Parce que les épreuves forgent les hommes, et que le temps se charge de les détruire...
Il fut un temps ou tout était possible, un temps ou nous étions deux...
Je suis né à Island bay, ville côtière de Wellington en Nouvelle Zélande. De mon époque island bay était surtout une petite ville dont l'économie était principalement basée sur la pêche et l'industrie portuaire. Pas de grands hôtels de luxe, pas de boutiques de luxe ou encore de voitures tape à l’œil... Island Bay, c'était le bruit des conteneurs qu'on débarquait ou embarquait, celui des bateaux de pêche partant à l'aube, le cri des mouettes aux abords des cotes, Le marché toujours animé et surtout le dimanche, l'air pure et les grands espaces verts. C'était d'ailleurs ce coté "retour aux sources" qui nous "protégeait" d'une trop grande densité de population, et attirait quelques personnes de la grande ville, désireuses de se ressourcer. Mon père était docker, quand à ma mère elle était puéricultrice, parents d'une fratrie de trois enfants, j'étais le dernier et de loin le plus turbulent. J'aimais tout particulièrement me cacher sur le bateau de grand-père marin pêcheur, et ne sortais de ma cachette qu'une fois le large pris, ce qui m'évitait de me rendre à l'école et amusait mon grand-père et mon père malgré leurs obligations éducatives de me rabrouer. Il m'arrivait aussi quelques fois de sortir de nuit pour me rendre non loin sur la colline admirer les étoiles ou juste écouter le bruit des vagues se brisant sur les rochers... Si au début, je pris pas mal de coups pour cela, très vite ma mère compris que rien n'y ferait et m'autorisa à m'y rendre accompagné de mon grand frère et ma grande sœur. Il n'y avait pas grands choses à faire à island bay, aussi l'élection du maire, les réunions de revendications des travailleurs, les réunions à l'église et les commérages animaient le quotidien des habitants... L'un des sujets favoris de ces dames était "la vie de débauche d'Ana Foxes" et croyez moi, elles en avaient à dire sur la vie de cette femme qu'elles qualifiaient de
"prostituée" "voleuse d'homme" "sorcière au regard de feu" "langue de vipère" "sans éducation" et j'en passe... Comment avais je connaissance de tout cela? Tout simplement parce qu'étant le plus jeune, je me devais de suivre ma mère partout ou elle allait, celle ci ne me lâchant guère la main, craignant que je fasse des bêtises. Longtemps crédule comme j'étais, je crus ce que ces femmes disaient, évitant soigneusement la maison de madame Foxes qui au vu de son état n'invitait guère à ce qu'on ne s'y présente...
L'année de mes huit ans fut celle qui détermina le reste de ma vie... Arrivant en retard à ma rentrée des classes que j'avais tenté de sécher en me cachant sur le bateau de mon père, je fus mené par celui ci à ma maitresse qui avait déjà entendu parler de moi. Remerciant mon père et le rassurant quand à ce "retard", elle m'invita à m'assoir à coté d'une jeune fille à l'air revêche, seule place encore disponible. M'exécutant, j'entendis des rires moqueurs et des chuchotements sur mon passage sans que je n'en sache la raison. Arrivé à hauteur de la petite brunette, je fus reçu par un regard à vous dresser les poils sur le corps... Ne pipant mot, je me tins à carreau jusqu'à la sonnerie ou j'appris que j'étais à coté de la fille foxes, d’où les moqueries. Les deux semaines qui suivirent, je tentais de changer de place sans grand succès ce qui n'arrangeait rien à mon désamour de l'école. Puis vint cette après midi ou rentrant chez moi, je vis la petite foxes être prise à part par cinq garçons dont un qui était plus âgé que les autres... Si dans un premier temps je comptais passer mon chemin, la prise brutal du plus grand sur le poignet de ma camarade de classe me fit de suite réagir. Comme mon père le disait,
"on ne laisse jamais une femme se faire agresser sans réagir". M'armant d'une grosse pierre, je me jetais sur le plus grand lui assénant un bon coup de pierre derrière la tête. Celui ci tomba de tout son long sur le sol, alors que j'abattais déjà mon arme sur la mâchoire d'un autre, ses acolytes battant en retraite. Regard de louve posé sur ma personne, la brunette me fit juste un signe de tete en remerciement avant de prendre la poudre d'escampette. Quand à moi j'étais bien embêté car le grand ne se relevait pas et l'autre trapu hurlait que je lui avait cassé deux dents...
La suite de l'affaire ne fut guère joyeuse, mon père devant payer le dentiste pour le trapu et négocier avec le père du grand qui avait eu une belle commotion. Puni, je fus interdit de m'approcher également de la famille foxes et prier de me mêler de mes affaires à l'avenir. Je ne comprenais pas pourquoi mes parents réagissaient ainsi... Une agression était une agression que celle ci soit faite sur une famille appréciée ou non. Ce fut la première fois que j'eus honte de mes parents, la première fois que mon père perdit de son aura à mes yeux, mais pas la dernière... Les jours qui suivirent, je fus accueillis par un regard moins bestial par la petite foxes, j'eus mème droit à un sourire lors de mes nombreuses blagues et bêtises faites en classe... J'étais curieux, curieux de savoir qui étaient les foxes et pourquoi ils suscitaient autant d'animosité autour d'eux. De plus, j'aimais la combativité et le caractère bien trempé de la brunette que rien ne semblait atteindre... Je me mis à la suivre discrètement, à regarder par les fenêtres de chez elle, à glaner des informations sur la famille de ci de là. Jusqu'au jour ou me prenant entre quatre yeux et me menaçant d'une pierre, elle me demanda ce que je faisais à la suivre ainsi depuis des semaines...
Heureusement pour moi j'eus la bonne réponse car sinon pour sur, Dana aurait abattu cette lourde pierre sur ma tête! Dana Foxes, fille d'Ana foxes veuve de Logan Foxes, marin pécheur de père en fils. Avant le drame qui vit la disparition du père de Dana en mer, le nom de Foxes n'était pas synonyme de décadence, bien au contraire logan étant très apprécié des autres marins pêcheurs. Malheureusement comme un grand nombre de marin pécheur, logan n'avait pas prévu de matelas au cas ou il lui arriverait quelque chose, pire il remboursait toujours le navire qu'il avait acheté deux ans avant sa mort. L'intégralité de l'assurance vie passa dans le remboursement du prêt, mais cela ne suffit pas, pas plus que les petits boulots à mi temps d'ana qui se résigna à faire le plus vieux métier du monde afin de survivre et offrir à sa fille le minimum, à savoir du pain chaque soir sur la table... Telle était l'histoire qui avait conduit le nom des Foxes sur les lèvres de tous, ignorants, fous ou simplement méchants, ils avaient tous participer à la déchéance de cette femme et l'isolement de sa fille. Il n'en fallait pas plus pour éveiller en moi ce sentiment profond de protection et de justice qui me conduit à prendre sous mon aile Dana... Ni les cris de mes parents, les punitions ou les "cadeaux" ne me firent changer mon fusil d'épaule. Je marchais menton haut dans les rues tenant Dana par la main, passais toutes mes récréations en sa compagnie, mes après midi aux alentours de chez elle, fuyant mes parents lors des grandes fêtes pour rejoindre mon amie, l'invitant à danser sur la grande place aux yeux de tous! Au fil des années, mes parents finirent par se faire à l'idée que leur fils avait pris pour meilleure amie la fille d'une "prostituée", invitant même celle ci parfois à nos repas de famille. Puis vint Gorges Walton, qui s'amourachant d'Ana, mit fin aux commérages et autres sottises en faisant de la "prostituée" une femme mariée, vivant dans une grande maison en bord de falaise. De nouveau Ana pu marcher dans la rue la tête haute, de nouveau la joie vint illuminer ses magnifiques yeux amandes.
J'avais 14 ans quand la mère de Dana se maria, cela faisait six ans que nous étions inséparables, que nous fomentions mille et un plans pour nous enfuir de cette ville de médisants et personnes à l'esprit étriqués; Six ans que nous travaillons dur à l'école de manière à avoir la chance de décrocher des bourses pour de grandes écoles, six ans que la mère de Dana entendait chaque jour sa porte résonner de sept coups rythmés, déclinant ainsi mon identité; Et ce fut un honneur pour moi lorsque n'ayant pas de famille, elle me demanda si je voulais la mener à l'autel. Ce soir là, je sus que la vie de Dana avait pris un nouveau tournant, un tournant qui nous permettrait si nous continuons sur notre lancée à nous envoler vers d'autres aventures... Le statut social de Dana changeant, le regard des autres garçons d'I.B changea également, ce qui avait le don de profondément m'exaspérer. Mais en temps qu'ami, je soutins toujours Dana dans ses choix plus que discutables de petits amis. D'ailleurs, elle fit de même et même plus lorsque je rencontrais celle qui allait devenir ma femme...
Ce fut Dana qui fomenta un rendez vous avec Amanda Resling, fille d'un des généralistes nouvellement installés en ville, car avec le temps, le paysage s'était mué en quelque chose de plus moderne, plus attractif... les bâtiments poussaient de terre et avec eux de nouveaux corps de métiers, de nouvelles maisons fleurirent certaines outrageusement riche ce qui fut le début d'un certain clivage social. Avec la modernisation vint les licenciements, l'apport de mains d’œuvres rodées aux nouvelles techniques industrielles, et ce que mon grand père appelait "la vermine"... Très rapidement je me lie d'amitié avec des jeunes "peu recommandables", et fis les quatre cents coups. Amanda Resling avait un frère qui sortait avec Dana, et celle ci s'était mise en tête qu'à nous quatre, nous formerions de merveilleux couples... J'eus mon premier baiser à l'age de mes dix sept ans et accompagnant celui ci, mon premier coup de cœur. Deux ans passa et nous étions toujours en couple avec les Resling, mais nous n'avions pas oublié notre projet de quitter island bay, non parce que nous nous sentions étrangers à celle ci, ce sentiment ayant disparu depuis; Mais parce qu'il s'agissait d'un rêve d'enfance qui se trouvait enfin à porté de main...
En secret Dana et moi avions postulés pour des universités en Angleterre et nous reçûmes une réponse positive de nos universités respectives. La négociation avec mes parents fut si ardue que les parents de dana décidèrent de nous payer à tous deux le billet d'avion contre l'avis de mon père et ma mère... Le regard que me jeta mon père lorsque je pris place dans la voiture de Georges me glaça le sang, je sus dès lors que je n'avais plus ma place chez lui, ce qui me brisa le cœur. Glissant sa main dans la mienne et serrant celle ci avec force et douceur, Dana me donna la force de fermer la portière de la voiture, car je savais que tout irait bien, j'emportais avec moi un membre important de ma famille... Quand à Amanda et son frère, ils vinrent à l'aéroport ayant quant à eux décrochés une bourse dans une université en Australie. Et bien qu'étant dans deux pays à l'opposé de l'un de l'autre, nous décidâmes de poursuivre nos histoires à distance sur de nos sentiments respectifs. Ce fus dans un dernier baiser passionné que nous nous séparâmes pour deux années...
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20 ans... Cela faisait deux ans que je vivais avec Dana dans notre petit appartement comprenant une chambre, un salon, une salle de bain et coin cuisine. Nous partagions la chambre pour tout ce qui était vêtements, chaussures et bouquins, mais je dormais dans le salon. Ce fut deux années merveilleuses ou nous découvrîmes quelques régions d’Angleterre tels que Londres, Manchester, Newcastle.. Nous avions trouvé un job de barman, job qu'elle faisait le weekend et moi durant tout la semaine afin de lui laisser plus de temps pour plancher sur son code civil... Si j'avais choisi des études de commerces internationales ayant pour projet de bosser dans des multinationales, Dana qui avait souffert toute son enfance de discrimination avait quand à elle développé un profond sentiment de justice, qui l'avait naturellement conduit vers des études de droit afin de devenir avocate. Amanda et son frère s'étaient quand à eux dirigés vers des études de médecine suivant ainsi les traces de leur père... Il n'y avait pas une ombre au tableau, rien qui ne laissait présager ce qui allait venir...
"Dana?" Lâchant mon sac au sol, inquiet de voir la brune livide et hagard...
"Dana? (m’avançant doucement vers elle, sourcils froncés un long frisson glacé s'écoulant de mon cœur à mes membres)
Dana, qu'est ce qui t'..." Se tournant vers moi, téléphone en main, s'effondrant...
"Ils sont morts... (sur élevant ses épaules, sa voix se brisant)
Ils sont morts Mike..." Me précipitant pour rattraper dana dont les jambes se dérobèrent , je l'entourais de mes bras protecteur avant de fondre silencieusement en larmes, mon corps entier se révoltant contre l'annonce faite.
Nous retournâmes cette année à I.B, amanda et son frère nous ayant rejoins pour l'enterrement... Je retournais frapper à la porte de mes parents et fut accueilli dans les larmes par ma mère et mon grand père, mais mon père se contenta de passer devant moi sans l'ombre d'un regard. Le soir ayant rejoins le haut de la falaise avec les autres, je pris amanda à part et lui fit ma demande sous les étoiles face à la mer s'étalant au loin sous nos pieds... Félicitations, annonces à ma mère, aux Resling, l'annonce avait apporté un peu de joie en cette journée si amère. Nous restâmes deux semaines ensemble, chacun prenant une semaine de rab sur son programme universitaire sachant qu'au retour nous aurions à rattraper un retard considérable; mais la mort de proches avaient ce pouvoir de vous faire relativiser toutes choses. D'ailleurs, dana et moi prirent une semaine de plus de manière à ce qu'elle puisse régler les paperasses qui accompagnait chaque décès.... De retour en Angleterre, nous nous fumes plus unis que jamais, me montrant plus que protecteur envers la brune et ne cessant de lui témoigner mon amour, je prenais mon rôle à cœur, étant à présent la seule famille de Dana. D'ailleurs, nous nous mimes à dormir ensemble, la brune étant sujette à des terreurs nocturnes qui la maintenait éveillée toute la nuit; ce qui ne pouvait se concilier avec ses longues journées et soirées d'études. Doucement dana retrouvait pied, la vie reprenant son cours jusqu'à ce fameux soir de juillet...
Il fut un temps d'épreuves et de félicité...
Je venais d'entrer d'une longue et pénible journée qui s'était soldée par mon renvoi du bar ou nous travaillons Dana et moi. La raison? Et bien parce que je n'avais pas apprécié les multiples remarques désobligeantes d'un p'tit nouveau sur Dana. Je n'étais pas du genre à réagir à ce genre de paroles puériles, mais j'avoue que le "bouche à pipe" et "dévidoir" sont très mal passé. Sans que j'en prenne conscience, j'avais affaissé la bouteille de whisky que j'avais en main, sur la gueule de mon collègue ou ex au vu de la tournure que prirent les evenements. Bref... J'étais fatigué, énervé et ce que j'allais découvrir n'allait pas arranger la situation. Sac à bandoulière pendant sur l'épaule, je pénétrais dans la chambre pour découvrir Dana assise au sol, pleurant toutes les larmes de son corps, trouant à l'aide de ciseaux une photo d'elle et Jonathan le frère d'amanda...
"Hey... (m’avançant doucement)
il ne va pas rester grand chose de ..." Levant ses yeux emplis de colère
"C'est ce que je veux!! Qu'il ne reste rien de lui! Rien de ce ...." Éclatante en sanglot, dana lâcha son arme lorsque je la pris dans mes bras....
"Ça va aller... (attrapant les bouteilles volées au bar, lui montrant)
mieux qu'une glace à la crème et une boite de mouchoirs!" Deux heures plus tard notre lucidité s'en était allée avec les litres d'alcool absorbés. En position semi assise sur le lit, nous "philosophions" pour ne pas dire, racontions que des conneries!
"...et c'est pourquoi, ze suis suuuuuuuuur que nous ne sommes pas dans le monde réel!" Attrapant la bouteille de cognac dans les mains de dana et buvant une bonne rasade...
"Ouais! Ze suis trop d'accord avec moi... heu non toi, avec toi! Qui me dit que tu es qui tu es là, dans la vraie vie?! (souriant)
t'es p'tre moi, et moi toi..." Arrachant la bouteille de mes mains...
" et moi toi! Et lui un rat!" Éclatant de rire, nous poursuivîmes notre profonde discussion jusqu'à ce qu'il ne nous reste rien à boire, et que nous ayons plus d'alcools que de sangs dans notre corps. Le sujet avait dévié vers les réalités alternées, ce qui ouvrit la porte aux théories les plus fouareuses que j'eus à attendre dans ma vie, mais également à quelque chose d'imprévue...
"Et qui zè! On n'est p'tre mariés avec deux enfants.." m'interrompant
"trois!" rigolant
"Trois zenfants, dans une... grande maison, avec...
une ferrari ou une mazzerati et...
la plus merveilleuse des femmes (se montrant, hilare)
moiiii!" Me redressant offusqué
"Tu oublies de préciser le mari sexy et l'amant inégalable que jeeeee suis..." Se redressant sourire alcoolisé aux lèvres...
" Tu es sexy je te l'accorde... mais amant inégalable... (éclat de rire)
hummm vantard inégalable oui!" M'approchant lueur de défi aux fond des yeux
"Si je t'embrasse, tu succombes!" S'approchant lueur de défi
"vantard... vantard... van..." L'embrassant y mettant toute ma technique, je finis par y mettre mon désir, mon cœur, pour finir par ne plus parvenir à me décoller du corps de Dana. Cette nuit fut celle de la révélation...J'étais amoureux de Dana et peut être l'avais je toujours été sans me l'avouer. La sentir sous et sur mon corps était l'une des deux plus belles choses qui m'étaient arrivées dans ma vie... Dans la semaine, je me rendrai en Australie pour parler avec Amanda!
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"tu ne peux pas faire cela! tu ne penses pas ce que tout ce que tu dis!" Jetant pèle mêle mes affaires dans mes valises, Dana était hors de contrôle. Elle pleurait, me repoussait, s'en voulait vis à vis d’Amanda, m’en voulait de ne pas avoir mis fin à notre échange, en voulait à ces bouteilles vides sur le sol...
"Tu pars mikeal! Je ne veux plus de toi ici, je ne veux plus de toi près de moi!!!" Essayant de la calmer
"Tu as peur... tu as peur et je le comprends, on ... on va trouver..." M'interrompant me balançant un de mon sac à lanière en pleine figure...
" JE NE VEUX PLUS TE VOIR! TU ES FIANCE MIKEAL, F.I.A.N.C.E! je... (éclatante en sanglot)
je veux juste que tu partes!" Prenant mes valises, je me dirigeais vers la porte suppliant Dana de réfléchir, de ne pas écouter ses peurs, jusqu'à ce qu'elle referme cette porte que j'avais franchi tant de fois, pour ne plus jamais l'ouvrir....
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J'étais resté une semaine devant cette porte close, une semaine à la supplier, à lui parler, à tenter de l'amadouer. Une semaine à m'en vouloir de m’être ainsi allé... Mme Mckerfirs notre voisine m'avait pris en pitié et me donnait de quoi me nourrir m'offrant même de prendre une douche. Jamais Dana n'ouvrit la porte, alors un soir ivre j'en vins à frapper sur cette porte me servant de l'extincteur du couloir pour la défoncer. J'étais hors de moi, j'hurlais tant et si fort que mme mckerfirs pris peur et chercha à me calmer en vain... Devenant incontrôlable sous la fureur qui était mienne, je me retrouvais au prise avec deux policiers surement appelés par Dana ce qui me brisa le cœur et attisa encore plus le feu de la rébellion en moi. Bousculant avec force l'un des deux policiers qui s'écrasa lourdement au mur, je menaçais l'autre de l'extincteur que j'avais repris en main. Sortant son arme, ce fut mme mckerfirs qui s'interposa mains en l'air afin de calmer tout le monde... Comme une mère elle m'ordonna de baisser mon "arme" et sur le même ton impérieux elle ordonna à la jeune recru de faire de même. Je ne saurai vous dire pourquoi, mais ils nous étaient impossible de lui désobéir, surement Dieu avait il envoyé cette ange afin d'éviter un drame... De suite je fus menotté mais je ne me débattais pas. Je me sentais juste trahi, anéanti et seul... Pleurant face à une mme mckerfirs essayant de me calmer, je fus mené au poste de police et maintenu 24h en garde à vu. Au bout de celles ci, ce fut mme mackerfirs qui vint me chercher au poste et qui me conduit à l’aéroport. L'embrassant et la serrant contre mon cœur avant de partir, je lui demandais de toujours garder un œil sur Dana, chose qu'elle promit de faire...
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Australie, Sydney... J'avais pris un billet pour rejoindre amanda. Non pas dans l'intention de reprendre notre relation comme si de rien n'était; Mais pour lui avouer tout ce qui s'était passé, recevoir son mépris et repartir pour island bay.
"MIKEAL... (sautant dans mes bras, ses lèvres douces se posant avec passion sur les miennes)
mikeal qu'est ce que... (caressant mon visage, le regard lumineux)
Tu m'as manqué..." M'embrassant avec plus de douceur, amanda referma la porte de son studio de son pied, ses baisers traduisant le désir qui était sien.
"attends... Aman...(baiser)
aman... (baiser)
Amanda, je dois te parler!" L’intonation de ma voix et le coté impérieux de celle ci, stoppèrent la jeune femme qui regard interrogateur mit pieds au sol, prise d'un léger trouble, sa voix se teintant d'une légère peur...
"Tu... (mordant sa lèvre inférieur)
Tu as fait tout ce chemin pour me parler?!" Je n'en menais pas large et ne savais par ou commencer, mais je lui devais la vérité. Après tout elle avait été mon premier amour, non pas la première femme que j'avais tenu dans mes bras, mais la première avec qui j'avais envisagé une vie de famille...
"Je.. je dois...(m'interrompant)
Attends, je vais chercher de quoi boire!" Nous servant deux grands verres de cognac, amanda me laissa commencer qu'au bout du troisième verres...
"J'ai couché avec une autre femme! elle... on était... (raclant ma gorge)
on était bourré et..." Voix calme
" Et c'était Dana!" Je sursautais sous la clairvoyance de la brune...
"Elle... tu...." M'interrompant
"Il n'y avait que vous deux pour ne pas le voir mikeal!" Nous resservant un verre, le visage triste, une larme perlant sur sa joue droite, amanda bu d'une traite le sien avant de boire directement au goulot. Je ne savais quoi dire ou faire, et je me sentais minable et totalement perdu... J'aimais deux femmes, deux femmes essentielles à ma vie, deux femmes aux caractères bien différents mais qui me charmaient tout autant... Erff, je n'étais pas dans la merde!
"Tu l'aimes? (sourire amère)
je veux dire oui c'est evidant que tu l'aimes (rire jaune)
mais ... (plantant son regard dans le mien)
tu l'aimes plus que moi?" J'étais complètement déstabilisé, lui répondre que non serait un mensonge, lui dire oui cela la détruirait...
"Laisses (buvant une bonne rasade se mettant à faire les cent pas)
ce n'est pas la peine! Je connais la réponse, je ne veux pas l'entendre de ta bouche!" Retirant sa bague de fiancée la balançant sur la table... " (voix calme)
tu peux aller la rejoindre...(retenant ses larmes)
je te remercie de t’être déplacé pour me le dire!" Regard posé sur la bague, je ne parvenais à m'en saisir ou du moins je n'avais aucune envie de le faire. Elle était à elle, et il était hors de question que je la reprenne...
"Tu... elle est à toi...(la repoussant dans sa direction)
Et dana ne veut plus me voir. (baissant la tete)
elle s'en veut pour tout ça et surtout pour toi..." Poussant un son de désapprobation, amanda continua a boire faisant les cent pas, cherchant surement la force de ne pas me sauter à la gorge. Finalement s’asseyant autour de la table, elle se saisit de mon verre vide et le rempli, faisant de meme avec le sien avant de porter celui ci à ses lèvres...
"Sinon j'ai eu une courte relation avec une fille.. "redressant la tete étonné, je papillonnais plusieurs fois des yeux n'arrivant pas à croire ce que j'entendais! Il fallait savoir qu'amanda était le genre de fille parfaite, jamais un ton au dessus de l'autre, toujours bien mise, toujours dans les rangs. Alors je peux vous dire que cette annonce m'avait totalement scotché. Bouche béante, je ne parvenais à dire quoi que ce soit, ce qui amusa amanda et détendit l'atmosphère... Se penchant dans ma direction, verre en main, voix taquine...
"On en parle?" Muet, je me contentais de secouer la tête en signe d'approbation...."(sourire moqueur, sur élevant un de ses sourcils)
Je savais que ça t’intéresserait" Partant tout deux d'un rire franc, nous passâmes la nuit à boire, rire, pleurer chacun se livrant sans retenu à l'autre, jusqu'à ce que le sommeil ne vienne nous cueillir.
Je me réveillais amanda blottie dans mes bras, nous deux allongés sur le sol de son studio... Je n'avais pas rêvé, surement trop saoul pour le faire, mais je me sentais serein. Serein parce que j'avais pu vider mon sac sans rien omettre... Nous avions parlé de le petit aventure d'amanda avec cette fameuse femme, de ce qu'elle avait ressenti, de leurs ébats, du moment ou elle avait choisi d'y mettre un terme à savoir à l'annonce de la mort des parents de Dana. De mes sentiments pour ma meilleure amie, des siens pour moi, de la vie, de nos soucis, de nos envies. Je ne m'attendais pas à cela en venant à elle, mais j'étais heureux que nos liens soient suffisamment forts pour nous permettre de discuter comme deux vieux amis... Me reculant lentement afin de ne pas réveiller la brune, je fus interrompu par amanda qui dans un geste tendre se saisit de ma main. Embrassant avec douceur celle ci, elle la serra fort avant de rompre le silence...
"Ne pars pas... (voix teintée de tristesse)
Restes avec moi... (se retournant ses yeux plongeant dans les miens)
restes mikeal..." Mon corps avait réagi autant que mon cœur à cet appel, et lorsque ses lèvres se posèrent dans un doux gémissement sur les miennes, je sus que je ne partirai plus. Ce jour là, nous fîmes l'amour du matin au soir, nous imprégnions l'un de l'autre, nous charmant l'un l'autre, pour ne plus jamais nous quitter....
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Neuf mois, cela faisait neuf mois que Dana avait décidé de me jeter de sa vie, refusant mes appels, ne répondant ni à mes lettres, ni aux mails ou encore sms... J'avais fini par écouter Amanda et la laisser tranquille, me concentrant sur cette femme qui m'étonnait chaque jour un peu plus... J'avais pu trouver une place dans l'université de sydney grâce à l'ami d'un ami à l'ami d'amanda, qui n'était autre que le fils du président de celle ci. Aussi, je redoublais d'effort pour rattraper mon retard et mériter ma place. Amanda quand à elle, faisait ses études d'infirmière étant parfois de garde et rentrant au petit matin se détendre dans mes bras... J'aimais ces rendez vous, j'aimais notre osmose, notre fonctionnement et nos fous rires. Je crois qu'avant cela, je ne connaissais pas réellement la femme avec qui je m'étais fiancé, mais que cette cohabitation "forcée", nous avait rapproché a tel point qu'elle avait de nouveau remis sa bague et que nous parlions mariage... Tout allait bien jusqu'à cette première nuit ou je rêvais de Dana. Elle était dos à moi et ne paraissait pas m'entendre l'appeler, puis lorsqu'elle finit par se tourner, je la vis en larme tendant sa main dans ma direction avant que je ne me réveil en sursaut... Amanda ne broncha pas lorsque je lui décrivis mon rêve, n'affichant ni jalousie ni colère, elle se contenta de m'entourer de ses bras pour que je trouve le sommeil... La deuxième nuit, je me retrouvais dans l'appartement seul, Dana semblant être sortie. M'approchant de la table basse face à la télé, je me saisis d'une photo de nous deux, prise à Manchester l'un d'un de nos voyages au travers du pays. Souriant en repensant aux bons souvenirs que nous avions partagés, je vis la vitre du cadre à photo se fêler dans ma main, la fissure courant entre Dana et moi. Fronçant les sourcils mon regard fut attiré par la porte qui s'ouvrit sur une dana en pleure sa main tendue vers moi... De nouveau je m'éveillais en sursaut, de nouveau je racontais mon cauchemar et de nouveau amanda se chargea de me calmer, celle ci paraissant quelque peu anxieuse... La troisième nuit, je me retrouvais à island bay devant la maison de famille de Dana, elle était là comme m'attendant, un sourire triste sur les lèvres, les yeux emplis de larmes, sa main droite posée sur son ventre. Je m'approchais anxieux pour lui demander se qu'il se passait, mais elle m’arrêta d'un geste de la main et tenta de me dire quelque chose que je ne parvins à entendre sa voix se perdant dans le vent. De nouveau je fis un pas vers elle pour mieux l'entendre et de nouveau elle me stoppa d'un geste de la main. Je ne comprenais rien, mais j'avais une inexplicable peur qui me tenaillait les entrailles. Tentant de me dire une nouvelle fois quelque chose, elle me sourit tristement avant que sa mère et son beau père n'apparaissent sur le perron me souriant avant de disparaitre à l’intérieur de la maison avec mon amie...
"HARRFFF" Se réveillant en sursaut
"Mikeal? mikeal qu'est qu'il y a? Tu as encore fait un cauchemar?" Je tremblais de tous mes membres et ne pus retenir mes larmes... Racontant mon reve comme les autres fois, amanda sortie du lit et composa le numero de Dana de son portable sans succès. Sourcils froncés, elle paraissait encore plus anxieuse que la nuit dernière et sortant un de mes sacs de l'armoire, elle se mit à y mettre quelques vêtements son visage arborant un air grave...
"Amand..." Relevant ses yeux graves dans les miens
"Il faut que tu ailles en Angleterre!"... Le soir meme je trouvais un billet, et c'est la peur au ventre que je subis les heures de vol. Une fois sur place, je pris directement un taxi pour rejoindre notre ancien appartement à Dana et moi, priant que ces cauchemars ne soient que l'expression du manque que j'avais de ma meilleure amie... Pénétrant dans l'immeuble, je frappais à la porte appelant la brune qui ne répondit pas. Cela me ramena quelques mois en arrière ce qui n'était guère plaisant, mais cette fois ci je ne laisserai pas la brune me laisser à la porte... Frappant de nouveau, je fus interrompu par mme mckerfirs dont le faciès n’annonçait rien de bon...
"Mike... mikeal vous... (passant devant moi)
Je vais vous ouvrir..." Sortant les clés de notre appartement de sa poche, mme mckerfirs ouvrit celui ci m'invitant à entrer. Rien n'avait changé, mis à part cette odeur de parfum exclusivement féminin. Je souris reconnaissant celui de Dana et posant mon sac comme à mon habitude au sol, je demandais à notre voisine pourquoi elle avait les clés de l'appartement... Là, elle s'assit tremblante avant de m'annoncer que Dana était morte il y a de cela trois jours à l’hôpital de Hervan. Je n'écoutais plus, n'entendais plus, ne ressentais plus rien, je ne sais meme pas comment j'atteris à l'hopital de Hervan afin de réclamer le corps... Mais il n'y avait plus de corps, elle avait été classée parmi les personnes n'ayant aucune famille, et incinérée avec les autres. Ils avaient une obligation de garder les cendres des défunts une semaine, et c'est donc avec une petite urne que je rentrais à l'appartement.... Pleures, cris, vomissements, alcools, délires, je fus l'ombre de moi meme durant une semaine entière ne répondant à aucun appel, pas meme ceux d'amanda. Finalement, le mardi suivant je vis la porte de l'appartement s'ouvrir sur amanda qui larmes aux yeux essaya de mes calmer, de mes ramener à la raison... Mme Mckerfirs avait pris mon téléphone durant une de mes nombreuses siestes alcooliques et elle avait contacté amanda afin de l'informer de la situation... Refusant d'entendre quoi ce soit, la brune fini par prendre ma main et la plaquer sur son ventre m’annonçant tout de go "Je suis enceinte.." ces quelques mots me sortirent de ma torpeur et après une longue tractation, amanda réussi à me sortir de l'appartement. A la fin de la semaine j'avais tout vidé, donnant tout aux œuvres caritatives, je ne gardais que les photos et vidéos...
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De retour en Australie amanda perdit le bébé, sachant parfaitement qu'il y avait un fort risque de fausse couche si elle prenait l'avion, elle avait fait son choix... Cette perte fut terrible, mais cela nous souda d'autant plus. Quatre mois plus tard nous nous mariâmes à island bay pour la plus grande joie de nos parents. Durant la fete, je m'éclipsais et rejoignis la falaise ou nous avions temps de fois revés d'aventures dana et moi; Et là je laissais ses cendres s'éparpiller au vent. J'avais épuisé tant de larmes durant cette année que je n'en avais plus, je me contentais de fermer les yeux et imaginer l'entendre me dire
"aurevoir mike".
Amanda et moi vécurent pas mal de choses, comme la fois ou elle tomba d'une échelle et ou je crus la perdre au vu du sang sur le perron. Ou lorsque je percutais à moto une voiture, attérissant à l’hôpital ou travaillait ma femme, etc... Nous eûmes de violentes disputes et de magnifiques réconciliations. J'avais trouvé un emploi chez Field Corporation, une grosse firme pour laquelle je travaillais en tant que conseiller financier... Mais de fil en aiguille, je nouais de très bonnes relation avec le patron ce qui me valut la promotion d’être son conseiller particulier. Il avait une adorable petite fille du nom d'Azel qui était une véritable chipie... Enfant gâtée, elle ne mâchait pas ses mots et n'en avait strictement rien à faire des bonnes manières. Heureusement pour moi, elle m'avait à la bonne ce qui m'évitait les farces qu'elle faisait à longueur de temps aux autres employés.... Bon ok, je dois l'avouer elle me faisait éclater de rire quand elle jouait les innocentes. Elle le faisait si bien que parfois j'en arrivais meme à douter de sa culpabilité, mais son regard pétillant de malice la trahissait et généralement, elle attérissait dans mon bureau son père la "punissant" pour son comportement. Dans ces moments là, nous échangions sur tout, sur la vie vu par ses petits noeils d'enfants, sur les dessins animés car oui j'étais un grand enfant; Je lui faisais découvrir des lieux l'incitant un jour à s'y rendre, la faisait monter sur ma chaise et me servait de celle ci comme transporteur galactique, ou encore voiture de formule 1... Il n'était pas rare d'entendre les deux enfants que nous étions rire aux éclats, ou de voir Azel sortir du bureau en criant poursuivit par l'affreux bonhomme des neiges... J'aimais cette petite, sa fougue, sa verve, son intelligence et plus que tout sa tendresse... Elle était l'enfant qui nous manquait amanda et moi, et de la voir grandir cela accentuait mon désir d’être père.
Trois ans après mon arrivée au sein de Fields corporation, un miracle se produisit... J'étais rentrée comme à mon habitude d'une journée assez harassante, mais illuminée par la petite azel et son idée farfelue de lire les dossiers de son père et imiter sa signature sur les dossiers qu'elle jugeait bénéfique à l'entreprise... Je l'entendais encore se défendre avec un
"mais je suis ta fille papa! Je sais voir quand une affaire est bonne ou pas (mine boudeuse croisant les bras)
c'est dans mon sang, c'est toi meme qui l'a dit, je suis une fields!" Ok, même en y repensant je ne pouvais m’empêcher d'éclater de rire. Cette petite allait me tuer un jour... Pénétrant dans le salon, je fus surpris d'y découvrir une amie de de lycée d'amanda, mais la surprise fut encore plus forte lorsque je sus pourquoi elle était là, et ce que ma femme attendait de moi..
"mikeal c'est notre chance... (larmes aux yeux)
c'est notre miracle! Dieu nous a attendu..." Fermant les yeux, j'acceptais pas vraiment sur de cette voie qu'empruntait ma femme, mais suffisamment amoureux et confiant en son jugement pour la suivre yeux fermés... Les neufs mois qui suivirent, furent simplement magique. Il y avait une réelle alchimie entre nous trois et une telle chaleur humaine à la maison, que nous étions tous transportés par une sorte d'allégresse. Une seule ombre planait au tableau, je voulais donner le prénom de Dana à notre fille et amanda s'y refusait catégoriquement... Je ne comprenais pas son entêtement nos échanges se muant souvent en violentes disputes que calmait très rapidement son amie en nous rappelant que le bébé avait besoin de calme. Dans ces moments je préférais repartir au boulot, afin de ne pas dire quelque chose qui serait irréparable...
Un de ces fameux soirs, je poussais la porte de mon bureau furieux, pestant tant et si bien que je vis la porte s'ouvrir pour laisser apparaitre une petite tete blonde bien connue...
"Ca ne va pas mike?" Me retournant sourire aux lèvres tentant de masquer ma colère...
" Hey Azel... qu'est ce que tu fais au bureau à cette heure là???" Refermant la porte derrière elle
" Papa a une réunion tardive avec... (reflechissant)
mlle lawrence, il m'a dit d'attendre dans ton bureau mais j'étais allée prendre ca... (me montrant un sachet de bonbon)
et toi? Pourquoi tu es en colère? " secouant la tete
" je ne suis pas en ..." M'interrompant
"on a dit qu'on se mentirait jamais... (petite moue)
on avait passé un marché." Attendris, j'invitais Azel à venir s'assoir sur mes genoux et lui racontait de manière édulcorée mon problème. Il n'était pas rare que mon patron travail tard le soir, et le plus souvent pour régler des affaires importantes... Certains auraient vu en cela un comportement à blâmer, mais je ne pouvais blâmer mon patron, celui ci étant amoureux de sa fille et faisant tout pour elle... Il avait ses défauts comme tout homme, et cela ne le rendait ni moins fiable, ni moins responsable, ni moins père à mes yeux. C'est pourquoi je le joignis lui faisant part de ma présence auprès de la petite Azel et du fait qu'il n'avait pas de soucis à se faire pour elle, qu'il pouvait tranquillement poursuivre sa réunion...
"Mais mike si amanda ne veut pas, pourquoi tu prends pas un autre prénom...(ouvrant ses bras faisant un arc de cercle)
y'en a pleiiiiiins d'autres!" Assis face à l'une des grandes fenêtres plein pied, je resserrais mes bras un peu plus autour de la taille de la petite, dont la tete était posée sur mon poitrail...
" Parce que c'est le prenom d'une personne qui m'est chère et qui n'est plus là... ce prénom est important pour moi et je veux que ma fille le porte." Soupirant tristement
" Et si amanda ne veut toujours pas?" Soupirant à mon tour
" Je ne sais pas azel... (sentant les larmes venir)
je ferai comme elle veut je suppose..." Se tournant le regard triste, sa main venant se poser sur ma joue
"mais non mike, c'est ta fille aussi! hummm... (lueur d'illumination)
Et si on lui trouvait un super prénom et que tu lui donnais dana en deuxième!" Froncant les sourcils, je réfléchis un peu et finis par trouver cette idée géniale..
"Ok, mais je suis pas fort en prénom de fille donc..." Souriant malicieusement
"Ouais je sais! vous êtes vraiment trop nuls vous les garçons!" Éclatant de rire ensemble nous nous mimes à chercher des prénoms, nous gavant de bonbons et autres cochonneries du distributeur....
" (bouche pleine)
Zé PROUVE" bouche pleine tentant d'avaler les nounours aux fruits que j'avais en bouche..
"FUOI" bouche pleine de bonbons
"VIRAN" Fronçant les sourcils ne comprenant rien
"FUOI" Azel répétant
"VIRAAAAAN" Éclatant de rire, nous laissions échapper quelques nounours au sol, manquant par la meme de nous étouffer...
"ca va?" Secouant sa tete hilare
"oui cinq sur cinq" me donnant un high five, chose que nous avions l'habitude de faire entre nous. Retrouvant son calme, ses yeux pétillants
"Je t'ai dit Reagan!" Je fronçais les sourcils répétant le prénom plusieurs fois, m’imprégnant de celui ci...
"Reagan Wiess... (attrapant la petite azel dans mes bras la faisant tournoyer)
Azel tu es une championne!" Riant passant ses bras autour de mon cou, regard pétillant
"Si j'étais un garçon plus tard je me serai mariée avec elle, et elle aurait eu un nom plus cool: reagan wiess fields! (secouant sa tete sourire aux lèvres)
ça aurait sonné trop bien!" Éclatant de rire, embrassant ma petite terreur blonde sur la joue...
" si tu étais un garçon, j'aurai été le père le plus chanceux du monde, que ma fille soit avec une terreur comme toi!" Me serrant fort
" maintenant que tu as une fille, tu vas m'oublier?" La serrant plus fort, mon coeur se gonflant
"Jamais! tu es ma p'tite terreur à moi..." Posant sa tete sur mon épaule..
" je t'aime mike" fermant les yeux
"je taime azel".---------------------------------------
"Voila votre enfant...(déposant la petite sur la ventre de sa mère)
comment allez vous l'appeler?" Nous regardant amanda et moi, la brune sourit les larmes aux yeux...
"Reagan Dana Wiess!" Mon cœur se gonfla car au vu des réticences d'amanda, je ne pensais pas que X après lui avoir tout dit sur Dana, aurait fait ce geste pour moi. J'étais sous le choc et regardais tour à tour X, le médecin et amanda... "(me tendant ma fille)
Tu veux la prendre mikeal?" Je posais mon regard sur amanda qui larmes de joie et sourire aux lèvres me fit signe de le faire. J'avais donc son approbation pour donner à notre fille le prénom de ma meilleure amie... Attrapant délicatement celle qui allait changer ma vie de la manière la plus radicale et merveilleuse qui soit, c'est éclatant en sanglot que je l’accueillis en ce monde...
" Bonjour toi, bienvenue parmi nous... (larmes coulant)
ça va? pas trop traumatisé par tout ca? (prenant une petite voix de fille)
Non t'inquiètes, ca va cinq sur cinq papa! (posant ma main à plat sur la sienne, reprenant ma voix)
ok donne moi un high five alors!" Rigolant, tout le monde se moqua gentiment de moi, mais je n'en avais cure, je tenais la chose la plus précieuse, la plus grande, la plus fragile, la plus merveilleuse du monde: ma fille!
Plus tard les coups de fils et visites s'enchainèrent. Tous félicitaient les heureux parents et la mère biologique. Mais je savais que X souffrait plus qu'elle ne le montrait, profitant d'une discussion qui nous excluait, je lui redemandais si elle était sur de son choix, que je ne lui en voudrais pas si elle voulait la garder avec elle... Je savais qu'après ces neuf mois, jamais elle ne nous exclurait de la vie de reagan et cela me suffisait. Mais elle réitéra son désir de nous la laisser et c'est dans une étreinte qui valait tous les mots du monde, que nous mimes fin aux doutes...
Deux jours après la naissance de reagan, j'eus la visite de mr fields et azel qui l'avait tanné pour venir voir ma fille... Nous avions longuement échangé sur le rôle de père et les défis qui m'attendraient. Quand à Azel elle n'avait pas quitté les filles, discutant avec X et amanda... Laissant mr fields à son appel urgent, je rejoignis les filles, amanda profitant de cet instant pour accompagner son amie aux toilettes. Nous retrouvant seuls, je caressais la tete de la petite terreur posant mes yeux sur ma huit em merveille du monde...
"mike elle est siiiii petite! (tournant sa tete dans ma direction)
tu crois que j'étais petite comme elle?" Souriant m'accroupissant au niveau d'azel...
"p'tre plus petite qui sait!" faisant la moue
"Nann je suis sur que j'étais plus grande! (se penchant au dessus de la couveuse)
En tout cas, elle est bellleeeee (secouant sa tete, caressant de son doigt la main de reagan)
Vraiment belle!" Ce fut la première et dernière fois qu'azel vit reagan et vis versa. D'ailleurs dans les mois qui suivirent je vis de moins en moins azel pour ne plus la voir du tout, sa mère ayant pris le pas sur son éducation... Je ne la revis qu'à ses 20 ans, ses 25 ans au cours de recepions, celle ci ayant visiblement oublié notre complicité, mais je ne lui en voulais pas... Elle n'avait été avec moi que de ses 6 ans à ses 7 ans. Qu'était ce qu'une année dans la vie entière d'un individu? Je fus tout de meme surpris de la revoir à ses 27 ans chez moi lors d'un diné, et visiblement invitée par reagan. La vie était parfois pleines de surprises et certains destins paraissaient être voués à s'entre croiser...
Parce qu'il y a des choses qu'on ne peut perdre...
Fusionnel reagan, j'étais toujours à lui raconter des histoires, jouer avec elle ou encore l'emmener à des matchs de rugby ou de basket... Losque que sa mère se joignaient à nous, nous trainions dans des magasins pour le plus grand malheur de ma carte bancaire... Mais alors qu'un jour nous nous rendions à un match de basket ball, je me tournais deux seconde pour faire des chatouilles à reagan qui s'était détachée et refusait de remettre sa ceinture, lorsque nous fumes brutalement percutés par un camion. Attérissant à l’hôpital ou travaillait ma femme, nous fumes de suite pris en charge, le cas de reagan s’avérant beaucoup plus grave que le mien... Elle avait besoin d'une greffe de moelle osseuse, et n'étant pas ses parents nous étions incompatible. Le pire était que nous avions perdu le contact avec sa mère biologique, celle ci préférant s'éloigner afin de moins souffrir. Débuta alors deux semaines d'angoisses ou nous fîmes fonctionner tous nos contacts pour lui trouver un donneur compatible... Je crois que ce fut la période ou je priais le plus de ma vie, afin que Dieu ne rappel pas ma fille auprès de lui.... Puis vint le miracle...
Après cela, je fus beaucoup moins proche de ma fille, m'en voulant encore à ce jour d'avoir failli lui oter la vie, comme je me sentais encore coupable de ne pas avoir été là pour Dana. La vie continua son cours et nous combla de nouveau, le jour ou amanda tomba enceinte naturellement... C'est en pleure qu'elle me l’annonça sa grosse se déroulant sans heurts. Nous acceullîmes un petit come wiess, qui en grandissant devint un merveilleux petit garçon. Surdoué, il sauta meme une classe s'ennuyant profondément à l'école. Là ou vous voyez reagan, vous voyez également son ombre come... Ce petit vouait un amour indéfectible à sa grande soeur, ce qui pour moi était la plus belle de choses. Je savais que le jour ou je fermerai les yeux, il serait là, solide et fidèle au poste veillant à ce qu'il n'arrive rien à reagan... Tout allait bien pour notre famille jusqu'à il y a un an... Je découvris qu'amanda avec une liaison avec un de ses collègue de travail par le biais d'un simple sms. Je ne vais pas mentir, je fus choqué, mais je ne lui dis rien me disant que cela était "normal" après 24 ans de mariage. Puis vint la bombe lâchée par les parents d'amanda à reagan, ou ils laissèrent fuiter le fait qu'elle n'était pas notre fille biologique. Je pouvais encore me souvenir de ce jour ou je perdis tout crédit aux yeux de ma fille...
- Citation :
Island Bay, le vingt-sept décembre deux mille quinze.
Dans le quartier résidentiel d'Island Bay East, tout est calme ce soir. Trop calme. Une porte d'entrée claque, celle des Wiess. « Reagan ! On peut savoir où tu étais. » Aucune réaction de sa part. « Reagan ! Je te parle ! Viens t'asseoir ! » Leur fille s'approche d'eux, alors qu'ils ont déjà commencé de manger. C'est alors avec un calme incroyable que la jeune femme laisse échapper de ses lèvres : « tu n'es pas mon père, tu n'as rien à me dire. » Sa mère laisse échapper ses couverts, alors que son père en reste bouche-bée. Reagan a toujours été calme, Reagan a toujours été gentille. Mais aujourd'hui, on peut facilement voir la haine qui nourrit ses paroles. Elle revient de chez ses grands-parents, qu'elle a été voir pour leur souhaiter de joyeuses fêtes et malheureusement, sa visite ne s'est pas terminée comme il l'aurait fallu. En revenant des toilettes, elle a surpris une conversation entre ses aïeux concernant une adoption. Avec une famille très peu chargée niveau petits enfants, elle a rapidement fait le rapprochement. C'était elle. Ses parents lui mentent depuis dix-neuf ans. Après de longues secondes de silence, c'est sa mère qui prend la parole. « Reagan.. » Nerveusement, la jeune fille balance la tête de gauche à droite. « Vous ne cherchez pas à démentir.. C'est donc vrai ? » Complètement déboussolée, madame Wiess cherche le regard de son mari. « COMMENT AVEZ-VOUS PU ! » « Reagan ! Tu te calmes ! Tu ne vois pas dans quel état tu mets ta mère ! » Leur fille rigole légèrement, alors que des larmes coulent le long des joues de sa maman. « Ma mère.. ma mère. C'est que des conneries ! » Elle va trop loin, beaucoup trop loin et avant même d'avoir une réponse de leur part, elle monte à toute vitesse dans sa chambre, en prenant bien soin de fermer à clef la porte.
Depuis ce jour, reagan ne cessa de remettre notre autorité en cause, les disputes et reproches devenant nos seuls moyens de communication... Amanda et moi n'étions pas d'accord sur la manière de gérer cette crise, ce qui creusait un fossé entre nous... Quand à Come il avait décidé que nous étions les méchants de l'histoire et ne faisait plus rien à l'école... Les choses étaient devenues si tendues, qu'il n'était pas rare qu'amanda et moi fassions des heures supp pour ne pas rentrer à la maison. Puis las de tout ceci, je finis par en faire à ma tete et annonçait le jour de l'anniversaire de ma fille, que nous allions lui payer un appartement. Prise au dépourvu amanda fit bonne figure devant les enfants, avant d'exploser de rage en privé... Je n'en avais cure de ce qu'elle me disais, si ma fille voulait s'éloigner pour réfléchir, si elle désirait prendre du recul alors j'allais l'aider à le faire!! Mais ce que je ne vis pas venir, ce fut le coup de grace à noel...
- Citation :
- « J'ai quelque chose à vous dire. » Faire ceci en plein milieu du repas de Noël n'est certainement pas la meilleure des choses à faire, mais ma relation avec Azel remonte à quatre mois maintenant et je sens que je suis enfin prête à leur dire, alors pourquoi tenter de faire marche arrière ? « Qu'est-ce qu'il y a Reagan ? » « Je.. Je vois quelqu'un en ce moment. » Dis-je avant de prendre une grande respiration. « Mais c'est génial ç.. » « C'est une femme. » Subitement, le sourire qui se trouvait sur le visage de ma mère disparaît et les couverts de mon père tombent de sa main. « Une femme ? » « Oui maman, comme toi et moi. » Plus je serais cash, plus vite ils comprendront et l'accepteront, non ? Je baisse doucement le visage et attend d'autres réactions de leur part. Je suis consciente que l'annonce que je viens de faire a l'effet du bombe, mais j'aimerais tout de même qu'ils me disent quelque chose. Après de longues et interminables minutes de silence, je finis par relever le visage et regarde mes parents. « C'est Azel. » Dis-je à destination de mon père. Ma mère la connaît aussi, mais moins que lui. Il s'agit tout de même de la fille de son patron. Il jette un dernier regard à ma mère et quitte la table, sans rien ajouter, sans même poser le regard sur moi. Je soupire longuement avant de reporter mon attention sur ma mère. Alors quoi, je devais rester dans le silence, continuer de leur cacher ? C'est ce qu'ils essayent de me dire ? « Je l'aime bien Azel. » Je me retourne vers cette petite voix, vers le seul qui reste finalement de mon côté : Côme. Il est encore petit et ne voit pas les choses de la même manière que mes parents. Ça serait tellement facile sinon. Je passe l'une de mes mains dans ses cheveux et lui offre le beau des sourires. « Je ferais mieux de partir. » Le repas est gâché à cause de moi, inutile de gâcher aussi le reste de la journée. Encore une fois, aucune réponse. Je conçois que c'est un choc pour eux, mais j'attendais quand même un peu plus de leur part. Je quitte à mon tour la table, embrasse mon frère et finis par quitter la maison familiale.
Depuis amanda ne me parlait plus, je ne parlais plus à reagan, come ne parlait plus à ses parents, c'était juste le meilleur cadeau de noel de ma vie! Je n'avais pas résister tout de meme le 1er janvier à lui souhaiter une bonne année, les shoots vides face à moi sur ce comptoir de bar m'ayant bien aidé... 2017, me voila...