We need to talk ✯ Nick

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We need to talk
crédit/ spirit ✶ @Nick Wilson

10 jours après l'enlèvement de Nick

Nick est aux abonnés absents. Cela fait presque 10 jours que j’essaie d’entrer en contact avec lui. Son travail l’oblige parfois à devenir une véritable ermite, ce que je comprends parfaitement. Sauf qu’il parvient à me prévenir d’une manière ou d’une autre. Là, c’est différent, je le sens. Mes messages restent sans réponse et ça m’inquiète. J’ai essayé de lui laisser de l’espace, autant que possible. Il en a besoin, tout comme moi. On se ressemble sur ça. Pourtant, j’ai cette sensation dans la poitrine. Quelque chose cloche et je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce que c’est précisément. Ca fait des jours que je tourne en rond, que je me plonge à corps perdu dans le travail. On peut clairement dire que j’ai été efficace. Mais ce n’est pas sain. Je dors peu, mon anxiété a d’ailleurs refait surface. Gamine j’en faisais beaucoup. Josh m’a beaucoup aidé à gérer ça, un gros travail a été fait. A son décès, j’ai eu peur que tout revienne, que ce soit pire. Mais j’ai su garder ses conseils et les appliquer. Sauf que là, je sens que je recommence à perdre pied. Mes angoisses surviennent le soir, en rentrant. Lorsque je n’ai plus le travail pour me distraire. Nick me manque et son silence est inquiétant « Et puis merde ! » J’attrape mon sac et mes clés. Puisqu’il refuse de répondre à mes messages, je ne vais lui laisser le choix. Il va détester ça, que je le prenne en traître chez lui, comme une sorte d’embuscade. Sauf que j’ignore quoi faire d’autre. Je suis à court d’idées.

Une fois devant sa porte, je lève le poing pour frapper et j’hésite. Je le connais maintenant, ça fait un an et demi qu’on est ensemble. Et je vais au conflit. Loin de moi l’idée de me disputer avec lui. C’est tout le contraire. Je respire au bon coup, forçant mon anxiété à rester endormie et frappe à la porte. L’attente me paraît interminable. J’entends Atlas s’agiter. Il a dû reconnaître mon odeur. Allez, ouvre-moi, s’il te plaît. Finalement, il apparaît dans l’encadrement. Je reste figée sur place, incapable de bouger. Mon souffle se coupe tandis que mon cœur fait une embardée. « Nick ... » Son visage est tuméfié. Mon cerveau analyse à toute vitesse ce qu’il voit. Il est sacrément amoché, mais les bleus ont déjà changé de couleur. Je constate à sa posture qu’il ne se tient pas aussi droit que d’habitude, il doit être blessé ailleurs. Que s’est-il passé bon sang ?!

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✰ w/ @Skye Dickinson.

Nick essuie la buée du miroir qui se trouve au-dessus du lavabo, il observe son bandage qui aide ses côtes à rester en place et qui fait le tour complet de son corps. Il ouvre rapidement l'armoire pour attraper ses cachets et les ingérer rapidement avec un verre d'eau. Il se souvient encore de cette longue journée, de ce moment où on a écrasé sa cage thoracique, le bruit qu'on fait ses côtes, le craquement des os, ça résonne encore dans sa tête. Ses yeux se ferment pour se remémorer toute la scène. Il n'aime pas se plaindre, c'est pour cette raison qu'il ne s'était pas dirigé directement vers l'hôpital, il a préféré rentrer à son appartement, sûrement l'ego qui avait parlé pour lui, mais il avait besoin d'un moment de répit, de s'asseoir, malgré toute la douleur qui parcourait chaque membre de son corps. Deux semaines se sont déjà écoulées depuis l'événement, entre temps, oui, il s'est fait prescrire des médicaments, toujours en refusant de porter plainte pour une connerie comme ça, pour une histoire d'ovni, non, merci, il sait très bien que tout cela ne s'arrêtait pas à des simples questions, bien plus qu'une déposition. Nick sort de la salle de bain, il rejoint sa chambre pour pouvoir enfiler des vêtements, il n'y a que son visage qu'il ne peut pas cacher, une autre excuse pour ne pas errer dans les rues sans but précis. Ainsi, il préfère se faire livrer ses courses et ses repas, il peut très bien travailler à la maison, au moins, ça lui change les idées quand il ne ressent pas ses côtes endoloris. Il se sert un verre de whisky, pas recommandé, mais c'est un peu le cadet de ses soucis pour l'instant, contrairement à la notification de son téléphone qui lui indique que son uber est passé déposer sa bouffe, il ramasse le sac, mais il a peine le temps de le mettre sur sa table de cuisine qu'on frappe à nouveau. Il lâche un soupir, il regarde à nouveau son téléphone, aucun message de la part du livreur, ce n'est donc sûrement pas lui, ni même la folle aux chats, non, c'est Skye, celle qui évite depuis des jours et des jours maintenant. Il ouvre la porte, car même s'il avait réussi à lui échapper jusqu'à maintenant, il lui montre qu'il respire toujours, qu'elle n'a pas besoin de rester devant le seuil de porte. « Maintenant que tu sais que je suis vivant.. » Inutile de la terminer cette phrase, il commence à refermer la porte. S'il refuse de la voir et de lui parler, ce n'est pas pour rien, c'est le genre de personne qui préfère être seul dans ce type de moment et souffrir en silence, pas avoir de la pitié et de la compassion.

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crédit/ spirit ✶ @Nick Wilson

Ca fait des jours que je n’ai plus de ses nouvelles. Parfois c’est un vrai ours, il se renferme et il faut lui laisser son espace. Je peux l’entendre. Après tout, j’ai mes moments où j’ai besoin de me retrouver seule avec un bon bouquin. Mais ça n’a jamais duré aussi longtemps. J’ai cette sensation dans ma poitrine, cet espèce de poids. Un truc cloche, je le sens. Je n’arrive pas à fonctionner correctement à cause de ça. Alors je décide d’aller le voir. Le détective est assez secret, réservé et le fait de me voir débarquer risque de ne pas lui plaire. Sauf que dans une relation, on ne laisse pas l’autre sans nouvelle. Quand on partage un lien aussi fort, on le prévient. C’est le minimum. C’est pour ça que je me retrouve comme une débile devant la porte de son appartement. J’entends son chien de l’autre côté et finalement, il apparaît dans l’encadrement. J’aurais préféré me tromper. J’aurais préféré me dire qu’il avait juste besoin d’être seul, que tout allait bien et que j’étais juste parano. Sauf que ce n’est pas le cas. Il est blessé, semble affaibli. Il ne se tient pas aussi droit que d’habitude et les ecchymoses sur son visage … Bordel, que s’est-il passé ? Je m’apprête à lui poser la question lorsque sa remarque me coupe dans mon élan. Il est sérieux ? S’il pense … La porte commence à se refermer et d’instinct je l’en empêche « Non » Mon visage se durcit. Maintenant que je suis là, je ne vais nulle part. Je partirai quand j’aurais eu des explications. J’enfouis mes remords, mon inquiétude et laisse la colère prendre le dessus. Parce que c’est plus facile à gérer. Ca l’a toujours été pour moi. Je me glisse dans son appartement avant qu’il ne puisse protester davantage. S’il avait été en possession de toutes ses capacités physiques, il m’aurait déjà claqué la porte au nez. Mon regard se pose sur son intérieur, analysant la moindre petite information. J’avise le sac de nourriture sur le comptoir, probablement pas le premier vu son état. Ca fait des jours qu’il n’est pas sorti. Finalement, je me tourne vers lui « Que s’est-il passé Nick ? Ca fait des jours que je n’ai plus de nouvelles » je marque une pause en le désignant « Je suppose que tu ne t’es pas fait ça tout seul » Quelqu’un l’a passé à tabac et ça me met dans une colère noire « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Évidemment, je sais pourquoi. Il préfère tout gérer seul. Je peux le comprendre, mais merde, il doit pouvoir se reposer sur moi quand il en a besoin.

Il se souvient des premiers jours à la maison, l'envie de ne rien faire, de ne manger qu'une fois par jour ou le temps de prendre la médication, pour pouvoir faire passer la pilule, d'éviter les grognements de son estomac. Nick a fait semblant d'aller bien lorsqu'il a appelé sa mère, pour éviter qu'elle s'en fasse, qu'elle lui demande de se rendre aux flics, non, clairement, il a fait semblant avec tout le monde en disant qu'il se porte bien, en tout cas, avec le peu de gens avec qui, il a eu une interaction, c'est-à-dire, que deux personnes, même avec Robin, il a minimisé les choses. S'il avait pu, il se serait tiré dans un coin perdu sur une montagne, mais bon, il a vite abandonné l'idée quand il a compris qu'il allait devoir faire ses valises, prendre la voiture, alors que ce n'est pas recommandé, le voilà, donc, toujours à son appartement, évitant le plus de personne possible. Ce n'est donc pas le sourire au visage, qu'il accueille Skye, loin de là, il aurait préféré l'éviter, encore et encore, mais il ignore jusqu'à quand cela aurait pu fonctionner. Tout compte fait, il a sa réponse, puisqu'elle est là, elle s'est finalement pointé le bout du nez. Elle ne veut pas laisser tomber, le laisser seul avec lui-même, ses problèmes, sa douleur qu'il ne souhaite pas partager. Nick fronce les sourcils, elle entre dans son appartement comme si rien n'était, alors, qu'elle aurait tout simplement pu partir en le laissant respirer. « Rien, une simple chute. » Il n'a pas l'intention de lui parler de tout ce qui s'est passé, de se remémorer cette longue journée aux mains des kidnappeurs, dont il n'a pas reçu de nouvelles depuis tout ce temps. « Parce que je ne suis pas obligé de le faire ? » Non, il n'en a pas l'obligation, il n'a jamais ressenti le besoin de le faire, de l'inquiéter pour quelque chose qui ne la concerne pas et surtout, elle ne peut rien faire, le regarder souffrir ? À quoi bon d'avoir l'air d'un chiot piteux, rien que l'idée d'être une victime le frustre. « Je pense avoir le droit de garder des choses pour moi, tu ne penses pas ? La vie privée, tout ça, tu comprends le concept ? »

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crédit/ spirit ✶ @Nick Wilson

Quand j’ai cette sensation au creux de mes tripes, j’ai du mal à penser à autre chose. Comme une sorte de fixation. Mon cerveau est calibré ainsi. Alors je sais que quelque chose avec Nick. Ni une ni deux, je me retrouve dans son appartement. Il est mal en point. Non, c’est pire que ça. Tout indique qu’il souffre. Sa posture, ses expressions. Quant à son visage … Pour autant, je ne détourne pas les yeux. Au contraire, ca m’aide à lui tenir tête. Il est borné, ça je le savais. Mais j’aurais cru qu’au bout de presque deux ans, il se sentirait suffisamment à l’aise pour me laisser l’aider. Je ne suis pas vraiment en colère contre lui, impossible quand je vois l’état dans lequel il est. C’est plutôt un mélange de frustration, d’inquiétude et de soulagement de le voir devant moi. J’ai besoin de savoir ce qu’il s’est passé et ses réponses ne se font pas attendre. Je lui adresse un regard qui en dit long « Tu me prends pour une idiote ? » je le désigne de la main « Une chute ne fait pas ce genre de blessures Nick. Qui t’a tabassé ? » La suite n’est que plus exaspérante, et je lève les yeux au ciel, passant outre son ton sarcastique. Il est comme ça de nature, mais aujourd’hui, c’est aussi son mécanisme de défense « Tu n’es pas obligé mais on est ensemble. Et quand on est en couple, on est censé pouvoir se reposer sur l’autre personne » j’ajoute. Parfois j’ai l’impression d’expliquer ça à un enfant. Le concept d’une relation sérieuse est nouveau pour lui. Certes ça fait maintenant deux ans. Disons que les habitudes ont la vie dure « Je sais bien que tu aimes ton intimité, mais là c’est différent. J’étais morte d’inquiétude » et je ne peux pas te perdre … mais ça, je me garde bien de lui dire. Honnêtement, s’il lui arrivait quelque chose, j’ignore si je pourrais m’en remettre « J’aurais pu t’aider. Faire un peu de ménage, préparer de quoi manger en avance, sortir Atlas » A son nom, ce dernier s’approche de nous « Juste de quoi te faciliter un peu les choses » Ma main vient caresser distraitement la boule de poils, histoire de me donne un peu de contenance. Je n’arrive pas à déchiffrer son regard. Il doit être énervé, exaspéré, en souffrance, frustré « Ce qui t’es arrivé … » ma voix tremble avant que je ne me reprenne « C’est trop important Nick »

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✰ w/ @"Skye Dickson".

Cette situation lui rappelle à quel point, il vaut mieux être seul, tout comme il l'était pour la plupart du temps lorsqu'il bossait à Auckland. Il n'avait personne à la maison qui l'attendait et qui tapait du pied en étant inquiète. Certes, il y avait sa mère, mais dans une autre maison et il ne lui disait rien pour ne pas qu'elle se fasse du souci pour lui et il faisait de même avec Skye, pour les mêmes raisons. Nick a encore ses petites habitudes, certaines font tout simplement partie de lui et de sa personnalité et on ne peut pas le changer. Il lève les yeux, bien sûr, elle sait si bien ce qui lui est arrivé, croyant qu'il a été tabassé, comme si cela pouvait être l'unique raison de ses blessures. Cela dit, ce qu'il n'aime pas, c'est qu'elle a absolument besoin de savoir le pourquoi du comment, comme si Nick était obligé de vider son sac, or, il n'en a pas besoin, s'il veut en discuter, il le fera avec Robin, parce qu'elle était présente et qu'il n'est pas nécessaire pour le blond de tout raconter, car elle sait déjà tout. Autant dire que cela lui évite un long monologue, par contre, ils n'en ont pas vraiment parlé depuis ce jour, juste le temps de prendre des nouvelles de l'un et de l'autre, s'assurer que tout va bien. Bref, il n'est pas con, il sait bien que certains couples sont comme ça, à tout se dire, quitte à relever les mensonges, les trahisons, sauf qu'il sait très bien que certaines choses doivent rester là où elles sont, c'est-à-dire dans sa tête. « Je n'ai pas besoin d'aide, je sais encore comment me faire à manger et m'occuper de mon chien. » Concernant le ménage, ça ne va pas le tuer s'il ne passe pas le balai à toutes les cinq minutes. Est-ce qu'il a vraiment besoin d'être traité comme un enfant ? Clairement pas, mais il s'abstient de lui faire la remarque qu'il n'a pas besoin d'une femme non plus, elle le prendrait sûrement mal contenu leur relation, même s'ils ne sont pas mariés, ni d'une seconde mère. Il soupire. « Ce n'est pas important, non. Tu me forces à raconter quelque chose et je n'ai envie de rien dire. Tu peux comprendre ou pas ? » Nick se passe une main sur le visage, un peu désespérément et épuisé par tout ça. « Écoute, j'ai juste besoin que tu me laisses seul, ça me fatigue tout ça. »

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crédit/ tumblr ✶ @Nick Wilson

Nick et moi, on se ressemble, se complète et sommes aux antipodes. Tout ça à la fois. Notre relation n’est pas conventionnelle et ne colle pas aux clichés que l’on peut avoir d’un couple. J’en ai conscience et ça me convient. Sauf que quand l’homme que j’aime est blessé, j’aimerais être au courant. Il a l’impression que je lui demande de me rendre des comptes, que j’envahis son intimité. D’une certaine manière, c’est le cas. J’essaie de comprendre son point de vue mais c’est difficile quand des dizaines d’images de lui, allongé sur un lit d’hôpital, le visage tuméfié, inondent mon esprit. Je m’inquiète et c’est quelque chose que je ne peux pas contrôler. Il fonctionne très différemment de moi dans ce genre de cas. Et il me le fait comprendre. Prend sur toi Skye. C’est la première fois que l’on a un désaccord aussi important. C’est sain quelque part mais encore une fois, mon cerveau part loin, s’imaginant que ça sonnera le glas de notre relation. Vivre en étant anxieuse ainsi, ce n’est pas évident tous les jours. Je me concentre sur le blond et le laisse me dire ce qu’il a sur le coeur. Ma main caresse toujours distraitement Atlas. Il sent bien la tension entre nous. Et honnêtement, moi aussi. Lorsqu’il a terminé, je reprends la parole, en essayant de choisir mes mots le plus soigneusement possible. Loin de moi l’idée d’envenimer les choses « Si je peux le comprendre. Et je n’ai jamais dit que tu étais incapable de t’occuper de toi, ou de ton chien. Juste que tu as le droit de te faire aider de temps en temps » Ma gorge se noue tandis que mes yeux ne cessent de le détailler de la tête aux pieds, à la recherche de ce que j’ai pu rater. Il est là, devant moi, bien vivant. Mais si les personnes qui lui ont fait ça revenaient ? Mon imagination s’emballe, imaginant le pire. Je comprends qu’il ne souhaite pas que je reste. Ce n’est pas étonnant, j’ai débarqué sans lui dire. Une dernière caresse à Atlas avant de me diriger vers la porte. Avant ça, je m’arrête devant le détective puis prends une grande inspiration. Ce n’est peut-être pas le bon moment, c’est peut-être égoïste de lui lâcher une bombe pareille. Ou peut-être que ça l’aidera à comprendre « Je t’aime Nick » puis j’enchaîne, effrayée qu’il ne m’interrompe et que je me dégonfle « Je m’inquiéterai toujours pour toi. J’imaginerai toujours le pire quand je te verrai ainsi. Je ne serai la plus sereine que lorsque je m’endormirai dans tes bras. Tu es la personne qui me fait rire, que j’attends de voir avec impatience. Tu es celui avec qui je me sens bien, en sécurité. Tu es grognon et sarcastique et je ne te voudrais pas autrement. Je t’aime pour ce que tu es, qui tu es » J’effleure sa joue de mes lèvres, évitant ses bleus et plaies « Tu ne le feras pas mais appelle-moi si tu as besoin de quelque chose »

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✰ w/ @Skye Dickinson .

« Et alors ? » Toujours à répondre du tac au tac, à être sur la défensive, c'est automatique, un mécanisme qui s'active facilement, c'est sa façon de faire lors des moments de tensions, où il sent que quelque chose ne va pas lui plaire. Il faut dire qu'il a longtemps travaillé seul, qu'il a toujours eu un caractère forgé pour le terrain, prêt à toute éventualité, pas à être tendre et sentimental. Il n'a pas eu beaucoup de relations amoureuses, à vrai dire, aucune, rien de concret, rien d'assez intéressant pour lui, il n'a ouvert son cœur à personne et donc, même sa famille n'a jamais pu gratter plus loin que la surface. « Attends quoi ? Comment ça tu m'aimes ? » Il aurait presque envie de rajouter qu'elle est tombée sur la tête. Il se repasse les mots, oubliant pratiquement le reste de son discours et de ses phrases. Le blond fait un léger pas en arrière et il se laisse tomber sur le canapé, parce qu'il en a besoin, ses côtes ne sont pas encore solidifiées, sa forme n'est pas au top, certes, ce n'est pas la joie, sauf qu'il ne va pas se plaindre, ni se mettre à chialer à ce propos. Il doit simplement faire une pause, enfin, seulement s'asseoir, ça fera l'affaire. « Je ne sais pas quoi te dire.. je.. je ne suis pas habitué à tout ça, même après presque deux ans, c'est pas facile de s'ouvrir. » Il ne veut pas non plus se forcer, ça n'aurait pas l'air vrai et pour quelqu'un d'honnête comme Nick, cela sonnerait faux, et il n'a guère envie d'être ce type de personne, qui dit quelque chose qu'il ne pense pas. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il ne ressent rien, sinon il n'aurait jamais été aussi loin avec elle. « Peut-être qu'au fond, je ne suis pas l'homme qu'il te faut. »

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crédit/ spirit ✶ @"Nick Wilson"

Lorsque j’y pense, je ne sais pas quand je l’ai compris. L’amour c’est spécial comme sentiment. C’est se rendre compte qu’on peut avancer, mais qu’on ne veut pas le faire sans cette personne. Nick a un extérieur parfois froid, presque distant. Mais j’ai appris à repérer les gestes qui comptent, les moments importants. Je n’attends pas de grande déclaration, ce n’est pas non plus mon genre. En revanche, on se rejoint sur une chose tous les deux : l’honnêteté. Il s’est toujours montré honnête avec moi et j’en ai fait de même. C’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui, je m’ouvre réellement à lui. Il aura presque fallu deux ans pour ça. Rien à voir avec la confiance. Disons que c’est le temps qu’il m’a fallu pour comprendre que c’était ok de me confier, de retomber amoureuse. Le voir ainsi, blessé (et aussi borné), a probablement déclenché quelque chose en moi. C’est quitte ou double. Là, je joue tout. Si mes sentiments ne sont pas réciproques, je ne pourrai pas lui en vouloir. Ca va certainement me tuer, mais je n’y pourrai rien. Une fois mon discours terminé, je lis la surprise sur son visage, même dans ses paroles. J'ai plutôt l'habitude d'une certaine répartie, parfois mordante. Là, il est vraiment étonné. Est-ce si surprenant que ça que je puisse l'aimer ? Il se laisse aller sur le canapé, il semble tellement fatigué. J’aimerais qu’il me laisse prendre soin de lui. Pour le moment, je ne bouge pas et me contente d’écouter. Il a certainement des choses à dire également. Sa dernière phrase est comme un coup de massue. Est-ce qu’il le pense vraiment ? Est-ce qu’il doute ou bien, est-ce que je lui ai fait peur ? Trop de questions se bousculent dans ma tête. Mais c’est à moi de gérer mon esprit. Je prends quelques secondes pour respirer, me recentrer. Je sens les larmes monter, parce que j’ai peur de le perdre, tout simplement. Mais je me retiens. On n’a pas besoin de ça pour l’instant. Je dépose mon sac dans l’entrée et m’assoie sur la table basse en face de lui « Je n’attends pas que tu le dises en retour. Il y a toujours cette pression une fois que c’est dit. Je ne veux pas de ça entre nous » Et puis, on ne fait rien comme les autres, pourquoi commencer ? « Je sais que c’est difficile de s’ouvrir. J’imagine qu’il y a des gens qui n’y arrivent jamais » je marque une pause, avant d’adresser sa dernière phrase « Quant à savoir si tu es l’homme qu’il me faut … » ma main caresse légèrement sa joue, délicatement, tendrement, soucieuse de ses blessures « Je crois que c’est le cas. Mais je ne te forcerai à rien Nick. J’ai envie de me battre pour nous, j’aimerais être capable de grands gestes, de grandes déclarations. Mais ce n’est pas vraiment mon truc » je lui adresse un sourire timide « Tu es le seul à pouvoir décider si je suis la femme qu’il te faut » Parce qu’une chose est sûre pour moi, la réciproque est évidente. Je l’aime et ce n’est pas près de changer.

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✰ w/  @Skye Dickinson .

Il ignore si c'est la douleur, l'ambiance tendue, mais il n'a certainement pas réagi comme n'importe qui le ferait dans ce genre de situation. Nick a toujours gardé le cœur fermé, les sentiments, tout ça, il n'a jamais été plongé dans ce genre d'histoire. C'est peut-être pour cela que sa réaction fut peut-être un peu brute, différente. Il laisse son cœur se serrer face à ce moment qui devrait être précieux, car il suppose que la toute première fois, est forcément la plus importante, le moment le plus sincère. Il ne dirait pas qu'il est incapable d'aimer, sinon ils n'en seraient pas là tous les deux, c'est seulement qu'il ignore comment le faire et il se doute que se forcer soit vraiment honnête et que cela risque de se ressentir. Il se demande si elle s'attend à quelque chose en retour, genre réellement, même si elle dit tout le contraire, personne n'a envie d'être forcé après tout, ni d'avoir une fausse déclaration. Il la laisse terminer, pendant qu'il se frotte légèrement les côtes, le tissu de son t-shirt soulage un peu les picotements, l'effet des médicaments commence doucement à s'estomper et il le ressent, sans non plus rechigner. « Tu te doutes bien que si ce n'était pas le cas, on ne serait pas en train d'avoir cette conversation. » Il est clairement évident que Nick ne serait pas avec une fille aussi longtemps pour finalement lui dire qu'elle n'est pas celle qu'il lui faut. Il faudrait vraiment qu'il découvre quelque chose de mauvais à son sujet, puisqu'il a vu et entendu bien des choses, il ne se choque donc pas facilement. Il pousse un soupir. « Tout ce que je te dis, ça doit rester entre nous, parce que je n'ai pas envie de m'ouvrir au monde entier, mais seulement à une seule personne, pas à ta famille ou tes amis. » Enfin, si on oublie le fait que Robin est déjà au courant, mais ça, c'est normal, elle était présente, difficile de lui cacher quoi que ce soit à ce sujet. Il laisse un silence avant de commencer le récit, il lui explique dans les grandes lignes ce qui s'est passé, pas forcément en détails, que le nécessaire, c'est-à-dire, le kidnapping, le bunker, le passage où il se fait écraser les côtes, puis la station radio et la fuite.

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crédit/ tumblr ✶ @Nick Redfield

En débarquant chez lui, je ne m’attendais pas à avoir cette discussion. Pourtant j’ai une imagination débordante. C’est un problème par moment. Je crois qu’au moment où la porte s’est ouverte, que je l’ai vu blessé, j’ai réellement pris conscience de ce que je ressentais pour lui. Je le savais depuis quelques temps déjà. J’avais peut-être besoin d’un coup de pied aux fesses pour finalement l’admettre. J’aurais préféré que le destin m’aide d’une autre manière. Mon coeur se serre. Nick est quelqu’un de fier et il prendra sur lui jusqu’au bout. Il essaiera de ne rien laisser paraître. La bombe que je viens de lâcher pourrait bien me coûter ma relation. C’était peut-être égoïste de ma part de lui dire ça. Le timing était peut-être pourri. Pire, ce n’est peut-être pas réciproque. Et je suis terrifiée. Je n’ai pas envie de le perdre. Alors je lui laisse le choix, comme une porte ouverte s’il souhaitait mettre un terme à notre relation. Ce qu’il ne fait pas. Sa réponse me tire un sourire. C’est sa manière à lui de dire qu’il est bien avec moi. Puis il poursuit, en choisissant de me raconter ce qui s’est passé. Je hoche la tête, consciente de la confiance qu’il place à nous à cet instant. Attentive, j’écoute son récit. Mon sang ne fait qu’un tour quand il m’explique comment il s’est retrouvé blessé. Je le laisse terminer sans l’interrompre. Il a décidé de me laisser entrer dans son coeur d’une certaine manière. J’assimile toutes ces informations et me laisse quelques secondes. Ca fait beaucoup et cette situation était tout simplement dingue. Finalement, je me lève et me dirige vers la cuisine avant de revenir avec deux boites de cachets et un verre d’eau « Merci, de m’avoir dit ce qui s’est passé » Je sors deux anti-douleurs après avoir vérifié le dosage sur la boite. La douleur semble revenir, et sa réaction, bien que minime ne m’a pas échappée. Deux ans à apprendre à le lire, ça aide, puis les lui tends avec le verre d’eau  « Est-ce que tu crois qu’ils vont revenir ? Ou essayer de te retrouver ? » Sa sécurité est la chose la plus importante pour moi. Je ne suis pas naïve, je n’aurais certainement rien pu faire pour l’aider. En revanche, je peux essayer de le soulager du mieux que je peux maintenant. Enfin s’il me laisse faire bien entendu. Malgré tout, on a fait un grand pas aujourd’hui. Nick est si secret, si habitué à tout faire seul, sans forcément demander de l’aide et encore moins à se confier. Je suppose que la seule personne avec qui il se sent à l’aise est Robin, sa meilleure amie. Mais je me demande s’il lui dit tout ou s’il garde certaines choses pour lui. Alors je lui suis reconnaissante de me faire une place. Non pas que je compte m’étaler sur le sujet ou l’embarrasser, il pourrait se refermer comme une huître « Tu es sûr que tu veux rester seul ? » je demande, pour la dernière fois. Quoi qu’il décide, je respecterai sa décision. Je lui dois au moins ça.