The best roommate in the world is ours ! | ft. Jenny & Wade

Le réveil sonna avec l'énergie d'un clairon dans l'obscurité paisible de l'aube. Wade s'éveilla, instantanément alerte, comme s'il avait été branché sur secteur. Bien que ce jour fût un rare répit dans l'agenda chargé d'un capitaine de pompiers, il ne prévoyait pas de le gaspiller en fainéantise. Là-dessus, on pouvait lui faire confiance pour combler ses journées, au point que ça en épuisait souvent les autres. Il se leva, conscient que Jenny était surement déjà partie. Il se permit donc de déambuler dans la colocation en simple boxer, pour aller se faire couler un café. On pouvait d'ailleurs discuter sur cette habitude, quand on voyait l'énergie qu'il dégageait à longueur de temps. Infatiguable, inarrêtable, quand la tornade Wade se mettait en action, elle sévissait avec une cadence folle. Après avoir avalé à la hâte, le contenu de sa tasse et deux bananes, il se lança dans une course effrénée contre le temps. La liste de tâches à accomplir s'étendait devant lui comme un défi à relever. Loin de le démotiver, ça lui donnait une pâche d'enfer, une injection d'adrénaline dont il ne cachait jamais sa gourmandise. Il commença par faire un peu de ménage. Ils étaient bien organisés pour ça et l'appartement restait souvent très propre. De temps en temps, ils faisaient un nettoyage à fond. Il déplaça quelques meubles, en ce sens et aussi pour créer un peu d'espace en vue de leur soirée. Une fois cela accompli, il prépara ses affaires de sports, s'habilla et se rendit à la salle. Au programme, une séance bien intense de deux heures, dont il sortit en sueur, le corps furieusement secoué mais avec un sourire et une excitation digne de n'importe quelle drogue récréative.

Il utilisa cette énergie pour aller faire les courses, la partie qu'il détestait surement le plus dans sa vie. Mais comme il était en forme, cela passa plus rapidement qu'escompté. Une heure au total... pour acheter le repas, les décorations et un cadeau pour sa colocataire en or. C'était vrai, elle avait la patience de le supporter parce que Wade était toujours en train de bouger dans tous les sens, il avait des idées toutes les 5 minutes et une capacité à penser que tout le monde possédait la même énergie que lui. Alors vivre avec lui, ça offrait quand même son pesant de mérite ! Quand il rentra chez lui, il prit le temps de faire une bonne pause-déjeuner. C'est qu'il fallait bien qu'il alimente l'énorme machine de guerre qu'il était. Autant dire que le budget nourriture n'était pas mince avec lui. Clairement, avec tout ce qu'il mangeait, heureusement qu'il faisait un métier physique et qu'il s'entretenait. Alors qu'il savourait son repas, il relut les notes prises avec Jenny pour préparer l'apéritif dinatoire du soir. Une fois ses trois kiwis avalés, il nettoya sa vaisselle et enchaina avec la décoration. Ca l'amusait de faire tout ça ! Il aurait pu en faire une reconversion professionnelle, parce qu'il savait se montrer créatif. Ballons colorés, guirlandes scintillantes, boule à facettes et une nappe immaculée sur la table basse occupèrent bientôt le salon et l'entrée. Il ne voulait rien laisser au hasard pour cette soirée spéciale avec Jenny. C'était le moment de fêter leur colocation, alors il voulait que ça soit sympa ! Il s'attaqua ensuite à la préparation du repas. Wade n'était pas un chef étoilé, mais il avait une passion pour la cuisine et une capacité à improviser qui impressionnait souvent ses amis. L'après-midi fila à une vitesse vertigineuse. Wade s'attela à la préparation des plats, jonglant entre les casseroles et les plateaux, surveillant attentivement chaque minute qui s'écoulait. Il se perdait dans le tourbillon de l'activité, son esprit focalisé sur la perfection de chaque détail, avec en fond, de la bonne musique des années 60 comme il l'aimait. Ray Charles, Aretha Franklin, ces grands artistes l'accompagnaient dans son travail, et l'amenaient à chanter parfois à tue-tête.

Quand le soleil commença à décliner lentement à l'horizon, Wade se rendit compte avec un sentiment de satisfaction que tout était prêt. L'appartement avait été transformé en un paradis de fête, prêt à accueillir Jenny pour célébrer LEUR moment spécial. Il prit une profonde inspiration, prenant une pause fugace pour admirer son travail. Puis, avec un sourire satisfait, il se dirigea vers la salle de bain pour se préparer. Une douche rapide, un changement de vêtements et un dernier coup d'œil dans le miroir pour s'assurer que tout était parfait. Quand Jenny franchit enfin la porte, son visage s'illumina d'un sourire. Il lui fit une accolade et en prenant soin de parler face à elle pour qu'elle puisse lire sur ses lèvres, il lui dit :

- Hey ! Tu as passé une bonne journée ? Tout est prêt ! Comment tu trouves la déco ?

Petite fête de la coloc ce soir. Rien d’incroyable. Au départ. Car avec Wade il faut s’attendre à tout. Et il a voulu mettre les petits plats dans beaucoup de petits plats. Ils n’ont pas prévu les toasts au caviar et la bouteille de champagne à vingt mille dollar mais ils y ont mis les formes. Enfin surtout lui. Jenny était occupée de la journée. Elle lui a laissé tout le sale boulot. Ils ont prévu des tas de choses, fait la liste de courses ensemble. Pour convenir aux goûts de chacun. Si elle n’a pas d’allergies ou de choses qu’elle déteste fondamentalement, elle a bien ses préférences. Et selon les périodes, elle doit faire attention. Avoir la ligne pour les différents spectacle. Même si, au contraire des boxeurs ou judoka, elle n’a aucune pesée. Tant mieux. Ca semble toujours être une pression. Et il faut faire du sport du sport du sport à en transpirer toute son eau. Elle n’a clairement pas envie de se tuer à la tâche. Après avoir terminé sa petite journée, la voila qui rentre donc chez elle, chez eux. En faisant un peu de bruit, ce qui préviens Wade de son arrivée. Pas le temps de regarder la déco en question qu’elle est accueillie comme si elle était une invitée. Doucement doucement ! « Ca va bien oui et toi ? Laisse moi regarder. » C’est un bel effort de sa part en effet. Dans la charge de travail on entend. Pas dans le fait qu’il ne fait jamais d’effort en la matière. Il a bon goût pour la déco son coloc. Après elle savait un petit peu à quoi s’attendre aussi. « C’est pas mal tout ça ! T’as du charbonner toute la journée, pas trop fatigué ? » Et elle n’a pas encore vu ce qu’il a préparé pour la nourriture. Elle lui signe ensuite qu’elle va prendre cinq, dix minutes pour elle. Le temps de rentrer, poser ses affaires, passer par les toilettes tout ça. Ce qui s’avère finalement durer un peu plus que les cinq minutes estimées. Ca dure souvent plus que ça. Mais ils ont le temps. « Me voila ! Tu ne nous a pas ruiné pour tout ça au moins ? » Ils partagent globalement tous les frais dans l’appart’. Alors elle veut bien faire une fête mais pas jusqu’à en avoir pour mille dollars de facture derrière. Surtout que ça va plus vite qu’on ne pense.

Wade était quelqu'un de naturellement enthousiaste et un hôte exceptionnel. Ah ça, il savait accueillir les gens et les faire se sentir chez eux dès les premières minutes. Tant et si bien que l'espace d'un instant, il en oublia que Jenny était chez elle ! Eh oui, même que c'était le but de leur soirée, fêter leur colocation ! Il se brima un peu, pour la laisser découvrir les lieux. C'est vrai qu'il était tellement énergique qu'il manqua bien l'empêcher de bouger ! Il suffisait de le connaitre pour comprendre qu'il ne le faisait pas forcément exprès. Il ne surjouait jamais, il se comportait ainsi sans rien forcer. Avec ses amis, ça passait crème. Avec les gens qu'il rencontrait, il leur fallait un temps d'adaptation. Tout le monde n'était pas prêt à recevoir une tornade pleine d'engouement dans sa vie. Tornade... non, ouragan aurait davantage convenu pour le qualifier.  Le côté désastre en moins, tout de même.

- Merci !!! J'y ai mis tout mon coeur parce que je savais que ça te ferait plaisir ! Ca va oui, je pète la forme ! La journée a été bien intense comme je les aime !

Vraiment, il n'y avait que lui pour se satisfaire d'une journée sans véritable pause ou temps de repos. Et puis à en juger par son sourire, il n'aurait pas été contre continuer encore jusqu'à en tomber de fatigue. Il fallait s'accrocher, quand il était dans les parages, pour sûr ! Il acquiesce quand elle lui précise par des gestes simples qu'elle va se préparer. S'il se montrait toujours volontaire et dynamique, Wade respectait les besoins de calme et d'isolement de sa coloc. L'inverse était tout aussi vrai. Ils se retrouvaient quand ils avaient pu se ressourcer un peu. Dans le cas du pompier, généralement après une séance de sport. Jenny pouvait être tranquille, il n'irait pas la déranger et ça ne créait aucun malaise autre eux. Ce n'était pas un hasard s'ils vivaient toujours ensemble, avec une ambiance aussi agréable. Tandis qu'elle s'éclipsa, il se rendit dans le salon, en dansant tranquillement sur la musique. En fait, tout était prêt, il ne manquait plus que l'invitée d'honneur. Il en profita pour faire des photos et les envoyer à Zoë, sa petite amie. Plusieurs mois qu'ils se fréquentaient. Et peut-être qu'un jour, leur histoire les amènerait à vivre ensemble. Pour le moment, Wade préférait ne pas y penser. Ca ne servait à rien de s'affoler. Jenny ne tarda pas à revenir.

- Tu veux savoir le meilleur dans tout ça ? Quand j'étais en train d'acheter, la propriétaire du magasin m'a reconnu. J'ai sauvé sa fille d'un incendie, il y a quelques mois. Du coup, pour me remercier, elle m'a fait une ristourne. Donc, nous sommes à peu près dans notre budget... disons que ce qu'il dépasse c'est pour moi, parce que tu me connais... les chiffres et moi...

Il était trop généreux pour maîtriser vraiment un budget. Alors comme en plus il gagnait bien sa vie, il compensait régulièrement ses écarts, parfois de façon officielle, parfois sans que Jenny ne le sache. Il ne voulait pas qu'elle ait l'impression qu'il existait un déséquilibre quelconque. Il la connaissait, il savait qu'elle ne serait pas à l'aise avec ça.

Intense, parce qu’il les rend comme ça ! Il aurait très bien pu se la couler douce et se contenter d’un petit truc pour cette « fête ». Passer au magasin acheter de quoi faire un bon repas d’accord. Y passer une ou deux heures histoire de faire un dessert fait maison par exemple. Dévaliser une boutique de déco, c’était optionnel ? Elle n’est pas déçue pour autant puisque ça rend bien. Les détails, c’est toujours très important les détails. * J’imagine bien. Tu vas pouvoir me raconter tout ça. * A moins que ce ne soit une journée banale. Chargée mas banale. Pas dans l’immédiat ceci dit car la blonde s’éclipse. Elle vient de rentrer et elle a envie d’avoir au moins deux minutes à elle. Le reste de la soirée étant dédié à Wade. Elle prend une douche rapide, elle se met à l’aise, et la voila prête. Elle met une tenue correcte et sympa histoire de. Sans se mettre sur son trente-un puisque cela n’est pas très utile. Et revient au salon pour que la soirée commence. Déjà une première anecdote comme elle le lui a demandé. Un pompier sauveur de vie en plus d’être un excellent coloc. Que demander de plus ? Un métier qui n’est pas sans certains avantages. Il faut juste aider les bonnes personnes qui vont vous donner un petit quelque chose en retour. Et non, Wade ne fait pas ça pour ça. * Oh c’est très sympa de sa part. Je la comprends. Je crois que je serais très reconnaissante moi aussi. Mais à part donner un spectacle en l’honneur des pompiers je sais pas trop comment je pourrais le leur rendre. * Elle rigole un peu. Ce serait déjà pas trop mal. Petit spectacle lors d’une fête organisée par la caserne pour obtenir un peu d’argent. Elle en a été à une récemment avec Avy en plus. Spectacle sérieux. Mais pas contre l’idée de donner une autre forme de spectacle à certains pompiers. Bien qu’elle n’en ait pas vraiment trouvé un qui lui plaise ou qui soit libre. * Alors ? Tu nous as préparé un petit cocktail pour commencer ? Tu as acheté des centaines de bouteilles différentes pour contenter n’importe quelle demande de boisson ? * Elle n’espère pas ! Ca ferait un fameux budget pour le coup. Wade connaissant un peu ses goûts, ça devrait aller de se côté là. * Et pour accompagner ça, des biscuits apéro maison ? *

Wade pouvait se montrer épuisant quand on le côtoyait régulièrement. Il avait toujours besoin de faire quelque chose et de s'occuper, parfois au détriment de toute réaction sensée et réfléchie. Après, une fois que l'on connaissait l'animal, que l'on avait compris son logiciel, il était facile de comprendre qu'il était du genre inarrêtable et que de toute façon, ça ne servait à rien de tenter de le persuader quand il partait dans une mauvaise direction. Il finirait bien par s'en rendre compte ! Ou pas. En-tout-cas, si l'alchimie fonctionnait bien avec Jenny, c'était parce qu'il savait aussi respecter les moments de pause et de calme dont elle avait besoin. Ils vivaient en colocation et forcément, il fallait respecter l'autre, sans cela, ça aurait fini en dispute, voire en cassure. Rien de pire que d'être sous le même toit d'une personne que l'on ne peut plus sentir. Wade avait connu ça avec sa belle-mère et franchement, il ne regrettait pas de s'être tiré ! Occupé à envoyer quelques SMS à ses collègues de la caserne, sur un group WhatsApp créé pour l'occasion, il laissa patiemment à Jenny le temps de se délasser et de se préparer. Il rangea son téléphone quand elle revint. Il se mit à rire, tandis qu'elle évoquait, à l'aide de son carnet, la façon dont elle pourrait bien rendre la pareille à des pompiers.

- Écoute, il n'y a pas de petits gestes pour remercier des pompiers, tu sais ? Tu peux aussi leur faire livrer un petit-déjeuner à la caserne ! C'est toujours apprécié !

Ah ça... Il n'allait pas dire le contraire... Lui qui était responsable du pillage en règle de leur réfrigérateur ! Après, si Jenny voulait proposer un spectacle de danse à la caserne, elle était la bienvenue ! Contrairement à ce que l'on pouvait globalement croire, ce genre d'attention était apprécié pour le soutien qu'il apportait aux escouades et non pour le côté "sexy" ou "brûlant". Encore que, les hommes devaient composer avec leurs hormones. Revenant à la soirée, Jenny se permit une boutade, sur ce qu'il aurait à boire. Espiègle, Wade répondit :

- Bien sûr ! Je nous ai pris de quoi boire ! Dis-moi ce qui te fait plaisir comme cocktail et je te le prépare ! J'ai de quoi te préparer des mojitos, du gin tonic, des caïpirinhas, du sex on the beach et du Bloody Mary ! Et avec tout ça, je nous ai fait des petits fours, des toasts et des carottes accompagnées de leur houmous maison ! J'ai aussi fait des tomates d'amour ! C'est un délice, ce sont des tomates cerise enrobées d'une fine couche de caramel, agrémentée de graines de sésame noir, tu m'en diras des nouvelles ! Par quoi veux-tu commencer ?

Rien que ça ! Un petit déj à domicile. Enfin non, pas à domicile. Pourquoi pas. Il suffit simplement qu’elle passe à la boulangerie pas très loin. Tournée de croissant, pain aux raisins, au chocolat. Le tour est joué. Le café, ils le feront eux-mêmes. La cafetière doit tourner h24 de toute manière. Comme dans beaucoup de boulot. Ceci-dit, elle ne se voit pas dépenser vingt dollars juste pour aller faire le petit déj là-bas. A moins d’obtenir les bonnes faveurs de l’un des hommes de la caserne. * Oui c’est ça oui. Je vous ramènerai les donuts et ensuite je ferai le parallèle avec les flics américains. Bien portants les policiers. * Inutile de nier qu’il y a, parmi eux, des personnes devenues plus aptes à diriger une équipe car faire le boulot eux-mêmes vu le léger embonpoint. Leur demander de monter sur une échelle ou de cavaler sur trois échelles, c’est de l’histoire ancienne pour eux. Ce qui ne les empêche pas toujours de correctement faire leur travail. Et puis on serait parfois surpris. Tant qu’il y a les compétences. Ce n’est pas comme à la danse où il faut aussi avoir le physique pour. Le physique « visuel ». Suite à cela, ils peuvent commencer cette petite soirée. Wade lui détaille l’éventail de choix qui s’offre à elle. Elle se croirait au restaurant. Dur de choisir ! Comme d’habitude, elle le laisse finir sa tirade avant de répondre point par point. En ne commençant pas toujours par le début. * Oh mais ça a l’air super bon ça ! * Savoureux mélange sucré-salé. Elle demande à voir. * On commence par la boisson par contre. Toujours commencer par là. Je vous prendrais bien un Sex on the Beach. J’aurais bien opté pour une Pina Colada mais apparemment vous êtes en rupture de stock. * Elle fait la chieuse. Elle rigole. Elle va se limiter à un ou deux verres d’alcool ce sera bien. Même si elle pourrait un peu en abuser car elle n’a pas de route à faire pour rentrer chez elle. Mais non, rester raisonnable. * Laisse moi te donner un coup de main quand même. * Ils amènent alors tout à table. De quoi manger. Toutes les choses achetées ou préparées par Wade. Et puis lorsque tout est posé, c’est le moment de prendre son verre. Elle signe alors le traditionnel * Santé ! * Et hop, Sex on the Beach !

- J'adore les donuts ! Tu ferais fureur si tu en ramenais, je t'assure !

En vérité, les pompiers de la caserne n'étaient pas difficiles, notamment dans l'équipe de Wade. Il y régnait une ambiance bon enfant, encouragé par l'attitude toujours optimiste et positive du capitaine. Aussi, quand quelqu'un venait leur faire un cadeau, quel qu'il soit, ils étaient juste heureux du geste. Une fois, ils avaient reçu des fleurs de la part d'une jeune femme sauvée lors d'un accident, une autre, des petits pots de miel. Se voir récompensés, même d'un compliment, c'était un effet de bord de leur métier qu'ils appréciaient franchement. Parce que la reconnaissance des autres donnait une dimension agréable à l'adversité et au danger. Être pompier, c'était se mettre au servir de la communauté et veiller sur elle, quoiqu'il en coûte. De toute évidence, Wade avait réussi sa reconversion suite à ses états de service militaire. Et il bossait au sein d'un milieu qu'il adorait. Revenant à la confection des cocktails, il hocha la tête, un air navré sur le visage :

- J'ai oublié la noix de coco... le pire c'est que j'y ai pensé sur place mais en me perdant dans les rayons, j'ai zappé.

Il n'y avait pas mort d'homme, puisque de toute façon, elle avait un autre choix alternatif de boisson. Il entreprit donc de faire le Sex on the Beach pour elle et le Bloody Mary pour lui. Ils jouaient à domicile, donc il pouvait se permettre de boire un peu, le jour était spécial, après tout ! Il accepta qu'elle l'aide à tout apporter, le temps de finir les boissons, puis il la rejoignit dans le salon. Il s'assit face à elle et ils trinquèrent.

- Cheers !

Il but une petite gorgée. Ok, il avait probablement un peu trop dosé l'alcool... mais le résultat n'était pas déplaisant. Les yeux pétillants, il lui lança :

- Tu te rends compte de tout ce qu'on a vécu dans cette coloc ? Le temps passe vite ! Et en même temps, j'ai l'impression qu'on a bien profité de nos soirées parfois sans queue ni tête ! J'aurais bien fait tirer un feu d'artifice pour célébrer tout ça mais devenir pompier pyromane, ça ne va pas le faire.

Il n'empêche, ça aurait eu la classe !