it's beginning to look a lot like christmas → riley

it's beginning to look a lot like christmas
crédit/ tumblr ✶ robin

Avoir des enfants et les gérer, ce n’est clairement pas quelque chose que je sais faire. J’ai eu l’occasion d’être mère un jour et j’ai finalement décidé — mes parents aussi — que ce n’était pas pour moi. En fin d’adolescence, ce n’est pas pour beaucoup de monde pour être honnête. Si les choses avaient été différentes, peut-être que j’aurais su comment faire aujourd’hui, même si c’est toujours un peu différent de s’occuper de ses enfants ou de ceux des autres. Enfin.. je suppose. Harper s’énerve un peu — beaucoup même — lorsque des enfants osent s’approcher, et même se servir dans un panier que sa mère lui a gentiment donné. Il y a un avantage là-dedans, celui que Robin n’aura pas de soucis à se faire pour sa fille : elle devrait s’en sortir dans la vie et sauter sur la nourriture disponible en cas d’apocalypse — accessoirement — et sur ceux qui devraient l’embêter. Seulement voilà.. avec une petite fille qui ne veut plus lâcher son butin et des enfants qui n’attendent que de plonger leur main dans les bonbons, Robin est bien embêtée. L’option de demander un nouveau panier s’offre naturellement à elle, mais elle se rétracte bien vite quand sa fille envoie l’un des bonbons sur la tête d’un petit garçon. Et voilà que maintenant, deux enfants pleurent. Je crois que je comprends un peu mieux pourquoi tous les Père-Noël se mettent à boire.. Je ne dis pas que je vais m’y mettre, mais je suis sûre que cela atténuerait un peu les décibels. « Ce n’est pas grave. Viens me dire ce que tu veux pour Noël mon petit. » Je ne suis pas sûre de moi, mais je me dis qu’avec une distraction, il oubliera rapidement ce petit accident. Ce n’est pas comme cela que les enfants fonctionnent ? Étonnement, pour l’instant, cela y ressemble. Puisqu’il vient essuyer ses larmes et se rapproche de moi. Je l’invite à s’asseoir sur mes genoux et lui demande ce qu’il veut comme cadeaux sous son sapin. Jusque-là, j’ai l’impression de m’en sortir merveilleusement bien, mais je comprends que je fais fausse route quand il me dit que je ne ressemble même pas au Père-Noël. Je veux bien être gentille, mais me faire prendre de haut par un petit, haut comme trois pommes, c’est un peu trop je trouve. « Attention.. à ce rythme, c’est le Père Fouettard qui va te rendre visite et les cadeaux.. hop. » Dis-je, tout en mimant le fait qu’ils lui passeront sous le nez. Vu comme ça, on ne dirait pas vraiment que je m’en sors à merveille et pourtant, je suis certaine que je ne pourrais pas faire mieux. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il ne reparte pas en pleurant — même si je pourrais encore utiliser la petite boulette de Harper pour me dédouaner un peu.

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crédit/ tumblr ✶ robin

Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire. Mais avec cet enfant, récupéré en urgence sur mes genoux suite à l’attaque accidentelle — ou non — de Harper, je dois réussir à trouver mes mots. C’est un enfant, alors que je suis une adulte, ça ne devrait pas être si compliquée, non ? Il me suffit simplement de le baratiner un peu, avec des histoires qui pourraient me revenir de ma propre enfance. Et après ça, je laisserais les parents prendre le relais — en espérant ne pas avoir dit trop de bêtises. Seulement voilà, du haut de ses quelques années, le petit a de la repartie. C’est donc ça la nouvelle génération ? Plus aucun respect pour les aînés ? Des mots qui pourraient blesser ? Il est hors de question que je me fasse marcher sur les pieds, alors sans plus tarder — et ainsi ne pas lui laisser penser qu’il a le dessus sur moi — je décide de riposter et de lui parler du Père Fouettard. Alors ? Ça rigole moins là. Étrangement, à prendre plaisir à lui clouer le bec, j’ai l’impression d’y mettre un peu trop de cœur. Cela semble avoir son effet, puisqu’il ne rajoute rien et devient même plutôt calme pour le reste de la conversation. Un bonbon finalement donné et voilà qu’il laisse son tour à quelqu’un d’autre. Entre-deux, Robin s’approche de moi et me félicite pour mon travail. Je ne suis pas certaine que j’aurais réagi comme elle, mais je suppose qu’il faut toujours prendre les compliments que l’on nous donne. « Tu trouves ? Ils vont tous finir traumatisés.. finalement, leur promettre monts et merveilles, ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose à côté. » La jeune femme est mère, pas moi — pas vraiment — alors lui faire confiance est sûrement la meilleure chose à faire. « Ils s’en souviendront sûrement de cette journée. » Ou peut-être pas. Du moins, pas sur la longueur. Pour Noël qui arrive, par contre.. mais peut-être que cela leur permettra d’être sages et pour ça, leurs parents pourront nous remercier. « Il ne me faut pas des enfants comme cela à chaque fois, sinon je vais finir par avoir chaud sous ce costume. » Et les pauses se multiplieront pour que je puisse me désaltérer un peu. Est-ce une mauvaise chose finalement ? « Tu ne veux pas la mettre devant la file sinon ? Elle pourrait peut-être en faire fuir quelques-uns. » Si j’ai finalement accepté de porter ce costume, ce n’est pas pour finir à pas d’heure pour autant.

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crédit/ tumblr ✶ robin

On s’en souviendra tous ? Ce n’est pas complètement faux, même si pour le coup.. je préférerais sûrement que ce ne soit pas le cas. Me souvenir de cette journée, du déguisement dans lequel je suis et de l’accoutrement que je dois probablement avoir, ça ne fait clairement pas rêver. Dire qu’à la base, j’étais venue ici pour trouver une inspiration pour mon repas de Noël. À ce rythme, je vais repartir sans aucune idée et pire encore, avec une phobie des enfants. Avec un peu de chance, ils ne seront pas tous comme celui-ci et l’expérience s’améliorera un peu — de là à être parfaite, j’ai quand même un doute. Histoire d’éviter les petites terreurs, je propose à Robin de laisser sa fille pleurer un peu pour ainsi espérer les faire fuir. Mais comme elle le souligne, malgré l’épisode de tout à l’heure, de nombreuses personnes sont encore là, dans l’espoir de rencontrer le Père Noël. Il est vrai que ce petit-là était resté, malgré les cris de la petite Harper. Il serait donc dommage qu’elle ne fasse fuir que les plus gentils, ceux qui pourraient causer un peu moins de problèmes, si nous la mettions au début de la file. Assez parlé, le nouvel enfant arrive à ma hauteur et cette fois-ci, c’est une petite fille. Espérons qu’elle sera un peu plus agréable : je ne voudrais pas être méchante avec tous ceux qui viendront s’installer sur mes genoux. Bien qu’un peu timide au départ, elle finit par retrouver sa langue — un peu trop peut-être — et par me déballer tout ce qu’elle aimerait voir sous son sapin au matin du 25 décembre. La liste est longue et plutôt surprenante quand on imagine que toutes les petites filles aimeraient des poupées et de la dînette, mais j’aime plutôt bien l’idée de lui promettre qu’elle aura bien la voiture télécommandée de ses rêves — en espérant que ses parents suivront derrière. Elle, contrairement au cancre, s’éloigne de moi avec un large sourire sur les lèvres et rien que ça, ça me donne un peu de confiance pour la suite. En espérant que ça dure ! « J’essaye de prendre la main. » Dis-je rapidement à Robin, quand je sens son regard sur moi. Mais nous n’avons pas le temps de faire plus la conversation, puisque très vite, un nouvel enfant arrive. Il est vrai qu’il est peut-être bien de garder un certain rythme, je n’ai pas vraiment envie de rester ici pendant des heures encore.

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crédit/ tumblr ✶ robin

Je ne dirais pas que je prends goût à faire cela, mais j’ai quand même l’impression de m’en sortir pas trop mal. Chaque enfant est différent et je dois faire attention à ce que je dois dire, mais je suppose que c’est un bon entraînement. Pourquoi ? Je ne sais même pas.. ce n’est pas comme si j’avais des neveux ou des nièces à m’occuper. Les enfants s’enchaînent sur mes genoux — un peu bizarre dit comme cela — et aucun ne semble repartir traumatisé, c’est donc un réel exploit. Après quelques passages, parfois écourtés par manque de temps, Robin vient prendre de mes nouvelles. Peut-être qu’elle aurait été meilleure à ma place : avec un instinct maternel, c’est forcément plus simple avec des enfants, non ? « Ça va. J’essaye de me souvenir que j’ai été comme eux à une époque, voire même pire. » Ou peut-être pas.. j’ai comme l’impression que les nouvelles générations sont de pire en pire, mais cette pensée est peut-être le résultat de préjugés infondés. Avec deux grands-frères, j’ai été élevée à la dure et j’en ai parfois fait voir de toutes les couleurs à mes parents. Alors finalement, si je m’étais retrouvée sur les genoux d’un Père-Noël, à l’époque, peut-être qu’il aurait pensé exactement la même chose que moi, en ce moment. « C’est vrai ? Il faut croire que mon prédécesseur est un peu trop tombé dedans. » Dis-je, alors que ma collègue évoque une cachette secrète, pour de l’alcool. Peut-être qu’il était comme nous finalement : qu’il passait dans le coin et que les bénévoles, déguisés en lutins, lui ont vendu la récompense pour cette tâche. Contrairement à moi, il s’est probablement seulement focalisé sur les bouteilles cachées et il les a descendues avant même de voir un enfant. Le tri a été vite fait comme ça, je suppose. « J’aurai peut-être besoin d’un peu de réconfort après. Rien ne dit que ces gosses ne vont pas m’achever. » Être déguisée, jouer la comédie et boire un coup, ça ne faisait pas vraiment partie de mes plans. Mais bon.. je pourrais toujours revenir un autre jour pour mes courses. C’est d’ailleurs sûrement préférable même. Alcool ou pas après, je ne doute pas une seule seconde que cette activité m’épuise plus qu’une journée entière au boulot. « Est-ce que tu as une idée de l’heure à laquelle tout cela va terminer ? » Ils sont bien mignons eux, mais s’ils laissent la file ouverte, nous nous en sortirons jamais !