Do you remember # Ezra

Do you remember Ezra ? I broke your heart

Ezra & Ysielle

Les chats ne font pas des chiens dit le célèbre adage, pourtant, j’étais en train de promener mon dog-cat sur cette étendue claire qui nous faisait face. A perte de vue, je n’imaginais point l’horizon puisque le sable traçait un chemin sans fin. Marley, digne représentant de ce célèbre qui m’arracha des larmes aussi épaisses que des gouttes de pluie et un peut-être futur séjour en HP (l’hôpital, non le merveilleux monde des lutins magiques, je sais pertinemment que ce n’est qu’un mythe ! ) jappait devant moi. J’avais omis sa laisse ce qui lui laissait le loisir de gambader à tout va. Cette bouille d’amour avait été un coup de foudre alors que j’avais le désir ardent d’adopter un chat. Le premier m’avait gratifiée de ses griffes acérés de cicatrices presque mortelles sur mon minois tandis que le second avait, sans doute, trouvé mon odeur trop infecte pour la masquer de son urine. Dépitée, ce fut ce fou furieux qui m’avait sauté dessus pour faire déguerpir le vil félin. Marley n’aime pas les chats, j’aime les chats, ils me détestent, nous étions faits pour nous entendre, cqfd ! Ce matin, la brise faisait voler mes cheveux pendant que le soleil réchauffait mes membres encore engourdis par l’heure naissante. J’avais simplement opté pour un jean, un petit chemisier clair et une veste recouvrant à peine mes épaules. Je croisai mes bras et lançai ensuite un bâton échoué sur nos côtes assez loin pour que le monstre ait de quoi faire des foulées. Il ne ramenait, hélas, point les objets, il se contentait de les machouiller, baver comme un prince dessus jusqu’à que je me batte presque à quatre pattes moi aussi pour le lui reprendre. Laissez-moi vous conter l’histoire de la poubelle des algues….ramenant mon colosse des sables près de moi, je raccrochai sa laisse en évitant ses léchouilles hasardeuses, heureusement pour moi, il ne savait guère viser. Soudain, quelque chose sembla attirer l’attention de mon compagnon. Ni une, ni deux, il s’élança tel un fugitif poursuivi vers ledit mystère. Je n’eus pas le temps de comprendre qu’il m’embarquait dans sa course folle, je réussis bêtement à tenir sur mes jambes lorsque je cédai à la pression, ne faisant qu’un avec l’eau qui se trouvait désormais quasiment au niveau des épaules. Il continuait à nager, tout guilleret tandis que je me noyais à moitié, cherchant à maîtriser l’animal et en même temps survivre sans faire d’apnée. Je n’étais point la sirène échouée mais la toute trempée et remplie d’algues poubelle des mers qui se baladait non gaiement pour le coup, traîné par le molosse enragé. Il se contenta de gober un poisson, tentant d’aboyer en même temps qu’il tenait sa proie dans sa gueule. Mes cris furent étouffés tandis qu’il revenait vers moi et posait ses deux pattes sur mes épaules, en signe d’amitié comme d’ordinaire….sauf que j’étais dans l’eau et j’avais à peine pied….les algues me repêcheraient, faisant de moi leur prisonnière ou je serais forcée de tuer ce prince qui n’était plu pour redevenir sirène et pouvoir me redresser à l’aide de ma queue factice.

   

Ysielle & Ezra

C'est la première fois depuis maintenant je ne sais combien de mois, que je réussi à avoir un jour de congé hors le dimanche bien entendu, peut-être parce que les fêtes de fin d'année approche ? Je ne sais pas, amis je ne vais pas chercher le pourquoi du comment après tout je suis bien heureux comme ça. Logiquement -ou presque- toute personne serait tenté de faire une grasse matinée voir même de dormir toute la journée sauf que moi ... je crois que je ne suis pas normal. Au lieu de dormir jusqu'au environ de neuf ou dix heures par exemple, c'est vers les six heures trente que je mets les pieds au sol, à croire que je suis tellement robotisé maintenant que je n'aurais même plus besoin de mon réveil pour m'aider ! Puisque je suis debout maintenant, il est presque impossible pour moi de me recoucher alors autant prendre ma douche maintenant et essayer pour une fois, de prendre un petit déjeuner le matin. J'ai l'impression que l'heure ne passe pas vraiment, il est que sept heures et je m'ennuie déjà alors sur un coup de tête je décide de prendre ma planche de surf sous le bras et de m'en aller direction la plage sans même regarder le temps qu'il fait dehors.
Après quelques petites minutes de route seulement, je me retrouve donc sur cette plage où j'ai l'habitude de venir pour y faire cette activité. Évidemment au vu de l'heure quand même matinal il n'y a personne sur cette plage et finalement c'est tant mieux. J'en profite pour me changer et enfiler par dessus mon short de bain une combinaison, même s'il ne fait pas forcément froid, l'eau ne doit pas être chaude non plus. Il me faut quelques secondes pour être prêt et me voilà à l'eau et sur ma planche. Le froid est visiblement bien au rendez-vous, mais les vagues aussi et c'est donc tant mieux mêmes si elles ne sont pas aussi grande que je l'aurais espéré, tant pis je fais avec. Le surf c'est pour moi le meilleur moyen de me vider la tête et en plus en étant tout seul ce matin j'en profite, j'ai vraiment l'impression d'être seul au monde, ou presque ... Après avoir joué avec plusieurs vagues il est temps pour moi de regagner petit à petit le banc de sable, mais sur mon chemin de retour je croise un chien avec une laisse qui flotte à son coup et lorsque je regarde au loin le sable je ne vois personne. À ce moment là j'imagine deux solutions, soit le chien c'est échappé et le propriétaire va débouler d'une minute à l'autre, soit il vient chercher mon aide pour sauver son maître après tout c'est possible. Je décide de le suivre, après tout il se rend dans la même direction que moi. C'est lorsque je m'approche de quelque mètre en plus que je remarque qu'une personne est en train de se noyer ou du moins ça y ressemble alors je saute de ma planche, récupère sans trop faire attention la personne et la tire jusque sur le sable toujours accompagné du chien qui lui à réussi tout seul.

©S a n i e

Do you remember Ezra ? I broke your heart

Ezra & Ysielle

Ce sacré Marley venait, en quelques minutes, de faire défiler les dernières minutes qui me restaient avant la fin de ma vie, je sentais poindre mon dernier souffle que déjà, je perdais presque connaissance. Je compris à moitié que quelque chose me saisit, quelque chose de puissant car il ou elle réussit à me tirer sur le bord de la plage puisque je n’avais plus cette eau qui m’oppressait. Je m’allongeai de tout mon long, cherchant pas instinct la laisse qui restait mêlée à mes doigts. Soudain, de vigoureux coups de langue s’abattirent sur mon visage, me faisant déglutir les quelques millilitres d’eau que j’avais ingurgités par inadvertance. Je toussai, d’abord doucement puis très fortement, prise de vertiges par les efforts que j’avais dû fournir. J’avais les yeux à demi-clos, ne parvenant à me dégager de ce sel qui m’avait envahi. Je frissonnai, n’ayant guère l’idée de prendre un bain de si tôt, avec ce temps. Les simples mots qui suivirent cet incident furent ceux-là : « merci » alors que je les adressai dans le vide car je n’avais pas dans mon champ de vision cette personne-là. Je cherchai en tâtonnant de ma main la carrure de mon animal afin de le repousser, gentiment mais sûrement et je me redressai pour me retrouver en position assise. Plus de peur que de mal, je soufflai un bon coup, tentant d’ouvrir les yeux mais toujours éblouie par cette lumière soudain grandissante, je ne réagis pas. Les membres endoloris par le froid qui me tiraillait, je sentis le soleil taper sur ma peau et créer comme une carapace face à l'eau qui s'était engouffré dans mes vêtements. Je couvrai ma poitrine d'un bras et cherchai de ma main celle de mon ou ma sauveuse; la trouvant, je la serrai fort seul point d'ancrage entre le monde des vivants et le malaise qui m'attendait. Je n'étais point courage et ajoutai d'une voix enrouée "mon chien...il n'a rien ? Il va bien ? J'ai du mal à y voir." Oui je ne me souciai guère de ma personne qui n'était pas le plus important en cet instant car nous étions revenus des années en arrière et la scène aurait pu avoir quelque chose de nostalgique, de l'ordre du souvenir. Pourtant, je fus saisis de crampes et recrachai encore de l'eau; des larmes se formant au coin de mes deux orbes synonymes du choc que je venais de recevoir.

   

Ysielle & Ezra

En général je suis bien loin de jouer les super-héros soyons bien clairs, mais j'aime aider les gens, me rendre utile et je crois bien que là j'ai réussi à me rendre vraiment utile en sauvant cette femme d'une noyade certaine. Enfin, j'ai pas fait grand chose au final j'ai juste tiré la demoiselle jusqu'au banc de sable. Bref, nous sommes tous les trois sur le sable et tout va bien enfin du moins c'est ce que j'espère puisque j'ai l'impression qu'elle ne bouge pas tellement. Je jette ma planche de surf légèrement plus loin, le chien quant à lui nous suit toujours et reste même à côté de moi et c'est là que je reconnais le visage de la demoiselle que je viens de sauver ... Ysielle j'en reviens carrément pas. Qu'est-ce qu'elle fait là et pourquoi elle se retrouve à moitié morte ici ? Pas le temps pour les questions il faut simplement agit, simplement je ne suis pas secouriste et j'ai laissé mon téléphone de ma voiture. Hors de question de la laisser seul pour aller le chercher puisque la voiture est trop loin. Je panique légèrement, mais je décide quand même d'agir, elle n'a pas passer des heures dans l'eau alors elle doit avoir seulement avalé de l'eau. Je la tourne alors légèrement sur son côté gauche de manière à ce qu'elle soit de mon côté et puis je rabat son bras droit sur sa poitrine. « Aller Ysielle, fait pas de connerie reviens là ! » Dis-je tout en priant dans ma tête. C'est après quelques secondes qu'elle se met à recracher l'eau et c'est à ce moment-là que je pousse un grand soupire de soulagement, c'est pas encore le top, mais c'est déjà ça. « Merci » Me dit-elle très doucement sans même se rendre compte que c'était moi puisque ses yeux sont resté fermer. La voyant grelottante et pas vraiment en grande forme j'attrape ma serviette de plage pour lui mettre sur elle, oui d'accord c'est pas forcément ce qui va bien la réchauffer, mais c'est tout ce que j'ai sur la main et puis le soleil sort petit à petit histoire m'aider et c'est le plus important. Je frictionne légèrement son corps de mes mains pour ne pas que ses membres deviennent engourdi puis elle se met à parler, « mon chien...il n'a rien ? Il va bien ? J'ai du mal à y voir. » C'est bien elle ça, toujours s'inquiéter pour les autres et pas pour elle même dans des situations graves. « Il est là, il est à côté de moi et il va très bien. » Et effectivement, le gros chien se trouve à mes côtés, probablement inquiet lui aussi pour sa maîtresse.

©S a n i e

Do you remember Ezra ? I broke your heart

Ezra & Ysielle

Le froid. Il engourdissait mes membres, s’insinuait dans mes veines et glaçai presque mon cœur. Néanmoins, celui-ci refusait de s’arrêter sous prétexte que j’avais failli me noyer. Ainsi,  mes yeux s’habituaient peu à peu au soleil qui tambourinait contre mes paupières que je débarrassai du sel restant d’un geste de la main. Bientôt, je sentis quelque chose de doux m’étreindre, ce n’était point ce que vous pensez mais cette serviette qui trônait désormais sur mes épaules. Même si elle ne réussissait qu’avec peine à me rendre toutes mes facultés, elle eut le don de me raccrocher à la réalité. Cette réalité. Je crus m’étouffer lorsque sa voix monta jusqu’à mes oreilles, prenant mes sens comme le plus persistant des parfums, elle ne me quittait pas et résonnait encore, cherchant dans des souvenirs qui me firent encore plus mal que l’eau qui m’avait habitée quelques instants. Je toussai à nouveau et ouvris cette fois entièrement mes yeux, ne pouvant croire à ce qui se déroulait. J’étais perdue en mer à cause de Marley et voilà que mon sauveur n’était autre que l’homme que je redoutais croiser depuis que j’étais revenue. Je fermais à nouveau les yeux, cette fois par conviction et les rouvrais pour tourner ma tête vers celui qui venait de parler et planter mon regard dans le sien, ce regard qui m’avait hantée de nombreuses nuits et qui continuait encore parfois. J’étais gênée et je remontais ma main sur mon épaule, pour tenir la serviette en place. Ses mains se baladaient sur mon corps non pas pour des raisons évidentes mais afin de réchauffer ce dernier. Ma voix se brisa en mille morceaux que je rassemblai, tentant d’articuler quelque chose d’audible : « Ezra. Toujours matinal à ce que je vois. » Mon humour chassait ma torpeur et je gigotai un peu, mal à l’aise entre ses bras sachant les différends qui nous opposaient, différends que j’avais orchestré en fuyant le lit conjugal pour me tourner vers d’autres bras, au final beaucoup moins appréciables. J’avais fauté et je m’en voulais. Je tendis la main vers Marley, cherchant du réconfort là où je pouvais encore en trouver et me redressai, droite sur mes jambes, manquant de tituber…je me rattrapai sur ses épaules, inconsciente et idiote et me rassis aussitôt. « Je crois que je vais attendre un peu là, à admirer l’océan. » Marley se mit à aboyer fortement et attendait impatiemment que quelque chose se produise, il n’avait pas pour habitude de rester assis là à attendre. Moi non plus d’ailleurs. « Désolée de t’avoir dérangée Ezra, je….je suis désolée. » Ce je suis désolée exprimait de nombreuses choses, j’étais encore déboussolée par ce qu’il venait de se passer et mes sens étaient tous embrouillés par sa présence. Ainsi, je tentais une parade : « Tu entretiens ta musculature ? » ajoutai-je en riant, même si le cœur n’y était que peu.

   

Ysielle & Ezra

Pour une surprise, c'est quand même une sacré surprise, j'étais bien loin d'imaginer ce matin en me levant, tomber sur mon ex petite amie et encore plus lui sauver la vie en quelque sorte. Je pense qu'on ne voit ça que dans les films non ? Enfin bon, de toute façon peut importe pour le coup j'ai mis toutes ma rancune et ma fierté de côté pour la sortir de là parce qu'après tout, elle compte toujours pour moi et je dois avouer que la revoir me fait quand même quelque chose. Allonger là sur le sol toute grelottante et visiblement très mal, j'ai peur pour elle alors je fais directement tout pour la réchauffer en commençant par l'enrouler de ma serviette de plage puis ensuite de mes vêtements tout en la massant partout sur son corps pour faire circuler son sang. J'ai peur pendant de longues minutes, mais heureusement elle fini par prononcer quelques mots, « Ezra. Toujours matinal à ce que je vois. » Elle à toujours son humour a ce que je vois et c'est bon signe visiblement. « Toujours. » Lui dis-je avec le sourire malgré tout puisque oui, je suis heureux de voir qu'elle va bien mieux maintenant. Elle ne semble pas vouloir tenir en place, ça non plus ça n'a pas changé enfin ... c'est peut-être juste pour me fuir pour le coup je ne sais pas vraiment, mais quoi qu'il en soit elle se met à tanguer, elle n'est clairement pas prête pour reprendre la route tout de suite. « Je crois que je vais attendre un peu là, à admirer l'océan. » Je l'aide à s'asseoir de nouveau sur le sable et je me pose à côté d'elle, oui, là je fais clairement un effort pour mettre toute ma douleur du passé de côté, je sais faire la part des choses finalement, je ne suis pas si brute que ça. Voyant son chien ne pas tenir en place, j'attrape un morceau de bois flotter que je trouve à côté de moi et le lance au loin sur le sable, histoire d'occuper le petit monstre, « Désolée de t'avoir dérangée Ezra, je....je suis désolée. » Est-elle désolé de son acte fait par le passé ? Ou alors pour aujourd'hui ? J'essaie de ne pas me poser la question et de continuer de tout faire au jour le jour, comme je le fais depuis son départ de la maison. « Me déranger ? J'allais pas te laisser te noyer quand même et puis ... de toute façon j'étais en train de rentrer. » Dis-je en riant légèrement. De toute façon, ex ou pas ex, je n'allais tout de même pas laisser quelqu'un en danger. « Tu entretiens ta musculature ? » Je regarde alors mon corps, puisque je suis toujours en maillot de bain « Bof, disons plutôt que j'étais surtout là pour me changer les idées. »

©S a n i e