contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: We need to talk [Lane sisters] (#) Dim 26 Juin - 1:32
❝ We need to talkt ? ❞ Parker & Alyx
Je retire mes lunettes du bout de mon nez et les balance nonchalamment sur mon bureau en soupirant. Les yeux clos, je viens me masser l’arrête du nez avant de me laisser tomber dans mon siège, la tête en arrière pour essayer de ne plus penser à mon mal de crâne abominable. Depuis deux jours, je ne pense plus qu’une chose, ma soeur. Je revois son visage se décomposer sous ma dureté face à elle, ses larmes, et ses aveux sur notre père. Je ne sais plus quoi faire, quoi penser, je suis totalement perdue. Trois coups frappés à la porte de mon bureau me font réouvrir les yeux. Je permets à la personne d’entrer et découvre ma jolie petite assistante. « Melle Lane, vous avez un rendez-vous avec une certaine Alice Laners dans vingt minutes. » Mon coeur rate un battement. Putain, j’entends même son nom dans mes clients. C’est comme une prise de conscience. Je me lève de ma chaise assez rapidement, rassemble mes affaires tout en m’adressant à mon assistante personnelle. « Loïs, reportez tous mes rendez-vous de l’après-midi. J’ai un rendez-vous bien plus urgent que mes clients. » « Comment ça mais… » Je relève la tête, plante mon regard glacial dans le sien. « Vous me rappelez pourquoi je vous paye ? » « Bien sûr. Je… je vais m’arranger. » Est-ce que ça se voit que je la martyrise ? Pauvre enfant. Je récupère mon sac à main Marc Jacobs et passe mes mains sur ma jupe Chanel pour la déplisser légèrement. J’enfile la veste qui va avec et laisse mes escarpins vertigineux claquer sur le carrelage du couloir. « Melle Lane c’est… » « Demain. A partir de maintenant je n’existe plus et que personne ne cherche à me joindre à moins qu’il ait envie de pointer au chômage dès d’ouverture demain matin. » Au moins, les choses sont claires. Silence dans l’assemblée et dans les bureaux jusqu’à ce que le dragon qu’ils imaginent que je suis ait quitté les locaux.
Je descends jusqu’au parking pour monter dans mon 4x4 portant fièrement la marque que je représente dans un logo blanc et bleu. Le dernier de la marque, toutes options. Je m’installe au volant, dépose mon sac à main sur le siège passager et m’immobilise un instant, mains sur le volant pour respirer un coup. Une simple recherche sur mon smartphone me permet de retrouver Alyx et le cabinet dans lequel elle travaille à Island Bay. J’entre l’adresse dans le gps et me laisse guider. Plus les minutes passent et plus mon coeur s’accélère. Une fois garée à proximité, je prends quelques secondes, essayant de me persuader que c’est une bonne idée, même si j’ai autant envie d’y aller que de rentrer chez moi retrouver mes enfants. Je souffle une nouvelle fois et prends mon courage à deux mains pour sortir de la voiture. Je la verrouille et marche d’un pas faussement assuré vers le cabinet. C’est une hôtesse qui m’accueille et j’hésite une seconde. « Bonjour, je voudrais voir le Dr Lane, je sais que je n’ai pas rendez-vous mais c’est… une urgence. » Elle me regarde de haut en bas l’air de vouloir sonder si j’ai un problème, et j’arque un sourcil. « Non, mon corps va bien ! C’est une affaire familiale. » Je sors mon passeport de mon sac et lui ouvre devant les yeux pour lui montrer mon identité. « Très bien. Attendez dans la salle d’attente. Elle finit sa journée après le patient qu’elle manipule. » Je lui adresse un signe de tête. « Très bien. Merci. » Je m’installe donc dans la salle d’attente et croise mes jambes, secouant mon pied nerveusement. Lorsque le patient quitte le cabinet, mon regard croise celui de ma petite soeur. Elle semble essayer de garder contenance face à son patient, et je me lève. Une fois qu’il est parti, je lui fais face. « Je crois qu’il faudrait qu’on discute… et que… je m’excuse. » Ce ne sont pas des mots faciles à extraire de mes lèvres en temps normal.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Dim 26 Juin - 2:58
we need to talk.
Alyx & Parker
Je m'aventure à tâtons sur mon bureau pour tenter de mettre la main sur l'objet que je cherche, il y a tellement de paperasse qui s'accumule devant moi que je n'arrive pas à l'apercevoir. Dire que je manque d'organisation ces derniers temps est un véritable euphémisme puisque oui, ma vie est sens dessus dessous et que le chaos semble prendre le dessus sur mon esprit. Il est quasiment impossible d'être droite sur tous les fronts lorsque l'âme est en peine, mon environnement de travail est celui qui me donne le plus de fil à retordre pour le moment. Tout est encore tellement neuf et inédit pour moi que je m'y perds rapidement, heureusement que mon apprentie Reagan est à mes côtés pour tenter de mettre de l'ordre à ma place dans mes papiers. Sans elle, les séances avec mes patients ne pourraient même pas avoir lieu. Ce serait vraiment dommage pour une masseuse-kinésithérapeute qui tente de se faire un nom dans le coin. Je soulève une chemise cartonnée et retrouve enfin mon smartphone, planqué dessous comme un fuyard. Je fais glisser mon index dessus pour le déverrouiller, la pellicule de mon appareil photo est ouverte, sans que je me rappelle pourquoi. Ma bouche s'ouvre en grand et mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. « Bordel de merde, c'est pas possible ! » Je pensais pourtant avoir supprimé toute trace de son existence, toute preuve de la présence de Mark dans mon ancienne vie. C'est comme un coup de poignard en plein ventre que de voir une photo de nous deux, sourires vissés sur nos bouches d'imbéciles heureux, enlacés pour capturer le moment.
Je lance mon téléphone sur le bureau et me lève en toute hâte de mon fauteuil, le visage défformé par la haine qui me submerge soudainement. Une larme s'échappe de ma paupière et je cligne rapidement des yeux pour ne pas en laisser d'autres couler. Dans un élan de rage j'ai la réaction la plus stupide qui soit et attrape une babiole en verre pour la balancer contre le mur. Elle explose en mille morceaux en percutant ce dernier. Je n'en ai pas assez, je ne me sens pas calmée pour autant alors je me retourne et frappe de toutes mes forces dans une des étagères métalliques me faisant face. La colère me fait faire des choses insensées, des gestes que jamais je n'aurais l'idée d'exécuter en temps normal. Une de mes phalange se râpe contre une vis et du sang s'en écoule aussitôt, je presse la blessure à l'aide de mon autre main. « Merde ! » J'entends du bruit derrière moi et la porte de mon bureau qui s'ouvre brusquement. Je n'ai pas à me retourner pour savoir de qui il s'agit. « Alyx, tout va bien ? » Je n'arrive pas à retrouver mon calme dans l'immédiat. « Oui, tout va bien ! Reagan, ferme cette putain de porte et mêle-toi de ce qui te regarde ! » Mes mots sont durs, empreints de méchanceté et de colère. La pauvre, elle est remplie de bonnes intentions et je ne suis qu'une salope à son encontre. Je l'entends doucement refermer la porte derrière elle, elle doit se sentir mal. Pas autant que moi, qui double désormais ma colère avec un sentiment de culpabilité. J'attrape un bandage dans un tiroir et entoure ma main avec, je n'ai pas plus de temps pour me soigner, il faut que j'aille terminer une séance au plus vite.
Je rentre dans une salle de kinésithérapie et attire directement l'attention de mon patient, un superbe sportif qui s'est froissé un muscle dans la cuisse gauche et qui a donc posé plusieurs séances dans mon cabinet, après recommandation de son coach qui est une amie. Je dissimule du mieux que je peux mon embarras et me rapproche de lui pour lui retirer les électrodes. « J'espère que ça n'a pas été trop désagréable. J'ai toujours eu horreur d'infliger ça à mes patients. » Je le regarde et lui adresse un faible sourire, qu'il me renvoie en m'assurant que ça s'est passé beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait pensé en venant. Tant mieux, alors. Je lui laisse un petit moment pour qu'il se lève de la table et qu'il remette ses chaussures. Je le raccompagne dans le hall d'entrée servant également de superbe petite salle d'attente et manque d'échapper un cri perçant. Mes jambes s'arrêtent séance tenante et mon sang se glace, ma réaction est aux antipodes de celle que j'ai eue quelques minutes auparavant. Parker est en face de moi, assise sur une des chaises, le regard troublé. Je salue rapidement mon patient et le remercie de sa venue puis me tourne vers Reagan, retranchée derrière le bureau d'accueil. « Reagan, tu peux rentrer chez toi je vais m'occuper de fermer seule. Et … je suis navrée pour tout à l'heure, je n'étais plus vraiment moi-même. Excuse-moi. » Elle secoue faiblement la tête comme si elle était intimidée et se hâte de rassembler ses affaires avant de nous saluer et de sortir du cabinet. Une fois seules, Parker se lève et fait quelques pas en ma direction. Mes pieds font trembler mes escarpins Versace jaune canari. « Je crois qu'il faudrait qu'on discute… et que… je m'excuse. » Elle mordille sa lèvre inférieure comme elle semble en avoir l'habitude lorsqu'elle est mal à l'aise mais ne fuit pourtant pas mon regard. Je me retiens et en fais de même. Par réflexe gêné plus que pour adopter une position de défense, je croise les bras sur ma poitrine. Son effort a dû être cornélien pour oser venir directement dans mon univers, surtout après notre dernière rencontre.
« Pour être honnête, je ne m'attendais pas à te revoir de sitôt. Pas après la façon dont tu es partie la dernière fois… » Ça ne sert à rien de faire la pseudo-froide, c'est un rôle qui ne me sied absolument pas. Je retire ma blouse de travail et la laisse pendre sur mon avant-bras, je me sens penaude. Comme ne sachant pas quoi faire ou quoi vraiment lui dire. Je suis contente qu'elle soit là, plus qu'elle ne doit sans doute se l'imaginer. Je pensais véritablement que notre précédente rencontre était la dernière, je n'aurais pas eu mon mot à dire. La décision de poursuivre nos retrouvailles est sienne. Je ne suis que la lâche qui l'a abandonnée pendant deux décennies entières. Qui n'a pas su la retrouver. « Je viens tout juste de terminer mes séances pour aujourd'hui. Laisse-moi juste attraper mes affaires et fermer le cabinet… » Je cesse de parler, j'ai envie de lui proposer d'aller manger un bout quelque part par là puisque nous sommes en plein centre-ville et que je meurs de faim, mais je n'ose pas. A la place, je tourne les talons et presse le pas vers mon bureau pour aller prendre mon châle et mon sac à main. Je referme la porte derrière moi et plaque mon dos contre celle-ci, le souffle court. Putain de journée.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Dim 26 Juin - 11:24
❝ We need to talkt ? ❞ Parker & Alyx
Je sens bien qu’elle est surprise de moi voir, qu’elle s’attendait à tout sauf à moi. Et je comprends, très bien même. Je ne baisse pourtant pas le regard, et m’approche d’elle pour lui dire la raison de ma présence une fois qu’elle a renvoyé son assistante chez elle. Je ne me sens pas le plus à l’aise sur ce terrain. Avouer mes tords est quelque chose de très compliqué pour moi, ça l’a toujours été. Oh, les reconnaître pour moi même c’est une chose, mais les reconnaître aux yeux des gens, c’en est une autre. Je la regarde croiser ses bras comme elle semble savoir le faire si bien, et je me contente de joindre mes mains pour éviter de les laisser pendre lamentablement le long de mon corps. « Pour être honnête, je ne m'attendais pas à te revoir de sitôt. Pas après la façon dont tu es partie la dernière fois… » Je soupire légèrement et détourne le regard une seconde ou deux. Je crois que je ne sais plus exactement où me mettre. Elle ne croit pas non plus que je vais m’excuser une nouvelle fois ? « Je viens tout juste de terminer mes séances pour aujourd'hui. Laisse-moi juste attraper mes affaires et fermer le cabinet… » Je hoche à peine la tête et la regarde filer. Quant à moi, je reste là, figée au milieu du hall. Je me sens comme une abrutie, mais je dois faire bonne figure, et ne pas m’échapper comme j’en aurai l’habitude. Je tourne un peu sur moi-même et essaie de concentrer mon attention sur tout ce qui compose ce cabinet. Le coeur battant la chamade, j’imagine ce que je vais bien pouvoir lui dire, je me sens tellement perdue de la retrouver, tout comme ça a été un choc de retrouver Nathan.
Alyx finit par sortir de son bureau et je repose mes yeux sur elle, esquissant un micro sourire comme pour lui dire que ça ira, du moins, j’essaie de m’en persuader du mieux que je peux. « Tu veux qu’on aille manger un morceau ? » Je ne suis pas une grande adepte de la bouffe, je suis végétarienne et j’ai plutôt tendance à ne pas manger grand chose, d’où mes quelques problèmes e poids parfois, je jongle un peu trop avec mes limites à des périodes. Enfin, en ce moment ça va plutôt bien, mais avec l’annonce de la maladie de notre père, je ne sais pas trop où tout ça va nous mener. Me mener. Alyx semble accepter et je l’invite à me suivre. Nous sommes en centre ville et il y a tout un tas de petits restaurants sympa dans le coin. Je choisis un vietnamien que j’adore et me tourne vers elle comme pour lui demander d’un simple regard si ça lui convient. Ça a l’air. Nous entrons dans le silence et nous installons à table. Je pose mon sac à mes pieds et pose finalement mon regard dans le sien. Je prends une grande inspiration et passe ma main dans mes cheveux, chose que je fais souvent quand je suis nerveuse. « J’aurai pas dû partir comme ça. C’était idiot, c’est juste que… je sais pas, tout ça m’a tellement bouleversée. Ton arrivée, nos retrouvailles, tout ce que tu m’as dit sur notre père… c’est… c’était beaucoup. » Je me pince un peu mes lèvres dans une grimace à la fois désolée et un peu déçue de mes propres agissements. Un nouveau soupir, et un sourire très léger, comme pour essayer de me faire pardonner. « Tu vas bien sinon, depuis l’autre jour ? » J’essaie de masquer mon malaise, j’espère que ça passera. Le but étant surtout que je ne sois pas aussi froide que je l’ai été pendant notre première rencontre. Je ne veux plus qu’elle fasse partie d’un autre monde que le mien. Elle ‘ma aisément fait comprendre qu’elle ne cautionnait pas ce qui m’était arrivé, ce que nos parents m’ont fait vivre, et surtout mon père. Je ne suis pas quelqu’un de rancunière, du moins, je ne pense pas. Alyx m’a fait du mal par ricochet, mais c’est plutôt un dommage collatéral. Comment lui en vouloir, elle semble si sincère… Et puis, j’aurai sûrement besoin d’elle quand il faudra annoncer à Nathan qu’il n’est pas mon frère mais mon fils.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Mar 28 Juin - 22:28
we need to talk.
Alyx & Parker
Mon corps semble désormais ne faire qu'un avec la porte vitrée de mon bureau et heureusement pour moi qu'un long couloir sépare le hall de ce dernier parce que sinon j'aurais vraiment l'air d'une cruche aux yeux de ma grande sœur. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit revenue vers moi, qu'après son violent et inattendu départ de la dernière fois, je la revois en chair et en os. Exécutant mon rituel en cas de situation du genre, je me pince sauvagement l'avant-bras pour clarifier mon état, savoir si je suis éveillée ou en plein rêve. Et comme d'habitude je ne manque pas au passage de rouspéter contre ma propre personne puisque, n'y allant pas de main morte, je me fais mal. Je dois certainement refouler quelques pulsions de masochisme. D'ailleurs en parlant de cette sorte de sensation, je baisse le regard sur mon bandage à la main et le retire, histoire de m'assurer que la blessure est moins profonde que ce que je crois en ressentant les désagréables picotements provenant de ma phalange. Non, ça ne semble pas profond du tout mais bon sang ce que ça rappelle à l'ordre.
Je me décolle enfin de la porte et balance le bandage souillé dans la poubelle trônant au milieu de dossiers ne demandant qu'à être triés au plus vite. J'essaie de reprendre un rythme respiratoire normal, de calmer mon esprit qui s'emballe en imaginant toutes les éventuelles mauvaises choses qui pourraient arriver à l'idée d'être avec Parker. Je ne sais pas si je suis prête pour ce soir, si je me sens parée pour un nouvel affrontement, pour de nouveaux sentiments de profonde culpabilité et de remords. Quelque part, je me sens comme un chiot qui supplie son maître pour que ce dernier lui accorde son pardon après de mauvais agissements. C'est exactement ma position en somme, j'ai salement agi à son encontre et je suis maintenant destinée à en payer le prix fort, à tenter de remettre sur pieds des souvenirs tombés en ruine dans la bataille. Je l'aime, sincèrement, alors ça devrait me préparer un minimum à toute éventualité. En parlant de chiot, je ne pourrai clairement pas m'occuper de Litchi ce soir alors je reprends possession de mon smartphone que j'ai balancé sur le bureau tout à l'heure et pianote en vitesse un SMS pour Connor. Je le supplie d'aller prendre soin de lui, il a le double des clés de ma maison de plage, et m'excuse en toute fin du message. J'espère que je ne le dérange pas, je m'en voudrais. Je bazarde ma blouse sur le dossier du fauteuil et file rapidement arranger mon apparence dans ma salle de bains personnelle, annexée au bureau.
A mon retour dans le hall, mon sac à main calé sur le bout d'une épaule et mon châle caressant mon chemisier, je retrouve Parker. Elle est restée debout cette fois-ci et elle semble un peu perdue dans cette grande pièce, vide de tout sens une fois désertée. Reagan a même prit soin de couper la musique avant de s'éclipser alors l'ambiance est spéciale, le silence règne en souverain des lieux. Elle se tourne vers moi, probablement interpellée par le bruit de mes talons et esquisse un petit sourire. Il m'est destiné et ça me réjouit instantanément. Je le lui renvoie aussitôt. « Tu veux qu'on aille manger un morceau ? » Mon sourire s'élargit en entendant sa question, je n'osais faire cette démarche et la proposition vient maintenant d'elle, c'est parfait. Évidemment que je le veux, plus que tout au monde en cet instant précis. « Faisons ça, j'étais justement en train de me dire que je commençais à avoir faim. Tu as une idée précise en tête ? » Elle hausse alors les épaules, on verra au feeling et c'est tant mieux, j'aime déambuler dans la rue et faire mon choix sur le tas. Selon les envies. Elle semble de bien meilleure humeur que la fois précédente, elle a sûrement prit du temps pour digérer toutes ces informations et événements. Mon retour, mon envie de revenir dans sa nouvelle réalité … L'annonce du cancer de notre père. Semblant satisfaite de ma réponse positive, on quitte le cabinet quelques secondes plus tard.
On marche silencieusement à travers l'agitation nocturne du centre-ville. Il y a pas mal de monde dehors ce soir, pour une fois que je ne finis pas tard et que je peux profiter de cette ambiance plaisante, je m'en réjouis. Je suis en bonne compagnie, comme lorsque nous étions petites et qu'on allait au bureau de tabac pour acheter des bonbecs dans le dos de nos parents, main dans la main. Je souris en me remémorant de tels moments, j'espère que l'avenir nous en réserve bien d'autres aussi heureux et beaux. Il fait bon, je me dégage un peu de l'emprise de mon châle en soie et accélère un peu le pas pour être à hauteur de Parker qui a la démarche vive. Comme maman. J'ai l'impression de la voir en elle. S'arrêtant soudainement, elle rompt le silence en visant un charmant restaurant vietnamien. Un regard interrogateur lancé en ma direction, un mouvement de tête affirmatif de mon côté et nous voilà déjà à l'intérieur. Ce genre d'endroit fait partie des favoris de ma liste puisque je suis végétarienne et que ça ne permet pas nécessairement de sortir partout. Elle a bien choisi, heureusement. De plus, moi qui suis si indécise et lente à émettre un souhait, je suis plutôt soulagée qu'elle ait sélectionné le restaurant par elle-même. On s'installe à table, ravies de l'accueil sympathique qui nous est réservé.
Face à face, les regards sont gênés et on peut sentir une espèce de léger malaise entre nous deux. Comment agir alors que notre dernière rencontre fut un fiasco. Parker apparaît comme étant nerveuse, j'espère qu'elle n'est pas en train de regretter le fait d'être revenue me voir. Elle décide cependant de briser la glace. « J'aurais pas dû partir comme ça. C'était idiot, c'est juste que… je sais pas, tout ça m'a tellement bouleversée. Ton arrivée, nos retrouvailles, tout ce que tu m'as dit sur notre père… c'est… c'était beaucoup. » Tu m'étonnes, oui. Un véritable cataclysme. Je compatis puisque je connais le sentiment de surprise, ces sensations qu'on ressent quand quelque chose qu'on ne peut aisément gérer nous arrive. Je cherche son regard, gênée bien qu'avenante. « J'imagine que ça n'a pas dû être facile, en effet. Mais je ne me suis pas laissé le choix, je me suis dit que c'était maintenant ou jamais. Et c'est déjà bien assez tard… » Un léger soupir s'échappe de ma bouche, je détends rapidement le haut de mon corps et je retire mon châle dans un geste élégant. « Concernant notre père… C'est un peu égoïste de te l'avoir annoncé aussi brutalement mais je ne sais pas commet gérer tout ça. J'ai pas les clés pour tellement de choses dans ma vie en ce moment, je suis un peu perdue pour tout t'avouer. J'ai l'impression de retourner des années en arrière, à l'époque où… Enfin, tu sais. » Évidemment qu'elle sait, c'est grâce à son don que tout a finalement pu s'arranger et qu'on s'est tous sortis de cette période merdique après des années passées à souffrir et se faire du mouron. C'est un trop lourd fardeau à porter toute seule, personne n'est encore au courant et je pense que si ça n'avait pas été au nom de ma relation avec maman, je ne le serais pas non plus. Je ne sais en revanche pas pourquoi je me suis instinctivement dirigée vers Parker pour avoir du soutien alors que j'aurais pu en parler d'abord à Connor. Aucune idée.
« Tu vas bien sinon, depuis l'autre jour ? » Hors de question de lui dire que non, que malgré mon succès professionnel, je me sens plus seule que jamais même en étant entourée. « Je n'ai pas à me plaindre disons, la réussite me sourit et j'ai retrouvé nos frères. Enfin, non pas nos frères pardon, j'ai pas l'habitude de désigner Nathan comme mon neveu à l'oral. » C'est peu de le dire, je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit alors avoir à soudainement le prononcer, c'est étrange. « Bref, ça va bien oui ! » Je ne lui parlerai pas de Mark aussi tôt, je n'ai pas le droit d'être nombriliste ce soir parce qu'il y a tellement de choses que je veux savoir au sujet de ma grande sœur. Tellement de choses ont dû se passer dans sa vie également. Y a-t-il d'ailleurs assez d'une soirée pour rattraper deux décennies de séparation. « Et toi, alors ? Qu'est-ce que tu es devenue, que fais-tu de tes journées ? » Je me triture les ongles, c'est un geste que j'effectue lorsque je me sens embarrassée. « Tu as quelqu'un dans la vie, peut-être ? »
Une serveuse arrive alors, m'empêchant de poursuivre mon enchaînement ingérable de questions. Elle dépose devant chacune d'entre nous un menu et un shot d'alcool de riz rose. J'en avais déjà bu auparavant mais jamais de cette couleur, c'est la soirée de toutes les découvertes. Une fois la jeune femme partie, je m'empare de mon petit verre et le lève légèrement en direction de Parker, sourire figé, yeux brillants. « A nos retrouvailles ? »
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Mer 29 Juin - 16:16
❝ We need to talkt ? ❞ Parker & Alyx
J’essaie de me canaliser, de ferme un peu les yeux quelques secondes, de me concentrer sur ma respiration pour arriver à me calmer, mais je sens quand même mes jambes trembloter légèrement, et ma respiration n’est pas encore apaisée. Je stresse, ce qui ne me ressemble définitivement pas. Je sursaute presque quand Alyx sort de son cabinet et je m’essaie à un sourire un peu crispé avant de lui proposer d’aller manger un bout. « Faisons ça, j'étais justement en train de me dire que je commençais à avoir faim. Tu as une idée précise en tête ? » Je lui fais signe de me suivre et nous nous retrouvons dans un de mes restaurants préférés. Nous nous asseyons l’une en face de l’autre et je prends le temps qu’il me faut pour arriver à calmer mon coeur, mon esprit, et prendre enfin la parole pour briser la glace. Je m’excuse, parce que je n’ai jamais eu trop l’occasion de le faire dans ma vie, j’ai toujours eu plutôt l’impression que les gens avaient d’avantage l’obligation de s’excuser face à moi que le contraire. Syndrome de Calimero. « J'imagine que ça n'a pas dû être facile, en effet. Mais je ne me suis pas laissé le choix, je me suis dit que c'était maintenant ou jamais. Et c'est déjà bien assez tard… » Je pince un peu mes lèvres en la regardant. Oui, mieux vaut tard que jamais, effectivement, mais je suis d’accord avec elle sur le fait que ce soit tard. Avoir attendu tout ce temp m’a fait plus de mal qu’autre chose, et je suppose qu’à elle tout autant. Mais faute avouée est à moitié pardonnée, c’est ce qu’on dit. « Concernant notre père… C'est un peu égoïste de te l'avoir annoncé aussi brutalement mais je ne sais pas commet gérer tout ça. J'ai pas les clés pour tellement de choses dans ma vie en ce moment, je suis un peu perdue pour tout t'avouer. J'ai l'impression de retourner des années en arrière, à l'époque où… Enfin, tu sais. » Je soupire à mon tour et fuis son regard. Je sais de quoi elle parle, et je crois que je culpabilise assez de ne pas avoir été là pour mon fils à l’époque où il allait mal. Mais je me rassure aussi en me disant que grâce à moi il est aujourd’hui guéri et en bonne santé. « Non mais, tu as bien fait de m’en parler, je ne t’en veux pas, c’est juste que c’est… perturbant… » Je me pince un peu les lèvres dans une petite moue et soupire une fois encore avant de m’adosser contre le dossier de la chaise. Je préfère bifurquer un peu la conversation, parler de notre père n’est pas exactement le sujet de conversation qui me ferait le plus de bien. Alors le plus naturellement du monde je lui demande comment elle va. « Je n'ai pas à me plaindre disons, la réussite me sourit et j'ai retrouvé nos frères. Enfin, non pas nos frères pardon, j'ai pas l'habitude de désigner Nathan comme mon neveu à l'oral. » Je lui adresse un léger sourire. Je comprends. Et ce sera encore différent quand le jeune homme sera au courant. « Bref, ça va bien oui ! » Je hoche très légèrement la tête avant de lui répondre. « Je suis contente pour toi, que ça marche, ton cabinet tout ça. C’est important de réussir dans sa vie professionnelle, tout autant que dans sa vie personnelle. Et puis, ton cabinet est vraiment très agréable, je suppose que les clients doivent être satisfaits. ». Je me détends légèrement, je crois que les banalités sont nécessaires pour le moment, comme pour détendre un peu l’atmosphère, apprendre à nous connaître petit à petit. C’est ce qui est de mise pour deux soeurs qui ne se sont pas vues depuis vingt six ans, entrecoupées de quelques minutes à mi-chemin. « Et toi, alors ? Qu'est-ce que tu es devenue, que fais-tu de tes journées ? Tu as quelqu'un dans la vie, peut-être ? » Je souris de la voir aussi enthousiaste, et je m’apprête à ouvrir la bouche pour lui répondre quand la serveuse m’interrompt pour nous donner les cartes et nous donnant un petit verre d’alcool. La tradition ici. Je lève mon verre en même temps qu’Alyx est en train de le faire et viens faire tinter nos verres en lui souriant. « A nos retrouvailles ? » « A nos retrouvailles ! » Je hoche la tête et porte l’alcool à mes lèvres. Une gorgée et une grimace plus tard, je repose mon regard dans celui de ma jeune soeur. Je me racle un peul la gorge et me décide à répondre à ses questions posées un peu plus tôt. « J’ai un boulot qui me prend beaucoup de temps. Je suis à la tête du groupe BMW en Nouvelle Zélande. Le siège est à Wellington et c’est là bas que je travaille. J’y ai vécu quelques années avant de m’installer ici à Island Bay, c’est beaucoup plus tranquille et j’avais besoin de pouvoir souffler un peu en dehors du boulot, de l’agitation… » Et puis je trouvais mieux pour élever mes enfants que Wellington même si j’aime beaucoup cette ville. Mais lui parler de Kenzo et Noa n’est pas le moment approprié je pense. « Et je n’ai personne dans ma vie non. Après avoir connu deux hommes qui m’ont terriblement déçue, j’ai changé radicalement pour me diriger vers les femmes, qui entre nous me satisfont beaucoup plus, mais je n’ai quand même pas trouvé chaussure à mon pied pour le moment. » Je hausse les épaules et lui offre un sourire avant de récupérer la carte entre mes mains. « Je ne crois pas avoir besoin de quelqu’un dans ma vie pour me sentir épanouie. » C’est ce qu’on dit oui… Je parcours la carte en quelques secondes le temps de choisir et une fois fait, je la repose sur la table. « Et toi ? Tu as un petit ami ? Un fiancé, un mari. Ou une jeune femme qui partage ta vie, sait-on jamais !? » Je lui adresse un sourire bien plus sincère que plus tôt quand nous nous sommes installées. Je la laisse me répondre avant de lui demander, plus ou moins distraitement. « Et… Connor va bien ? » J’ai beau être amère face à son comportement, il n’en est pas moins mon frère et je me dois de prendre de ses nouvelles. « Vous êtes toujours aussi proches tous les deux ?
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Mer 29 Juin - 19:51
we need to talk.
Alyx & Parker
Le visage de Parker enchaîne les rictus nerveux, ça se voit qu'elle n'est pas nécessairement à l'aise dans cette situation, dans ce début de soirée entre sœurs dans ce restaurant cosy et très bien décoré. Je pense aussi sincèrement qu'elle n'a pas l'habitude de faire face à ses sentiments, à exprimer le fond de ses pensées et à tenter de former un raisonnement où ses ressentis sont présentés en filigrane. Mais ce n'est pas grave, l'important c'est qu'elle soit en face de moi en ce moment-même, qu'elle arrive à me parler même si il lui est difficile de se confier, de rentrer dans les détails. « perturbant… » Le mot est juste et il résonne longuement dans ma tête, se fracassant contre tous les recoins de mon cerveau. Apprendre cette nouvelle de la bouche de maman fût plus difficile encore, le téléphone retenu dans une main crispée, le souffle coupé et le visage détruit par la peine. Être à des milliers de kilomètres n'arrange pas le moins du monde les choses et, si elles venaient à soudainement s'aggraver, il va certainement falloir faire le déplacement. Ça pourrait mener à la pire réunion de famille de tous les temps, et ça ne serait pourtant quand même pas la fin du monde. Juste d'une ère. Une vie qui s'éteindrait, des maillons explosant et ricochant les uns sur les autres. Juste ce qu'il faudrait pour imploser un peu plus encore les Lane. Elle me confie être heureuse pour moi, ravie du fait que je réussisse professionnellement parlant. Elle déclare aussi qu'il est tout autant important de se sentir bien dans sa vie privée, et même si en ce moment c'est le chaos le plus total dans mon esprit, je lui souris de manière affectueuse. Ces mots sont plaisants, d'une douceur incomparable à ceux qu'elle prononçait la dernière fois. Oui mes clients sont satisfaits de mes services et du cabinet dans son ensemble, oui j'ai déjà une clientèle fidèle et quelques patients favoris. Oui, c'est bien beau jusque là c'est sûr. Espérons surtout que ça dure sur la longueur.
On trinque joyeusement, le choc de nos verres se prolonge dans mon avant-bras et un frisson de bonheur me fait légèrement trembler. C'est le genre de moment que je ne pensais pas être possible entre nous deux. Elle réfléchit quelques instants en buvant sa boisson puis ouvre finalement la bouche pour répondre à ma tonne de questions. « J'ai un boulot qui me prend beaucoup de temps. Je suis à la tête du groupe BMW en Nouvelle Zélande. » Ben purée, en voilà un poste important et respectable. Je suis tellement fière de voir qu'elle a réussi a se construire malgré toutes les embûches sur son passage. Quelle femme à la force de caractère admirable, je l'envie une seconde avant de continuer à boire ses mots. « Le siège est à Wellington et c'est là bas que je travaille. J'y ai vécu quelques années avant de m'installer ici à Island Bay, c'est beaucoup plus tranquille et j'avais besoin de pouvoir souffler un peu en dehors du boulot, de l'agitation… » J'émets un petit bruit appuyant ce qu'elle est en train de dire. « Je te comprends parfaitement ! Je ne m'étais jamais rendue vraiment compte de mon besoin de calme avant de quitter New York et son effervescence hallucinante. Là-bas, je n'avais pas une seule seconde pour penser à moi et maintenant, j'ai des journées entières durant lesquelles je me prélasse sur une serviette à la plage, un bon livre entre les mains. » J'émets un petit rire et elle m'adresse alors un sourire franc. Oui, malgré mon emploi du temps effréné et mes horaires de travail parfois ahurissantes, je prends le temps de me retrouver et d'essayer de faire la paix avec moi-même. Avec ce double au noyau dur qui ne cesse de remettre sur la table tous les souvenirs douloureux et impossible à supporter en conservant sa santé mentale. Je pose mon menton dans le creux de ma main, fascinée d'en apprendre toujours plus sur ma grande sœur, sur mon modèle de petite fille aux rêves plein la tête.
« Et je n'ai personne dans ma vie non. Après avoir connu deux hommes qui m'ont terriblement déçue, j'ai changé radicalement pour me diriger vers les femmes, qui entre nous me satisfont beaucoup plus, mais je n'ai quand même pas trouvé chaussure à mon pied pour le moment. » Le tout est bien qu'elle parvienne à être heureuse, peu importe son orientation sexuelle. A défaut d'avoir trouvé chaussure à son pied au niveau sentimental, elle en porte en tout cas de magnifiques. Il me semble les reconnaître, le design semble appartenir à la direction artistique de Manolo Blahnik. Le génie contemporain incontesté des escarpins et des compensées. Je souris comme une béate. « Oh ça viendra, ne t'en fais pas. J'imagine que nous sommes tous destinés à finir notre vie accompagnés. Sauf rares exceptions, dont je fais manifestement partie. » Je ris de nouveau pour dissimuler ma gêne, je ne plaisante pas, après tant d'échecs et tant de fins brutales, je désespère. J'ai commis des erreurs, on m'en a foutu plein la gueule en retour, le karma s'équilibre et se venge toujours mais ne réconforte jamais. Ma vie amoureuse est un naufrage perdu en pleine mer. Trop de paradis perdus menant à une réalité monotone et solitaire. Parker secoue légèrement la tête comme pour nier mes dires. « Je ne crois pas avoir besoin de quelqu'un dans ma vie pour me sentir épanouie. » Paroles de femme forte indépendante, à double tranchant cependant. Soit elle pense véritablement ce qu'elle dit et elle se complaît dans son célibat, soit elle est chargée de remords. « Tu as sans doute raison. » Nouveau sourire tendre et sincère. Je la vois s'emparer de la carte des plats alors je décide d'en faire de même. Je parcours les divers choix - qui sont pour le moins fort appétissants - et fixe mes envies spontanées sur l'un d'entre eux. Satisfaite de ma décision, je repose le menu en face de moi, sur la table. Nos regards se croisent et ne se lâchent alors pas. « Et toi ? Tu as un petit ami ? Un fiancé, un mari. Ou une jeune femme qui partage ta vie, sait-on jamais !? » Nous rions un court instant après cette dernière question. Et je secoue la tête, non pas pour paraître fermée à ce concept et nier avoir un jour trouvé une femme attirante, mais simplement pour clarifier mon statut actuel. Et puis, mieux vaut masquer sa peine par des rires, c'est la meilleure arme possible. « Je suis célibataire… Et jusqu'ici hétérosexuelle, je ne suis jamais sortie avec une femme. » Je hausse rapidement les épaules, sourire en coin. « J'imagine que l'occasion ne s'est jamais vraiment présentée, mais je ne suis pas insensible au charme féminin en revanche. Je trouve des femmes bien plus attirantes que certains hommes, c'est indéniable. » Je lève les yeux au ciel en me remémorant quelques erreurs passées. Des moments où j'aurais mieux fait de découvrir le toucher de ma main plutôt que la maladresse de celles ne m'appartenant pas.
« Lorsque je suis partie de New York, mon petit ami m'a quitté en prétextant avoir une vie bien à lui de bâtie là-bas. Mais comme il l'a précisé alors, peut-être sous le coup de la colère mais quand même, c'était sa vie, pas la mienne. Pas la notre. Alors je suis venue m'installer ici, le coeur piétiné. Et j'ai du mal à m'en remettre. » Mes yeux brillent sans doute un peu plus en disant ça mais ce n'est pas de joie cette fois-ci, malheureusement. La flamme est toujours intacte dans mon coeur. La douleur n'en est que plus vive et étouffante. Je m'empare de ma serviette et la déplie avant de la placer soigneusement sur mes genoux, les jambes croisées. Je baisse la tête quelques secondes et souffle un bon coup pour m'éviter un moment embarrassant de victime de l'amour. « Et… Connor va bien ? » Je secoue rapidement la tête pour remettre mes cheveux en place et les dégager de mon visage puis croise de nouveau son regard. « Connor, c'est pas un grand bavard alors pour savoir si il va vraiment bien, il faut s'accrocher tu sais. On se voit très régulièrement et il semble aller bien mais je ne sais pas trop ce qu'il en est vraiment. Il me croit toujours en couple, puisqu'il ne parle pas de ses sentiments, je n'ose pas le faire non plus. » Je lève rapidement les yeux au ciel, une nouvelle fois. « C'est stupide je sais bien mais c'est un mec. Et puis, il n'a pas le temps pour ces conneries… C'est pas comme avec Nathan de ce côté-là. Je suis au moins certaine d'une chose concernant sa vie, il travaille extrêmement bien à l'hôpital de Wellington et il s'y épanouit. » Je ne peux clairement pas me tromper sur ça, son travail c'est quasiment toute sa vie. Peut-être un peu trop, parfois. « Vous êtes toujours aussi proches tous les deux ? » J'acquiesce rapidement. « Plus que jamais maintenant que je suis revenue dans sa vie. En même temps, quand on est compatibles pour vivre avec une personne, on l'est forcément dans la vie. Notre lien n'a pas changé par rapport à quand nous étions tous petits, il est le frère ultra protecteur et aimant. Bien qu'un peu … brut de décoffrage, de temps en temps. » La serveuse revient vers nous pour prendre nos commandes, nous les lui annonçons et avant qu'elle reparte je la rattrape au vol pour lui demander de m'amener un nouveau verre d'alcool de riz. Je me retourne vers Parker et lui souris de façon malicieuse. « Ce n'est pas tous les jours qu'on retrouve sa grande sœur. »
C'est vrai, ce n'est pas tous les jours que mon coeur bat sincèrement. « Avec toute la pression que tu dois ressentir au travail, tu devrais songer à prendre rendez-vous au cabinet. Je pourrais t'organiser une séance de massage avec une belle recrue. » Je me laisse tomber sur le dossier de ma chaise et explose de rire. Pas sûr qu'elle aimerait que je joue à l'entremetteuse pour elle. « Superbe comme tu es, ça ne m'étonnerait pas de savoir que tu les fais toutes tomber. » Je tourne la tête et vois la serveuse revenir en toute hâte avec mon verre.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Jeu 30 Juin - 19:13
❝ We need to talkt ? ❞ Parker & Alyx
« Oh ça viendra, ne t'en fais pas. J'imagine que nous sommes tous destinés à finir notre vie accompagnés. Sauf rares exceptions, dont je fais manifestement partie. » Je penche la tête sur le côté en l’entendant dire cette phrase. Ça sent la déception amoureuse, et je ne sais que trop bien de quoi je parle. Je n’ai jamais été amoureuse, du moins, je ne crois pas l’avoir été. J’ai été attachée, trop, mais je me crois incapable d’aimer, du moins d’aimer quelqu’un d’autre que mes enfants. Je suppose que c’est leur mission sur Terre, m’apprendre à aimer, à les aimer. Je lui fais part de ma vision des choses, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de toute manière d’avoir quelqu’un dans sa vie pour être épanoui. Je bonheur est en chacun de nous, paraît-il, et il ne sert à rien de le chercher chez les autres ou dans une relation qui a tellement de chances d’être vouée à l’échec. Je lui demande quand même si elle a quelqu’un dans sa vie, sait-on jamais. « Je suis célibataire… Et jusqu'ici hétérosexuelle, je ne suis jamais sortie avec une femme. » Je lui souris comme pour lui faire comprendre que je ne me sens pas offusquée pour autant. « J'imagine que l'occasion ne s'est jamais vraiment présentée, mais je ne suis pas insensible au charme féminin en revanche. Je trouve des femmes bien plus attirantes que certains hommes, c'est indéniable. » Cette fois, je me laisse aller à rire légèrement, amusée par la tournure de la fin de sa phrase. Et je ne peux être que d’accord avec elle sur ce sujet. Aujourd’hui, je trouve les hommes repoussants et très fortement inintéressants dans leur manière d’agir ou même de penser. Je me doute qu’ils ne sont pas tous pareil, mais les mauvaises expériences m’ont poussée à ne plus aimer les hommes.
Alyx en vient à me parler d’un homme qui l’a quittée lorsqu’elle est venue s’installer ici. A mesure que les mots franchissent ses lèvres, je sens sa gorge se nouer, je sens la peine et l’amertume la saisir. Ses yeux se mettent à briller et je comprends aisément pourquoi elle disait un peu plus tôt ne pas être faite pour être accompagnée. « Alors je suis venue m'installer ici, le coeur piétiné. Et j'ai du mal à m'en remettre. » Je fronce un peu les sourcils, touchée par l’émotion dont elle fait preuve, et sans vraiment réfléchir, je viens chercher sa main sur la table, la caressant de mon pouce une seconde avant de la quitter. Juste une sorte d’échange d’énergie, un langage non verbal qui lui dirait simplement que je suis là désormais, que peut-être je pourrai être dans sa vie une oreille attentive. Un peu mal à l’aise face aux émotions, je préfère changer de sujet et je lui demande si notre frère cadet se porte bien. « Connor, c'est pas un grand bavard alors pour savoir si il va vraiment bien, il faut s'accrocher tu sais. On se voit très régulièrement et il semble aller bien mais je ne sais pas trop ce qu'il en est vraiment. Il me croit toujours en couple, puisqu'il ne parle pas de ses sentiments, je n'ose pas le faire non plus. » Je soupire un peu. Voilà aussi pourquoi je n’aime pas les hommes. Au fond, j’ai beaucoup de similitudes avec eux pour ce qui est de la fierté, du manque de partage de sentiments et tout ce qui s’y rapporte. Peut-être simplement que me voir dans un miroir me fait plus chier qu’autre chose et que c’est pour cette raison que je n’aime pas les hommes. Psychologie de comptoir. Un jour, je trouverai un psy compétent qui saura me dire exactement pourquoi je suis comme je suis. Je lui demande quand même s’ils sont toujours aussi proches, ce à quoi elle me répond à l’affirmative. C’est pas plus mal, même si j’en veux toujours à Connor de ne pas avoir fait un pas vers moi en 26 ans, il n’en est pas moins mon frère, et je suis rassurée de voir que la famille est toujours soudée, du moins, en ce qui concerne les enfants - et je ne me compte pas dans cette ‘famille’.
La serveuse vient prendre nos commandes et Alyx lui demande à la dernière seconde un nouveau verre d’alcool. Je m’abstiendrai, je ne suis pas une fervente adoratrice des boissons alcoolisées. « Ce n'est pas tous les jours qu'on retrouve sa grande sœur. » Je lui souris, sincèrement. « Avec toute la pression que tu dois ressentir au travail, tu devrais songer à prendre rendez-vous au cabinet. Je pourrais t'organiser une séance de massage avec une belle recrue. » J’arque un sourcil et ris en même temps qu’elle, secouant la tête véritablement amusée. « Superbe comme tu es, ça ne m'étonnerait pas de savoir que tu les fais toutes tomber. » Un sourire radieux étire mes lèvres et à mon tour je viens me laisser tomber sur le dossier de ma chaise, ne lâchant pas ma petite soeur du regard. « Ce n’est pas pour me vanter, mais je n’ai pas à me plaindre de ce côté là. C’est sans doute le côté inaccessible qui attire, j’en sais rien. Toujours est-il que je n’ai qu’à claquer des doigts, c’est vrai. Mais bon, comme tout être humain je ne suis jamais satisfaite, et j’ai tendance à courir après ce qui m’échappe… » Je secoue un peu la tête, pensant immédiatement à Lukas que je viens de recroiser il y a quelques jours à peine. « C’est quand même tellement complexe le cerveau humain. Et dire qu’aucun de la trentaine de psys que j’ai vu n’a su tirer quelque chose de moi. Bande d’incompétents… » Je laisse échapper un petit rire, bien qu’au fond, ça ne me fasse pas vraiment rire. « Alors dis-moi, si tu as une jolie petite masseuse qui ne dépasse pas la trentaine, tu peux me prendre un rendez-vous dès demain ! Je trouverai bien un moment de libre… » Je la regarde avec une lueur de complicité naissante. Je crois que c’est ça, j’avais besoin d’un peu de temps pour digérer nos retrouvailles. Mais je me sens aujourd’hui plus en accord avec moi-même, avec le pardon que je lui accorde. « Mais du coup, tu m’as pas dit, t’es ici depuis combien de temps ? C’est fou quand même que j’habite ici, que tout se sait dans ce petit coin paumé, et que je n’ai pas su avant que tu étais là, sans compter Connor… C’est là que je me rends compte que je vis vraiment dans une bulle avec mon boulot… » J’arque un sourcil, me rendant compte de ma situation, un air un peu dépité sur le visage. Est-ce que c’est à ça que j’aspirai quand j’avais quinze ans ?
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Jeu 30 Juin - 23:09
we need to talk.
Alyx & Parker
Les yeux embués et la mine un peu déconfite d'avoir à remuer le couteau dans la plaie lorsque je commence à narrer à Parker mes mésaventures sentimentales, je me retrouve complètement abasourdie par sa réaction. Sans annoncer la couleur, elle avance son bras tout le long de la table et s'empare de ma main qu'elle presse aussitôt dans la sienne. Ma bouche s'entrouvre de surprise et je lève les yeux pour me mêler aux siens. Pour la première fois depuis je ne sais combien de temps, c'est un contact humain qui m'électrise et accélère mon rythme cardiaque. Son pouce caresse durant quelques secondes le dos de ma main, ça vaut tout l'or du monde et tous les mots qu'elle aurait éventuellement pu prononcer. Je l'ai retrouvée et elle manifeste sa présence à mes côtés pendant cette période difficile avec un geste simple et à la fois complexe. Complexe dans le sens où ça n'aurait pas été une attitude que j'aurais instinctivement associée à ma grande sœur, petit déjà elle n'était pas des plus expressives. Elle a toujours eu plus ou moins de difficulté à exprimer ses sentiments et à les montrer aux yeux des personnes qui l'entourent. Cet instant est historique, c'est le premier toucher depuis plus de deux décennies entières. C'est un tournant dans ma vie comme, je l'espère sincèrement, dans la sienne. Je lui souris radieusement, une bouffée de chaleur envahissant ma poitrine. Elle relâche sa pression et nous poursuivons alors notre conversation, le plus naturellement possible, comme si rien venait de se passer. Comme si nous ne nous étions jamais quittées. Je ne pourrai jamais lui dire à quel point mon coeur se serre en repensant à toutes ces années loin l'une de l'autre, à quel point son absence dans mon quotidien m'a fait comprendre qu'une famille, bien qu'elle ne se choissise pas, est faite pour vous hanter dans tous vos faits et gestes. Elle ne sait pas, elle ne doute pas à quel point j'étais désespérément seule sur Island Bay avant de venir à sa rencontre. Peut-être qu'elle ne me penserait pas honnête, peut-être qu'elle fuirait, peut-être qu'elle penserait que tout ça n'en vaut finalement pas la peine. Lorsque je l'ai vue dans le hall de mon cabinet, c'est une partie de mon coeur qui s'est reconstruite. C'était la première ligne du nouveau chapitre de notre relation. Je planque mon bras sous la table alors que nous parlons de Connor, de ce qu'elle fait dans la vie. Mon autre main vient alors serrer de toutes ses forces celle qui atteste de nos retrouvailles.
Le serveuse dépose en face de moi le verre que j'ai directement commandé après le précédent et je le bois alors, mais cette fois-ci j'en profite, cette fois-ci je bois vraiment au nom de cette soirée passée ensemble. Je la charrie rapidement en lui proposant de venir se faire dorloter au cabinet, elle ne semble pas être contre l'idée contrairement à toutes mes attentes. « Ce n'est pas pour me vanter, mais je n'ai pas à me plaindre de ce côté-là. » « Ce n'est pas une surprise pour être honnête. » « C'est sans doute le côté inaccessible qui attire, j'en sais rien. Toujours est-il que je n'ai qu'à claquer des doigts, c'est vrai. Mais bon, comme tout être humain je ne suis jamais satisfaite, et j'ai tendance à courir après ce qui m'échappe… » « Je pense que poursuivre l'impossible est propre à la nature humaine. Je veux dire, on court après ce qu'on ne peut pas obtenir. L'amour interdit, le temps qui file, les gens que l'on perd soudainement. Les actes manqués et ceux qu'on planifie. Et puis, rien ne nous plaît et on veut toujours mieux. » Je hausse les épaules, nous sommes tous bien fous de vouloir à tout prix toucher la perfection des doigts. Rien n'est parfait en ce monde, surtout pas les relations. Aussi puissantes soient-elles. Parker secoue la tête comme pour chasser des pensées et reprend l'instant d'après. « C'est quand même tellement complexe le cerveau humain. » Oh ça oui, tous ceux qui souffrent sans bien savoir pourquoi pourraient confirmer ses paroles. « Et dire qu'aucun de la trentaine de psys que je n'ai vu n'a su tirer quelque chose de moi. Bande d'incompétents… » Je finis mon verre et le repose sur la table dans un petit bruit, marquant une pause dans la discussion. « Peut-être que tu ne veux pas qu'on tire quoi que ce soit de toi, peut-être que tu te renfermes inconsciemment. » Ou sciemment. J'ai l'impression de donner mon avis sur quelque chose que je ne comprends pas mais je ne me vois pas la laisser sans réponse, elle semble souffrir de son statut. Je ne pourrais pas traverser son désert.
Un rire cristallin s'échappe de sa bouche pulpeuse et commente alors ma proposition audacieuse, qui était au départ une pure blague. Telle est prit qui croyait prendre, l'idée l'a en fait apparemment séduite. « Alors dis moi, si tu as une jolie masseuse qui ne dépasse pas la trentaine, tu peux me prendre un rendez-vous dès demain ! Je trouverai bien un moment de libre… » Je ris de bon coeur à mon tour et secoue légèrement la tête, c'est vraiment un échange cocasse pour des retrouvailles entre sœurs. Je joue déjà à l'arrangeuse de coups. « C'est bien parce que c'est toi, alors ! Il y en a une qui est bien charmante mais elle ne fait pas de massages, elle s'occupe du spa… A moins que tu ne sois une amatrice de bulles. » Je lui lance un regard malicieux et complice, le genre d'expression qui lance un défi. Mon spa semble être apprécié par mes clients et je pensais jusqu'ici que c'était à cause des différents appareils à disposition, peut-être que c'est en réalité grâce à mes employés. En l'occurrence féminines.
« Mais du coup, tu m'as pas dit, t'es ici depuis combien de temps ? » Le fait qu'elle se pose des questions à mon sujet me prouve qu'elle s'intéresse vraiment à ma personne, ça me fait bondir le coeur. Je plisse les yeux durant mon intense réflexion et étale mes bras sur la table. « Hum, ça doit bien faire quatre ou cinq mois maintenant. Guère plus. Mais et toi... Qu'est-ce qu'il s'est passé après l'épisode familial à New York ? Où vivais-tu à l'époque ? Tu étais déjà installée ici ? » C'est dingue tout de même, ça fait déjà un petit moment que je suis en ville et je ne l'avais jamais croisée une seule fois avant de partir de mon propre gré à sa rencontre. « C'est fou quand même que j'habite ici, que tout se sait dans ce petit coin paumé, et que je n'ai pas su avant que tu étais là, sans compter Connor… C'est là que je me rends compte que je vis vraiment dans une bulle avec mon boulot… » Elle semble honnêtement interloquée par les faits. Je pensais justement la même chose alors je hausse les épaules en signe de confirmation. C'est vrai que ça semble incroyable, tout de même. J'imagine que son travail lui prend en effet énormément de son temps puisque être à la tête d'un aussi gigantesque groupe doit soit relever de la folie, soit du génie. Elle a toujours été ambitieuse mais là, c'est carrément un autre niveau. J'en suis béate d'admiration et de respect. Et puis je décide d'être un peu plus curieuse encore. « Et concernant Nathan… Tu lui as dit où tu travailles ? C'est un passionné d'automobile alors si tu ne l'as pas encore fait, il va être surexcité. Tu ne peux pas imaginer ! » Ce serait un excellent moyen pour elle de se rapprocher de son fils. Elle a suffisamment attendu, il faut qu'elle mette le maximum de cartes de son côté.
La serveuse récupère à toute allure nos menus et un autre serveur la succède quelques instants plus tard, nos plats dans les mains. Il dépose nos commandes en face de nous et nous souhaite de passer une excellente soirée et d'apprécier la nourriture. Je le remercie chaleureusement et m'empare de mes baguettes. Je n'ai jamais été douée avec ces trucs-là mais je ne veux pas paraître ridicule en demandant des couverts classiques. Je regarde Parker et lui affiche un large sourire, je suis affamée alors je ne suis qu'encore plus heureuse de pouvoir enfin manger. « Miam, ça a l'air délicieux ! »
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Sam 2 Juil - 13:33
❝ We need to talkt ? ❞ Parker & Alyx
Je n’ai pas particulièrement l’habitude d’être aussi proche avec les gens, au contraire. Je suis du genre sauvage, il me faut du temps pour arriver à donner à quelqu’un un geste tendre, hormis quand il s’agit de draguer j’entends. Là, c’est une toute autre histoire. Mais je ne suis pas particulièrement à l’aise lorsqu’il s’agit de prendre les gens dans mes bras, leur offrir des gestes tendres. En tout cas, quand je ne les connaît que trop peu, et malheureusement, c’est le cas avec Alyx. Mais j’ai vraiment envie que les choses changent, et mon geste envers elle est venue du coeur, je ne l’ai pas calculé, et c’est en ça qu’il est puissant. Il ne dure pas une éternité, mais assez pour que je vois le regard d’Alyx briller un peu plus fort. Au plus profond de moi, j’espère que nos retrouvailles seront définitives, que rien ne pourra entraver ça. Elle est ma soeur, elle m’a manqué, terriblement, même si je lui en ai longtemps voulu. La rancoeur est encore là mais je m’efforce de lui donner des circonstances atténuantes. Nous changeons assez vite de sujet et je m’amuse de voir son analyse sur ma personne. « Je pense que poursuivre l'impossible est propre à la nature humaine. Je veux dire, on court après ce qu'on ne peut pas obtenir. L'amour interdit, le temps qui file, les gens que l'on perd soudainement. Les actes manqués et ceux qu'on planifie. Et puis, rien ne nous plaît et on veut toujours mieux. » Je hoche la tête en la regardant, bien d’accord avec elle, et j’en viens même à parler des psys qui m’ont suivie. « Peut-être que tu ne veux pas qu'on tire quoi que ce soit de toi, peut-être que tu te renfermes inconsciemment. » Je la regarde en plissant les yeux. Elle est sans doute plus apte à me psychanalyser que tous les psychiatres qui m’ont suivie jusqu’à présent. Mais est-ce que ça me plait, ça c’est une autre question. Pour le moment, je préfère ne pas appuyer sur ce qu’elle vient de dire. Je n’ai pas envie de parler de ma situation, de ma maladie, de mes problèmes.
Très vite, une bonne humeur s’installe lorsque nous parlons de ses employées féminines qui pourraient être enclines à me faire un massage en bonne et due forme. J’accepte cette proposition, comment refuser en même temps. « C'est bien parce que c'est toi, alors ! Il y en a une qui est bien charmante mais elle ne fait pas de massages, elle s'occupe du spa… A moins que tu ne sois une amatrice de bulles. » Je penche la tête sur le côté avec un sourire amusé, mutin. « Si elle est à mon goût, il se peut que je devienne amatrice de bulles oui ! » Je ris de nouveau et cette complicité naissante me ravit le coeur. J’essaie d’en savoir un peu plus sur elle, de continuer de poser des questions, je pense qu’on est aussi là pour ça. On ne pourra pas rattraper le temps perdu, mais on peut au moins essayer de faire que le présent et le futur ne soient pas aussi noir qu’a été le passé concernant notre relation. « Hum, ça doit bien faire quatre ou cinq mois maintenant. Guère plus. Mais et toi... Qu'est-ce qu'il s'est passé après l'épisode familial à New York ? Où vivais-tu à l'époque ? Tu étais déjà installée ici ? » Je m’avance un peu de la table et viens poser mes mains sur cette dernière, jouant un peu avec mon verre vide entre mes longs doigts fins. « Je vivais déjà en Nouvelle Zélande. Je suis restée dix ans au Canada, j’ai essayé tous les moyens pour avoir la garde de Nathan, je me suis ruinée en avocats mais rien à faire. Y’a quinze ans j’ai eu envie de voir autre chose, un peu de soleil, j’ai pris mes affaires et direction la nouvelle Zélande. J’ai fait quelques petits boulots et je suis rentrée chez BMW juste un peu après mon passage éclair à New York. » Je ne parle pas encore de Kenzo et Noa, je ne sais pas comment amener le sujet. C’est peut-être encore un peu trop abrupte. « Et concernant Nathan… Tu lui as dit où tu travailles ? C'est un passionné d'automobile alors si tu ne l'as pas encore fait, il va être surexcité. Tu ne peux pas imaginer ! » Je ris un peu et secoue à peine la tête. « Non, mais c’est prévu. Tu sais, je ne l’ai vu qu’on fois pour le moment. Je pense que j’ai eu besoin de prendre un peu de recul. On a prévu de déjeuner ensemble cette semaine, je lui parlerai de tout ça, et peut-être que je lui ferai visiter mon boulot ! » Je souris à ma jeune soeur mais le perds très vite. « Je ne sais pas ni quand ni comment je pourrai amener le sujet concernant notre lien, notre vrai lien… ça m’angoisse tellement si tu savais… » Je n’ai jamais parlé de ça, à personne. Mes enfants ne savent pas qu’ils ont un grand frère. Il n’y a qu’à Alyx que je peux parler de ça, et mine de rien, j’en ai terriblement besoin. La serveuse nous apporte nos plats et nous nous souhaitons mutuellement bon appétit. « Miam, ça a l'air délicieux ! » « Tu verras, ça l’est. J’ai testé tous les plats de la carte. Généralement je commande de mon bureau et je me fais livrer ! » Ça fait la fille qui a pas de vie quand même. Incapable de sortir de son bureau pour aller manger calmement. Je suis désespérante. « Alors, parle-moi un peu de toi, raconte-moi, ce que tu veux. Tu as toujours voulu être kiné ? Tu as fait ton internat à New York si ma mémoire est bonne ?! Pourquoi avoir bifurqué dans cette voie ? » Peut-être que la maladie de Nathan l’a traumatisée, je n’en sais trop rien. Je me rends compte qu’il y a tellement de choses que j’aimerai savoir sur elle, je voudrais qu’elle me raconte tout, tout ce que j’ai loupé. On en aura pour un moment, mais j’ai très envie d’apprendre à la connaître, apprendre à la connaître vraiment.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Sam 2 Juil - 23:50
we need to talk.
Alyx & Parker
Nous rions de bon coeur et l'ambiance est à son comble autour de la table du restaurant. Je me suis rarement sentie aussi heureuse et épanouie que ce soir ces derniers mois. Je déduis en constatant sa réaction que tous les sujets ne sont pas encore bons à aborder et enchaîne donc rapidement sur autre chose pour éviter que Parker ne se referme comme une huître. Je ne me sens pas gênée et je ne parais pas l'être, mais je regrette tout de même d'avoir donné mon avis sur sa condition mentale, sur la maladie qu'elle est contrainte de supporter mais également d'affronter tous les jours durant dans sa vie. J'imagine que cet aspect de sa personnalité engendre des sautes d'humeur incontrôlables et totalement inattendus. Encore une fois, je respecte profondément son courage et sa force d'esprit car je ne me pense pas être capable de faire face à une telle chose. Elle a enduré tellement d'épreuves par le passé, avec nos retrouvailles je souhaite surtout qu'elle voit en moi une personne en laquelle elle peut avoir confiance pour discuter, une épaule sur laquelle pleurer en cas où elle en aurait besoin. Je suis là désormais et il est tout à fait hors de question que je l'abandonne une nouvelle fois, cette fois-ci la décision me revient entièrement et je ne suis plus obligée de subir les choix de notre père. J'espère qu'elle n'a pas trop de rancoeur vis à vis de maman parce que je suis certaine que son désir de retrouver sa fille est aussi puissant qu'était mon envie de retrouver ma grande sœur. Retirer son enfant à une femme, c'est bien pire que de la condamner à mort, que de l'exécuter en place publique. Et en ça, je ne peux que comprendre la peine et la profonde détresse de Parker. J'ai donc envie de parler avec elle à propos de Nathan, de leurs retrouvailles à eux, du lien qu'ils sont sans doute en train de construire. Réjouie de la voir rapidement reprendre des couleurs en abordant ce sujet, je plonge mon regard dans le sien et bois de nouveau ses paroles.
« Non, mais c'est prévu. Tu sais, je ne l'ai qu'une fois pour le moment. Je pense que j'ai eu besoin de prendre un peu de recul. » Elle marque une courte pause que je comble avec un sourire sincère découvrant un peu mes dents. Il est évident qu'il faut parfois savoir regarder les événements à une certaine distance, autant physiquement que mentalement parlant. Le temps fait bien son travail, à chaque fois, c'est la loi. « On a prévu de déjeuner ensemble cette semaine, je lui parlerai de tout ça, et peut-être que je lui ferai visiter mon boulot ! » Je hoche la tête, satisfaite de cette décision qui semble venir tout droit de son coeur. Ça ne fait aucun doute que Nathan respectera et se rapprochera encore plus de Parker lorsqu'il apprendra dans quel univers elle travaille. Depuis qu'il est gamin, il ne cesse de jouer avec des voitures miniatures, s'attelant à mettre en scène courses poursuites, carambolages et autres accidents en tous genres. Je me souviens d'une fois où il avait réussi, je ne sais comment, à foutre le feu à une de ses majorette. Son excuse était qu'il voulait rendre la chose plus réelle, comme à la télévision. Malin dans le concept, très dangereux en réalité. J'émets un petit rire en me remémorant ce souvenir surgissant de nulle part. « Vous passerez un excellent moment ensemble, c'est certain. Et qui sait, tu feras peut-être une vente si tu es suffisamment convaincante ! » Je hausse les épaules et ris de nouveau, Nathan n'en a évidemment pas encore les moyens mais il risque de sacrément baver devant de jolis modèles. Surtout que, si je me souviens bien ,il apprécie la marque que Parker représente.
Son visage se durcit soudainement et un air beaucoup plus grave et sérieux s'empare d'elle. Elle se tortille un peu sur sa chaise, clairement mal à l'aise et relève finalement les yeux vers moi. « Je ne sais pas ni quand ni comment je pourrai amener le sujet concernant notre lien, notre vrai lien… ça m'angoisse tellement si tu savais… » Je ne sais pas non, mais je peux l'imaginer avec aisance. Je ne suis pas à sa place, je n'aimerais d'ailleurs pas y être dans ce genre de contexte mais si je le pouvais, je la prendrais. Je réfléchis quelques secondes, cette question m'avait déjà traversé l'esprit à plusieurs reprises sans que je ne sache vraiment bien y répondre cependant. Ma main glisse dans mes cheveux que je rejette en arrière et je soupire longuement, sceptique. « Je t'avoue que je ne sais pas vraiment non plus… La meilleure des solutions aurait été à l'époque de lui montrer directement son dossier médical. Il aurait vu le nom certifiant le don de moelle osseuse… Mais il était beaucoup trop tôt et notre père ne nous aurait pas laissé faire librement. » Je lève les yeux au ciel, tout serait beaucoup plus simplement sans son caractère de cochon. Je chasse immédiatement ces pensées de ma tête, je n'ai pas le droit de penser à mal de lui, ce n'est vraiment pas le moment. Il est malade, un peu de respect pour ton géniteur Alyx. Sans lui, tu ne serais nulle part tout court. « Tu penses avoir besoin de mon aide ? Je veux dire, si j'étais à tes côtés pour lui annoncer la vérité, ça t'enlèverait peut-être une épine du pied. » Je lui souris timidement, c'est surtout pour lui prouver que c'est une proposition pensée et non pas des mots en l'air. Je suis une femme de parole, et je n'en ai qu'une. Si elle a besoin de moi alors je serai présente, n'importe où, n'importe quand.
Nous commençons à déguster nos plats respectifs une fois le serveur parti et mes yeux s'écarquillent à la première bouchée. C'est aussi délicieux que ça en avait l'air. Mon corps entier me remercie de prendre soin de lui et de lui octroyer un repas bien mérité après cette journée chargée. Parker ne m'avait pas menti en me disant que c'était un très bon établissement, elle est apparemment une cliente fidèle de l'endroit puisqu'elle se fait livrer dans ses locaux. Je trouve ça logique pour une femme aussi surmenée qu'elle, les postes importants n'accordent que peu de temps de détente. J'en sais quelque chose, mon cabinet ne me laissant guère d'occasions pour m'occuper de moi et profiter de mes proches. Nous passons un court instant dans le silence à prendre chacune le temps d'apprécier la nourriture puis Parker reprend la parole. « Alors, parle-moi un peu de toi, raconte-moi, ce que tu veux. Tu as toujours voulu être kiné ? Tu as fait ton internat à New York si ma mémoire est bonne ?! Pourquoi avoir bifurqué dans cette voie ? » J'avale le contenu de ma bouche et me frotte légèrement le front, réfléchissant à une réponse plausible. « Hm, quand on était petites je parlais toujours de vouloir devenir vétérinaire parce que j'aime prendre soin de notre chien à la maison. Tu te souviens de Sasquatch ? » Je lui souris brièvement puis continue mon discours. « On a fait nos études ensemble avec Connor, du début jusqu'à la fin et on s'est partis ensemble à New York pour y faire notre internat, oui. Il était directement dans son secteur alors que je me suis retrouvée à l'accueil. Je pensais vouloir faire comme lui et devenir médecin urgentiste mais finalement, ça n'aurait pas été une position que j'aurais pu supporter. Je n'ai pas les épaules assez larges et le mental aussi fort. » Je hausse à nouveau les épaules, je suis effectivement trop fleur bleue pour voir des blessés grave toute la sainte journée. Connor n'a jamais eu de mal avec cet aspect de son poste alors que le moindre impact de balle visible sur un patient me donnait une nausée atroce.
« Du coup, je pense qu'être vétérinaire ne m'aurait pas plu non plus. Je me suis finalement dirigée vers une médecine plus… douce, disons. Il y a vraiment pire que de masser de beaux hommes et de belles femmes toute la journée. » Je ris en pensant à ce cher Monsieur Davis qui est loin de faire partie de ces personnes que je cite. Je pense surtout qu'en découvrant la kinésithérapie, j'en suis tombée amoureuse et je ne me suis plus vue exercer autre chose par la suite. Une évidence, comme à l'époque celle de démarrer des études de médecine. « Et toi ? Tu vas peut-être me trouver stupide de dire ça, mais jamais je ne t'aurais imaginée dans le milieu automobile. Toi qui étais si férue de littérature quand on était jeunes, je t'aurais plus visualisée comme une écrivaine ou une journaliste… Enfin, dans le milieu artistique, du moins. » Je penche un peu la tête sur le côté en lui souriant. A y réfléchir, je n'ai pas trop de mal à l'imaginer diriger des centaines d'employés d'une main de fer non plus. Une main de fer dans un gant de velours Chanel. Je reprends mes baguettes en main pour manger un peu plus de mon plat et dans un geste brusque les échappe pour les faire tomber dans le bol de bouillon à côté de mon assiette principale. Le bol tremble sur la table et du liquide se déverse sur moi, glissant de mon chemisier jusque sur ma jupe. Je me lève brusquement de table, la mine horrifiée par la destruction de ma jupe Balenciaga. « Merde, quelle abrutie !! » Sentant le chaleur du bouillon effleurer mon ventre, je relève en toute hâte la tête vers Parker. « Je ne t'ai pas brûlée au moins ?! » J'aperçois la serveuse qui s'était occupée de nos commande courir vers notre position, torchon à la main. Au moins maintenant, Parker a eu un aperçu de ma maladresse légendaire. Je me sens honteuse.
Invité
Invité
ONGLET 1
ONGLET 2
Sujet: Re: We need to talk [Lane sisters] (#) Jeu 7 Juil - 22:05
❝ We need to talkt ? ❞ Parker & Alyx
Parler de Nathan n’est pas chose facile parce qu’immédiatement je pense au jour où je vais devoir lui annoncer la couleur, lui dire que je ne suis pas sa grande soeur mais que c’est moi qui l’ai mis au monde. J’ai peur que le sol se dérobe sous ses pieds, que toute la stabilité qu’il pensait avoir acquise auparavant s’étiole pour n’en devenir qu’un vague souvenir. J’ai peur qu’il me regarde autrement, mais pas dans le bon sens du terme, qu’il m’en veuille de l’avoir laissé, de ne pas avoir été là. Je suis terrorisée à l’idée de le perdre une seconde fois alors que je viens à peine de le retrouver. Et pourtant, il y a une partie de moi qui me dit que je dois le faire au plus vite, justement pour éviter que tout ne se déchire à cause du temps passé à mentir encore plus longtemps. « Vous passerez un excellent moment ensemble, c'est certain. Et qui sait, tu feras peut-être une vente si tu es suffisamment convaincante ! » J’esquisse un petit sourire, hochant à peine la tête simplement pour signifier que j’ai entendu ce qu’elle a dit, sans pour autant vouloir y répondre. Mais bien vite je lui avoue ce qui me tracasse. Je ne pensais pas pouvoir me livrer comme ça à elle mais je crois que je dois voir en ma soeur une nouvelle alliée, plutôt qu’une ennemie comme je me suis entêtée à la voir depuis trop longtemps. « Je t'avoue que je ne sais pas vraiment non plus… La meilleure des solutions aurait été à l'époque de lui montrer directement son dossier médical. Il aurait vu le nom certifiant le don de moelle osseuse… Mais il était beaucoup trop tôt et notre père ne nous aurait pas laissé faire librement. » Je secoue la tête. « Je n’étais pas prête à l’époque… » Je souffle un peu, sentant mon ventre se tordre rien qu’à l’idée de devoir dire toute la vérité à Nathan. « Tu penses avoir besoin de mon aide ? Je veux dire, si j'étais à tes côtés pour lui annoncer la vérité, ça t'enlèverait peut-être une épine du pied. » Je relève les yeux vers la jeune femme, un peu perdue au début, essayant de m’imaginer l’avoir auprès de moi dans cette épreuve, et puis je secoue la tête. « Non, enfin… c’est adorable de ta part Alyx, mais je pense que ça nous concerne vraiment lui et moi. Et ce serait déplacé que tu sois là… » Je me pince un peu les lèvres en la regardant, vérifiant que je ne l’ai pas blessée, c’est bien tout ce que je ne voudrais pas. Je crois que j’y ai assez mis de coeur à l’ouvrage à notre première rencontre.
Alors, pour changer de sujet, je demande à Alyx de me parler un peu plus d’elle, j’ai besoin de souffler un peu, de penser à autre chose, et il n’y a rien de mieux présentement que d’apprendre à connaître un peu mieux ma cadette. « Hm, quand on était petites je parlais toujours de vouloir devenir vétérinaire parce que j'aime prendre soin de notre chien à la maison. Tu te souviens de Sasquatch ? » Je ris très légèrement en hochant la tête, lui signifiant que oui, j’en ai un très bon souvenir. Je n’ai pas eu de nouveaux animaux depuis, je suis même étonnée que Kenzo et Noa ne m’aient pas demandé un chien comme tous les enfants du monde. Alyx poursuit et je l’écoute avec attention, continuant de manger mon plat avec délice. Elle m’avoue ne pas avoir le mental assez fort pour être médecin urgentiste, et je ne peux que comprendre, voir toutes des vies s’envoler, tous ces gens mal en point, c’est horrible. Mais bon, il faut bien des gens pour faire ce métier. Je les respecte beaucoup cela dit. « Du coup, je pense qu'être vétérinaire ne m'aurait pas plu non plus. Je me suis finalement dirigée vers une médecine plus… douce, disons. Il y a vraiment pire que de masser de beaux hommes et de belles femmes toute la journée. » Mon rire se mêle au sien avec un soupçon de complicité. Je ne fais pas semblant comme je peux le faire assez souvent. Je suis réellement heureuse de retrouver ma soeur, qui l’aurait cru. « Et toi ? Tu vas peut-être me trouver stupide de dire ça, mais jamais je ne t'aurais imaginée dans le milieu automobile. Toi qui étais si férue de littérature quand on était jeunes, je t'aurais plus visualisée comme une écrivaine ou une journaliste… Enfin, dans le milieu artistique, du moins. » Je lui souris, finissant quasiment mon plat à l’heure où nous parlons. « Hm… disons que c’est un concours de circonstance. J’ai fait des études de lettres et de langues, j’ai adoré ça, mais ça ne m’a jamais conforté dans l’idée de faire un truc dans cette branche là. J’ai dû arrêter la fac assez tôt en fait. » Je ne parle pas des détails, mais évidemment, mes enfants en sont la principale cause. Je ne regrette rien pour autant. « Du coup, j’ai fait quelques petits boulots, et je me suis retrouvée vendeuse chez BMW. Et puis les années passant j’ai grimpé dans les étages et me voilà PDG ! » Je hausse les épaules en souriant légèrement. « Ça me plait pas mal, et je trouve que ça me ressemble assez. C’est un boulot hyper prenant, c’est ce qu’il me fallait, j’ai besoin de quelque chose qui m’empêche de trop penser, c’est maladif chez moi ! » Je lui souris de plus belle et récupère ma serviette pour venir essuyer le bord de mes lèvres. Mais avant même qu’Alyx n’ait eu le temps de poursuivre, je vois la catastrophe arriver. Elle renverse son bol de bouillon qui lui ruine sa jupe de marque. Merde. « Je ne t'ai pas brûlée au moins ?! » Je secoue vivement la tête et me lève à mon tour pour venir l’aider à l’essuyer à l’aide de ma serviette. « Non non ça va, t’en fais pas. » La serveuse nettoie un peu les maladresses d’Alyx et je finis par en rire. « Ok, alors ça, ça t’est pas passé ! » Depuis toute petite, Alyx est la reine des catastrophes. Un verre plein ? Il finit toujours par terre. Un vase trop près d’une commode, idem. Rien ne résiste à la maladresse de la jeune femme, et j’espérais pour elle que ça serait passé avec le temps, mais non. Ça m’amuse plus qu’autre chose. « Avoue, tu voulais juste écourter notre déjeuner ! » Je lui souris, complice une dernière fois. « Je vais régler, on se retrouve dehors, j’arrive ! » Je ne lui laisse pas vraiment le choix et m’éclipse jusqu’au comptoir pour aller régler notre déjeuner, et je retrouve ma jeune soeur à l’extérieur. « Tu devrais vite aller déposer cette jupe hors de prix au pressing avant qu’elle ne te file entre les doigts ! » Je grimace un peu et viens la prendre dans mes bras le plus naturellement du monde. « Bon, on évite de passer 25 ans sans se voir cette fois d’accord ? » je sors de mon sac une carte de visite avec mon numéro perso noté dessus. « Tiens. Tu peux m’appeler quand tu veux, ou m’envoyer des textos, j’ai souvent plus le temps pour des textos que des coups de fils avec le boulot ! » Je lui souris, de toutes mes dents, alors que sonne la séparation.