Une place si importante dans ma vie. (ft Andrea)

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La porte d'entrée se referma doucement derrière Olympe, signant la fin d'une journée éreintante à l'hôpital. La lumière chaleureuse de la lampe du salon perça l'obscurité ambiante, éclairant une scène familière. Le sol était jonché des vestiges d'une vie quotidienne bien remplie : un cartable abandonné, des chaussures d'enfants éparpillées, témoins d'une soirée passée sans elle auprès des jumeaux.

Elle laissa échapper un soupir profond en déposant ses affaires de travail d'une manière presque négligente dans l'entrée. La queue de cheval, autrefois impeccable, était maintenant relâchée, trahissant la fatigue qui pesait sur ses épaules. Ses yeux, d'habitude étincelants de détermination, semblaient aujourd'hui refléter une lueur de mélancolie.

Le canapé semblait être un refuge bienvenu, et elle s'y affala avec un soupir de soulagement mêlé de lassitude. Les battements du cœur résonnaient dans ses tempes, un rythme régulier façonné par les défis et les incertitudes de la journée. La silhouette d'Andrea, la baby-sitter sur laquelle elle s'était inconsciemment appuyée trop fort, émergea des escaliers.

Les yeux fatigués d'Olympe se levèrent pour rencontrer le regard d'Andrea. Cette jeune femme de vingt-cinq ans, aux yeux pleins de vie et aux traits délicats, était devenue une constante dans la vie d'Olympe, une présence réconfortante dans un monde de plus en plus complexe. Cependant, en cet instant, une émotion indéfinissable passa dans le regard d'Olympe, un mélange de fascination et de doute.

Le cœur d'Olympe manqua un battement lorsque leurs regards se croisèrent. Une fraction de seconde, trop courte pour être mesurée, mais assez longue pour évoquer une multitude de sentiments indomptables. Andrea descendait lentement les escaliers, son regard ne quittant pas celui d'Olympe, comme si elle percevait quelque chose au-delà de ce que les mots pouvaient exprimer.

Le silence, bien que pesant, n'était pas inconfortable. Il y avait une connexion indéniable entre elles, une complicité qui transcendaient les mots non prononcés. Olympe sentait une tension, un frémissement dans l'air, mais elle hésitait à lui donner un nom.

Les pensées tourbillonnaient dans la tête d'Olympe, des doutes et des interrogations qui la hantaient. Son mari, absent depuis trop longtemps, laissait une ombre indistincte dans leur foyer. L'idée qu'il puisse être avec une autre femme n'était plus une simple conjecture, mais une réalité douloureuse qu'elle s'efforçait d'ignorer.

Le regard d'Olympe, à la fois perdu et cherchant désespérément quelque chose, se posa à nouveau sur Andrea. Les murs de défense qu'elle avait érigés autour d'elle semblaient s'effriter. Elle avait besoin de soutien, de compréhension, et quelque part au fond d'elle-même, elle ressentait que c'était Andrea qui pourrait lui offrir cela.

Son esprit tourmenté se demandait si elle devait parler, exprimer les tourments qui la déchiraient, ou si elle devait garder le silence et préserver ce fragile équilibre. Une envie irrépressible de saisir la main d'Andrea et de ne plus la lâcher surgit en elle, une tentation puissante qui la fit frissonner.

Les jumeaux, inconscients des tourments qui se jouaient dans le salon, dormaient paisiblement à l'étage. Olympe, cependant, était en proie à un tumulte intérieur. Elle sentait le besoin pressant de se confier, de partager le fardeau qui pesait sur son cœur.

Les secondes s'écoulaient lentement, le silence entre Olympe et Andrea prenant une texture particulière, une intensité palpable. Les pensées d'Olympe s'entrechoquaient dans un tumulte intérieur, oscillant entre la peur du changement et le désir de trouver un refuge dans la compréhension silencieuse d'Andrea.

Finalement, dans ce tableau suspendu dans le temps, Olympe leva les yeux, cherchant une réponse dans le regard profond d'Andrea. Une question muette flottait dans l'air, une question que seul le futur pourrait élucider. Et tandis que la lampe éclairait doucement la pièce, les deux femmes demeuraient là, liées par le silence et la promesse implicite de se soutenir mutuellement à travers les tourments qui les attendaient.

Enfin, Oly brisa le silence : « B'soir Andy... Tu vas bien? Ca a été avec les garçons...? »

@Andrea Saunders Une place si importante dans ma vie. (ft Andrea) 843031823

**○ inscrit le** : 07/09/2022

you know how far i'm prepared to go. i will be a boat and row your beauty to the moon if that's okay with you.

À l’approche de 2024, les choses s’accélèrent un peu pour moi : si j’ai envie de voir mon nom figurer sur la liste de la sélection olympique, alors je dois mettre les bouchées doubles. Cela veut dire plus d’entraînements, une meilleure alimentation, un suivi régulier, mais aussi moins de temps pour les choses à côté. Pour moi, pour la boutique. J’aurais pu faire le choix d’arrêter mes à-côtés, avec le baby-sitting, mais pour être honnête, cela ne m’a même pas traversé l’esprit. Il est vrai que c’est ce qui se rapproche le moins de mon sport.. néanmoins, quand je vais là-bas, je me sens bien et il serait dommage de passer à coté de ça. De ces petits moments qui peuvent parfois alléger certains moments de la vie de sportive de haut niveau. Plus que les jumeaux dont je m’occupe, leur mère est sûrement la raison principale qui m’a poussé à prendre cette décision. Ce serait mentir que de dire que je n’apprécie pas les moments que nous passons ensemble. Les courtes discussions échangées se sont doucement allongées, jusqu’à ce que je cherche à repousser mon départ les fois où nous nous croisons. Depuis le jour où je me suis retrouvée seule devant l’autel, rares sont les fois où je me suis sentie bien. Bien comme cela, surtout. D’ailleurs, mes amies ont pensé que je m’étais trouvé quelqu’un. Une nouvelle qui a eu un certain effet, puisqu’elles essayent de me caser avec qui voudrait bien de moi depuis plus d’un an maintenant. Sur le coup, mes joues sont devenues un peu plus rouges et puis après, les jours qui ont suivi, j’ai commencé à me poser des questions. Est-ce que je commençais à ressentir quelque chose pour ma patronne ? Quelque chose qui ne ressemble pas à de l’amitié. Est-ce que c’était seulement possible ? Je n’ai jamais été attirée par une femme, alors pourquoi aujourd’hui ? Et pourquoi elle ? Elle a une vie de famille rêvée, de beaux enfants, un mari – qui pour le coup, ne semble pas aussi parfait qu’il ne le laisse paraître, mais c’est un détail. Peut-être qu'il ne s'agit juste de l'attention qu'elle me porte et que j'interprète mal mes propres émotions, mes propres sentiments. Quand j'arrive dans leur maison, je fais en sorte de balayer toutes ces pensées, histoire qu'elles ne perturbent pas mon boulot. Néanmoins, à l'instant même où mon regard croise celui d'Olympe, qui est rentrée du boulot et s'est installée dans le canapé, elles semblent reprendre le dessus. Impossible pour moi de parler, au risque de bégayer un peu face à elle. Pourtant, je vais bien devoir le faire : je ne peux pas simplement prendre mes affaires, partir et lui envoyer un SMS ensuite pour lui souhaiter une bonne soirée. Ce serait absurde. Par chance, après de longues secondes, ou même minutes, à nous regarder, la mère de famille décide de briser le silence. « Bonsoir Olympe. » Dis-je simplement, alors qu'un tendre sourire se dessine sur mes lèvres. Je viens descendre les dernières marches pour finalement avoir les deux pieds sur Terre. « Ça s'est bien passé. Je crois quand même que l'approche de Noël leur donne un regain d'énergie en fin de journée. Ou alors, c'est à cause du chocolat que j'ai accepté de leur donner après le repas. » Ce n'était peut-être pas raisonnable.. Mais pour ma défense, ils ont été très convaincants et ont su utiliser leurs bouilles adorables pour me convaincre. Qui pourrait me blâmer d'avoir cédé aussi facilement ? « J'ai eu un peu de mal à les endormir, c'est pour cela que beaucoup de choses traînent encore dans le coin. Je vais m'en occuper tout de suite. » Cette fois-ci, je grimace. Je ne suis pas leur femme de ménage, mais je considère que la moindre des choses est de ranger ce que les garçons ont pu sortir lorsqu'ils étaient avec moi. « Et vous ? Votre journée ? Elle n'a pas été trop fatigante ? » Une question qui n'a sûrement qu'une réponse possible quand on est chirurgienne comme elle, mais je me devais de la poser. Sûrement parce que la réponse m'intéresse plus que nécessaire.

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Lorsque je la vois descendre les dernières marches de l'escalier, Andrea semble portée par une énergie vibrante, une lueur dans son regard qui suscite instantanément mon intérêt. Son sourire tendre éclaire son visage, une lumière bienvenue dans la pénombre des interrogations qui tourbillonnent dans mon esprit. « Bonsoir, Andrea, » lui dis-je avec un sourire chaleureux, accueillant la douce mélodie de sa voix.

Écoutant son récit animé de la soirée passée avec les jumeaux, je ne peux m'empêcher de rire légèrement à l'image des bouilles adorables tentant de la convaincre avec succès. « Le chocolat a ce pouvoir magique sur eux, n'est-ce pas ? » dis-je en levant légèrement les sourcils, complice. « Je suis certaine qu'ils ont dû apprécier ce petit moment de gourmandise. Vous avez bien fait de céder, Andrea. Les petits plaisirs de la vie sont souvent les plus précieux. »

Son expression légèrement contrariée en mentionnant le désordre laissé par les jumeaux me fait sourire. « Ils ont une façon bien à eux de semer la joie et le chaos, n'est-ce pas ? » lui dis-je en levant les yeux vers le salon encore égayé par les vestiges de leur énergie débordante.

« Andrea, asseyons-nous un instant. Vous avez bien mérité une pause, » lui proposé-je en indiquant le canapé. Je me lève pour aller chercher quelque chose de réconfortant dans la cuisine, une douce infusion qui apaiserait le tumulte de ma journée. « Thé ou café ? Ou peut-être préférez-vous un verre de vin pour accompagner cette soirée ? » ajouté-je en souriant, désireuse de créer une atmosphère détendue.

Je reviens avec deux tasses de thé parfumé, le parfum se répandant délicatement dans la pièce. M'installant à côté d'elle, je prends une gorgée, savourant la chaleur qui se diffuse en moi. « Ma journée a été comme toutes les autres, intense et épuisante, » avoué-je avec un léger soupir. « Mais rien de bien nouveau. C'est le lot quotidien d'une chirurgienne. »

Mes yeux se plongent dans les siens, cherchant à percer le voile qui semble s'être tissé entre nous ces derniers temps. « Et vous, Andrea ? Comment avez-vous trouvé la soirée avec les garçons ? » demandé-je, curieuse de connaître les nuances de son expérience.

Elle répond avec une franchise charmante, évoquant les hauts et les bas de la soirée. « Vous avez une patience admirable, » lui dis-je sincèrement. « Les enfants peuvent être de véritables tourbillons d'énergie, mais je suis certaine qu'ils apprécient chaque instant passé avec vous. Vous apportez une lumière spéciale dans leur vie, Andrea. »

Alors que la soirée s'étire, je me trouve accaparée par des pensées secrètes, des interrogations qui se trament silencieusement. Je m'intéresse sincèrement à Andrea, bien au-delà des simples banalités de la vie quotidienne. Comment va-t-elle réellement ? Sa récupération progresse-t-elle comme elle le souhaite ? Les préparatifs pour les Jeux olympiques la préoccupent-ils autant qu'elle le laisse paraître ?

Je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité en songeant à l'impact que ma présence a sur sa vie. Les multiples sollicitations, les heures passées ensemble, tout cela doit sûrement entraver son sérieux rythme d'entraînement. L'ombre de ma propre vie, pleine de tumultes et de questionnements, s'étend parfois jusqu'à elle.

Peut-être devrais-je lui laisser plus d'espace pour ses aspirations sportives, pour qu'elle puisse se concentrer pleinement sur son chemin vers les sommets olympiques. Pourtant, la peur de l'éloignement me retient, comme si chaque instant partagé était une ancre précieuse dans le tumulte de nos vies respectives.

En la regardant, je réalise que nos mondes sont tissés ensemble d'une manière complexe, où l'amitié se mêle à quelque chose de plus profond, de plus délicat. Et au cœur de ces questionnements, une certitude émerge : peu importe ce que l'avenir réserve, Andrea restera une part irremplaçable de ma vie. « Vous savez, je réalise que je ne suis pas d'une grande aide dans tout cela. Je veux dire... Je me repose tellement sur vous pour les jumeaux que je dois vous handicaper plus qu'autre chose dans ces fastidieux préparatifs... Et j'en suis désolée. » terminé-je presque dans un souffle. Ma voix éraillée distinctive peine à tenir le rythme en soirée.

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**○ inscrit le** : 07/09/2022

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N’importe quel enfant dirait oui à un chocolat — ou alors, ceux qui diraient non sont rares, difficiles et avec possiblement un régime alimentaire strict. C’est bien pour cela que les visages des jumeaux se sont illuminés lorsque la douceur chocolatée s’est déposée sur leurs langues. Après ça, je n’avais plus aucun remord à leur avoir fait plaisir, même si je savais par avance qu’ils seraient un peu plus énergiques qu’à leur habitude au couché. Seulement.. ce que je n’avais pas prévu, c’est que leur mère reviendrait avant que je n’ai le temps de redescendre et donc de ranger un minimum la maison. Au moins, il n’est pas compliqué de voir qu’il y a de la vie ici — un mal pour un bien dirons-nous. « J’étais un peu comme eux, à l’époque. Je devrais peut-être les mettre sur un vélo aussi. » Courir partout, sauter au risque de se blesser. C’est peut-être l’âge qui fait ça. Alors que je me dirige vers l’un des tas d’affaires en désordre, la jeune femme m’invite à venir m’asseoir avec elle plutôt. Même si ce n’est pas très professionnel, il serait quand même idiot de ma part de refuser. Surtout qu’elle continue dans ce sens, en me proposant cette fois-ci une boisson. « Pourquoi pas un thé, comme le vôtre. » Olympe repart dans la cuisine et revient quelques minutes plus tard avec deux tasses. À faire cela, à être gentille comme cela avec moi alors qu’elle pourrait facilement me congédier, je me demande comment a été sa journée. Dans son boulot, je suppose que c’est généralement tout ou rien – avec plus souvent de "tout" quand même. Après avoir écouté ce qu’elle avait à dire, je me retrouve à parler de mon temps passé avec les garçons. Un moment agréable dans sa globalité, même s’il existe toujours quelques disputes, surtout en fin de journée et qu’ils désirent tous les deux le même jouet – comme s’il n’y en avait qu’un dans les placards. Selon elle, je suis patiente. Alors que pour être honnête, ses enfants ne sont pas les pires de ceux que j’ai eu l’occasion de garder. La phrase qui sort ensuite de sa bouche me laisse dubitative et je viens balancer la tête de gauche à droite. « Vous me payez pour cela, c’est normal. » Je hausse légèrement les épaules, avant de lui offrir un tendre sourire. Et si ce n’était pas moi, ce serait sûrement quelqu’un d’autre. Comment est-ce que je pourrais la blâmer ? Elle fait un métier formidable, où elle sauve des vies. Certes.. ça ne lui laisse pas toujours du temps pour passer du temps avec ses fils, mais je sais que dès qu’elle en a l’occasion, elle le fait et qu’ils en sortent toujours plus épanouis. D’ailleurs, plus ils grandissent et plus ils comprennent l’importance du métier de leur mère – et pourtant, ça ne fait pas si longtemps que ça que je m’occupe d’eux. « Mais si ça devient trop compliqué, je vous le ferais savoir. » Même si j’ai besoin de cet argent pour payer mes différentes dépenses du quotidien, je ne me laisserais pas noyer par ce trop plein. Le jeu n’en vaut pas la chandelle – même si j’apprécie le temps passé ici. Je viens entourer mes doigts autour de la tasse qui s’est déjà vidée de moitié depuis tout à l’heure et mon regard capte naturellement l’heure affichée sur l’horloge de la pièce. « Votre mari n’est pas encore là. Est-ce qu’il va rentrer tard ? » Je ne m’attends pas vraiment à une réponse de sa part. Après tout, ce n’est pas comme si c’était la première fois que je la voyais seule ici. « Est-ce que tout va bien entre vous ? Je sais que ça ne me regarde pas, mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer qu’il était de moins en moins là le soir, pour prendre la relève avec les enfants. » Ça n’a pas toujours été comme ça, mais depuis quelques temps, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu Olympe, alors que Jordan.. même pas une. « Vous méritez d’avoir des pauses vous aussi. » Le sourire qui reprend place sur mes lèvres se veut tendre et pour l’accompagner, je laisse naturellement – peut-être un peu trop – l’une de mes mains se poser sur la sienne. Parfois, il suffit d’un geste pour un peu de réconfort. « Vous devriez peut-être essayer de négocier une journée au spa. Un agréable massage redonne de l’énergie pour plusieurs jours. » À ses enfants ou directement à son mari.. au final, ce sera la même personne qui paiera.

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Le sourire serein d'Andrea, teinté de douceur, semble apaiser l'atmosphère, même si la question qui flotte dans l'air est lourde de sous-entendus. Je prends une gorgée de mon thé, cherchant la meilleure façon de répondre à ses interrogations tout en préservant la délicate frontière entre le professionnel et le personnel.

« Les jumeaux ont une énergie débordante, c'est vrai. Mais ils sont adorables, et votre présence semble les ravir. J'ai même envisagé l'idée de les mettre au vélo, comme vous l'avez suggéré. Peut-être une activité à envisager pour les beaux jours. »

La complicité qui se dessine entre nous me surprend par sa rapidité, mais je me laisse porter par cette connexion naissante. Je contemple Andrea avec reconnaissance, touchée par sa gentillesse et son approche chaleureuse de la vie. Ses mots résonnent dans ma tête, me rappelant la fragilité de l'équilibre que je tente de maintenir.

« Vous savez, Andrea, je suis reconnaissante de votre présence ici. Vous avez un don avec les enfants, une patience que je ne saurais jamais assez saluer. Et si jamais la charge devient trop lourde, n'hésitez pas à me le dire. Votre bien-être compte autant que celui de mes fils. »

Le silence s'installe brièvement, pendant lequel nos regards se croisent, échangeant des non-dits qui semblent murmurer au-delà des mots. Andrea évoque avec une douceur palpable le sujet délicat de ma vie personnelle, celui que je m'efforce de garder soigneusement sous contrôle.

« Mon mari est très occupé ces derniers temps. Les soirées tardives au travail se multiplient, et je m'habitue peu à peu à la solitude. Il ne rentrera sans doute pas ce soir. Une nuit de plus seule, » dis-je d'une voix résignée.

La proposition d'Andrea d'une journée au spa s'immisce dans l'air, une bulle de légèreté dans la réalité souvent oppressante. Sa main délicate vient se poser sur la mienne, et bien que cela semble anodin, un frisson parcourt ma peau, laissant un doux picotement sur son passage.

« Vous avez raison, Andrea. Peut-être devrais-je envisager une pause, une journée loin de l'hôpital et des soucis domestiques. Un massage serait sans doute bienvenu, » réponds-je en lui rendant son sourire, bien consciente que son contact exerce une influence apaisante sur mes émotions.

Pourtant, au milieu de cette chaleur naissante, je prends soudainement conscience de la proximité grandissante entre nous. Nos mains se frôlent, s'entrelacent presque naturellement. Un courant électrique traverse ma peau, faisant battre mon cœur plus fort. Andrea ne semble pas remarquer, ou peut-être si, mais elle maintient cette intimité avec une subtilité qui ne fait qu'accentuer la tension.

Je tente de retrouver ma composition intérieure, mais la sensation de mes doigts caressant délicatement sa paume déclenche un tourbillon d'émotions que je peine à contenir. Une douce chaleur diffuse dans mon bas-ventre, laissant entrevoir un territoire inexploré où le professionnel et le personnel se mêlent dans une danse incertaine. Un instant suspendu, où le temps semble s'étirer, laissant place à des questionnements silencieux et à une évidence troublante : il y a quelque chose de plus entre Andrea et moi, quelque chose qui transcende les rôles définis, et qui pourrait bien changer l'équilibre fragile de nos vies.

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Comme bien souvent depuis quelques semaines maintenant, à l’arrivée de la jeune femme et lorsque les garçons sont couchés, il y a ce quelque chose qui se dessine entre nous. Je ne sais pas exactement quoi et pour être honnête, je ne suis pas certaine de vouloir savoir, de peur de venir gâcher tout cela. Peut-être que ça changera plus tard, ce quelque chose ou mon envie de savoir, mais ça, seul l’avenir le saura et pour l’instant, il est sûrement mieux que j’évite de me poser trop de questions. Le boulot semble occuper son mari, ce soir encore. Si ce n’est que ça, ça va encore. Ce n’est pas l’idéal, c’est certain, mais ça pourrait être bien pire. « Il ne sait pas ce qu’il rate en faisant passer son boulot avant vous. Avant les enfants et vous. » Même s’ils sont souriants, j’ai bien conscience qu’ils sont tristes de ne pas pouvoir faire certaines choses avec leur père, comme tous les autres enfants. J’ai envie de dire que je pourrais facilement les comprendre, mais pour être honnête, j’ai toujours été une fille à son père et l’absence de ma mère ne m’a jamais vraiment manquée — c’est peut-être pour cela qu’aujourd’hui notre relation reste un peu compliqué et qu’il n’y a pas forcément d’efforts faits des deux côtés. Peut-être qu’au final, il y a un bon côté à voir dans tout cela : ils s’en sortiront bien eux aussi, surtout si leur mère reste comme elle est avec eux. Je ne sais pas si je suis aveuglée par les sentiments et l’admiration que j’ai à son égard, mais selon moi, elle fait un boulot merveilleux avec eux, en plus de tout ce qu’elle doit gérer au quotidien. C’est d’ailleurs peut-être trop pour une seule femme, alors tout naturellement, j’évoque l’idée qu’elle puisse prendre un peu de temps pour elle. Personne ne pourra lui reprocher cela. « Je connais plusieurs professionnels dans le domaine, je pourrais vous donner des contacts si vous voulez. » En tant que sportive, il m'arrive de voir des kinés ou des ostéopathes, une à plusieurs fois par semaine, pour éliminer les éventuelles douleurs qui surviennent suite aux entraînements à répétition. Néanmoins, en tant que chirurgienne, cheffe du service d'orthopédie qui plus est, elle doit aussi avoir plusieurs noms dans son répertoire. Encore une preuve qu'elle est indépendante et qu'elle pourrait tout avoir en un simple claquement de doigts. Et puis, tout d'un coup, une idée me vient en tête. Sûrement pas la meilleure. Définitivement pas la meilleure. Mais maintenant qu'elle s'est ancrée dans mon esprit, je n'arrive plus à la retirer. « Je me proposerais bien pour le faire, mais je crains de faire plus de mal que de bien. » Je pourrais essayer de reproduire ce que le professionnel me fait durant mes séances.. malheureusement, la perception que j'ai des différents gestes n'est peut-être pas exactement celle attendue et il serait quand même dommage de venir lui faire du mal – nous serions d'ailleurs obligées de faire appel à quelqu'un d'autre. Néanmoins, même si cette idée me semble un peu tirée par les cheveux, je n'arrive vraiment pas à m'en défaire. « Je peux toujours essayer.. et si ce n'est pas satisfaisant, ça vous donnera une bonne excuse pour me mettre à la porte. » Je hausse légèrement les épaules, alors qu'un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres. Qu'elle ne s'inquiète pas, je ne me vexerais pas si elle refuse la proposition ou si elle ne prend pas goût à cet éventuel massage.

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