elle lui tendit son carnet à dessins. Elle l’avait retrouvé. Comment avait-elle fait ? L’avait-elle vu sur la fête foraine et l’avait-elle suivi jusqu’ici ? Il avait fait sans le vouloir le petit poucet en oubliant sur son chemin ses croquis. Elle l’avait retrouvé grâce à cet indice. Le destin voulait-il leur dire quelque chose ? Était-ce leur destinée de se réunir à nouveau ? Il croyait dur comme fer aux âmes sœurs. Valentina était son âme sœur à lui. Était-il de même de lui pour elle ? Spencer se plaisait à le croire à cet instant précis. Il se rapprocha d’elle d’un pas. A peine quelques centimètres les séparaient à présent. Doucement il posa sa main sur celle de la chilienne pour prendre la reliure. Il ne la quitta plus du regard. Il humecta instinctivement ses lèvres. Il désira l’embrasser à un point inimaginable. Il se pencha légèrement pour le faire. L’image de l’homme et la chilienne dans la grande roue lui revint à l’esprit. La fidélité était extrêmement précieuse aux yeux de l’illustrateur. Il ne pouvait goûter à la bouche charnue de la femme qu’il aime. Il n’avait aucun droit de briser le couple de la chilienne avec cet inconnu. Le cœur meurtri, il se retint donc dans son élan. Se contentant simplement d’un geste de gratitude de la tête pour la remercier. En contrepartie il refusa de lâcher sa main. Il ouvrit sa porte et la fit entrer dans ce studio à peine plus grand qu’une chambre d’étudiant. C’était provisoirement son chez lui. L’artiste referma la porte derrière eux. La laissant visiter les lieux. Quoiqu'en un simple regard le tour du propriétaire était fait. Un simple lit d’une personne. Même pas de table de chevet. Simplement une table d’appoint pour manger. Le coin cuisine se résuma à un micro-onde et un mini frigo. La salle de bains n’était en fait qu’un point d’eau avec un lavabo et une douche. Il appréhendait la réaction de son ex copine. Pourtant il la désirait toujours autant. Tout un tas d’émotions le submergeait. Il ne savait plus que faire. Ni quoi dire. Quoiqu’elle n’avait toujours pas entendu le son de sa voix. Et vise versa… |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Jeu 8 Fév - 17:17 | |
| Est-ce que ça existe, les failles spatio-temporelles ? Parce qu’à cet instant précis, Valentina pourrait s’être glissée dans un truc de ce genre-là. Parce que l’homme qu’elle a cherché pendant des mois est là devant elle, comme avant. Enfin non, pas comme avant, d’ailleurs. Il a l’air plus fatigué, son visage plus creusé, son regard plus meurtri. Et elle, alors, est-ce qu’elle est comme avant ? Non, pas vraiment non plus. Mais le fait est qu’elle a beaucoup de mal à réaliser ce qu’il se passe sous ses yeux, beaucoup de mal à réaliser qu’il se trouve là, devant elle, à Island Bay. Elle avait imaginé tellement de scénarios possibles – tous plus catastrophiques les unes que les autres – qu’elle avait du mal croire qu’il était juste là, entier, sain et sauf. Elle aurait presque voulu poser les mains de part et d’autre du visage de Spencer, sur ses joues, mais elle était comme figée. Le temps s’était comme arrêté, en fait. C’était très étrange comme sensation. Et cette lutte intérieure qu’elle vivait, celle de ses sentiments : d’un côté la colère, de l’autre le soulagement. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû aller jusqu’à lui. Peut-être qu’il valait qu’elle ne sache rien, au final. Peut-être que c’ét… Son flot de pensées chaotiques s’arrêta net lorsqu’elle senti la main se Spencer se poser sur la sienne. Elle baissa quelques secondes les yeux sur ce contact familier, avant de plonger de nouveau le regard dans celui de l’artiste. C’était réel. Il était vraiment là. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais Valentina les retint. Non, elle n’allait pas craquer, pas devant lui, pas après ce qu’il lui avait fait. Le brun se pencha, et pendant quelques secondes elle crut qu’il allait l’embrasser, comme avant, comme si rien ne s’était passé. Mais tout ça, toute cette souffrance, ça s’était passé. Ça avait eut lieu. Et elle ne pouvait pas faire comme si ça n’était pas le cas. Elle n’eut pas à se poser la question longtemps, puisqu’il s’arrêta dans son mouvement et se contenta de faire un petit signe de tête en prenant le carnet. Mais il ne lui lâcha pas la main pour autant. Toujours en silence, comme s’il était trop précieux pour être brisé, Spencer ouvrit sa porte et ils entrèrent tous les deux dans ce petit appartement. Valentina ne jeta même pas un œil au studio, c’était bien le cadet de ses soucis, à ce moment-là. La chilienne, entrée avant l’artiste, était dos à lui. Elle ferma les yeux quelques secondes, pris une grande inspiration, et fini par se retourner vers lui, accrochant de nouveau son regard. Se lancer était difficile, presque douloureux. Mais ils ne pouvaient pas rester comme là, l’un face à l’autre, debout dans cette petite pièce, sans un mot. Elle méritait mieux que ça, non ? D’une petite voix, presque un chuchotement, elle soupira « Je t’ai cru mort, Spencer ». Les mots avaient eu du mal à s’extraire de sa gorge. Elle était encore sous le choc, en fait. Le revoir, comme ça, c’était si improbable. « J’ai imaginé tellement de scénarios, cherché tellement de raisons à ta disparition soudaine, espéré tellement de signes… » souffla-t-elle, toujours aussi bas. Comme si parler plutôt que chuchoter allait rompre un quelconque sort, comme s’il allait de nouveau disparaître si elle était trop brusque. « Si tu savais tout ce qui m’est passé par l’esprit… » |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Jeu 8 Fév - 22:25 | |
| Dans ce petit studio, Spencer laissa la jeune femme entrer en première. Il ne pouvait la lâcher du regard. Elle lui avait tant manqué durant sa disparition. Elle resta un instant dos à lui. Il referma la porte et se colla contre cette dernière comme si… Comme s’il refusait de laisser la chilienne partir. Il y avait tant de choses à dire. Tant de choses à expliquer. Pourtant les deux ex gardèrent le silence. Était-ce bon ou mauvais signe ? Nul ne saurait le dire en réalité. En fait l’artiste ignorait par où commencer. Il avait si peur de la réaction de sa belle. Et pourtant… Pourtant c’était elle qui l’avait suivi jusqu’ici. Avait-elle réellement tourné la page sur lui comme il le pensait ? Probablement pas. Sinon elle serait restée sur la foire avec cet inconnu tantôt plus tôt à son bras. Elle était venue dans le but principal de savoir le pourquoi du comment. Soudain elle lui fit face. Il se sentit honteux de ce qu’il avait fait. Ou plutôt pas fait en réalité. Il se mit à fixer le sol. Il était mal à l’aise. Le silence se brisa doucement dans un murmure à peine audible. Mais ce qu’il entendit le fit souffrir. Il ferma les yeux et écouta très attentivement les paroles de son ex compagne. A aucun moment durant son évasion il avait songé à ce que Valentina lui confessa à l’instant. Il ne put retenir sa larme de tracer son chemin le long de sa joue jusqu’à tomber sur sa chemise laissant ainsi une tache humide sur le tissu. Il se rendit compte à quel point il l’a faite souffrir. Sur le même bruissement qu’elle « Il aurait peut-être mieux… » Levant les yeux vers elle, il se stoppa net. Non il n’avait pas le droit de lui avouer cela. Ce serait la blesser plus encore dans son âme. Spencer a vécu le calvaire depuis son séjour prolongé aux Etats Unis. Cette fois-ci, il n’arrivait pas à se relever de cette foutue pathologie. Même son cancer ne l’avait pas tant rongé de l’intérieur. La dépression le tuait à petits feux. L’artiste voulait se remettre en état avant d’aller la trouver. Car il fallait bien l’admettre : il n’était pas présentable. Certes il restait propre. L’hygiène étant très important à ses yeux. Mais il demeurait nettement négligé. Il avait cruellement besoin d’un tour chez le coiffeur. Il se rappelait lorsqu’il était sous chimiothérapie, la chilienne aimait lui raser la barbe. Il adorait ces petits moments de complicité entre eux. Mais c’était le passé. Spencer regrettait amèrement que Miss Peñali ne soit trompée. Elle n’aurait pas souffert dans le vide. Vu tous ce qu’il lui en a fait baver, l’illustrateur regrettait d’être encore en vie. Il devait alors se ressaisir rapidement. Quitte à se monter froid et distant envers son amour perdu. « Tu… Tu n’aurais pas dû… » Elle avait un autre homme dans sa vie. Elle devait tourner réellement la page et se concentrer sur son avenir. « Je… Je ne voulais pas retourner là-bas. Je n’avais pas le choix. » Devait-il simplement se contenter de cela ? Elle méritait d’avoir plus d’explications. « J’avais oublié mon téléphone. » Il aurait pu dire qu’il ne connaissait pas son numéro mais ce serait mentir. Et Spencer refusait de lui faire cela. Le choc du procès, de la reconstitution, de se retrouver face à face avec le meurtrier de sa mère l’avait énormément chamboulé. Son état de santé mentale était plus qu’inquiétant. Il ne voulait pas infliger cela à son ex. Spencer s’écarta de la porte tout à l’ouvrant. « Ne le fais pas attendre. Il t’attend. » Il était sur le point de craquer. Il devait à tout prix prendre ses anxiolytiques. Il ne pouvait guère se permettre de le faire devant elle. Elle se sera jamais heureuse avec un gars tel que lui. La chilienne méritait un homme bien et surtout stable. Quelqu’un qui ne lui ferait jamais souffrir. |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Jeu 15 Fév - 18:24 | |
| La situation était surréaliste. Valentina avait du mal à y croire, elle aurait pu se pincer. Et en même temps, elle n’avait clairement pas la présence d’esprit de le faire tant les émotions et sentiments débordaient en elle, se mélangeant dans une cacophonie interne qui l’empêchait de penser correctement. Avait-elle eu raison de suivre Spencer à travers la ville ? Était-ce une bonne idée de s’être approchée et de l’avoir interpellé avec cette main sur son épaule ? N’était-ce pas profondément bête d’entrer avec lui, chez lui, dans cet espace étroit, plutôt que d’aller prendre un café, dans un endroit neutre ? Même si elle n’était de toute façon pas certaine de trouver un endroit neutre dans cette ville, vu qu’elle avait été à beaucoup d’endroits avec lui, ou en pensant à lui. Ici ou ailleurs, après tout, qu’est-ce que que ça changeait, de toute façon ? Lorsque Valentina réussi à lui faire face, le regard de son ex-petit ami glissa vers le sol, fuyant le contact visuel. Le malaise était palpable, mais, bien que ce fût difficile, elle ne voulait pas reculer. Elle avait le droit à des explications, le droit de comprendre. Elle en avait besoin. Et elle pensait sincèrement qu’elle méritait un peu de considération. Sa voix était basse, incertaine, presque brisée, mais elle s’exprima. Légèrement, en tout cas. Elle voulait y aller doucement, ne pas tout lâcher d’un coup, de peur de l’effrayer, de le braquer. Et elle avait tant besoin de comprendre, tant besoin de réponse, qu’elle ne voulait pas risquer de laisser filer sa chance. L’artiste avait les yeux fermés, maintenant, et elle la chilienne cru apercevoir une larme couler le long de sa joue, mais elle n’en était pas certaine. Et, à cet instant précis, ce n’était pas sa priorité. Une fois qu’elle eut terminé, sa voix tremblante, elle entendit, pour la première fois depuis des mois – et hors le répondeur de l’intéressé – la voix de Spencer. Faible. Basse. Presque triste. Et la phrase du jeune homme, qu’il ne termina d’ailleurs pas, agaça Valentina au plus haut point. Mais elle ne dit rien, se contentant de serrer les poings. Il reprit finalement, après de longues secondes de silence, disant qu’elle n’aurait pas dû s’inquiéter, ce qui l’exaspérait d’autant plus. Ne pas s’inquiéter de la disparition soudaine de l’homme qu’elle aimait, celui avec qui quelques jours avant elle prévoyait de s’installer ? Mais oui, évidemment, ce n’était pas normal de s’inquiéter pour ça ! La brunette serra les dents, attendant la suite. Il évoqua une contrainte, et un endroit qu’il n’avait pas voulu retrouvé, et là, elle pris la parole. « De quoi tu parles ? Où est-ce que tu étais ? Et pourquoi ? » demanda-t-elle d’une voix blessée, mais la voix de Spencer se fit de nouveau entendre. Il avait oublié son téléphone. Le cœur de Valentina sembla se briser de nouveau. C’était ça, son excuse ? L’oubli de son téléphone ? C’était ça, l’explication qu’il lui donnait pour avoir disparu comme ça, et ne l’avoir jamais recontactée pendant des mois ? La chilienne oscillait entre colère et tristesse, ne sachant pas à quel saint se vouer. Des larmes glissaient sur ses joues, mais elle les essuyait rapidement, presque furieusement, d’un revers de la main. Et là, il donna le coup de grâce : il ouvrit la porte, l’invitant à sortir, parlant de quelqu’un qui l’attendait. Le visage de Valentina dû prendre une teinte rouge, vu la sensation de chaleur intense qu’elle ressentait au niveau des joues. Sa voix n’était plus frêle et basse, mais forte et puissante. « ¿Te estás burlando de mí?* » lâcha-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine, sans faire mine de faire un seul pas vers la porte. « C’est ça, ton excuse Spencer ? Tu as oublié ton téléphone ? Et mon numéro, je suppose ? Et notre relation, surement aussi ? Et nos projets ? Et nos sentiments ? » Un sanglot montait dans sa gorge, alors elle fit une pause. Elle prit une grande respiration en fermant les yeux quelques secondes, avant de river de nouveau son regard dans celui de Spencer. « C’était juste à ça que notre relation tenait pour toi ? A ton téléphone ? A ta possibilité de me joindre ? » demanda-t-elle, cherchant à déclencher quelque chose chez lui. Cherchant à avoir des réponses, des vrais réponses, et pas ce semblant d’explication minable qui ne ressemblait pas à Spencer. *Tu te fiches de moi ? |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) Jeu 15 Fév - 23:07 | |
| Pourquoi vouloir s’attarder à fournir des explications qui, au final, ne serviront plus à rien ? Il avait tout gâché entre eux. Elle avait déjà refait sa vie avec celui qui a partagé la même nacelle qu’elle dans la grande roue. C’était peine perdue à l’avance. Désemparé, il souhaitait juste s’isoler pour noyer son chagrin amoureux en grattant les cordes de sa guitare. Il ouvrit la porte afin qu’elle s’en aille. Il refusait de lui faire perdre son temps pour longtemps. Il ne le méritait pas. Pas avec ce qu’il lui a fait endurer. Mais contre toute attente, son ex petite amie s’énerva. Il y eut sans doute d’autres signes auparavant dont il n’eut fait attention. Ce qui lui mit la puce à l’oreille ce fut lorsqu’elle ôta le ton dans sa langue natale. Ses sourcils froncés et la teinte de son visage confirmèrent ses craintes. Spencer prit soudain un air plus contrarié. Il savait qu’il ne devait pas rester dans les parages dans ces circonstances-là. Sauf qu’ici, il s’était pris au piège tout seul. Mince alors ! Prendre la fuite ? C’était une solution. Mais pas du tout bonne à son sens. Si c’était pour se rendre en spectacle parce qu’il savait qu’elle le courserait et, sans doute même qu’il aurait le droit à la tarte en prime… Non merci très peu pour lui les scènes de ménage en pleine rue. Il referma donc la porte et s’adossa dessus. Fixant sa belle sans le vouloir. Alors oui c’était la première excuse qui lui vint à l’esprit : l’oubli de son GSM. EN revanche il était contrarié qu’elle lui reprocha d’oublier son numéro. L’illustrateur n’a jamais eu la mémoire des chiffres, la chilienne le savait pertinemment. Cela s’était empiré depuis les chimiothérapies qu’il a subi pour vaincre son cancer. Il s’offusqua lorsqu’elle crut qu’il a oublié leurs histoires. Il laissa la serveuse finir le flot de reproches qu’elle avait à lui faire. Elle était tellement bien partie dans son élan qu’il n’osait pas lui couper la parole.
La fixant toujours maladroitement droit dans les yeux, fait qui lorsque l’on connaissait bien le jeune homme ne lui ressemblait absolument pas, il garda le silence. En réalité, il tentait de contrôler sa propre respiration au ralenti pour tenir son calme. Chose qui était extrêmement difficile face à l’imprévisibilité de la brunette. Il se put en revanche empêcher une larme d’apparaitre au coin de son œil. Valentina l’a profondément blessé. Elle a toujours tout été pour lui. Mais cette dernière croyait le contraire. « Tu as fini ? » Demanda-t-il enfin. Sa voix resta à peine audible. Il avait une boule dans la gorge pour menaça de le faire éclater en sanglot d’un moment à l’autre. Il baissa les yeux vers la table de chevet juste à côté de la chilienne. Devait-il lui demander d’ouvrir le tiroir ? Dedans se trouvait la preuve qu’il n’a jamais cessé de penser à elle. Les croquis qu’elle avait précédemment n’étaient rien. Il était réellement dépité avec tout ce qu’il venait d’entendre. Comment devait-il réagir à présent ? « Je… Je pensais que tu me connaissais mieux que ça… » Soupira-t-il. L’artiste s’approcha tout doucement, la contourna et vint s’asseoir sur le bord du lit, l’invitant à faire de même. Libre à elle de faire ce qu’elle voulait. Il évitait volontairement de la regarder. Il ne savait plus quoi penser de rien.
Il devait absolument changer de sujet. Miss Peñali avait demandé des explications sur ce qu’il s’était passé. L’illustrateur lui devait au moins ça. « Ils ont retrouvé l’homme qui a tué ma mère. L’enquête a mis de nombreuses années car en fait il était un des chefs de gang les plus recherchés aux Etats Unis. Le FBI m’a qu’il faisait parti de la mafia. J’ai eu de la chance qu’il ne m’a pas retrouvé ici à Island Bay. Parait qu’il voulait me tuer car j’étais le dernier témoin vivant à pouvoir l’identifier. Au fil des années, lui et sa bande avaient réussi à effacer toutes traces de ses petites affaires morbides. En fait Cooper est le nom de jeune fille de ma grand-mère maternelle. J’ai pris ce nom là au décès de maman. Mon nom de naissance est Flint. » D’où son pseudo d’artiste n’était en fin de compte pas réellement un pseudo. « J’ai été obligé de retourner à New York pour le procès. Il… Il a duré une éternité entre les différentes audiences, la reconstitution de la scène de crime… Je t’épargne les détails… » Les coudes sur les genoux, il pris sa tête entre ses mains. Il s’était arrêté de parler car il pleurait silencieusement. Il refusait qu’elle le voit dans cet état. Son séjour forcé a été on ne peut plus pénible pour lui. Il ne s’était jamais senti aussi seul de sa vie. Lorsqu’il sentit le courage, il essuya ses larmes et ouvrit le tiroir. Il prit tout un tas de courriers. Toutes les enveloppes étaient adressées à la jeune femme. Aucune n’a été ouverte. Spencer les avait toute envoyé à son ancienne adresse. Celle qui devait être aussi celle de Valentina juste avant qu’il ne parte. « Je ne connais pas ton numéro par cœur. Ni ton adresse. » Il se leva et donna le tout à le jeune femme. Il se dirigea vers le point d'eau pour rafraichir son visage le temps qu’elle ouvre une des enveloppes. Toutes les semaines si ce n’était pas presque tous les jours, il lui avait écrit une lettre. Il exprimait ses remords de l’avoir quitté si brusquement à chaque fois. Lui demandant le pardon. Lui disant combien il l’aimait et surtout combien elle lui manquait. Il regrettait qu’elle ne soit pas venue aux Etats Unis avec lui. Mais en même temps c’était aussi pour sa sécurité. Il refusait qu’il arrive malheur à la femme de sa vie. « Je suis désolé pour tout ce que je t’ai fait enduré. Je ne voulais pas te faire de mal. Ca n’a jamais été mon intention. » |
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| Sujet: Re: Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. (#) | |
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| | | | Qui va à la ducasse perd sa place. | Valentina. | |
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