entretien surprise (roby)

entretien surprise

roby #1

Mon meilleur ami, camarade de travail, collègue, un peu tout m’a proposé il y a quelques semaines de me proposer à être babysitter. Si je lui ai ris au nez au départ, en y repensant, il a raison. Babysitter, ça paye plutôt bien et puis j’adore les gosses. C’est ainsi que je me suis mis il y a quinze jours à rechercher des annonces de babysitting qui pourraient correspondre à mes attentes. Une mère célibataire, mère d’un garçon de trois ans, recherchant quelqu’un pour le garder régulièrement. Je me suis dis que le fait que le gamin soit un garçon serait sans doute plus facile, car j’en suis moi-même un. Aujourd’hui, je rencontre enfin la mère de ce garçon. Pour fêter et marquer le coup, motiver à fond pour travailler et gagner plus d’argent afin de finir mes études dans la joie et la bonne humeur, j’ai préparé des crêpes, en espérant que la mère et le petit aime ça. Je ne suis pas bon cuisinier, ça craint clairement, mais les crêpes restent ma valeur sûre en matière de cuisine. Nous avions rendez-vous dans l’après-midi, et je me prépare dès la matinée. Si mes crêpes sont faites, je prend en même temps le soin de m’habiller de manière plutôt professionnel, de me raser histoire de paraitre propre, puis ensuite d’emballer un jouet que j’ai acheté la veille –un camion de pompier- histoire de faire plaisir au petit garçon, mais surtout de montrer à la maman que je suis réellement motivé. Si je ne sais pas trop si le rendez-vous se passera bien, je préfère mettre toutes les chances de mon côté dès le départ, sait-on jamais.

Peu avant l’heure du rendez-vous, j’enfile ma paire de basket et part en direction du domicile de la jeune femme et du petit garçon, se trouvant dans le même quartier que moi, ce qui est plutôt pratique au final. J’arrive avec cinq minutes d’avance, mais attend l’heure exacte avant de toquer, et non sonner au cas où le petit dormirait, je ne sais plus si un enfant dort encore à trois ans. La porte s’ouvre rapidement, et le choc est violent. Je la reconnaitrais parmi milles, cette femme, petite, cheveux blonds, lunettes rectangulaires. Roxy, mon ex petite amie qui s’est volatilisée du jour au lendemain il y a quatre ans déjà. Visiblement, elle a pas attendu avant de se remettre avec quelqu’un et en plus, de pondre un gosse. « Gaby ? » Elle semble autant étonné que moi, et je me contente seulement d’hocher la tête, elle continue. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Je fais craquer mon dos, et regarde un instant le paquet cadeau que je porte dans ma main droite, l’autre étant occupé par le plat de crêpes. Honnêtement, j’aurais du me renseigner d’avantage sur la personne avant de me proposer. Je tente de sourire, et je me force, ce qui rend le sourire pas très agréable. « J’imagine que c’est toi qui cherchait un babysitter. » Je la regarde dans les yeux, ne sachant pas trop quoi faire. Quand deux mois auparavant, ma petite amie se suicidait, je me suis dis à nouveau que quelqu’un m’abandonnait, et voilà que la première à l’avoir fait se retrouve devant moi. Je poursuis un peu. « J’ai fais des crêpes, heu, je crois que t’aimais. Il y a quatre ans t’aimais. » Je tente de me rassurer, même si au fond de moi je suis un peu dans l’incompréhension. Moi qui cherchait des réponses à son départ, je compte bien les avoir aujourd’hui.

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roby #1

Après ma réflexion sur le fait qu’il y a quatre ans, pendant notre relation, Roxy aimait les crêpes, cette dernière se trouve plutôt distante dans sa réponse. « Oui, j’aimais. » Je comprends cependant rapidement que ce n’était pas volontaire, et elle se rattrape. « J'aime toujours. C'est très gentil de ta part pour les crêpes, mais tu n'étais vraiment pas obligé. » Je la regarde sans détourner le regard. Je pourrais lui répondre qu’à la base, je ne les ai faites pour amadouer la mère et avoir le job plus facilement, mais clairement, je pense que Roxy me mettrait à la porte aussitôt. « Bah, c’est bon les crêpes. » Je rigole un instant, seul, puis m’arrête. « Entre, ne reste pas là. » Je hoche la tête, et Roxy se décale afin de me laisser passer.

J’entre, puis regarde un peu autour de moi. Roxy a visiblement encore le gout pour la décoration, c’était une des choses que j’appréciais chez elle. Roxy arrive vers moi, et je la suis jusqu’à la cuisine. Je dépose les crêpes sur l’ilot central, et regarde encore une fois autour de moi. Visiblement, il y a bien un enfant ici, et les photographies sur le réfrigérateur ne peuvent démentir. « Tu veux peut-être boire quelque chose ? » Je me tourne vers Roxy, et souris. Clairement, je préfèrerais discuter, mais je ne dirais pas non à boire un coup. J’imagine qu’elle est gênée elle aussi, même si elle est l’unique responsable de notre relation présente, si peu qu’il y en ai encore une positive. Au fond, elle est partie comme une voleuse, sans prévenir (et sans me rendre le double des clefs de la caravane aussi). Je la regarde. « Ouais, pas de refus. Ce que tu veux, je ne suis pas compliqué. » Je regarde à nouveau mes crêpes, puis reprend. « J’aime toujours les mêmes choses depuis le temps. » Si cette phrase était de trop, je n’ai pas pu m’en empêcher. Ma rancœur, mais surtout les évènements récents font que j’ai un peu du mal à me contenir. Au final, je me sens clairement abandonnée, et une seconde fois. D’abord Roxy, puis Clarisse, et la fille au prénom masculin une nuit, comme une voleuse aussi. Au fond, peut être que je fais fuir les femmes, et cette idée me fait sourire. Roxy me sort de mes pensées, et je relève la tête vers elle, à nouveau. « Ça.. ça me fait bizarre de te voir ici. » Si sa phrase est sincère, elle me met plutôt mal à l’aise. Je prend ma respiration et soupire. Je ne doute pas qu’elle soit étonnée de me voir, et je le suis aussi. Elle me savait vivant, ou du moins je pense, tandis que moi, pendant quatre ans, j’ai parfois douté qu’elle le soit, même si je savais qu’elle était bien quelque part. Sur terre, ou sous terre, je ne trouvais pas la réponse. Je me rapproche de Roxy en la regardant dans les yeux. « Sûr. » Je souffle un peu, et tourne la tête pour ne plus la regarder. J’ai beau avoir des couilles, cette fille me perturbe, et l’idée de savoir qu’il y a un enfant ici encore plus. L’enfant n’est d’ailleurs pas présent avec nous, mais joue un rôle de calmant pour moi. Si il n’était pas là, j’aurais déjà hurlé à Roxy tous ce que je pense de ses actes, mais l’enfant est là, quelque part dans l’appartement, et heureusement pour elle. « Tu sais, j’ai même pensé que t’étais plus en vie. » Je la regarde à nouveau dans les yeux, pour lui faire passer un message, message de vérité. « Il va falloir que tu m’expliques, Roxy. » Je termine là, puis la regarde encore dans les yeux, sans rien ressentir.

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Après sa proposition et ma réponse positive, Roxy s’avance vers le réfrigérateur pour en sortir une bouteille de cola, et me tend ensuite le verre plein. Je souris un instant, et hoche la tête pour la remercier, sans parole. Le silence s’installe pendant quelques minutes, puis mes aveux le brise, et mon envie d’explication le brisera finalement définitivement. Mon ex petite amie soupire, puis prononce simplement mon prénom. « Gaby… » Je hausse un sourcil, m’attendant à avoir des explications. Si ça se trouve, elle ne m’a jamais aimé, et elle est partie juste car elle en avait marre de notre relation, et puis c’est tout. Mais non. « Il n’y a rien à expliquer. Je suis partie voilà tout. » Son ton est froid, et je pose mon verre un peu brutalement sur la table avant de me répéter la phrase dans la tête. « Pardon ? » Qu’il n’y ai pas d’explications concrètes et rationnelles, c’est peut être un fait, mais Roxy n’a pas vraiment le droit de faire ça. Je souffle, et elle continue à nouveau. « Tu veux vraiment qu'on parle de tout ça ? Que l'on ressasse un moment difficile ? » Je la regarde en écarquillant les yeux, un peu étonné que ce moment difficile ai également été le sien. Après tous, c’est Roxy et uniquement elle qui a choisie de partir, pour une raison que j’ignore, c’est ça le pire. « Difficile, ça c'est clair. Toi au moins tu connais la raison. » Dis-je sur un ton froid. Je souffle une fois, puis une deuxième. « Mais bon, oublie pour le moment je suis pas là pour ça. » Ma phrase n’a pas été entendue dans l’oreille d’une sourde, que la blonde prend déjà la parole pour parler de ce qui devrait être notre sujet de discussion. « Tu t'es déjà occupé d'un enfant ? » Je soupire, un peu étonné qu’elle décide finalement d’éviter le sujet de sa fuite, car c’est j’imagine une fuite, et décide de mettre de côté ma rancœur pour me concentrer sur mon objectif : décrocher ce job.

Les enfants, ça me connait. Enfin plus ou moins, disons juste que j’ai une petite sœur, du moins demi. Ca devrait suffire. Et puis, quand j’étais jeune –et con-, il m’arrivait de garder les enfants de la grosse Béné, mon ancienne voisine. Je bois une gorgée de cola avant de reposer le verre, puis regarde Roxy. « Ouais. » Je poursuis afin de préciser. « Je gardais les enfants de mon ancienne voisine, puis ma petite soeur quand elle était petite. » Je hoche un moment la tête. J’espère que Roxy va appeler ça de l’expérience, car à part ça, je n’ai jamais gardé d’enfants. Il faut dire que je n’en ai jamais eu l’occasion. Mes sœurs aînées n’ont pas d’enfants, mes amis non plus… Roxy est la première personne à qui je me propose comme un inconnu, même si je ne suis pas si inconnu que ça à son égard. « L'enfant, c'est ton fils c'est ça ? Il a trois ans ? » Si je sais très bien qu'au fond, c'est son fils et qu'il a trois ans puisque c'était noté sur l'annonce, je décide malgré tous de me renseigner quant à lui, histoire de montrer que je suis investi dans ce que j’entreprends. Clairement, cette blonde me perturbe, j'ai l'impression qu'elle va me critiquer à chaque instant. La situation est vraiment déstabilisante.

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Roxy semble surprise par ma question, demandant si l’enfant était bien son fils. Au fond, cette question était vraiment débile, et surtout logique, et j’espère que Roxy n’a pas eu de mauvaises interprétations. La blonde affirme, en m’affirmant en même temps qu’il a trois ans et bientôt quatre, ce qui correspond a une année près a notre ancienne relation. Je soupire un instant. Elle n’a visiblement pas attendu beaucoup pour remettre le tapis avec quelqu’un, et cette constatation me ferrait presque pitié pour elle. « Il s'appelle Joan. Il est plutôt ouvert, très ouvert même, il faut souvent le surveiller pour s'assurer qu'il ne parte pas trop loin. Il est très gentil aussi, joueur et il aime particulièrement les supers héros. » Joan, c’est assez mignon. Roxy sourit, et je souris à mon tour. L’amour pour son fils se ressent dans ses paroles, et ça me fait plaisir pour elle. Elle poursuit avec ses attentes, et je l’écoute attentivement afin de bien comprendre ce qu’elle attend de moi. « Je suis avocate et suite à un événement familial, je dois aider une cousine. Tout ceci fait que j'ai beaucoup moins de temps qu'avant et c'est pour cette raison que j'ai besoin d'aide. Généralement, j'emmène Joan à la garderie quand je pars au boulot et ce que je cherche, c'est une personne qui pourra aller le chercher le soir et s'occuper de lui le temps que je rentre. » Je hoche la tête. Roxy est donc devenue avocate, c’était son rêve quand nous étions ensemble, et je suis plutôt contente qu’il se soit réalisé, même si j’aurais préféré la suivre dans cet accomplissement. Je réfléchie un moment à la proposition. Si je travaille trois nuits par semaine, c’est tout a fait faisable pour moi. « Je suis content que tu ais finalement réussie à devenir avocate. » Je reprend ma respiration, et poursuit. « Joan a l’air cool comme enfant. Ca ne devrait pas me poser de soucis, si ça ne t’en poses pas non plus. » Je lui souris un peu, et entend des pas dans l’escalier, des petits pas, m’indiquant que le petit garçon est en train d’arriver vers nous. En arrivant, timide, il part dans les jupes de sa mère et je souris tout en buvant une gorgée de soda. Il demande ensuite quand il va partir à la plage, et sa voix me fait sourire à nouveau. « Bientôt mon amour, bientôt. » Roxy passe une main dans ses cheveux, et cette situation me rend un peu mal à l’aise. Je ne savais pas que Roxy pouvait être autant maternelle. Elle prend ensuite le garçon dans ses bras. « Tu dis bonjour. » Je souris, et tente d’écouter le bonjour que m’adresse le garçon. Je lui souris afin de le rassurer, quand Roxy me le présente. « Salut bonhomme. » Je souris, puis m’approche de lui, en rattrapant en même temps le paquet que j’avais prévu pour l’occasion, et lui tend. « J’ai un petit cadeau pour toi. J’ai entendu dire que tu étais un enfant très sage. » Je lui souris, et regarde Roxy un peu gêné, mais surtout pour me rassurer. Si ça se trouve, je m’y prend mal et je suis mal barré pour le poste.

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Roxy est finalement devenue avocate, et j’en suis ravie, et décide de lui dire. Je souris, et elle sourit aussi avant de me remercier. J’ai connu Roxy dans ses débuts dans le droit, et autant dire que ce n’était pas facile pour elle, et je suis vraiment content qu’elle ai finalement réussie à faire ce qu’elle voulait. Nous partons après sur le sujet des enfants, et je lui avoue que Joan a l’air cool, et que ça ne devrait pas poser de soucis. Rapidement, je comprends que je suis allé bien trop vite dans ma tête, et que Roxy doit certainement rencontrer d’autres personnes pour Joan. Elle me le confirme. « Je dois voir quelqu'un d'autre demain, tu devrais donc avoir une réponse rapidement. » Je hoche la tête, et décide de ne rien dire puisque le petit garçon arrive dans la cuisine. Elle me le présente, et je lui souris. Il a l’air timide, et histoire de détendre l’atmosphère, je lui donne son petit cadeau, et Roxy me sourit. Pendant que Joan déballe son cadeau, Roxy s’approche de moi. . « Ce petit garçon est beaucoup trop gâté. » Elle rigole avant de poursuivre. « Il ne fallait pas lui apporter cela. » Je lui souris. Mieux vaut un garçon trop gâté que pas assez, mais je décide de ne pas lui dire. Après tous, ce cadeau était à la base fait pour que la mère me trouve investi, mais je suis maintenant ravi d’avoir offert un cadeau à Joan, il a l’air d’être un petit garçon vraiment bien élevé en plus, et il le mérite sincèrement. « Mais si, ça fait toujours plaisir. » Je lui souris, et Roxy reprend rapidement la parole. « Je n'ai pas pensé à prendre ton numéro auprès de ma secrétaire. Tu pourrais me l'écrire sur un morceau de papier ? Comme ça, je pourrais rapidement te donner une réponse. » Je la regarde, en haussant un sourcil, surpris de sa proposition. Ecrire mon numéro sur un bout de papier, c’est clairement bizarre, mais surtout, c’est assez inapproprié vu notre ancienne relation. « Je peux plutôt t’envoyer un sms, puisque j’ai eu ton numéro sur l’annonce. » Je lui souris, avant de poursuivre. « C’est plus professionnel qu’un bout de papier, enfin je crois. » En fait, j’en suis certain. Un bout de papier, ça vole, ça se déchire, et si il y a dégât des eaux, ça fond. Si ça se trouve, Roxy n’attend que ça, de perdre mon numéro pour m’oublier à nouveau. Je baisse la tête en soupirant, lorsque le petit garçon revient vers nous, le camion de pompier en main. Je relève la tête, et m’accroupie à côté de lui, lorsqu’il me remercie. Il me fait un bisous, et je lui secoue un peu les cheveux pour le mettre en confiance. « C’est un beau camion ? Il te plait ? » Je lui souris, puis me relève vers Roxy. « Il me semble que tu dois aller à la plage ? Je ne vais pas te retenir plus longtemps, à moins que tu es d’autres questions à me poser. » Je me tourne vers Joan, puis poursuis. « Ce petit garçon a l’air d’avoir hâte d’aller à la plage. » Je souris à Joan, puis à Roxy, avant de terminer mon verre de cola.